François face à la pédophilie : le soupçon

François face à la pédophilie : le soupçon

Il est difficile de dire que rien n’a été fait mais aussi douloureux de constater que l’essentiel reste à entreprendre. 

(Cet article a été repris, par lien, sur le site d’informations internationales sur l’Eglise et le Vatican Il Sismografo, auquel j’adresse ma profonde gratitude.)

«La question de la pédophilie risque de devenir une épine dans le pontificat de François» prophétisait le vaticaniste italien Marco Politi dans un article du 3 mars 2016. (1) Près de deux ans plus tard les faits semblent lui donner raison. La gestion calamiteuse du dossier Barros, lors du récent voyage du pape François au Chili a marqué la limite du discours sur la “tolérance zéro“ qui reste pourtant, officiellement, la ligne du Vatican. Et la non-reconduction, à sa demande, de la pédopsychiatre française Catherine Bonnet au sein de la Commission pontificale chargée de lutter contre la pédophilie, met à nouveau en lumière les frilosités ou la paralysie de cette structure. Au point que la question est désormais posée de savoir si ces dysfonctionnements au plus haut niveau de la hiérarchie catholique sont uniquement liées aux résistances que rencontrerait le pape François dans sa détermination à lutter contre la pédophilie dans l’Eglise ou si lui-même, pour des raisons difficiles à cerner, n’en serait pas objectivement sinon le complice, du moins le spectateur résigné.

Paroles de victimes contre paroles d’évêques

En 2011, le père Fernando Karadima, une grande figure du catholicisme chilien, est reconnu coupable d’abus sexuels sur des adolescents dans une paroisse huppée de Santiago, au cours des années 1980 et 1990. Il est alors condamné tant par la justice chilienne que par le Vatican. Mais de jeunes victimes du prêtre, parmi lesquels Juan Carlos Cruz, mettent également en cause, dès 2005, pour fait de complicité, le père Juan Barros présenté comme «l’homme de main» de Karadima qui, disent-ils, «assistait aux abus sexuels». Aussi, lorsqu’en 2015 ce même Juan Barros est nommé évêque d’Osorno, ils écrivent au pape François pour préciser leurs accusations. Ils lui font parvenir leur lettre par l’intermédiaire du cardinal O’Malley membre du C9 (2) et Président de la Commission pontificale pour la protection des mineurs qui leur assurera, ultérieurement, l’avoir remise en mains propres.

Or non seulement le pape François ne revient pas sur sa nomination mais, deux ans plus tard, vivement interpellé sur cette affaire par des fidèles lors de son voyage au Chili, il prend fait et cause pour l’évêque d’Osorno : «Il n’y a pas la moindre preuve contre lui, tout n’est que calomnie.» Affirmation pour le moins incompréhensible et blessante pour les victimes qui sera ouvertement critiquée par le cardinal O’Malley lui-même. Si bien que le 21 janvier 2018, dans l’avion qui le ramène à Rome au terme de son voyage, le pape esquisse une forme de mea culpa tout en réaffirmant ses doutes sur la culpabilité réelle de Mgr Barros. Quelques jours plus tard, il décide l’envoi au Chili, pour entendre les victimes, de Mgr Charles Scicluna archevêque de Malte, Président du Collège spécial d’appel dans les cas d’abus sexuels sur mineurs de la part de clercs, au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi. (3) C’est lui qui, en 2004, a eu à connaître de l’affaire Maciel, fondateur des Légionnaires du Christ, écarté de toute responsabilité dès 2006 mais dont la culpabilité n’a été officiellement reconnue par le Vatican qu’en 2010… deux ans après sa mort !

Nous en sommes là de l’affaire chilienne venue étoffer une série de faits récents qui renforcent le soupçon à l’égard du Vatican et du pape lui-même

Une démission qui en suit deux autres…

Le 17 février était rendue publique, à Rome, la composition de la nouvelle Commission pontificale pour la protection des mineurs présidée, comme nous l’avons dit, par le cardinal O’Malley. Un renouvellement marqué par le départ, à sa demande, de la pédopsychiatre française Catherine Bonnet. Dans une interview à l’Express elle s’en explique : « Je plaidais à titre personnel pour que les évêques et les supérieurs des ordres religieux aient l’obligation de signaler des suspicions de violences sexuelles sur mineurs aux autorités civiles». Elle ajoute avoir également demandé «la levée du secret pontifical» dans les cas de violences sur mineurs. Dans ce type d’affaires, cette disposition empêche en effet la justice civile d’obtenir communication des dossiers détenus par le Vatican, ce qui l’oblige le plus souvent à reprendre les enquêtes à zéro… N’ayant pu sur ces deux points obtenir satisfaction, elle a choisi de démissionner comme, avant elle et pour des raisons similaires, Marie Collins et Peter Saunders, membres de la Commission, eux-mêmes victimes de prêtres pédophiles.

Un refus obstiné de regarder le passé

Dans cette lutte officiellement engagée contre la pédophilie, il semble donc bien que la “tolérance zéro“, voulue par Benoît XVI puis reprise à son compte par le pape François se heurte à bien des obstacles, tant au niveau de la Curie que de certains épiscopats. Beaucoup souhaiteraient limiter l’action de l’Eglise à la seule prévention de nouveaux cas de pédophilie ; sans dénoncer les crimes passés ou présents dont ils pourraient avoir connaissance. Mais comment se prémunir pour l’avenir lorsqu’on refuse obstinément de regarder le passé pour tenter d’en comprendre les ressorts profonds et d’en tirer les leçons ?

Du “refus d’y croire“ au choix de la “tolérance zéro“

Regarder le passé, pour ce qui concerne le pouvoir central de l’Eglise catholique, c’est pourtant continuer de s’interroger sur les silences et l’inaction de Jean-Paul II, notamment à propos des crimes du père Martial Maciel, fondateur des Légionnaires du Christ. Et s’étonner tout autant de la rapidité avec laquelle sa béatification puis sa canonisation sont venus jeter opportunément un voile pudique sur ce qui restera une faute majeure de son pontificat. Faut-il, comme le suggérait Lucetta Scaraffia, éditorialiste à l’Osservatore romano, dans la récente émission d’Arte (4) mettre le “refus d’y croire“ du pape polonais au compte de l’expérience qui était la sienne des dénonciations calomnieuses de prêtres sous les régimes communistes ? Ou expliquer cet aveuglement par le simple refus de certains, au Vatican, de condamner ouvertement le fondateur d’un mouvement catholique puissant dont les largesses financières bénéficiaient aussi aux “œuvres“ du Saint Père ?

Regarder le passé c’est, certes, prendre acte de la détermination du pape Benoît XVI a engager contre la pédophilie le combat négligé par son prédécesseur. Mais c’est également souligner que même sanctionné, le père Maciel n’a jamais fait l’objet d’un procès canonique, étant simplement invité à «se retirer dans une vie de prière et de pénitence» ce qui, apparemment, ne l’empêcha nullement de “continuer à voyager et à mener la belle vie jusqu’à sa mort» (5) Une attitude que l’on retrouve, ultérieurement, dans  la gestion de l’affaire chilienne où «plutôt que d’expulser Karadima de l’institution catholique et de l’envoyer devant les tribunaux, on lui a demandé de se retirer dans un couvent, avec quelques religieuses pour s’occuper de lui.» (6) Sans parler du refus obstiné du cardinal Ratzinger devenu pape, de jamais rencontrer les victimes du père Maciel, y compris lors de son voyage au Mexique.

Lorsque François jette le trouble

Regarder un passé plus récent c’est s’étonner de la bienveillance du pape François vis-à-vis de certains prélats mis en cause dans différentes affaires parmi lesquels le cardinal Pell, proche conseiller, membre du C9, accusé par la justice Australienne. C’est s’interroger sur sa décision de réintégrer dans le clergé catholique Don Mauro Inzoli, figure historique du puissant mouvement Communion et Libération, pourtant reconnu coupable d’abus sexuels sur mineurs… avant de le réduire à l’état laïc deux ans plus tard. C’est prendre acte du fait que, selon ses proches, il rencontre régulièrement des victimes d’abus sexuels… sauf celles du père Preynat regroupées au sein de l’association La Parole Libérée ou celles du père Maciel et du père Karadima lors de ses voyages au Mexique et au Chili. Comme s’il fallait différencier les «bonnes» victimes – discrètes – qui ont droit à la compassion de l’Eglise, des «mauvaises» – ayant choisi de parler – et donc “par qui le scandale arrive“. C’est enfin tenter de comprendre pourquoi le pape François qui a créé en 2014 la Commission pontificale pour la protection des mineurs, n’a pas jugé utile de rencontrer ses membres une seule fois en trois ans… alors qu’ils avaient, de toute évidence, des choses à lui dire personnellement.

De quoi nourrir à son endroit le soupçon de prôner la “tolérance zéro“ tout en continuant à protéger des pédophiles et leurs complices. Avec cette ultime question : pourquoi ? Faut-il incriminer le refus de collaborer d’une partie de la Curie et de certains épiscopats, notamment italien ? Faut-il mettre en cause la présence, au sein du C9, à côté du cardinal O’Malley “champion“ reconnu de la lutte contre la pédophilie d’autres conseillers tels que les cardinaux Pell et Errazuriz (7), personnellement impliqués dans des soutiens coupables à des prédateurs pédophiles ? Faut-il aller plus loin encore et, comme le suggèrent certains, imaginer que des adversaires de la première heure du pape François aient pu, cyniquement, lui cacher le passé sulfureux de tel ou tel nouveau collaborateur qu’il venait de se choisir pour mieux le mettre en difficulté le jour où le scandale éclaterait ? Ou faut-il conclure simplement de ces faux pas que, finalement, le combat contre la pédophilie ne serait pas pour lui une réelle priorité ?

L’Eglise est-elle prête au vrai changement ?

A moins qu’il ait tout simplement conscience d’avoir sous-estimé les bouleversements culturels qu’impliquerait pour l’Eglise la simple prévention de nouvelles dérives pédophiles. Trop de reportages publiés par les médias, illustrent l’immaturité de certains clercs face à la sexualité humaine ce qui, en cas de manquement à leur devoir de continence, les rend incapables de différencier des relations “normales“ avec des adultes consentants, de relations contraintes avec des enfants. Et cela alors même que l’on continue de donner en exemple des mouvements, communautés ou diocèses où la formation des prêtres repose, précisément, sur un «retrait du monde» au motif de les mieux préparer à en affronter demain les séductions… Trop d’enquêtes mettent en évidence, dans ces affaires, une vision sacralisée et absolue de l’autorité liée au sacerdoce. Et cela alors même que de jeunes prêtres semblent tentés d’y trouver une forme d’identité. Trop de blocages viennent de la pratique du secret dans les procédures canoniques, justifiée par le désir de protéger les personnes. Et cela alors même que trop de victimes, à cause de cette opacité, se voient refuser une juste reconnaissance et réparation des crimes qu’elles ont subis. Mais l’Eglise est-elle prête – et capable – de repenser tout à la fois sa vision de la sexualité, sa conception de l’autorité, sa pratique du secret ?

Il appartient au peuple chrétien de se saisir de ce combat.

Une récente interview à la BBC de Juan Carlos Cruz, accusateur de Mgr Barros dans l’affaire chilienne, se termine sur cette question : « Avec tout ce qui vous est arrivé, avez-vous quitté l’Eglise catholique ? Avez-vous perdu la foi ? » Voici sa réponse : « Je suis toujours catholique. Je vais à la messe tous les dimanches. J’aime mon Eglise. J’ai de grands amis prêtres et je sais qu’il y a beaucoup plus de bons prêtres que de mauvais prêtres. Je ne vais pas laisser ces gens me faire perdre ma foi en Dieu. »

Dans son encyclique Laudato si’ le pape François analyse que la nécessaire révolution écologique se heurte aujourd’hui à l’immobilisme des Etats et des organisations internationales, compromises dans des intérêts tant politiques que financiers. Dès lors, déclare le pape, il appartient au peuple de se saisir directement de ce combat. Osons ce parallèle : la lutte contre la pédophilie dans l’Eglise semble aujourd’hui se heurter à l’immobilisme de l’institution elle-même, compromise dans d’autres formes d’intérêts tout aussi politiques et financiers. (8) Il appartient donc au peuple chrétien de se saisir aussi de ce combat. (9) Certains catholiques, en toute fidélité au pape François, ont choisi de mener les deux, conjointement.

 

  1. Marco Politi est notamment l’auteur de François parmi les loups, Ed. Philippe Rey 2015, 288 p.
  2. Titre donné au Conseil des cardinaux nommé par le pape François pour le conseiller sur les réformes à engager dans l’Eglise.
  3. A l’heure où je rédige ce billet, la presse annonce que Mgr Scicluna a du être hospitalisé à Santiago.
  4. L’Eglise face aux scandales pédophiles, Arte 20 Février 2018.
  5. Pedro Salinas, L’heure de Barros est-elle arrivée ?, article du 9 février 2018 traduit par Xavier Léger et publié sur le site L’envers du décor.
  6. ibid
  7. Ancien archevêque de Santiago du Chili, il a été un ardent défenseur du père Karadima et aujourd’hui de Mgr Barros.
  8. Le film diffusé par Arte met notamment en évidence le refus par l’épiscopat américain, dans certains Etats, de revoir à la hausse les délais de prescription en matière de crimes pédophiles, de peur que de nouveaux dossiers, aujourd’hui prescrits, soient rouverts ce qui pourrait coûter à l’Eglise des centaines de millions de dollars supplémentaires d’indemnités à verser aux victimes. Dans ce combat, le meilleur allié des évêques semble être… le lobby des assurances.
  9. C’est dans cet esprit que vient d’être créé le 15 janvier, à Santiago, en marge du voyage du pape François au Chili, un réseau international Ending Clerical Abuse, à l’initiative d’une dizaine d’associations de victimes de prêtres pédophiles dont La Parole Libérée pour la France.

161 comments

  • Un prêtre est le représentant de Dieu sur terre. Mais comme le prêtre une fois ordonné restera prêtre toute sa vie, il faut en déduire que même ayant commis une « faute grave », celle-ci ne sera jamais jugée « suffisamment grave » pour justifier que le prêtre soit démis de sa fonction de représentant de Dieu sur terre.

    Conclusion : à défaut de garde-fou qui les dissuade de commettre des « fautes graves » – en particulier des abus sexuels sur mineurs – et assurés de la bienveillance (à outrance ?) de leur hiérarchie, les prêtres pédophiles n’ont aucune raison de renoncer à leurs pervers désirs.
    Dans ces conditions, le problème de la pédophilie des clercs risque fort de ne jamais trouver de solution, au grand dam des enfants violés et victimes innocentes de ces prédateurs inconscients et irresponsables.

    • Désolé mais un prêtre reste prêtre au-delà d’une faute grave, du fait que le sacrement qu’il a reçu ne peut lui être enlevé, pas plus qu’à un baptisé son baptême. Et je ne vois pas où est le problème. En revanche on peut lui enlever son état de clerc (réduction à l’état laïc, même si l’expression n’est pas très heureuse) et le priver de toute responsabilité pastorale. Je trouve donc votre propos tout à fait abusif. Si problème il y a – et il y a problème – ce n’est pas là qu’il se situe.

        • Non nous ne sommes pas d’accord puisque je m’inscris en faux par rapport à votre précédent commentaire. Mais ce n’est pas un problème.

    • Robert, J’ai du mal à comprendre votre acharnement à vouloir « déprétriser » un prêtre responsable d’abus pédophile ?

      Presque comme si ce qui vous inquiète le + n’est pas le sort des victimes, mais uniquement de mettre dehors le fautif. J’ai l’impression que vous glissez du pragmatique : « comment éviter les affaires de pédophilie » au théologique : « comment concilier l’image d’un prêtre « représentant Dieu sur terre » avec les actes que certains commettent ».

      Mon avis sur la question est qu’il faut éviter le cléricalisme : un prêtre n’est représentant de Dieu sur terre qu’a certains moments limités. Il l’est assurément en confession, à la consécration, et il ne l’est pas du tout lorsqu’il fait ses courses – ou du moins, pas plus que vous et moi.

      Je pense d’ailleurs que c’est précisément en cessant d’imaginer un prêtre « au dessus des hommes » que l’on parviendra à délier les langues, a faire parler les victimes, a faire que les parents portent plainte au plus vite devant les autorités civiles.

      • Pourquoi caricaturer ce qu’exprime R. Van Reeth? Où exprime-t-il un acharnement? Il entend les victimes qui demandent que les « malades » soient exclus de toute autorité pastorale, et soignés, c’est simple et nécessaire.

        • Ce n’est pas vraiment cela que disait Robert Van Reeth !
          Les réactions de René et d’Emmanuel me paraissent justifiées.

  • Je voudrais simplement faire remarquer ici qu’à treize (13) reprises déjà, j’avais plaidé dans la présente discussion pour le « renvoi de l’état clérical »
    (cf. mes posts du 26 /2, 28/2, 1/3, 1/3, 8/3, 12/3, 12/3, 17/3, 18/3, 27/3, 28/3, 28/3, 5/4).

    Après avoir insisté autant sur le « renvoi de l’état clérical », il me semble assez facile à comprendre donc que c’est cette méthode que je préconise
    (aussi inutile de me chercher noise à propos de « déprétiser » ou d’une quelconque autre interprétation de mon message du 6/4, lequel je l’avoue n’était pas des plus réussis).

    • Oui, vous vous répétez en effet… ce qui ne fait pas avancer…
      Le renvoi de l’état clérical peut être justifié en cas d’abus sexuel, il n’épuise pas les sanctions éventuelles que peuvent prononcer les tribunaux civils.
      Mais plus important me paraît le discernement avant l’appel au sacerdoce et la prévention du passage à l’acte de personnes ayant des tendances pédophiles.

    • 13 fois, c’est effectivement beaucoup, c’est pourquoi je parlais d’un certain acharnement – toutes mes excuses pour ceux que le terme à choqué.

      J’ai du mal à comprendre la nuance qu’il y a entre mon néologisme « dé-prétriser », et « renvoyer de l’état clérical ». Je trouve juste le mot « dé-prétriser » plus clair : avant il y a un prêtre, après il n’y en a plus.

      Et je continue de penser que cette proposition n’est pas – a elle seule – capable d’éviter les abus, pour les raisons que j’ai expliqué plus haut.

      • En toute rigueur de termes, le prêtre reste prêtre pour l’éternité même quand il est réduit à l’état laïc et ne peut plus exercer son sacerdoce ministériel ni avoir de responsabilité pastorale, car le sacrement de l’Ordre est donné une fois pour toutes.
        Il en va de l’Ordre comme du baptême… certains baptisés en révolte contre l’Église ou contre le Christ lui-même qui voudraient se faire « débaptiser » ne le peuvent pas, le baptême est donné une fois pour toutes qu’ils le veuillent ou non et ils demeurent baptisés quand bien même ils rejettent le Christ ou l’Église.
        Les dons de Dieu sont sans repentance.

        • « Le prêtre reste prêtre pour l’éternité… »
          Eh ben,qu’il reste et que grand bien lui fasse!

          « Oui,vous vous répétez en effet…ce qui ne fait pas avancer… »

          Mais enfin, on ne peut pas non plus aller indéfiniment vers cette exploration sans fin d’une éventuelle perspective d’une éventuelle prise de conscience ou d’un éventuel je ne sais quoi je ne sais où je ne sais quand. Raz le bol,enfin! Si le Haut Clergé entend mal et vraisemblablement c’est le cas, ben il faut se répéter, se répéter et encore se répéter …
          L’importance qu’il fait donner à la miséricorde de ces prêtres pédophiles a en même temps pour effet de miner,d’affaiblir, de mépriser les victimes et le dialogue avec elle,franchement c’est insupportable.

          • Qui vous dit qu’il ne faut pas écouter les victimes ni prendre en compte leurs souffrances !
            Répéter en boucle qu’il faut réduire les prêtres pédophiles à l’état laïc (ce qui n’est pas les « déprêtiser », que vous le vouliez ou non), certes, mais cela n’apporte pas grand chose aux victimes qui ont d’abord besoin d’être entendues…
            La prévention de ce fléau reste indispensable, ne vous en déplaise.

          • Rome a pris des sanctions pour des prêtres pédophiles, des diocèses aussi. Qu’il ne soit pas fait assez, c’est sûr mais il n’est pas vrai de dire que rien n’est fait (autre que de les déplacer d’un diocèse à l’autre). Faut-il que l’Eglise dise tout ce qui se fait, je ne sais.
            Dans le cas que je connais le mieux, Celui du père Preynat dans le diocèse de Lyon, n’oublions pas le mutisme coupable des parents des enfants abusés qui n’arrivaient pas à croire leurs enfants, des paroissiens. Les pédophiles sont parfois du genre « gourou » qui éblouissent et subjuguent ceux qui les rencontrent. Beaucoup de catholiques se laissent prendre. À tous d’ouvrir les yeux sur des comportements suspects, là ou ailleurs.

          • Il me semble que Paul a une vue nettement plus optimiste de l’homme et que notamment on ne doit jamais désespérer de qui que ce soit.
            « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » doit s’appliquer à tout le monde y compris à ceux que nous avons bien du mal à supporter et dans lesquels nous n’arrivons pas à trouver la moindre trace d’une ressemblance avec le Christ ou de regarder cette personne (ce frère eh oui!) avec le regard de Dieu. Pour autant je reconnais bien sûr que l’on ne prenait guère en considération l’atroce souffrance des victimes

  • Ce billet relatif à la pédophilie dans l’Eglise a déjà été abondamment commenté. Et je crois sincèrement que quelque soit la qualité des contributions qui coninuent de me parvenir, on tourne un peu en rond, l’essentiel ayant été dit.

    C’est également le ressenti de plusieurs lecteurs de ce blogue qui, aya,t souhaité être informés de la publication de tout nouveau commentaire, voient leur boite mail envahie, plusieurs fois par jour, d’avis de nouvelle publication et s’en trouvent légitimement contrariés.

    Modérateur « naturel » de ce blogue, je souhaite donc que nous en restions là. Il est à craindre que l’actualité ne m’incite à traiter à nouveau de cette question, au cours des prochains mois. Le débat est donc moins clos que suspendu. Pour l’heure je ne validerai donc pas les nouveaux commentaires qui me parviendront sur le sujet.

  • TROIS MOIS PLUS TARD….

    Le 15 mai 2018, les évêques du Chili étaient convoqués à Rome par le pape François pour tirer toutes les conséquences des scandales pédophiles qui se sont déroulés dans le pays et qu’il avait, un temps, considéré comme de la simple diffamation. Il est vrai qu’entre temps il avait dépéché au Chili, pour enquêter, Mgr Charles Scicluna archevêque de Malte, qui lui a remis un rapport « accablant » de 2 300 pages… A la veille de la rencontre, l’épiscopat Chilien admettait que des démissions dans ses rangs puissent être envisagées…

    https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Pape/Abus-sexuels-le-pape-recoit-les-eveques-chiliens-pour-discerner-la-responsabilite-de-chacun-2018-05-14-1200938848?id_folder=1200819732&from_univers=lacroix&position=0

    https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Pape/Abus-sexuels-les-eveques-chiliens-se-disent-prets-a-la-demission-de-certains-dentre-eux-2018-05-15-1200939151

    https://www.ouest-france.fr/societe/religions/pape-francois/pedophilie-le-pape-annonce-des-changements-au-sein-de-l-eglise-chilienne-5764962

    • Je suis bien en peine de savoir comment comprendre ce geste collectif ?

      Est-ce qu’il s’agit de la prise de conscience d’une faute collective ?
      Est-ce qu’il s’agit d’un refus de se désolidariser des vrais fautifs, de noyer leur responsabilité ? Est-ce qu’il s’agit d’une provocation, pour bloquer la mécanique en partant du principe que le pape n’en renverra finalement aucun ?

      Quelle peut-être la réponse du pape ? Il accepte toutes les démissions et nomme 26 nouveaux évêques (est-ce techniquement possible ?).

      Beaucoup de questions…

  • Cette décision donne le sentiment que François et l’épiscopat chilien ne parviennent pas à trouver une porte de sortie. Les évêques chiliens sont solidaires; ils confirment ainsi ce qu’on sait du rapport qui a mis le feu aux poudres, à savoir qu’ils sont « complices ». Ils le reconnaissent par la phrase clé de leur déclaration selon laquelle, le centre de leur préoccupation avait cesser d’être le Christ. Cependant, ils ont fait préciser * qu’ils demeurent en fonction en attendant que le pape vire (remercie) tel ou tel, … en gros, il ne s’est rien passé, il n’y a pas de vraie démission … ils en laissent la responsabilité au pape.
    Sacré pataquès en perspective dont l’épilogue -s’il y en avait un- pourrait faire jurisprudence (devenir une « tradition »).

    * Extrait d’une déclaration à la presse du secrétaire de la CE du Chili: « Nous désirons en outre préciser, pour votre bonne compréhension, que remettre nos charges pastorales à l’entière disposition du Pape signifie que jusqu’à ce que le Saint-Père ait pris une décision, chacun des évêques membre de la Conférence épiscopale du Chili poursuivra son travail pastoral et assumera pleinement ses fonctions. »

  • On ne saurait assez répéter ces paroles du pasteur Martin Luther King et s’en convaincre chaque jour davantage :
    « CELUI QUI ACCEPTE LE MAL SANS LUTTER CONTRE LUI COOPÈRE AVEC LUI »

    Pour ce qui est de la pédophilie des prêtres – et du silence qui a toujours été imposé pour assurer son impunité – des informations récentes ont été regroupées et sont accessibles via le site ci-dessous :
    http://www.aquarelles-expert.be

  • Pour rassurer messieurs Gosset et Van Reeth sur la sincérité des évêques chiliens je voudrais leur préciser que ces derniers remercient publiquement les journalistes du rôle d’informateurs qu’ils ont tenu dans ces scandaleuses affaires de pédophilie ( voir le blog d’Isabelle de Gaulmyn)

    • Cette démission collective pouvait, il est vrai, dans un premier temps être interprété – sans doute faussement – comme une dilution de responsabilité. Si les évêques se déclarent collectivement responsables est-ce à dire qu’aucun d’entre eux ne l’est vraiment ? Depuis lors, nombre d’analyses, reposant sur les déclarations du pape François, donnent à penser que les sanctions individuelles viendront forcément de la non-reconduction de certains évêques. Et l’on saura bien lrsquls. Par ailleurs, cette « responsabilité collective » illustre bien, en positif, la prise de conscience que la dérive pédophile dans l’Eglise n’était pas réductible au comportement déviant et criminel de quelques ecclésiastiques, mais procédait bien d’un système qu’il fallait avoir le courage d’analyser pour mieux y mettre fin.

      En toute immodestie, je suis heureux qu’après avoir dénoncé les coups qu’ils portaient à l’Eglise, on rende aujourd’hui hommage au travail des journalistes qui, s’appuyant eux-mêmes sur le courage des victimes de prêtres pédophiles, ont réussi à ébranler les belles certitudes de l’institution jusqu’au plus haut sommet de la hiérarchie. Non pour fragiliser l’Eglise, mais pour lui rendre a dignité.

      • Soupçonner a priori de la duplicité lorsque l’enemble des evêques d’un pays présentent leur démission au Pape en remerciant les journalistes pour leur rôle d’informateurs ne me parait guère conforme à la doctrine chrétienne et plus particulièrement à ce que dit Paul de l’amour

    • Dominique,
      Pour nous rassurer l’un et l’autre, souhaitons donc que roublardise et loi du silence soient abandonnées une fois pour toutes, au bénéfice de sincérité et bonne gouvernance.
      Comme ça, tout le monde sera gagnant.

    • Ce n’est pas parce que vous « préférez » que vous êtres dans le vrai. Oui, au-delà des personnes, il existe une responsabilité collective de l’institution ecclésiastique dans ces affaires de pédophilie. Relisez ce que j’ai écrit sur le sujet dans mes différents articles.

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