Cafardé le père Poujol ! Les lecteurs de Témoignage Chrétien savent, depuis la parution du numéro de cette semaine, que l’ex-directeur de la rédaction de Pèlerin a été vu, dimanche dernier, sur le parvis de l’église Saint-Sulpice, à l’arrivée de la marche organisée par le Comité de la Jupe !
Je devrais être heureux ! C’est bien la première fois qu’un article de presse fait de moi une « personnalité catholique ». Je pourrais répondre, avec quelque étonnement, que la présence d’un journaliste sur le lieu d’un événement annoncé par les médias n’est jamais que le B.A-BA de l’exercice de sa profession.
Mais je ne suis pas totalement naïf ! Comment pouvais-je ne pas imaginer que ma présence puisse être repérée, éventuellemment récupérée ! Ce qui est ici le cas ! Je puis comprendre mon confrère de TC, rencontré sur le lieu de l’action. Il fallait une sacrée dose d’optimisme, dimanche soir, au journaliste militant, pour lire dans ce rassemblement un signe d’espérance et de vitalité. Alors, signaler la présence de quelques « personnalités catholiques » pouvait servir la cause !
J’ai un infini respect pour Jean Delumeau dont Le christianisme va-t-il mourir , publié voici plus de trente ans, reste une lecture stimulante, et dont je me sens proche ; de même que pour ma consoeur Monique Hébrard. J’ai le plus grand respect pour les cheveux noirs, gris ou blancs… Mais il est vrai que dimanche, à de rares exceptions près, l’âge des manifestants tenait tout de même plus du Mouvement chrétien des retraités que de la Jeunesse étudiante catholique… Et les panneaux régionaux : Lille, Nantes, Dijon, Bordeaux, Lyon… ne renvoyaient guère qu’à des délégations maigrichonnes ! Se donner à voir peut avoir son effet boomerang !
On me dira que je devrais me taire ! Qu’il ne faut pas désespérer Billancourt ! Mais je refuse ce jeu-là, ici, dans ce blog, où je me suis engagé à dire les choses… « comme je les pense ». Ou alors je rentre direct à la sacristie. Dimanche, tout un chacun pouvait être frappé du décalage entre la couverture médiatique qui avait précédé l’événement… et son ampleur réelle. A croire que les cathos de gauche étaient allés aux champignons !
Ce constat n’est pas neutre. S’il ne disqualifie pas l’expression d’inquiétudes aujourd’hui partagées par nombre de catholiques de ce pays, il permet néanmoins d’avancer l’idée que le projet de créer une « Conférence des baptisés de France » est sans doute une erreur. Erreur de positionner ainsi, en rivalité, une « conférence des baptisés » face à une autre Conférence… celle des évêques ! Erreur renforcée par le fait que l’ambition, si elle était légitime, exigerait des moyens dont on imagine mal, au vu de cette première mobilisation, où les intéressées vont aller les trouver !
C’est ce que j’exprimais, déjà, dans mon blog du 12 octobre. Si je n’étais pas allé sur place, si je n’avais pas pris le risque d’être « vu à la manif », qu’aurais-je pu écrire qui ne résulte d’un simple parti pris idéologique pour ou contre le Comité de la Jupe ?
Je conseille vivement aux membres du « Comité de la Jupe » de se plonger dans l’ouvrage de Geneviève Honoré-Lainé intitulé: « La femme et le mystère de l’Alliance »
éditions du Cerf. Ce dont nous souffrons actuellement est avant tout de la confusion des valeurs, du détournement du sens, du nombrilisme provocateur. A une confusion des vocations de l’homme et de la femme, correspond une crise d’identité dont souffre aujourd’hui l’Eglise. La revendication du sacerdoce pour la femme en témoigne. Cette revendication apparaît comme le fruit d’une méconnaissance des valeurs féminines spécifiques.
La raison probable en est que le mystère de l’Alliance n’est pas suffisamment apparu comme le mystère récapitulatif de la foi chrétienne: prenant en son Fils notre humanité, Dieu nous associe à sa vie divine. Or la première partenaire de cette Alliance était une femme, représentant parmi toutes les créatures l’Israël de Dieu, l’humanité prérachetée, que Dieu a pu « épouser » pour la diviniser en lui. La femme, avec jupe ou non, a une place charismatique dans ce mystère d’Alliance et possède une mission statutaire particulière dans l’Eglise société temporelle.
@Marcel Comby
Stop, ça suffit, la pseudo théologie gynécologique. Je ne suis pas un utérus. J’ai un cerveau et une conscience, et ce sont ceux d’un être humain. En d’autres temps sans doute auriez-vous défendu que les noirs faisaient de bon coupeurs de canne à sucre parce qu’ils supportent « naturellement » mieux la chaleur.
Et pour finir, à propos de nombrilisme, est-ce qu’il vous est vraiment impossible de faire crédit aux femmes de savoir qui elles sont, quelle est leur identité, pour qu’il vous faille leur asséner vos soi-disant vérités révélées. Pensez-vous que les femmes aient une faiblesse de constitution mentale et spirituelle qui les empêchent de voir toute la beauté de vos discours?
Eh bien stop, non point !!!
Est-ce une raison pour faire n’importe quoi ? Pourquoi ne pas baptiser un enfant avec du jus de pamplemousse, mettre des néons sur les autels à la place des cierges, fabriquer des hosties en chocolat, remplacer certains triangles symboliques trinitaires par un carré, remplacer l’encens par du charbon de bois, remplacer le feu de bois (veillée de Pâques) par une fusée multicolore, adopter les moulins à prières des Bouddhistes (je les respecte car pour eux il existe un sens spirituel à cet objet), etc… ?
Trêve de plaisanterie : le symbolisme est pour moi d’une importance capitale sans qu’il porte atteinte à la dignité de la femme. CQFD