Après le suicide d’un ami prêtre…

Après le suicide d’un ami prêtre…

François de Foucauld avait 50 ans. Sa mort, après tant d’autres, interroge notre Eglise de manière radicale. 

(Cet article a été signalé par de très nombreux sites et partagé plus de 1 600 fois sur Facebook comme indiqué dans un cartouche en bas de page. Le texte en a été repris par Jean-Pierre Roche dans sa lettre Notre pain quotidien, par Christian Terras dans Golias Hebdo, par les Réseaux du Parvis sur leur site Vivre en plein jour. Un très grand merci à tous et à chacun ! )

Dans la nuit de jeudi à vendredi 1er juillet, le corps sans vie du Père François de Foucauld a été retrouvé en forêt de Rambouillet. Le communiqué publié par son évêque lève toute ambiguïté : il a « mis fin à ses jours ». Prêtre du diocèse de Versailles depuis dix-huit ans, il était sans affectation depuis septembre 2021 « Suite à des difficultés dans l’exercice de son ministère. » Epilogue particulièrement dramatique d’un parcours complexe où il est bien difficile de faire la part de la fragilité des êtres et de la responsabilité de l’institution dans un mode de gouvernance aujourd’hui questionné, bien au-delà de ce seul diocèse. Une mort par suicide qui vient hélas se rajouter à bien d’autres, connues ou plus discrètes, de clercs, religieux, ou laïcs… hommes et femmes, pointe émergée d’un iceberg de victimes en souffrance que l’Eglise catholique se doit de regarder en face avec humilité, lucidité et courage. Il y a urgence ! 

François de Foucauld était un ami. Même si nous nous étions un peu perdus de vue, comme souvent dans nos existences. Il avait fait un stage au sein du groupe Bayard, dans les années 2000, au moment où je prenais les rênes du Pèlerin. Nous avions sympathisé puis étions devenus amis. J’étais présent en février 2004 à Houilles (Yvelines) pour son ordination diaconale puis, quelques mois plus tard à Versailles, pour son ordination presbytérale et sa première messe en l’église Saint-Roch de Paris. Je lui écrivais les jours suivants : « Te voilà prêtre, selon ton désir. Avance au large mon cher François ! Sois heureux ! Rends heureux ! Sache qu’il y aura toujours, en moi, le désir renouvelé de notre rencontre. Demain, un jour, plus tard… quand tu en auras le temps et l’envie. » L’année d’après, lorsque revint, fin juin, la période traditionnelle des ordinations pour les fêtes des saints Pierre et Paul, c’est tout naturellement que Pèlerin lui « offrit » sa couverture, tant il illustrait à nos yeux la promesse du titre : Prêtres, le droit au bonheur. Depuis l’annonce de sa mort, cette couverture a été partagée des centaines de fois sur les réseaux sociaux. 

Un suicide est un acte d’une violence inouïe. Pour celui qui choisit de se réfugier dans la mort par désespérance de vivre. Pour les proches, parents et amis, qui se culpabilisent de n’avoir rien vu venir donc rien pu empêcher. Et qui finissent par s’interroger sur la nature des liens qu’ils entretenaient avec la personne, si elle n’a pas jugé possible de les appeler à l’aide… 

De la stupéfaction à la colère

L’annonce du suicide du père de Foucauld a déferlé tel un raz-de-marée sur les réseaux sociaux. Très vite la tonalité dominante est passée de la stupéfaction et de la compassion à la colère et à l’accusation contre l’institution cléricale. Deux documents ont contribué à ce basculement : la reprise, par différents medias, de la Tribune publiée dans la Croix par le père François de Foucauld, le 2 décembre 2021, que le quotidien introduisait ainsi : « François de Foucauld, un prêtre du diocèse de Versailles qui estime avoir été victime d’abus de pouvoir, montre dans cette tribune les mécanismes à l’œuvre dans l’institution quand des victimes témoignent. » On pouvait donc, en première lecture, trouver là confirmation que son suicide pouvait être lié à de tels abus. Le second document, signé de Nicolas Jourdier, un ami d’enfance du père François, publié sur son fil Facebook portait de graves accusations de parjure contre l’évêque de Versailles, Mgr Luc Crepy.

Or, le seul élément d’explication en provenance du diocèse était la phrase contenue dans le communiqué annonçant son suicide : « Suite à des difficultés dans l’exercice de son ministère , il n’avait pas de mission depuis septembre 2021. » Les lois de la communication sont ainsi faites que dès lors chacun s’est interrogé sur la nature des dites « difficultés » et sur les raisons du silence de l’évêché. Etait-ce par respect pour le disparu comme on l’affirme, en privé, au sein de la curie diocésaine ? J’entends l’argument mais il ne me convainc guère. Car enfin : taire les choses au motif, louable, de protéger les personnes – ou leur mémoire – est en réalité ouvrir toutes grandes les portes aux spéculations les plus fantaisistes comme aux rumeurs les plus destructrices. François, je l’ai dit, était un ami. Comme d’autres, autant que d’autres, je porte le souci de sa mémoire. Mais je ne délèguerai à personne le soin de décider à ma place de ce qui peut aujourd’hui la servir ou la desservir. Alors essayons de dire ce qui s’est passé ! Avec souci des nuances et de la vérité, pour peu qu’elle soit accessible… 

Il a créé des dynamismes et nourri des résistances et des oppositions

François de Foucauld, il y a dix-huit ans, s’est engagé dans son « métier de prêtre » avec enthousiasme et passion. Dans un véritable amour du Christ, de l’Eglise et du « peuple » qui lui serait confié. Chacun reconnaît qu’il avait un vrai charisme de proximité, de générosité, de créativité dont il a fait profiter les paroisses des Yvelines où il a été nommé. Mais toute médaille a son revers. Son tempérament intransigeant le prêtait peu aux concessions, aux compromis, convaincu qu’il était de devoir contribuer au réveil d’une  Eglise saisie de torpeur mortifère. Il s’y est brûlé les ailes. Partout où il est passé il a créé des dynamismes et nourri des résistances et des oppositions qu’il n’a pas su, pas pu – pas voulu ? – réduire. Alors que sa mission de prêtre l’y appelait. Dire cela de lui n’est pas ternir sa mémoire mais dire la complexité de l’être.

Il semble que le paroxysme ait été atteint lors de son affectation par Mgr Aumonier à la paroisse de Bois d’Arcy, en 2014. Le récit chronologique des événements, d’une extrême précision, en a été rapporté par son ami Nicolas Jourdier. Le texte a également été mis en ligne sur Facebook où il a été largement partagé. Il semble que le prêtre se soit heurté rapidement à un « noyau dur » de fidèles et qu’au fil du temps cette opposition à sa « ligne pastorale » ait dégénéré en dénonciations, parfois anonymes, auprès de l’évêque. Ce que ne dit pas le texte de Nicolas Jourdier, est que la réaction parfois violente de François de Foucauld à cette situation a eu pour effet d’accroître les tensions, de provoquer des démissions, de décourager nombre de fidèles qui se sont réfugiés dans des paroisses voisines. Et c’est ici que se situe l’événement dont le dramatique épilogue est celui que l’on sait.

Un audit « à charge » finalement désavoué par l’évêché

On en trouvera le détail dans le récit de Nicolas Joudier déjà évoqué que je vais citer. N’obtenant pas de son évêque le soutien attendu et face à l’échec d’une première tentative de médiation avec ses accusateurs, « François entame alors une grève de la faim en toute discrétion, hors du territoire diocésain, et demande la réalisation d’un audit pour faire le clair sur les disfonctionnements à Bois d’Arcy comme à la curie diocésaine. » Un audit réalisé en mars-avril 2021. Il se révèle accablant pour François de Foucauld. « Il présente des accusations graves à l’encontre du curé et de son équipe (dont banqueroute financière, trésorerie exsangue, comptabilité non tenue…) sans apporter aucune preuve. » rapporte son ami. L’évêché lui refuse la communication des pièces du dossier tout comme l’organisation d’une confrontation avec les auteurs « des accusations anonymes et non motivées de l’audit. » Quelques semaines plus tard, Mgr Luc Crepy qui vient de prendre ses fonctions comme nouvel évêque de Versailles et découvre le dossier, écrit au prêtre que « les pièces touchant aux auditions seront détruites ». Décision inadmissible pour François de Foucauld, là où des collaborateurs de l’évêque expliquent qu’il y avait de sa part volonté d’apaisement en supprimant précisément des « verbatim » accusateurs qui n’auraient pas du figurer dans un tel document.

C’est bien, semble-t-il, l’évidence des vices objectifs de cet audit, instruit uniquement à charge ( aucun « soutien » de François de Foucauld, pourtant également auditionnés, ne semble cité) et basé sur des accusations non vérifiées qui conduira Mgr Crepy, neuf mois plus tard, à accepter au terme d’une médiation avec l’avocate du prêtre, les termes d’une lettre officielle dans laquelle il reconnaît que « les affirmations à l’égard du prêtre ne sont étayées par aucune preuve » et « sont infondées » ; et que «l’audit a suivi une méthodologie particulièrement contestable et contraire à la déontologie ». Sauf qu’au terme du délai d’un mois où il s’est engagé à rendre cette lettre publique, Mgr Crepy se rétracte, exigeant qu’elle reste confidentielle. Nous sommes le 13 mai 2022.

Un François de Foucauld refusant toute perspective d’avenir ou réfléchissant à son futur ? 

Est-il seul en cause dans ce revirement où, comme le suggèrent certains témoignages, est-ce le fait d’un proche collaborateur qui « porte » le dossier depuis son origine ? il faut rappeler que Mgr Crepy n’est entré en fonction qu’en avril 2021 et qu’il a hérité d’un diocèse difficile, faisant sociologiquement le grand écart entre la bourgeoisie versaillaise et des cités ultrasensibles; un diocèse marqué par de vives tensions : sensibilités ecclésiales exacerbées, jeunes prêtres en burn out et cas d’abus mal traités. Il n’est pas exclu qu’à ce stade, vue la gravité et la précision des faits rapportés, la justice ne soit interpellée. Et l’épisode se termine sur une ultime divergence d’appréciation qui dit toute la complexité de ce qui s’est joué au cours de cette dernière année. Là où certains dépeignent un François de Foucauld refusant la « main tendue », fermé à toute perspective d’avenir, refusant toute proposition d’affectation, on lit sous la plume de Nicolas Jourdier évoquant les jours qui ont suivi la signature de l’accord : « François est soulagé, il part marcher sur les chemins de Saint Jacques pour se reposer. Nous, ses amis, sommes aussi soulagés. François réfléchit à son futur, il est heureux. »

Fallait-il faire silence par « respect pour le défunt ? » 

Fallait-il taire tout cela « par respect pour le défunt » ? Fallait-il que des medias s’abstiennent, à l’annonce de sa mort, de faire référence au texte de la Tribune que François de Foucauld avait publiée sur le site de la Croix le 2 décembre 2021, qui fait désormais figure de testament spirituel ? Et cela, pour ne pas induire que son suicide pourrait être lié à quelque « abus de pouvoir » dans l’Eglise, ce qui était le thème de sa réflexion. Le texte se terminait ainsi : « Il est urgent à notre tour, que les pasteurs et les fidèles entrent dans une véritable considération des témoins des abus de pouvoir aujourd’hui dans l’Église. Alors nous pourrons discerner progressivement ensemble, les règles claires et paisibles de gouvernance au sein de l’Eglise. C’est bien le débat contradictoire que l’on doit inscrire dans le marbre de nos responsabilités pastorales, que l’on soit évêque, prêtre ou responsable laïc. » 

Fallait-il au moins faire silence quelques jours encore pour que les obsèques puissent se dérouler dans un climat empreint de dignité et de sérénité ? Comme si c’étaient les paroles qui divisent là où des actes potentiellement destructeurs ont été posés ! Vendredi, il reviendra à un autre ami de François de Foucauld chargé de présider les obsèques, le père Etienne Guillet, curé de Trappes et membre du Conseil épiscopal, de trouver les mots qui sans gommer la réalité diront l’espérance par-delà la douleur, l’incompréhension ou la révolte; qui diront aussi l’aspiration des proches de François de Foucauld, parents et amis, et de la communauté des Yvelines dans son ensemble à la paix de Dieu qui toujours passe par la justice et la vérité. 

Le suicide de François de Foucauld, pointe émergée d’un iceberg ? 

Tout suicide reste un mystère. Mais les fragilités d’un homme – que celui qui ne les connaît pas en lui-même lui jette la première pierre – ne peuvent masquer les défaillances structurelles d’une institution. Car au-delà de la disparition de François de Foucauld ce sont des dizaines d’autres suicides qu’il faut avoir sous les yeux : prêtres, religieux et religieuses, moines et moniales dans le secret des abbayes, laïcs engagés dans la vie de l’Eglise, membres de communautés nouvelles broyés par des fondateurs aujourd’hui tombés de leur piédestal ou simples victimes d’abus dont la vie a été « bouzillée » … Le calvaire des uns et des autres n’est pas réductible à leur seule fragilité psychologique comme l’a démontré le rapport de la Ciase en matière d’abus sexuels. Il a des causes structurelles. Et le silence n’est pas une thérapie.

L’un de ses anciens condisciples de séminaire et ami, prêtre des Missions étrangères de Paris à Bénarès, le père Yann Vagneux, auquel François de Foucauld et son ami Nicolas Jourdier avaient rendu visite en 2020 sur les bords du Gange, me confiait ces jours derniers qu’ « Il existe aujourd’hui dans la vie de l’institution ecclésiale un certain nombre de conditions qui, dangereusement réunies, rendent possibles ces drames à répétition sans que ceux qui détiennent l’autorité s’en rendent compte. L’Eglise ne s’en sortira, comme elle tente de le faire sur les question des abus sexuels, qui si elle accepte humblement de se faire aider de l’extérieur. Ce faisant elle pourrait avoir un rôle prophétique dans la société au regard d’autres institutions tout autant marquées par la multiplication des suicides. » Le même Yann Vagneux confie avoir reçu ces dernières années, maints témoignages de prêtres au bord du gouffre. Un ami ancien supérieur de séminaire, me dit compter six suicides parmi ses anciens séminaristes ou amis prêtres. La communauté chrétienne qui est l’Eglise ne peut pas aujourd’hui, au prétexte du don de soi consenti par ses prêtres et de l’urgence de la mission, laisser des hommes s’épuiser, s’égarer jusqu’à la désespérance. 

« Le ciel a des plages où l’on peut éviter la vie. » (Garcia Lorca) 

On m’autorisera à terminer ce billet en m’adressant à François, comme je l’ai fait sur mon fil Facebook à l’annonce de sa mort : « François, les dernières fois où nous nous sommes écrits, c’était pour nous souhaiter de bonnes vacances. L’abbé Pierre, qui était aussi un ami, aspirait à ce qu’il appelait ses « grandes vacances » auprès de Celui qu’il aimait. Tu nous quittes aux premiers jours de l’été où l’on rêve de mer où tu as tant navigué. Je pense à cette phrase de Garcia Lorca : « Le ciel a des plages où l’on peut éviter la vie. » A t’y retrouver un jour, François. Repose en paix. Et que Dieu console et protège les tiens. » 

Haut : photo de François de Foucauld en Inde, en 2020 © Nicolas Jourdier  

Bas : célébration de la messe en Inde avec Yann Vagneux © Nicolas Jourdier

708 comments

  • Ce que je trouve choquant, c’est qu’il n’y ait pas eu la possibilité d’un débat contradictoire entre les accusateurs et le Père François. Le revirement de Luc Crépy est incompréhensible : action de la CEF ?
    Aujourd’hui est le temps du deuil, certes, et il nous faut commenter mezzo voce.
    Mais dès la semaine prochaine, il faut à mon sens, une commission d’enquête qui fasse si possible la clarté, sur ce qui s’est passé. Autrement l’évêque de Versailles risque fort d’être déconsidéré, si ce n’est déjà ….

    • Toute personne, salariée ou non, qui a eu à subir ce qui relève du harcèlement – et qui peut conduire à la mort par suicide, chacun le sait- peut très bien comprendre ce qu’ a pu vivre le Père François. Et peu importe ici les « difficultés », les « failles », les « fragilités » de la personne. Il ne faut pas confondre les torchons et les serviettes. La tragédie est loin d’avoir les allures grandioses qu’on veut souvent lui prêter, et qui lui donnent un abord acceptable, rassurant. Elle suit souvent le cours du mesquin et du minable, de l’inavouable bêtise, d’une lacheté de petits bras. Là est son vertige, justement, dans sa répugnante médiocrité. Pas de bons crimes horribles ici, mais des petits coups de fil, des bla-bla, des monte-le-bourrichon d’une telle indigence qu’elle choque jusqu’à la bienséance du péché : c’est trop nul. Alors on cherche des « explications » de psychologie à deux sous, des « incidents », des « épisodes »…Ils restent cependant sans poids face à cette calomnie si bien décrite par Shakespeare ou Beaumarchais. Pierre attachée au cou qui entraine par le fond, qui ouvre les abysses.
      Où sont aujourd’hui les « détracteurs » du père François ? les auteurs de cette farce tragique de l’ « audit » ? Les responsables du diocèse ? Que font-ils ? Que disent-ils ?
      Ayant lu la triste nouvelle, je me suis dit :  » Il s’est tué à cause de connards. C’est affreux. »
      C’est le plus affreux.
      Je suggère que dans tous les séminaires, ou formations RH de tout poil, on se plonge dans la littérature, la grande et seule experte en humanité. Molière a tout dit avec Tartuffe des scandales d’aujourd’hui. Ou Balzac qui raconte la longue descente aux enfers de son curé de Tours : vanité d’un pair, rejet des paroissiens, et puis misère et solitude complète. La littérature a l’immense mérite de ne s’étonner de rien. Pour Albert Camus, le constat est clair : « La bêtise insiste toujours. »

      • La bonne réputation de quiconque est protégée par le droit de l’Église : Can. 220 — Il n’est permis à personne de porter atteinte d’une manière illégitime à la bonne réputation d’autrui, ni de violer le droit de quiconque à préserver son intimité.
        Des calomnies anonymes tombent sous le coup de ce canon, les complices aussi…..

  • En tout cas, pour l’Eglise comme pour nous tous , cette disparition prématurée et par un suicide d’un jeune prêtre fait très très mal !!! Quel misère !!!

  • Ce témoignage est émouvant et atteste de la difficulté de communiquer entre nous. Certainement il y a eu conflit entre personnes de bonne volonté, convaincues d’avoir raison, et devenues incapables de s’écouter, de se comprendre, et d’avancer ensemble. Merci pour cet article qui ne juge pas.

  • Tout ceci est infiniment triste, j’en suis bouleversé bien que ne le connaissant pas mais devinant son désarroi.
    Toutes mes condoléances à vous, René, qui étiez son ami.
    Qu’il repose en paix et que toute la lumière soit faite !

  • Merci, cher René, pour ces lignes de vérité écrites avec émotion et sagesse. Mon confrère François, que je ne connaissais pas mais dont j’avais soutenu la Tribune dans La Croix, a montré que sous le prêtre il y avait un homme. Le problème est là : en trouve-t-on sous un évêque ? 42 ans de sacerdoce, précédés par une appartenance à l’Eglise depuis l’âge de 10 ans où j’avais fait le choix personnel d’entrer au Petit-Séminaire de mon diocèse (je suis d’un très ancien modèle), après être passé dans toutes les grandes maisons de formation de la Chrétienté, m’ont montré qu’il était très rare (J’ai connu des exceptions comme le cardinal Martini, le Patriarche de Venise Luciani futur Jean-Paul Ier) de rencontrer un homme dans un évêque. Je rencontre la plupart du temps des gens qui flottent, peu importe sur quoi et sur qui, pourvu qu’ils flottent. Cette absence d’homme vrai est une des plaies les plus cruelles de la Sainte Eglise. Ce qui est certain, c’est que les prêtres qui sont des hommes ne deviennent pas évêques : ceux-là ne flottent pas, on les coule. François de Foucauld vient de couler à pic, qui va oser continuer à flotter à Versailles. Le geste le plus digne à poser serait la reconnaissance de faute de son ancien évêque, Eric Aumônier, et la présentation de leur démission de la part de Luc Crépy et de Bruno Valentin. Que vont-ils pouvoir dire et faire dans les années qui viennent après le suicide de François de Foucauld ? Ils auront bonne mine. Et à plus forte raison si ce dernier n’était pas parfait. Aujourd’hui, on remplace un évêque, on ne remplace plus un prêtre.

    • « Gardez-vous de dire du mal des évêques, de peur de vous retrouver un jour en enfer avec eux. »
      Cette phrase qui se voulait irrévérencieuse et scandaleuse il y a quelques années devient d’une terrible banalité.

      Ce que nos mitrés ne comprennent pas c’est qu’ils participent par leur actions prévaricatrices à la destruction de l’Eglise de manière bien plus efficace que je ne sais quel complot maçonnique ou républicain.

    • Merci Père Vignon. Je me suis permis de vous mettre le lien de cette lettre de son ami sur votre compte twuit. Je pense comme vous. ON LES COULE, ON LES CHOISI… ON LES DIT DE SE TAIRE OU DE DIRE, DE FAIRE. BIEN À VOUS. David

  • « Vous tous, enfin, vivez en parfait accord, dans la sympathie, l’amour fraternel, la compassion et l’esprit d’humilité. Ne rendez pas le mal pour le mal, ni l’insulte pour l’insulte ; au contraire, invoquez sur les autres la bénédiction, car c’est à cela que vous avez été appelés, afin de recevoir en héritage cette bénédiction. » . Ces mots de l’apôtre Pierre, et d’autres semblables, nous les lisons souvent dans la liturgie des Heures. Les Apotres parlent plus de la charité que de l’Eucharistie. La charité, malheureusement, reste dans l’Eglise un concept plus qu’une réalité

    • Oui, Bruno, pour moi c’est ça l’Église inaugurée par le Christ, une COMMUNAUTÉ FRATERNELLE, plus que des institutions qui se battent.

  •  » Elle est vacillante la demeure de qui construit sur le coeur des hommes  » (‘Shakespeare Henri IV)

    C’est ce qui m’est venu à l’esprit en prenant connaissance de ce drame et du désespoir de François de Foucauld face au comportement de son évêque .

    Qu’un conflit tristement banal se termine par la mort d’un des protagonistes est d’abord, quelques soient les torts et les raisons des protagonistes , un échec de la régulation des conflits par l’institution et donc un échec de la gouvernance de celle ci .

    S’en prendre au recrutement des évêques comme le fait P Vignon est un juste constat qui ne dit rien sur les causes de leur incapacité à exercer justement leur pouvoir . Une institution choisit toujours les hommes qui la confortent dans son statu quo . On a les évêque que l’église veut . Alors que veut elle ?

    Ce drame doit nous conduire à questionner la gouvernance de l’église et son organisation totalement inadaptées aux problèmes et au hommes de l’église de ce temps .

    Aujourd’hui encore , un évêque, un prêtre c’est, comme nous le rapportent les chroniques , la figure de Philippe Auguste à Bouvines : un homme choisi , oint par Dieu , sacralisé à ce titre , en charge de conduire tout le peuple vers son salut . Une attribution sur la même tête de l’auctoritas de droit divin qui légitime une « potestas  » sans limites ni régulation .

    Cette vision du rôle de l’évêque et du prêtre n’est plus du tout adaptée ni aux questions de gouvernance telles qu’elle se posent aujourd’hui , ni aux mentalités des hommes et des femmes de temps .

    Si j’en crois le billet de René ce prêtre était entier dans ses choix et ses postures . Son évêque comme tous les évêques (et ils sont choisis pour cela ) n’est motivé que par un seul impératif : éviter tout scandale qui affecterait les « sainte image  » que l’église croit pouvoir encore donner d’elle même .

    Dans n’importe qu’elle organisation aujourd’hui on sait mieux gérer et réguler ce genre de situation : Un homme entier , plein de zèle qui se heurte aux pesanteurs des habitudes et aux oppositions automatiquement suscitées .
    Dans l’église qui refuse de nommer par principe un conflit et de le prendre en charge et de l’assumer cela conduit à la mort d’un homme . .

    N’est ce pas suffisant pour se poser enfin les bonnes questions ?
    Il ne suffit pas qu’une organisation humaine se réclame de l’Evangile pour qu’elle se dispense de questionner ses pratiques qui se situent aux antipodes ( le nouveau scandale de l’emploi de serveuses immigrées à Marseille qui relève de pratiques d’escale moderne )

    Ps : Ayant eu à connaitre dans l’exercice de ma profession le suicide d’un subordonné qui était aussi un ami , je sais d’expérience qu’il existe d’autres réponses que celle que fournit l’évêché de Versaiilles dans son laconique communiqué dépourvu de toute humanité ; dégager sa responsabilité et laisser entendre que l’on puisse imputer à la victime elle même la totale responsabilité de son acte .

    • Monsieur Legrand
      Prêtre qui quitte l’institution pour de nombreuses raisons que vous évoquez , je partage beaucoup de vos analyses. Aimant infiniment l’Église, assemblée de tous ceux appelés par grâce au Père par le Christ, je suis navré d’une institution cléricale fabriquant de la perversion à force de ne pas se remettre en cause, de s’autoréférencer et de ne pas interroger son mode de gouvernance et sa doctrine à la lumière des évangiles et de la vie des fidèles. Ma prière s’élève vers le Seigneur pour toutes les personnes évoquées dans cette douloureuse histoire.

  • Très bel article et qui nous plonge dans un grand désarroi : méfiance à l’égard de l’institution de l’Eglise et de tout homme abusant de son pouvoir à quelque niveau de la hiérarchie fût il. Même en tant que laïque, j’aurais voulu être auprès du Père François et le consoler de sa souffrance. Aujourd’hui, je le confie à la Miséricorde et à la tendresse de notre Mère à tous.

  • Merci René pour votre texte.
    Je ne connaissais pas François, j’ai lu sur des post de FB les deux reactions d’amis, Yann Vagneux et Nicolas Jourdier. J’ai lu également une brève réaction d’un paroissien certainement en conflit avec François…
    Vous le dites très bien, François comme nous tous porte en lui des paradoxes, signe de son humanité. La question n’est pas là, nous sommes appelés à être des vecteurs de l’évangile, la bonne nouvelle ne peut passer que par nos vies avec ce qu’elles sont !
    Comment notre institution accueille l’humanité ? Comment permet-elle de créer des cadres favorables à l’expression de la Parole ?
    De nombreux acteurs engagés dans la pastorale prêtres, laïcs vont mal… Et très souvent lorsque les difficultés apparaissent ils se trouvent écartés réduit au silence. J’ai vu tant de confrères porteurs de valeurs, engagés par passion au service du Christ et de l’Eglise se perdre dans l’alcool, dans les anxiolytiques, dans l’enfermement sur des hobby… simplement pour tenter de survivre dans la fuite !
    Tous ces messages réveillent en moi la mémoire de Gérald, il était secrétaire du conseil presbytéral, j’étais membre du bureau, ensemble nous devions ce matin-là animer un débat libre, une première… sur les difficultés de la vie des prêtres dans notre diocèse. J’ai animé seul le débat, très inquiet ce n’était pas son style de me lâcher dans une tâche délicate. Le matin même Gérald s’est pendu dans son appartement. Un échange riche porteur d’ouverture a été possible ce matin là, au plus mal il a choisi l’étouffement. C’était il y a 30 ans…
    Si notre Église pouvait arriver à accepter de vivre ce que l’évangile propose en terme d’écoute, d’accueil, d’accompagnement, elle serait une magnifique témoignage que le monde attend.
    Comment le susciter, avec fermeté sans organiser des règlements de compte inutiles, dans la paix, nous qui disons l’avoir reçu de Lui….

    • Merci Jean-Louis pour ce témoignage qui rejoindra tous ceux qui aujourd’hui pleurent François comme tous ceux (et celles) qui s’inquiètent pour tant de prètres de leur entourage qu’ils sentent en plein désarroi.

  • Peut-être reconnaître qu’il existe des fractures , des censures , des juges dans notre Eglise !
    Nous avons besoin de témoins de l’Evangile !

  • Je ne connais aucun des acteurs de ce terrible drame et ne peux donc rien dire à leur sujet de personnel. Juste exprimer ma profonde tristesse. Difficile aussi de partir dans des généralités trop… générales.

    Toutefois, plus j’avance en âge et en expérience de l’Eglise, et plus je touche du doigt quelques réalités.
    La solitude peut être extrême en Eglise, pour les prêtres – les évêques aussi je pense -, comme pour les religieux et religieuses, moines et moniales, membres de communautés nouvelles… ainsi que le souligne très justement René.
    A Jérusalem, du temps où j’y vivais, un frère s’est pendu. D’autres ont fait des tentatives.Tout a été étouffé, nous n’avons appris ces choses qu’accidentellement, par des indiscrétions. Il ne fallait surtout pas en parler, même entre nous. Nous étions dressés à sourire et répéter que tout allait bien. Et je ne parle pas de tous ceux qui se sont retrouvés dans un isolement à couper au couteau une fois sortis et dont on n’a bien souvent plus jamais eu de nouvelles.

    Je dirais donc que ces tragédies proviennent en partie du « super-optimisme » que les chrétiens se doivent d’afficher, de l’obsession mortifère de devoir témoigner d’une unité et d’une joie qui n’existent là pas plus qu’ailleurs. « Souris, montre ta joie ! » nous était-il répété, comme un mantra. Plus de place pour la critique, le débat, le dialogue, les souffrances, les différences…. en somme tout ce qui fait la Vie.

    J’espère donc que ce drame absolu, qui a au moins le mérite d’être médiatisé et de susciter la parole – sans doute parce que François était prêtre -, contribuera à éveiller les consciences. Et que sa mort à lui n’aura pas été inutile.

    • « Sans doute parce que François était prêtre… » écrivez-vous. Et je comprends. de fait un suicide de prêtre fait « plus de bruit » médiatique que celui d’un ou une illustre inconnu (e) victime d’abus de pouvoir au sein de l’Eglise. Je pense avoir été attentif à ne pas totalement occulter cette dimension dans la fin de mon billet. Il est clair que le combat à poursuivre concerne les uns et les autres.

      • René, je vous remercie d’avoir « élargi » de vous-même la cause. Ou plutôt le point de vue.
        Car il serait mal de ma part de « récupérer » cette tragédie pour une cause quelconque. Il est juste important de savoir et de dire que beaucoup l’ont vécue et la vivent, comme vous le faites.
        Merci pour cette parole très ouverte que vous suscitez.

  • Merci de ce message que je viens de partager en le qualifiant de plein d’amitié, de réalisme et de « paix au sens de celle que Jésus souhaite pour nous Lui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie « 

  • Ce drame met en évidence des caractéristiques du fonctionnement de l’église qui sont aussi des critères d’une société totalitaire ;
    – la confusion entre le corps social et l’institution ( l’Eglise , est toute entière assimilée à son institution comme le souligne d’ailleurs le langage commun ) qui rend toute instance d’appel extérieure impossible en cas de conflit en son sein . L’institution écclésiale se voulant la dépositaire de l’interprétation exclusive de la volonté divine , il est impossible de faire appel de ses décisions auprès d’une instance extérieure légitime . Face à la décision de son évêque de ne pas publier la lettre le réhabilitant pourtant promise , F de Foucauld n’avait aucune moyen de faire appel de cette décision quand bien même elle était contraire à un engagement pris par l’évêque . Pas étonnant que cela suscite le sentiment d’être pris dans une nasse dont il est impossible de sortir .

    – L’atomisation de la société qui laisse les individus isolés face à la logique aveugle et implacable de l’institution . C’est sans doute le tragique paradoxe de cette situation : chacun dans leur logique , l’évêque comme le prêtre sont placés dans une situation semblable de total isolement , l’un comme rouage d’un mécanisme aveugle qui broie les personnes l’autre comme comme victime de ce mécanisme .
    L’église qui prône la fraternité et la solidarité est incapable de la mettre en pratique en son sein ou il n’existe que des individus isolés , impuissants à s’unir , qu’ils soient collaborateurs ou dissidents vis à vis de l’institution écclésiale . Les plus anciens d’entre nous se souviendront qu’il avait fallu quelques jours pour que quelqu’un s’inquiète du sort de l’évêque Guy Riobé , retrouvé mort sur une plage de Méditerranée tant cet évêque pourtant connu et actif était concrètement très seul . Il n’y a pas de SOS amitié , embryon imparfait d’une solidarité humaine minimale . dans l’église . Un prêtre appartenant à notre groupe de partage de vie m’a dit ; je me protège d’abord tout seul car je sais depuis longtemps que dans une situation difficile je ne peux pas compter sur l’église qui au mieux me laissera seul et au pire m’enfoncera .

    Dans l’église on se déclare tous frères , on exalte la vie fraternelle qui doit être celle des clercs et des fidèles entre eux . On le clame d’autant plus fort pour s’exempter d’avoir à la vivre . Ce drame nous en apporte la preuve , encore une fois .

    Il y a quelques années l’évêque Dubost , personnage par ailleurs fort respectable avait affirmé que la question du pouvoir dans l’église ne pouvait pas se poser car toutes les fonctions étaient des services et que la notion de pouvoir ne saurait y exister . Que ces propos résultent d’un aveuglement ou d’une adhésion consciente à cette idéologie , je crains que quelques années plus tard , rien n’ait vraiment changé et que tous les drames , conséquences de ces abus (mis en évidence par la Ciase ou plus méconnus ) ne servent de leçon à personne .

    Le Moloch ecclésial a toujours soif du sang des innocents et ses adorateurs sont toujours à l’oeuvre .
    consciemment ou ce qui est encore plus grave inconsciemment .

  • Quand il y a mort d’homme on ne peut que respecter et prier et aussi être atteint, déchiré qu’un tel drame soit possible. Mais je voudrais être aussi un peu triviale, même si le contexte y porte peu. En responsabilité de longues années dans mon diocèse, il m’est souvent arrivé devant tel LEME ou tel prêtre se plaignant, de penser : « s’ils avaient eu, dans le civil un chef de service, un patron (même sympa) ils ne se froisseraient pas si vite d’une consigne donnée à l’emporte pièce, d’une décision mal expliquée, prise sans assez de concertation, ni même d’une éventuelle mise au placard ». La vie en commun est une épreuve, c’est un fait et on pourra bien tourner la question dans tous les sens et apporter toutes les améliorations qu’il faudrait, elle le restera. On peut toujours rêver à un mode de gouvernance meilleur et travailler à le mettre en place, j’en suis d’accord ; mais… sans trop d’illusions, quand même, car la réalité de la difficile compréhension entre les êtres humains restera.
    Ce que l’on ne sait pas faire en Eglise, c’est gérer les conflits. Cela s’apprend dans le civil, trop peu dans l’Eglise. Le service où je travaillais avait mis en place une formation « gestion des conflits ».
    Quant à la responsabilité des évêques (comme de tous les N+1), j’aurai envie de dire « ne tirez pas sur le pianiste ». Je suis d’accord avec la remarque de Pierre Vignon « on ne trouve pas l’homme dans l’évêque » mais d’abord ce n’est pas vrai pour tous et il ne faut pas en tirer n’importe quelle conclusion. S’il n’y a pas eu, à ma connaissance de suicide d’évêques en France, il y a des burn out et des cancers (que l’on apprend quand ils meurent), autres façons de se tirer de situations impossibles à gérer. Etre évêque, en France, aujourd’hui n’est nous seulement plus une promotion mais la certitude d’être une cible, un homme à abattre en quelque sorte. Au niveau mondial, un prêtre sur trois refuse de devenir évêque… c’est tout dire !

  • Se retenir de pleurer et penser à ceux que j’ai connu et qui ont sombré dans la folie ou le suicide même si j’ai eu conscience de leur désarroi, de l’impasse noire qu’ils vivaient alors… que j’ai pu tenter de les aider ou pas, que j’ai été en position hiérarchique ou pas. Tous trois je vous nomme et revoie les conditions dans lesquelles nous nous sommes côtoyés et ce que j’ai pressenti ou pas, sur le moment, du drame qui se nouait. Chaque fois, il y avait un drames personnel lié à l’intime, associé, pour deux cas à des dérapages professionnels vis à vis desquels la hiérarchie fit preuve d’humanité autant que possible.
    Mais là, ce n’est pas pareil si du moins on en croit ses amis… et si aussi on croit que l’appréciation « courage fuyons » portée sur Luc Crépy par le trombinoscope publié fin 2019 par Golias était encore fondée deux ans plus tard quand il a été nommé à Versailles. Voici en résumé ce qui dit cette appréciation qui est assez en phase avec les témoignages d’amis de François de Foucauld:
    – « Luc Crépy ne veut pas d’histoires et quand il y en a les fuit comme la peste, à la limite de la couardise. »
    – « Quand il est pris entre deux feux, celui de l’institution et celui des victimes [d’abus sexuels], il penche quoi qu’il arrive du côté de la première tout en plaignant les secondes qu’il dit écouter. »
    – « Aucun prophétisme chez cet évêque navrant qui, nous l’espérons, nous surprendra un jour positivement. »
    Nous savons que le « vivier » des épiscopables est de plus en plus limité et aussi que ce ne sont pas forcément les « meilleurs » qui briguent ce genre de « promotion ». Il est notoire aussi que le nonce à Paris de 2009 à 2019, « Mgr Pince-fesses », a propulsé des profils surprenant répondant aux vœux de son supérieur Marc Ouellet.
    Si le diocèse parle de suicide, on peut supposer que telle a été la conclusion de l’examen médico-légal. Y aura-t-il ou non enquête sur les causes? L’évêque et/ou la CEF et/ou la famille pourraient la demander.

  • Oh que oui, Anne, combien de suicides, de tentatives heureusement ratees, de religieux, religieuses, membres actuels ou sortis de communautés, combien de dépressions, de burn out, de crises cardiaques ( y compris de responsables. ) Comme sans doute beaucoup. j’en connais plusieurs exemples à tous les niveaux.
    Merci beaucoup à René de ne pas les avoir oubliés à l’occasion de cette tragédie !
    Ici, je me permets de deplorer une chose ;
    La surenchère immédiate des réseaux sociaux; chacun y allant de son point de vue qui peut être tout à fait fondé ou pas du tout aussi.

  • J’ai appris de longue date (au caté dans les années 60, puis dans ma vie en paroisse et aussi plus tard en études de théologie) que l’Église, c’est le peuple des baptisés et qu’elle a été instituée par le christ pour TOUS les humains. Au sein d’un groupe œcuménique très vivant, en Essonne, dans les années 90, nous avions réfléchi longuement à trouver la meilleure formule pour dire l’Église dans le CREDO. Car les Protestants disent d’elle qu’elle est « universelle », ne souhaitant pas prononcer le mot « catholique », trop marqué « Église catholique romaine » ; alors que les orthodoxes tiennent absolument au mot « catholique », bien plus précis que « universel ». Nous avions donc choisi la formule: « je crois en l’Église une, sainte, pour tous les hommes et pour chacun d’entre eux…. »…traduction la plus proche du mot grec « catholicos ».
    Pourquoi ces réflexions, alors que nous pleurons le suicide d’un jeune prêtre? Parce que la hiérarchie de l’Église, ce n’est pas l’Église. C’est, humblement, une organisation instituée dès le départ pour favoriser l’annonce de la Bonne Nouvelle. La hiérarchie de l’Église est au service de l’Évangile. À aucun moment elle ne peut broyer une personne. La tentation du pouvoir (qui n’a rien à voir avec l’autorité) n’est pas l’apanage des clercs. Les laïcs aussi y succombent. Alors à chacun de nous, laïc, diacre, religieux, prêtre ou évêque de se poser la question, avant tout acte d’autorité, interdiction, ordre, ultimatum…: « suis-je au service de l’Évangile dans cette action? »

    • Merci de rappeler cela. Le diocèse n’est pas une entreprise dont le patron s’appellerait l’évêque. Dans quelle entreprise, d’ailleurs, accepterait-on que le diacre et le prêtre se mettent à genoux « devant le patron » pour prononcer le serment d’obéissance ? Le serment reçu par l’évêque ne va pas à lui, – pauvre, pauvre homme s’il le pense -, mais au vrai patron, le Christ Seigneur. Le diocèse est une portion du peuple de Dieu confiée à la vigilance d’un évêque. Il préside dans l’Eglise, il n’en est pas le maître. Combien de fois n’ai-je pas constaté hélas cette grave confusion, même chez des prêtres. On a beaucoup parlé des problèmes des prêtres. Il est grand temps qu’on parle de ceux des évêques. Le dogme de l’impeccabilité épiscopale, souvent admis dans la pratique, n’existe absolument pas dans la doctrine de l’Eglise. Un évêque peut faire de très grosses et très graves erreurs et, dans ce cas, il ne lui suffit pas de demander pardon pour s’en tirer. La dignité humaine et celle de la Foi exigent plus. C’est devant la Vérité du Dieu Vivant que nous nous trouvons, pas devant un problème de management qui aurait mal tourné.

      • A Pierre Vignon
        D’accord avec votre propos dans la foi .
        – Sauf que dans le droit de l’église le serment d’allégeance de l’ordinant à genoux devant l’évêque est un serment d’obéissance à la personne de l’évêque et à celles de ses successeurs L’immixtio manuum est le rite d’allégeance du vassal à son suzerain que l’église a conservé .Depuis quand un suzerain rend il compte de ses actes à un vassal ?
        Sauf que dans le droit de l’église les onctions de l’Esprit sont soigneusement hiérarchisées . L’onction sacerdotale est d’une autre nature que l’onction baptismale puisqu’elle sert de base pour justifier le caractère hiérarchique du sacerdoce ministériel (Lumen Gentium) .Et dans le sacrement de l’ordre les trois degrés d’onction sont eux aussi hiérarchisés .
        Alors pourquoi attendre des fidèles, des prêtres et des évêques qu’ils transcendent et dépassent un système qui determine leurs relations . ? On ne peut pas attendre que la foi implique un certain comportement quand tout le systeme qui encadre son expression implique le comportement inverse .
        Entre la logique évangélique et l’organisation de l’église il y a aujourd’hui
        un incompatibilité .On en prend acte …ou pas. i

        • J’entends bien ce que vous dites et je vous remercie pour vos précisions. Il ne s’agit pas d’un voeu mais d’une promesse d’obéissance en ce qui concerne le ministère dans le diocèse. Par exemple, votre évêque ne peut pas vous ordonner au nom de l’obéissance, de voter pour un candidat politique de son choix. Je pense à la période de la deuxième guerre mondiale. L’évêque peut vous faire la tête, et en général lui et ses confrères ne s’en privent pas, il peut vous saquer et ils ne s’en privent pas non plus, mais ils n’ont pas le droit de vous ordonner quelque chose qui sort de la perspective du ministère. Il ne s’agit pas du tout du même rapport qu’un religieux a par son voeu d’obéissance avec son supérieur. Et même là, ça ne donne pas tous les droits au supérieur. Le problème est que, dans la pratique, la tendance générale des évêques est de favoriser les prêtres dont la tête leur reviennent ainsi que les courtisans qui comprennent vite la façon de procéder,,et de marginaliser le diacre ou le prêtre qui a de la personnalité. J’ai vu, et je vois, énormément d’évêques prendre leurs prêtres pour des petits-séminaristes et ceux-ci se laissent faire. « il ne faut pas faire de peine à Monseigneur. » Peu de prêtres connaissent leurs droits et peu d’évêques connaissent leurs devoirs. Il semblerait que François de Foucauld les ait connus et que sa chaîne hiérarchique ne l’ait pas apprécié. Je profite de l’occasion pour revenir sur les comparaisons avec le monde de l’entreprise qui ne conviennent pas du tout au rapport d’un prêtre avec son évêque. Je pense à un cardinal français qui se comportait comme un patron dans son diocèse, patron de style trumpien : « vous êtes viré ». Le même disait aux prêtres qui lui faisaient valoir de légitimes objections à son projet impérieux de nomination : « Tu ne peux pas comprendre, j’ai reçu la grâce. » Moyennant quoi il fallait refaire une nomination moins de six mois après car la réalité ne se change pas par décret.!

          • Juste une remarque. Le voeu d’obéissance des consacré(e)s n’autorise pas non plus à obliger de voter pour tel ou tel(le)!!!
            Je souhaite rappeler aussi le sens de ce voeu ou cette promesse: Il est obéissance à la volonté de Dieu dans un discernement commun et pas obéissance à une personne, d’où la « transférabilité » quand la personne change, qu’il s’agisse d’un évêque ou d’un(e) supérieur(e) général(e). Il me semble que nous sommes au coeur du synode en cours sur la synodalité… Que l’Esprit Saint nous aide à le vivre sous son souffle et pas dans la crainte d’une récupération par qui que ce soit…

          • A Pierre Vignon
            L’église n’est pas la seule organisation hiérarchisée ; mais il existe une distinction fondamentale dans l’approche des relations hiérarchiques entre le système ecclésial et nos organisations actuelles : Le subordonné est un sujet de droit et son pas seulement un objet . En conséquence:
            -on ne prête pas un serment d’obéissance à une personne mais on s’engage à exécuter .des directives
            -Ces directives doivent être légales . On peut légitimement s’opposer à un ordre manifestement illégal . (même dans les forces armées )
            – L’exécution des directives n’engagent que la fonction et non pas la personne qui reste libre de penser ce qu’elle veut et de l’exprimer hors de l’organisation . (on peut être un fonctionnaire loyal de l’Etat , et militer comme citoyen pour une autre politique )

            Ce n’est donc pas l’organisation hiérarchisée de l’église qui est en soi un problème , mais la fait que cette organisation procède d’une mentalité ou l’on confond la fonction et la personne , ou l’individu n’est pas reconnu comme un sujet de droit . L’église ignore dans sa culture comme dans son droit , les droits « imprescriptibles « de la personne humaine .
            En droit canon aucun des critères du procès équitable n’est
            respecté et il a fallu attendre l’année dernière pour que les viols d’enfants soient qualifiés autrement que péché contre la chasteté au même titre que la masturbation ou la relation sexuelle hors mariage sacramentel .

            C’est toute la culture de l’église qui n’est pas conforme à nos valeurs .
            Pour être provocateur on pourrait affirmer que les valeurs de l’évangile ont plus infusé dans toute la société que dans l’organisation de l’église catholique romaine qui ignore tout ce que le témoignage de l’évangile aujourd’hui , ici et maintenant implique en matière de respect de la personne humaine .
            Un prêtre l’a payé de sa vie .

      • non, arrêtons de tourner autour du pot et de nier les réalités : la promesse d’obéissance du prêtre à son évêque et à ses successeurs, s’adresse à l’homme évêque (et évidemment à travers lui, au Christ) mais à l’homme! sinon on ne parlerait pas de ses successeurs. Attention au péché d’orgueil qui peut faire croire à certains qu’ils ont raison contre tous et en particulier contre « leur responsable » en charge de les orienter.

  • Chers Frères en l’Eglise,
    C’est avec une grande tristesse que nous venons d’apprendre le décès subit du Père François de Foucaud, ancien prêtre de notre paroisse de Bois d’Arcy et en attente d’un nouveau ministère.
    François est un ami de longue date depuis son passage sur la paroisse de Houilles-Carrières. Nous avons œuvré conjointement au service des jeunes pour la préparation du sacrement de confirmation. Notre amitié a perduré durant de longues années et nous n’avions pas besoin de nous voir souvent car nous étions en communion.
    Père François est venu manger à la maison il y a 8 jours et nous a fait part de ses difficultés face à sa hiérarchie, son sentiment d’abandon, d’allégations infondées à son encontre voir de diffamation.
    Le père François était à la fois un pasteur et un missionnaire, ancré dans la foi et sa volonté de faire vivre l’évangile en dehors de nos paroisses. Il prenait le bon de chacun, il était à l’écoute de l’autre, du jeune, de l’étranger. Père François était un homme de foi, de conviction avec ses doutes et sa profonde volonté de vivre sa foi. N’est-ce pas le message adressé par notre Pape François à l’ensemble de l’Eglise ?
    Père François pouvait déranger par sa fougue, son empressement à faire bouger les lignes, à remettre en cause les instances ecclésiastiques et leur manque de transparence qui cause tant de tord actuellement à notre Eglise.
    Quand le père François a partagé ce repas avec nous, je ne savais pas que ce serait le dernier. Il était combatif à vouloir être réhabilité, déçu d’une fin de non-recevoir des autorités. Père François avait hâte de pouvoir retrouver une nouvelle terre de mission qui lui tenait tant à cœur.
    Je suis ce soir en grande colère et d’une grande tristesse pour l’Eglise, sa famille et ses amis.
    Ce texte ne plaira pas à certains. Je l’assume entièrement. Je me dois de témoigner ce soir et parler en mémoire de mon ami.
    Que cet acte du Père François puisse nous permettre à chacun de faire un examen de conscience et permettre à l’Eglise d’apprendre de ses erreurs, de se renouveler, de soutenir et d’accompagner ses prêtres.
    Merci François de nous avoir fait grandir dans la foi pour chacun de nous qui avons eu le bonheur de croiser ta route. De nombreuses personnes ce soir sont aussi dans la tristesse et la colère.
    Laissons place ce soir à notre prière pour le Père François et de l’accompagner dans le chemin de lumière. Sûr que le Seigneur l’accueille dans son immense bonté et miséricorde.
    JFL

  • Voici les propos de l’ancien député maire de Bois d’Arcy Philippe Benassaya après le décès du Père François de Foucauld. Il apporte des éléments précieux à la justice qui va, sans doute inévitablement après cette déclaration, être saisie ou se saisir. Ce qui suit a été publié par cath.ch qui cite également les propos en forme de bémol de René Poujol: « C’était un partenaire dynamique dans la vie de la commune. J’ai beaucoup de tristesse mais aussi beaucoup de colère », écrit-il. « Cette réussite et cette entente ne pouvaient bien évidemment pas laisser indifférente l’immense cohorte des petits, des jaloux, des aigris, dont la rumeur est le funeste métier. J’en ai été victime un temps, il l’a été plus que moi, parfois par les mêmes personnes, jusqu’à l’épuisement final. L’heure n’est pas encore à la nécessaire recherche de la vérité et à la défense de son honneur flétri. Respectons le temps du deuil. Mais le temps de la justice et de la vérité viendra, inéluctablement, naturellement, avec force. »

  • Parmi les causes du mal être des clercs il y a le fait qu’on leur demande de se conformer à une conception totalement abstraite du prêtre comme de l’évêque .
     » idéologue de lui même le séminariste se prépare à désirer ce que le magistère lui dit qu’il sera en fonction de sa conception abstraite du prêtre .

    Mais le séminariste puis plus tard le prêtre mesure le décalage entre son expérience de vie et cette conception abstraite à laquelle on lui demande de se conformer , au moins en apparence .

    Il ne peut alors qu’
    – être hypocrite ( c’est le constat de Hégel  » le clerc catholique ne peut qu’être hypocrite )) et mener une sorte de « double vie « ,
    -sombrer dans la schizophrénie
    -ou étant honnête combattre pour faire reconnaitre la réalité de sa vie au risque de la dépression et du suicide s’il ne quitte pas à temps l’état clérical . face à une institution qui ne veut pas ( qui ne peut pas ?) l’entendre .

    Les évêques sont choisis parmi ceux qui se résignent à n’être pas eux même à perdre leur humanité
    – soit en épousant complètement cette identité d’emprunt que leur confère leur fonction avec tous les risques de syndrome de toute puissance et les abus qu’il entraine
    – soit en devenant des sortes d’ectoplasmes soumis et oscillant au gré des pressions et choisissant toujours la solution qui ne fera pas de vagues . Ala recherche d’un consensus introuvable qu’ils sont incapables de construire .

    Le jour ou le magistère n’obligera plus les futurs clercs à désirer une identité d’emprunt ( aussi rassurante puisse t elle sembler aux jeunes gens fragiles doutant de leur identité notamment sexuelle ) les fondations d’une gouvernance plus saine de l’église auront été posées .

    Les sempiternelles prières pour que « Dieu donne à son église de saints prêtres sur le modèle du saint curé d’Ars sont un symptôme de cette pathologie collective à laquelle adhèrent nombre de fidèles pratiquants .

    L’espérance , volonté d’espoir se construit rarement sur des illusions . Des illusions qui tuent .

    • …identité d’emprunt marquée du sceau du licol que l’institution leur impose de porter, vêture archaïque de soumission qui rigidifie l’être et nie la personne en sa virilité créatrice.

  • Cherchant des explications sur le suicide malheureux de ce prêtre je trouve dans les commentaires d’un article de la Croix sur le sujet ce qui suit qui recoupe ce que son ami a déjà écrit dans Facebook avec un peu plus de précisions qui permettent d’identifier les auteurs et complices du mal qui ont conduit ce pauvre prêtre au suicide Sa famille et ses proches doivent se constituer parties civiles et déposer plainte afin que Crépy et Aumonier soient condanmés et bien sûr démissionnés . Aprés le temps du deuil doit venir le temps de la justice et rapidement . Ce texte ci-dessous doit être traduit en italien pour être porté à la connaissance du Pape François directement
    .Zaza 4/7/22 – 23h59
    Pour celles et ceux qui voudraient mieux comprendre les circonstances qui ont amené le père François de Foucauld au suicide, je copie ici un témoignage d’un de ses amis rendu public sur Facebook aujourd’hui. Message de Nicolas Jourdier : · Père François de Foucauld : plus d’explications pour ceux qui veulent comprendre. François de Foucauld a été nommé curé de la paroisse de Bois d’Arcy en septembre 2014. L’évêque, Monseigneur Aumonier, lui demande alors d’affermir une paroisse en déshérence pastorale. La paroisse reprend vite des couleurs sous l’impulsion du Père François, la catéchèse repart, de belles cérémonies jalonnent l’année… Mais un groupe de cinq paroissiens, sans doute vexés de ne plus pouvoir gérer la paroisse à leur guise comme ils le faisaient auparavant, décide d’en découdre avec le Père François. Calmes au début ils se déchaînent à partir de la fin de l’année 2018. Des lettres sont envoyées à l’évêché, des homélies du Père François sont interrompues par des propos humoristiques… Un véritable harcèlement se met en place contre le curé mais aussi contre des membres de l’équipe pastorale qui sont insultés dans la rue. Une paroissienne témoigne : « quand la majorité silencieuse de cette paroisse vivait avec joie ce nouveau souffle, une minorité agissante manifestait bruyamment son désaccord ». Le Père François demande le soutien de l’évêque. Mais des personnes mal intentionnées à l’évêché soutiennent les harceleurs. Et on accuse même François d’avoir produit un faux sms, comme si le curé avait piraté le système central d’Orange. François demande à lire les lettres de reproches qu’on a adressé à l’évêché. Monseigneur Aumonier refuse an arguant de la confidentialité des lettres. François demande alors une simple retranscription anonyme des lettres, l’évêque persiste dans son refus. Finalement il est décidé avec l’évêque auxiliaire une rencontre avec les accusateurs du curé pour faire le clair. Ces derniers refusent de participer à la rencontre avec le curé et l’évêque auxiliaire. Ils continuent à propager des idioties comme le fait que la messe dominicale du samedi soir serait célébrée « sans célébration de la parole de Dieu ! » Alerté par deux responsables du diocèse, François se rend compte qu’un mécanisme de dénigrement est en place au sein de l’évêché contre lui. Il consulte alors une avocate en septembre 2020, qui lui conseille de proposer dans un premier temps, une médiation professionnelle avec un médiateur extérieur, pour permettre à la hiérarchie de prendre en douceur ses responsabilités face à de tels harcèlements. Le 14 décembre, après 9 heures de médiation, le médiateur décide de la stopper en raison de la persistance des évêques à nier tout problème. François entame alors une grève de la faim et demande la réalisation d’un audit pour faire le clair sur les disfonctionnements à Bois d’Arcy comme à la curie diocésaine. Un prêtre m’appelle pour me dire que si François n’arrête pas sa grève de la faim on ne fera passer pour fou. Finalement Monseigneur Aumonier accepte l’audit et François met fin à sa grève de la faim après vingt jours. François n’a informé personne de sa grève de la faim car il ne voulait pas faire de scandale. De la même façon il a fait sa grève dans un autre diocèse pour que ses paroissiens ne soient pas au courant. L’audit est réalisé en mars et avril 2021 par deux anciens DRH à la retraite. Il présente des accusations graves à l’encontre du curé et de son équipe (dont banqueroute financière, trésorerie exsangue, comptabilité non tenue…) sans apporter aucune preuve. L’avocate de François demande communication des pièces du dossier le 20 avril. Cela lui est refusé (évidemment car c’est un audit à charge réalisé sans preuves). L’avocate demande à deux reprises un débat contradictoire avec les auditeurs sur les accusations anonymes et non motivées de l’audit (30 avril et 16 mai). Cela lui est refusé. Et pour clore l’affaire, Monseigneur Crépy écrit le 16 juin 2021 que « les pièces touchant aux auditions seront détruites ». François s’insurge contre la destruction des preuves, il veut au contraire que toute la lumière soit faite. L’évêque estime ne pas être tenu aux principes fondamentaux du droit applicable en France, qui oblige tout accusateur à établir lui-même des éléments de preuve et des explications objectives à toute accusation. D’autre part, le rapport est basé sur des accusations qui sont toutes anonymes. En prétextant se soucier de la confidentialité des personnes auditionnées, la curie diocésaine pose comme un droit acquis la délation anonyme et officielle dans les audits officiels du diocèse. Les rapporteurs justifient leurs affirmations de simples phrases telle que « on parle de… les bruits vont bon train… ». Enfin, l’évêché méprise un principe élémentaire du droit français, qui veut qu’on présente à la partie adverse les éléments et les pièces d’une accusation qu’on affirme. Le 2 décembre François écrit une tribune dans le journal La Croix. Il veut se battre contre les abus de pouvoir dans l’Eglise et les mécanismes mis en place pour décrédibiliser les victimes : « On fait passer la victime pour une personne fragile, on l’accuse de troubles psychiques. Ces accusations par l’émoi qu’elles suscitent, dispensent la hiérarchie de l’Église comme les proches des victimes, de toute évaluation objective de ces fameux troubles. La seconde étape est alors facile : la victime étant sortie hors du cercle de la raison, et son entourage anesthésié ; l’évêque et son conseil peuvent alors procéder sans contrôles à toutes décisions à son sujet. Elle n’est plus une personne aimable ou de droit. Elle devient juste une chose, un dossier à régler. » François menace de porter l’affaire à Rome. Le 3 mars 2022 Monseigneur Crépy accepte alors une ultime médiation judiciaire avec avocat. Plusieurs rencontres ont lieu pour négocier la rédaction d’une lettre. Finalement le 11 avril l’évêque donne son accord à une lettre où il reconnaît que « les affirmations à l’égard du prêtre ne sont étayées par aucune preuve » et « sont infondées » ; et que «l’audit a suivi une méthodologie particulièrement contestable et contraire à la déontologie ». Il demande un mois à François avant de diffuser la lettre. François est soulagé, il part marcher sur les chemins de Saint Jacques pour se reposer. Nous, ses amis, sommes aussi soulagés. François réfléchit à son futur, il est heureux. Mais le 13 mai, Monseigneur Crépy revient sur l’accord. Il exige «qu’aucune forme de procédure contentieuse, devant quelque instance que ce soit, contre qui que ce soit » ne puisse être engagée. Il est étonnant de constater que l’évêque qui a été choisi pour faire la lumière sur les abus dans l’Eglise en France, organise lui-même l’opacité la plus totale sur les abus de pouvoir commis dans son propre diocèse, réclame la destruction des preuves et exige l’impunité judiciaire de ses responsables. François n’avait pas l’intention de porter l’affaire en justice. Ce qui a écrasé François, c’est le parjure de l’évêque qui exige, en plus, que la lettre qui devait faire la lumière sur cette affaire et qui avait été si longuement négociée, reste strictement confidentielle. Je souhaite que la lumière soit faite sur cette histoire car je veux pour mes enfants une Eglise belle et rayonnante. Nos prêtres sont, dans leur immense majorité, des personnes extraordinaires qui ont fait don de leur vie pour l’humanité. Nous ne devons pas laisser des personnes malhonnêtes salir leur sacerdoce.

    • Erreur d’interprétation. Cela ne recoupe pas ce que son ami a déjà écrit dans Facebook. Puisque ce texte est du même auteur. Simplement ça le complète. Je me suis en partie inspiré de ce texte pour écrire mon propre billet.

  • Certains se détruisent à cause de situations de tension auxquels bien d’autres résistent sans trop de soucis. Compassion, prière, sans approbation d’un geste fatal.
    Perte du sens d’une véritable institution, qui permet d’échapper à l’arbitraire des passions, des « audits » et des fausses joies qui masquent un fonctionnement non objectif.
    Et quels liens avec une liturgie « nouvelle » qui masque les parties les plus politiques, âpres et conflictuelles de la Bible pour donner une image lisse et gentille de la vie et du monde.
    Et quels liens avec l’oubli de l’expérience séculaire de l’Eglise, avec des « oui » et des « non » manifestés par des règles canoniques et des procédures complexes et subtiles.

  • Dans un tel drame la probité et les responsabilités des uns et des autres sont mises en cause.
    Et il est tout à fait possible que cela soit en partie à juste titre, mais il ne faut pas oublier aussi qu’il y a une part de mystère et de négativité qui vient de l’Ennemi et de ses mécanismes d’accusation et de destruction, bien au delà de toute responsabilité des autres. Et que cela peut aussi se mêler à la maladie ou à la souffrance du corps et à une part aussi de responsabilité de celui qui se tue. Hélas.

  • Enfin il est parfois dit que les idées de ceux qu’on accuse d’avoir encouragé un geste fatal sont en cause.
    Est ce le cas dans cette histoire. Je ne sais rien de celles de ceux qui ont contesté ce prêtre dans sa paroisse, mais j’ai un mauvais souvenir de la théologie très partielle et partiale de l’évêque actuel de Versailles. Est ce que cela ne serait pas lié à son manque de jugement dans cette affaire ? Je n’en sais rien, mais peut être que la question devrait être posée dans le for intérieur de ceux qui touchent de près à cette affaire.

  • Le drame que l’on découvre, en entrant un peu dans les arcanes de la hiérarchie ecclésiastique, est que rien ne semble prévu pour prendre vraiment soin des individus. Et on trouve de plus beaucoup d’amateurisme. Les évêques ne se transmettent pas les dossiers, entre diocèses ou de prédécesseur à successeur. On a toujours l’impression qu’il faut recommencer à zéro. Les meilleurs semblent impuissants à agir, ils tentent de « bricoler » au coup par coup. Tout se passe comme s’il n’y avait ni lois ni droit.
    Et, outre la grande méfiance qu’inspirent souvent aux catholiques, hiérarchie comprise, les sciences humaines, qui les aideraient pourtant à comprendre ce que l’autre ou le groupe vivent, on croit pouvoir renvoyer à l’action de l’Esprit Saint ce qui pourrait et devrait être faits par les hommes, s’ils sont dotés d’un peu de bon sens et de moralité.
    En dehors même de tout abus de pouvoir, la bonne volonté, la remise des difficultés temporelles à Dieu, l’espoir que chacun se convertira un jour, ne suffisent pas, provoquent des souffrances et parfois des tragédies.

  • L’ami de François de Foucauld, Nicolas Jourdier, vient de répondre à beaucoup de questions que tout le monde se pose à Radio Notre-Dame
    https://radionotredame.net/emissions/legrandtemoin/06-07-2022/
    Il le fait avec beaucoup de franchise et de simplicité. A sa façon de parler, c’est quelqu’un qu’on aimerait connaître.
    Pour la faire brève :
    1) Si l’évêque de Versailles, son prédécesseur et son auxiliaire se sont pris les pieds dans le tapis, volontairement ou pas, consciemment ou pas, il n’est pas question de sauver leur poste sous prétexte qu’ils n’auraient pas de compte à rendre. Toute tentative de justification de leur part se rend odieuse par le fait-même.
    2) Quelles qu’aient été les limites de François de Foucauld, sa mort pose pour tous dans l’Eglise de France la façon dont les évêques se comportent avec les prêtres de leur diocèse. Et sur ce point, il faut que le débat aille jusqu’au bout. Ce n’est pas d’abord une question d’obéissance.
    3) Enfin, pour finir, on ne demande pas à avoir des génies comme évêques mais des hommes qui ne se la pètent pas et qui soient ce que le concile Vatican II leur demande, un « père » et un « ami » de leurs prêtres. Un prêtre heureux est un prêtre qui se sait compris en vérité par son évêque, avec lequel il a un rapport de confiance en profondeur. Quand il a affaire à un apparatchik qui se prend pour un manager qui ne cherche qu’à appliquer les décisions de son conseil d’administration, la promesse d’obéissance ne joue plus. (C’est la parole la plus courante que vous dit un évêque : je comprends mais je ne peux rien faire). On obéit à un homme en responsabilité, pas à un système administratif.
    4) J’espère que ce qu’on commence à entrevoir du calvaire de François de Foucauld va peut-être nous aider à sortir du non-dit et du refus du conflit dans le clergé. Pauvre frère prêtre, il aura fallu que tu succombes à la souffrance pour que ça vienne. Que l’évêque véritable, Jésus, lui qui ne revient pas sur sa parole et sur le don que tu lui avais fait de toi-même, te console à jamais et nous accorde le style vrai de relations que tu aurais souhaité pour toi dans l’Eglise.

  • Il faut lire La tribune d’isabelle de Gaulmyn dans La Croix ; Elle dresse un juste constat de la réalité vécue et du désarroi de nombre de prêtres . Ils ne savent plus comment se situer dans un monde qui évolue très vite et tant les évêques que les fidèles , en dépit de leur bonne volonté , se révèlent incapables de les aider à se repérer , à se situer comme hommes et comme prêtres .

    Je crois qu’il faut aller au-delà de ce juste constat et se poser la question de la nature de la relation à autrui dans l’église catholique . On ne peut pas ne pas avoir remarqué , sans juger qui que ce soit , que la seule réaction officielle humainement authentique à ce drame est venue de l’extérieur de l’église , C’est celle du maire de Bois d’Arcy Philippe Benassaya . Je n’ose la comparer à la vidéo de l’évêque Crépy mise en ligne aujourd’hui . Ce n’est pas d’abord un prêtre qui s’est suicidé , mais un homme en chair et en os avec sa sensibilité ses qualités , ses défauts ; il se trouve que cet homme était aussi un prêtre , mais qu’est ce que ça change , pour lui ,pour sa famille , pour ceux qui l’ont apprécié et aimé ?

    Dans le discours ecclésial , et pas seulement clérical , l’expression de la relation à autrui n’est pas humainement authentique car elle ne repose pas sur la prise en considération de la personne telle qu’elle est dans la situation concrète ou elle se trouve . Elle consiste trop souvent à plaquer artificiellement des grands principes abstraits ( fraternité , miséricorde , pardon …) sur une réalité que l’on ne cherche ni à appréhender dans sa banalité ni à comprendre dans sa complexité . On plaque dans la relation à l’autre des recettes toutes faites et ça ne marche pas .

    Cette approche humainement fausse n’est pas le monopole des clercs loin de là . Il nous appartient à tous de rechercher cette authenticité Car les mots peuvent faire vivre , ils peuvent aussi tuer .

      • Elle a le droit de penser ça et on a le droit de rester dubitatifs. Et de toute manière, même si stricto sensu le revirement (certains disent le parjure) de Mgr Crepy n’est pas sans conteste la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et « produit » le geste de François de Foucault, on peut tout de même s’interroger et interroger l’Eglise sur ces pratiques managériales où au nom de l’obéissance à son supérieur on instruit un procès dont on ne communique pas les pièces, on évoque des accusations sans en donner transcription, on promet la publication d’un texte qui désavoue les conclusions d’un audit avant de décider arbitraitement, en dernier ressort, qu’il restera confidentiel… J’entends bien que l’Eglise n’est pas une institution déocratique mais on est où, là ?

        Je puis vous confier (j’y reviendrai ultérieurement) que depuis la mise en ligne de ce billet déjà lu par 8 500 personnes et partagé 1 300 fois sur Facebook, j’ai reçu nombre de messages personnels dont une moitié émanant de prêtres ayant apprécié la vérité et la modération de mon propos et s’ouvrant de leurs difficultés, parfois de leur désespérance. Moi, ça me pose question – et réjouit à la fois – que ce soit vers des laïcs que se tournent les prêtres pour se confier lorsqu’ils ont l’impression de se trouver pris dans l’engrenage d’une institution qui ne les écoute pas.

        • Oui, René, je suis d’accord et Isabelle de Gaulmyn ne dit pas autre chose dans sa tribune.
          Mais elle met le doigt aussi sur l’attitude de certains groupes de laïcs ayant pris le pouvoir et menant la vie impossible aux prêtres comme ce fut le cas à Bois d’Arcy.
          L’envoi de lettres anonymes à l’évêque, cela n’existe pas non plus qu’à Bois d’Arcy, et c’est lamentable.
          J’ai trouvé remarquable aussi l’entretien avec Nicolas Jourdier sur Radio Notre Dame dont Pierre Vignon avait donné le lien :
          https://radionotredame.net/emissions/legrandtemoin/06-07-2022/

        • Et cet autre commentaire d’un prêtre du diocèse de Versailles qui, lui, est signé :

          Thierry de Lastic, prêtre du Diocèse de Versailles 7/7/22 – 15h48

          La vraie question n’est pas de savoir si François était un « bon » ou un « mauvais » prêtre, s’il était innocent ou coupable, s’il était ouvert ou fermé … La vraie question est de savoir si sa dignité d’homme et de prêtre a été respectée dans le conflit qui l’opposait à sa hiérarchie. La réponse est clairement : non ! Qu’un audit puisse contenir des affirmations ou même des verbatim selon lesquels il avait un « comportement de gourou ayant des troubles psychiques » est proprement scandaleux. Que sa hiérarchie n’ait pas été capable de publier immédiatement (juin 2021) quelques mots d’excuses et qu’elle se soit ensuite protégée par une clause de confidentialité et de non poursuite judiciaire dans le document d’accord d’avril 2022 montre son blocage par rapport à la dignité d’homme. Qu’un prêtre, membre soi-disant d’un presbyterium soit laissé seul face à sa hiérarchie à qui il doit obéissance est proprement scandaleux ! François, à partir de septembre 2020 n’a plus bénéficié du soutien institutionnel de prêtres dans sa démarche, ni de son doyen, ni de membres du Conseil Presbytéral. Même de Judas, Pierre dit au début des Actes des Apôtres : « Ce Judas était l’un de nous et avait reçu une part de notre ministère (Ac 1, 17). La première réforme de la gouvernance à entreprendre est d’abord de considérer que tout problème d’un prêtre avec sa hiérarchie a une composante systémique et concerne le corps presbytéral dans son entier. C’est à ce titre qu’il doit être soutenu institutionnellement tout au long de son contentieux par des prêtres du Conseil Presbytéral – je le répète – qu’il ait tort ou raison. Si les problèmes sont abordés directement à un niveau seulement personnel, on n’arrivera jamais, – absolument jamais – à requalifier ces problèmes de systémique, même s’ils se multiplient. C’est ce qui est arrivé dans le diocèse de Versailles de 2016 à 2020. Quelques jours avant la mort de François (le 18 juin), j’ai protesté sur le caractère unilatéral de la communication qui était faite aux Doyens par Mgr Crepy sur l’affaire de François. Je n’ai eu de réponse, ni de Mgr Crepy, ni des membres du Bureau du Conseil presbytéral qui étaient en copie. Le pouvoir épiscopal est tout puissant ! Il est juge et partie, sans qu’aucune protestation de prêtres ne s’élève, ou presque !

      • Oui Michel, et La Croix, après le coup de pied de l’âne d’Isabelle de Gaulmyn dont le « Ce n’est pas le lieu ici… » résonne comme « silence dans les rangs », vient de publier une enquête, à décharge pour le diocèse en citant des témoins anonymes qui laissent entendre des failles psychiques de F. de F. et en ignorant le témoignage public du Député-Maire de Bois d’Arcy jusqu’à fin 2020. https://www.la-croix.com/Religion/Suicide-dun-pretre-Francois-Foucauld-avait-lame-dun-evangelisateur-2022-07-06-1201223808. Fébrilité justifiée et médiocre journalisme!

        • Je confirme mon accord parfait avec le prêtre du 78 qui a commenté le 7/7/22 – 0h38, anonymement, la chronique d’Isabelle de Gaulmyn qu’il a trouvée insupportable et à côté de la plaque, comme s’il fallait faire diversion.

          • D’un autre prêtre du 78, anonymement aussi : « J’en veux à tous ceux qui veulent récupérer sa mort, attisent la haine et nous empêchent de pleurer un ami », confie un prêtre qui le connaissait depuis le séminaire.

          • L’anonymat, dans de telles circonstance est hélas un choix judicieux. J’observe aussi que le prêtre dont vous rapportez les paroles se garde d’être clair: il laisse qui le lit décider de qui il parle. Désolé mais quand on a quelque chose à dire, ne serais-ce que par respect envers ceux auxquels on s’adresse, on le dit sans tourner autour du pot.

          • Ne pas récupérer sa mort ni attiser la haine, c’est parfaitement clair.
            Ce qui n’empêche pas de faire la lumière;
            J’ai cité aussi un autre commentaire d’un prêtre du diocèse de Versailles qui, lui, est signé, du Père
            Thierry de Lastic (vous pouvez le lire plus haut).

  • La com du diocèse de Versailles :
    https://www.catholique78.fr/2022/07/05/celebration-des-obseques-du-p-francois-de-foucauld/
    L’évêque est sonné. On le serait à moins.
    C’est entendu, ça n’est pas le moment de parler de ce qui fâche mais il va bien falloir le faire à un moment ou à un autre. Les bien-pensants ne veulent pas qu’on touche aux évêques et ceux et celles qui fuient les conflits ne veulent entendre parler de rien sinon du Bon Jésus. A quoi peut bien rimer l’invocation homilétique et idéale d’une communion qui n’existe pas concrètement ? C’est bien beau de fuir et de tout spiritualiser à outrance mais c’est précisément le fond du malaise dans notre Eglise. Quand est-ce qu’on va pouvoir enfin parler en vérité ? François de Foucauld en est mort et on devrait par supposée bonne éducation faire comme si de rien n’était. Dans ce cas-là, je revendique d’être mal élevé et je souhaite que tous les mal élevés de France se joignent à moi. Il y a un temps pour la bonne éducation, certes, mais il y en a un pour passer outre. Il me semble qu’on est arrivé à ce stade. Jésus lui-même, à qui saint Joseph et la sainte Vierge avaient donné une très bonne éducation, a été très mal élevé en renversant les tables des changeurs et les sièges des marchands de colombes (Mt 21, 12). C’était très mal d’autant plus que les colombes sont censées représenter la paix. Il va donc falloir qu’on parle et d’abord de ce qui fâche. On ira tous mieux après.

    • Père Vignon il n’est pas question d’être bien ou mal élevé il est question de justice , il est question d’un évêque qui renie sa parole en quelques semaines , il est question d’une poignée de fidèles laics ( 5?) qui se sont acharnés à détrruire l’apostolat et la vie d’un prêtre il est question de faux témoignages. Je veux me joindre à vous afin que Justice soit faite
      Ces laics communierons certainement dimanche prochain .Notez que ceux de leur genre sont puissants ils s’offrent avec Bolloré le propriétaire de Paris Match la couverture de la revue avec l’ultra conservateur cardinal Sarah..
      Aprés avoir fait justice nous prierons et nous rendrons grâce mais pas avant.
      « Faire comme si de rien n était cela jamais .
      Parmi les évêques je ne sais pas si il y en a un pour relevé l’autre : lu un commentaire d’un article de la Croix concernant le travail dissimulé dans les restaurants religieux , j’aime bien la finale

      « Le silence protecteur de Mgr Pontier, quand il était archevêque de Marseille et Président de la Conférence des Evêques de France a été éloquent. Son successeur, aujourd’hui cardinal, s’est empressé de faire reconnaître cette association sectaire d’affiliation carmélitaine comme société de vie apostolique pour la faire échapper aux poursuites légales. Sauf que cette reconnaissance hâtive et tardive a comme seul objectif de se couvrir. Un seul exemple illustre à merveille la dérive de l’ensemble : à Notre-Dame de la Garde, quand une inspection du travail était signalée, le mot « bananes flambées » circulait en salle et toutes celles qui étaient sans papiers allaient dans la rue en attendant que ça passe. Au cas où la justice ne serait pas faite, ça vaudra bien un rond de serviette à vie au restaurant, Eminence ! A Marseille, ce ne sont plus les sardines qui bloquent le port mais les maquereaux

    • Le mot très drôle de Flaubert dans Bouvard et Pécuchet :  » Jésus était de très bonne famille. Surtout du côté de sa mère ».

    • Ah oui alors ! Quelle tristesse que ces adultes, qui plus est se disant « chrétiens » ou en tout cas catholiques qui, si j’ai bien compris, s’accrochent à leurs petites prérogatives et expriment leur désaccord par harcèlement, dénonciations anonymes comme cela se fait si cruellement chez les collégiens mal ou pas éduqués !
      Quelle tristesse que cette hiérarchie qui se défausse ou qui « vasouille » et même, parfois, prend parti et pas le meilleur…
      Il est temps que ces horreurs sortent au grand jour et qu’on arrête l’infernale langue de buis et le lavage de mains habituel.

  • J’ai lu attentivement votre article sur « le suicide d’un ami prêtre ». Je suis choquée et en colère car vous vous permettez de porter des jugements sur la période très difficile qu’a vécue le Père François de Foucauld à cause de sa hiérarchie et de paroissiens qui veulent prendre la place des prêtres et qui se permettent d’envoyer des courriers anonymes à l’évêque des Yvelines. L’ Église est malade et souffre de ces querelles paroissiens/ prêtres. L’évêché a mis de l’huile sur le feu au nom d’un abus d’autorité inacceptable.
    Je conseille à chacun de lire l’article bouleversant de son ami d’enfance Nicolas Jourdier qui, lui, expose les faits terribles de ce qu’a traversé le Père François de Foucauld sans aucun jugement et surtout sans penser à notre place. Merci à son ami d’enfance Nicolas Jourdier : c’est ça un ami. Une personne très proche qui a partagé tous ces moments difficiles avec le Père François de Foucauld
    J’espère que vous, René Poujol, vous n’avez pas écrit cet article en étant téléguidé …..
    Que l’âme de François de Foucauld repose en paix ! Que sa famille et ses vrais amis sachent que le Père François de Foucauld était un homme de Foi attentif aux plus petits et aux plus fragiles.

    • Voici l’accroche de Nicolas Jourdier sur son fil Facebook par laquelle il signale mon article :

      Nicolas Jourdier
      5 juillet, 18:13 ·
      Très bel article de Réne Poujol https://www.renepoujol.fr/apres-le-suicide-dun-ami…/…

      Et déjà le même mardi 5 juillet à 11 h 04, il m’envoyait ce message via Messenger, quelques minutes seulement après la mise en ligne de mon article sur ce blog que je lui avais signalée (après l’avoir eu longuement au téléphone pour mon enquête)

      « C’est magnifique, merci. Publiez-le aussi sur Facebook svp »

      Ce que je venais de faire !

  • Je désire signaler l’excellent article de Bernadette Sauvaget dans Libération
    https://www.liberation.fr/societe/religions/le-suicide-dun-pretre-a-rambouillet-pointe-des-dysfonctionnements-dans-leglise-catholique-20220706_3KA7QZB2Z5CXFBYE2JSVKWB46A/
    Rien n’est jamais simple, c’est évident.
    Pour faire écho à michel89420, bien sûr que c’est aussi une question de justice. Je voulais simplement souligner qu’il y a des moments où il faut savoir gueuler pour se faire entendre.
    Pour le reste, je ne sais pas si François de Foucauld était d’un naturel hypersensible ou s’il vivait une phase de dépression, ce qui est une maladie très souvent indétectable pour l’entourage, mais du moment qu’il sentait qu’on n’était pas limpide avec lui et qu’on avait rajouté une clause non prévue apparemment, il est clair qu’il n’avait plus confiance. C’est logique pour un descendant des croisés dont la devise familiale est « Jamais arrière ».
    Il se trouve que j’ai eu un accident de la route où j’ai plus que frôlé la mort il y a 35 ans, ce qui m’a valu de graves opérations ainsi que 4 ans et demi de difficultés pour m’en sortir. J’ai fait entre autres une grave dépression nerveuse réactionnelle. Ce que je peux dire, c’est que j’ai pu compter sur ma famille et sur moi-même mais jamais sur mon évêque ni sur mes confrères. Ils n’étaient même pas désemparés face à mon état, je n’existais tout simplement pas. C’est de ce temps-là que je suis devenu indépendant car j’ai compris dans ma chair que tout ce que j’avais appris jusque là sur la communion, la fraternité, le presbytérium, etc. n’était qu’un code de paroles à employer. J’ai toujours la foi car le Christ a été là, lui. Mais j’ai perdu la confiance dans le baratin ecclésiastique. La Foi est si belle. Quand elle ne correspond à rien, elle produit un discours qui est à vomir. Quand quelqu’un le vit simplement et humblement, -et il y en a parmi les évêques aussi-, c’est une merveille. Le fond de l’affaire, me semble-t-il, pour un évêque, est que ses prêtres aient confiance en lui et dans sa parole. Et dans ce cas-là, même le prêtre au caractère le plus abrupt comprend très bien que son évêque fait tout ce qu’il peut. Mais la confiance, ça se mérite, n’est-ce pas !

  • D’expérience, je sais que les relations fraternelles dans l’Eglise sont plutôt distantes. On appelle ça charité, mais de charité réelle, il n’y en a que peu. On se salue, certes, mais superficiellement. On connait mr. Untel, sans jamais avoir rompu la surface et la façade de la bienséance sociale qui n’est pas la charité.
    Qui a rencontré vraiment ce prêtre ? Qui l’aurait écouté patiemment et l’aurait éclairé avec bienveillance ?. En fait, il s’est retrouvé très seul. L’évêque d’un grand diocèse n’a pas le temps d’écouter plus de trois minutes (ou dix minutes). Il a trop à faire pour ça. Il ne connait pas vraiment ses prêtres, et donc, il juge sur les effets apostoliques de son action et les jugements qui lui sont rapportés. Quand il y a dissensions, c’est la preuve que le responsable n’agit pas avec doigté. C’est donc le doigté, pas la vérité, qui est appréciée et conseillée. Des curés ont l’art d’amortir les vagues et de ne pas voir ce qui cloche en tel ou tel. Ils ne disent rien de peur de créer des résistances et des contradicteurs (qui, on le voit, dans le cas duP.de Foucauld) peuvent devenir des bombes meurtrières. Ce Père, on le voit, disait les choses franchement. Les médiocres n’aiment pas qu’on les mette en cause et les contredise. Soupçonnés dans leurs activités, Ils deviennent comme des grenades explosives, et agissent comme des vipères venimeuses. Le P. de Foucauld s’est heurté à ces manques de loyauté
    et de charité. Quand des délations sont envoyées à l’évêque, celui-ci devrait les prendre avec des pincettes, car souvent, il y a derrière, de la calomnie, de la médisance et de la jalousie. Ce n’est pas de la très bonne marchandise. Mais, même celles-là doivent être reçues, mais avec grande précaution et discernement. Le p; de Foucauld ne savait pas peut-être, que les auteurs de ces paroles de teneur douteuse, sont également à ménager, ne serait-ce que pour les détourner de leur objectif qui est de détruire une réputation et de semer la zizanie. Au moins, on ne pourra pas dire que l’accusé « divisait ». Il faut quand même être attentif à ne pas diviser en prenant parti pour les uns contre les autres, car ça vous explose dans la figure un jour ou l’autre (sans raison valable).
    Dans la région où habitait le P; de Foucauld, il y avait des De Foucauld qui appartiennent à l’Eglise catholique orthodoxe de France (l’ECOF du bd Blanqui)et même, qui étaient-ou sont prêtres de cette Eglise dissidente. On disait qu’ils avaient quitté l’Eglise catholique et avaient adhéré à cette dissidence en raison d’un conflit avec la hiérarchie. C’est étrange. Ce Père aurait-il dans ses gênes un ferment de révolte contre la hiérarchie ? C’est possible. Ce serait aussi une raison pour laquelle le conflit aurait pris un tour aussi dramatique. Alors qu’il aurait trouvé une solution et n’était certainement pas indépassable. Paix à son âme !..

  • Un commentaire très juste d’un psychiatre à la retraite des HP et qui donne un indice sur l’ultime goutte qui a rempli le vase de ce pauvre Père François de Faucould , il apprend le 29 juin qu’il sera encore un an au moins sans affectation Dormez-vous bien Mgr Crépy ?
    Dans Paix Liturgique, le Docteur Philippe de Labriolle, Psychiatre honoraire des Hôpitaux, écrit :

    Le prêtre suicidé au patronyme plus qu’honorable était sans affectation depuis septembre 2021. Votre liste des nominations prenant effet en septembre prochain ne fait nulle mention de ce prêtre, comme si ce dernier devait expier, une nouvelle année durant, le fait d’avoir médiatisé ce qu’il subissait. Cette liste du 29 juin 2022 précède de si peu son suicide qu’il est loisible d’y voir la déconsidération de trop. La déclaration posthume que l’Ordinaire lui a réservée est aussi sèche que s’il annonçait la fin de vie du chauffage de la cathédrale Saint-Louis. La déroute de la paternité épiscopale, jointe à celle de l’amitié sacerdotale, s’illustre clairement dans cette néantisation de « l’autre », pourtant alter Christus comme l’évêque et comme tout le presbyterium.

    On ne saurait ignorer que certains collaborateurs sont susceptibles, à un moment de leur vie ou durablement, de poser plus de problèmes qu’ils n’en résolvent. Des épreuves personnelles peuvent fragiliser démesurément les plus madrés. J’ignore si ces propos s’appliquent avec pertinence à ce prêtre que je n’ai pas eu l’honneur de connaître. Mais que sa dénonciation d’abus de pouvoir systémiques procédât d’une mortification personnelle ou d’un constat d’observation sans implication personnelle préalable, sa mise au placard reconduite sine die lui donnait, à l’évidence, raison, quel qu’en soit le primum movens.

    Par voie de conséquence, l’effort de vérité préconisé à l’égard des victimes d’abus sexuels dans le diocèse trouve dans l’usage pervers de la mise au silence d’un clerc un démenti assez cinglant. Ne doit émerger que ce qu’on laisse émerger si l’intérêt de l’oligarchie diocésaine s’y retrouve. Qu’on se le dise !

    Contrairement à l’abbé Fumery, du diocèse d’Orléans, lynché en mode gossip par la cellule d’écoute et lâché par son évêque, le cumul des opprobres injustifiés n’a pas été fulgurant jusqu’à la pendaison. Un an de mise à l’écart, c’est suffisant pour conduire à bien du soin si nécessaire, ou des reconversions diverses. Laisser s’enfoncer son frère, c’est avoir de son prochain une idée si abstraite qu’elle ne touchera jamais terre…Les longues vacances des versaillais aisés et influents tombent à pic pour vous permettre de concocter une dialectique qui vous permettra d’expliquer pourquoi ceux qui refusent de vous manger dans la main ne manquent à personne, à supposer même que l’existence (inutile) ait à leur être factuellement concédée. A bon entendeur, messieurs les nouveaux ordonnés.

    Vous avez dit communion? Mon fion ! Avec mes regrets,

    Dr Ph. de Labriolle, Psy. Hon. des Hx

  • Quand le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA, créé en 1946), publie ses rapports, il précise que son unique objectif est l’amélioration de la sécurité aérienne et qu’il ne vise nullement à déterminer des fautes et des responsabilités. Des événements analysés, il tire des enseignements en vue de prévenir de futurs accidents.

    A partir des informations données par Charles-Eric Hauguel, je m’interroge sur « l’audit » demandé par l’évêque de Versailles.

    1. L’audit réalisé en mars et avril 2021, aprés l’échec de la médiation de la fin 2020.
    Qui a choisi, comment ont été choisis les 2 membres chargés de l’audit ? A-t-on fixé le profil des auditeurs ? A-t-on pris en compte l’échec tout récent de la médiation, en sachant que les opposants avaient refusé d’y participer, entraînant ainsi son échec ? Il eut fallu, à mon sens, au moins un expert en psychologie/sociologie des groupes conflictuels. Les deux DRH à la retraite avaient-ils les compétences et l’expérience nécessaires ? D’après mon expérience professionnelle pour l’accréditation dans les hôpitaux, on commence par demander à trois prestataires au moins de présenter leur méthode, et on choisit celui qui semble le plus adéquat. L’évêque a-t-il choisi tout seul ou s’est il entouré d’un conseil, formel ou informel ? Quelles précautions a-t-il prises pour assurer la neutralité (et donc l’objectivité) du conseil, puis des auditeurs ?

    2. D’après ce qu’en sait Charles-Eric Hauguel, les accusations se concentrent sur la gestion financière de la paroisse. Les auditeurs pouvaient-ils vraiment ne pas être au courant de certains faits : membres de l’équipe paroissiale insultés, homélies perturbées ? Les chiffres ont-ils plus d’importance que les personnes ? Les auditeurs se sont-ils contentés de consulter dans un bureau les documents administratifs et comptables de la paroisse ?
    Donc, si la situation conflictuelle de la « communauté » n’a pas été examinée de manière approfondie dans l’audit, celui-ci aurait dû être considéré immédiatement comme incomplet, voire partial, certainement irrecevable.
    D’ailleurs, Mgr Crépy admet lui-même que « l’audit a suivi une méthodologie particulièrement contestable et contraire à la déontologie »… mais il a mis dix mois à le dire !

    Au-delà de la question de l’audit, donnée à titre d’exemple, je m’interroge : comment, en s’inspirant du BEA, pourrait-on mettre en place des outils d’aide au management et à la gouvernance dans l’Eglise ?
    Je fais un rêve : des préconisations pour éviter ces situations, qui nous concernent tous, et non pas le seul ouest parisien ; des préconisations qui permettraient aux responsables paroissiens et diocésains de faire face aux situations délicates ou difficiles et qui réduiraient bien des souffrances individuelles, tout en attestant une capacité à gouverner à la hauteur de l’éthique proclamée.

    • Une homélie chahutée par certains participants tant elle semble entériner la thèse du suicide par un gourou en déséquilibre psychique pour reprendre l’expression citée par la Croix. Je cite ce passage de l’homélie : « Aujourd’hui nous pensons, avec les progrès de la réflexion sur les drames psychologiques sans qu’on sache les soigner, qu’il y a eu quelque chose de compulsif dans le comportement d’un homme de foi comme le P. de Foucauld qui l’a mené à cette horrible extrémité. » Bref l’institution n’y est pour rien….

      • Que Mgr Brizard ait été traumatisé par la question du suicide d’un prêtre, qui plus est d’un prêtre ami, je peux le comprendre, il le rappelle dans son homélie, à une certaine époque il n’aurait pas eu d’obsèques religieuses, mais qu’il en ait fait l’objet principal de son homélie en parlant plus de ses faiblesses que de son zèle missionnaire me laisse pantois…
        Mais surtout que signifie cette communication de son homélie à des journaux ou au diocèse avant même de la prononcer devant la famille, qu’est-ce que cela veut dire !

        • Je comprends cette homélie et le fait qu’elle ait été communiquée par avance à la presse ainsi: tout doit être tenté, dans la ligne de la chronique d’I. de Gaulmyn, pour tenter de sauver ce qui pourrait encore l’être du clergé du diocèse de Versailles, et peut-être même de France. Fébrilité et agitation ont pris le dessus sur la raison, et cela avant même que « la question » ait été posées par un membre de la famille pendant la cérémonie: F. de F. s’est-il suicidé ou a-t-il été suicidé? Maintenant que la question de la place de l’abus spirituel dans la formation et la gestion du clergé est là, elle ne pourra plus être écartée. Il y a motif à paniquer.

      • Espérons que la famille n’attendait pas en l’invitant une parole vraie, juste, qui touche au coeur quoi… de la part de Mgr Brizard. Parce que c’est plutôt raté.
        Mais il n’avait pas fait mieux sur radio notre dame en terminant sur un ton quasi joyeux pour rappeler combien l’Eglise était le lieu de la « communion » et que c’était bien là l’essentiel. Je ne me rappelle pas les mots exacts mais ce dont je me souviens bien c’est que ça mettait carrément mal à l’aise.

        • A Anne
          En entendant ce prélat sur Radio Notre Dame , j’ai eu la même réaction que vous : le malaise face à un homme dont le sort et la mémoire de François de Foucauld était le dernier de ses soucis . Un prélat tout entier obsédé par « l’honneur de l’église  » seul sujet de son homélie . Et plus encore quelqu’un pour qui le mot « communion  » est totalement abstrait , totalement vide de sens .

          • Quant à moi, cette homélie me semble d’un autre âge.
            Et en fait tragique dans sa «  bêtise ».La focalisation sur le suicide et les fragilités psychologiques, la comparaison avec Charles de Foucault pour encenser l’un au détriment de l’autre, tout est est assez indécent et intolérable pour famille et amis.
            Une homélie qui est une exécution en règles du défunt; faut le faire !

      • – L’homélie de ce proto notaire apostolique qui en avait donné la teneur la veille sur Radio Notre Dame était pour le moins déplacée
        Elle s’est voulue d’abord une défense de l’institution et des évêques de Versailles plutôt et c’est ce qu’elle aurait du être,
        qu’un hommage à la mémoire de cet homme qui s’était totalement engagé au service de l’annonce de L’Evangile .
        -La diffusion immédiate de cette homélie sur le site du diocèse a aussi été un impair coupable supplémentaire de la part d’un évêque de Versailles aux abois manifestement incapable de faire face dignement à ce drame .

        On peut en tirer trois leçons très claires :
        1) Quand elle est mise en cause l’institution ecclesiale se défend de manière brutale et inhumaine et n’hesite pas à piétiner le jour même de ses obsèques la mémoire d’un des siens pour se dédouaner de toute responsabilité
        2) Que ce soit le proto notaire ou l’évêque de Versailles , ces hommes, qui ne sont plus que des fonctions, sont incapables de la moindre empathie , de du moindre sentiment un peu humain tant envers le défunt qu’envers sa famille .
        3)L’institution ecclesiale est désemparée incapable de comprendre « les signes des temps  » dans lesquels elle voudrait quand même se situer .C’est certes un aveu de faiblesse , mais c’est surtout le signe que loin d’être « la maison sûre  » qu’elle se voudrait , elle est au contraire dangereuse et malfaisante pour les siens à commencer par ceux qui sont en difficulté .

        • Ce n’était vraiment pas judicieux de choisir ce prélat pour faire l’homélie. Les amis et la famille de François de Foucauld doivent être furieux.

          • Si j’ai bien compris la famille n’est pas unanimement sur la même vision des choses. Et je crois savoir que précisément parmi ceux qui sont sortis pour protester, au milieu de l’homélie, il y avait des membres de la famille. Rien n’est simple ! Et de toute manière l’homélie ne s’adressait pas qu’à la famille. Que d’autres l’aient trouvée déplacée est parfaitement légitime.

      • Merci, la lecture de ce mot d’acceuil m’a fait du bien et beaucoup ému évidemment , c’est une parenthèse dans la colère qui m’a agité cette semaine
        Quant au sermon je ne le relirai pas , il n’y est fait aucune allusion aux fautes, manquements de hiérarchie de l’eglise.

  • A Michel,
    Je n’ai pas envie de dévier encore une fois sur ce fil sur la question qui me touche personnellement, mais pour abonder dans votre sens : c’est l’expérience que les milliers d’anciens de communautés ont faite et font toujours. Toutes les paroles, quand il y en a parce qu’on y est absolument contraint, sont pour la façade. Tout est fait pour la communication, l’image, le « public » en somme. Et quand il y a mise au jour de défaillance grave, drame, c’est toujours le même discours : la personne qui souffre, souffre par sa propre faute. Elle était « fragile », elle n’a pas su « obéir », elle n’etait pas conforme. Quand on ne vient pas mettre sur le tapis la « porte laissée ouverte au démon ». On ne peut pas plus chartable et évangélique que ce blabla et ces façons de faire.
    Donc, rien d’étonnant dans cette homélie : l’honneur est sauf, le groupe n’y est pour rien et va continuer à prêcher la bonne parole, en les rassurant, à ceux qui sont un peu moins compliqués que ces empêcheurs de prier en rond qu’on a soigneusement exclus car ils font ou feraient de la mauvaise pub si par malheur leur voix parvenait à s’élever.

  • De Nicolas Jourdier sur le groupe Facebook Saint Michel Saint François :
    « Bonjour à Tous,
    Je comprends la colère de beaucoup d’entre vous mais je ne veux pas ce groupe soit un lieu de polémique.
    Certains discréditent François pour protéger l’évêché. Alors que la personnalité du harcelé ne justifiera jamais les méfaits du harceleur.
    D’autres attaquent telle ou telle personne.
    Ce groupe est constitué UNIQUEMENT pour récolter des témoignages puis chercher ensemble des solutions pour que notre Eglise en sorte plus belle.
    J’ai donc suspendu provisoirement la possibilité de publier sur le groupe.
    En attendant notre réunion de mercredi, continuez à envoyer vos témoignages à saintmichelsaintfrancois@gmail.com
    Prions pour François et pour tous les protagonistes de cette histoire. Prions l’Esprit saint pour qu’il nous inspire de belles choses pour notre Eglise. »

  • Le suicide d’un prêtre évidemment laisse pantois. Mais il ne faut pas oublier la difficulté de l’évêque à gérer une situation envenimée et le « charger » a priori. Qu’est-ce qu’on aurait fait à sa place ? On lui aurait dit: »Mon bon père, tout ce que vous avez fait est parfait et vous n’avez pas été compris de tous. Ce n’est pas votre faute. Vous êtes un prêtre exemplaire….un peu contestataire, mais ça ne dénote que l’ardeur de votre zèle. Je vais vous défendre à cors et à cris contre tous ceux qui ont émis des critiques contre vos manières de faire qu’ils jugeaient expéditives. Ils ne vous ont pas compris ». Ce ne serait pas non plus équitable de la part de l’évêque. Il doit tenir compte du point de vue des opposants et y être également attentif.
    Des personnes sur ce blog disent: »Pourquoi a-t-on exigé qu’il reste encore un an sans emploi , » On ne pouvait pas lui donner un ministère (nécessitant l’entente avec l’évêque du prêtre, représentant de celui-ci dans une paroisse). Ca tombe sous le sens. Tant qu’il n’y avait plus d’entente, il fallait le temps de la rétablir (donc, au moins un an). Que la situation ait été pénible pour ce prêtre, c’était évident. Ca l’était tout autant pour l’évêque qui aurait préféré pouvoir agir autrement.
    Personnellement, je suis diacre. J’ai eu des moments quelquefois critiques (pas souvent) avec mon évêque. Suite à une cabbale, des détracteurs voulaient se débarrasser de moi et faisaient campagne contre moi. L’évêque un temps a cru à ces critiques et m’a convoqué (il m’a énuméré une liste de griefs qui lui étaient revenus aux oreilles. Il ne m’a pas demandé de dire ce que j’en pensais. Il m’a jugé effectivement auteur de ces comportements critiquables. J’ai eu droit de me mettre à genoux devant lui et de réciter un « Notre Père » à genoux. J’ai trouvé la méthode un peu dépassée et anachronique. C’était il y a une dizaine d’années..Je n’ai pas eu le droit de rétorquer quoique ce soit.. J’en ai été étonné et même affecté. J’étais coupable sans avoir pu donner mon opinion. C’est comme ça qu’on faisait autrefois dans l’Eglise. A ma grande surprise , ce même évêque vient me rencontrer quinze jours après la séance des remontrances, et me dit; »Je me suis aperçu que c’était une cabbale montée contre vous. Les accusations sont sans fondement. Je viens m’excuser auprès de vous de vous avoir molesté et repris sans preuve ». Cet évêque n’était pas un loup-garou, mais un homme un peu imprudent et trop hâtif dans ses jugements. Ca peut arriver. Le P.de Foucauld aurait dû patienter, et la lumière se serait faite. Il avait quelque chose de plus que moi. Les évêques ne l’avaient pas jugé péjorativement et ne l’avaient pas jugé négativement. le programment des serviteurs de l’Evangile que nous sommes n’est pas un parcours entièrement lisse et sans opposants, mais un passage par des obstacles surmontés par la grâce de Dieu à la mesure de notre foi en Jésus. Le P. de Foucauld s’est laissé manipuler par des forces mauvaises le tournant vers la solution la plus malheureuse au lieu de persévérer dans la patience. C’est dû à un affaiblissement des résistances psychiques (mais pas à une malfaisance supposée de l’évêque contre ceux qui s’en prennent à lui comme s’il était le seul coupable), il faut le dire.

    • A Yon Ephrem
      Etrange de se laisser humilier comme vous l’avez fait en vous mettant à genoux devant votre évêque. Vous écrivez que le P de Foucauld s’est laissé manipuler par des forces mauvaises. Mais s’humilier en se mettant à genoux devant son évêque, n’est-ce pas justement être victime d’une manipulation? En tout cas, l’infantilisation a de l’avenir dans l’Eglise.

  • Ecoutant hier l’émission sur Radio Notre Dame, j’avais été asssez interloquée par les propos de ce monseigneur Brizard, « ami de la famille ». Mon sentiment s’est aggravé en lisant la fameuse homélie disant entre autres : « Je suis témoin de tout ce qu’a fait pour lui Mgr Éric Aumonier, son évêque jusqu’à une date récente. Et beaucoup d’autres peuvent le dire avec moi. Et quoi qu’on ait dit, Mgr Crépy se trouve être dans les mêmes dispositions. » Mais on ne peut que respecter le choix par la famille de l’orateur, « son ami ». On est cependant perplexe, et d’autant plus que cettemême famille n’ a pas souhaité la présence de l’évêque de Versailles. On comprend encore moins, partagé entre incertitude faute d’informations objectives, souci de discrétion envers les intimes qui voient le drame jeté sur la place publique, muet effarement devant de tels propos tenus face au cercueil
    L’ « ami » poursuit :
    « Je dois à la vérité de dire que le Père François-Armand avait des difficultés avec l’autorité quelle qu’elle soit. C’est un trait de sa personnalité. On croyait y trouver quelque chose du P. Charles de Foucauld qui a eu maille à partir avec l’autorité militaire quand il était officier, et qui en a fait voir de toutes les couleurs à l’Abbé Huvelin, son père spirituel. Charles s’est poli dans la découverte de l’obéissance qui rend libre. François avait à sa décharge une faiblesse psychologique qui pouvait le crisper, le rendre autoritaire, l’éloigner des autres de sorte qu’il supportait très mal les contradictions et de plus en plus mal les difficultés inhérentes à la vie tout simplement. » Voilà, c’est tout simple. c’est grave, mais pas compliqué… » Bref, la messe que nous célébrons est une aide précieuse pour nous. »

    « Bref »…Etrange transition. Terrain glissant, c’est dit, mais pas plus, mais quand même, je ne vais pas plus loin, mais vous avez bien compris. Non ? N’est pas saint Charles de Foucauld qui veut : non seulement l’arrière petit-cousin n’ a pas été « poli par l’obéissance » (remarquons cette obsession salvatrice et sanctifiante de la rudesse des choses) ce qui requalifie son parcours personnel en un temps de vie, sympathique, mouvementé, trop récalcitrant et donc raté ( tout ça toujours devant le cercueil). Rien d’étonnant : François (contrairement à Charles) avait une faiblesse psychologique . Ahhh, on comprend mieux. D’habitude ce n’est pas très grave, mais là si : dans  » les difficultés inhérentes à la vie tout simplement », François se plantait carrément.
    Pas évident, c’est sûr, une grève de la faim. Grève de la faim ? Alerte rouge, feu au lac !!! Audit. Mais fumeux. Mais catastrophique. Mais ça va mieux. Et en fait pas du tout. Et si François (contrairement à Charles, non-stop « poli » par l’obéissance) n’est pas content, eh bien les docs on va les brûler et pas intérêt à aller au contentieux. Mais François,  » à sa décharge » , il est pas trop costaud. Nous, on ne juge pas : chez ces gens-là, comme disait Brel, « on n’pense pas / on prie ». Bienveillance assassine.
    Bref…
    Chacun peut s’identifier, tout simplement, à ce qu’ a vécu le Père François, croyant ou non, pratiquant ou non. Chacun de nous peut avoir vécu, ou entendu, la souffrance induite par le harcèlement (scolaire, professionnel). Chacun peut avoir constaté l’inertie des chaines hiérarchiques. Et surtout ces stratégies de bassesse, dans le quotidien, initiées par une poignée d’aigris imbéciles et , à ce titre, redoutables.
    Mais l’indignation, le sentiment profond de scandale saisissent l’esprit et le coeur, quand, en guise d’oraison funèbre, les ultimes mots d’hommes face à l’éternité, on en vient à comparer des existences, à se donner des airs de vérité, de sage équilibre. Cette homélie est une horreur. « Dies irae, dies illa » (commençait l’orateur par cet effet de manche lamentable). Ca, c’ est sûr.

  • Merci à Anne Thoraval pour son analyse. Pourquoi prêcher sabre au clair là où il aurait fallu le doigté d’une soeur de Charité. Puisque ni Aumônier, ni Crépy et ni Valentin, n’étaient là, quel besoin y avait-il de le faire remarquer ? On comprend qu’il y ait eu des remous.

    • a Pierre Vignon
      Pourquoi prêcher sabre au clair ?
      Simplement parce que l’institution se sent menacée, et qu’elle ne sait que réagir par la violence et le mépris des siens y compris le jour de leurs obsèques .
      La tonalité de cette homélie et son exploitation immédiate par le diocèse de Versailles est une réaction d’assiégé, purement instinctive et finalement pas très intelligente .
      Indépendamment de sa dimension morale et humaine indigne , le diocèse de Versailles a encore des progrès à faire en matière de communication de crise . C’est une réaction de gens paniqués , perdant leur sang froid et sans aucune compétence en matière de communication . C’est par ce genre de procédé moralement indéfendable et inefficace que l’institution écclésiale obtient l’inverse du résultat recherché en montrant au grand jour le peu de cas qu’elle fait des personnes et le mépris profond pour ceux qui se sont engagés en son sein pour le témoignage de l’Evangile y compris après leur mort .

      Le diocèse de Versailles s’est disqualifié et a discrédité avec lui le discours de l’église sur le soin à apporter au prochain en commençant par les plus pauvres , les plus faibles et tous ceux qui comme nous tous connaissent des passages à vide un moment de leur vie . Loin de les accompagner, de les aider à se remettre debout , elle les enfonce et les détruit .

      Voilà ce que signifie cette réaction inepte à travers l’homélie de ce protonotaire apostolique , voix impersonnelle d’une institution désincarnée .

    • Oui il aurait fallu « le doigté d’une sœur de Charité » à l’auteur d’une telle homélie et ne lui a-t-il pas manqué l’intelligence « d’un cœur qui a des yeux » (A Silesius) pour avoir choisi les paroles d’un chant de funérailles ancien « Dies irae, dies illa » qui a été oublié car il faisait écho à une pastorale de la peur https://croire.la-croix.com/Definitions/Lexique/Dies-irae-dies-illa-2020-02-18-1701078963/ ? Cette peur justement dont a parlé François de Foucaud dans la tribune du journal La Croix en déc. 2021, texte qui en quelque sorte fera office de testament. Pour rester fidèle à ce qu’il a écrit avec une infinie justesse n’oublions pas que son message « La contrainte au silence dans l’Église ne passe plus » dénonce tout autant la souffrance de clercs que celle de de laïcs dans l’église (des laïcs qui vivent aussi des situations inimaginables et tout autant insoutenables dans l’institution ecclésiale avec la « même crainte de témoigner »). Dernière chose « L’Abbé Pierre était un homme fragile et habité » selon son ami jean-Marie Viennet et combien nous rendons hommage à sa Foi et à son œuvre immense ! N’est-ce pas souvent par nos failles que passent la lumière et le souci de justice ? Espérons qu’un grand vent se lève maintenant avec ce message testamentaire de François de Foucauld et son appel à réformer la gouvernance ecclésiale bien en profondeur.et en vérité.

  • En effet, Guy Legrand, on peut aussi comprendre « sabre aux clercs ». Pourquoi ce drame de ce frère prêtre inconnu de moi m’a autant touché ? Peut-être parce que le Dieu vivant d’amour infini qui purifie tout nous appelle à nous laisser purifier. L’institution Eglise n’existe pas sans son Instituteur. C’est lui qui nous parle à travers le geste de ce frère. Quand L’institution Eglise ne vit plus à son niveau divin, elle tombe immanquablement au-dessous de toutes les autres institutions et elle devient la pire entreprise qui soit. Cette Eglise « paniquée » et « disqualifiée » est appelée à redevenir humaine en retrouvant sa Source de Simplicité, de Vérité et d’Amour Infini. Dans cette situation présente, telle qu’elle est, nous, les clercs, nous devons accepter d’être marqués au sabre par cet événement tragique si nous voulons être guéris par le toucher divin. Je ne sais pas si je réussis à bien faire comprendre ce que je ressens. Priez pour nous, chers frères, pour que nous soyions tels que nous devrions être dans notre ministère.

    • A Pierre Vignon
      Oui vous vous faites bien comprendre . D’accord avec vous . Heureusement l’Eglise , le peuple de ceux qui tentent de vivre de l’Evangile clercs comme laics essaie sans cesse de revenir à la Source qu’est le Christ .Sans bruit , dans la réalité d’un quotidien avec ses joies et ses peines avec nos limites et nos qualités nous essayons de construire cette fraternité , cette solidarité avec les plus faibles par le sacrement du Frère , l’écoute et le partage de la Parole et la célébration de l’eucharistie .
      Mon expérience maintenant longue m’enseigne que la plupart des prêtres dans nos paroisses et nos divers mouvements ou communautés sont aussi dans cet état d’esprit .

      C’est la raison pour laquelle je reste tant que cela est possible dans cette Eglise qui malgré tout m’a transmis et m’aide à vivre aussi imparfaitement que ce soit de l’Evangile .

    • A Pierre Vignon, vous écrivez « Je ne sais pas si je réussis à bien faire comprendre ce que je ressens. Priez pour nous, chers frères, pour que nous soyons tels que nous devrions être dans notre ministère ». Alors sachez que ce que vous ressentez nous touche et combien votre humble demande de prière rachète les mots d’un ecclésiastique « qu’un prêtre ne peut avoir de sentiments » et qui là où il est, avec sa petite cour, est à l’origine de tragiques situations. Bouleversés jusqu’aux larmes par ce drame du suicide de François de Foucaud avec son histoire et son appel qui nous concernent ou interpellent du fond du cœur, que votre si belle supplication (appel à la prière) se fasse écho à la lettre testamentaire de François de Foucauld lorsqu’il a écrit dans sa chronique « il est urgent que les pasteurs et les fidèles entrent dans une véritable considération des témoins des abus de pouvoir aujourd’hui dans l’Église. Alors nous pourrons discerner progressivement ensemble, les règles claires et paisibles de gouvernance au sein de l’Église. C’est bien le débat contradictoire que l’on doit inscrire dans le marbre de nos responsabilités pastorales, que l’on soit évêque, prêtre ou responsable laïc. » N’était-ce tout simplement (selon ses mots) cet appel à la clarté et à la paix qui lui ont été refusées jusqu’à la dernière minute alors que le pape François lui-même ne cesse de marteler qu’il « demande à chaque personne de ce monde de ne pas oublier sa dignité que nul n’a le droit de lui enlever » ?

    • A Pierre Vignon. J’ai lu dans je ne sais plus quel article que des prêtres, une fois par mois, ont décidé de se détendre pendant un ou deux jours. Restaurant, visite, balade. Idée simple et excellente. Je me demande si ce ne serait pas une chose, concrète, à organiser, ici ou là, en petit comité évidemment afin de privilégier aussi la rencontre . Un temps de partage, hors paroisse finalement, pour les uns comme pour les autres ( clercs et laïcs) et dont chacun tirerait bénéfice. Les prêtres ici, ne subiraient plus les attentes excessives ou les reproches des laïcs, et les laïcs – parfois très « périphériques »- auraient une occasion de rencontre renouvellée. Je m’interroge. Pensez-vous possible ce type de groupe ?

      • Ça se fait heureusement depuis longtemps, sans demander la permission. C’est très drôle et très profond spirituellement. La compagnie des prêtres est très agréable, vous savez. Les évêques ne savent pas tout et n’ont pas tout à savoir. Eux-mêmes d’ailleurs se retrouvent entre eux, habitudes d’anciens membres du bas-clergé.

  • Je vous partage les informations que je cherchais, accessibles en ligne sur un site de presse payant.
    La Une du Grand Parisien, édition Yvelines du samedi 9 juillet titr, en pleine page :  » Tristesse et colère aux obsèques du père François ». L’église Sainte-Marguerite du Vésinet est comble. La famille ayant refusé la présence de Monseigneur Crépy, le père Etienne le représente. La crispation de l’assemblée augmente lors de l’homélie de Monseigneur Brizard. A son évocation d’ une « faiblesse psychologique »,  » certains membres de la famille du prêtre quittent l’église par le côté ». Bertrand, un des frères, s’exaspère :  » C’est insupportable, il faut qu’il s’arrête », tandis que son oncle Jacques , qui s’était promis de réagir, constate  » Il n’ y a pas de surprise, on s’ y attendait », cite l’article. Mais dans l’église, un chant, repris par l’auditoire, interrompt l’orateur. A la fin de la cérémonie, dans une ambiance tendue, Jacques »parvient à s’imposer » et s’empare du micro : »  » Nous qui t’avons tant aimé, nous qui te connaissions si bien, t’es-tu suicidé ou as-tu été suicidé ? » L’église frémit, puis tandis que Jacques poursuit son discours, l’interrompt d’un tonnerre d’applaudissements » ». Le micro, alors, ne fonctionne plus. D’un banc, on dénonce une censure. Jacques poursuit, haussant la voix par-dessus le tumulte. « Evoquant des poursuites judiciaires et pointant directement les évêques », il souligne avec force que  » « François n’était pas homme à renier ses convictions ». Nouvelle ovation et mot de la fin ».  » Les gens ont applaudi avec leurs tripes », se félicite l’oncle du père François. Preuve, selon lui, que pour la communauté catholique, « le malaise est entier ». C’est certain.

    • Autorité délétère, fébrile et apeurée qui sait quel séisme frappe à sa porte. Et il reste à cette autorité assez de « belles âmes » et qui, au micro et dans l’assistance, portent un secours charitable a ce monstre… il est fort plausible que « l’ami » Brizard a été un comparse, propulsé en service commandé après concertation entre grands personnages.

      • non, » l’ami Brizard » est un vrai ami des parents de François qui savaient en le choisissant que sa parole serait équilibrée, n’en déplaise à ceux qui créent des situations scandaleuses dans les églises (avec un petit e)

    • A Anne Thoraval. Sur la page Facebook de son oncle Jacques Grandchamp des Raux, celui-ci a déposé le texte qu’il a lu à la fin de la messe (et sur la page de Ch.-E. Hauguel se trouve le témoignage d’un prêtre qui a vécu un parcours similaire à celui de François D. F) mais n’ayant pas accès à Facebook, j’en ai été seulement informée par d’autres. Mgr Brizard qui a prononcé l’homélie a évoqué la grande compassion de l’église face au suicide alors qu’il y a qqs années, la messe était refusée au défunt qui s’était donné la mort mais par ses mots exprimés, n’a-t-il encore heurté bien des âmes ? : car parler en termes de « drame psychologique qu’on ne sait pas soigner » et qui a conduit François à cette « horrible extrémité », n’est-ce pas d’un coup de baguette balayer sans miséricorde aucune, tous les questionnements qui fusent de partout ? J’ai parcouru tous les commentaires possibles suite à la diffusion du texte de l’homélie sur les sites où cela est possible, et quelque soient les tendances des uns et des autres, c’est un cri de compassion et d’interrogations qui jaillit le plus souvent et quelqu’un a employé le terme de « kénose » pour François D.F. « Je suis là, goutte à goutte, en train de disparaître… » écrivait la poétesse Marie-Noël (un jour béatifiée ?) alors face au harcèlement, à la délation mensongère et au silence ou au manquement de la hiérarchie, devant un tel geste de désespoir, le P. Étienne Guillet qui officiait, en tout début de cérémonie, a su parler à des « cœurs chavirés » : « Que n’ai-je pas fait ? Quelle main n’ai-je pas tendue à temps ? Quel encouragement ne t’ai-je pas donné ? » Comment ne pas penser un peu aussi, à la tragédie de France Telecom, où sans plusieurs suicides, il n’y aurait peut-être jamais cette même jurisprudence pour établir ce qui relève du harcèlement moral qui s’opère le plus souvent de façon insidieuse et terrifique. Pour ceux qui trop vite voudraient s’en prendre aux seuls traits de caractère de François de Foucauld, Bernanos n’a-t-il eu raison de dire que l’expérience démontre que le diable juge moins facile de nous perdre par l’Esprit de Révolte que de nous avilir par l’Esprit de Servitude ?

  • Pour que la colère contre l’institution s’exprime pendant la célébration de funérailles, il faut vraiment qu’elle soit forte, surtout venant des proches du défunt, très probablement catholiques pratiquants…
    Si j’en crois ce que j’en ai découvert dans la presse, la façon dont cette célébration a été récupérée par le pouvoir clérical, au mépris le plus total du choc qu’un suicide suscite toujours chez les proches, fut-il la manifestation d’une « faiblesse psychologique » avérée, est scandaleuse.
    Il faut que l’institution comprenne enfin que les brebis du troupeau ne sont plus des moutons de Panurge, et qu’elle ait le courage de mettre en place des instances d’échange à égalité entre les clercs et les non-clercs, où puissent s’exprimer aussi bien la colère que la gratitude, d’un côté comme de l’autre…

    • A Marie-Françoise
      L’institution NE SAIT PAS le faire. Je ne vois pas comment elle pourrait accepter humblement d’y être aidée car elle croirait ainsi se trahir. Je ne vois pas non plus qui pourrait l’y contraindre.

      • L’Eglise vit depuis dix ans une grande purification qui est visiblement voulue par Dieu lui-même puisque aucun membre de la hiérarchie de par le monde n’est parvenu à l’enrayer. D’après le bon sens, et la logique, la purification de l’Eglise doit nécessairement toucher également les évêques. Ils n’en ont aucune envie et font et feront tout pour y échapper. En 45, après leur effroyable compromission avec le pouvoir vichyste, le nonce Roncalli, futur Jean XXIII, avait réussi à sauver la mitre de la majorité d’entre eux. Seuls cinq têtes parmi les plus enragées étaient tombées. La hiérarchie doit être nettoyée, c’est aujourd’hui une évidence. Que je sache, ceux et celles qui établissent en dogme l’impeccabilité des évêques sont tout simplement dans l’hérésie. Pourquoi le peuple de Dieu ne pourrait-il pas imputer aux évêques leurs graves erreurs ? Il nous faut revenir à la régulation du premier millénaire où déposer un évêque n’était pas difficile. On réunissait un concile provincial et hop ! Ce manque de rendu de gestion et de fluidité dans le corps épiscopal l’a énormément sclérosé. Espérons au troisième millénaire de l’Eglise qu’on va beaucoup mieux pouvoir réguler l’autorité épiscopale. On ne s’en sentira que mieux.

      • Anne, pour ma part, je crois (au sens chrétien de ce verbe…) que, derrière l’institution, il y a des hommes qui, tout englués qu’ils soient dans le système, ne sont pas tous et pour toujours fermés aux nécessités de ce temps…
        Et les systèmes, ça peut bouger, pour peu qu’on s’applique avec intelligence à chercher comment y arriver…
        La première des conditions, c’est de trouver des personnes avec qui le penser et le faire.
        Et la seconde, c’est peut-être de rechercher les lumières de la sociologie des organisations…
        En ce qui concerne l’institution Église, et plus particulièrement l’Église qui est en France, je suis convaincue que c’est aux laïcs de s’attaquer au système, sans attendre que « ça vienne d’en haut ».

  •  » Il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre » rappelait Einstein dans cette célèbre citation. Il n’ y a donc aucune raison, du moins à moyen et longs termes, pour qu’une instance de gouvernance, réelle, effective, opérationnelle, une sorte de prudhommes ecclésiastiques, voit le jour. Je suis tout à fait d’accord avec Anne Mardon.
    L’homélie-Brizard, lestée à présent d’ une inédite renommée ( La Vie l’ a publiée in extenso, ainsi que des sites d’opinion) témoigne à elle seule de l’ampleur du désastre. Naviguant, comme Sophia Gabel, d’un site à l’autre -dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils n’ont pas grand-chose en commun à part l’appartenance à la foi catholique- l’indignation est unanime. C’est évidemment réconfortant. Pour reprendre l’horripilant langage spirituel ( tel « Charles poli par l’obéissance qui rend libre »), elle est la « fine pointe » …du scandale. Il faut tout à fait éclairer ici Monseigneur Brizard, dont la cécité reste à craindre : sous les yeux du gogo, ces vastes pages à gros titres affichent sa prose sans commentaire aucun. On est bien obligé d’y aller de sa petite idée et d’oser, pour les plus timides se dire  » c’est bizarre quand même », et les plus serviles s’aventurer jusqu’au regret : « il aurait vraiment mieux fait de se la boucler. »
    Je pense ceci dit que des actions concrètes, fondées sur l’échange et la simplicité, extirperaient clercs et laïcs de cette verticalité impitoyable, Ce qui n’est bien sûr en rien contradictoire avec une réflexion structurelle. Il faut les deux, sans doute, et hors des sentiers, d’aiileurs de moins en moins battus et de plus en plus envahis de ronces et d’herbes sèches..

    • Merci Anne, pour l’étonnante finesse de votre réflexion et ce passage par ex  »
      Je pense que des actions concrètes, fondées sur l’échange et la simplicité, extirperaient clercs et laïcs de cette verticalité impitoyable, ce qui n’est bien sûr en rien contradictoire avec une réflexion structurelle. Il faut les deux, sans doute, et hors des sentiers, d’ailleurs de moins en moins battus et de plus en plus envahis de ronces et d’herbes sèches ». Il y a sûrement autant à craindre de cette « verticalité impitoyable » que de l’écrasant poids du silence d’évêques, pasteurs, responsables d’association ecclésiale qui s’enveloppent (avec quelle dignité ?) dans leur lamentable silence comme des vierges vertueuses : n’est-ce cela qui à petit feu a accablé le père François DF (malgré il se peut ses limites personnelles etc.). J’espère que la réunion du groupe « Saint Michel Saint François » créé par Nicolas Jourdier, se sera orientée vers des problématiques larges d’abus dans l’Eglise concernant autant des clercs que des laïcs. J’avais été frappée à la lecture des paroles de J. Bourrier, économe au diocèse de Strasbourg lorsqu’il a évoqué des pratiques de République bananière dans l’église, surtout que ces mêmes termes avaient été rapportés par un avocat canoniste dans une toute autre affaire ecclésiale. Quelque que soient les fragilités de François de F, reste que l’inspiration qui a porté ce qu’il a écrit dans sa chronique dans la Croix mériterait de servir de base à un travail de réflexion en profondeur pour ouvrir le chantier de tous les abus dans l’Eglise. La réponse qu’il apportait à sa question finale « est-il juste par exemple, de demander d’entrer dans un chemin de pardon alors que les abus de pouvoir sont encore niés dans une affaire ? », n’était-elle criante de vérité ? : « À ce jeu-là, disait-il, on risque d’entraîner des hommes et des femmes dans la violence ou un repli amer et résolu ».

      Dernière chose, il ne me semble pas avoir perçu dans les propos de Mgr Crépy (sinon un souci de se justifier) une insistance sur une quelconque demande de pardon effectuée face à des manquements lors du suivi de « cette affaire », et présentement après le passage au suicide de FDF, cela n’aurait-il « touché » les coeurs et insufflé de …l’espérance pour l’avenir de l’Eglise ?

      • La question du Père François de Foucauld : « Est-il juste par exemple, de demander d’entrer dans un chemin de pardon ? » ne vaut-elle pas aussi à l’égard de Mgr Luc Crépy ?

        • En quel sens dites-vous cela ? Ici je me situe uniquement dans un contexte d’abus de pouvoir. Il ne semble pas que ce soit la situation de cet évêque. S’il a été fortement malmené médiatiquement, je pense que les réponses apportées par René Poujol
          (« Toutes les questions formulées à l’occasion de ce drame, ne sont pas des questions malveillantes ou hostiles à l’institution ecclésiale, loin s’en faut. Elles disent simplement que les fidèles ne veulent plus, ne peuvent plus se satisfaire du silence ») et Benoist de Sinety (« ce qui n’est pas normal est de se heurter à un mur de silence qui s’érige immédiatement comme s’il s’agissait de protéger une institution ») sont pertinentes. Si seulement vous saviez ce qu’il en est dans certaines situations de se heurter à un mur de silence lorsque l’institution est en jeu. J’ai cité précédemment les paroles de J. Bourrier, économe au diocèse de Strasbourg lorsqu’il a évoqué « des pratiques de République bananière dans l’église », et j’ai repensé aux accusations proférées à l’encontre du directeur de Saint-Jean de Passy qui avait été mis à pied avec une procédure expéditive avec la bénédiction de Mgr Aupetit. La justice a « blanchi » ce directeur et son prefet. Sans chercher à entrer dans des polémiques (qui ont été médiatisées) comment ne pas s’interroger sur ce genre de faits dans lesquels des évêques ont l’air de se fourvoyer : réaction de toute puissance et/ou mauvais conseils de l’entourage quasi exclusif, tout cela interroge fortement sur des pratiques peu glorieuses comme cet arbre qui pourrait dissimuler une forêt.  » Les mots d’Anne Mardon déposés sur une autre page devraient être pris très au sérieux :  » l’Eglise est complètement perdue quand elle ne devient pas violente lorsqu’il s’agit de prendre soin non pas les lépreux de Calcutta ou les handicapés mentaux (ce qui est admirable), mais tout simplement des siens ».

          • Je voulais juste dire que je ne savais pas s’il y avait eu un « abus de pouvoir » de Mgr Luc Crépy dans le drame qui a frappé le Père François de Foucauld et si nous devions exiger de lui une repentance.
            J’évite de porter des jugements définitifs quand je n’ai pas tous les éléments.
            J’avais trouvé l’analyse du Père François de Foucauld dans « La Croix » il y a 6 mois très intéressante et je fais confiance à Nicolas Jourdier pour conduire le groupe « Saint Michel Saint François » car il me paraît animé d’une volonté de vérité sur les abus, loin des polémiques stériles.

        • Voyez j’avais commencé à vous répondre avec ces mots « l’interview de Mgr Crèpy m’a paru assez convenue. Il y a des mots qui parfois nous vont droit au cœur et d’autres qui restent un peu sur le pas de la porte comme s’ils leur manquaient ce doigté d’une infinie miséricorde qui souffle comme une brise…Et là je viens de lire en butinant sur des liens divers et variés : « quand Mgr Crépy dit les choses sur les abus, ça se voit qu’il les dit avec le cerveau, et que ce n’est pas descendu dans le cœur ».

          • Les hommes, surtout s’ils sont en responsabilité, ont parfois des pudeurs qui les empêche d’exprimer leur affectivité, et sans doute, Sophia, est-il bon que des femmes les libèrent avec doigté de cette autocensure et les fassent descendre du cerveau vers le cœur…

          • vous avez raison. Je m’efforce cependant de ne pas être catégorique et « véhément » : peut-être ai je du mal à y parvenir. Ma formation littéraire me pousse néanmoins à laisser une porte ouverte à une « autre voie » que la mienne… Oui, l’homélie aurait pu être plus « lisse », mais « ne pas nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ». Oui, une homélie est destinée à l’ensemble des fidèles présents, mais plus particulièrement aux très proches, en l’occurrence les « géniteurs » (je n’aime pas ce terme mais il distingue de la parentèle), comme une homélie de mariage est d’abord destinée aux mariés. Manifester bruyamment et s’emparer du micro en fin de cérémonie, c’est les outrager. Il y a d’autres lieux et d’autres circonstances pour témoigner de son indignation. Après avoir « posé les choses », place à la prière, d’abord!

    • A Michel
      Et alors ? La complexité d’une situation justifierait qu’elle puisse conduire quelqu’un au suicide sans qu’on lui tende la main .?
      La question n’est pas de savoir quels sont les torts des uns et des autres mais de comprendre pourquoi un conflit sans doute banal comme nous en avons tous connu puisse conduire à ce drame sans qu’aucun garde corps n’ait pu être mis en place pour venir en aide à François .Ni qu’aucune méthode efficace de régulation et de résolution des conflits n’ait été mise en oeuvre .
      Même la firme Orange qui avait connu une vague de suicide (une mode selon.le mot ignoble de son Pdg ) a réussi à mettre en place des systèmes de régulation plus humains .En ce domaine l’auto proclamée » experte en humanité « n’est pas vraiment a la hauteur .

      • A Guy
        Vous êtes très fort pour donner des leçons…
        Et alors ?
        Qui vous dit que des mains n’ont pas été tendues, que des mains tendues n’ont pas été saisies…
        Je lis ce que disent les uns ou les autres, y compris depuis l’entretien avec Mgr Luc Crépy dans « La Croix » d’hier soir, et je constate que tous ne font pas la même interprétation du drame.
        J’évite de condamner sans tout savoir de ce drame et je pense surtout à la famille et aux amis du Père Philippe de Foucauld.

      • A Guy,

        L’experte en humanité ne sait pas se pencher sur les failles psychologiques, et pourtant qui n’en a pas ? Elle les ignore, voire les méprise, l’homme devant se situer plus haut. Ce faisant, bien souvent elle creuse, fouille et aggrave ces failles qui deviennent alors insurmontables puisque le seul répondant qu’on ait est spirituel. Il faudrait d’ailleurs s’entendre sur ce mot, le spirituel véritable ne pouvant être à mon sens qu’incarné.

        C’est donc toute une façon de comprendre et appliquer la théologie qui est à revoir profondément. Voilà pourquoi le langage tenu par la hiérarchie et même temps apparemment qu’une partie de la famille à propos du père François est difficilement audible. Tout à coup on se souvient qu’il avait des « failles psychologiques », ce dont on ne semblait pas s’être soucié avant. Cela a quelque chose de terriblement rassurant : c’est pas nous, c’est pas Dieu non plus, ce sont ces satanées failles dont on ne sait pas trop ce que c’est, qui ont été les plus fortes. On a décidément bien raison de s’en méfier. A présent, prions.
        Tout est ainsi en place pour que cela recommence.

  • « C’est finalement Mgr Brizard qui a présidé la cérémonie. Il faut lire son sermon. On ne peut l’accuser de partialité : il a été choisi par la famille dont il est ami. Des fautes de « management » ont certainement été commises, Si on peut admettre qu’un évêque se fourvoie, c’est plus difficile d’imaginer que son successeur se prenne les pieds dans le même tapis. Tous les évêques ne sont pas des salauds. Je suis surpris que le Père François ait été seul dans son combat : n’y a t il pas un conseil presbytéral en 78? N’y a t il eu personne dans sa paroisse pour lutter contre ceux qui intervenaient en pleine messe? Même si ce n’est pas le rôle de l’EAP, ou de l’EMP, pourquoi aucune action, réaction ou soutien n’est elle mentionnée? En dernier ressort, quand un prêtre ne s’entend pas avec son évêque, ou estime être victime d’abus, il a la possibilité de changer de diocèse… tous les évêques ne sont pas des salauds… »

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