Il faut sauver l’esprit de Saint-Merry

Il faut sauver l’esprit de Saint-Merry

La fermeture annoncée de cette « vitrine » d’un certain catholicisme d’ouverture serait assurément une profonde erreur. 

Par lettre en date du 7 février, l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit a fait connaître au Centre pastoral de Saint-Merry qu’il serait mis fin à la mission qui lui était confiée, à la date du 1er mars. L’annonce a créé un véritable choc. Cette église du cœur de Paris, proche du centre Pompidou, vit depuis 1975 sous une double identité : une paroisse territoriale classique rassemblant les fidèles de l’ancien quartier des Halles-Beaubourg , et un Centre pastoral rassemblant des personnes venues de toute l’Ile-de-France et qui se retrouvent là par affinité et adhésion à un projet. A tort ou à raison, Saint-Merry fait figure de bastion « progressiste » du catholicisme parisien. Il n’en fallait pas davantage pour que l‘annonce de sa fermeture, dans des conditions qui restent confuses, soit dénoncée par certains comme la volonté du diocèse d’en finir avec une forme de pluralisme religieux dans la capitale. Ce qui, d’évidence, serait une profonde erreur ! 

Un lieu de rencontre avec le monde de l’art et de la culture

Le Centre pastoral des Halles-Beaubourg, devenu ultérieurement Centre pastoral de Saint-Merry, (voir note bas de page***) est né de l’intuition du cardinal François Marty dans les années d’après  Concile Vatican II. Dans la perspective de l’ouverture prochaine du centre Georges Pompidou (inauguré en 1977) le cardinal souhaitait faire de Saint-Merry, confiée à un groupe de laïcs autour du père Xavier de Chalendar, un lieu de rencontre et de dialogue avec le monde de l’art et de la culture et plus largement avec le monde contemporain. Au fil des ans, le Centre pastoral s’est fait connaître pour la tonalité de ses liturgies dominicales, mais également pour son soutien aux migrants ou réfugiés, sa solidarité avec le Chili sous la dictature militaire mais aussi pour l’accueil de personnes « marginalisées » dans l’Eglise : homosexuels ou divorcés-remariés, précédant les ouvertures pastorales du pape François. 

L’aboutissement d’une longue crise.

Mais il n’était un secret pour personne que, depuis quelques années, la communauté traversait une période de fortes tensions. Coup sur coup, deux des prêtres nommés par le diocèse ont demandé à être relevés de leur charge : Daniel Duigou, ancien journaliste de télévision, prêtre et psychanalyste, proche de Mgr Jacques Gaillot, au bout de trois ans, qui confie volontiers avoir vécu là une « saison en  enfer » et plus récemment, le père Alexandre Denis un an après sa nomination. Dans sa lettre, Mgr Aupetit fait d’ailleurs clairement allusion « à la manière dont un  petit nombre contribuait à bloquer tout processus de discussion libre et combien cela générait un climat dans lequel la charité semblait totalement oubliée. » 

L’équipe pastorale semble reconnaître le bien fondé du grief évoqué par l’archevêque de Paris puisqu’on peut lire dans la réponse qui lui est adressée en date du 11 février : « Si certains des membres du Centre pastoral ont pu exprimer avec véhémence leur désaccord avec le P. Alexandre Denis, nous tenons à vous dire que cela ne reflète en rien l’opinion de la majorité de notre communauté. » Regrettant par ailleurs une décision prise dans la précipitation et sans consultation, elle invite à une reprise du dialogue, appuyant sa démarche par une pétition qui demande « le maintien d’un centre pastoral à Saint-Merry ».  

Pourquoi j’ai signé la pétition

Voilà pour le factuel ! Le lecteur de ce blog me permettra une brève incise plus personnelle. Je connais Saint-Merry sans jamais avoir appartenu à la communauté proprement dite. J’ai choisi d’y célébrer, à plusieurs reprises, les fêtes de Noël ou de Pâques dans un climat d’accueil et de fraternité qui « me parlait ». J’y ai organisé puis animé, à la demande du Centre pastoral quelques soirées-débats en amont de l’élection présidentielle de 2017. Et comme nombre de franciliens, j’ai participé, deux années durant, aux Nuits sacrées, durant lesquelles les portes de l’église furent généreusement ouvertes à des groupes musicaux de différentes religions : chrétiens, juifs, musulmans, bouddhistes et hindouistes. Enfin, je compte nombre de mes amis qui sont, eux, des familiers de Saint-Merry. Autant de raisons personnelles qui m’ont conduit à signer la pétition.

Un soutien inconditionnel… nuancé de quelques questions

L’annonce de la fermeture du Centre pastoral a vite fait le « buzz » sur les réseaux sociaux, dans le monde de la cathosphère. Les réactions qui s’y expriment témoignent le plus souvent d’une forme d’ignorance de la réalité de Saint-Merry – complexe, il est vrai, du fait de ses deux missions – et des causes qui ont pu conduire l’archevêché de Paris à prendre une décision aussi radicale. Pour autant la tonalité générale n’en est pas moins au soutien inconditionnel d’un lieu jugé symbolique d’un « catholicisme d’ouverture », et à l’appel conséquent à signer et faire signer la pétition. (1) Avec parfois, la mise en cause directe d’une volonté de « liquidation d’un trésor encombrant » (Jean-Luc Lecat). L’accusation est reprise dans une note d’info interne : « On peut penser que l’image de l’Église que présente le centre pastoral semble intolérable à l’autorité diocésaine parisienne actuelle. (…) Comment rejoindre ceux et celles qui se sont éloignés et qui pourtant voient en l’Évangile, une source de vie ? » 

Pour autant, sans contester que la décision puisse poser question, certains commentateurs soulignent le mea culpa implicite du Centre pastoral (2) pour suggérer que la communauté porte vraisemblablement une part de responsabilité dans l’épilogue de cette affaire. Et qu’il serait excessif de n’y voir que l’expression d’une forme de cléricalisme ordinaire dont les laïcs seraient les victimes. Sur Facebook, un observateur (Manuel Achard) écrit : « je veux bien qu’on s’en prenne à Mgr Aupetit, mais lorsque le Conseil pastoral de Saint Merry fait partir deux prêtre aux personnalités clairement pas cléricales, ouvertes sur le monde et très proche des périphéries, on peut quand même s’interroger… Encore plus lorsque ce Conseil reconnaît ses erreurs. »

Héritiers sans partage de l’intuition des fondateurs

Alors, quelle lecture faire ? Il se pourrait que la réponse réside dans ce passage du texte déjà cité de Jean-Luc Lecat : « On peut supprimer tout ce que l’on veut à la communauté du Centre Pastoral, la seule chose vitale pour nous c’est cette rencontre ouverte à qui veut  construite ensemble et célébrer au grand vent de la vie de notre monde. C’est d’abord pour cela que nous venons à Saint-Merry des quatre coins de Paris et de sa banlieue. C’est d’abord cela qui nous a été offert et confié par François Marty, archevêque de Paris, et par Xavier de Chalendar entouré de quelques passionnés, pour permettre à la vie du XXIe siècle de pénétrer dans l’Église et pour offrir à une communauté chrétienne ouverte à tous, en règle ou pas avec les schémas traditionnels, de s’ajuster à  la demande de  nos contemporains, à  leurs attentes à leurs besoins, au langage de notre temps. »

« C’est cela qui nous a été offert et confié par François Marty et Xavier de Chalendar… »  Inutile d’aller chercher ailleurs. On doit pouvoir l’écrire sans faux procès : le « noyau dur » de l’équipe d’animation du Centre pastoral est aujourd’hui composé de personnes qui font partie de la communauté de Saint-Merry depuis l’origine et s’estiment dépositaires de son intuition pastorale. A charge pour les prêtres nommés par le diocèse de se l’approprier… ou de se démettre ! Cela me remet en mémoire mes visites au Vatican, au temps où je dirigeais la rédaction de Pèlerin, et où j’ai entendu bien des fois, formulé en ces termes ou plus finement suggéré : « Vous savez, les papes passent, la curie reste ! » 

Un désir manifeste d’apaisement et de dialogue

Il n’appartient pas à l’observateur extérieur de faire la part des torts des uns et des autres. Sans doute les « fidèles » de Saint-Merry, attachés à son projet pastoral d’ouverture, à son histoire, et familiers des messes dominicales n’ont-ils pas pris la juste mesure des problèmes de gouvernance qui, au fil du temps, pouvaient s’être enkystés ! L’électrochoc de la décision épiscopale est venu faire son office. La réponse de l’équipe d’animation du Centre pastoral à la lettre de Mgr Aupetit se termine en ces termes : « Nous pensons essentiel pour la communauté ecclésiale du Centre pastoral comme pour nous de vous rencontrer au plus tôt pour apporter des clarifications sur la justesse de notre projet, lever tous les malentendus sur notre démarche et inscrire les réformes à entreprendre. C’est avec confiance et insistance que nous vous demandons de répondre favorablement à notre demande, si possible dans les jours qui viennent, de façon à être en mesure de répondre à notre communauté qui se sent perdue et manifeste un fort besoin d’être rassurée. »

La rencontre doit avoir lieu ce vendredi avec Mgr Benoîst de Sinety, vicaire général,  désigné comme médiateur en cette affaire. Difficile, pour lui, de ne pas mesurer l’enjeu de la décision à prendre ou confirmer. La création du Centre pastoral, en 1975, correspondait profondément au désir, au pari, d’inculturation du catholicisme voulu par le Concile Vatican II. Et cette exigence demeure dans le contexte actuel d’une Eglise en France tentée par une forme de repliement. Le risque, pour les années qui viennent, serait de bétonner ce qui reste de pratique et d’appartenance religieuses, encore fragilisées par les récents confinements, autour d’une seule sensibilité ecclésiale, au détriment d’un pluralisme exigeant. A tort ou à raison, le Centre pastoral de Saint-Merry fait figure de bastion « progressiste » dans un paysage ecclésial parisien plutôt monocolore. Tirer un trait sur son existence serait une profonde erreur, plus même, une faute pastorale ! 

*** Le lien contenu dans cet article, au moment de sa rédaction, renvoyait au site du Centre Pastoral. Désormais il ne contient aucune information, le diocèse ayant décidé de le fermer, de manière totalement arbitraire, à la date du 3 mars.

  1. Je n’évoque pas ici quelques sites qui se réjouissent ouvertement que l’archevêché de Paris ait enfin décidé de fermer un repère de gauchistes quasi hérétiques, mettant fin à une longue et coupable impunité.
  2. Ce mea culpa devient d’ailleurs explicite dans la note d’info déjà évoquée où l’on peut lire : « La communauté du centre pastoral sait qu’elle doit faire et refaire son examen de conscience, et accueillir toute proposition de réconciliation. »

POST SCRIPTUM

Je pense utile au lecteur de remonter ici, en post scriptum, le commentaire déposé à la suite de cet aticle par Pietro Pisarra, responsable de la communication du Centre Pastoral Saint-Merry :

Cher René,
Un très grand merci pour avoir dit si bien, avec rigueur et clarté, ce qui est en jeu. Oui, il y a eu beaucoup d’erreurs, de rigidités, de maladresses. Ne pas le reconnaître serait une faute encore plus grave, car la seule démarche possible pour des chrétiens est la réconciliation dans la vérité. Mais peut-on pour autant, sans le dialogue nécessaire, tirer un trait sur une expérience bien vivante et un lieu qui, loin d’être monocolore, exprime une variété de sensibilités. « Circumdata varietate », disaient de l’Église les Pères latins, car la variété et la diversité sont constitutives de la « catholicité ».
Le Centre pastoral Saint-Merry a essayé de prendre au sérieux l’invitation du cardinal Marty dans sa lettre de mission de 1974 : « Inventez l’Église de demain », rien de moins ! Et l’inventer aussi par de nouvelles formes de coresponsabilité. Or la coresponsabilité est exigeante, très difficile à vivre au quotidien, et encore plus la synodalité à laquelle nous invite le pape François. Elles – la coresponsabilité et la synodalité – ne se font pas sans heurts et demandent une remise en cause permanente, avec la boussole de l’Évangile, l’aide du magistère et « du sensus fidelium », toujours attentifs aux signes des temps. C’est là qu’il y a eu des failles des deux côtés. Mais cela ne justifie pas la décision brutale de l’archevêque. Car l’Église – nous répète sans cesse le pape François – n’est pas pour les parfaits, mais pour les boiteux et les pêcheurs que nous sommes, tous.
En ces jours difficiles, une amie a fait circuler ces mots de Tagore. Je sais que l’on peut mettre Tagore dans toutes les sauces, mais cette phrase résume bien la situation : « Si vous fermez la porte à toutes les erreurs, la vérité restera dehors ». On ne peut s’en sortir que par le dialogue dans la clarté et la vérité.

Pietro Pisarra
responsable de la Communication au Centre Pastoral Saint-Merry

93 comments

  • « Je ne suis pas parisienne », chantait Marie-Paule Belle, moi non plus je ne suis pas parisien, et « ça me gêne, ça me gêne » pour donner un avis dans cette affaire dont je ne connais aucun intervenant et dont j’ignore les tenants et les aboutissants. J’observe simplement qu’il y a là une nouvelle occasion pour nous, Français, qui sommes un peuple doué pour les conflits, de nous lancer dans une nouvelle guerre de religions. Allons-nous nous livrer à une bataille de Notre-Dame dans le plus pur style hugolien, maintenant que la voûte est crevée ? L’archevêque se livrera-t-il à sa passion partisane en imitant l’archidiacre Frollo et les paroissiens aussi en se croyant à la cour des miracles ? Ou allons-nous prendre la voie de la sagesse qui demande la reconstruction sans qu’aucune pierre ne soit rejetée ? Il y a de la place pour tous dans l’Eglise. Depuis le temps des chars à boeufs, nous avons fait des progrès et toutes les voitures sont munies de la très utile marche-arrière. Un petit créneau parisien qui ne soit pas médiéval serait une manoeuvre bienvenue pour permettre à chacun de se garer au mieux. Ça éviterait, après que Notre-Dame ait été décoiffée, que son archevêque le soit aussi. Les chefs ne tirent-ils pas leur légitimité de leur façon de veiller au bien commun et pas seulement à celui de la sensibilité de quelques uns ? Les pierres d’attente sont montrées par cette chronique : c’est l’occasion de sen servir pour montrer la sagesse supérieure que le Saint-Esprit est censé nous inspirer dans notre Foi. Et pour une fois nous étonnerons le monde autrement que par nos interminables et insensées querelles de sacristie.

  • Je ne suis pas absolument certain que le centre pastoral de Saint Merry reflète un « pluralisme exigeant » ou qu’il ne soit pas « monocolore »…
    L’expérience de la pluralité se fait davantage sans doute dans des lieux non choisis, territoriaux, que dans des lieux où se regroupent par affinité des gens ayant la même sensibilité…

      • J’ai bien compris, René, que vous ne faisiez pas référence à St Merry, mais précisément les paroisses parisiennes (ou banlieusardes pour ce qui me concerne) sont des lieux sûrement moins monocolores que le centre pastoral de St Merry.

  • L’église des fossiles ?
    Le texte de René dont je partage totalement le contenu souligne à juste titre que l’enjeu de cette querelle est bien la fidélité à l’esprit de cette initiative du cardinal Marty . Cette intuition que l’annonce de l’Evangile ne peut que s’affaiblir si elle se laisse enfermer dans une logique de structure quelle qu’elle soit .
    Parce que toutes les structures ont tendance à devenir des fins en soi , et ceux qui les animent à se considérer comme les propriétaires du message dont elles sont le support .
    Il n’y a aucune raison que Saint Merry ait échappé à ce risque de dérives qui ne peuvent être contenues que par un débat contradictoire , exigeant et institutionnalisé .

    Le diocèse de Paris et Saint Merry souffrent sans doute à des degrés divers du même symptôme : l’oubli que l’Eglise est toujours sur un chemin d’Exode si elle veut pouvoir rester fidèle à l’Evangile et en témoigner réellement . Le précepte « Ecclésia semper reformanda » que nous a judicieusement transmis la tradition s’applique qu’à toutes les communautés en tout temps et en tout lieu . Il n’est pas seulement un impératif de bonne gouvernance , il est la condition sine qua non de la fidélité de l’église et de ses communautés à sa seule raison d’être : témoigner de manière crédible de l’Evangile .

    L’esprit de Saint Merry c’est l’ouverture , l’accueil de la différence , dans une logique de communion qui questionne l’église diocésaine et le monde et se laisse questionner par eux . Une approche indispensable qui doit perdurer quand bien même sa forme doit évoluer . L’église comme la société ne sont plus celles des années 70 .

    Appréhender ce conflit comme la lutte entre la forteresse ecclésiale et sa grosse artillerie et le bastion de ceux qui résistent encore au repli identitaire de l’institution ecclésiale au nom de leur mission prophétique est le meilleur moyen de ne pas le résoudre ou plutôt de le résoudre de la pire des manières : il n’y aurait que des vaincus .

    Que l’archevêque de Paris , disciple du roi Ubu , s’imagine résoudre le conflit en supprimant son interlocuteur , montre seulement l’indigence de la culture de l’exercice du pouvoir des évêques .
    Que Saint Merry prétende ne pas devoir évoluer serait faire preuve de la même culture que celle de l’archevêque , dont il se montrerait le complice dans cette mentalité de propriétaire .

    Qui saura pour sortir par le haut de cette médiocre querelle d’héritage ,mettre en évidence que la diversite est une richesse dans .église parce qu’elle la maintient vivante , qu’elle est le seul moyen de ne pas trop dériver du cap de l’Evangile . Même Yann Raison du Cluziou reconnaît que l’eglise a besoin de ses marges pour rester vivantes .Qui trouvera les moyens pour organiser concrètement la communion par la tension féconde entre sensibilités différentes , légitimes qui se questionnent réciproquement ?
    À défaut ´ Saint Merry comme le diocèse de Paris ne seront que des sépulcres blanchis ayant échoué dans ce qui est pourtant leur raison d’être .

    • Mais Guy, comme je le disais plus haut à René, êtes-vous bien certain que le centre pastoral St Merry reflète la « diversité » et puisse être le lieu d’une « tension féconde entre sensibilités différentes » ?

      • Michel, nous vous entendons sur la question de l’ouverture interne de St Merry. Entendez-nous aussi lorsqu’on fait valoir que fermer St Merry n’ajouterait quand même au pluralisme des paroisses parisiennes. Or c’est bien de cela qu’il est question…

        • René, nous sommes d’accord, je connais deux personnes qui fréquentent St Merry et j’ignore les raisons de ce conflit interne qui a motivé la décision de Mgr Aupetit, mais il faut tenir les deux bouts quand on parle de pluralisme et d’ouverture !

      • A Michel
        La diversité doit aussi s’apprécier à l’échelle supra communautaire.
        Si une communauté doit rester évidemment ouverte sous peine de derive sectaire elle a aussi la possibilité d’affirmer une identité à la condition qu’elle ne soit pas excluante .
        Votre approche reste trop influencée par le critère territorial de la paroisse dont on peut se demander si aujourd’hui il garde une pertinence .
        C’est une question difficile qui mérite d’être traitée au fond : comment et sur quels critères concilier identité legitime et ouverture indispensable ?
        La suppression pure et simple de Saint Merry , sans préjudice de son risque identitaire intrinsèque serait pire qu’une faute , ce serait une erreur dans l’intérêt bien compris du diocèse de Paris .

          • Un mauvais trait d’humour à propos de votre affirmation selon laquelle une communauté doit avoir « la possibilité d’affirmer une identité » !
            Il est vrai que vous aviez opportunément ajouté « à la condition qu’elle ne soit pas excluante ».

          • A Michel
            C’est ainsi que je l’avais interprété .M’identifier aux cathos identitaires ne pouvait être que de l ‘humour .
            Ceci dit l’équilibre entre identité et ouverture , que ce soit au plan personnel ou communautaire est toujours très difficile à trouver .
            Être assuré dans son identité est une condition nécessaire mais pas suffisante pour accueillir l’altérité sans être déstabilisé .Ce qu’a oublié la génération de 68 qui a privilégié l ‘ouverture à autrui sur l ‘identité au risque d’oublier qui l’on est . Ce qu’oublient aussi aujourd’hui les catholiques , génération JPII qui , obnubilés par l’affirmation d ‘une identité d’autant plus clamée qu’elle repose sur des fondements fragiles , minorent l’ouverture à autrui dont Levinas notamment dit qu ‘elle est aussi constitutive de notre identité .
            Saint Merry est sans doute confrontée à cette problématique .La méthode pour le moins rustique et rugueuse de l ‘archevêque de Paris pourra difficilement permettre de bien poser la question dans ce contexte particulier .

          • Oui, Guy, je suis d’accord avec vous.
            Je ne connais pas assez la situation de St Merry pour savoir pourquoi on en est arrivé là.
            Je vois ici ou là des cathos identitaires repliés sur eux-mêmes et je vois des cathos dits d’ouverture tout autant refermés sur eux-mêmes.

  • Merci pour ces réflexions. Je ne connais pas ce qui a amené les précédents curés à démissionner. je n’aurai donc pas de point de vue à émettre sur ce qui est à réformer, disons plutôt à préciser les pratiques et les orientations. Il me semble que ce qui a été vécu aussi longtemps ne peut pas être enterré entièrement.
    Il reste que l’Eglise a besoin de diversifier ses manières de se présenter au monde et d’accuaillir en des lieux divers, avec des populatiions diverses, et des pratiques renouvelées
    Je signe à deux mains la réaction de Pierre Vignon en souhaitant que le dialogue permette un pas en avant. C’est souvent à partir d’une difficulté, parfois d’un risque d’impasse que le NOUVEAU se mannifeste. Bon courage.

  • Il est tout naturel de faire le lien entre le bilan de trente mois aux commandes des finances du centre pastoral et de la paroisse de Saint-Merry dressé par Jean de Savigny en novembre 2020 (corps préfectoral, AP-HP), qui met le doigt sur les difficultés à vivre la coresponsabilité entre curés et laïcs, avec l’article « repenser la gouvernance des paroisses » que publie Études de ce mois sous la plume de Benoit Pigéb (spécialiste en sciences de gestion, expert comptable et commissaire aux comptes) qui demande s’il ne faudrait pas « sortir d’un mode de fonctionnement vertical au profit d’une prise en compte de la communauté ». Il propose, reprenant le modèle développé à Poitiers par A. Rouet de partir de la communauté et non du prêtre. Ainsi, là où il y a communauté -capable de générer en son sein des membres indispensables au fonctionnement d’une équipe pastorale- l’évêque envoie un prêtre pour assurer l’unité dans la diversité -communion- avec les autres communautés du diocèse et lui-même. Les responsables pastoraux sont désignés par la communauté et reconnus par l’évêque, le prêtre n’est plus le pivot de la vie de cette communauté mais plutôt « son aumônier », et garant de l’ouverture aux autres de la communauté.
    http://saintmerry.org/trente-mois-aux-commandes-des-finances-de-saint-merry/
    https://www.revue-etudes.com/article/repenser-la-gouvernance-des-paroisses-23229

  • Je ne connais rien de l’histoire de St Merry ni des problèmes actuels.
    Simplement, je pense que, dans tout groupe humain, il y a risque que certaines personnalités s’imposent et fassent pression sur ceux qui auraient des désaccords avec eux. D’où des conflits inévitables.
    Ceci dit, je m’étonne que l’archevêque de Paris intervienne si brutalement ( a moins qu’il y ait eu tentatives de dialogue auparavant ), alors que, dans d’autres situations, à mon avis beaucoup plus graves, les responsables ecclésiaux sont aux abonnés absents.

  • Cher René,
    Un très grand merci pour avoir dit si bien, avec rigueur et clarté, ce qui est en jeu. Oui, il y a eu beaucoup d’erreurs, de rigidités, de maladresses. Ne pas le reconnaître serait une faute encore plus grave, car la seule démarche possible pour des chrétiens est la réconciliation dans la vérité. Mais peut-on pour autant, sans le dialogue nécessaire, tirer un trait sur une expérience bien vivante et un lieu qui, loin d’être monocolore, exprime une variété de sensibilités. « Circumdata varietate », disaient de l’Église les Pères latins, car la variété et la diversité sont constitutives de la « catholicité ».
    Le Centre pastoral Saint-Merry a essayé de prendre au sérieux l’invitation du cardinal Marty dans sa lettre de mission de 1974 : « Inventez l’Église de demain », rien de moins ! Et l’inventer aussi par de nouvelles formes de coresponsabilité. Or la coresponsabilité est exigeante, très difficile à vivre au quotidien, et encore plus la synodalité à laquelle nous invite le pape François. Elles – la coresponsabilité et la synodalité – ne se font pas sans heurts et demandent une remise en cause permanente, avec la boussole de l’Évangile, l’aide du magistère et « du sensus fidelium », toujours attentifs aux signes des temps. C’est là qu’il y a eu des failles des deux côtés. Mais cela ne justifie pas la décision brutale de l’archevêque. Car l’Église – nous répète sans cesse le pape François – n’est pas pour les parfaits, mais pour les boiteux et les pêcheurs que nous sommes, tous.
    En ces jours difficiles, une amie a fait circuler ces mots de Tagore. Je sais que l’on peut mettre Tagore dans toutes les sauces, mais cette phrase résume bien la situation : « Si vous fermez la porte à toutes les erreurs, la vérité restera dehors ». On peut s’en sortir que par le dialogue dans la clarté et la vérité.

    Pietro Pisarra
    responsable de la Communication au Centre Pastoral Saint-Merry

    • Cher Pietro, je suis très touché de ton commentaire. Je crois en effet que nous sommes là au cœur du débat sur la coresponsabilité clercs laïcs dans l’Eglise. Sur Facebook, où cet article est également pargement commenté, un « ami » qui vit en Suisse, fait valoir que dans les Eglises anglicanes et protestantes c’est au pasteur envoyé à la communauté de s’adapter à son projet et non l’inverse. Nous sommes ici dans l’Eglise catholique. Mais la nécessité de se parler, de se comprendre et de redéfinir ensemble les contours d’un projet pastoral qui n’a rien perdu de son actualité ni de son urgence, demeure. Avec un peu de bonne volonté de part et d’autre peut-être ce blocage pourra-t-il être dépassé. Je le souhaite de tout cœur.

  • Moi aussi, je pense vraiment que ce serait une erreur dommageable de fermer ce centre… Nous nous désolons de la diminution des pratiquants dans nos célébrations dominicales et autres manifestations cultuelles… osons créer du neuf, inventer et soutenir les audacieux en ce domaine… avec un véritable accompagnement ecclésial sans doute mais sans mettre ‘sous couvre-feu’ celui de l’Esprit. Des chrétiens tentent de trouver des alternatives pour nourrir leur foi, n’allons pas les en empêcher

  • Dans la période où nous vivons et nous ne connaissons pas tout loin sans faut ! Monseigneur Aupetit agit pour le bien de l’Eglise de France. Respectons ces décisions. Merci pour votre compréhension intelligente.

    • Qu’est-ce qu’une compréhension intelligente ? Se soumettre à ceux qui décident pour vous seulement parce qu’ils déclarent le faire pour pour votre bien ? Ou plutôt d’ailleurs pour le bien de l’Eglise ? De quelle Eglise parle-t-on ?

      René, vous dites que Saint Merri accueillait les personnes « marginalisées » par l’Eglise officielle. Où iront-elles ? Et que ce centre pastoral était un lieu de rencontre interreligieux, bien nécessaire, de tout temps et plus encore par les temps qui courent. Où cela se fera-t-il ?

      J’ignore tout des problèmes internes, graves peut-être. Ce n’est pas le seul lieu ecclésial où il y en a, il en faut de beaucoup. Mais Saint Merri voulait essayer d’illustrer le fait qu’il existe « plusieurs demeures dans la maison du Père », ce qui est de moins en moins évident.

  • Accablée, découragée et profondément triste de constater qu’en dépit d’une fragilisation extrême des communautés paroissiales (quand elles existent encore…!) un ordre brutal, venu du berger en chef lui-même, sabre une communauté inspirée, inventive, généreuse et apparemmentsans preavis ! Seule raison : peur de perdre le pouvoir je pense! Vive les protestants et autres presbytériens! A quand une reforme urgente chez les catholiques ? Il sera bientôt trop tard car les églises seront vides, tous les vieux que nous sommes étant morts! Heureusement, l’Esprit souffle fort et inspire notre pape Francois!

  • Vu de l’extérieur car je ne connais pas le lieu… c’est quand même deux poids, deux mesures!!!
    Lorsque des laïcs font des conneries, l’archevêque ferme la boutique !
    Lorsque des prêtres/des curés font des conneries (dans d’autres lieux – plus nombreux), l’archevêque demande aux laïcs de faire avec… peu importe que ces laïcs de fait « démissionnent » et lorsqu’ils s’en vont, de leur rappeler qu’ils sont schismatiques ou de « mauvais croyants »…
    Encore et toujours hélas le prisme clérical à l’œuvre!

  • Encore une femme pour déplorer comme Anne, Claire et Alice, une décision brutale qui semble ne tenir aucun compte de tous ceux et celles qui avaient repéré un lieu d’accueil et d’échanges possibles dans l’Église.
    L’église avec un tout petit « e » répond ainsi parce qu’elle ne sait plus à quel saint se vouer !
    Qu’elle essaie l’Evangile !
    Lise-Marie

    • Votre question ne m’a pas échappé. Simplement, n’étant pas dépositaire de la pensée de l’intéressé, j’ai pensé que c’était plutôt à lui, s’il le souhaitait, de s’expliquer.

      Mais je pense ue vous avez déjà un élément, central, de réponse, dans mon article lui-même, lorsque j’écris : « le « noyau dur » de l’équipe d’animation du Centre pastoral est aujourd’hui composé de personnes qui font partie de la communauté de Saint-Merry depuis l’origine et s’estiment dépositaires de son intuition pastorale. A charge pour les prêtres nommés par le diocèse de se l’approprier… ou de se démettre ! »

      Sans doute la pierre d’achoppement a-t-elle été l’impossibilité de définir des contours satisfaisants pour les uns et les autres d’une coresponsabilité.

    • Bonjour Monsieur.

      Il est très rare que je participe à un débat sur un blog, mais celui-ci est très intéressant grâce à la pertinence du regard de René Poujol. Et le sujet ne me laisse pas indifférent. St Merry.

      J’ai lu avec un grand intérêt les réactions. Elles montrent à quel point le sujet est sensible et « l’esprit » de l’expérience lancée par François Marty est un vrai défi pour l’Eglise dans un monde en plein bouleversement, qui a comme mission d’écouter le monde, entendre les nouvelles aspirations des femmes et des hommes, comprendre les questions gigantesques qui se posent à eux, s’interroger et interpréter à travers les événements l’appel de Dieu à participer à « la création en création », se remettre en question, trouver les mots nouveaux pour dire l’espérance face à un avenir à inventer ensemble.

      Ceci dit, maintenant, je désire vous répondre.

      D’abord pourquoi ce verbe utilisé : « s’enfuir » ? Pourquoi l’utiliser alors que dans ce blog il s’agit d’abord de chercher à comprendre et de s’écouter. Pourquoi tout de suite, implicitement, sans me connaître et sans savoir les circonstances (puisque vous posez la question), pourquoi être dans le jugement ?

      Je vous réponds donc, en essayant d’apporter uniquement un fait : que j’ai été, moi en tant que personne, amené à faire, une constatation impliquant inévitablement ma subjectivité d’homme.
      En vous répondant, je souhaite ainsi vous respecter.

      Lors d’une « Voix au chapitre » que j’avais moi-même voulu instituer régulièrement une fois tous les mois avec l’accord d’une ancienne équipe pastorale pour améliorer la communication régulière entre la communauté et l’équipe pastorale d’animation grâce à un échange d’informations sur les travaux de l’équipe et un échange, j’ai constaté que, sans me prévenir, en dehors de toutes les règles (internes), cette « Voix au Chapitre » avait été transformée en « AG » par la nouvelle équipe pastorale devenue ce jour-là « Procureur » pour instruire un procès contre moi en tant qu’administrateur ; la sentence étant déjà prononcée comme au pire moment de la révolution française ! Sur les faits je n’en dirais pas plus.

      Mais, donc, j’ai alors constaté que le dialogue était devenue absolument impossible ; le mot « dialogue » n’étant qu’un leurre cachant une triste réalité, les règles étant bafouées par les mêmes personnes qui en appelaient à la démocratie, la raison totalement absente laissant place à ce que j’appelle un imaginaire destructeur, rendant les personnes aveugles d’elles-mêmes.

      Je ne me suis pas enfui, monsieur. J’ai uniquement constaté que le dialogue était impossible. Et j’en ai tiré la sage et unique conclusion possible : partir.

      Partir parce que le traitement qui m’était réservé était humainement inacceptable. Je ne voulais plus être complice d’un lynchage permanant, une véritable maltraitance morale. Lorsque l’homme est réduit à n’être plus qu’une fonction, un homme sur lequel se défouler, quelle violence ! Il faut tirer le signal d’alarme. Non ?
      Partir en espérant que ce départ allait ouvrir les yeux à la communauté et d’abord à l’équipe pastorale.
      Partir pour provoquer une fois de plus un questionnement.

      Mais non ! Le même processus s’est reproduit avec mon successeur comme il s’était produit avec mon prédécesseur qui est parti selon moi « en morceaux » !

      Je vais vous dire : c’est terrible, un tel aveuglement !

      Je leur avais bien dit qu’avec un tel refus de dialogue, ils se tiraient « une balle dans le pieds ». Mais lorsque la folie est plus forte que toute logique portée par des mots comme l’écoute, la fraternité, le dialogue, le respect des différences, c’est l’échec douloureux, le retour à la réalité !

      Dans une communauté chrétienne, signe de l’amour de Dieu, où doit d’abord régner l’écoute et l’accueil, il n’y a pas de place à des ayatollahs.

      • Ayatollah contre un autre ayatollah que vous fûtes….. dommage, vous avez eu de bonnes idées et il y a eu de belles choses….. mais personne ne pouvait ne pas être d’accord avec vous …. Monsieur. Duigou

        • Sauf que si trois prêtres, successivement, ont vécu la même mésaventure… il faut croire que les choses ont été plus complexes et les torts éventuels partagés… Ce que d’ailleurs laisse entendre le commentaire précédent, dans ces pages, de Pietro Pisarra.

          • Ce n’est pas ce que je voulais dire, René, c’était juste de ma part une réaction d’humeur sur des commentaires, en général malveillants dont l’auteur se cache derrière un pseudonyme.
            Je me suis laissé dire que mon ancien évêque recevait beaucoup de lettres anonymes, dénonçant tel ou tel prêtre qui n’avait pas l’heur de plaire à certains.

      • Deux regrets.
        Votre point de vue n’évoque pas plus que celui de René ce qu’a exprimé Jean de Savigny en quittant ses fonctions, en particulièr les points 8 finances, 9 usage de l’église et du presbytère par rapport à l’idée de « sacré » et 10 limites à la mission.
        Et puis, vous êtes le seul des trois curés concernés à vous exprimer, et merci pour cela même si j’ai trouvé par ailleurs qu’une réponse que vous auriez faites à une question d’auditeur relevait de la pirouette cléricale. Voir dans « Habitués à parler dans la société et à se taire dans l’Eglise » l’essentiel des échange du 20/02/2021 entre JP Gosset (9h26 et 18h07), Michel de Guibert (12h47 et 21h30) et Anne Mardon (13h01), auxquels ont également participé Maris-Christine et Robert Van Reeth.

  • Merci à tous les intervenants, et à René bien sûr. Il est évident que c’est en échangeant que nous nous invitons à réflexion.
    Pour qui peut être intéressé, je témoigne (sans aucune prétention) d’un « truc » (!) que, étant « christien » je pratique depuis longtemps : Quand je me pose question, alors je m’adresse à Jésus que je pense connaître « un peu », ne serait-ce que par l’Évangile : Je lui dis : « Et toi Jésus, qu’en penses-tu ? »
    Très souvent « des » réponses me sont « soufflées ». C’est vrai que ça ne fait pas tout, qu’il me reste souvent un choix perso à faire … et puis ensuite le mettre en application ! … ne serait-ce qu’en en témoignant en citant JÉSUS.
    Je suis stoppé, je pense pouvoir ajouter 3 ou 4 lignes.

  • Pour ne pas laisser le témoignage de Daniel Duigou sans réponse.
    Son prédécesseur n’est pas parti « en morceaux », il a été le pasteur du Centre pastoral pendant 10 ans, toujours très présent, car il avait bien saisi que cette communauté était un lieu d’accueil de beaucoup de « blessés de l’Eglise », souvent avec des comptes à régler.
    Avec Daniel Duigou il s’est passé de très belles choses, notamment la nuit sacrée. La preuve, son livre « Lettre d’un curé au pape » paru en 2018, où il dit toutes les richesses que porte la communauté. De la célébration, il écrit : « Quelle merveille. Pour la communauté. Et pour moi. » Mais il était souvent absent, et les contentieux accumulés ont abouti à cette prise de pouvoir violente qu’il évoque… ignorée de beaucoup des membres de cette communauté.
    Daniel Duigou étant devenu administrateur, deux vicaires ont été nommés pour un an. L’un d’eux a commencé à remettre les choses en ordre, et était prêt à tenter l’aventure, mais n’a pas été retenu par l’archevêque.
    Alexandre Denis arrivait d’un autre univers. Porteur d’une liturgie et ecclésiologie assez classique, c’était pour lui un énorme challenge. Certainement une analyse approfondie est à mener sur les causes de cet échec, de ces échecs. Elles sont complexes.
    Et une question : les séminaires forment-ils des prêtres pour des communautés d’aventure ?

    • Ne peux tu pas pas entendre, Anne, ce que j’écris ? Et m’accorder un certain « crédit » lorsque je dis « en morceaux », au point que l’on est venu me chercher dans mon désert marocain pour prendre la suite, aucun prêtre de Paris voulant prendre la relève ? Es tu sûr, Anne, d’avoir tout compris de ce qu’a été la position de mon « prédécesseur » et de ce qu’il vivait ? Es tu sûr de savoir ce qui se vivait dans l’équipe pastorale lorsque je suis arrivé entre cette équipe et mon prédécesseur ? Es tu sûr ? Pour moi, c’était déjà « l’enfer ».

      Décidément, je remarque à nouveau dans ton commentaire comme dans les autres commentaires venant de St Merry, l’impossibilité radicale d’accepter de s’interroger sur la violence quotidienne qui s’est exercée entre le « curé » et la communauté, violence que pointe justement l’évêque !!! C’est toujours la faute du prêtre…..J’appelle ça « le point aveugle »…… Quelle résistance à tout questionnement !!! Et cette aveuglement est déjà une source de violences….Comme je te l’avais dit, St Merry a vécu dans un imaginaire que je qualifierais de narcissique et de toute-puissance et qui rendait impossible tout dialogue : la réalité s’impose tout ou tard. Plus c’est tard et plus c’est douloureux …

      On parle toujours du départ du prêtre, mais parle-t-on aussi de tous ces laïcs partis sur la pointe des pieds en raison de l’intolérance dont ils disaient être témoins ? Ces braves gens passent à la trappe du refoulement…….

      Je termine ici mes réactions sur ce Blog qui permet un partage d’opinions.
      Je n’en dirai pas plus puisque, je répète, le dialogue à St Merry est devenu, selon moi, impossible.
      En partant, j’avais bien dit qu’en me jetant dehors, sans dialogue, après une Voix au Chapitre transformée en procès digne du MA où tu étais présente, la communauté se tirait une balle dans le pieds.
      Je garderai dorénavant le silence.
      Tout à une fin.

      • Je dissipe une équivoque qui me met mal à l’aise. La « Anne » à qui vous vous adressez, Daniel Duigou, n’est pas moi. Je n’ai jamais mis les pieds a St Merry.
        Courage à tous, sincèrement, pour ce difficile dialogue.

      • « Un chrétien d’ouverture » puis AB: » bizarres ces anonymats.
        Comme l’équipe pastorale est élue tous les deux ans, cela devrait éviter de tomber dans l’entre-soi d’une génération « 68 » et donc la routine, à condition de limiter le nombre de mandats et qu’il y ait des « jeunes » derrière.
        Je comprend votre silence, particulièrement après avoir lu votre « histoire », en particulier l’interview publiée en mai 2018 (https://magazine-appel.be/Rencontre-avec-Daniel-Duigou) pour les « 50 ans de mai 68 » sans doute un peu. J’étais alors en école d’ingénieur à deux pas du boul’Mich grandit en proche banlieue dans une famille « compliquée » à laquelle des « hasard » m’ont permis d’échapper tout en lui restant attaché; voilà qui rapproche. Et d’autant qu’il y eut ce temps passé en 2005 à Igrhem au dessus de Ouarzazate et d’Agouim avec trois franciscaines « retraités » fort actives nées dans les années 30: une sage-femme qui a vécu l’essentiel de sa vie avec les tribus nomades, une enseignante pour les enfants, une prof de fac de biologie.

  • Cher Père Duigou
    Je ne ne souhaitais nullement vous .offenser, vous que
    RIPOSTE traite d’hédérodoxe.
    Et je comprends pourquoi vous avez dû …« choisir »,
    Je regrette la catastrophe de la CPHB, qui parut
    un temps ouvrir une petite porte dans le donjon de
    l’ Église.

  • Les deux commentaires de D. Duigou sur Saint-Merry sont en flagrante contradiction avec ce qu’il écrivait dans sa « Lettre ouverte d’un curé de Paris ». Le problème avec les réécritures personnelles de l’histoire, c’est leur degré de véracité et le contexte qui préside à leur rédaction. Mais lorsqu’elles deviennent des règlements de compte, on peut douter de leur justesse.

    • Ce n’est pas d’hier qu’on peut opposer l’idéal décrit dans un livre et la réalité vécue sur le terrain… J’entends et reçois votre commentaire. Mais il reste insuffisant à expliquer pourquoi d’autres prêtres ont eu également des difficultés. Et, de vous à moi, il contredit ce qu’écrit Pietro Pisarra et ce qui m’a été dit par tel ou tel dans des conversations privées. Je pense que la vérité est peut-être plus nuancée ce qui n’empêche pas des ressentis différents pour les uns et les autres…

      • Merci René d’avoir fait apparaitre le mot de RESSENTI… qui parfois pèse lourd. Il est à respecter, à comprendre.. par ceux qui ont à prendre des décisions en étudiant aussi des FAITS qui ont conduit à de tels RESSENTI qui ne sont peut-être pas les mêmes par chacun des curés…
        Il arrive souvent que des RESSENTIS PROVOQUENT à reprendre la route avec de nouvelles procédures, de nouveaux outils, sans forcément lâcher les perspectives.
        C’est ce qu’il faut souhaiter.
        Merci d’avoir mis la référence du texte de « la lettre d’un curé de Paris ».
        ça aide à comprendre le projet (40 ans déjà ; c’est pas mal, c’est même étonnant…. ça demande à continuer sans doute en réajustant pour avancer.

  • Dans le livre de D. Duigou, et concernant Saint-Merry, il ne s’agissait nullement d’idéal mais de description analytique du vécu de la communauté. Je ne vois pas, ensuite, en quoi mon observation contredit celle de Pietro Pisarra. Quant à l’argument des « il m’a été dit », avouez qu’il est faible. Nous pouvons tous en sortir paresseusement de notre poches des fragments de conversations privées.
    Enfin, je pourrais vous citer le nom de nombreux prêtres qui furent et SONT heureux à Saint-Merry même dans l’équipe pastorale.

  • Vu de l’extérieur, en tout cas, et sans pouvoir ni vouloir prendre partie, ces règlements de compte et accusations reciproques, ces querelles d’ego, ces incapacités à écouter le « ressenti » des autres, font mal et montrent que nul n’est à l’abri du sectarisme et de l’appropriation d’une « mission « , ni clercs ni laïcs.

  • Daniel, comment pouvez-vous tenir un tel discours sur ce blog après avoir écrit le récit de votre expérience à St Merry en des termes aussi dithyrambiques dans votre excellent livre Lettre ouverte d’un curé au pape François ? Que croire ? Où est l’imposture ? J’espère que vos récentes positions ne sont que la traduction d’un autoritarisme contrarié.

  • A lire bon nombre de ces commentaires de chrétiens « d’ouverture » ou prétendus tels, on se dit que l’on a affaire à un milieu très fermé qui cultive l’entre-soi quand ce n’est pas les règlements de compte…

  • « Les hommes ne s’attaquent qu’aux problèmes qu’ils peuvent résoudre ». Cette sentence est de Karl Marx mais elle aurait pu être du président Queuille. Toujours est-il que l’ archevêque de Paris en donne une belle illustration. Faute d’être audibles par le peuple chrétien, les évêques exercent le peu d’autorité qui leur reste sur ce qui dépend encore d’eux, quitte à éloigner un peu plus le peuple chrétien.

    • « JE suis une bande de jeunes à moi tout seul » chantait il y quelques années un chanteur célèbre et à lire certains j’ai l’impression qu »ils ont la terrible envie de chanter « je suis le peuple chrétien, à moi tout seul »

      • … sauf qu’en l’occurrence la moyenne d’âge en question est plutôt élevée (bon, je ne dis rien, c’est aussi la mienne) !

    • A Bruno .
      Il y a sans doute un réel problème a Saint Merry .Mais independamment du fond du dossier, la décision de l’archevêque de Paris témoigne surtout du très faible niveau de compétence des évêques en matière de gouvernement des hommes. Dans ce domaine aussi, le magistère de l’eglise en est resté à la mentalité médiévale. Pas étonnant qu’il soit incapable de résoudre un conflit de manière responsable et respectueuse des différents protagonistes .

    • à Cabantous : Certes, je ne prétends pas détenir la vérité, mais se vouloir le peuple chrétien à soi tout seul est bien étrange.
      Je ne connaissais pas beaucoup le centre pastoral St Merry dont j’avais entendu parler en bien par un couple ami rencontré à Sylvanès qui le fréquentait, mais depuis que je lis ces commentaires sous l’article de René, je me dis que ce microcosme CPHB est un sac de nœuds qui ne fait vraiment pas envie…
      Ma paroisse banlieusarde et ma chorale liturgique ont leurs défauts, mais elle me paraissent infiniment plus variées et plus ouvertes.
      Je n’ai pas choisi les chrétiens que j’y retrouve, ils me sont donnés, et c’est bien ainsi.

      • A Michel,
        Tout dépend de ce qu’on entend par ouverture. Dans la paroisse (parisienne) que j’ai fréquentée quelques années, j’ai d’abord cru avoir trouvé un esprit ouvert. On se disait bonjour, on se demandait des nouvelles, on partageait parfois un repas. Plus le temps passait, plus je me sentais en déphasage. Les échanges n’en étaient pas vraiment. Il y avait un même courant politique, affiché, revendiqué. Une même position sur les questions sociétales, très tendue, presque agressive, avec préparation de manifestations, pétitions. Un même discours par rapport aux musulmans, et sur tous ces sujets qui ont beaucoup fait parler ces dernières années. Tout était cohérent pour tout le monde, sauf pour moi apparemment, qui étais sans cesse heurtée en profondeur.
        J’ai assez vite compris qu’il était inutile de discuter, ça tendait énormément les rapports, pour se révéler finalement inutile.
        Cela m’a beaucoup interrogée. Je le dis sans rancoeur aucune. J’ai fini par me dire que je n’étais pas à ma place, je me sentais trop dissociée intérieurement. J’ai renoncé, concluant que, puisque je n’étais pas en accord sur la plupart de ces questions et que les catholiques l’étaient, je n’étais pas catholique. J’ai essayé d’autres paroisses : même chose, mais j’ai compris beaucoup plus vite. Ça ne m’a pas empêchée de garder des liens avec 2 ou 3 personnes de la paroisse, mais il est toujours impossible d’échanger sur les sujets évoqués plus haut, qui les occupent très souvent et sur lesquels elles parlent d’une seule voix. Je ne me sens pas « de la famille ».
        J’espère ne blesser personne avec mes propos, c’est un simple témoignage.
        Il y a certainement de gros problèmes à Saint Merry, je n’avais pas spécialement envie de fréquenter le centre pastoral, mais je suppose qu’il était le signe d’une ouverture, non pas en lui-même, mais au sein du paysage catholique, parisien en tout cas, qui est tout sauf hétérogène. Les personnes qui le fréquentaient n’avaient sans doute pas pu trouver leur place ailleurs, en raison de leur positions très, de plus en plus avec les années, minoritaires.
        Je pense que les évêques auraient tout intérêt à réfléchir à cet état de faits, qui jette peu à peu de nombreux pratiquants dehors; en tout cas je le suppose puisqu’on ne les rencontre plus à l’église.

        • A Anne Mardon

          Tout dépend en effet de ce que l’on entend par ouverture…
          Dans les paroisses parisiennes que j’ai fréquentées (c’était de 1986 à 1995), à Sainte Geneviève des Grandes Carrières, dans le 18ème, et ) la messe du dimanche soir à Saint Germain l’Auxerrois avec une communauté franco-philippine, je n’ai pas vraiment vu ce que vous avez vu ailleurs !
          Les questions sociétales sont importantes, on peut ne pas être fan des manifestations ou pétitions sans pour autant être pro-IVG comme je l’ai entendu naguère à Saint Bernard de Montparnasse ou comme le revendiquait Daniel Duigou…
          Le dialogue avec les musulmans, je le vois mis en œuvre avec beaucoup de délicatesse dans ma paroisse banlieusarde (qui n’est pourtant pas une banlieue islamo-gauchiste !), une délégation musulmane étant venue souhaiter un joyeux Noël à la communauté catholique.
          A Saint Merry, je ne sais pas quelle ouverture il y avait, sans doute comme vous le dites à des personnes qui ne trouvaient pas leur place dans l’Eglise, s’agissait-il pour autant d’ouverture à d’autres sensibilités, j’en doute un peu…

      • Michel, CPHB ?pourrez-vous traduire si possible
        Par ailleurs lorsque je vois que cet uiltra-conservateur de Daniel Duigou ,comme chacun sait bien sûr, a renoncé à être curé de St Merry je me disqu’il doit y avoir un problème sérieux en son sein et que le cléricalisme sans clerc n’a rien d’une vue de l’esprit

        • Centre Pastoral les Halles-Beaubourg (CPHB), première appellation, devenu ultérieurement Centre Pastoral Saint-Merry (CPSM) !
          Pour le reste Dominique, lisez les commentaires déjà publiés et vous aurez une réponse !

  • Plus çà va, plus j’ai l’impression que ceux qui se proclament »chrétiens ouverts » sont essentiellement ouverts à ceux qui partagent les mêmes opinions qu’eux-mêmes, mais il est vrai qu’il est beaucoup plus confortable de se déclarer « ouverts » que « conservateurs » c’est l’évidence même
    Au bout du compte quelle différence y a -t-il entre le comportement des uns et des autres? pas grand chose me semble-t-il et si on essaie de naviguer entre les uns et les autres on se retrouve rejetés et par les uns et par les autres

    • Ce n’est pas faux, Dominique, tout le monde voit le mal ailleurs, chez les autres, et l’ouverture quand l’on caresse dans le sens du poil… c’est pourquoi les remarques un peu poil à gratter sont souvent les bienvenues !

    • Ah bon, vous essayez de naviguer entre deux eaux. Perso je n »avais pas remarqué. Je vous aurais classé, à partir des 6 types principaux distingués par Yann Raison le Cleuzio en 2017 *, « observant » (7% des ktos engagés) ou à la rigueur « inspiré » (4% des ktos engagés) quand moi, je me situe parmi les « émancipés » sauf sur les migrants (4% des ktos engagés) après avoir été longtemps « conciliaire ». Nota: ces catégories sont à plusieurs titres réductrices.
      Que vous ne vous retrouviez dans aucune de vos deux catégorie -ouverts ou conservateurs- c’est sans doute parce que le blanc ou noir, bien ou mal, sont inaptes à décrire cela.
      * https://www.la-croix.com/Religion/France/Les-profils-catholiques-engages-2017-01-11-1200816415

      •  » « émancipé »,ayant dépassé le stade de76 ans je n’estime bien loin de l’émancipation ce qui ne m’empêche pas pour autant de considérer que l’église-hiérarchie a toujours et encore quelque chose à me dire car je me refuse de considérer que je me suffis à moi -même.
        « je suis grand, moi na! » en tapant du pied çà ne m’intéresse pas du tout.

  • Si vous arrêtiez de parler d’une réalité que vous ne connaissez pas, dont apparemment vous n’avez aucune idée… que ce qu’en dit l’archevêque… Il aurait fallu aller à la dernière messe hier, vous auriez un peu mieux compris. Dommage pour vous.

    • On peut s’intéresser au sujet… sans forcément habiter Paris. Habitant à plus de 500 kilomètres il n’était pas facile d’assiter à la dernière messe. J’espère qu’on en aura des échos..

  • Il semble qu’on revienne, à l’occasion du couperet tombé sur le centre pastoral Saint-Merry, à l’esprit des débats sur les associations cultuelles qui ont accompagné la loi de 1905, avant et après son adoption, tant au plan politique, entre une droite antidreyfusarde et absolutiste et des partis démocrates, qu’au plan de l’institution catholique française, entre l’épiscopat conservateur « concile de Trente » et l’épiscopat libéral. Là-dessus arrive en 1903 « l’intransigeant » Pie X après le « libéral » Léon XIII et aujourd’hui, en France les ténors De Moulin-Beaufort et Aupetit qui viennent de se déclarer inquiets du projet de loi sur le séparatisme en l’estimant répressif. Complexe de persécution et besoin de boucs émissaires !

    • Voilà qui est un peu rapide ! Les deux évêques cités ne sont pas les seuls à avoir dénoncé les dérives possibles de cette loi qui s’autorise à s’immiscer dans la vie interne des Eglises comme des religions non-chrétiennes. J’ai lu des mises en garde sous la signature d’intellectuels aussi divers que Jean Baubérot, Régis Debray, Olivier Mongin, Jean-Louis Schlegel, Jacob Rogozinski, Edgar Morin et quelques autres… On n’écrit pas forcément des conneries du seul fait qu’on porte la mitre !

      Tout cela me fait penser à cette phrase d’Alexis de Tocqueville : « Nous avons vu des hommes qui croyaient racheter leur servilité envers les moindres agents du pouvoir politique par leur insolence envers Dieu et qui, tandis qu’ils abandonnaient tout ce qu’il y avait de plus libre, de plus noble, de plus fier dans les doctrines de la Révolution, se flattaient encore de rester fidèles à son esprit en restant indévots. » Nous n’en sommes pas loin !

      • Un peu rapide, certes, il n’en demeure pas moins que la question des associations cultuelles (cooptation comme pour les conseils de secteur) devrait à tout le moins se poser et que l’attitude de l’épiscopat donne la fâcheuse impression que l’institution est sur la défensive, suspicieuse et sourcilleuse.

        • Allez Monsieur Gosset ,c’est bien volontiers que je vous attribue la médaille d’or du bishop bashing

          • Dominique, s’il n’y avait que moi, ce serait sans importance. Le trombinoscope Golias attribue 4/20 à Aupetit et à 12 autres dont Aillet, Rey, et 6/20 à de Moulin-Beaufort et à 14 autres). Il est vrai que Golias n’est pas obligé de noter comme les profs pour le bac, La note moyenne 85 évêques est de 8,8/20.

          • Il y a encore deux ans, j’aurais réagit comme vous. Mais le prêtre qui m’a parlé du trombinoscope ne m’a pas trompé (les notes sont assorties de justifications sérieuses. Le billet de René de mai dernier pourrait peut-être modifier ce qui semble de votre part un a priori.

  • Dernière nouvelle: sur ordre d’Aupetit, le site du Centre Pastoral a été supprimé. L’instauration d’un nouveau site est en cours.
    Comment appelle-t-on ces méthodes de gangster et cet acharnement destructeur qui n’a rien de thérapeutique ?

  • nouveau site du Centre Pastoral: saintmerry-hors-les-murs.com
    Pour signaler aussi à Aupetit que nous sommes ni en Corée du Nord ni en Chine. Dommage pour lui.

  • Bonjour Anne,
    N’était pas dans l’équipe dirigeante qui s’est élargie et nommée désormais Comité de pilotage, voici ce que je peux vous dire:
    Pour l’instant cela semble flou et la position du diocèse par l’intermédiaire du vicaire général, Sinéty, mal établie, me semble-t-il. Ce qui était en cours pour les sacrements (une dizaine de baptêmes, adultes, enfants par exemple) sera poursuivi jusqu’à son terme. Ce qui n’est pas sans contradiction puisque les parents s’étaient adressés au Centre pastoral et non à la paroisse qui sera désormais seule habilitée par l’intermédiaire du prêtre habitué à célébrer ce sacrement. On marche sur la mitre une nouvelle fois!
    Je pense que nous en saurons davantage dans les jours, les semaines qui viennent avec des indications plus précises sur le site car il y a beaucoup d’autres groupes qui sont concernés (David et Jonathan, Solidarités contre le Chômage, Chrétiens Immigrés, Droit au logement, Accueil musical, Expos, et j’en oublie)
    Bien à vous.

  • A entendre les réactions des uns et des autres, il apparaît que la fermeture de ce centre n’était pas une mauvaise chose. Ils semblaient claquemurés dans une certitude d’avoir raison contre l’autorité du prêtre et plutôt vieillis. Ils étaient des « chrétiens dits d’ouverture », mais fermés dans leur fonctionnement. Ce qui semble mauvais dans ce genre de communauté, c’est qu’on se dit d’ouverture mais on est par ailleurs très fermé dans les échanges. C’est comme le Parti communiste. Il se dit d’ouverture: paix, fraternité, égalité sont au programme, mais, dans les faits, c’est le Règne des purges, des coups de force, des assassinats, des rejets constants et des bannissements en tous genres, en accusations de ceux qui ne pensent pas dans le droit fil du Parti.

    Ce qui est mauvais, chez ces chrétiens prétendument d’ouverture, c’est qu’ils deviennent idéologues d’une ouverture défendue de telle sorte qu’elle devienne une fermeture et une forteresse inexpugnable soumise à l’agitprop Le P.Duigou peut être pris au sérieux. Il est sorti de ce guêpier dégoûté.

    Il faudrait redéfinir ce qu’ils appellent ouverture, et qui devient fermeture et idéologie d’ouverure fermée et même clôturée. Il falllait fermer ce Centre trop fermé.

    • S’agit-il d’accusations contre accusations ? En tous cas c’est ainsi que je le perçois. On n’avancera pas avec ce genre de procédés.
      Si les curés ont démissionné les uns après les autres, n’y en a-t-il aucun autre qui peut prendre le relais ? ou refuse-t-on d’en autoriser un autre ?
      En de nombreux lieux en France, il y a de nombreuses églises où il ne se passe plus rien. Des chréteins peuvent-ils s’y retrouver avec ou sans prêtre ? Faut-il attendre qu’il n’y ait plus de prêtres ? encore quelques années et nous y serons.

    • Je ne sais ce qu’il en est de Saint Merry, hormis par ce blog et par plusieurs amis qui fréquentaient ou ont fréquenté le centre et en ont tous retiré quelque chose, concernant la fraternité. Il est donc toujours difficile et risqué de parler de ce qu’on ne connait pas.

      Cependant, je trouve dramatique qu’on en soit arrivé à parler de « christianisme d' »ouverture » , alors que le christianisme ne devrait être qu’ouverture. Du moins c’est ce qu’a été le Christ, lui qui n’a pas eu l’intention de fonder une religion. C’est peut-être là que le bât blesse : toute religion a tendance à se fermer sur elle-même et la nôtre ne fait pas exception, oubliant ainsi que l’autre, quel qu’il soit, son pays, sa couleur, sa religion, son sexe, son orientation sexuelle, ses convictions et j’en oublie, doit être vu comme mon égal en tous points et non par l’angle de la charité, qui surplombe, ou comme quelqu’un à convertir à ma religion, mes opinions etc…

      Du moment que l’autre se situe lui aussi, autant qu’il est possible, dans le respect, ce qui est déjà un essai d’amour. Je dis « essai » car c’est un bien grand mot, que nous avons beaucoup à la bouche, moi la première, et dont nous ignorons comment le pratiquer, moi la première.

      A l’évidence les cathos de Saint Merry ne se sentaient pas chez eux ailleurs. Ils n’étaient pourtant pas hérétiques. A écouter tout le monde, ils n’étaient plus à l’aise dans une Eglise où tout ce dont nous discutons depuis des jours (sacralisation du prêtre, fixité du Magistère, vision par le haut ou d’en haut, plaquage de la doctrine…) ne fonctionnait plus pour eux. Peut-être s’y sont-ils mal pris, mais tout ce qu’ils tentaient de dire mérite toujours d’être écouté. Cette fermeture du centre reste un mauvais signe.

    • C’est bien vu, Ephrem Yon, c’est aussi mon sentiment en lisant les commentaires acerbes.
      Le soi-disant « esprit d’ouverture » qui s’adresse à ceux qui pensent comme soi est la plus grande des fermetures, on se dit « ouvert » et on cultive l’entre-soi…
      J’ajoute qu’il y a un cléricalisme des laïcs qui est souvent bien pire que celui des clercs !

      • Michel, pardonnez-moi mais je trouve que là, vous enfilez les lieux communs. Je veux rester ici bon chrétien et éviterai d’évoquer d’autres paroisses parisiennes, tenues par d’autres communautés dont l’esprit d’ouverture, si vous n’en êtes pas membre, ne me semble pas garanti sur facture.

        • René, je ne prétends pas à l’originalité et je ne vous conteste pas qu’il y a d’autres lieux tout aussi fermés, du moins ne se proclament-ils pas d’ouverture !

          • René, et Michel il me semble que cela fait un bon moment que je ne cesse de dire que les « C hrétiens d’ouverture » comme ils se proclament sont au bout du compte aussi fermés aux autres que les cathos les plus fermés. Les uns comme les autres sont parfaitement satisfaits d’eux-mêmes et n’ont besoin de personnes

          • Personne ne doute que vous disez cela depuis longtemps puisque c’est chez vous de l’ordre de l’obsession. Cela ne rend pas la chose plus v&éridique pour autant. Oui, il est des chrétiens d’ouveryure qui se ferment sur leur ouverture comme d’autres se referment sur leur univers paroissial, bien danss l’entre nous. Il suffit d’écouter les Conférences de Carême 2021 du diocèse de Paris… Plus « entre nous » tu meurs !

            Le problème est qu’on met dans ce vocables, souvent pour le dénigrer, tout et rien ! Pour moi, ces « chrétiens d’ouverture » sont les successeurs de ceux qu’on a appelé jadis les « cathos de gauche » parce qu’ils pensaient qu’un engagement politique à gaiche était dans la logique de ce qu’ils comprenaient de l’Evangile. Contrairement à ce qu’on veut bien dire, le relais a été passé aux jeunes générations. Simplement ils font le lien avec l’écologie plus qu’avec les partis de gauche. Et ils ont cet autre particularisme que, contrairement à leurs aînés « cathos de gauche » historiques, ils ne veulent pas porter simultanément le débat sur une réforme des structrures de l’Eglise. Parce qu’ils s’en fichent royalement.

            Pour moi, la parfaite expression d’un christianisme d’ouverture aujourd’hui est ce que je lis dans l’entretien du théologien Tomas Halik à la Croix l’Hebdo. J’en cite ici quelques extraits qui donnent bien la tonalité :

            « Or en ces temps où le coronavirus sévit, je ne peux m’empêcher de m’inquiéter d’une autre pandémie, celle du fondamentalisme et du sectarisme.«Le dialogue œcuménique au sein de l’Église catholique» est-il même possible ? Je trouve le dialogue interreligieux, et surtout le dialogue avec des personnes cultivées et sérieuses en dehors de l’Église, tellement plus facile que toute discussion avec les gens qui combinent la religion avec des démarches populistes et nationalistes. Pendant un demi-siècle, j’ai vécu un grand rêve : réunir tous ceux qui croient en Christ. Aujourd’hui, pour moi, ce rêve s’achève en fumée. Il y a des différences que je considère comme insurmontables, et ces différences ne sont pas entre les Églises mais plutôt à travers elles.
            N’est-il pas temps d’abandonner les poursuites de l’œcuménisme de « tous les chrétiens » et de se concentrer plutôt sur l’approfondissement d’un œcuménisme fécond (partage, synergie et enrichissement mutuel) entre personnes avisées, aussi bien croyantes que non croyantes ?

            Nous pourrions peut-être encore éviter un schisme en instituant une sorte de « Concile Apostolique de Jérusalem », dont il est question dans les Actes des Apôtres, et en répartissant les tâches : les uns s’occuperaient des besoins des croyants qui aspirent aux certitudes du passé, tandis que les autres seraient à l’écoute des appels de Dieu dans les « signes des temps » à venir. Je me demande souvent si nous ne nous trouvons pas aujourd’hui dans une situation similaire à celle de l’apôtre Paul, qui a laissé Jacques, Pierre et les autres vénérables apôtres poursuivre leur ministère parmi les Juifs chrétiens, et a conduit la jeune et courageuse chrétienté de l’espace limité du judaïsme à l’oikoumene d’alors, dans un contexte culturel complètement différent. La mission de Paul a donné naissance au phénomène que nous appelons aujourd’hui le christianisme ; un phénomène qui annonce très probablement une sorte de détermination similaire pour franchir les frontières actuelles. »

            https://www.la-croix.com/Debats/revolution-misericorde-nouvel-oecumenisme-2020-12-03-1201128038?fbclid=IwAR3-ZqkZoA9XCsUdebskZroA9WAF27n-9pVJKXOXK5kaoQCSumc3Hx6a56g

          • Et si au lieu de se braquer sur le terme de « ouverture », sans préciser A QUI on esssaye de s’ouvrir, on évoquait celui de DIVERSITÉS des pratiques chrétiennes; chaque communauté cherchant à préciser ce qu’elle esssaye de mettre en oeuvre pour telle ou telle réalité sociale, essayant de respecter d’autres communautés. Ne serait ce pas cela être CATHOLIQUE au sens d’UNIVERSEL ;;; pas toujours facile bien sûr.. mais ce pourrait être un chemin pour éviter l’EXCLUSION des uns par les autres et le CLERICALISME des prêtes et des laïcs ? ou des commuinautés ?

          • Je pense que tous les catholiques pratiquants (ou non) se disent « ouverts ». Aucun ne m’a jamais dit « je suis fermé » ou « ici, nous sommes fermés ». « Chrétiens d’ouverture » est donc une expression peu heureuse. Probablement pense-t-on que le miliueu auquel on est confronté est « ouvert » lorsqu’on s’y sent bien et qu’on est en accrd avec lui, et « fermé » quand on ne voit pas les choses de la même façon. D’où une grande incompréhension et du rejet.
            Peut-être d’ailleurs les fameux chrétiens d’ouverture se crispent-ils parce qu’ils sont de fait minoritaires. C’est un réflexe de survie. Mais franchement, ils restent assez discrets, ce ne sont pas ceux qu’on entend le plus.

          • J’ai apporté un premier élément de réponse à Dominique concernant les « chrétiens d’ouverture » J’ajouterai volontiers à mon propos une autre dimension. Celle de « l’ouverture » aux évolutions pastorales, rendues nécessaires par la réalité qui est celle de notre société. J’ai raconté, dans mon livre Catholique en liberté (p.113-114) comment je m’étais fait « crosser » en 1999, pour avoir dans un éditorial de Pèlerin, demandé sur la question des divorcés remariés… ce qui a été reconnu comme légitime quinze ans plus tard par le synode sur la famille. Et dont d’autres catholiques (dont on me dit qu’ils seraient dans des paroisses tout aussi ouvertes) ne veulent même pas entendre parler…

            Il y a moins d’une heure, ce lundi 15 mars, j’ai lu, sur Facebook le post suivant : « Une note signée du Préfet de la congrégation pour la Doctrine de la Foi, et approuvée par le pape, réaffirme que « La communauté chrétienne et les Pasteurs sont appelés à accueillir avec respect et délicatesse les personnes à tendance homosexuelle » mais que « l’Église ne dispose pas, ni ne peut disposer, du pouvoir de bénir les unions de personnes de même sexe » Naïvement, j’ai formulé, en commentaire, une question qui se voulait « d’ouverture pastorale » : si on ne peut bénir une union de ce type, peut-on au moins bénir les personnes ? Curieusement ma question a été supprimée, sans doute par des personnes « d’ouverture » !

            Ainsi, on en arrive au paradoxe que l’Eglise préfère des homosexuels solitaires, vivant une forme de vagabondage sexuel, au risque de toutes les contaminations et de problèmes psychologiques et spirituels… mais qu’on pourra « pardonner » autant de fois qu’ils viendront se confesser, plutôt qu’un couple de gays engagés dans une relation d’amour, de fidélité et d’assistance mutuelle (j’en ai autour de moi, et de parfaitement cathos) et qui demandent à Dieu de les aider, au motif que cette union n’est pas dans le plan de Dieu … Il y a longtemps que des théologiens moralistes argumentent sur ces questions, soutenus en cela par des chrétiens « d’ouverture »…(prêtres y compris) en vain !

            Me vient en mémoire une phrase du pape François dans son livre d’entretiens avec Dominique Wolton, concernant certains prêtres : « Ils ont tellement peur de l’Evangile qu’ils se réfugient dans le code de Droit canonique ». Au Vatican aussi et apparemment avec sa bénédiction.

            On m’objectera que c’est là une vision de « l’ouverture » erronée, dévoyée, destructrice de la morale chrétienne. Au moins tente-t-elle de trouver des issues pastorales…

  • Non, non, que René soit d’accord ou pas je ne connais comme groupe chrétien s’accordant « l’ouverture » comme caractéristique fondamentale que les « chrétiens de gauche »
    Par ailleurs je trouve bien généreux de la part de l’Abbé Halik d’accepter que l’on s’occupe encore un peu « des croyants qui aspirent aux certitudes du passé »

  • Je partage votre déception René à la lecture du document publié ce jour par la congrégation de la doctrine de la foi avec l’approbation du Pape François . On est loin du début du pontificat  » Qui suis-je pour juger » Comment avoir deux paroles !!!!! Une de compassion , une de condamnation !!!. Décidément l’ouverture leur est impossible. Certainement que l’archevêque de Paris approuve et avec la fermeture du centre il éloigne les homos

  • Merci René, pour ce commentaire ainsi que pour le beau texte de Tomás Halík. Je dois avouer que je ne comprends rien à tout ça et que c’est, entre autres, ce genre de choses qui m’a poussée à ne plus pratiquer : la fermeture de l’Eglise-institution sur toutes les questions sociétales. Et l’approbation, ou l’absence de réactions, des pratiquants. Je n’arrive pas à tenir les deux bouts : l’idée que je me fais de Dieu et le discours de l’Eglise. Et du coup ce sentiment, très profond, d’être scindée en deux.

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