Les évêques et les affaires : après Santier et Ricard, le cardinal Poupard ?

Les évêques et les affaires : après Santier et Ricard, le cardinal Poupard ?

L’ancien ministre de la culture du pape Jean-Paul II entre à son tour dans l’œil du cyclone. 

(Cet article a été repris le 12 novembre sur le site d’informations internationales il sismografo, que je remercie)

A Lourdes, les évêques de France réunis pour leur Assemblée plénière d’automne ont eu à affronter les retombées de l’affaire Michel Santier, dont Mgr Eric de Moulins de Beaufort a présenté le 7 novembre à la presse une chronologie très précise. Ils ont également pris connaissance de la lettre par laquelle leur ancien président, le cardinal Jean-Pierre Ricard, reconnait des faits répréhensibles à l’égard d’une jeune mineure de 14 ans, à l’époque où il était curé à Marseille. Des aveux sans doute moins spontanés qu’on l’a dit dans un premier temps. La rumeur circulait depuis quelques semaines déjà. Comme celle, bien plus ancienne, qui concerne une autre personnalité de tout premier plan, le cardinal français Paul Poupard, qui devra bien finir par s’expliquer sur des accusations très précises portées contre lui que les dirigeants de la Cef connaissent tout autant. 

Mgr Eric de Moulins-Beaufort a donc choisi, avec sagesse, le lundi 7 novembre, de convoquer la presse pour une déclaration d’une vingtaine de minutes, non prévue au programme initial, concernant la question de la lutte contre les abus sexuels dans l’Eglise avant d’y revenir le lendemain dans son discours de clôture. 

Retour sur la chronologie de l’affaire Mgr Santier

Il s’est longuement expliqué sur la chronologie des faits concernant Mgr Michel Santier. Et a pu répondre à nombre d’interrogations soulevées suite aux révélations de Famille Chrétienne dans son article du 14 octobre. Affirmant : « Je ne crois pas juste de nous accuser d’avoir voulu cacher l’affaire Santier. » Nous savons désormais que seuls, au départ, Mgr Michel Aupetit alors archevêque de Paris et le Nonce Apostolique ont été dans le secret de l’affaire, que Mgr Eric de Moulins Beaufort en a été informé dans un deuxième temps et que l’actuel évêque de Créteil Mgr Dominique Blanchet n’a été « affranchi » qu’au moment de sa prise de fonctions, pour lui permettre de « gérer » au mieux son prédécesseur… Avec un résultat inégal si l’on se souvient de la présence de ce dernier à la messe chrismale d’avril 2022. C’est dans un même esprit de contrôle des faits et gestes publics de Michel Santier  pour éviter qu’il ne multiplie conférences, animation de retraites ou présidence de pèlerinages, que l’ensemble des évêques présents à Lourdes en novembre 2021 ont été informés de l’existence de sanctions canoniques à son encontre, sans que les motifs leurs en aient été pour autant précisés. Cela confirme ce que nous avons déjà écrit et qui continue de scandaliser nombre de catholiques : à l’heure même où à genoux sur le parvis du Rosaire les évêques de France demandaient pardon à Dieu pour les silences passés de l’Eglise ils s’engageaient ou se résignaient à un nouveau silence concernant l’un d’entre eux.

La présentation de ce dossier a été pour lui l’occasion de paroles fortes. « Les évêques ne sont pas faits pour traiter des crimes et des délits. Nous ne sommes ni des magistrats ni des policiers. Et nous n’avons pas à le devenir. Il nous faut être conscients de cette incompétence et recourir résolument à l’aide de tiers compétents. » On ne saurait mieux dire. Et ceci encore : « Un évêque étant un personnage public, des sanctions le concernant devraient toujours être publiques. » Il en est de même pour les prêtres, a-t-il ajouté.

Les aveux, trente-cinq ans après, du cardinal Jean-Pierre Ricard

C’est la communication à la presse du message adressé à ses frères évêques par le cardinal Jean-Pierre Ricard, qui a fait l’effet d’une nouvelle bombe : « Il y a trente-cinq ans alors que j’étais curé, je me suis conduit de façon répréhensible avec une jeune fille de 14 ans. » Dans ce court texte il dit avoir déjà demandé pardon à cette personne et renouveler cette demande. Le choc est à la mesure de la stature du personnage successivement évêque de Grenoble, Montpellier et Bordeaux, élu à deux reprises président de la Conférence des évêques de France (2001-2006)  créé cardinal en 2006 par le pape Benoît XVI, électeur du pape François en 2013, membre de la Congrégation pour la doctrine de la foi qui, précisément, instruit au Vatican ce type d’affaires.

On en sait plus désormais, au travers des déclarations à la Croix de sœur Véronique Margron, présidente de la Corref : « En février 2022, la victime du cardinal Ricard apprend dans la presse que celui-ci est nommé pour gouverner temporairement les Foyers de charité, une communauté secouée en 2020 par des révélations d’abus commis par son cofondateur, le père Georges Finet. Indignée, elle prend contact avec moi et m’explique qu’il ne peut pas décemment exercer cette charge, puisqu’il l’a agressée lorsqu’elle avait elle-même 13 ans… J’ai immédiatement prévenu le président de la CEF. » Le cardinal renonce à sa mission. Tout cela a été réglé en dix jours. On apprend, dans le même entretien, que la victime a écrit au pape à deux reprises « la première fois il y a environ cinq ans, puis, n’ayant aucune réponse, une deuxième fois en mai-juin dernier via le nonce apostolique.» On découvre enfin que, du fait de la minorité de la victime au moment des faits un signalement a été fait auprès du procureur de la République par Mgr Jean-Philippe Nault, évêque de Nice. 

Reste la question délicate de la matérialité des faits. Mgr Ricard aurait reconnu, auprès de l’évêque de Nice, avoir « embrassé » la jeune fille. Dans un communiqué, le parquet de Marseille précise : « Une enquête préliminaire a été engagée du chef d’agression sexuelle aggravée afin de vérifier dans un premier temps la nature exacte des faits dénoncés. » A ce stade, toute spéculation est vaine. Mais il faut souligner, une fois encore, que si trente-cinq a près les faits une « victime présumée » interpelle l’Eglise et indirectement la justice, c’est bien que ce qu’elle a vécu a été pour elle profondément destructeur. 

11 évêques français à ce jour mis en cause.

Lors de la même déclaration du 7 novembre à la presse, le président de la CEF révèle qu’à ce jour l’ensemble des évêques concernés par des signalements seraient au nombre de onze. Une explication un peu floue qui a suscité quelques fausses exégèses, dont la mienne (1) Le décompte est le suivant : trois évêques ont été poursuivis pour non-dénonciation : NNSS Pican (aujourd’hui décédé) Fort et Barbarin qui a été relaxé ; cinq pour faits d’agression sexuelle : NNSS Gaschignard, di Falco, Lafont et désormais Santier et Ricard. « Deux autres qui ne sont plus en fonction font aujourd’hui l’objet d’enquête en France après des signalements fait par un évêque et d’une procédure canonique. Un troisième fait l’objet d’un signalement au procureur auquel aucune réponse n’a été donnée à ce jour et a reçu du Saint-Siège des mesures de restrictions de son ministère ». 

Le Président de la Cef est revenu sur ce dossier de « lutte contre les abus » dans son discours de clôture du lendemain. Pour préciser notamment les mesures votées par les évêques (2) dont la création imminente du Tribunal pénal canonique interdiocésain décidée en son principe voici un an et d’un Conseil de suivi que les archevêques métropolitains sont invités à consulter dès qu’ils seront saisis d’une plainte concernant un évêque. Mais c’est sans doute la publication d’un « Message des évêques de France » et sa teneur qui illustre le mieux la prise de conscience, par l’ensemble du corps épiscopal, de l’ébranlement provoqué par ces scandales successifs sur le corps ecclésial.

« Nous sommes conscients, écrivent-ils, que ces révélations affectent douloureusement les personnes victimes, en particulier celles qui avaient choisi de nous faire confiance. Nous constatons l’ébranlement de nombreux fidèles, de prêtres, de diacres, de personnes consacrées. Ces sentiments sont également les nôtres.(…) Nous le redisons avec force : il n’y a pas, et il ne peut pas y avoir, d’impunité des évêques. » Après avoir rappelé la détermination de l’épiscvopat à mettre en œuvre les décisions prises au lendemain de la publication du rapport de la Ciase, il y a juste un an, dont un premier bilan sera dressé au printemps prochain, le « Message » poursuit : « Une autre question habitait nos cœurs au début de l’Assemblée plénière : y a-t-il, y aura-t-il d’autres affaires de ce genre ? (…) Le communiqué du Cardinal Jean-Pierre Ricard nous a tous bouleversés. Son initiative de révéler lui-même un fait grave de son passé est importante. Nous avons mentionné l’ensemble des situations que nous connaissons. Elles concernent des évêques qui ne sont plus en fonction. Elles ont toutes fait l’objet d’un traitement judiciaire. »

La rumeur persistante autour du cardinal Poupard

Et c’est tout de même là que le bât blesse. Car d’évidence, des « affaires de ce genre » il y en a d’autres. Je ne cesse de le dire sur ce blog – comme d’autres le font ailleurs – depuis des mois et des années. J’écrivais en conclusion de mon billet du 19 octobre : ignorant à ce stade que l’affaire Ricard dont je connaissais l’existence (mais pas le détail), allait sortir : « La Présidence de la Cef, les évêques et le Nonce apostolique savent bien que des noms circulent susceptibles d’être mis en cause demain pour des faits tout aussi condamnables. Peuvent-ils collégialement prendre le risque qu’à la faveur de nouvelles révélations dans la presse, les catholiques de France soient soumis, de mois en mois au spectacle d’un tel effondrement ? L’affaire Santier rend urgente l’opération chirurgicale. Sinon le cancer va gagner. » Dès lors se contenter de s’interroger sur l’existence d’autres affaires est encore une manière de ne pas sortir totalement du déni. Les choses se compliquent lorsque les soupçons pèsent sur une personne qui n’est pas sous la responsabilité directe de la Cef. 

Ces jours derniers est apparu sur les réseaux sociaux un appel aux témoignages de femmes ayant été en contact avec le cardinal Paul Poupard ancien « Ministre de la culture » de Jean-Paul II, aujourd’hui âgé de 92 ans. Il venait officialiser, publiquement, et donc renforcer des rumeurs convergentes le concernant et qui ne datent pas d’hier. Rumeurs dont la présidence de la Cef et certains évêques, comme on va le voir, ont connaissance. Rumeurs qui reposent sur des faits précis. 

Le premier est la plainte déposée à l’encontre du cardinal Poupard le 1er août 2006 pour exhibitionnisme sexuel devant mineurs de moins de 15 ans qui a fait l’objet d’un classement sans suite notifié par le Procureur de la République de Rennes le 26 novembre de la même année. Motif invoqué : « Infraction insuffisamment caractérisée ». Cela n’a pas empêché les plaignants, dix ans plus tard, exactement le 14 octobre 2016, de transmettre le dossier à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, par l’intermédiaire de Mgr Rey évêque de Fréjus-Toulon. Le 10 février 2017 cette instance faisait connaître sa décision de “classer“ à son tour, estimant qu’elle « ne peut établir avec certitude morale l’intention du cardinal ». L’affaire en est donc restée à ce stade, au grand mécontentement des familles concernées. 

Le deuxième fait est une lettre adressée le 23 février 2020, au pape François et revenant sur une rencontre de 2013. On peut lire : « J’avais été reçu par son Em. le cardinal Paul Poupard à son domicile romain. (…) Mon épouse (…) alors ma fiancée, m’accompagnait lors de cet entretien. Nous avons alors été victimes de son comportement déplacé et choquant.» Trois mois après les faits le signataire s’était plaint, auprès de l’intéressé, de « gestes inappropriés et de familiarité déplacées, sans obtenir la moindre réponse. Dans les années suivantes, le couple a eu des échos de faits approchants sur plusieurs décennies et a été marqué de voir le cardinal encore honoré fin 2019 et début 2020 lors de plusieurs événements ecclésiaux, il écrivit donc à Rome en 2020. La nonciature accusa réception. Pas d’autre nouvelle à ce jour et aucune réponse de Rome.

Dans les deux dossiers, la décision d’en appeler à la CDF dans un cas, au pape François dans l’autre, est motivée par le caractère insupportable, pour les plaignants, de voir le cardinal Poupard continuer à présider au nom du pape un certain nombre de manifestations publiques. On sait le cardinal particulièrement « tactile » comme d’autres peuvent avoir des tics de langage… Mais lorsque le ressenti est à ce point accusateur on est en droit de demander à l’intéressé de s’expliquer. 

Est-il encore temps de rétablir la confiance ? 

J’entends bien qu’il n’est pas facile pour les dirigeants de l’Eglise de France de prendre eux-mêmes l’initiative de révéler des faits dont ils ont connaissance. Encore moins lorsqu’il s’agit de personnalités qui ne sont pas sous leur responsabilité hiérarchique directe. Les medias, parfois décriés, servent au moins à cela. Pourtant, la restauration de la confiance, s’il est encore temps, est à ce prix. Et cela vaut pour chacun des diocèses de France où, Dieu merci, certains évêques commencent à comprendre qu’ils ne peuvent plus se contenter de fermer les yeux et de ne donner aucune suite aux témoignages qui s’accumulent contre tel ou tel prêtres au motif de leur dynamisme pastoral et du soutien inconditionnel de certains de leurs paroissiens. S’il faut aider… nous le ferons. Car c’est aussi un signe des temps que les journalistes se voient saisis directement du témoignage de victimes qui estiment ne plus être entendues par leur Eglise ou par des structures internes de bonne volonté mais totalement impuissantes. C’est là, après vérification des faits, notre propre légitimité à parler. Avec, pour certains, le désir de servir à sortir de l’impasse ! 

(1) Le 7 novembre, je mettais en ligne sur ce blog un commentaire erroné que j’ai rapidement retiré. Je m’en suis expliqué sur les réseaux sociaux : « J’ai publié hier un billet de mon blog pour réagir à la conférence de presse donnée dans la journée par Eric de Moulins Beaufort. J’ai interprété les « six évêques que vous connaissez » comme étant des évêques actuellement en responsabilité. Il est plus probable qu’il s’agissait là en réalité d’ affaires passées (…) J’ai donc retiré ce commentaire et reviendrai ultérieurement sur le dossier. Je prie chacun d’accepter mes excuses. »

(2) Les résolutions votées par les évêques ne concernent pas que ce seul dossier comme le montre la lecture du document.

337 comments

  • René,que Dieu nous parle à travers les épreuves que nous traversons, pour moi, c’est absolument évident, mais que nous en tirions la bonne interprétation selon l’avis de la majorité est une autre affaire me semble-t-il.Au moment de la crise de l’arianisme en appliquant ce principe nous aurions dû renoncer à être « trinitaires » car nous étions ultra-minoritaires alors
    Par ailleurs combien de psaumes font le reproche à Dieu de son silenceQuant à l’intervention de lL’Esprit Saint l’histoire de l’Eglise nous apprend que ce dernier depuis toujours a pour habitude d’intervenir auprès de certains qu’il a choisis « je vous ai choisis, je vous ai établis… » et jamais auprès d’un grand nombre et ce même si personne n’a le droit de se considérer comme choisi du fait de son état de minoritaire,ce serait trop simple bien sûr

  • Sophia Gabel,

    Si je puis me permettre, j’ai aussi beaucoup de mal à vous suivre. Que voulez vous au juste et de façon très précise démontrer ? Ce n’est pas clair du tout car vous mélangez beaucoup de choses et semblez procéder par association d’idées.
    Pour l’instant, victimes ou pas, nous parlons des causes des agressions sexuelles et abus spirituels en Église. Ce faisant, la priorité, comme l’a fait la CIASE, est à donner aux témoignages des victimes. Et si on prend au sérieux cette perspective, cela doit faire sortir d’un discours « pieux » qui n’explique objectivement rien du tout et nous fait «  tourner en rond ».
    Nous ne cherchons pas, il me semble, à « aider » ou à «  consoler » les victimes. Quelle ambition démesurée en effet !
    Et, par respect pour ces dernières, il faut donc faire très attention à tous ces propos spirituels qui les blessent encore davantage puisque, comme déjà dit, elles ont été agressees par des représentants de Dieu ou avec des prétextes spirituels ( cf l’affaire Santier). Entre parenthèses, car ce n’est pas le problème comme déjà dit, le fait de manipuler justement avec des prétextes spirituels une personne pour qu’elle se mette d’elle même nue est un acte pervers qui relève du voyeurisme. Avec tout le respect que je dois à ce pasteur protestant, ce ne fut pas le cas du Christ; ne mélangeons pas tout. Nous sortirons ainsi de la confusion dans laquelle les victimes ont déjà été suffisamment enfermées.

  • A Anne ,Sophia , Michel et Julien .

    1) Dans mes posts , je m’intéresse exclusivement à l’aspect structurel et institutionnel du fonctionnement de l’église , parce que c’est cet élément qui détermine et régule le comportement des évêques et des clercs . ( Je ne me permets pas de juger des personnes , ce qui est toujours téméraire et le plus souvent faux vu la complexité du comportement humain ) )
    2) je lis l’ Ecriture – récits pluriels d’une expérience croyante et non reportage sur la vie de jésus , en croyant . Ma grille de lecture préférentielle, car elle est cohérente avec le fait que l’Ecriture est une parole vivante est la grille de lecture psychosymbolique ; ( ce qui n’enlève rien à l’intérêt de l’exégèse herméneutico -critique qui ne peut cependant pas répondre à la question : comment la parole de Dieu peut elle éclairer ma propre histoire ? )

    3) J’ai appris de mon maitre G Steiner que lire un texte n’est pas seulement une démarche de décryptage du sens que l’ auteur a voulu donner à son texte , mais aussi , par l’interprétation , un travail de création . En ce sens dans l’évangile ce qui est le plus important ce n’est pas le récit d’un événement vrai ( en plus il y en a quatre différents ), mais le vrai récit de l’événement c’est à dire celui qui fait sens ici et maintenant . En ce sens l’évangile ne peut être source d’abus , puisque même comme croyant je reste libre à son égard quoique éclairé par les croyants qui m’ont précédé (rôle de la Tradition et de la transmission au sens que G Scholem donne à cette notions )

    4) Les abus dans l’église sont donc des abus de pouvoirs , conséquences obligées de son organisation et de ses institutions .
    Il n’y a pas de contre pouvoirs , ni de pouvoirs séparés dans cette forme médiévale de l’Eglise alors que l’on sait depuis les Lumières que ce sont les seuls antidotes efficaces aux abus de pouvoirs ; Tout pouvoir devient abusif s’il n’est pas limité et contenu par un autre pouvoir de valeur équivalente nous dit Montesquieu .

    5) – La parole des laïcs n’a aucune légitimité dans l’église (cf Lumen gentium ch2 point 9 et 10)
    – La légitimité des clercs n’est pas fondée sur leur compétence , mais sur l’onction qu’ils ont reçu lors de leur ordination .
    – les conseils épiscopaux ,presbytéraux ou paroissiaux ne sont pas des contrepouvoirs puisque le modèle de gouvernance de l’église reste celui du  » le souverain gouverne en son conseil  » qui donne la légitimité de la décision au seul souverain en l’occurrence le pape et ses vassaux ( évêques et prêtres
    )
    A ce titre le rapport de la Ciase n’a pas été reçu au sens que donne à ce mot la tradition de l’église (c’est à dire entendu compris et dont on tire concrètement les conséquences ) puisque en dépit de leurs belles paroles les évêques n’en tiennent pas concrètement compte ( combien des 45 préconisations sont elles mises en oeuvre ?)

    6) Cette gouvernance étant aujourd’hui anachronique et incompréhensible dans nos sociétés modernes et l’église ne désirant pas la changer (en invoquant qu’elle aurait été voulue par le Christ , ce qui est historiquement faux ), le seul moyen qu’elle trouve pour la légitimer quand même est de refuser de considérer les questions de gouvernance de manière autonome, de les poser en tant que telles et de trouver refuge dans un registre spirituel hors sol qui n’est souvent qu’un moralisme plat comme nous le donnent à voir les différentes interventions des évêques suite à leur mensonge et à leur parjure mis en évidence par la révélation des cas de M Santier et du cardinal Ricard .

    La crise que connait aujourd’hui non pas l’Eglise mais son institution est d’abord une crise de sa gouvernance et de ses institutions , de la conception qu’elle a d’elle même . Crise niée parce que les clercs sont névrotiquement attachés à cette institution car elle donne une identité d’emprunt et un statut à ceux qui n’ont pas pu construire leur propre identité personnelle .

    La crédibilité de l’Evangile pour donner sens à une vie humaine est toujours aussi forte . je n’oublie pas qu’elle m’a été transmise en dépit de tout par une église structurée par son institution . ce qui cause ma colère quand cette institution devient un obstacle à la transmission du message du Christ .
    Mais l’eau vive coule toujours à ras de terre en dépit de l’épaisseur de la couche de glace qui la recouvre . Telle est mon espérance qui le fait malgré tout rester catholique pour reprendre l’expression de l’évêque J Doré

    • Guy, je ne vais pas répondre à l’ensemble de votre réquisitoire, juste soulever quelques contradictions, me limitant à deux qui crèvent les yeux :
      1) Vous écrivez en préambule à propos des évêques : « Je ne me permets pas de juger des personnes, ce qui est toujours téméraire et le plus souvent faux vu la complexité du comportement humain »…
      Mais plus loin, emporté par votre hargne, vous évoquez explicitement : « les différentes interventions des évêques suite à leur mensonge et à leur parjure » !
      Si accuser une personne de mensonge n’est pas un jugement de cette personne, je me demande ce que les mots veulent dire !
      2) Vous écrivez « que lire un texte n’est pas seulement une démarche de décryptage du sens que l’ auteur a voulu donner à son texte, mais aussi, par l’interprétation, un travail de création » et vous poursuivez « dans l’évangile ce qui est le plus important ce n’est pas le récit d’un événement vrai, mais le vrai récit de l’événement c’est à dire celui qui fait sens ici et maintenant ».
      Mais plus loin, vous écrivez à propos de l’Eglise qu’elle justifie sa mission « en invoquant qu’elle aurait été voulue par le Christ, ce qui est historiquement faux »… Ah bon, ce n’est plus ici le « vrai récit de l’événement » auquel vous prétendez vous référer au motif que « ce n’est pas la récit d’un événement vrai » !

      • A Michel
        Mauvaise foi de votre part ou difficulté à lire ce qui est écrit ?
        1) Vous n’êtes pas sans savoir qu’un évêque lorsqu’il s’exprime au nom de l’église est d’abord une fonction .Et c’est au discours de la fonction que je m’intéresse .Je ne juge pas des hommes qui dans le cadre de leur fonction disent parfois officiellement l’inverse de ce qu’ils pensent personnellement .Ceux qui ont menti en connaissance de cause a Lourdes en novembre 2021 l’ont fait comme fonctionnaire dévoués à la raison d’église .
        2) Sur le point 2 vous mélangez , au service de votre thèse deux domaines qui n’ont rien à voir .
        Le fait que Jésus n’ait institué aucun clergé ni aucune religion et moins encore une quelconque institution ecclesiale ne relève pas du récit mais de faits, du savoir scientifiquement avéré .
        L’Ecriture qui rapporte une expérience croyante relève elle du récit .
        Aussi mélanger comme vous le faites ce qui relève des fait et ce qui relève du récit est une erreur méthodologique de débutant que vous n’êtes pas et qui ne s’explique que par votre volonté de me contredire par principe .
        Je vous ai connu plus avisé dans votre critique de mes propos🙂

        • A Guy
          Il devient difficile de dialoguer quand vous qualifiez l’autre de « mauvaise foi », même si cela est assorti d’une voie de secours un tant soit peu méprisante (« difficulté à lire ce qui est écrit »)…
          1) Sur le point 1, cela revient à qualifier les évêques de schizophrénie…
          Je vous laisse la responsabilité de votre diagnostic !
          2) Sur le point 2, vous ne retenez des « faits » que ce qui conforte votre thèse, mais l’Ecriture rapporte aussi que Jésus a dit à Simon-Pierre :
          « Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.
          Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle.
          Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »
          (Matthieu 16, 17-19)
          Mais bien sûr vous allez me dire que c’est l’expérience croyante de Matthieu, mais qu’il n’est pas scientifiquement avéré que Jésus ait jamais dit cela…

          • Michel,

            Je me permets de répondre avant Guy à propos de ces 2 points.
            Les évêques, schizophrènes ? Oui, quelle autre explication au fait qu’ils aient couvert des crimes si longtemps, qu’ils aient menti ? Qu’ils soient restés impassibles devant les horrreurs qu’on leur rapportait ? Tout en prêchant, circonstance aggravante, l’amour du prochain et en prétendant guider vers Dieu ?A moins d’être totalement inhumains et, ou stupides, ce qu’on a du mal à penser.
            Pour l’Eglise fondée par le Christ, c’est elle-même qui interprète ainsi less paroles de l’Evangile. Les protestants n’en font pas autant je crois, ils sont pourtant chrétiens. Et si cela signifie, on est bien obligés d’y revenir, qu’elle est déjà sainte (ce n’est pas ce que dit Vatican II), il s’agit d’une drôle de conception de la sainteté. Si elle n’est sainte qu’en devenir, puisque selon la formule consacrée elle est aussi pécheresse, elle a tout de même beaucoup de boulot devant elle, surtout si l’on emploie les vrais mots : elle n’est pas coupable en l’occurence de péchés, mais de crimes divers et variés, répétés, couverts et non réparés. Le reste (Eglise sainte, fondée par le Christ) pour moi n’est qu’interprétation, spéculation thélogique.
            Comme disait récemment un évêque à une victime de grave emprise spirituelle et à qui il avait un bon nombre de promesses jamais tenues, blablas à l’appui : « c’est drôle, vous réagissez comme toutes les autres victimes. Seuls les actes semblent compter ppur vous ». Désarmant. Il aurait pu ajouter : « mais la seule chose que je sais faire, c’est parler ».

          • A Michel
            1) Les faits : le 5 novembre 2021 à Lourdes les évêques se sont solennellement engagés à être transparent sur les cas d’abus et ont promis de ne plus les couvrir . En prononçant ces paroles certains d’entre eux mentaient effrontément sur le cas de M Santier et l’évêque de Créteil a effectivement fait l’inverse de ce qu’il avait promis en invitant M Santier à la messe christmale de 2022 sans avertir les diocésains des raisons éxactes de la démission de l’évêque Santier
            Je prends pour hypothèse que les évêques ne sont pas tous des gens malhonnêtes . Ceci veut donc dire qu’ils ont estimé de leur devoir au nom de la raison d’église de dire une chose et de n’en tenir aucun compte dans leurs actes .
            N’étant pas médecin psychiatre je ne porterai aucun jugement sur la qualification de ce comportement .
            Je constate simplement que les actes ne sont pas en conformité avec les engagement (solennels ) pris .
            Vous peut être pas ,mais en ce qui me concerne , je ne peux plus leur accorder la moindre confiance .

            2 ) Entre les paroles et les faits accomplis par jésus il y a deux médiations :
            – la première est ce que les évangélistes ont interprété de ces faits et de ses paroles au vu de leur expérience de foi en la résurrection ; les évangiles sont écrits par des croyants , pas par des observateurs neutres .
            La deuxième est l’objectif apologétique de leur évangile .Celui de Matthieu dont les chercheurs ne pensent plus qu’il fut le premier des quatre semble en grande partie inspiré par celui de Marc , a été rédigé en grec et semble s’adresser aux chrétiens pratiquant le judaïsme et de culture hellénistique .
            On ne peut pas ne pas tenir compte de ces éléments pour interpréter le texte .
            De plus le mot « ecclésia « peut pas être traduit par Eglise au sens que l’institution catholique romaine donne à ce mot .

            Voilà tous les bémols qu’il convient de mettre à votre lecture très littérale du texte évangélique pour qu’il puisse devenir le récit vrai susceptible d’engager notre foi .
            PS : Vous remarquerez que par courtoisie je n’ai pas écrit lecture primaire concernant votre interprétation . ( désolé je n’ai pas mis l’émoticone indiquant qu’il s’agit là d’humour de ma part )

          • L’engagement pris à Lourdes concernait la pédo-criminalité et non les autres abus, sexuels ou spirituels…
            Il y a encore du boulot certes, mais évitez de parler de mensonge.

            Le Matthieu que nous connaissons a été écrit en grec certes, mais Carmignac y trouvait en tentant des rétroversions du texte grec des hébraïsmes ou des araméismes qui laissent penser que la version grecque avait été précédée d’une version en hébreu ou en araméen.
            ἐκκλησία en grec signifie convocation du peuple, de l’assemblée… c’est bien de cela dont il s’agit quand on parle de l’Eglise !

          • a Michel
            Votre casuistique pour séparer de manière étanche la pédocriminalité des autres abus n’est pas recevable .
            Le rapport de la Ciase a démontré que la pédocriminalité n’était qu’une des facettes ( la plus grave ) d’une logique systémique d’abus et que tous ces abus sexuels étaient la conséquences des abus de pouvoir . Abus de pouvoirs qui ne sont ni régulés ni combattus par une gouvernance obsolète de l’église .
            Je sais votre souci de dédouaner par principes les évêques de leur responsabilité , mais là vous dépassez les bornes en jouant sur les mots . A vous lire les évêques ne seraient engagés à rien à Lourdes s’agissant d’abus spirituels ,de pouvoirs ou sexuels sur des adultes ?

            Je ne rentrerai pas dans une querelle de spécialiste pour savoir si les texte grec de Matthieu a été élaboré à partir d’une version en hébreux se réclamant de la source Q et de l’évangile de Marc . Mais mon argumentaire reste valable : entre les paroles de jésus et le texte il y a deux filtres que sont la subjectivité croyante du rédacteur et sa visée apologétique pour une communauté déterminée dont il faut se faire comprendre en intégrant sa culture . Il faut intégrer cela pour avoir accès au sens du texte ;

            Enfin l’écclésia qui est convocation de l’assemblée ( assemblée locale des personnes concernées ), n’a rien à voir avec l’institution impériale à visée universelle qu’est devenue ensuite l’Eglise . C’était peut être vrai au temps de patriarcats , ce ne l’est plus à partir de la primauté de l’évêque de Rome .
            Aussi employer le même mot pour décrire des réalités différentes n’est pas intellectuellement rigoureux .

  • Sophia Gabel, Julien,

    Je ne comprends toujours pas le but précis de vos interventions.
    A mon humble avis, il faudrait rappeler certaines choses évidentes.
    Or, nous disposons maintenant de certains renseignements qui nous montrent des choses irrefutables et que la CIASE a recueillis pour une part et analyses.

    D’abord bien évidemment les témoignages des victimes, de leurs proches, de ceux qui n’ont pas cru, ( cf le livre d’I. de Gaulmin sur le silence lors de l’affaire Preynat) pas dénonce (voir les félicitations d’un Cardinal de la Curie a un évêque français qui n’a pas denonce «  son fils prêtre ».)
    Il suffit de voir comment on prône encore le pardon a la place de la justice pour comprendre quelque chose de la réalité de la mentalité catho. ( cf laTribune de ce tertiaire franciscain à propos de son pardon personnel et de la non dénonciation de son agresseur ). Ces confusions entre justice et pardon sont constantes chez nombre de Cathos.
    Ainsi il y a donc indéniablement une instrumentalisation de la spiritualité; ce que l’on ne peut retrouver ailleurs. Concernant les abus proprement spirituels qui précèdent parfois des agressions sexuelles; c’est absolument évident. Il suffit encore une fois de se référer au témoignage de celles et ceux qui les subis.

    Et peu importe que l’Evangile dise ceci ou cela. Tout texte, surtout utilisant paraboles et symboles, peut être instrumentalisé, si on ne ne tient pas compte de son sens general. Si nous reconnaissons quelque valeur a l’Evangile; c’est parce qu’il rejoint en nous quelque chose de suprêmement moral «  qui se moque en fait de la morale » ( Pascal). Meme le saint de l’Evangile est considéré comme saint parce qu’il correspond à notre sens moral, nous dit E.Kant.

    Ensuite, il y a indéniablement le statut «  sacralisé «  du clerc et de l’Eglise puisque le clerc est l’indispensable dispensateur des sacrements du salut agissant «  in persona Christi » et que l’Eglise est considérée comme «  sainte ». D’après tous les témoignages, ce sont ces statuts intériorisés par les fidèles qui permettent d’obtenir leur confiance absolue.

    • M. Christine, je ne comprends pas que votre réponse soit tout autant adressée à Julien qu’à moi-même. Nos messages sont différents. Nos visions différentes.
      En ce qui me concerne, rapidement : j’ai cité des données qui ne sont pas souvent mises en avant lorsque l’on subodore qu’une réforme de l’Eglise va tout changer (bien sûr elle est nécessaire, me lisez-vous ?).
      Il est important de s’interroger aussi sur le profil des abuseurs dans l’Eglise (les avis des psychothérapeutes sont intéressants et j’ai évolué à certains moments dans ce milieu) et saisir aussi que l’Eglise catholique n’étant pas la seule à manquer de vocations, on peut s’interroger sur ‘le pourquoi’ de ce manque etc. (La remarque de René confirme cela).
      J’insiste sur « le besoin de réfléchir sur la formation et le choix des futurs prêtres et sur le choix et la formation des évêques » (!). Le père Vignon lui-même a reconnu que pour soigner ce « grand corps malade, il faut tout revoir, en commençant par la tête, l’épiscopat, la formation, le choix et le rôle des évêques ». Toutes les communications de Stéphane Joulain que j’ai lues vont dans ce sens et je saisis à la volée ce lien parmi d’autres qu’on trouve sur internet (je l’ai aussi écouté sur KTO (clin d’œil à …Guy). https://www.lavie.fr/christianisme/eglise/stephane-joulain-laffaire-ricard-est-representative-du-manque-de-maturite-affective-des-pretres-de-cette-generation-85248.php
      En lien avec votre réponse précédente, je vous conseille éventuellement, cet article de « La Vie » déjà signalé : Philippe Lefebvre « Les victimes d’abus sont des rois et des reines humiliés dans leur chair. Il faut leur proposer davantage que des “mesures », et notamment le passage qui suit ce dernier point « Pour le dire autrement, la femme abusée de Guibéa révèle la société, et le Christ habite cela jusqu’au bout. Sa passion même est l’entrée dans l’abus » (article en accès libre). On peut ne pas être d’accord avec P. Lefebvre mais le point de vue de ce dominicain, véritable « lanceur d’alerte » mérite d’être partagé, je crois.

      • Sophia Gabel

        Le malentendu continue. Si je tente de vous comprendre, je constate, en vous lisant, que vous cherchez ce qu’il faudrait réformer ( formation des prêtres ) et par ailleurs, ce qui pourrait réhabiliter les victimes. En ce sens, cet écrit de P. Lefèvre, quelques soient ses mérites de lanceur d’alerte par ailleurs, est significatif d’une réhabilitation spirituelle qui, par définition, a uniquement de la valeur pour celles et ceux qui sont dans une démarche spirituelle et appartiennent encore à l’Eglise. Cette réhabilitation spirituelle est facultative et ne touche pas aux causes des abus. Elle intervient après ou alors elle s’adresse à l’institution et aux fidèles pour leur faire remarquer qu’en raison de leur foi, les victimes sont les plus proches du Christ. Ce qui se comprend parfaitement de ce point de vue de la foi en tant qu’appel à une conversion générale et à un changement de regard, encore une fois tant qu’on reste dans l’Eglise et que l’on conserve la foi. Si ce n’est pas le cas, cet appel à la conversion n’a aucun sens.

        Mais, en se basant d’abord et avant tout sur les témoignages des victimes, si on cherche en amont pourquoi elles se sont laissées abuser, ou n’ont pas été crues, ou pourquoi les agressions et abus ont été minimisés, couverts par la hiérarchie etc…, on tombe sur d’autres causes dont certaines que j’ai mentionnées.

        • Il e semble que l’Eglise est pleinement dans son rôle quand elle cherche la réhabilitation spirituelle des victimes car si elle n s’en préoccupe pas qui le fera alors?

          • Bien sûr !
            Mais si on cherche ce qui fait qu’il y a des victimes d’agressions et d’abus; ce n’est pas le problème.

        • M. Christine je n’ai jamais cherché à apporter (ou rapporter) ni une parole de « consolation » comme cela avait été supposé précédemment (l’inconsolation, je connais), ni chercher à aborder le thème de « la réparation des victimes ». Je n’ai rien perçu sous cet angle. Si je me suis arrêtée sur la parole de Jacques Poujol, pasteur et psychothérapeute, puis celle de Philippe Lefebvre dominicain bibliste (qui depuis 15 ans travaille sur les abus dans l’Eglise) c’est parce que tous deux évoquent le mouvement kénotique du Christ : « Sa passion même est l’entrée dans l’abus ». Cela a retenu mon attention d’où l’idée du partage. Mais je regrette vraiment d’avoir partagé ainsi ces réflexions puisque cela est sujet à une interprétation à laquelle je ne m’attendais absolument pas.
          Le 1er étant baptiste et spécialisé dans l’accompagnement des personne abusées c’est d’abord le fait qu’il témoigne d’abus effectués par des pasteurs dans l’Eglise protestante qui m’a incité à en parler, quant au second son courage et sa parole (atypique) pour dénoncer dès 2006, les abuseurs que l’Église a trop longtemps protégés » m’a vivement interpellée. Je ne reviendrai pas sur ce sujet.

  • Au fond, pour comprendre ce qui ne va pas dans l’Eglise, il « suffit » de se plonger sérieusement dans les récits du calvaire subi par les victimes. Ou de passer une soirée en leur présence à écouter leur colère et leur douleur éclater, d’accepter d’entendre ça comme on se prend des coups. C’est bien le moins non ? si l’on fait partie de cette Eglise.
    Les victimes ne sont ni faibles d’esprit, ni fragiles, ni dans le ressentiment stérile ou le dénigrement, ni dans l’affabulation ou l’exagération, ni dans la confusion, elles. Elles savent. Et elles ont un sacré air de famille, une terrible famille.
    Et là on commence à comprendre un peu tout ce qui ne va pas, mais vraiment pas du tout dans l’Eglise.

    • Anne,surtout ne prenez pas ma réflexion comme le désir de défendre l’Eglise à tout prix mais je ne crois pas qu’on puisse dire que « les victimes ne sont ni faibles d’esprit ni dans le ressentiment stérile… »
      On ne peut à mon avis, faire de généralisation, absolument jamais. Les victimes ont souffert et souvent terriblement et n’ont pas été entendues alors qu’elles auraient du l’ être incontestablement, Pour autant il me parait un peu périlleux de parler des victimes d’une façon générale car chacune a sa propre histoire

      • Dominique,

        Vous parlez selon vos idées et émettez ainsi des objections dans le vide.. D’autres parlent d’expérience.
        C’est la grande différence !

        • Donc pour vous un médecin ne pourrait valablement parlé du cancer que s’il l’avait eu ,de même que les gynécologues ne devraient être que du sexe féminin bien entendu
          Certes, je n’ai jamais été victime de ce genre de crime;Dieu soit loué,
          mais il me semble que parmi les victimes il en existe un certain nombre qui n’ont pas du tout envie, à tort ou à raison, de revenir sur ce passé particulièrement douloureux
          Quant aux gens fragiles il y en existe dans toutes les couches de la société et donc aussi chez les victimes de ces criminels

      • Votre abnégation à défendre l’indéfendable me sidère. Surtout pas de généralisation ? les victimes pourraient ne pas être des victimes parfois ? Et si d’aventure il y a chez certains du ressentiment (au moins quelques temps?) cela ne se comprendrait pas, ne serait pas humain ? Votre position me semble être : « vite spiritualisons tout ça » pour planquer,cacher le systémique de ces abus.
        Vite, vite, il faut purifier « la victime » (encore un sommet d’horreur à mes yeux) comme le montre cette nouvelle révélation pour couvrir l’abuseur : https://www.bfmtv.com/alsace/alsace-l-ancien-archeveque-de-strasbourg-proposait-un-rite-de-feu-purificateur_AN-202212090705.html?fbclid=IwAR0eKnGw-3nEf99C3cXHmraOlTwgfrQmZt5oANZ1o2BUtZqYdqe9ZN3jShk

        • Dominique…que voulez-vous que je vous dise, pour vous la cause est entendue, l’Eglise est totalement et irrémédiablement coupable et il n’y a donc qu’à écouter les victimes ou les prétendues victimes en les croyant automatiquement. La culpabilité de tous ceux qui ont refusé d’entendre les plaintes des personnes concernées est totalement indéniable bien sûr, mais, ne vous en déplaise pour moi il n’est nullement et automatiquement établi que le version des faits déclarés par le plaignant soit Vérité.
          En fait je crois que l’on doit dire au plaignant »je vous entend et recueille vos déclarations, mais s’abstenir de dire automatiquement « je vous crois »

          • Je ne comprends pas, chez vous, cette obsession à toujours revenir à cette notion de doute de la parole des victimes qui nourrit la suspicion à leur égard. Alors même qu’à ma connaissance, toutes les instances d’Eglise qui ont à connaître de tels faits, mettent systématiquement en œuvre une recherche de preuves pour s’assurer de n’être pas, précisément, face à des affabulateurs. La preuve matérielle des faits d’agression évoqués n’est pas toujours possible faute de témoin lorsque les faits se sont produits il y a longtemps. Mais la réalité d’années de présence dans une institution où l’agression s’est produite, la matérialité des conséquences physiques ou psychiques : de vies brisées, de prises de médicaments, de consultations de psys voire d’hospitalisations est souvent présente et vérifiable, sauf à considérer qu’elles pourraient avoir une autre cause que celle évoquée… Ce qui consiste en réalité à opposer au principe que la victime dit sans doute la vérité, un autre principe qui serait celui du mensonge probable.

          • Dominique, je me permets de réagir, après René. Qu’entendez-vous exactement par « les victimes ou les prétendues victimes ? » Si vous pensez cela, c’est que d’autres le pensent aussi (comme les 8 de l’Académie), mais n’osent plus trop le dire. Donc, pourriez-vous être plus clair sur ce qui fonde cette suspicion ?

          • Et pourtant cela arrive, même si ce n’est pas, et de loin, le plus fréquent et si cela ne justifie pas de mettre en doute a priori la parole des victimes présumées.
            Cf. cette histoire qui a récemment défrayé la chronique judiciaire :
            https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2022/12/06/la-jeune-fille-et-l-innocent-histoire-d-une-accusation-de-viol-qui-a-dure-pres-de-vingt-ans_6153110_1653578.html
            La cour de révision examine, jeudi 8 décembre, la demande de réhabilitation de Farid E., condamné en 2003 par la cour d’assises des mineurs pour « agressions sexuelles » et « viol ». L’adolescente de 15 ans qui l’avait accusé en 1998 a reconnu, en 2017, avoir menti.

          • René, vous connaissez aussi le cas d’un dominicain condamné déjà dans les media et par ses confrères compositeurs liturgiques mais dont l’accusation est des plus fragiles…

  • Dominique,

    Je rectifie donc : je commence à avoir lu, entendu pas mal de victimes interpeller l’institution. Aucune de celles que j’ai eu le privilège de rencontrer ou croiser ainsi n’était « faible d’esprit » etc… Je dirais même que ce qu’elles ont subi leur a apporté au fil des ans une acuité de pensée peu commune, une clairvoyance qu’elles ne se connaissaient sans doute pas avant, une épaisseur humaine assez exceptionnelle.

    En revanche, mais c’est une autre histoire, en ne faisant toujours pas de généralités, les supérieurs ecclésisastiques que j’ai rencontrés et que ces victimes ont rencontrés, manquaient gravement de cette clairvoyance, de ce « vécu », même par victime interposée. Une écoute flottante, des discours pieux, convenus, bien peu de profondeur humaine. Quelque chose d’assez interchangeable.

    En effet, si l’Eglise ne cherche pas la « réhabilitation spirituelle » des victimes, qui le fera ?
    Sauf que ce n’est pas du tout ce que les victimes lui demandent. Ce qu’elles lui demandent c’est de reconnaître les abus, de tenter au moins mal de réparer l’irréparable puis de tout faire (donc accepter d’examiner les causes qu’on nomme « systémiques, et travailler là-dessus en profondeur) pour que ça se reproduise le moins possible.

    Le côté sprituel est une affaire individuelle pour les victimes. Il est particulièrement douloureux pour elles que l’on fasse encore intrusion dans leur conscience alors que c’est par là qu’elles ont été abusées et par qui d’autre que par l’Eglise et ses représentants ou membres ?

    Les discours spirituels s’adressent peut-être aux fidèles, du moins à certains. Je ne sais pas. En tout cas c’est plus que mal venu de retaper là où ça fait si mal pour les victimes et cela ne peut très souvent qu’achever de les détacher de l’Eglise et même de la foi. Ce que je ne sais pas, c’est si elle s’en moque ou si elle ne comprend rien à rien.

    • Mais Anne il est bien certain que le comportement de ceux qui n’ont rien fait après avoir entendu ces plaintes qu’ils ont souvent traitées par le mépris est absolument scandaleux et pour moi cela ne fait aucun doute bien sûr

      Quant a à la réhabilitation spirituelle bien sûr que pour reconnaitre qu’on en a besoin il faut pour cela ^ être chrétien mais je ne sache pas que l’Eglise se mêle de ce sujet si personne n’en éprouve le besoin
      imaginons que si vous voyez quelqu’un en train de se noyer
      vous allez faire l’impossible pour le sauver, non?
      Or l’Eglise quand elle voit quelqu’un perdre la foi, pour elle, c’est quelqu’un qui se noie et que l’on doit donc tenter de sauver et c’est ce qu’elle tente de faire par la réhabilitation spirituelle

      • Dominique,
        Je suis précisément en train de dire que si, l’Eglise se mêle de la vie spirituelle de ceux qui ne le demandent pas. Aux victimes qui réclamaient reconnaissance, réparation, réformes, elle a répondu très généralement par du blabla spirituel, ce que les victimes ne lui demandaient aucunement, les dégâts faits à ce niveau étant suffisants comme ça. En somme vous êtes en train de me dire que l’Eglise ne peut et ne sait que faire du blabla quand on s’adresse à elle ? Evidemment, c’est assez lucide. Peut-être les victimes devraient-elles tourner les talons en n’ayant pour la plupart rien obtenu, juste des discours, alors qu’elles ont été gravement lésées dans et par cette même Eglise, sur plusieurs plans. Il faudrait le leur dire. Pour ma part je suis incapable de réagir ainsi, sachant qu’en ce cas tout continuerait et que je n’aurais rien tenté pour arrêter ça, même si ça a parfois quelque chose d’une cause perdue.

    • Michel,
      C’est méconnaître toutes les précautions prises par les autorités, les heures d’entretien avec des spécialistes, les récits et les séquelles, toujours les mêmes. Il conviendrait, avant de jeter la suspicion et donc le disctédit sur les victimes et, par ricochet et pour ceux que ça arrange bien, « la » victime de manière générique d’interrogzr les membres des diverses commissions (Ciase, Iniir, CRR), la Corref et même la CEF. Sont-ils tous suspects d’aveuglement, de compassion mal placée, de complaisance ? N’oublions pas qu’il s’agit de victimes qui ont tenté de s’exprimer durant des dizaines d’années et que bien souvent les faits ont été recoupés, rapprochés quand ils n’ont pas été vérifiés pour cause de trop grande ancienneté ( et à qui la faute ?)
      Quand Dominique suggère qu’on ne doit pas leur dire d’emblée « je vous crois »,, il plaisante sans doute. J’aimerais savoir s’il y a une seule victime qui a eté crue d’emblée. Pour le coup, bien que je me mefie des expressions pieuses, ça a été un long chemin de croix supplémentaire de parvenir à être cru.
      Pour les quelques cas d’erreurs cités, et même immédiatement brandis, toujours les mêmes, atroces évidemment, pourquoi ne parle-t-on pas des très nombreux suicides, tentatives de suicides, longs séjours en psychiatrie des victimes ? Non, ça ça ne fait pas la une des medias, ce n’est pas relayé dans les milieux cathos, c’est tu.
      Je vous le dis franchement Michel, et à vous Dominique, cette suspicion à sens unique finit par être vraiment pénible. Après tout, chacun peut penser ce qu’il veut, même sans s’être renseigné comme le fait toujours Dominique, mais colporter cette suspicion systématique et qu’on sent bien tapie, là, au fond, indéracinable malgré tout ce qu’on peut y opposer factuellement, c’est grave. D’une part cela fait mal assez inutilement, d’autre part jette un voile d’ombre sur ce qui enfin est mis en lumière.
      Et au fait, pourquoi ce réflexe de mettre en doute la parole de l’autre ne vient-il jamais qiand c’est un homme d’Eglise qui parle ?

      • Anne, vous me prêtez des attitudes ou des propos [« suspicion à sens unique »] que je n’ai jamais tenus et qui me sont totalement étrangers.
        J’ai écrit au contraire que les quelques accusations mensongères que je signalais ne justifiaient pas de mettre en doute a priori la parole des victimes présumées.

        • Michel,
          Pardonnez-moi. Je vous ai englobé avec Dominique qui dépasse les bornes (« prétendues victimes » !). Comme vous avez répondu tout de suite en rappelant une nouvelle fois ces fausses accusations dramatiques, qui sont toujours ce que l’on oppose pour dire que le témoignage des victimes doit être pris avec des pincettes, je suis montée un peu rapidement au créneau. J’ai trouvé que votre remarque tombait mal, mais désolée quand même.

  • Anne,

    Je pense que l’institution et pas mal de fideles ne comprennent rien à rien ( d’où souvent leurs remarques «  inappropriées «  ou carrément indécentes ) et ne veulent surtout pas se pencher sur les vrais problèmes à savoir ; premièrement, écouter l’expérience des victimes pour tenter de comprendre les causes propres de ces abus et agressions en Eglise ( et pas ailleurs ), afin d’éviter, le plus possible, qu’ils se reproduisent et deuxièmement, s’atteler à réparer sérieusement les dégâts. C’est pourtant ce qu’il est logique de faire lorsque qu’un mécanisme dysfonctionne. Mais ici, bon sens et raison ont disparu au profit de toutes sortes de considérations sans rapport avec le sujet comme si le Catholicisme n’était qu’une idéologie qui aurait pour fonction d’occulter le réel.
    Ce faisant, ils ne s’aperçoivent même pas qu’ils ôtent toute valeur a ce dernier.
    Qu’est ce en effet qu’une croyance a ce point désinvolte ? Elle ne peut
    engendrer que des attitudes désinvoltes ?

    • Merci pour ma « désinvolture », mais que voulez-vous je pense avoir le droit de ne pas être d’accord avec votre opinion sans être pour autant être totalement inconscient des crimes commis par certains membres du clergé

      • Dominique,

        Si vous pouviez me dire avec quelle opinion de ma part, vous n’êtes pas d’accord, ce serait bien…
        Avec l’idée qu’il faut chercher les causes objectives des abus et agressions, et le pire, de leur couverture et du silence général sur leur existence jusqu’à il y a peu ?
        Avec l’idée qu’il faut réparer, le plus possible, les graves dégâts commis sur des personnes humaines ?
        Et pourtant, cela semble indispensable pour échapper à la désinvolture face à des problèmes gravissimes.

    • Marie-christine,

      Tout ceux qui se livrent à ce jeu me paraissant au plus haut point malsain, occulte l’annonce de l’Évangile. Cette attitude rend l’ Église inaudible sur tous les autres sujets. Le manque d’humanité de cette position est bien trop criant. Refuser de « parler de toucher » au cléricalisme au prix d’obérer l’annonce de L’Évangile tout en maltraitant encore plus des victimes, c’est proprement sidérant.

    • A Marie-Christine,

      Oui, c’est comme s’il n’y avait aucun accès au réel. Et du coup, on finit par avoir le réflexe de ne plus se confier aux chrétiens – hormis à certains dont on sait à l’avance qu’ils peuvent être réceptifs – par peur viscérale d’être renvoyés au vide ou au mur habituels, de sentir qu’en face ça bloque ou ça « décolle » et ça y est : il n’y a personne, juste des mots qui ne fonctionnent pas et tournent à vide.

      Je ne remercierai jamais assez René pour cet espace où l’on peut s’exprimer sans crainte d’être immédiatement rejetés, suspectés, ignorés.

  • A Julien et Guy …
    Julien le 9/12 vous aviez écrit « dans une certaine mesure, les conseils épiscopaux sont un contre-pouvoir eux aussi  » et Guy m’avait interrogée lorsque j’avais salué la tribune de Mgr P Wintzer concernant l’Affaire Santier (« Nous, évêques, avons besoin de regards compétents pour nous encourager, infléchir, corriger ») sur le fait que l’évêque qui était informé de cette affaire, n’avait pas consulté ses conseils, aussi je vous livre la réponse qui me convient ayant trouvé celle donnée par un prêtre (P.Royannais) suite justement à la publication de la lettre de Mgr Wintzer. Celle-ci éclairera peut-être aussi julien sur le rôle des contre-pouvoirs qui ne fonctionnent sûrement pas comme il faut dans de « graves situations » (ce dont je suis aussi témoin, dans une affaire d’abus de pouvoir dans une institution éclésiale). C’est un peu long mais « ça en vaut la chandelle » il me semble :

    Ce n’est pas une question de compétences, c’est une question de posture. Prenons un exemple. Mgr Blanchet savait. A qui a-t-il partagé son souci de ce qu’il devait faire par rapport à la sanction prononcée contre M. Santier ? Avec quel conseil a-t-il partagé l’exercice de sa charge ? Conseil épiscopal, conseil presbytéral, conseil diocésain de pastoral, amis et connaissances ? Tous l’auraient invité au silence ? Il y a fort à parier qu’il n’a pas usé des conseils, y compris ceux que le droit impose pour l’aider dans sa charge. Le non-usage pourra être dit incompétence. Mais ce ne serait pas pertinent : l’usage des conseils est en dehors de la culture épiscopale. Pourquoi ? Quoi qu’il en soit des personnes, chacun et collectivement, les évêques se pensent comme les seuls chrétiens responsables. Evidemment, ce n’est pas ce qu’ils prétendent penser, mais c’est ce qu’ils font. Théologiquement, ils sont convaincus qu’une décision est légitime parce que hiérarchique et fort peu si elle était démocratique, discutée. L’Eglise n’est tout de même pas une démocratie se plait-on à répéter. Du coup, on la fait autocratie. Je le redis, le non-usage des conseils est une insulte jetée à la figure des conseillers et explique le découragement des membres des conseils. La formule « l’aide dont ils ont besoin » n’est pas innocente. Il y a quelque chose du péché originel dans cette affaire, la non reconnaissance de l’altérité, le moi qui prend la place du milieu du jardin… » (P.Royannais)

    Il a un article d’un autre style qui à mon avis mérite d’être partagé, car il apporte un faisceau d’indices sur ce qui ne va pas dans la gouvernance ecclésiale (https://fr.aleteia.org/2022/12/03/eveques-pretres-laics-une-eglise-infantilisee/?utm_campaign=EM-FR-Newsletter-Daily &utm_content=Newsletter&utm_medium=email&utm_source=sendgrid&utm_term=20221204).
    Et il est peut-être bon d’écouter aussi Anne Lécu sur ce sujet avec ses « Quelques réflexions sur l’emprise, à l’occasion de l’affaire Santier » dont je partage la pertinence (à retrouver sur le site de La Vie)

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