Réplique à l’abbé Amar : éloge (paulinien) de la division

Réplique à l’abbé Amar : éloge (paulinien) de la division

Difficile d’appeler au dialogue, au nom de l’unité, des « frères » dont on dénonce par ailleurs l’infidélité. 

J’ai encore du mal à comprendre l’intérêt de la tribune publiée le 24 janvier par l’abbé Amar, prêtre du diocèse de Versailles, sur le site de la Croix. Son titre est en forme de constat : « L’Eglise de France est divisée en différents blocs qui ne se parlent pas beaucoup et ne se fréquentent pas. » Sans doute est-ce là la partie la plus pertinente du propos. Car pour le reste… le texte repose sur ce qui peut apparaître comme une contradiction : appeler très chrétiennement à accueillir les « autres sensibilités » dans l’Eglise, donc s’ouvrir à une forme de pluralisme, tout en dézinguant, tout aussi chrétiennement, les fomenteurs de division : les autres, bien évidemment. Pourtant la question vaut d’être posée : la suppression des divisions serait-elle le préalable ou le but final du nécessaire dialogue et de l’accueil de la diversité ? 

Ces « divisons entre frères de l’Eglise catholique romaine » écrit l’abbé Amar, marquent la réalité nord-américaine mais également européenne. Sur le Vieux continent, il pointe la Belgique et la Suisse où écrit-il « il n’est pas rare d’entendre des propos de clercs ou de laïcs qui s’éloignent de la doctrine catholique telle qu’elle figure dans le texte (officiel) du Catéchisme de l’Église catholique » (CEC). En y ajoutant, bien évidemment l’Allemagne et son chemin synodal dont, souligne-t-il, s’alarme le pape François. Et jusqu’à la France « où l’on ne fait pas tellement mieux » comme le montrent, selon lui, des remontées du Synode sur la synodalité.  

Le catéchisme comme horizon indépassable de la foi chrétienne ? 

Bref, les divisions viennent du non-respect voire de la remise en cause de la « doctrine » telle que l’enseigne le CEC, concernant notamment « l’avortement, la contraception, l’ordination des femmes au sacerdoce, et l’activité homosexuelle, le divorce ou le remariage. » Le mal est ancien, nous dit l’abbé Amar, il s’est accentué ces dernières décennies du fait du silence complice d’évêques et de prêtres qui évitent d’évoquer les questions qui fâchent, y compris dans les homélies où l’on n’ose plus parler clairement « de certaines notions chrétiennes comme le péché, le sacrifice, la vie après la mort, la récompense ou le châtiment, la mort et le jugement, le paradis et l’enfer » Résultat : « L’Église de France est divisée en différents blocs qui ne se parlent pas beaucoup et se fréquentent assez peu » avec pour conséquence que « ces désunions visibles insécurisent les fidèles, » Et compromettent l’annonce de l’Evangile !

C’est toute l’action du pape François qui est ici mise en cause

Et comme à toute construction – fut-elle de nature intellectuelle – il faut une pierre angulaire, voici celle que nous propose le prêtre des Yvelines, du Padreblog : « Finalement, on sent une grande divergence entre l’enseignement fidèle de la doctrine et une certaine approche pastorale plus conforme à l’air du temps. Cela interroge sur notre relation au monde et la difficulté à vivre l’exigence de l’Évangile. » Bref c’est toute l’action du pape François qui est ici ouvertement mise en cause. Pour l’abbé Amar, il fut un temps béni, sous les pontificats précédents de Jean-Paul II et Benoît XVI, où – Dieu merci – Rome rappelait la sainte doctrine et où il appartenait aux évêques et aux prêtres, le cas échéant et en catimini, de se montrer accueillants au pécheur repentant (1) Et voilà qu’à la faveur de ce pontificat le pastoral « plus conforme à l’air du temps » devient la Parole officielle à prétention magistérielle, qui contraint les prêtres à défendre la vraie foi contre les dérives vaticanes. Bonne grille de lecture pour analyser certaines réserves ecclésiastiques au Synode sur la synodalité où la parole est donnée même à ceux qui mettent ouvertement en question l’enseignement le plus « constant » de l’Eglise catholique. 

Remettre au goût du jour la « doctrine Lustiger » : refonder ce qu’on ne peut réformer et contrôler

A partir de là, on a du mal à faire la transition avec la seconde partie de la tribune qui semble appeler au dialogue et à l’acceptation des différentes sensibilités ecclésiales. Je cite : « Et si chacun acceptait que d’autres sensibilités aient leur pleine légitimité et qu’elles fassent du bien, à leur manière ? Qu’il y ait de la place pour le Studium des Bernardins et celui de la Catho de Paris ? Pour les jésuites et les dominicains, la communauté Saint-Martin et le Chemin-Neuf, le pèlerinage de Pentecôte à Chartres et les Semaines sociales ? Qu’un abonné de La Croix se réjouisse que France catholique existe (et inversement) ? » Mais pourquoi faudrait-il accepter des « sensibilités » ouvertement complices des dérives dénoncées par l’abbé Amar, qui parfois vont jusqu’à se réjouir des avancées du synode allemand ? 

Il poursuit : « Et si l’on acceptait vraiment de créer des lieux de réflexion, de dialogue et d’échange (et pas seulement sur KTO) ? » Soit, mais pour débattre de quoi ? La proposition surprend tout de même un peu de la part d’un prêtre qui en octobre 2015, en plein cœur du synode sur la famille, publiait sur son fil Facebook : « Il y a des jours où on se dit que, vraiment, il y a de bonnes raisons de NE PAS être abonné au journal la Croix.» qui publie néanmoins cette tribune après bien d’autres. Les raisons de sa colère ? Le fait que le quotidien catholique ait proposé, dans une longue série de « portraits de familles » un volet consacré à un “couple“  homoparental. Ce qui m’avait incité à lui adresser une « Lettre ouverte » sur ce blog que j’invite le lecteur à revisiter. Car tout y est dit, déjà, des analyses et obsessions de l’abbé Amar.

Quelle pertinence y a-t-il à vouloir créer de nouveaux lieux  » de réflexion, de dialogue et d’échange » lorsqu’on lance par ailleurs une fatwa contre des médias dont c’est précisément la vocation ? Sauf à suivre la « doctrine Lustiger » consistant à refonder ailleurs, sous sa propre autorité, ce qu’on ne peut réformer ni contrôler… Quelle sincérité trouver dans cette proposition alors qu’un certain jour de juillet 2020, le même s’est permis d’intervenir auprès de la rédaction de Radio Notre Dame pour me faire désinviter d’une émission de débat où il ne souhaitait pas m’avoir pour interlocuteur ? 

Les « bons laïcs » en cache sexe d’un néo-cléricalisme

L’abbé Amar écrit plus loin dans sa tribune : « Il n’y a pas seulement besoin d’institutions pour lancer ce mouvement. Il peut partir de la base, avec des laïcs, notamment les jeunes qui n’ont pas l’esprit de chapelles. » Toujours la même référence à ces jeunes catholiques dont la prétendue « docilité à l’Esprit » se confond en réalité avec une totale sujétion à une génération de prêtres dont le néocléricalisme se trouve auto-justifiés de cette adhésion admirative et reconnaissante. Puisque le pape lui-même par démagogie et l’épiscopat par couardise se dérobent, poussons en avant ces laïcs qui savent si bien nous comprendre et nous suivre ! 

Soyons sérieux ! Les divisions dans l’Eglise en France et l’acceptation d’un certain pluralisme ecclésial sont choses trop sérieuses pour être confiées à des prêtres qui n’ont guère fait la preuve à ce jour d’une grande aptitude à l’ouverture et au dialogue. Même s’ils ont légitimité à s’exprimer sur les réseaux sociaux comme « influenceurs » avec l’aval de leur hiérarchie. Oui, des lieux comme le Congrès Mission, que l’abbé Amar évoque dans son texte, pourraient devenir réellement lieu de rencontre et d’échange fructueux si l’ouverture revendiquée se traduisait en invitation – et non simplement en accueil potentiel – de toutes les sensibilités au regard de la mission. Mais ne sombrons pas dans l’irénisme : les divisions sont de toujours au sein de l’Eglise. Il n’est qu’à relire les Actes des Apôtres. Et après tout sont-elles aussi dramatiques ? Saint-Paul n’écrivait-il pas aux fidèles de Corinthe : « Il faut qu’il y ait des scissions parmi vous afin que l’on voie ceux d’entre vous qui résistent à cette épreuve. » (1 Cor 11.19) 

(1) Ce n’est pas faux et j’en sais quelque chose à travers la direction de Pèlerin où nous disait-on, il appartenait à la presse catholique de rappeler fidèlement la doctrine de l’Eglise. Point ! 

49 comments

  • Mon cher René, je t’admire, une fois encore, de prendre le temps de répondre (et de belle manière) à l’auteur de cette tribune indigente que j’ai lue, comme toi, sur le site de La Croix. C’est « grâce » à ce genre de propos que je ne mets pratiquement plus les pieds à l’église. Inutile de leur donner un plus ample écho.

  • La réponse qu’a faite avant hier le Pape François à Nicole Winfield qui l’interviewait pour le compte d’Associated Press ne manque pas de sel dans le contexte. Le Pape François a employé  » Monsieur l’abbé » en français dans sa réponse en espagnol que je joins :
    « La Iglesia tiene que jugar un papel en el propio país, buscando de ese diálogo en la facción, en el diálogo interno, y ella quedarse detrás siempre. Cuando la Iglesia se pone como líder se equivocó. La Iglesia es servidora, el diálogo. La Iglesia tiene que ayudar a que se sienten a la misma mesa. La mesa del negociado tiene que servir al pueblo, la Iglesia. A mí me gusta decirle a los curas que los quiero pastores de pueblo y no clérigos de Estado, como “le monsieur l’abbé” de la corte francesa. Clérigo de Estado es una tentación. La tenemos, cuando uno llega a un punto ya se cree el patrón del universo. »
    Je joins la traduction automatique DeepL :
    « L’Église doit jouer un rôle dans son propre pays, en cherchant ce dialogue dans la faction, dans le dialogue interne, et toujours rester en arrière. Lorsque l’Église s’érige en leader, elle a tort. L’Église est un serviteur, le dialogue. L’Église doit les aider à s’asseoir à la même table. La table des négociations doit servir le peuple, l’Église. J’aime dire aux prêtres que je veux qu’ils soient des bergers du peuple et non des clercs d’État, comme « le monsieur l’abbé » de la cour de France. Le clergé d’État est une tentation. Nous l’avons, quand vous atteignez un certain point vous pensez que vous êtes le maître de l’univers. »
    On dirait que le Pape n’a pas vu qu’il était entouré de soutanes frétillantes et tortillantes. Mais bon, citer Versailles dans le texte, depuis Rome, ça ne manque pas de charme. Moi qui n’ai jamais aimé qu’on m’appelle « Monsieur l’abbé » avec la bouche en cul de poule, je trouve ça savoureux. Ce qui est certain, c’est que je ne suis pas entré dans les ordres pour avoir la tête du pasteur entarté à parapluie qui va prendre le thé chez Miss Marple.

    • C’est bien parce que François sachant la faune frétillante/tortillante qui l’entoure et ayant néanmoins agit au début de son pontificat en faisant semblant de vouloir remettre de l’ordre que je lui ai retiré ma confiance (ce dont il n’a évidemment rien à ciré). Le livre Chemin de Croix de Gianluigi Nuzzi publié en France par Flammarion en 2015 * m’a ouvert les yeux parce que, de trois choses l’une, soit Pell est un fieffé menteur, soit c’est le Pape, soit les deux se sont mis d’accord pour se couvrir en s’accusant mutuellement (comedia del’arte!).
      Vendus 200 000 ex en Italie, 20 000 en France

      • Vous ne croyez pas si bien dire. Un article du The Pillar d’aujourd’hui montre que l’ancien contrôleur général des finances du Vatican, Libero Milone, est actuellement attaqué par les avocats des Dicastères parce que son témoignage démontre que les cardinaux s’en mettaient plein les fouilles et qu’ils ne veulent évidemment pas que ça soit prouvé :
        https://www.pillarcatholic.com/vatican-lawyers-deploy-full-court-press-against-former-auditor/

        • Merci Pierre. Après traduction de l’article et relecture de celui de la Croix du 10/11/22 « Le Vatican attaqué par son ancien contrôleur général pour licenciement abusif » (par Becciu) il faut bien constater que la réforme de la justice vaticane de François met tout entre ses mains. Le règne de l’opacité en sort grandit ce que confirme évidemment les sites trad comme « gloria! https: //gloria.tv/post/16vZKcXkWVsD6dq4XtskGx7J1.
          L’unité prônée par l’abbé Amar, le pape… est une blague, comme la paix, le désarmement, la justice… Ces mots sont trop hauts pour des esprits étriquées et/ou malins.

  • Merci René Poujol
    de mettre en forme toutes les réactions qui me sont venues en lisant cette
    tribune de l’abbé Amar. L’envie de réagir m’a dérangé un quart d’heure, et j’ai renoncé, sans doute
    à tort, pas sentiment d’inutilité. Ce genre de discours crée ce qu’il dénonce :l’évitement.
    L’idée de refaire la communion autour du catéchisme de l’Eglise catholique est tellement simpliste
    face à ce qui cause l’implosion actuelle qu’il vaut mieux laisser l’abbé à ses mises en garde.
    Elles lui donneront et conserveront de l’audience.
    J’admire d’ailleurs votre persévérance – et la candeur des responsables de La Croix – compte tenu de ce que vous rapportez des pratiques de ce redresseur de torts en tous genres..
    Au fond; la diversité de ce qui s’écarte de catholique mainstream est assez grande pour ne pas
    s’insulariser ; il suffit par exemple de comparer Altercathos et la Conférence catholique des baptisés!
    Merci encore
    .

  • Bravo René pour la clarté de votre article. L’abbé Amar dans son article dans la croix a osé écrire : « Ces désunions visibles insécurisent les fidèles, un peu comme des enfants sont perturbés par les disputes de leurs parents. » Qui seraient les enfants ? les laïcs, n’est-ce pas ? Et les parents ? ceux que nous devons appelés « mon père » ? Dans ces conditions, je comprends qu’il vous ait récusé comme interlocuteur, vous simple laïc…
    Une discussion ne peut se faire, évidemment, sous son égide.
    Surtout, que dans sa tribune il me semble surtout intéressé par « une grande divergence entre l’enseignement fidèle de la doctrine et une certaine approche pastorale plus conforme à l’air du temps. » Comme vous le soulignez dans votre billet. Sa posture me semble plutôt celle de quelqu’un voulant régler ses comptes avec « l’air de temps », qui dans son discours remplace le mot modernisme et désigne le monde d’aujourd’hui tel qu’il est.

    • Cela fait des décennies que je n’appelle plus les prêtres « pères » (Référence à l’Evangile de Matthieu : « vous n’avez qu’un seul père, etc. « ). Généralement, je dis « Bonjour », j’essaie de savoir le prénom, puis je l’appelle par son prénom en le vouvoyant ou le tutoyant, selon le contexte. Un ami jésuite m’a dit : appelle le « Frère ». Autre idée.
      Merci à René pour sa belle réponse à Frère Amar 🙂

  • La pluralité dans l’Eglise est un fait : les Eglises orthodoxes et orientales sont la pour nous le rappeler. Au XIX e siècle la querelle entre « gallicans » et « ultramontains » fut tenace.. Au XXe, des catholiques se soumirent à l’interdiction de l’Action Française… du bout des lèvres ! Et les oppositions au concile Vatican II ? L’abbé devrait réviser son histoire de l’Eglise. Les différences que l’on peut sentir entre les pontificats JP II et B XVI d’un côté, celui de François de l’autre ne refletent-elles pas les variétés existant entre le Nord et le Sud ?

    • Oui Michel, sauf que votre réponse semble me mettre dans le même sac que l’abbé Amer. C’est votre droit. J’ose quand même cette question : pourquoi la Croix offre-t-elle une tribune à l’abbé Amar pour dire ça ? Mystère ! Sans doute en pensant faire plaisir à ses lecteurs Versaillais !

  • Recette pour tendre un joli piège :

    Premièrement, faire un constat évident : « L’église de France est divisée » (Entre nous, l’Eglise a toujours été divisée comme toute organisation entre les progressistes et les XXXX)

    Ensuite, faire un appel au dialogue surtout en montrant que l’on fait le premier pas pour se donner le beau rôle

    Puis, avoir un discours condescendant pour l’autre en leur montrant leur infidélité afin de s’assurer une réaction épidermique en face (réaction assurée grâce au réseaux sociaux)

    Enfin, après avoir obtenu ce résultat, pouvoir dire « J’ai essayé d’ouvrir la porte au dialogue et voyez comment ils réagissent. C’est impossible de dialoguer avec ces gens-là »

    • Etes-vous vraiment sûr que du côté opposé personne, jamais ne tend « un joli piège »aux membres du « parti opposé »?
      Vraiment je n’en suis pas certain du tout

  • Il faut saluer le courage de René de prendre la peine de répondre de manière argumentée à une tribune d’une indigence insigne dont la teneur a la subtilité du discours d’un adjudant chef chargé de la discipline dans un bataillon disciplinaire .

    Il se trouve que le jour ou j’ai lu La tribune de Monsieur Amar , j’ai aussi découvert l’article du cardinal Mc Elroy dans la revue jésuite « América . Comparer ces deux textes permet de mesure l’écart intellectuel , spirituel et moral entre les tenant d’une église comme la forteresse du désert des tartares et ceux d’une église « tente de fortune  » dont l’espace est toujours à élargir .

    Il est toujours facile et vain de critiquer Monsieur Amar qui représente malheureusement les convictions d’une forte majorité de catholiques pratiquants . Il faut aussi essayer de comprendre qu’il exprime et reflète les peurs de ceux qui cherchent refuge dans les certitudes et les normes contraignantes générales et simplistes pour conjurer leur angoisse devant les incertitudes de la vie lorsqu’on l’accueille y compris difficilement dans son authenticité et sa réalité . La religion conçue comme un opium pour ne pas s’affronter au réel est il vraiment un moyen de témoigner du message du Christ ?

    Que des idées comme celles de monsieur Amar aient chronique ouverte sur les grands média catholiques est aussi un signe révélateur de la décadence intellectuelle du clergé catholique : Ou sont les Lubac , les Montcheuil , les Moingt et les Sesbouée d’aujourd’hui ? Peut être n’y en a t il plus aujourd’hui . Alors la place est libre pour les Bouvards et Pécuchets de l’ecclésiologie et de la théologie .

    Plus que de la colère contre le phénomène dont Monsieur Amar est le vecteur je ressens surtout une immense tristesse .

    • Traduction de votre discours « Je suis très ouvert, par contre, vous, vous devez avoir peur, et vous me rendez triste, mais n’oubliez pas, je suis très ouvert ».

      • @ Philippe Edmond,
        Permettez moi de vous demander : « quelle est la différence entre traduire et travestir ? « .
        La question posée par Guy Legrand était où sont passés « les Lubac , les Montcheuil , les Moingt et les Sesbouée  » et vous vous permettez d’en trouver ses intentions !!! Et vous vous moquez de son ouverture tout en affirmant qu’il agite de la peur : ou ça ? ( à moins que ce soit le fait que Guy Legrand n’est pas agité la peur de l’enfer comme dans les discours de la FSSPX qui vous fasse peur ? Permettez que je me questionne…).
        Il me semble vous l’avoir demandé sur le site de Golias : pour qui vous prenez vous pour interpréter (ce que vous appelez traduire) les intentions des autres ? Vous sondez les cœurs et les reins ?

      • A Philippe Edmond
        Précision de vocabulaire : j’entends par « peur  » les conséquences concrète de l’angoisse ontologique inhérente à la condition humaine et que d’aucuns cherchent à exorciser dans une conception de la religion aliénante et magique .
        Je comprends du message de l’évangile qu’il nous donne les moyens de répondre à cette angoisse ontologique en devenant plus humains , c’est à dire par le soin du prochain comme visage de Dieu .
        Cela me semble plus adulte , plus responsable plus humanisant que la fuite dans une conception de la religion aliénante et qui nie la réalité de notre condition humaine .
        Ensuite chacun fait avec ce qu’il est .

  • « Les homélies où l’on n’ose plus parler clairement « de certaines notions chrétiennes comme le péché, le sacrifice, la vie après la mort, la récompense ou le châtiment, la mort et le jugement, le paradis et l’enfer » » :

    Cela me fait penser à un livre que j’ai commencé et que j’ai oublié de finir.

    Laura Bossi, neurologue, dans les premières pages de son livre « Histoire naturelle de l’âme » (2003) dit que l’âme a disparu de la plume des philosophes, des psychanalystes, mais aussi des théologiens, et même de la liturgie catholique des morts.

    Parce que probablement le concept est pulvérisé par les neurosciences ? Je n’ai pas encore lu la suite du livre, donc je ne sais pas encore si et comment Laura Bossi répond à cette question, mais il y a probablement dans ce livre des pistes de réflexion.

  • Différence de culture .
    Le courant de pensée que représente monsieur Amar considère que l’unité se décrète , qu’ il suffit de répéter ensemble les mêmes affirmations simplistes et péremptoires pour mettre en évidence sa réalité , que l’unité est un état stable et intangible.
    Ce courant de pensée n’a pas compris que l’unité n’est pas un état initial donné dégradé
    par quelques dissidents et qu’il faudrait rétablir .L’unite n’est pas l’etat d’origine et surtout pas celui de l’église (cf le concile de Jérusalem , les lettres de Paul …).L’unité est a construire en permanence par un travail persévérant à partir des légitimes divergences et diversités dans le respect de tous les protagonistes
    Independamment du courant de pensée que représente monsieur Amar , sa méthode pour promouvoir l’unite est inadaptée et inefficace .

  • Oui, carrément nulle cette tribune. Chapeau pour votre billet, il fallait quand même s’y coller !
    Mais c’est la troisième récidive depuis mai 2022…Allez, vite, la quatrième.

  • Merci René pour votre courage et le démontage de l’esprit hypocrite de cette chronique…il se donne le beau rôle en faisant le « premier pas », pour mieux ensuite enfermer dans son raisonnement : la solution, est dans le CEC..rentrez dans les rangs, je ne veux voir qu’une tête!

  • Je ne résiste pas à reproduire le commentaire de Pierre Vignon publié sous l’article de Pierre Amar et son humour revigorant :

    Pierre Vignon 25/1/23 – 10h50

    « Cher et sympathique Pierre Amar, je me souviens de rencontres il y a une quinzaine d’années dont je garde le meilleur souvenir. Cela dit, personne ne m’avait proposé de célébrer la messe à l’envers. Les tendances de base des tempéraments se retrouvent forcément dans notre Eglise : il y a ceux qui sont nés le pied sur le frein, les autres sur l’accélérateur, certains sur l’embrayage et puis il y a ceux et celles qui veulent simplement conduire le véhicule. Et je ne parle pas de ceux qui n’ont pas la marche arrière ! Un peu de souplesse et d’intelligence a toujours été nécessaire pour vivre ensemble. Fondamentalement, ce qui nous réunit c’est la Foi au Dieu unique et trinitaire à travers le salut offert dans l’Incarnation et la Rédemption accomplie par le Christ, Verbe de Dieu ressuscité. On avait demandé au cardinal Lustiger à quoi il croyait : il avait répondu fort judicieusement, à la résurrection du Christ Jésus et au principe de non contradiction. Si on sort de ces perspectives, seule la courtoisie et la bienveillance demeureront. Car il y a aussi parmi nous ceux et celles qui désirent la célébration de l’Eucharistie au garde-à-vous pendant que d’autres voudraient voir le prêtre et son mari s’étaler sur l’autel, sans parler des adeptes de la transe charismatique. Je caricature, je sais, mais est-ce si faux que cela ? Il y a donc les fameuses sensibilités dont la tradition spirituelle nous a appris à nous méfier. On n’adhère pas à Dieu par la sensibilité mais par la Foi. Cette dernière est au-delà du sentimental même si elle l’inspire. Pour tout ce qui regarde les « sensibilités », c’est le rôle de la hiérarchie (prise dans son sens positif, pour une fois) de le régler. Sous réserve de trouver un accord dans la maison des fous qu’est devenue l’Eglise : pendant que l’un fait les pieds au mur sous la chaire où hurle un excité, des fidèles se déhanchent dans la nef où les grandes orgues tentent de couvrir les décibels de la sono. Quel dommage que Jérôme Bosch soit mort ! Pour ma part, je m’en tiens aux indications toujours valables du saint (ça c’est pour embêter les tratras au passage) concile Vatican II : la célébration de la liturgie avec la participation active des fidèles. Certains, partant du postulat non démontré que seules leurs liturgies sont priantes, attaquent injustement les belles et vivantes célébrations qui sont faites dans nos églises. Aussi quand je vois arriver une troupe d’emburés charismaniaques, persuadés qu’ils vont réveiller le peuple de Dieu, ou une procession de jeunes traditionalistes dignes des Croix de feu, je prends peur. Seigneur protégez-nous du fanatisme religieux, spécialité éminemment française qu’on trouve jusque chez les athées purs et durs. Cela ne signifie pas pour autant qu’on devrait accepter toutes les formes les plus extravagantes de la célébration de la messe sous prétexte d’irénisme et de pacifisme, manifestations d’un faux oecuménisme. Humilité pour les choses célestes et humour pour les terrestres me semblent deux vertus nécessaires pour survivre actuellement. Et devant tout ce tintamarre, où chacun veut imposer de façon plus ou moins douce sa vision des choses, je me réfugie dans la chapelle du Saint-Sacrement pour adorer. Jésus, à qui on a déjà tout fait, entend ma prière : Seigneur, qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Conclusion après ce long laïus : c’est en revenant à la Foi dans le silence du coeur qu’on trouve l’humilité et la charité, au-delà d’un faux consensualisme, pour retourner paisiblement dans la nef des fous.Cela dit, cher Pierre Amar, je vous reverrais avec plaisir car je sais que vous avez la foi. Et si la soutane vous sied, vous supporterez avec gentillesse qu’elle ne soit pas taillée pour moi. Je tortille très mal là-dedans. En 43 ans de sacerdoce, j’ai déjà tout vu et tout entendu dans le clergé, chez les évêques et chez les fidèles, tout et le contraire de tout, chacun chacune étant bien entendu persuadés de l’irrévocabilité de ses convictions. Cher Pierre Amar, c’est très bien de prêcher la paix et c’est d’autant plus méritoire quand personne n’en veut. Cela dit, si vous êtes là à mon lit de mort, j’accepterais avec bonheur votre absolution et votre bénédiction, acte ultime de foi. En attendant, retournons dans la nef au milieu des passoires, des entonnoirs et des écumoires. Avec l’humilité, on passera à travers et avec l’humour, on s’en sortira sans devenir fous soi-même. Confraternellement. »

    • Merci Michel. Au-delà du CEC, le PPCM, le plus petit dénominateur commun, pour ceux et celles pour qui le Christ Jésus n’est pas un mythe issu de nos projections mentales, me semble quand même être la profession de foi baptismale dialoguée qui remonte à la Traditio d’Hippolyte du début du 3ème siècle et qui est toujours employée durant la Vigile pascale. C’est la base de notre fraternité dans le baptême. Et on doit pouvoir arriver à faire quelque chose à partir de là. Le problème pour certains intégristes, je dis ça de façon non péjorative, c’est que la restauration de la Vigile pascale est une « dangereuse » innovation du Pape Pie XII en 1951. Et là, pour le coup, je suis ironique, car il est très difficile de réussir à s’asseoir entre la chaise extraordinaire et la chaise ordinaire sans se retrouver par terre. Mais bon, Hippolyte (finalement saint de surcroît) a transcrit tout ça dans le latin de l’époque.

  • En lisant sa tribune, je me suis dit qu’implicitement, il faisait fi des appels du pape actuel. C’est plus qu’implicite en réalité, tu as raison, et merci de le souligner :
     » … et une certaine approche pastorale plus conforme à l’air du temps. » Fripouille…
    Il s’inscrit dans la ligne des tirs croisés actuels depuis la mort de B XVI, entre Gänswein et Müller (son titre « Confusion » du début du 3è §)
    Ca les démange, cette fin de pontificat, les hommes en noir. Ils ont froid, ils cherchent désespérément à refermer la fenêtre.

  • Bien évidemment ce que je désapprouve dans cette tribune c’est son insistance )à prendre le Catéchisme de l’Eglise comme s’il s’agissait là d’u texte fondamental avec lequel on se doit d’être fidèle en tout ;celà est très difficile à admettre bien évidement
    Pour le reste il ne me semble pas que sur bien des points l’abbé Amar ai
    t si tort que çà ,mais je voudrais lui demander concrètement comment il entend organiser ce dialogue inexistant et actuellement et je ne crois que ni d’un côté ni de l’autre on ne le souhaite sincèrement

  • Lors de son ordination diaconale, le futur père Amar aurait du entendre :  »Recevez l’Évangile du Christ
    que vous avez la mission d’annoncer.
    Soyez attentif à croire à la Parole que vous lirez,
    à enseigner ce que vous avez cru,
    à vivre ce que vous aurez enseigné.

    Visiblement, il a entendu !
     »Recevez le catéchisme de l’Église catholique, que vous avez mission d’annoncer »…

    Bref, il a à revenir aux fondamentaux

  • Je me demande si nous ne faisons pas fausse route dans l’interprétation de ce texte.
    Quand bien même il est diffusé dans La Croix, il me semble que l’auteur prêche surtout pour sa paroisse, son but est de convaincre ses ouailles qu’il faut aller discuter avec le reste de l’Eglise.

    C’est pour cela qu’il procède en 3 temps :
    1. Leur expliquer que oui, il y a des catholique qui sont très loin d’eux et du CEC => Il caresse la frange radicale dans le sens du poil pour obtenir son adhésion
    2. Les appeler au dialogue : oui il faut accepter qu’un prêtre ne porte pas de soutane, s’inspirer des protestants, etc…
    3. Les envoyer en mission, surtout les jeunes : n’hésitez pas a dialoguer avec ces gens qui vous semblent si loin de la droiture

    Bref, je pense que cette tribune nous heurte surtout parce qu’elle est destinée à un public spécifique dont le père Amar pense qu’il est l’avenir de l’Eglise, tout en ayant conscience qu’il ne pourra être l’Eglise de demain à lui tout seul.

    • Je ne suis guère convaincu par votre exégèse. Par ailleurs si c’était là le projet de l’abbé Amar que va-t-il le publier dans la Croix qui ne cible pas et n’atteint guère de public ? Il n’avait qu’à le publier sur Padreblog !

      • En fait je suis perplexe : soit l’abbé Amar est à la masse et ne réalise pas que son approche « dénoncer puis courtiser » n’a strictement aucune chance d’aboutir, soit il s’est simplement trompé d’audience.

        Je penche pour la seconde hypothèse, surtout parce qu’elle me désespère moins que la première…

        • @ Emmanuel,

          Certes, vous choisissez vos options, vos choix, en fonction de ce que vous voulez…. Mais permettez-moi de trouver assez curieux intellectuellement, l’option du « moindre désespoir ». Cela assure-t-il vraiment une analyse réaliste de la situation ?
          Toutefois, vous n’envisagez que deux options : être à la masse ou s’être trompé d’audience… Et si on envisageait (Oh, un quart de seconde…) une volonté de tromper, du genre : vous voyez bien, j’ai tenté de discuter, mais ces gens-là refusent même de discuter. Genre tentative indigente de discréditer ceux que l’on à dénoncés, tout en faisant semblant de discuter ?
          Ne sondant pas les cœurs et les reins, pour ma part je n’exclus aucune hypothèse… Ni même l’hypothèse d’un mélange de l’hypothèse que j’ai avancée et de votre hypothèse 1 (être à la masse)…
          Est-ce possible de la part d’une personne qui veut bien discuter, à condition de choisir ses contradicteurs ?…

          • Je vous remercie Michel de Guibert pour le « sans doute ». Vous voilà donc à savoir beaucoup de choses sur moi ?
            Même si je reconnais un discours relevant un peu du persiflage… Mais, c’est réellement ce que m’inspire cette saillie du père Amar. Et de fait, je ne me suis pas retenu. Je réitère ne voir aucune élégance dans sa tribune. Prétendre tendre la main en tançant ses contradicteurs ? … A mes yeux, c’est au mieux une gaffe, au pire une forfaiture…

          • @Dominique : disons que j’essaye de me convaincre que quelqu’un qui à fait au moins 6 ans de séminaire, probablement entendu des milliers de confessions, rédigé et médité des centaines d’homélies, passé des heures en prières… ne peut pas être assez sot pour écrire un texte comme celui dont il est question ici et s’imaginer qu’il va faire revenir à la table de la discussion ceux précisément qui y ont toujours été ouverts…

            Mais c’est effectivement bien optimiste de ma part, il se peut tout à fait que vous ayez raisons et que ses desseins soient en réalité bien plus noirs et assumés que je ne l’imagine.

            Si c’est bien le cas – et ce ne serait pas unique dans le clergé – il faudra bien un jour s’interroger sur l’utilité des séminaires, des homélies et des prières qui semblent totalement incapable de nous rendre juste un peu moins mauvais.

          • Emmanuel, à qui pensez-vous quand vous parlez de « ceux précisément qui y ont toujours été ouverts… » [à la discussion] ?
            Je ne les vois pas beaucoup !

  • Merci Emmanuel de l’humour dont vous faites preuve dans le dernier paragraphe de votre réponse et comme disait ma grand -mère à la sortie d ‘une messe « il est bien dommage que l’ordination ne leur confère pas l’intelligence par la même occasion »…

    • Comme disait ma grand-mère à la sortie d’une messe, dites-vous Dominique « il est bien dommage que l’ordination ne leur confère pas l’intelligence par la même occasion » et cela vaut aussi pour les évêques : lorsque certains se soumettent à la pantomime du pouvoir brillamment orchestré dans une institution ecclésiale, le constat est tout à fait identique, et ceux-là peut-être même louent les propos de l’Abbé Amar. Face à cette sorte d’effroi qui nous saisit et laisse à terre, « le bien dommage » n’y suffit plus et c’est ainsi que notre denier du culte a basculé vers des fondations monastiques car « même si parfois les religieux n’apportent pas une aide directe à leurs contemporains, ils leur sont cependant présents d’une manière plus profonde dans la tendresse du Christ, et ils collaborent spirituellement avec eux, afin que l’édification de la cité terrestre soit toujours fondée dans le Seigneur et dirigée vers lui, et que ceux qui l’édifient ne travaillent pas en vain » 😇 (lumen Gentium)

      • Mais Sophia croyez-vous donc que les moines et les moniales ne servent strictement à rien et donc que Thérèse de l’Enfant Jésus par exemple était parfaitement inutile? pour ma part je crois à l’efficacité de la prière même s bien des fois je ne me sens pas exaucé pour autant

        • Dominique l’extrait de texte (LG 46) cité ne dit-il pas explcitement que la prière des moines est efficace même si nous n’en voyons pas les fruits directs ? Puisque vous évoquez Ste Thérèse de Lisieux, sachez que j’ai écouté avec bonheur les propos de Jean de Saint-Chéron suite à la parution de son dernier ouvrage « Thérèse de Lisieux, Eloge d’une guerrière » : il nous offre un beau visage de celle-ci, enfin dépouillé de toutes les images d’Epinal ! Et l’Abbé Amar doit aussi s’en réjouir.

          • OK excusez moi, mais dans la mesure où, à mes yeux, vous sembliez choquée du fait qu ‘une partie du denier de l’Eglise soit reversée aux communautés e religieuses lesuelles, bien rarement vivent dans l’opulence jai cru que vous remettiez en cause leur utilité
            Je me suis fond trompé et veillez m’en excuser.

          • Oui Dominique lorsqu’on est en quelque sorte soi-même crucifié(es) par une situation ecclésiale, offrir son denier du culte à des communautés monastiques peut-être je le crois, une manière différente de répondre à l’appel de Vatican II (j’ai trouvé ce passage lumineux) ou plus simplement encore tenter de s’attacher à la prière des contemplatifs (une brise bienfaisante pour les oiseaux à bout de souffle…? )

  • Votre commentaire, et bien des commentaires illustrent particulièrement la bonne conscience cléricale qui veut que les « conservateurs » soient des attardés qui se trompent, qu’on peut tromper et qui n’ont surtout pas à être écoutés.

    • @ Philippe Edmond
      Le commentaire de René Poujol illustrerait la bonne conscience cléricale ??
      Je n’ose vous demander votre définition du cléricalisme… Surtout qu vous avez l’air d’écrire que la bonne conscience du cléricalisme serait que ce que vous avez l’air d’appeler « des conservateurs »(chacun ayant sa définition de ce mot… En ce qui concerne la votre, si je me réfère aux prises de positions de Philippe Edmond ailleurs, Golias par exemple, ce monsieur ne veut rien conserver, mais retourner en arrière : ce qui est la définition de réactionnaire plutôt que conservateur…utilisons les bons termes sans masques et faux-nez) se trompent et sont trompés. Je n’ose non plus vous demander ce que serait la mauvaise conscience du cléricalisme : je doute que ce soit pour vous les abus en tous genres. Moi, c’est mon cas.
      Et, je ne vous cache pas que je ne suis pas conservateur. Car, pour diminuer le risque d’abus (spirituel à sexuel) dans notre Église, je pense qu’il faut désacraliser le clergé, et décléricaliser l’ Église : cela vous va, non ? Car ces clercs font trop de mal aux « conservateurs » : ces derniers seront heureux ?

      • Le cléricalisme désigne ce que disent des clercs qui prétendent imposer une parole justifiée par la seule fonction qu’ils exercent, sans lien avec la vérité, l’Evangile et la tradition qui porte les efforts de l’Eglise pour toujours mieux comprendre et incarner le message de Jésus-Christ.

        • @ Philippe Edmond,

          Voila une définition bien alambiquée. car « sans lien » avec l’Évangile aurait pu être clair. Sans lien avec la vérité (laquelle ?) vaste définition. Plus curieux, à mes yeux, « la tradition qui porte les efforts de l’Eglise pour toujours mieux comprendre  » qui donne l’impression que l’Evangile doit être encadrée par « la hiérarchie », mais avec ou sans les clercs ?
          Je ne suis pas sur d’avoir là une définition claire, énoncée simplement. Mais vous avez le droit de la professer….
          Toutefois, je ne vois pas en quoi le commentaire de René illustrerait votre définition du cléricalisme ? Comme vous l’écriviez plus haut.

  • En lisant votre article, et une partie des réactions, il me vient à l’esprit, une situation, bien réelle, où différents  » blocs » de l’Eglise ( encore qu’il faudrait nuancer le propos ) ont été amenés à se rencontrer, cohabiter, trouver ensemble des solutions; et j’ai parfois pensé que cette situation, assez inattendue aurait pu donner matière à enquête, voir être le point de départ d’une fiction ( roman ).
    Juin 2015, diocèse de Nantes : une fumée s’élève au coeur de la ville : quelques années avant Notre Dame, un autre édifice à pris feu : la basilique Saint Donatien, bel édifice néo-gothique et église paroissiale pour une communauté chrétienne plutôt classique et bourgeoise. L’église va être fermée pendant des années, le temps de sa restauration ( très réussie au passage ! ). Que va devenir la paroisse, qui n’a plus d’église ? La paroisse, plutôt cossue, et placée sous le patronage des saints tutélaires de la ville de Nantes … se retrouve à la rue ? La décision est prise, que la communauté paroissiale se retrouvera dans une église voisine, Saint François de Sales : une église du XXème siècle, en béton apparent, réalisé par un architecte protestant, avec un autel décentré, et des allures de bunker réhabilité en auditorium. La communauté locale est un peu plus hétérogène, mêlant de jeunes familles plutôt classique et des habitants historiques de ce quartier où la maison individuelle côtoie le HLM. Une partie des paroissiens de Saint Donatien, préfèreront délaisser un temps leur paroisse et aller vers des paroisses voisines plus  » classiques » dans des édifices plus traditionnels. Mais une partie va jouer le jeu : se retrouver dans ce lieu de culte, que les deux paroisses vont partager, avec un horaire de messe pour chacune… mais on se croise, on se côtoie à la sortie de messe… Et puis parfois, quand l’horaire arrange, on va « chez les autres ». Se pose aussi des questions très concrètes où les deux communautés doivent se mettre d’accord : quelle crèche à Noël ? plutôt celle en boîte à chaussure réalisée avec les enfants du caté, ou plutôt celle plus classique ? Sans doute mille détails semblables, que je ne pourrais citer ici, n’ayant été qu’un observateur distant de cette situation. Le terrible incendie, le dépouillement, à permis une rencontre, qui autrement n’aurait sans doute pas eu lieu de la même façon.
    Aujourd’hui, Saint Donation a rouvert. L’église est plus belle que jamais. L’évêque a choisi de confier ce lieu à la communauté du chemin neuf, pour qu’il soit organisé en « sanctuaire ». Saint François de Sales fait partie de l’ensemble paroissial. Je ne sais pas quelle sera l’évolution, mais j’ai toujours trouvé qu’il y avait eu là une forme de Providence, mais si cela ne s’est pas fait avec facilité.
    Enfin, je pense particulièrement au curé de la paroisse Saint Donatien, qui a vu son église brûler, et qui a du être un pasteur pour sa communauté « errante » pendant ces années difficiles.

    • Merci de ce témoignage. Pour autant je ne suis pas sûr qu’il corresponde exactement à la situation décrite au travers de cette réplique à l »abbé Amar. Car ici ce que je questionne est l’appel au dialogue et à la rencontre d’un prêtre qui lui-même est très segmentant, comme il existe tant sur les réseaux sociaux. Le dialogue entre sensibilités catholiques ? Sincèrement je n’y crois pas trop. Et je connais peu d’évêques qui prennent l’initiative de les faire se rencontrer. Si on commençait par renoncer à s’excommunier mutuellement, ce serait déjà un premier pas !

      • « si on commençant par renoncer à s’excommunier mutuellement ce serait déjà un premier pas » sans doute, mais comment e n arriver à la levée de l’excommunions si on ne se rencontre pas et la levée de l’excommunion ente cathos et orthodoxes s’est faite parce que les responsables de ces églises se sont rencontrés et ont longuement discutés entre eux

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