Si «Vatican III » ne se fait pas …

A quelques jours du 11 octobre sort en librairie un nouvel ouvrage de Christine Pedotti (1) Profitant du 50e anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II, l’auteure s’interroge sur l’urgence et les conditions de la tenue d’un nouveau concile «Vatican III »

C’est en convoquant un concile que, depuis deux-mille ans, l’Eglise a choisi de surmonter les crises majeures auxquelles elle s’est trouvée confrontée. Qu’il s’agisse de décider si un païen pouvait adhérer à la «nouvelle religion», sans se convertir d’abord au judaïsme (Jérusalem, environ 50 après JC) de trancher sur la nature divine du Christ, en 325 à Nicée (2), de renforcer l’identité catholique contre la Réforme protestante (Trente en 1545) ou de consacrer l’autorité pontificale mise à mal par les idées modernistes et la fin des Etats pontificaux (Vatican I, en 1870). Or, analyse Christine Pedotti «La situation de crise dans laquelle se trouve l’Eglise catholique est de celles qui ont déjà, au cours de l’histoire, légitimé la réunion d’un concile ?» (3)

Il s’agit-là, on l’aura compris, d’une «thèse», intelligemment étayée, développée avec le talent pédagogique et narratif que l’on reconnaît à l’auteure, mais qui risque fort de ne convaincre… que les convaincus. Pouvait-il d’ailleurs, en être autrement ? Car sur le diagnostic de la crise actuelle, le bilan de Vatican II, les désirs ou les «chances» de voir s’ouvrir un nouveau concile – ces trois idées structurent l’ouvrage – tout consensus est, à ce jour, impossible, inimaginable, plus encore qu’il y a seulement quelques années. Il suffit pour s’en convaincre de voir comment certains milieux catholiques se sont efforcés, lors du décès récent du cardinal Martini, de relativiser son «testament spirituel» (4) et sa dernière interview : «L’Eglise a 200 ans de retard», ou de rappeler la crispation qui a saisi la communauté catholique avec l’élection présidentielle puis la «prière pour la France» du 15 août, en attendant la «mobilisation» des uns et des autres contre les réformes sociétales du gouvernement socialiste.

Le Magistère au cœur du débat

Mais relisons Christine Pedotti : «Dans un monde qui découvre, chaque jour, de nouvells questions, l’Eglise peut-elle prétendre détenir, par avance, toutes les réponses ?» (5) «Le Magistère de l’Eglise ne prend pas en compte les changements profonds de la société.» (6) «Sauf sur la proclamation centrale de la foi, l’Eglise au cours des siècles, a modifié son enseignement, et pas seulement sur des détails.» (7) Et de conclure, sur cet aspect des choses, par une citation de Joseph Ratzinger : «Le magistère (…) peut intervenir sur des questions débattues dans lesquelles sont impliquées, à côté de principes fermes, des éléments conjecturaux et contingents. Et ce n’est souvent qu’avec le recul du temps qu’il devient possible de faire le partage entre le nécessaire et le contingent.» (8)

Je crois que nous sommes là au cœur du débat ou plus exactement de la querelle. Lorsque l’auteure conclut, parlant de l’Eglise : «Rien ne peut être soustrait au débat, sauf le kérygme» (9) elle situe, en quelque sorte, le «programme» de ce concile qu’elle appelle de ses vœux et qui serait essentiellement consacré à la gouvernance, à la collégialité, au rôle respectif des clercs et des laïcs ainsi qu’à des questions relatives à la sexualité, à la fécondité et au mariage… Et dans le même temps, elle sait parfaitement qu’elle formule là un postulat aujourd’hui réfuté par une partie de l’Eglise, notamment dans le Tiers monde, où toute idée de débat, toute velléité de changement sont facilement interprétées, par la hiérarchie, comme signes de dégénérescence du catholicisme occidental. Alors même que leurs « jeunes Eglises » sont aussi affectées que les nôtres par la modernité. On oublie trop les propos du pape Jean XXIII à l’ouverture du Concile  : «Autre est le dépôt lui-même de la foi, c’est-à-dire les véritées contenues dans notre vénérable doctrine, et autre est la forme sous laquelle ces vérités sont énoncées.» 


Vers des conciles régionaux ? 

C’est peu dire qu’elle même ne croit guère à la probabilité d’un nouveau Concile, au moins dans l’immédiat, même si elle prend la peine d’en examiner l’urgence, les profits attendus, les atouts et les freins : «Rien ne permet de penser qu’un concile puisse être convoqué dans un avenir proche.» (9) Parce qu’il y faudrait l’audace et la force de persuasion d’un pape capable de surmonter tout à la fois l’hostilité de ceux qui voient dans Vatican II la cause de tous nos maux, des divisions qui rongent l’Eglise, et la prudence de ceux qui estiment préférable d’attendre, parce que Vatican II n’a pas encore été «reçu», au sens de compris, accepté et mis en œuvre. Et donc qu’il serait trop tôt.

Alors me direz-vous, quel intérêt y a-t-il à écrire 216 pages sur le sujet… pour en arriver à pareille conclusion ? En réalité, l’ouvrage se termine sur une perspective autre : celle de conciles (ou pré-conciles) régionaux ou continentaux (10), moins risqués au niveau des enjeux de pouvoir, moins lourds à mettre en œuvre (11), plus proches de la diversité des situations. Or, s’agissant d’aborder des questions qui ne touchent pas au contenu de la foi mais à la «discipline», déléguer ainsi le pouvoir aux Eglises locales ne serait jamais que mettre en œuvre ce principe de subsidiarité auquel l’Eglise est tellement attachée. Encore faudrait-il que le pape, seul à pouvoir en prendre l’initiative, soit à même d’en convaincre la Curie, ce qui est une forme de retour à la case départ.

Faut-il craindre un schisme «progressiste» ? 

Un seul regret à la lecture du livre : que l’auteure n’ait pas consacré un ultime chapitre à creuser la question : «Et si rien ne se passe… que va-t-il se passer ?» Car enfin, chaque Concile, comme elle le rappelle, est potentiellement porteur d’un schisme du côté de la minorité qui en refuse les conclusions – ce qui s’est produit avec Mgr Lefebvre – . Ne risque-t-on pas une rupture similaire du côté de ceux qui ont le sentiment que l’héritage du concile est mis en cause, ici et là, et que l’aggiornamento réalisé par Vatican II est déjà en partie dépassé par l’ampleur des bouleversements survenus dans le monde, la radicalité des nouveaux défis qui se présentent à l’humanité et la gravité de la crise que traverse l’Eglise catholique ?

Nombre d’évêques, en Europe et en Amérique du Nord, s’alarment de ce qu’il est convenu d’appeler le «schisme silencieux» de millions d’hommes et de femmes qui continuent de quitter l’Eglise sur la pointe des pieds. Rome préfère parler « d’apostasie silencieuse » (12), au motif que ces «partants» ne constituent de fait aucune Eglise dissidente, autour d’un quelconque clergé (13) et ne manifestent nul désir de «faire Eglise», pour la bonne raison que la plupart d’entre eux ont abandonné toute pratique, tout sentiment d’appartenance  voire toute croyance religieuse.

Reste néanmoins une question : comment vont se situer, dans un proche avenir, celles et ceux qui, à ce jour, sont restés dans l’Eglise et aspirent à la poursuite du renouveau initié par Vativan II, alors même qu’ils se sentent mal à l’aise avec une évolution qu’ils perçoivent comme une tentation de repliement défensif, de restauration d’un catholicisme identitaire fait de piété et d’obéissance ? Vont-ils rejoindre, à leur tour, la cohorte des partants et nourrir le flot montant des indifférentistes (14) ou prendre la lourde responsabilité de la rupture ?

A dire vrai, l’idée d’un schisme «progressiste» paraît  bien improbable. On ne se sépare pas de l’Eglise du Christ, à laquelle on est viscéralement attaché, pour des désaccords portant sur sa gouvernance, la collégialité, la discipline ecclésiastique, le statut des femmes, la morale sexuelle ou la limitation d’accès aux sacrements des divorcés remariés ou des homosexuels… Même si l’on pense qu’il y va, aussi, de la crédibilité de l’Evangile.

«Faire comme si…»

Alors ? Alors l’hypothèse la plus probable, est qu’une majorité de ces catholiques, souvent engagés dans la vie de l’Eglise, vont «faire comme si…» avec la bienveillance de certains prêtres et évêques, convaincus que plutôt que de s’épuiser à réclamer des réformes qui ne viennent pas, il vaut mieux vivre l’Evangile, là où l’on est, en allant au bout de ce qui «en conscience» semble possible ou nécessaire. Il suffit de regarder autour de soi pour rencontrer ces hommes et ces femmes aujourd’hui en quète de la paroisse ou de la «petite communauté» où ils vont se sentir bien… Décidés témoigner de leur foi, sans renier pour autant leurs idées ou renoncer à leur combat.

Une évolution qui, dans cette hypothèse, ne sera pas sans poser problème : aux évêques qui vont devoir gérer, sur leur territoire, une «diversité» de fait, parfois antagoniste et bien peu fraternelle (15) ; à la Conférence des évêques de France, elle-même confrontée à une pluralité de sensibilités épiscopales «affirmées» et aux problèmes susceptibles d’en résulter ici ou là ; à Rome, enfin, où l’on sait bien qu’un tel équilibre, fragile, ne pourra guère être préservé qu’à la condition expresse d’éviter trop de « déclarations solennelles » susceptibles de rallumer les passions et d’attiser les divisions.

Moyennant quoi, on pourrait imaginer un pré-Vatican III, s’opérer, sur le terrain, sans tambour, trompette ni grandes orgues… Pour le plus grand bien de l’Eglise et de l’Evangile ?

 

  1. Faut-il faire Vatican III ? Tallandier, 214 p.; 16 € – Du même auteur, sur l’histoire du Concile Vatican II : La bataille du Vatican, Plon, 500 p.
  2. L’auteure souligne avec malice que ce concile, essentiel dans l’élaboration du dogme catholique, fut convoqué et présidé par un laïc, non encore baptisé, l’empereur Constantin, en l’abscence de l’évêque de Rome Sylvestre 1e qui s’était fait représenter.
  3. p.171
  4. On se souvient que le 7 octobre 1999, lors du synode sur l’Europe, il avait souhaité que l’Eglise se dote d’un «instrument collégial plus universel (que les synodes régionaux) et qui fasse autorité» pour examiner les questions qui font aujourd’hui encore débat dans l’Eglise et justifient l’appel de certains à un nouveu Concile.
  5. p.71
  6. p.83
  7. p.208.  Elle relève, à ce propos, les conclusions de la Commission théologique internationale, en 2009, estimant que l’Eglise était fondée à enseigner que les nouveaux nés, morts sans avoir été baptisés, n’étaient pas écartés de l’histoire du Salut comme le catholicisme l’a longtemps soutenu, et que, de ce fait, l’existence des limbes ne s’imposait pas.
  8. Ce texte de la Congrégation pour la doctrine de la foi, en date du 24 mai 1990, montre bien toute la complexité de la question, si l’on réintroduit dans la citation, volontairement tronquée par moi, non par l’auteur, cette partie de phrase : Le Magistère,« dans le but de servi le Peuple de Dieu, et en particulier pout le mettre en garde contre des opinions dangereuses pouvant conduire à l’erreur…» peut intervenir… On voit bien ici que la logique est celle de la «conservation» tout en reconnaissant que ce peut être à tort !
  9. p.186
  10. Différents des synodes actuels puisqu’ils seraient placés sous la responsabilité des conférences épiscopales.
  11. Vatican II a concerné quelque 2 500 évêques, ils sont aujourd’hui 5 000.
  12. L’expression se retrouve, notamment, au paragraphe 69 de l’Instrumentum laboris préparatoire au Synode sur la nouvelle évangélisation convoqué à Rome du 7 au 28 octobre 2012.
  13. D’où l’inquiétude née de la dissidence des prêtres autrichiens susceptible, si elle n’est pas bien gérée, de se traduire en schisme.
  14. A lire certains blogs intégristes voire certaines déclarations, on devine que cette «sortie de l’Eglise» est perçue comme une forme de purification finalement salutaire. Ne resteraient que les «purs» (et durs ?) avec lesquels engager la nouvelle évangélisation.
  15. Elle pourrait aller des transfuges de la Fraternité Saint Pie X, nostalgiques de l’avant concile, aux chrétiens-critiques partisans d’un Vatican III, en passant par l’extrême diversité des autres sensibilités aujourd’hui présentes dans les paroisses.

Cet article a été rédigé pour le Blog : A la table des chrétiens de gauche

21 comments

  • rené
    il y a un point qui n’est pas abordé et qui va jouer très vite:

    qui peut se décliner en deux aspects

    le problème de l’argent
    certes le vatican a des réserves et des soutiens pas toujours très clairs
    mais nombreux diocèses vont passer dans le rouge :
    80% de donateurs de plus de 65 ans dont peut-être une moitié de plus de 75 ans
    en ce moment ils mangent leurs réserves …..
    c’est aussi valable pour les prêtres dont le budget va se réduire

    la réalité du vide des vocations

    ce vide va arriver plus tôt qu’ils ne pensent

    alors il faudra bien qu’ils se posent les vraies questions
    et en particulier leur part de responsabilité dans ce naufrage

    comment en 2012 imaginer une structure qui campe sur ses certitudes et ignore la moitié de l’humanité??

    autre point le schisme intégriste est une rupture du clergé

    il n’y aura pas de schisme progressiste car ceux qui en font partie se sentent partie prenante de l’Eglise : ils y sont chez eux aussi .
    ils sont l’Eglise comme les autres
    ils ne sont pas soumis et condamnés à ne pas penser
    ils sont catholiques et libres…….
    « la gloire de Dieu c’est l’homme debout »
    …de plus pas mal d’entre eux font tourner la maison !!
    et ils sont souvent formés et parfois plus que le jeune clergé

    donc l’espérance demeure ….

  • Merci pour ce résumé.

    Que C. Pedotti, comme d’autres, appellent de ses voeux une réforme dans la gouvernance, soit. On a toujours des motifs de se plaindre que ça ne va pas. Quitte à ne plus voir que cela.

    Mais réformer pour quoi faire ? Pour être plus en phase avec le monde ? Pour que l’Eglise ne se fasse plus traiter de rétrograde ? Je fais partie de cette masse du « centre », silencieuse, mais qui ne voit pas l’intérêt d’un changement. Oserais-je dire que je me sens bien dans l’Eglise ?

    Je fais plutôt mienne la célèbre phrase de Bernanos : « L’Eglise n’a pas besoin de critiques, mais d’artistes… L’Eglise n’a pas besoin de réformateurs, mais de saints »

    PS : merci pour vos articles qui apportent beaucoup !

  • vous êtes bien optimiste et peut-être pas assez dans la boutique comme on dit!!
    que faîtes-vous du cri de Mgr Martini et d’autres!

    oui l’Eglise a besoin de saints et pas de juges
    d’air pur et de brise légère mais pas de chape de plomb
    de passionnés de l’Evangile et non de récitants du catéchisme …..
    de bienveillance , de l’éclairage du monde
    elle a besoin d’artistes , mais pour être artistes il faut avoir un espace de liberté , d’inventions………………..
    c’est là tout l’enjeu

  • Il existe plusieurs manières de voir l’Eglise : Peuple Chrétien, Institution, Corps du Christ, Épouse du Christ… Et de fait elle est tout cela à la fois. Se focaliser sur un aspect à l’exclusion des autres conduit à s’en séparer. Les tradis sont parfois un peu trop focalisés sur l’Institution, les charismatique sur le côté Corps du Christ, et les progressistes sur le côté Peuple de Dieu. Et de fait la richesse vient de la communion de tous les aspects.

    Penser l’Eglise Catholique sans son institution conduit au protestantisme. Pas de jugement moral là dedans, mais juste la constatation que les protestants ne sont pas catholiques (M. La Palisse n’aurait pas dit mieux…)

    Au passage concernant les finances de l’Eglise, on pourrait juste noter qu’elle vit sa crise des retraites puisqu’il y a beaucoup de prêtres retraités pour peu de pratiquants. Mais à terme cela se résoudra naturellement, en cela qu’il y aura des prêtres en proportion juste par rapport aux pratiquants.

    Pour en revenir au fait de l’article, il y a une sorte de présupposé qui mériterait d’être débattu, celui de la nécessité pour l’Eglise de suivre le monde en matière de foi et de morale. Il est évident que pour ce qui est des moyens (langage, médias…) l’Eglise doit vivre avec son temps.
    Mais en ce qui concerne les domaines moraux, c’est moins évident.

    La morale chrétienne part de fait que Dieu est le Bien. Cela conjugué avec la liberté et la capacité de raison de l’homme conduit à dire que tout acte de l’homme, tout choix est orienté moralement, il est bon, ou mauvais, avec une gradualité évidement.
    Par conséquent devant l’évolution du monde, l’Eglise doit se positionner moralement. Cet acte est-il bon ou mauvais, pour ou contre Dieu ? Et au cas par cas elle doit répondre.

    Vivre avec son temps signifie donc pour l’Eglise faire le tri dans l’évolution du monde, et garder ce qui est bon, selon le mot de Saint Paul.

    Suivre le monde pour suivre le monde ou même pour être proche des hommes n’est pas un but en phase avec le but de l’Eglise qui ‘est d’être fidèle à Dieu qui est la norme de toute chose.

    Tout est donc question de discernement. Les explications des experts techniques sont nécessaires pour formuler les choses clairement, mais in fine le choix sera moral, philosophique et théologique.

    La vérité n’étant pas nécessairement le consensus, ce discernement se fera donc à l’aide tant du sensum fidei que du sensum fidelis. C’est à dire que le Peuple de Dieu, en tant que corps des baptisés participe naturellement à ce discernement, mais également que ceux qui ont reçu la charge et le charisme (au sens de don de Dieu) pour enseigner par le sacrement de l’ordre, ces hommes, les prêtres et plus pleinement les évêques autour du Pape ont un également beaucoup à apporter, parce que justement ils ont été ordonnés pour cela. Et le bon discernement découle de l’harmonie entre les deux.
    Il y a cependant une petite difficulté, en cela que si le clergé est facile à identifier, il n’en est pas de même du Peuple de Dieu. L’avis de qui faut-il prendre en compte ? Ceux de culture catholique ? Les pratiquants occasionnels ? Les pratiquants hebdomadaires ? Les pratiquants quotidiens ? Il est difficile de mesurer la vie de foi des gens, et de fait ce n’est pas un but en soi.

    On le voit, la question est complexe, et le discernement n’est pas qu’une affaire sondagière…

  • Je suis convaincu que cette question ne s’opposera pas d’ici 30 ans de la même manière qu’elle s’oppose aujourd’hui. Je pense que l’athéisme continuera sa progression (du moins en occident et surement dans d’autre continent) qu’elle a entamée depuis maintenant 3 siècle et que de là le fossé entre Eglise et société continuera à se creuser. Ainsi je pense que les générations qui feront Eglise de demain (dans 30ans) ne penseront pas de la même manière que nous. Je pense que les «Hans Küng » n’auront pas d’hériter. De plus on aura d’ici là les premiers effets de cette culture de la mort que nos sociétés mettent tout doucement en place et par conséquent je suis persuadé que dans 30 ans ou 50ans VIII ne se ferra pas comme Christine Pedotti l’espère. Car il oublie qu’au de-là de l’opposition actuelle entre progressiste et conservateur (dans l’Eglise d’occident) il y a aussi une opposition entre les générations.

    • Je suis en désaccord total avec votre analyse, Fred. La différence de générations est devenue dans notre Eglise une sorte de « tarte à la crème ». Il y aurait les bons petits jeunes des générations JPII puis Benoît XVI (les premiers ne sont plus si jeunes…) qui n’auraient pas de compte à régler avec l’Eglise (contrairement à ces vieux soixante-huitards…) et sont, comme me le dit un ami prêtre « dociles à l’Esprit saint ». A l’Esprit saint ou à M. le curé ? Le propre de chaque génération est de se positionner par rapport à l’éducation (notamment religieuse) qu’elle a reçu ou n’a pas reçu. Et cela est parfaitement légitime. Mais en quoi cela nous renseigne-t-il sur ce qui fait l’Eglise dans sa vérité ? Fantasmer pour l’avenir de la vieille Europe sur un christianisme à l’africaine à l’heure même où, malgré son dynamisme de façade, il prend de plein fouet la confrontation au monde moderne, est une absurdité. Oui, l’avenir de l’Eglise universelle passe aussi par notre capacité à régler ici en Europe, avec notre intelligence et notre cœur, les questions que nous pose la modernité. Et ce n’est pas en cultivant la fière certitude d’avoir raison sur tout, contre tous et depuis toujours, ni en nous réfugiant dans les pèlerinages et le falbala liturgique à dentelles que nous assurerons l’avenir.

  • Cher René
    Voyez vous on peut avoir des analyses différentes de la manière de comment l’Eglise doit se comporter face à la modernité. Par exemple celle de Huns Kung n’est pas celle de Benoit XVI, et celle de Benoit XVI n’est pas celle de Mgr Fellay mais là n’est pas le problème.
    Pour moi l’erreur que vous faites dans tous vos raisonnements c’est de croire que l’évangile et l’Eglise s’adaptent et épouseront toute modernité ad vitam aeternam .Et par conséquent vous n’acceptez pas et vous n’envisagez pas l’idée que l’évangile et l’Eglise puisse être un jour une contre culture , « un signe en butte à la contradiction ». Il me semble qu’il faut envisager dans nos raisonnements cette vérité que d’ailleurs le CEC nous rappelle (art 675 – 676 & 677) à savoir que l’Eglise militante finira son pèlerinage terrestre comme le Christ çàd faible , pauvre , rejetée, abandonnée (l’apostasie), incomprise, persécutée et crucifiée. Et que donc elle connaitra une mort apparente. Evidemment ça ne nous dispense pas de reformer l’Eglise mais ça nous dispense de le faire en fonction de cette modernité qui s’est construit contre l’Eglise .
    Je me trompe peut -être mais je pense que vous avez plus peur de la modernité qu’un Benoit XVI ou un JPII . Vous voyez le chemin du calvaire de l’Eglise s’approche et vous refusez d’y monter et vous pensez qu’une adaptation de l’Eglise à cette soit disant modernité l’empêchera de connaitre son chemin de croix et pourtant l’ Aggiornamento de notre cher JXXIII qui en apparence n’a rien changé (la sécularisation et déchristination se sont au contraire accéléré ) aurait du vous mettre la puce à l’oreille. Reformons l’Eglise mais pas n’importe comment et à n’importe quel prix.

    • La question que vous soulevez est une question essentielle. Mais y répondre n’est pas si simple. Je porte comme vous la question des Evangiles : Quand le Christ reviendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? Mais il serait un peu simpliste d’en conclure à la nécessité de situer l’Eglise comme contre-culture. Cette position défensive me gêne. Je préfère que le christianisme se définisse pour ce qu’il est que « contre »… ce qui me semble toujours être signe de faiblesse, voire de dégénérescence. Je garde en mémoire la phrase d’Alexandre Sanguinetti dans un ouvrage des années soixante-dix : J’ai mal à ma peau de gaulliste. Il écrivait, à propos de l’UDR de l’époque : désormais ne nous rejoignent plus que ceux qui rejettent l’espérance des autres. Je ne voudrais pas qu’il en soit de même pour mon Eglise.
      L’ambiguïté de l’expression contre-culture est son côté totalisant. La prétention à constituer une alternative. Je n’ai pas le souvenir que les Etats pontificaux d’avant 1870 aient représenté à ce point l’idéal de la Cité de Dieu. Et cette persistance farouche à estimer que l’Eglise aurait la vérité sur toute chose et n’aurait rien à apprendre du monde m’a toujours semblé un peu infantile.
      Relisez les actes des apôtres et les récits sur les premiers siècles. Les chrétiens « citoyens » de l’empire romain reconnaissaient parfaitement les valeurs du monde dans lequel ils vivaient et participaient à la vie politique et sociale, dans les normes de l’époque. Simplement ils refusaient toute concession aux cultes paIens. Je pense que c’est pour nous un bon guide de conduite pour aujourd’hui.
      Que l’Eglise ne soit pas au dessus du maître et que la Croix fasse partie de l’expérience chrétienne… voilà que je nie ni ne renie. Mais suffit-il de se sentir martyrisé pour être assuré d’être dans la vérité ? D’être critiqué pour en tirer la certitude d’avoir raison ? La prétention de l’Eglise à opposer au monde moderne, en bloc, la totalité de vingt-siècles de décisions en tout genre où la proclamation de la divinité du Christ voisine avec des élucubrations sur les limbes ou l’élaboration d’un guide des bonnes pratiques sexuelles ne me semble pas raisonnable. Il nous faut revenir à l’essentiel… nous en tenir au kérygme, le reste n’étant par définition que superfétatoire ! C’est cet essentiel qui peut subvertir le monde moderne, pas la crispation sur des détails secondaires au nom d’une prétendue unicité de la vérité. Appelons les jeunes à l’amour, à la fidélité, au don de la vie. Et faisons-leur grâce de considérations sur les méthodes labellisées « chrétiennes » pour y parvenir.
      Demain, il est possible que la France adopte le principe du mariage pour tous. Ce que, personnellement, je regretterai. Nul
      n’oblige l’Eglise a marier les homosexuels. Mais est-elle dans la vérité de l’Evangile à refuser de reconnaître l’amour sincère qu’ils peuvent se porter, est-elle dans la vérité à refuser de les admettre comme catéchumènes au motif qu’ils ne renonceraient pas à vivre dans le péché, est-il dans la vérité de contester au droit civil d’instituer une législation (pour moi le PACS) leur permettant de se protéger et de s’assumer dans la solidarité ? Et demain… l’Eglise refusera-t-elle, au nom du Christ et de l’Evangile, de baptiser, de catéchiser les enfants qui pourraient « naître » de ces unions ?

  • Lors d’une interview d’Hans Küng, celui raconte ses souvenirs communs du mai 68 allemand avec Joseph Ratzinger. Autant le premier dialoguait avec les étudiants qui chahutaient bien des concepts et des morales, autant le second semblait déstabilisé.
    Je ne rejoins pas toutes les analyses de Hans Küng, mais je crois qu’une partie de l’église de l’époque était bien en panne sèche intellectuelle si face à certains délires (y-en a eu!) de l’époque, elle ne savait que se mettre en position d’autorité.
    Je crois que l’on pose mal le débat, lorsqu’il s’agit de s’adapter à notre monde ou de dire que l’Eglise a du retard. La force de Vatican II est de s’appuyer sur une lecture forte de l’Ecriture et de revisiter la tradition, dans un esprit de dialogue exigeant. Même un intégriste est veuf du passé qu’il revendique.
    Il ne s’agit pas d’abord de s’opposer ou d’être complice, mais de rejoindre, vivre et questionner l’humain sur le sens de ses actes et de ses pensées, en se libérant soi-même de ses propres étroitesses et idées toute faites. Je ne suis pas la vérité.

    La modernité s’est construit contre l’Eglise. Certes certains n’ont pas été tendres, mais l’Eglise semblait aussi perdu à ne pas reconnaître que l’autorité acquise au fil des siècles n’était que contingent à une époque, et pas l’essentiel du message qu’elle doit servir. il est frappant de lire un discours intégriste, bouclé sur lui-même, maniant des concepts très datés, parfois récents et loin de toute éternité, loin de la liberté des évangiles. Combien de temps et de résistances pour reconnaître que le régime politique monarchique d’un état n’était pas la seule morale politique de l’Evangile? Cela ne fait pas de la République, un absolu pour autant. L’Eglise connaît bien des secousses, y compris des changements inspirés de l’extérieur, c’est parfois une bénédiction pour elle. Rappelons nous du Christ saisi par les paroles de la cananéenne: Jésus ne s’attendait pas à ce qu’elle revendique les miettes pour les petits chiens.

  • Cher René

    L’Eglise ne rejette pas la modernité puisqu’elle vit dans le monde .En effet comme tous nos contemporains on est connecté avec nos pc et nos smart phone, on est heureux de se soigner dans des beaux hôpitaux avec des technologies à la pointe, on est heureux de voir que l’égalité (et non la similarité) entre homme et femme progresse, on se réjouit de voir que la faim tue de moins en moins …. Autrement dit non seulement on profite de cette modernité et en plus on participe à son avancée.

    Ce dont on parle ici ce sont des aspects de cette modernité qui relèvent d’une culture de la mort, antiévangélique et antéchrist (ex : la prochaine loi sur mariage). Le problème c’est que les points de frictions et de désaccord (de cette modernité) entre le monde et l’Eglise ne font que s’accroitre depuis 2 siècles alors que pour les premiers chrétiens ils n’ont fait que diminuer avec le temps au point que la culture chrétienne est devenue l’identité même de l’occident . JXXIII a pensé qu’il pouvait réduire cet écart en convoquant un concile mais au contraire il (l’écart) s’est accru (du moins en occident) comme si quelqu’un avait voulu refroidir son enthousiasme. La question est donc de savoir qui s’éloigne de l’autre ,qui rejette l’autre . Jamais dans son histoire l’Eglise n’a fait autant d’effort qu’aujourd’hui pour être en accord avec son époque, elle multiplie des dialogues, les conférences, les écrits (les catholiques n’ont jamais autant publié même sur les question de sexualité ), le pape n’a jamais autant voyagé et pourtant jamais l’Eglise n’a été aussi rejetée que ne l’est aujourd’hui . Alors il est temps que vous vous demandiez aussi si c’est l’Eglise qui rejette la modernité ou si c’et le monde qui rejette l’Eglise à travers cette modernité. Pour moi la réponse est clair .

    • J’observe que le monde ne rejette pas les « témoins » de l’Evangile lorsqu’ils se mettent au service de l’humanité et des « plus souffrants », qu’il s’agisse, chez nous, de l’abbé Pierre ou de Sœur Emmanuelle. Mais que le monde ne supporte plus la prétention de l’Eglise a jouer les gardiens de la morale. Oui l’institution est – peut-être injustement – attaquée de toutes part. Mais, je crois à la force de l’Evangile.

  • Par ailleurs l’Eglise ne nie pas l’amour réel qui peut exister entre deux personnes de même sexe (c’est un fait) mais elle ne sépare pas l’acte conjugal ouvert à la vie au sentiment amoureux. Ce qui a d’ailleurs poussé à un catholique homosexuel à se demander si finalement: « L’amour homo n’est pas le nom pompeusement poétique donné à un simple contrat de masturbation(s) ? ».
    On peut s’émerveiller devant l’amour que deux personnes de même sexe se portent entre eux , de la même façon qu’on peut s’émerveiller de l’amour entre un homme marié a pour sa maitresse mais n’oublions que le Vrai Amour s’exerce dans la vérité « CARITAS IN VERITATE ».
    Or l’Homme et la Femme ont chacun, seul, une partie d’un système reproducteur complet et complémentaire qui leurs a été donné pour être au service de leur amour .

    • On peut ne pas vouloir confondre, à juste titre, l’amour hétérosexuel qui englobe toutes les dimensions de la relation jusqu’au don de la vie, de l’amour homosexuel privé de cette finalité. Mais chaque personne est digne et unique devant Dieu, par lui appelée à l’amour. Et je trouve insupportable cette condescendance des hétérosexuels, heureux et fiers de leur normalité, appelant leurs frères homosexuels qui n’ont pas choisi leur état à la continence au nom de la Vérité. Je l’écris ici une fois encore autant je suis opposé au mariage gay et à l’homoparentalité, autant je ne vois pas au nom de quel principe évangélique j’interdirais à des personnes homosexuelles de chercher, ensemble, dans l’amour réciproque et la fidélité, à répondre à leur manière à l’appel de Dieu.

  • @ Fred
    « Ce dont on parle ici ce sont des aspects de cette modernité qui relèvent d’une culture de la mort, antiévangélique et antéchrist (ex : la prochaine loi sur mariage). Le problème c’est que les points de frictions et de désaccord (de cette modernité) entre le monde et l’Eglise ne font que s’accroitre depuis 2 siècles alors que pour les premiers chrétiens ils n’ont fait que diminuer avec le temps au point que la culture chrétienne est devenue l’identité même de l’occident . »

    Je crois que vous réécrivez l’histoire, ou du moins son sens. La proximité avec le pouvoir (politique, social) a pu faire croire qu’il s’agissait de sociétés chrétiennes, mais je crains que l’on confonde l’étiquette et son contenant. La civilisation espagnole qui a envahi une partie de l’Amérique latine, en commettant des massacres qu’on qualifierait aujourd’hui de génocides, était tout aussi antéchrist que d’autres situations aujourd’hui. Un Bartolomé de Las Casas ne rachètera jamais cette société chrétienne-là et les complicités insupportables des pouvoirs religieux de l’époque !
    Combien de combats au XIXème siècle de quelques chrétiens et d’aveuglements de l’Eglise (et je suis très gentil) pour améliorer la condition ouvrière ! Et un jour, on s’aperçoit qu’on a « perdu » le monde ouvrier !
    Je peux comprendre vos combats actuels et vos valeurs mais je ne vois pas du tout dans le passé des sociétés et des cultures plus chrétiennes ! Je n’ai pas honte du passé de l’Eglise investie dans de grandes missions comme l’éducation mais détenir un certain pouvoir peut donner l’illusion du royaume sur terre ! On en a toujours été loin ! A chaque époque, son évangélisation toujours à faire.

  • Relisant les commentaires, après avoir posté le précédent, je me permets un rajout.

    Votre appréhension de la culture, Fred, est curieuse. Il y a la modernité et l’Evangile. Je crains qu’il n’y ait pas un seul bloc, mais plutôt une multitude de courants, porteurs de bien des histoires. Je trouve ainsi que le projet du « mariage pour tous » s’inscrit dans un flou philosophique complet ! C’est bien entendu volontaire, pour rester le plus consensuel possible, à la surface de toute pensée.
    Est-on uniquement dans l’idéologie de certains groupes homos ? Rejoint-on des recherches d’une Elisabeth Badinter autour de l’identité des sexes ? Est-on dans l’affirmation post moderne d’une certaine forme d’état « laxiste », loin du projet de l’affirmation d’un état du XIXème siècle encadrant la population ?

    L’Eglise du XIXème qui a rejeté la modernité a commis de graves erreurs historiques. Attachée à un pouvoir très terrestre, à une expression de l’autorité très contingente d’une époque, elle ne comprenait pas le sens de l’histoire en marche. Je me battrai toujours contre l’agressivité de certains libres penseurs, mais certains de leurs combats ont contribué à permettre à l’Eglise renouer avec l’affirmation de la liberté de conscience !
    Cette modernité, qui avait du sens en 1900, n’est qu’une trace du passé dans un monde ouvert à toutes les philosophies et toutes les pensées. De plus, bien des penseurs de cette modernité ont enrichi les pensées chrétiennes. Un Jacques Ellul analysant l’aliénation technologique me semble très fécond pour un regard sur notre société d’aujourd’hui. Il reconnait dans son parcours avoir une dette vis-à-vis du marxisme, tout en démystifiant le communisme. Faut-il rejeter sa pertinence intellectuelle ?

    Historiquement une certaine modernité s’est construite contre l’Eglise, mais l’opposition de la hiérarchie de l’époque ne peut servir pour condamner une partie des projets de notre société. Le mur de Berlin est tombé, l’histoire n’est plus arrêtée ou finie, nous avons à agir et à réfléchir à une éthique de notre temps.
    « Expert en humanité, culture de la mort » autant de slogans dignes des meilleurs autodafés pour s’imposer avec des arguments d’autorité, frappés du péché d’orgueil ! Notre dialogue en société (et non pas avec, j’en suis membre et non détenteur de la vérité éternelle) se doit être exigeant en actes et en paroles. Même pas peur… pour dire non, oui, peut-être !

  • Cher René ;

    Les témoins ne sont pas seulement dans les bidonvilles. La pauvreté n’est pas seulement matérielle, elle est aussi intellectuelle. L’institution est faite aussi des témoins, des saints hommes au service de la vérité. Il est vrai que nous vivons dans une époque relativiste et syncrétique où la recherche de la vérité ne fait plus partie des préoccupations de nos contemporains mais ce n’est pas une raison pour que nous aussi catholique nous renoncions à la vérité.

    Est-ce que ce n’est pas plutôt plus condescendant de dire « laissons nos amis homos s’aiment, après tout ils ne dérangent personne mais refusons leurs le droit de se marier et d’adopter ».

    • Je crains que nous ne soyons pas d’accord… et que prolonger cet échange ne puisse rapprocher nos points de vue. Est-un drame ?

  • @ El papa ;

    Vous m’avez mal compris je n’ai jamais dit que les occidentaux furent des bons chrétiens, j’ai dit que l’occident était de culture chrétienne ce sont deux choses différentes. Autrement dit la culture était tellement chrétienne qu’un non croyant et un croyant vivaient et pensaient de la même façon. Aujourd’hui même pour les mots simples nous désignons des réalités différentes.

  • Evidemment que ce n’est pas un drame l’essentiel c’est qu’on communie à la même table et au même corps et qu’on aspire en toute honnêteté à la sainteté . Ce qui serait dramatique c’est si l’un de nous appelait à la désobéissance ou à des opérations coup de poing pour imposer son avis à l’autre.

  • Je crois qu’une question préalable pourrait éclairer ce débat sur l’Eglise : à quoi sert l’Eglise ? Ou encore pourquoi (et pour quoi) l’Eglise ? Y réfléchir nous permettrait peut-être de situer davantage l’enjeu pour l’Eglise, et aussi de contribuer à répondre à l’angoisse métaphysique de nos contemporains (qui est aussi la nôtre) : « ça sert à quoi tout ça ? il nous reste si peu à vivre ! » chantait Maxime Le Forestier… Quelle est la fonction et la place de l’Eglise dans ce « tout ça » chanté par Maxime ? Quelle est notre espérance, pour cette vie et pour cette mort dont chaque jour nous rapproche davantage ? Si nous sommes capables de répondre à ces questions, d’en rendre compte, peut-être pourrons-nous mieux faire comprendre – et mieux comprendre nous-mêmes – ce qu’est l’Eglise et la raison pour laquelle elle ouvre ses bras à tout homme ?

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