Bénir les couples de même sexe ? 

Bénir les couples de même sexe ? 

La décision prise par l’Eglise protestante unie de France d’autoriser les pasteurs à bénir des unions homosexuelles renvoie le monde catholique à ses propres questionnements. 

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(Cet article a été repris sur les sites Causeur.fr  et A la table des chrétiens de gauche, et mis en lien sur celui de l’association Confrontations que je remercie vivement. )

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Le vote quasi unanime intervenu le 17 mai, à Sète, a mis un terme à une réflexion engagée depuis longtemps déjà au sein de l’Eglise protestante unie de France (EPUdF) (1) «Le Synode ouvre la possibilité, pour ceux et celles qui y voient une juste façon de témoigner de l’Evangile, de pratiquer une bénédiction liturgique des couples mariés de même sexe qui veulent placer leur alliance devant Dieu.» Mais le même texte précise d’entrée : « Le Synode est soucieux à la fois de permettre que les couples de même sexe se sentent accueillis tels qu’ils sont et de respecter les points de vue divers qui traversent l’Église protestante unie.» Sage précaution au regard d’une décision qui est loin de faire l’unanimité au sein de l’EPUdF.

Le 20 mai, le Conseil presbytéral du Marais, à Paris, a pris fermement position contre cette ouverture et confirmé son intention de «ne pas répondre favorablement à des demandes de bénédiction de couples de même sexe» tout en réaffirmant son rejet de toute forme d’homophobie et son intention de continuer à faire de l’accueil des personnes homosexuelles une priorité de son action pastorale. Le fondement de sa positon est très clairement explicité : «La lecture que nous faisons, notamment de Genèse 1-2, nous conduit à penser que la conjugalité, dans le projet de Dieu, implique la différenciation sexuelle homme-femme.»

«Expurger la Bible pour sacrifier à l’air du temps»

Voilà qui a l’avantage d’être clair. Si la Conférence des évêques de France s’est abstenue  de tout commentaire, la blogosphère catholique n’a pas tardé à réagir. Sur le site Aleteia, Philippe Oswald rejoint l’analyse de ses frères protestants du Temple du Marais : «L’incohérence principale est dans la rupture avec la Bible. L’Ancien Testament et le Nouveau Testament ne foisonnent pas de références à l’homosexualité, mais quand le sujet est abordé, c’est clairement et sans appel. (…) Il va donc falloir réécrire ou expurger la Bible pour sacrifier à l’air du temps en bénissant au nom de Dieu des unions homosexuelles.» 

Il est possible qu’à l’inverse, au cours des prochaines semaines, d’autres voix se fassent entendre au sein du catholicisme français pour applaudir à l’initiative du synode de Sète. Au nom d’une commune compréhension de l’Evangile. C’est dire que la position protestante, même minoritaire, sera commentée, ici ou là, dans certaines communautés catholiques qu’elle interpelle dans leur appréhension de l’homosexualité, comme le souligne fort justement Isabelle de Gaulmyn dans La Croix. D’autant plus commentée qu’une telle initiative est, à ce jour, totalement impensable au niveau des Eglises particulières dans l’Eglise catholique où l’on considère que la Vérité n’a pas à être mise en débat.

Une remise en cause de l’anthropologie biblique

Sur la question homosexuelle, on connaît la position officielle du Magistère : accueil des personnes, condamnation des actes. Ce second aspect est clairement explicité dans le texte du Père Jean-Baptiste Edart (2) écrit en conclusion d’une longue étude sur Bible et homosexualité : «Les interprétations récentes (…)  reconnaissent que Paul condamne les relations sexuelles entre personnes de même sexe. Le débat s’est porté sur la question de l’herméneutique de ces versets. Or, leur étude permet d’identifier que Paul s’appuie sur des traditions qui prennent leur enracinement dans la Loi divine (…) Paul ne fait donc que reprendre et souscrire à un enseignement largement admis à son époque. (…) Il ne s’agit pas d’une simple question culturelle propre au 1e siècle ap. J.C. mais d’une structure de pensée fondamentale de la Révélation biblique. Remettre en cause cette condamnation des actes homosexuels, sous prétexte d’un contexte culturel différent conduirait en fait à l’adoption d’une anthropologie différente de l’anthropologie biblique caractérisée par la différenciation sexuelle.»

Lorsque la doctrine semble diverger du message évangélique… 

Or, de fait, c’est bien cette «condamnation des actes homosexuels» qui n’est plus « reçue » ni comprise par nombre de catholiques pratiquants, lorsqu’ils sont le fait de  personnes vivant toutes les exigences du mariage chrétien… hormis, évidemment, l’altérité sexuelle. (3) Que cela bouscule ou interroge «l’anthropologie biblique caractérisée par la différenciation sexuelle» est une évidence qui ne les émeut pas outre mesure. Ils pensent volontiers que si les conséquences doctrinales de cette anthropologie viennent à ce point contredire le message d’amour et de compassion de l’Evangile, tel qu’ils le saisissent dans la foi… alors, il appartient à l’Eglise de «revisiter» la lecture qu’elle fait de l’anthropologie biblique. Pour en dépasser les contradictions. Aujourd’hui, refuser de voir la radicalité de cette résistance de la part de catholiques convaincus, souvent formés à la théologie, ou la discréditer au nom d’une prétendue soumission à la «dictature de l’air du temps» sont peine perdue. Que l’on s’en réjouisse, qu’on le déplore ou qu’on se contente, plus simplement, de le constater, le fait est là : chez un certain nombre de croyants, le principe d’autorité ne fonctionne plus.

Sans doute nombre de participants au Synode sur la famille, évêques et cardinaux, en sont-ils conscients. Mais comme il est peu probable qu’ils se risquent à questionner les fondements de la morale sexuelle catholique, de peur de faire s’écrouler  l’édifice ou de risquer un schisme, la seule voie qui leur reste ouverte est celle de la «pastorale» proposée par le pape François. Ouverte ou fermée, d’ailleurs, si l’on écoute les plus récents bulletins de la météo synodale. Comme si l’Eglise pouvait continuer à refuser d’entendre, pour n’avoir pas à répondre.

Un «ministère de la bénédiction», élément de pluralité pastorale

Avec le risque – concernant la question qui nous occupe – que lorsque la demande se fera jour, des prêtres acceptent de «bénir» discrètement des couples de même sexe, comme ils ferment les yeux sur la situation des divorcés remariés ; ou plus encore que des laïcs engagés se sentent autorisés, au nom de leur baptême, à prononcer des paroles de bénédiction sur des unions homosexuelles, puisque ce geste, non sacramentel,  n’exige pas l’intervention d’un prêtre. Intention qui perce déjà, par exemple, dans la Conférence catholique des baptisés francophones lorsqu’elle se présente, à travers sa charte, comme «Acteur de la mission de l’Église par le ministère de la bénédiction.»

A l’heure où certains se réjouissent d’une seconde session du Synode sur la famille qui réaffirmerait la Tradition du magistère romain et ferait rentrer chacun dans le rang, ce que l’on voit se mettre en place, au travers de communautés plus vivantes qu’il n’y paraît, est en réalité une pluralité vécue sans complexe, du côté des tenants de la doctrine comme de ceux qui se sentent en distance avec elle. Dès lors le défi du pape François est de parvenir à convaincre évêques et cardinaux que l’on ne contiendra pas cette évolution vers la diversité et que l’urgent est de faire en sorte qu’elle puisse être vécue dans l’Unité… autour de l’essentiel de la foi.

© René Poujol

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(1) Née en 2012 de la fusion de l’‘Eglise réformée de France et de l’Eglise évangélique luthérienne de France, l’EPUdf compte environ 250 000 fidèles sur 1,7 millions de protestants estimés pour la France.

(2) Prêtre de l’Emmanuel, enseignant chercheur à la faculté de théologie de l’université catholique d’Angers, co-auteur de l’ouvrage Clarification sur l’homosexualité dans la Bible, Cerf 2007.

(3) Le referendum Irlandais de ce 22 mai témoigne qu’un peuple qui continue à se dire majoritairement catholique ne voit pas de contradiction à instaurer, y compris pour les croyants, une conjugalité homosexuelle.

 

 

 

 

84 comments

  • J’ai un ami pretre qui bénit les couples gay et lesbiennes. Il le fait avec son coeur.
    Il sème la paix du coeur et c’est bien là l’essentiel

  • Donc ils sont plus vivants qu’il n’y paraît, plus évangéliques et plus unis sur l’essentiel … qui n’est pas l’anthropologie biblique mais un Evangile dont on ne voit plus bien le contenu, en dehors d’un sentimentalisme sirupeux.

  • Il faut cesser d’opposer doctrine et pastorale, et retrouver le sens de l’éthique chrétienne qui n’est pas une éthique de la loi mais une éthique du bien, ontologiquement fondée. L’autorité ne fonctionne plus, parce qu’on a fait croire aux fidèles que la conscience était souveraine. Bref, en finir avec Fuchs, René Simon, Thévenot, et toute cette clique kantienne 🙂

      • Jésus montre dans les évangiles qu’il ne cesse de faire référence à sa conscience profonde … et non au Magistère d’une Eglise….. qui n’existe pas encore…. Quant à celle qui existe il a les propos…. que l’on connais… « Serpents, engeance de vipères, » et autres noms d’oiseaux….

  • Le principe d’autorité fonctionne encore hormis lorsque l’Eglise est excluante parce qu’elle ne respecte pas, dans ce cas, l’attitude du Christ. La porte de sortie est bien pastorale car alors elle permet de dire : si votre chemin spirituel passe par une vie de couple homosexuelle il n’y a pas de raison de le refuser, suivez votre chemin pour devenir pleinement humain, c’est aussi un chemin vers Dieu car tout chemin d’amour entraîne une ascension vers Dieu. C’est pourquoi la bénédiction des couples homosexuels est logique et ne doit pas être refusée : qui peut en effet juger du chemin de l’autre ? Là c’est le « sensus fidéï » qui a conduit les chrétiens à faire comprendre aux autorités qu’il y avait une ouverture possible.

  • Je suis allé au mariage homosexuel d’une de mes filleules. Elles ont deux enfants délicieux et épanouis.
    Ensuite il y eut une bénédictions par un prêtre catholique (en « exercice » si je puis dire), au cours d’une cérémonie poignante, priante, et où les mariées ont exprimé leur amour humain, celui de leurs deux enfants et leur amour de Dieu. (qui, selon moi le leur rend bien…).

    Tout ceci est apparu « normal » aux personnes présentes….
    mais évidemment éminemment satanique aux yeux bouchés des absents qui ont rejeté haineusement ces belles personnes leur promettant l’enfer ainsi qu’à ce prêtre « défroqué »….
    Ceci au nom de Dieu… qui est amour….. enfin c’est ce qu’on prétend !

  • Si l’Eglise tord les écriture pour les faire correspondre à la réalité de vie de notre société alors elle n’a plus de raison d’exister. L’amour de Dieu n’est pas dissociable de la loi de Dieu et du jugement de Dieu ou alors on cède encore à la société et à son humanisme pour chanter ensemble « On ira tous au paradis… »
    Oui à une église ouverte, bienveillante et ferme sur son enseignement!

    • Il ne s’agit pas de « tordre » quoi que ce soit mais d’entrer toujours plus avant dans l’intelligence de la foi. Ce que l’Eglise fait depuis vingt siècles. Lorsque des textes issus de l’Ancien et du Nouveau Testament apparaissent comme contradictoires, il faut bien essayer de discerner le vrai. Pour le reste n’oublions jamais que Saint-Paul vivait en un temps où l’on pensait que la Création du monde remontait à 6 000 ans, selon le récit de la Genèse, et que la fin du monde arriverait avant que cette génération ne passe… Quel que soit son génie, cela mérite réflexion !

      • René ,excusez-moi mais je ne vois certes pas le rapport que vous faîtes entre l’ignorance de Paul en matière scientifique et sa position sur l’homosexualité. Il me semble qu’il n’y a strictement aucun rapport entre les deux, strictement aucun. Par ailleurs où est la contradiction entre la position de Paul et celle de l’Ancien Testament?

        • Dominique, je ne fais aucun lien particulier, je dis simplement que la pensée de Paul dont je ne conteste nullement la fidélité à l’Ancien Testament, s’inscrit qu’on le veuille ou non dans un contexte, qui n’est plus le nôtre. Son génie propre ne le met pas à l’abri, ici ou là, de considérations que nous sommes en droit d’interroger aujourd’hui à partir de ce que nous vivons, dès lors que c’est loyalement. Je ne dis rien de plus ni de moins.

    • Vous posez la bonne question, cher Frank, l’Eglise (telle qu’on l’a « fabriquée ») a-t-elle une raison d’exister ?
      LA loi de Dieu est révélée par Jésus, dans sa grande simplicité : « Aimez-vous les uns les autres … » Faut-il pour la respecter tout le bazar ecclésiastique que l’on connait ? Un grand Machin hiérarchisé ? Une codification de chaque fait et geste du « croyant » pire que le plus terrible des codes fait pas ces affreux laïcs mécréants ? Une kyrielle de prélats avides de pouvoir ? Au point d’en être totalement réifié, comme la dit son patron actuel, un certain François ? J’en doute ! Jésus a parlé d’une Eglise (enfin sauf si on considère que ce passage fut ajouté bien après coup…), il n’a pas parlé de faire un mastodonte pesant appelé religion… et qui a une nette tendance à « oublier » bien des propos dudit Jésus …..

      • Vous m’excuserez j’espère, mon cher Voyageur de continuer de considérer que si l’Eglise pour laquelle vous avez la plus parfaite horreur existe toujours depuis 2000 ans ce n’est pas le fait de la seule volonté humaine

        • Hélas si, cher Dominique ! L’Eglise existe par volonté humaine….
          Une volonté essentiellement politique d’ailleurs…..en particulier avec l’instauration d’un christianisme d’État dont le « président » était l’empereur de Constantinople.
          J’avais cru comprendre que Jésus parlait de rendre à César ce qui est à César….

          Maintenant si vous voulez dire que TOUT ce qui existe est de volonté divine ! Dictateurs de tous poils compris, alors….. effectivement…. Mais c’est alors identique à dire que RIEN n’est de volonté divine !!

    • Frank,

      Le problème est que nous nous basons sur des textes anciens pour l’homosexualité, et à l’époque elle n’était vu que comme une sexualité. Pourtant ces couples s’aiment, doit-on toujours les voir sur le plan sexuel, alors que rien ne parle d’amour homosexuel dans ces ouvrages. Pourtant rien dans l’Ancien Testament et chez Paul sur des unions gays et de l’adoption d’enfants par eux. L’Eglise se base donc sur des écrits qui ont une vision limité des homosexuels. En gros, la connaissance des homosexuels pour nous se baserait sur des livres qui ne connaissent rien à ces couples, et si on se demandait plutôt comment les homosexuels peuvent nous apporter un renouveau dans notre Eglise en l’ouvrant un peu plus.

      Merci !

      • Je suis toujours étonné que l’on continue à vouloir parler de la position des Ancien et Nouveau Testaments au sujet de l’homosexualité alors que ce mot recouvre une notion qui n’était pas appréhendée sous cette forme à ces époques.
        Nombreux sont pourtant les théologiens qui nous rappellent que ces textes anciens visaient essentiellement la sodomie qui était régulièrement pratiquée – par des hétérosexuels la plupart du temps – comme punition ou châtiment des ennemis prisonniers de guerre ou à l’égard des étrangers (c’est ce qui nous est décrit dans l’épisode de Sodome et Gomorrhe quand on veut bien se pencher sur le contexte), mais aussi par soumission à l’encontre des esclaves; c’est à ce titre que cet acte était condamné. Quant à la position de Paul, n’oublions pas qu’elle vise la pratique de la bi-sexualité socialement admise et courante chez les romains (qui la tenait des grecs dont leur culture était imprégnée)et que la « nouvelle religion » qui se mettait en place voulait proscrire.
        Aussi serait-il nécessaire, en préalable à toute nouvelle position sur les actes « intrinsèquement désordonnés », que l’Église accepte de faire le point sur ce que le langage contemporain nomme « homosexualités » et ce à la lumière des avancés scientifiques modernes et de la somme des connaissances acquises aujourd’hui par la clinique en matières psychiatrique et sociologique.

  • Dominique, 2000 ans à l’échelle d’un être humain, c’est très long, mais à l’échelle de l’existence de l’humanité, c’est très très court… Que sait-on de l’avenir de l’Eglise ?

    • 2000 ans à vue d’homme c’est évidemment beaucoup et par rapport à l’existence de l’univers ce n’est rien. Vous avez parfaitement raison. Mais en ce qui concerne l’avenir de l’Eglise, je crois absolument qu’elle ne disparaitra pas même si elle doit connaître à nouveau des périodes de catacombes. Par là je ne veux évidemment pas dire que son mode de fonctionnement actuel restera tel qu’il est, mais il y aura toujours un clergé permanent et des laïcs.

  • René, j’ai lu l’article du P.Erard que tu signales. Il est à peu près convaincant, même si tous ses efforts dans cet article savant consistent à démontrer que la Bible va dans le sens de ses convictions à propos de l’homosexualité. Ce que je note quand même, c’est qu’il doit faire de gros efforts interprétatifs pour y arriver, car la pensée de Paul est tout sauf limpide. A propos de la condamnation des actes mais pas de l’état homosexuel, je rappelle quand même que Rome interdit aux homosexuels (même chastes) de devenir prêtres (depuis 2006 je crois)… Autrement dit, il y en a eu des quantités, et même parmi eux certainement de « saints prêtres ». Est-ce une avancée ou une régression?

    • Si j’ai mis ce texte en avant c’est qu’il me semble assez représentatif du discours officiel de l’institution. Pour le reste tu as raison de souligner qu’une instruction du Vatican demande aux évêques et directeurs de séminaire d’écarter de la candidature à la prêtrise des hommes ayant une tendance homosexuelle marquée… au motif qu’ils passeront à l’acte un jour ou l’autre. Même raisonnement dans les paroisses parisiennes où l’on refuse la préparation au baptême pour les adultes homosexuels parce que « forcément » ils n’accepteront pas la continence et vivront dans le péché. L’horreur des actes conduit l’Eglise à user du principe de précaution jusqu’à la négation de la liberté de se faire baptiser. On en est là !

  • René, au sujet de ce qui se passe parait-il dans les paroisses parisiennes »où l’on refuse la préparation au baptème pour les adultes homosexuels par ce que »forcément » ils n’accepteront pas la continence et vivront dans le péché » je voudrais bien savoir comment un prêtre pourrait déterminer a priori que quelqu’un est homosexuel s’il n’est pas passé à l’acte. Un homosexuel « non pratiquant » autrement dit une personne ayant des attirances homosexuelles pour moi n’est évidemment pas un homosexuel et je ne comprends rien à votre affirmation

    • Dominique, pardonnez-moi mais j’ose espérer qu’un prêtre est également dans l’ignorance de l’homosexualité d’une personne, MEME si elle est passée à l’acte, sauf si elle vient s’en confesser auprès de lui. Pour le reste mon « affirmation » comme vous dites est aisément vérifiable auprès des personnes en charge du catéchuménat dans les paroisses.

      • Mais bien sûr que le prêtre se doit d’être ignorant des tendances homosexuelles de quelqu’un. Mais alors comment pouvez-vous dire que dans des paroisses parisiennes on refuse le baptème à ces mêmes personnes lesquelles si je vous ai bien lu en plus ne sont pas passés à l’acte ?

        • Dominique, certaines personnes homosexuelles prennent contact avec un service du catéchuménat auquel elles s’ouvrent de leur désir d’être baptisées. Si, par honnêteté, elles « avouent » leur orientation sexuelle et, en réponse aux questions qui leurs sont posés, estiment ne pas pouvoir prendre l’engagement solennel de vivre toute leur vie dans la continence, il arrive qu’on leur fasse comprendre que l’Eglise ne peut pas donner suite à leur demande. Suis-je plus clair ?

          • Vous êtes effectivement plus clair, mais vos précisions me donnent à penser que ces cas, tout à fait regrettables sont rares. Par ailleurs est-ce que les personnes concernèes contactent alors le Curé de leur paroisse pour en discuter ?

  • Je ne vais pas ouvrir un énième débat sur l’homosexualité, une réalité qui a toujours existé et qui n’est jamais un choix, mais une préférence. En revanche, je voulais apporter un témoignage. J’ai reçu, il y a quelques jours, pour la première fois, une invitation au mariage de deux amis homosexuels catholiques. Et j’en ai été très heureux. Pour le reste, les actes qu’ils peuvent commettre ne regardent qu’eux et le Dieu auquel ils croient.

  • L’essentiel c’est l’amour et je dis que personne n’a le droit de juger.
    Comment les inquisiteurs ont-ils fait pour brûler des personnes qui n’était pas d’accord avec eux ? Pour ma part je crois en un Dieu de toute humanité et je ne comprendrai jamais l’attitude des princes évêques et archevêques
    vis à vis de nos enfants gay, disant qu’ils sont une menace grave contre l’humanité

    • Dans toute la bible depuis la genèse nous voyons l’intention de Dieu dans l’altérité homme/femme. Alors oui 2 personnes de même sexe peuvent s’aimer, de la à dire que Dieu doit bénir cette union à cause de cet amour, c’est autre chose.
      C’est nous qui devons nous mettre au diapason de la bible et non l’inverse.

      • « Celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu » nous dit Saint-Jean. Comprenez que refuser d’appeler la bénédiction de Dieu sur une union fondée sur l’amour, parce qu’elle ne satisfait pas à des critères d’altérité homme/femme puisse aujourd’hui être difficile à recevoir par nombre de chrétiens qui voient dans cette attitude une contradiction avec ce qu’ils comprennent des Evangiles. Sommes-nous aussi sûrs de l’interprétation que nous faisons du texte biblique ? Telle est bien la question !

        • « Celui qui aime est né de Dieu » le mot aime vient du mot agape qui signifie l’amour divin, ce n’est pas le mot eros qui représente l’amour naturel. Un parent qui aime son enfant ne doit-il pas le corriger?

          • Franck, je n’ai pas prétendu que Saint-Jean écrivait : celui qui copule est né de Dieu et connait Dieu. Mais cette manie dans l’Eglise de vouloir tout spiritualiser comme s’il existait un totale étanchéité entre eros, philia et agapé a quelque chose d’irritant. Dans un couple hétérosexuel introduiriez-vous cette distinction ? Formuleriez-vous cette objection ? Un mari chrétien ne peut-il légitimement considérer sa femme comme amante, amie et sœur en Christ ? Pourquoi cet éternel mépris pour la chair comme si la seule façon d’aimer était celle des moines ? Reste le cœur du débat : l’exigence posée par l’Eglise de l’altérité sexuelle. Corriger son enfant, soit, si ce qu’il fait est mal. Or la question posée par nombre de chrétiens, comme je le souligne dans mon texte, est bien aujourd’hui de savoir si, précisément, les actes homosexuels sont ou non un « mal », un péché. Mon propos n’est pas de vous convaincre que le Magistère serait dans l’erreur mais de vous faire comprendre que des catholiques convaincus et fervents ne « reçoivent » plus son enseignement sur ce point. Et qu’il serait bon que les Pères du Synode en soient conscients pour ne pas éluder la question. C’est tout !

          • Je pense qu’ils en sont conscients, mais doivent-ils obéir à Dieu ou aux hommes ? L’amour d’agapé n’a rien avoir avec l’amour humain ; ce n’est pas parce qu’un homme aime sa femme qu’il l’aime de l’amour d’agapé !

          • Assurément ils doivent obéir à Dieu… encore faut-il tenter de décrypter la volonté de Dieu dont on n’a pas forcément la même compréhension aujourd’hui qu’au temps de Moïse ou de Saint-Paul. La Loi mosaïque prévoyait de lapider la femme adultère et l’on connaît la réponse de Jésus en face de cette situation : « que celui qui n’a jamais pêché lui jette la première pierre ». Vous ne manquerez pas de m’objecter que l’histoire ne se termine pas là et que Jésus dit à la femme « Va et ne pêche plus ». Cela est vrai et il faut l’entendre. Moi je répercute simplement ici ce que j’entends de la bouche de chrétiens autour de moi : l’acte homosexuel est-il toujours péché ? Ne faut-il pas distinguer, comme pour le couple hétérosexuel, entre amour fidèle et vagabondage sexuel ? Ne serait-il péché que du seul fait de son incapacité à ouvrir sur la transmission de la vie, alors même que tant de couples hétérosexuels usent de la contraception sans y voir un péché ? J’entends bien que tout cela est fort complexe ! Raison de plus pour en débattre comme le pape nous y invite !

            Pour le reste, que l’amour d’un homme pour une femme ne soit pas de soi amour d’agapé, cela va de soi mais pourquoi ne le serait-il pas aussi ?

          • La bible est claire à ce sujet, de l’Ancien au Nouveau testament et dans des termes très violents : oui la pratique de l’homosexualité est un péché.

          • Frank, vous pouvez répéter cela à satiété vous ne convaincrez que les convaincus qui font une lecture fondamentaliste des Ecritures. Il se trouve que tout un travail exégétique est en cours pour tenter de discerner ce que dit « vraiment » la Bible et qui pourrait être plus nuancé. Ce qui a été écrit dans un contexte doit aussi être lu dans un contexte, même si l’on a le devoir d’y rechercher les permanences qui disent la volonté de Dieu. Que les fidèles catholiques ne soient pas informés et conscients de ces travaux est une évidence, que les Pères du Synode n’y regardent pas de plus près serait une faute.

          • Personne n’est obligé de suivre les enseignements bibliques, mais ne faites pas dire à la bible ce qu’elle ne dit pas.

      • Mais nous n’avons pas à nous mettre au « diapason de la Bible » (C’est une nouvelle version du christianisme ?) ! Où avez-vous lu cela ? Nous sommes appelés à vivre pleinement notre vocation humaine en conscience, en vérité, dans la justice et imiter le Christ qui s’est opposé aux pharisiens pour accueillir tous les exclus des marges en frères…

  • « Je ne suis pas venu pour juger le monde mais pour le sauver »
    « Ne jugez point et vous ne serez pas jugés »

    Est ce suffisamment clair ?

    Pourquoi devant chaque problème « théologique », « moral », « éthique », « anthropologique » nous sentons-nous contraints de nous placer du côté de « ceux qui ont raison » ou « qui ont tort ».

    Sommes-nous plus compétents, légitimes que le Christ lui-même !

    Sommes-nous les meilleurs défenseurs de l’Eglise catholique que le Christ lui-même ?

    Notre seul pouvoir, notre seul devoir, notre seule mission sont d’accueillir et de suivre avec bienveillance et miséricorde toutes les initiatives dont les fruits conduisent à accueillir tous ceux qui quémandent de rejoindre le corps du Christ.

    En suivant ce chemin de la Loi d’Amour divine nous éviterons les énervements, les disputes et les insultes qui prolongent sans vergogne la passion de notre Sauveur. Attention DANGER !!!

    • Que veut dire « la loi d’amour divine »?
      Si nous aimons Dieu, ne voulons-nous pas suivre ses commandements et son enseignement biblique inspiré par l’Esprit?
      1 Corinthiens 2.15 « L’homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n’est lui-même jugé par personne. »
      Vous pensez vous plus spirituel que le Pape?

    • A coups de citations bibliques on peut faire dire à peu près ce que l’on veut au Christ. Bien sûr que son message est essentiellement un message d’amour, mais aimer quelqu’un est-ce approuver tout ce qu’il fait et à ce propos on peut relire ce que l’Ecriture dit de la correction fraternelle par exemple.
      il n’est évidemment pas question d’insultes à l’égard des personnes homosexuelles mais il ne me parait pas concevable de demander à Dieu de bénir leur union. Bien entendu si Lui veut les bénir c’est bien sûr son entière liberté cela va sans dire et il est évident que les personnes homosexuelles peuvent avoir des qualités remarquables de générosité et que l’on a jamais le droit de réduire quelqu’un aux actes mauvais qu’il accomplit. Mais, et je parle en connaissance de cause, il ne m’est pas possible de considérer que tous les homosexuels sont du même type. Ce n’est pas vrai.

      • Mais Dominique qui a dit que tous les homosexuels étaient du même type ? Est-ce que tous les hétérosexuels demandent à l’Eglise de les marier ? Est-ce que l’Eglise ne pose pas ses conditions – aujourd’hui plus qu’hier – avant d’accéder à la demande de sacrement ? Qui a dit que tous les divorcés remariés devraient pouvoir sans condition accéder à la communion ? Qui a dit que tous les homosexuels chrétiens vivant en couple avaient envie de demander une bénédiction et qu’il faudrait satisfaire à leur demande, dans tous les cas ?

        • René, l’Eglise aujourd’hui pour un mariage imposerait davantage de conditions qu’hier ? Vous en êtes sûr alors que depuis le Concile la confession préalable des péchés a disparu totalement du programme.
          Certes on demande aux (supposés) futurs couple de participer à 4 ou 5 rencontres parce que l’immense majorité de ces couples n’ont plus mis les pieds à l’Eglise depuis leur première Communion qu’il faut bien essayer de leur donner quelques éléments de ce qu’est le mariage chrétien selon l’Eglise ?
          Franchement je ne trouve pas que ce soit une augmentation des exigences de l’Eglise en la matière,loin de là !

          • Je me suis sans doute mal fait comprendre. Je voulais simplement dire qu’il y a encore 30 ans, dans un contexte de pratique religieuse encore majoritaire, toute demande de mariage religieux était acceptée par les prêtres sans trop de problème. Aujourd’hui, et je m’en réjouis, ils me paraissent plus attentifs à essayer de discerner si la demande est purement de convention, par tradition familiale, pour faire plaisir aux proches et pour avoir une « belle fête », ou s’il y a une réelle motivation religieuse. Je voulais souligner qu’il n’y avait donc aucune raison pour que des prêtres ou diacres, sollicités demain par un couple de même sexe, pour une bénédiction, n’aient pas les mêmes exigences de discernement. Je pense que les catholiques « ouverts » à cette perspective de bénédiction conviennent qu’elle ne peut avoir un caractère automatique.

  • Les lecteurs de ce blogue me pardonneront de « nourrir » moi-même les commentaires à mon propre article mais je découvre ce matin dans la Croix (26 mai) une interview du cardinal Barbarin qui me semble illustrer ce que pourrait être une position de compromis a minima, sur cette question, lors du prochain Synode sur la famille. Lorsqu’il déclare « il y a plus de vie et de vérité dans la parole de Dieu que dans leurs (les couples de même sexe) désirs » il réaffirme la permanence d’une doctrine et l’intention de ne pas la remettre en question. Quand il déclare « lorsque l’on me demande une bénédiction, je ne bénis pas les unions mais j’accorde la bénédiction à chaque personne, individuellement » il ouvre, timidement, une première porte dans le champ pastoral. De même lorsqu’il parle désormais ouvertement de « couples homosexuels » alors que jusqu’à présent, la position officielle de l’Eglise était de considérer que ce terme était réservé au couple hétérosexuel et qu’il fallait – sans rire – parler de « duo » ou de « paire » de personnes homosexuelles. Sans se rendre compte, apparemment, du ridicule et du mépris de telles expressions. Certains verront là, déjà, une première compromission « avec l’air du temps » (comment bénir des personnes qui vivent dans le péché ?) alors que les autres jugeront cette attitude encore bien timorée… malgré une réelle évolution due sans doute pour partie au tsunami du referendum Irlandais.

    • Pour revenir sur la question de vocabulaire, je pense qu’effectivement le mot union peut paraître inapproprié car celui-ci suppose pour beaucoup une différence de sexe. L’auteur d’un récent article (excusez-moi, mais je ne retrouve pas présentement ma source) propose celui d’alliance homosexuelle ; je trouve pour ma part l’expression plus heureuse que celle de paire ou duo…

      • Mais vous êtes terribles quand même ! cela s’appelle de la discrimination et vous tombez alors sous le coup de la loi ! On ne peut en rien pointer une telle différence dans la République ! votre distinction est une vraie discrimination, un apartheid et forcément une exclusion donc cela n’arrange rien du tout, cela amplifie au contraire !

      • Difficile pour parler d’un « couple homosexuel » de sa connaissance d’évoquer une « alliance homosexuelle »… non ? Dans un cas on parle des personnes, dans l’autre du lien qui les unit… ce n’est quand même pas la même chose.

  • Ce qui me gène dans cette décision, c’est que la bénédiction ait été revendiquée et traitée comme un droit

  • Allons-y pour se débarrasser de ce qui nous gêne dans L’Ecriture ce n’est pas compliqué : on affirme doctement que ce qui ne nous plait pas c’est bien sûr parce que cela a été écrit à une autre époque dans des conditions différentes par des gens vivant dans des conditions n’ayant rien à voir avec les nôtres… Quant au côté inspiré de ses écrits…mais vous plaisantez ou quoi ? Oh non je ne fais pas une lecture fondamentaliste de l’Ecriture, pas du tout, mais que je ne comprenne pas certains choses me parait parfaitement normal. Il me semble que pour beaucoup ce qui compte c’est de dire uniquement ce que la majorité des gens veulent entendre, et il est hors de question d’adopter l’attitude de Paul vis à vis des Grecs, surtout pas.

    Je croyais que les deux premiers commandements étaient absolument indissociables…apparemment le premier est passé aux oubliettes, quant au second c’est bien sûr nous tout seuls sans l’aide de personne qui le mettons en application. Et Dieu la-dedans ? Une hypothèse intéressante bien sûr, mais indispensable ? Certainement pas !

    • Est-ce un signe de l’Esprit ? Au moment où je découvre ce commentaire (tout comme celui de Frank qui le précède) me parvient, via les réseaux sociaux, un texte du pasteur East Lansing du Michigan (Etats Unis) où il développe «Dix raisons de croire en un Adam historique» (je tiens les références à disposition). La lecture vaut le détour, même si elle est aussi classique qu’inaudible. En voici trois : « Paul croyait en un Adam historique ; sans Adam historique la doctrine paulinienne du péché et de la culpabilité originels ne tient plus ; sans Adam historique la doctrine paulinienne du second Adam (c’est-à-dire du Christ rédempteur) ne tient plus.»

      Ainsi, on fait reposer une doctrine prétendument immuable sur l’intime conviction de Paul qui vivait, je crois l’avoir rappelé dans un commentaire précédent, à une époque où l’on pensait que le récit de la Création reflétait une vérité historique qui remontait à 6 000 ans. Nous sommes deux mille ans plus tard. Les scientifiques situent les origines de l’Univers (Big Bang) à 13,8 milliards d’années et l’Eglise catholique reconnaît le bien fondé de la théorie de l’évolution.

      En 1996, Jean-Paul II déclarait devant l’Académie pontificale des sciences : «Dans son encyclique « Humani Generis » (1950), mon prédécesseur Pie XII avait déjà affirmé qu’il n’y avait pas opposition entre l’évolution et la doctrine de la foi sur l’homme et sur sa vocation (…) Aujourd’hui, près d’un demi-siècle après la parution de l’encyclique, de nouvelles connaissances conduisent à reconnaître dans la théorie de l’évolution plus qu’une hypothèse.»

      Voilà ! Y a-t-il quelque chose à ajouter ? Oui, ceci : on peut très bien se passer d’un Adam historique (au sens du récit biblique) pour constater l’existence du péché en l’homme et croire que le Christ vient nous sauver de cette malédiction. Preuve que la doctrine peut évoluer sans remettre en cause le cœur de la foi. Alors, je le dis à mes «contradicteurs» : cessez d’avoir peur et de penser qu’une relecture croyante des Ecritures à la lumière des découvertes de la science – et pourquoi pas des sciences humaines – porte nécessairement en elle une remise en cause de Dieu et de sa Parole !

      • Mouarf !!
        J’espère aussi qu’il mentionne qu’Adam n’avait pas de nombril !!!
        🙂
        Ils m’amusent tous ces doctes pensants qui tentent de s’accrocher au pinceau quand on leur retire l’échelle de leurs vieilles connaissances périmées..
        Àu fond ils sont pathétiques….
        comme les enfants qui découvrent que le Père Noel c’est papa/maman…
        ou désormais papa/papa ou maman/maman !
        On les prendrait bien sur nos genoux ces penseurs du Dieu qui leur va, en leur disant : allez c’est pas grave ! on on vous aime quand même malgré vos élucubrations….

      • René j’opte pour la non historicité d’Adam sans aucun problème alors s’il vous plait ne me classez pas parmi les fondamentalistes et je vous précise à toutes fins utiles que les prescriptionns vestimentaires pour les femmes données par ce dernier ne sont assurément pas revêtues d’éternité

        • Dont acte ! Mais alors pourquoi soupçonner a priori tout travail exégétique d’être potentiellement porteur d’une remise en cause de la Parole de Dieu et de la foi de l’Eglise ?

          • Parce qu’effectivement ils le sont parfois et même assez souvent, les exégêtes ayant trop tendance à se croire détenteurs de la Vérité.
            Quant à la non-historicité d’Adam ce que j’en retiens c’est que DIEU a créé l’homme libre par amour ; le paradis terrestre à vrai dire cela ne me questionne pas outre mesure, en fait cela ne m’intéresse pas.
            Quant à l’Immaculée Conception il n’y aurait pas Lourdes et ce que Marie a dit à Bernadette alors je serais bien près de partager le point de vue de nos frères orthodoxes, point de vue qui était celui de très grands saints d’ailleurs. Mais il y a Lourdes…et ses fruits comme vous le soulignez à juste raison d’ailleurs.

        • Dominique, permettez amicalement que je pousse la provocation jusqu’au bout. Vous me dites adhérer à non historicité d’Adam. Moi de même. Mais il faut en tirer toutes les conséquences : pas d’Adam historique pas de Paradis terrestre, pas d’avant et d’après la « faute », pas de péché originel héréditaire (dogme), donc…pas d’Immaculée Conception (dogme) et un réel malaise à Lourdes où la Vierge s’est présentée comme telle à Bernadette. J’arrête là ! Je suis d’autant plus à l’aise dans cette provocation qu’en fait l’essentiel de la foi demeure si on accepte de se dépouiller de ces croyances. J’ai déjà dit que le Christ rédempteur sortait indemne de cette querelle. De même pour Marie qui, dans la foi des fidèles est perçue comme ayant préservée par Dieu de tout péché. Originel ou non, cela demeure. Et si l’on juge un arbre à ses fruits : ceux de Lourdes sont merveilleux ! Rassuré ?

      • Cessons de prendre Paul pour un imbécile. Il ne pensait pas que le texte de la Genèse était une vérité historique. Envisager les choses autrement, c’est faire preuve d’un anachronisme absurde, en prêtant à Paul et à sa génération un rapport à l’histoire qui ne s’est mis en place que beaucoup plus tard, c’est aussi oublier la manière dont à l’époque de Paul fonctionne le rapport au récit… Paul, lorsqu’il écrit et débat, se comporte comme un rabbin (ce qu’il était, dans la tradition de Gamaliel). Lisez les Pirque Avot, le « traité des Pères » et vous comprendrez de quoi il retourne. L’inculture n’est pas où l’on croit, manifestement!

  • Pourquoi on ramène tout aux couples gay, comme si ils ne faisaient pas partie de la société ? C’est comme pour la couleur de la peau, quand il y avait des esclaves.
    L’Eglise n’a t’elle pas défendu l’idée que les noirs n’avait pas d’âme, que les gauchers écrivaient de la « mauvaise main »si bien qu’on leur attachait la main gauche pour que les contraindre à rentrer dans le droit chemin… L’Église a rabaissé le peuple pour qu’il lui soit soumis.
    Pensons que l’on refusait autrefois l’inhumation chrétienne des comédiens… Tant que de tels préjugés ne tomberont pas, l’Église restera incompréhensible.
    Ou est l’amour de Dieu si les prêtres prêchent la méfiance, le rejet de l’autre, sans connaitre ? Tout cela dépasse l’entendement. Peut-on alors parler de fraternité ?
    Heureusement qu’il y a des groupes comme David et Jonathan, heureusement qu’il y a le refuge de Montpellier pour accueillir les jeunes homosexuels jetés de chez eux par leur famille, à cause de leur orientation sexuelle…
    Dire cela, au 21 siècle, est impensable.

  • Rupture avec la Bible?
    Sous couvert d’inviter à la coexistence de points de vue différents, certains affirment penser qu’il y aurait dans le fait de bénir une union homosexuelle, ou même de refuser de condamner l’homosexualité, une rupture fondamentale avec la Bible. Les arguments qu’ils reprennent peuvent être largement discutés. D’abord pour avoir beaucoup travaillé sur les premiers chapitres de la Genèse, je note que les auteurs bibliques ont inscrit dans le texte, entre les chapitres I et II une subtile mais incontestable distinction entre la différenciation sexuelle (mâle/femelle) et le genre (homme/femme), par-dessus laquelle on saute allégrement. Ensuite, pour ce qui est de la condamnation biblique des relations homosexuelles, on la trouve dans des passages du Pentateuque dont l’interprétation « à la lettre » a été depuis longtemps abandonnée, et il faut en tenir compte, sinon il n’y a pas de raison de ne pas vouloir rétablir les sacrifices animaux au Temple ou la lapidation… Dans le même mouvement, on devrait, à partir des Actes des Apôtres, imposer aux chrétiens la décision de l’Assemblée de Jérusalem, qui demande aux non-juifs de s’abstenir de manger la viande étouffée et du sang…

    Plus profondément, un rapport au texte qui suppose que celui-ci serait le support d’une Vérité qui pourrait s’imposer avant toute interprétation est une aberration. Je renvoie à ce passage du Talmud qui est très éclairant, dans le traité Baba Metsia, page 59 b. Il évoque une controverse dont le personnage central est Rabbi Eliezer le grand, considéré par le Talmud comme l’un des Tannaïm, l’un des grands maîtres de la tradition. Dans ce récit, Eliezer qui défend bec et ongles son point de vue sur une question d’interprétation de la halakha est justement pris en défaut. Voici le récit tel qu’il est traduit par le rabbin Philippe Haddad :
    « On enseigne que Rabbi Eliezer apporta toutes les réponses du monde pour prouver son opinion mais les rabbins refusèrent. Il leur dit : « si j’ai raison que ce caroubier le prouve » et le caroubier se déplaça de cent coudées (certains disent quatre cent). Ils lui dirent : « on n’apporte pas de preuve des caroubiers ». Il continua : « si j’ai raison que la rivière le prouve », et la rivière changea son cours. Ils lui dirent : « on n’apporte pas de preuve des rivières ». Il dit : « si j’ai raison que les murs de la maison d’étude le prouvent ». Alors les murs commencèrent à s’affaisser. Rabbi Josué gronda : « si les disciples de sages discutent de la halakha, en quoi cela vous regarde-t-il ? » Les murs ne tombèrent pas en l’honneur de Rabbi Josué mais ils ne se redressèrent pas en l’honneur de Rabbi Eliezer et ils sont toujours ainsi. Il leur dit : « si j’ai raison que les cieux le prouvent ». Alors une voix céleste proclama : « pourquoi vous opposez à Rabbi Eliezer, alors que la halakha suit toujours son opinion ? » Rabbi Josué se leva et dit : « elle n’est plus dans les cieux ». Que signifie (Dt 30) : « elle n’est plus dans les cieux »? Rabbi Jérémie répond : « du fait que la Torah a été donnée au Sinaï, on ne tient plus compte de la voix céleste puisqu’il est dit dans la Tora (Ex 23) : « vous suivrez la majorité ». Rabbi Nathan rencontra le prophète Élie. « Que fit Dieu en entendant le propos ? » et Élie de répondre : « Il riait en disant : Mes enfants m’ont vaincu, mes enfants m’ont vaincu ». »

    L’enseignement de ce texte qui ne manque pas d’humour, c’est que l’homme non seulement interprète la Torah, mais qu’il a la responsabilité de le faire, et qu’il ne peut pas se cacher derrière « Dieu », ou une quelconque vérité transcendante qui se donnerait en dehors de l’interprétation, et que cette interprétation n’est pas l’apanage d’une élite ou d’une technocratie théologienne… Ce que la tradition chrétienne a traduit par l’expression du sensés fidéi.

    C’est semble-t-il ce qu’ont compris les évêques irlandais, devant le résultat du référendum, si j’en crois le commentaire qu’en a fait (je cite Le Monde) l’archevêque de Dublin, Diarmuid Martin, qui est allé jusqu’à dire que l’Eglise devait désormais « ouvrir les yeux ». Il s’est « réjoui » du bonheur « que les gays et les lesbiennes doivent ressentir en ce jour » et a fait un mea culpa au nom de son institution : « Peut-être que les membres de l’Eglise n’ont pas compris » les implications du mariage homosexuel.

    « C’est une révolution culturelle qui est en marche (…). La plupart des jeunes gens qui ont voté “oui” sont le produit de notre système scolaire catholique. [Il faut] trouver la manière de faire passer notre message, voilà désormais l’immense défi qui nous attend. »

    Je comprends que le mariage homosexuel puisse choquer certains, mais je ne crois pas qu’il soit bon de faire jouer à la parole biblique un rôle qui n’est pas le sien, et de faire croire que certaines lectures font autorité simplement parce qu’elles vont dans le sens de ce que l’on ressent. Pour ma part, dans la décision prise par les protestants, comme dans le vote des Irlandais, je ne vois pas de « rupture fondamentale » avec la Bible, mais seulement avec certaines manières de lire la Bible. Prétendre qu’il y aurait une « rupture fondamentale » n’est qu’une manière de faire du « terrorisme biblique », ou plus niaisement de se comporter comme le faisaient les archéologues de naguère qui prenaient la Bible pour un « guide pour les fouilles ». Ils ont été très déçus lorsqu’ils n’ont pas trouvé dans le sol ce qui était, pensait-il, écrit dans la Bible comme une vérité archéologique intangible.

    Quant à la notion d’anthropologie biblique, utilisée pour définir ce qui serait un modèle biblique, c’est une forme d’abus intellectuel : la Bible ne propose pas « un modèle anthropologique » dans lequel l’être humain devrait se couler, elle vient mettre en question, en crise, les pratiques humaines, c’est tout différent. Remplacez le mot « anthropologique » par « économique », « écologique », « mathématique », et l’absurdité de la formule saute aux yeux… Les textes bibliques observent les pratiques humaines en invitant à se demander comment elles fonctionnent, comment elles sont fécondes, ou à l’inverse comment elles dérapent, comment elles peuvent être mortifères. Le livre de la Genèse, en particulier, met précisément en évidence les mécomptes de la conjugalité. Il ne la montre pas comme un modèle, il en scrute tous les dérapages, non pas pour donner des recettes qui permettent de les éviter, mais pour en démonter les mécanismes, de sorte que nous nous interrogions sur nos comportements.
    Il serait temps de retrouver le sens de la lecture…

  • Un lecteur de ce blogue, ami, me reproche par message privé, d’avoir mis en parallèle le texte du Père Jean-Baptiste Edard présenté comme faisant autorité et les réticences d’un nombre grandissant de fidèles anonymes par rapport à la doctrine catholique sur ces questions d’homosexualité, ressentie par eux comme contradictoire avec les Evangiles. Ce qui pourrait laisser percevoir un déséquilibre – et de ma part un choix – entre deux paroles de statut inégal.

    Quelques mots d’explication. Il y a cinquante manières de rendre compte d’un tel débat. Je n’ignore pas les travaux exégétiques concernant les récits de la Genèse – et notamment le fait que Dieu crée «l’humain» (adam en Hébreu) avant toute différenciation sexuelle – travaux auxquels, il est vrai, je ne fais nulle référence dans mon article. Mais précisément, mon propos n’était pas d’opposer deux lectures savantes des Ecritures.

    J’ai écrit ce texte dans la perspective du Synode romain sur la famille qui va devoir débattre de ces questions, en ayant à l’esprit la large consultation engagée par le pape François. Or la manière de «penser» de l’immense majorité des fidèles n’est pas d’entrer dans des querelles exégétiques qu’ils ignorent ou qui les dépassent mais bien de confronter, dans leur vie de tous les jours, l’enseignement de l’Eglise, tiré d’une certaine lecture des Ecritures, à ce qu’ils voient autour d’eux de la réalité (fort diverse) de l’homosexualité et à ce qu’ils comprennent du message de Jésus dans les Evangiles.

    Résultat : en conscience, la plupart adhérent à la condamnation morale de la débauche et du vagabondage sexuel – aussi bien pour les hétérosexuels que les homosexuels – mais ne voient pas de raison particulière pour condamner les «actes homosexuels» lorsqu’ils sont vécus dans le cadre d’un couple stable, comme ils en connaissent autour d’eux. C’est cela, à mes yeux, qu’il fallait expliciter, car c’est cela qui «remonte à Rome», en ce moment, pour le synode.

  • Dominique, à la relecture attentive de vos propos dans cet échange, il m’apparaît que vous semblez ouvert à une relecture (historico-critique) du récit biblique relatif à Adam qui fonde pourtant deux dogmes catholiques (péché originel et conception immaculée de Marie), alors même que vous restez intransigeant sur d’autres textes de même source qui pourtant n’interfèrent «que» sur des questions d’anthropologie et de morale sexuelle…

    J’y vois moins une contradiction que l’illustration du fait que, finalement, nombre de catholiques recherchent moins dans les Ecritures une vérité sur Dieu que la confirmation d’un ordre symbolique et d’une morale à laquelle ils sont attachés. Loin de moi l’idée que la foi en Dieu n’implique pas aussi l’adhésion à un certain «ordre moral». Mais si le contenu de la foi peut être réévalué, pourquoi pas celui de la morale ?

    Je crois avoir montré que la remise en cause d’un Adam historique laissait intactes notre conscience de l’existence du péché en l’homme, notre foi en un Christ Rédempteur, le regard particulier porté sur Marie, par-delà une certaine lecture du péché originel ; pourquoi ne nous accorderions-nous pas de manière similaire, en fidélité à la Bible, sur les notions de fidélité conjugale, d’altérité, de fécondité, par-delà une interprétation restrictive liée à la seule différenciation sexuelle ?

    Je ne suis pas théologien et le serais-je que je me verrais sans doute accuser d’en pendre à mon aise avec l’Ecriture et de n’être plus vraiment dans la foi catholique. Mais n’y a-t-il pas là les fondements d’un possible sensus fidei sur lequel baser au moins une approche pastorale nouvelle, en l’absence probable de toute réouverture du débat doctrinal ? Je pense que l’Eglise catholique rechigne d’autant plus à la culture du débat qu’elle y voit la source possibles de divisions qui en fait préexistent au débat. Pourquoi ne pas y voir aussi, comme nous en faisons modestement l’expérience à travers les commentaires de ce blogue, la possibilité de nous découvrir en accord sur des points que nous n’osions soupçonner ?

    Merci de cette ouverture et de cette confiance.

  • Cher René, j
    Je me trouve, ce qui n’est pas fréquent, en léger désaccord avec vous.
    J’ai tendance à penser qu’il reste nécessaire de distinguer la question de l’accueil des homosexuels de la question de la reconnaissance de la conjugalité homosexuelle, séparer de même les questions pastorales des questions doctrinales.
    L’Église doit à mon sens faire valoir, d’abord auprès de ses fidèles, que l’homosexualité est un péché « comme un autre » quitte à proposer des évolutions franches sur l’admission des homosexuels à la communion, par exemple. (Je ne sais pas précisément où en est le Magistère sur ce point) C’est à ce prix qu’elle pourra faire valoir les arguments philosophiques et théologiques qui la conduisent à refuser le mariage ou la bénédictions des couples homosexuels. L’Église n’a pas à céder au règne grandissant de la « loi du désir ». Elle est légitime surtout à faire valoir le danger que représente la reconnaissance de la conjugalité homosexuelle, qui menace, à travers la famille, ce qu’on pourrait appeler « l’autonomie de la naissance ». La conjugalité homosexuelle appelle en effet l’intervention de l’État et du Marché (cf. les propos que je partage de John Milbank: http://www.abc.net.au/rel…/articles/2013/04/23/3743531.htm)
    Sur des questions aussi graves, qui intéressent la définition même de la « personne », l’Église ne manque pas d’arguments et peut convaincre, y compris nombre d’homosexuels, fidèles ou non.
    Question de charité, de tempérance, de patience.

    • Je discerne deux dimensions dans votre argumentation qu’il me semble essentiel de bien différencier, comme vous le suggérez d’ailleurs vous-même dans le dialogue que nous avons eu en parallèle, sur le réseau FaceBook.

      La première est de caractère religieux. Elle suppose de rappeler, à propos de l’homosexualité (tout du moins des « actes » homosexuels), la notion de «péché» qui est, de fait, l’enseignement traditionnel du Magistère. Notion qui, en toute logique, conduit l’Eglise à refuser l’idée de mariage voire même de simple bénédiction pour les couples de même sexe. Ici, il me semble que la question débattue (ou plus exactement qui fait débat, ce qui n’est pas la même chose) au sein de nos communautés est de savoir s’il est ou non une autre lecture possible (non pècheresse) des textes bibliques, comme le suggère le texte signé JFB dans les commentaires de ce blogue. Quoi qu’il en soit, même si pour l’heure l’Eglise entendait rester sur cette notion de péché, vous conviendrez avec moi qu’il n’est plus possible pour elle de paraître porter indistinctement le même jugement moral sur des «actes homosexuels» vécus au sein d’une relation de couple stable et ceux légitimés par une certaine « culture gay », dans un contexte hédoniste de vagabondage sexuel et de multi-partenariat.

      La seconde dimension déborde largement cet aspect religieux même si elle n’est pas sans lien. La question vaut, en effet, d’être posée, au-delà des positions de principe idéologiques (à mes yeux) du pour ou contre l’homosexualité , de savoir si l’institutionnalisation de la conjugalité homosexuelle représente réellement une menace pour la famille et, au-delà, pour la société. On ne peut répondre en dix lignes… à supposer qu’il existe une réponse indiscutable.

      Mon intuition personnelle est que c’est moins la conjugalité homosexuelle en tant que telle qui pose question, que la forme institutionnelle qu’elle peut prendre. Il y a une grande différence, selon moi, entre le Contrat d’union civile que préconisait l’UNAF dans un rapport (accessible sur internet) d’octobre 2012 et le mariage pour tous. Le premier «vérouillait» pour l’essentiel la filiation là où le second, symboliquement, lui ouvre les portes. Pour moi – impossible de développer – le danger réside dans une forme de renoncement sociétal à privilégier la filiation biologique en ouvrant à terme toutes grandes les portes de la PMA, GPA voire de l’utérus artificiel.

      Il est peu probable que l’on revienne sur l’institution du Mariage pour tous. Et à plus fortes raisons sur la simple conjugalité homosexuelle. Cette dernière est une réalité inscrite dans les faits et qui ne porte tort à personne sauf à considérer que la remise en cause de la structure « hétérosexuée » du couple représente une menace au plan symbolique par la remise en cause d’une anthropologie. Et que légitimer et instituer l’exercice d’une sexualité conjugale « non fertile », fasse – par attraction – peser une menace de natalité moindre au plan collectif et pose donc la question de la survie d’un groupe social. Ce qui est déjà le cas dans certains pays (Japon, Allemagne, Italie… par exemple) en dehors de tout contexte homosexuel. Mais allons au bout du questionnement : la disparition biologique d’un groupe social est-il en soi un problème moral ? Même si, j’en conviens, cette question prend une ampleur particulière dans le contexte religieux d’un groupe qui se « reçoit » comme peuple de Dieu !

      Dans des pays comme le nôtre où le mariage pour tous est devenu réalité, le vrai combat est de garantir, par la loi, le droit de tout enfant à avoir, à connaître et à être élevé par ses père et mère biologiques. Ce que lui reconnaît la Convention internationale des droits de l’enfant que l’on a tendance à oublier systématiquement. La «parentalité» ne pouvant qu’être une réponse de substitution, liée aux accidents de la vie, non une solution alternative instituée pour satisfaire le «désir d’enfant» des adultes, si légitime soit-il. De ce point de vue la revendication à une égalité des droits ne peut se limiter aux seuls adultes.

      En écrivant tout cela, pour la nième fois, j‘ai le sentiment de me situer dans le registre de la raison qui devrait pouvoir fonder un débat sinon serein du moins citoyen, en vue d’un possible consensus. Pourtant tout me montre (et un commentaire récent de ce blogue, signé le Voyageur, que j’ai tenu à mettre en ligne), que ce débat est aujourd’hui quasi impensable, tant les événements de 2013 ont déchaîné les passions et blessé au plus profond nombre de personnes homosexuelles.

      Impensable dans la société aussi bien que dans notre Eglise. Réjouissons-nous donc si, au moins, les blogues peuvent servir à cela.

  • Ah les Zhomos !
    Quelle horreur hein !
    surtout le pédés!!
    Les femmes ça va…. les hommes aiment ça dans l’ensemble… les amoures saphiques…
    « une abomination » dit la bible….
    Et dire qu’on ne les condamne plus aux galères !!
    tout fout’l’camp mon bon monsieur….

    ahlala quelle tristesse de lire tout ça….
    ici et ailleurs…..
    Faut les remettre « dans le droit chemin » dit l’autre ci-dessus…..
    Va falloir commencer par les évêques officiellement déclarés Zhomos !!!
    Ça va donner par mal de crosses en mal de mains pour les saisir !

    Mais la pédophilie, ça… c’est tolérable…. puisque ce fut toléré durant des siècles et encore maintenant l’église condamne du bout du goupillon et seulement si un pov’ curé se fait chopper, par manque de précautions et absence d’autorité sur les victimes !

    bon ce commentaire sera surement censuré….
    C’est tellement lamentable toutes ces condamnations des chrétiens … que j’en viens à ironiser sur ce qui devrait faire pleurer et pleurer encore….
    Pauvres homosexuels….
    N’ont pas fini d’être rejetés de partout et par tous.

    Heureusement Jésus leur ouvrira les bras.
    Ouf !

  • Dans ma paroisse le prêtre a mis sur son blog que les homosexuels sont une menace pour l’humanité, sans que l’évêque lui dise quelque chose. L’évêque, un religieux rigide et hautain, a enfoncé le clou en disant que le mariage homosexuel était contre nature. Mais lui-même, dans ses cérémonies porte des robes et des dentelles…
    J’ironise. Quand je veut aller à la messe,je me tourne vers un prêtre ouvrier qui lui-même est en désaccord avec tant de haine,à en pleurer.
    Je croyais bien naïvement que les prêtres semaient la paix.
    Je ne remettrai les pieds dans une Eglise que lorsque le prêtre en question saura ce qu’humanité veut dire.
    Jésus un prêtre de bienveillance et d’amour.

  • Bonjour

    Je voulais juste ajouter qq remarques à partir de mon expérience personnelle.

    Il me semble que l’on confond toujours sinon plus la question du lien avec celui de la sexualité.

    Rien n’interdit dans la bible à deux hommes ou deux femmes de s’aimer. Au contraire. Toute marque de tendresse, de joie, de paix peut être un signe de l’Esprit. Il serait difficile d’y voir un péché et aucun théologien n’arriverait à en faire la démonstration.

    Ce qui reste condamné c’est l’acte génital homosexuel.

    Si aujourd’hui beaucoup y voient une limitation insupportable et inhumaine, force est de constater qu’il reste quand même environ 25 millions de possibilités de continuer à se dire je t’aime (moins une pour le catholiques donc) et de le prouver même entre deux êtres du même sexe par des actes concrets.

    Au lieu de voir ce qui est interdit et de ne penser qu’à ça, quand mettrons nous le projecteur sur ce qui est autorisé ?

    C’est le lien automatique entre union et acte sexuel qui est à remettre en cause me semble-t-il.

    Moi je reste un convaincu que l’amitié est un des liens les plus beaux qui soit et que rien ne permet de le bénir.

    J’aimerai que l’église m’encourage à nouer et développer de vraies amitiés profondes incluant des gestes de tendresse et m’y aide. Si l’acte sexuel homo est condamné, rien n’interdit une main tendre, une accolade fraternelle longue, une caresse, se serrer l’un contre l’autre. Le christ lui meme l’a vécu avec Jean.

    Cela n’a rien à voir avec l’homosexualité.
    C’est juste de la tendresse, une tendresse qui déborde peut être de certains cœurs.
    Une tendresse qui serait à l’image de celle que le Christ attend qu’on ait avec lui. Après tout, l’Eucharistie n’est elle pas le summum du ‘câlin fusionnel’ ???!

    • D’abord l faut faire la différence entre « religion » et « spiritualité » la religion est le cadre institutionnel qui enseigne et éduque dans des valeurs et des préceptes résultant d’une longue tradition. Mais, la spiritualité qui est le « travail de l’esprit sur la conscience » succède à l’éducation religieuse reçue, c’est à dire que la conscience dicte les comportements les mieux appropriés dans toutes les situations, et là point n’est besoin d’autorisation.
      Autrement dit, la religion est le programme d’enseignement, la spiritualité est comparable à l’exercice de la citoyenneté en personne responsable. Les condamnations sont de ce point de vue des abus de pouvoirs d’abord parce que la sexualité relève de la vie privée et que seule la conscience doit la guider. Que des religieux s’arrogent le droit de dire ce que chacun doit faire dans ce domaine est une attitude de dictateurs qui veulent tout gérer, il ne faut pas l’accepter car il y a confusion entre la religion et la spiritualité qui elle relève de la liberté principe de base de l’exercice de la foi. Personne n’a à nous dire comment nous devons nous comporter dans l’intimité hormis en être responsable : chacun décide ce qui est le mieux pour soi et pour l’autre, il faut sortir de la religion pour entrer en spiritualité et décider seul ou à deux de qui doit être dit et réaliser pour permettre à l’amour de s’exprimer. L’amour, nous ne l’avons pas inventé, il nous est donné, nous le recevons comme un cadeau du ciel, il doit s’exprimer avec notre corps librement cela n’enlève rien à notre foi bien au contraire et ne peut que la faire entrer en plénitude car l’amour s’inscrit dans notre chair. Bon courage…

        • Commentaire amenant plutôt beaucoup de confusion.
          En effet Dieu donne la liberté à chacun de choisir le chemin étroit qui mène à la vie ou le chemin très large qui mène à la perdition. Et c’est une grâce que de rencontrer la foi, de rencontrer le Dieu d’amour manifesté en Jésus Christ. Ce Dieu d’amour a montré un chemin de paix, des règles, des lois, révélées dans la bible. Cette vérité révélée n’est pas à géométrie variable ou chacun vient y faire son marché pour choisir ce qui lui convient. La pratique de l’homosexualité est clairement un péché comme cela est enseigné dans divers passages bibliques. L’intention de Dieu est l’union de l’homme et de la femme.
          Mais chacun est libre de ne pas tenir compte de cet enseignement.
          Ce qui n’est pas tolérable par contre c’est de vouloir museler ceux qui enseignent cela aux chrétiens, de faire croire que la pratique de l’homosexualité est en harmonie avec la foi chrétienne et de faire croire que cette union peut être bénie par Dieu.

          • Une petite demande svp… Même si nous ne nous connaissons pas, prenons soin les uns des autres, et notamment dans ce que chacun amène, ses convictions (laissons les certitudes de côté…). C’est une chance un tel débat, pourvu que chacun soit respecté dans ce qu’il amène,

          • Il y a une différence entre respecter une personne et ses propos ; il me semble que l’on peut respecter une personne et être violemment opposé à ses propos. Comme il y a une différence entre l’accueil, l’amour de l’homme pécheur et le rejet du péché.

          • Que savez-vous, Franck, de ce qui peut être béni par Dieu ?
            Êtes vous Dieu ?
            Laissez-le donc libre d’être Autre que ce que vous en pensez…. Il vous déborde, comme il me déborde.
            Contentez vous de l’enseignement de Jésus qui vous commande d’aimer chaque être qui croise votre route, en son nom.
            Vous avez encore du chemin à faire, semble-t-il ….
            C’est plus facile de se référer aux codes écrits que de vivre dans l’Esprit…. Lequel parle au coeur de Jobinette comme bon lui semble.

  • D’abord, le Christ nous a appris dans les Evangiles que nous devions dépasser les lois afin d’accomplir l’amour que nous recevons : lisez les Evangiles !

    • Jésus n’est pas venu abolir la loi mais accomplir la loi, il y a une grande différence. Relisez le passage « que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ». Que dit Jésus à la fin?

  • Personnellement, je n’ai jamais employé le mot « abolir » vous interprétez mes propos c’est pourquoi votre argument comme tous les autres sont fallacieux et que vous êtes peu audible et au total peu crédible car vous n’avez jamais une parole d’amour. Restez des militants des lois et des règles. Moi, je préfère la Miséricorde comme notre Pape François et les Evangiles le préconisent.

    • Je pense que c’est par amour que Dieu nous a révélé ses lois. Vouloir les tordre c’est corrompre l’enseignement du Christ même si la loi ne sauve personne. Il y a un équilibre entre la loi et la grâce, l’amour et le jugement de Dieu. Rappeler la loi qui mène à la vie ce n’est pas manquer d’amour à mon avis, bien au contraire, notre vie terrestre n’est que passagère. Le fond de la question est : pour vous au regard de l’enseignement biblique, la pratique de l’homosexualité est-elle un péché?

  • « Vouloir tordre » est une accusation non fondée puisque « accomplir la loi » est une parole du Christ, je ne me sens pas concernée par vos propos…
    En revanche, lorsque vous affirmez « il y a une différence entre l’accueil, l’amour de l’homme pécheur et le rejet du péché » : c’est de mon point de vue TORDRE la personne humaine responsable qui est entière, voilà un argument fallacieux car on ne peut jamais gommer ses actes, on doit accepter tout la personne humaine avec son histoire qui l’a amenée la où elle en est… Les jugements à l’emporte pièce qui condamne sans examiner l’histoire des humains, plus personne ne le pratique aujourd’hui sauf ceux qui veulent terroriser dans le but de prendre une illusion de pouvoir.
    Les croyants sont libres et vous n’avez pas à intervenir dans la vie privée de chacun, pour perdez votre temps car personne n’est obligé de rendre des comptes sur sa vie privée qui relève de sa seule conscience. Et enfin, aucun passage dans la Bible ne condamne l’homosexualité… Sauf à le lire à la lettre mais St Paul nous a bien recommandé de lire dans l’Esprit…

  • Je ne perds pas mon temps car on ne pourra pas me reprocher de ne pas avoir parlé. Mais il n’y a que le saint esprit qui peut convaincre de péché et amener à la repentance.

    • Occupez vous de vos péchés avant de vous occuper de ceux des autres, vous voulez transformer les chrétiens en justiciers, ce n’est pas votre rôle. Chacun a une conscience qui le guide avec la prière, de quel droit commandez-vous aux consciences des autres ? Arrêtez de terroriser les personnes. Vous partez en croisade au nom des « bien pensants » ! C’est ridicule, médiéval et inefficace aujourdhui ! La vocation personnelle doit s’accomplir dans toutes ses dimensions, le Christ rejoint alors les personnes sur leur propre chemin comme dans les Evangiles ! Vous lisez les Evangiles en les moralisant mais ce n’est pas la bonne méthode et ce n’est pas comme cela que le Christ procède : le Christ se révèle lui même à chacun, c’est le sens de la Résurrection car IL EST VIVANT ! fAITES LUI CONFIANCE !

      • D’accord avec vous, le Christ vient à notre rencontre tel que nous sommes et les Ecriture sont là pour nous révéler la poutre qui est dans notre œil.
        Le problème ici est théologique, je considère, ainsi que tous les papes jusqu’à maintenant, que l’enseignement biblique est suffisamment clair pour pouvoir affirmer que la pratique homosexuelle est un péché. Ce n’est pas moi qui juge, mais la parole de Dieu.
        Alors on peut tordre les Ecritures pour les conformer à notre style de vie, mais à quoi bon puisqu’il n’est imposé à personne de suivre le Christ.
        Un article qui évoque les références bibliques sur l’homosexualité : http://www.aepeb.be/liege/Croire/repondre/bible%20et%20homosexualite.htm

  • On peut faire une autre lecture de ces textes lorsqu’ils sont replacés dans leur contexte pour un enseignement mais vous faites une lecture à la lettre qui n’est pas un enseignement mais une morale et surtout un jugement : c’est pourquoi cela est inacceptable car le Christ dit aussi ne jugez point ! Vous commettez donc un péché de juger ainsi !
    Le Pape François lui même a affirmé il y a un an « qui suis-je moi même pour les juger » encore un argument fallacieux puisque vous prétendez que « tous les papes jusqu’à maintenant l’ont condamnée » d’autant que certains l’ont pratiquée : alors arrêtez de vous appuyer sur des certitudes qui n’en sont pas…

  • J’ai donc pris un des textes cité sur le site que vous avez recommandé et comme toujours vous prélevez une seule phrase…
    Or je lis dans la Bible de Jérusalem dans l’introduction  » l’authenticité pastorale de ces épîtres est contestée »…
    Mais dans son adresse à Timothée Paul invoque grâce, miséricorde et paix de Dieu, le Fils et le Père. Il prévient ensuite des faux docteurs qui enseignent des fables au lieu de servir le dessein de Dieu fondé sur la foi afin de promouvoir la charité laquelle procède d’un coeur pur et d’une bonne conscience (V5) certains se sont fourvoyés dans un creux verbiage et ont la prétention d’être des docteurs de la loi alors qu’ils ne savent ni ce qu’ils disent ni de quoi ils se font les champions… (Il est intéressant d’observer que St Paul s’adresse à eux en premier pour les averir, la finesse de Paul est sans pareille!)
    Dans la deuxième partie il évoque 14 catégories de personnes dont les homosexuels en disant que la loi n’a pas été instituée pour les justes. Mais lorsque St Paul parle de ceux qui ne sont pas des justes c’est pour dire qu’ils ne sont pas encore « ajustés » sur Dieu.
    Dans la troisième partie du chapitre 1 St Paul dit qu’il a été lui même dans une des catégories citées mais que le Seigneur l’a jugé assez fidèle pour l’appeler à son service! (V12) et que le Seigneur lui a fait miséricorde !
    VRAIMENT ON EST LOIN DE LA CONDAMNATION DONT VOUS PARLEZ !
    Je vous le redis, lisez le nouveau Testament, ce n’est pas du temps perdu !!!
    Tout y est expliqué point par point…

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