Concours littéraire FCSAD

Pour la seconde fois consécutive, La Fédération des clubs sportifs et artistiques de la Défense, m’a fait l’honneur de me confier la Présidence du jury de son concours littéraire 2011. Le palmarès a été proclamé au cours du week-end de l’Ascension, à Saujon (Charente Maritime), dans le cadre du  XXVe Festival de théâtre Renathea, également organisé par la FCSAD. Les textes primés du Concours littéraire font traditionnellement l’objet de publication sous forme d’un « florilège » imprimé dont j’ai eu plaisir à rédiger l’épilogue… ci-après.

 

Epilogue

L’an dernier, concluant en ces mêmes lieux et place l’édition 2010 de ce Concours littéraire, je prenais prétexte d’une première participation à son jury pour juger impossible toute comparaison avec les crus précédents. Voilà un échappatoire auquel je ne puis recourir, cette année, au terme d’une seconde présidence du jury. Mais faut-il juger d’un palmarès seulement au travers de ce que fut le précédent ? Ce premier niveau de lecture pourrait nous faire conclure – ce «nous» n’étant point de majesté, mais l’expression collective du jury – à une moindre abondance et richesse de textes. Ce qui nous a conduits à ne pas attribuer la totalité des prix, comme le règlement du concours nous y autorise.

Mais la sagesse appelle à considérer ce que l’on a. Et il existe une générosité du regard qui sait déceler les heureuses surprises, pour peu que l’on ne se prenne pas trop au sérieux. Les professionnels de l’enquête qualitative savent que sur tout sujet, il suffit de réunir une trentaine d’opinions, pour être assuré d’être en présence de la quasi totalité des points de vue susceptibles d’être exprimés. J’oserai le parallèle avec l’exercice qui nous retient. Mettez bout à bout quelques poèmes rimés, quelques poésies libres, contes, nouvelles et récits, réflexions, lettres ouvertes et dialogues de théâtre… et vous aurez un florilège, fidèle, de tout ce qui hante l’âme humaine.

L’homme se nourrit, plus que tout, du désir de transformer, d’embellir le réel. C’est ainsi que, dans ces textes, une ville se trouve transfigurée en Cité de légende, une tasse de thé élevée à la dignité d’un cérémonial religieux, un coin de nature pris pour confident de nos amours charnels et le désordre d’une maison pour image de notre chaos intérieur… C’est ainsi, également, que chacun à sa manière – plutôt qu’à celle de Marcel Proust – tente de partir à la recherche de son propre temps perdu, fut-ce pour mieux conclure sur un inéluctable : «Alors sont partis en fumées tous mes rêves d’enfance.»

Cette année, les meilleures surprises nous sont venues des contes, récits et autres nouvelles. Les enfants adoreront s’endormir en écoutant l’histoire des trois petites souris et des pièces d’or, ingrédients d’un «happy end» propice à préserver le sommeil et nourrir les rêves. Les poètes seront émus de ce cheval de manège,  transformé par magie en fringant coursier, qui, pour ne pas être séparé de son jeune maître, laisse le ciel le foudroyer et le rendre à son destin de… cheval de bois. Les passionnés du Seigneur des Anneaux vibreront à l’épopée des Lycars, Halator, Ardans, Eratius et autres Kaesars, nés de l’imagination d’un jeune auteur. Les amateurs d’émotions fortes seront comblés du dévoilement, à vous glacer le sang, d’Elzébeth et de son étrange destinée. Les romantiques verseront une larme sur les amours impossibles de Yann, le marin, et de sa tendre Katja.

Mais assurément la pépite de cette édition 2011 restera le lent basculement de cœur de Nickie pour celui qui, après l’échec d’un premier mariage et son oubli dans les bras d’un amant, incarne, dans sa continuité, l’amour d’une vie : Steven, tour à tour «inconsistant et léger, insaisissable..». Steven : «Beau papillon, fleur de luxe, être aérien et charmant, …superflu » devenu à ce point nécessaire ! Des jours, des nuits d’hésitation et d’angoisse pour y voir clair, enfin, au fond de soi et acquiescer à sa demande en mariage. Puis sentir monter l’imminence de l’événement, encore insaisissable, qui unira pour toujours… dans une même apocalypse amoureuse, le passager de l’avion et la jeune femme de la tour Nord du World Trade Center.

Pépite vous disais-je ! Qui a conduit notre jury à décerner son «Grand Prix» à Nicole Poggi, son auteur, par ailleurs primée pour une «lettre» pleine d’humanité, et saluée pour une poésie de forme libre qui, sans les rigueur du règlement, lui eût valu une troisième consécration. Que dire de plus ici, sinon le désir unanime de notre jury de continuer à encourager bien sûr, mais déjà de saluer de jeunes auteurs plein de promesses. Telle Léa Maginot-France, prix Spécial du Jury pour son Pacte des Lycars.

RENE POUJOL

Journaliste, ancien directeur de rédaction, Président du jury.

 

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