L’urgence absolue : la paix civile

L’urgence absolue : la paix civile

Comme attendu, le Parlement a donc voté ce mardi 23 avril 2013, la loi sur le «mariage pour tous» par 331 voix contre 225. 

 

Paix civile LAVT

Ainsi en ont décidé : le parti socialiste, les groupes majoritaires des deux assemblées, le gouvernement et le Président de la République lui-même. Renoncer, face aux manifestations de rues, eut été, pour eux, perdre la face dans un contexte politique particulièrement difficile.

 

Il ne reste plus désormais aux opposants qu’un recours devant le Conseil constitutionnel. Une démarche bien aléatoire car on imagine mal que le Chef de l’Etat ne se soit pas assuré, auprès de cette institution, des risques d’inconstitutionnalité du texte. Le temps de connaître sa réponse et la loi sera promulguée, de toute évidence avant le mois de juin.

 

Ma crainte : un regain d’agressions homophobes

 

Mais il se pourait que la suite ne soit pas l’apaisement annoncé. Je redoute, pour ma part, qu’une forme de triomphalisme suivie, d’ici quelques semaines, des premiers mariages pour tous hyper-médiatisés, ne provoquent en retour un surcroît de tensions, un regain d’agressions homophobes et, partant, de nouvelles polémiques sur les responsables des uns et des autres : instigateurs ou opposants à la loi.

 

S’il est abusif et pour une part irresponsable de parler de menace de «guerre civile», il n’en est pas moins évident qu’une forme de paix civile a bien été ébranlée. On peut douter que la loi Taubira soit «digérée» par la société française, aussi promptement que certains veulent bien le prophétiser. Les questions de filiation, les débats prévisibles sur la PMA et la GPA constituent un nouvel horizon parlementaire dont la perspective va tenir mobilisées les forces qui se sont fait jour au cours des derniers mois et qui ne semblent pas vouloir, spontanément, se résigner.

 

Une égale violence dans le «mépris» ressenti par les uns et par les autres

 

Depuis un an – ce blog peut en témoigner – j’ai mis en garde, successivement : le candidat socialiste à la présidentielle, la gauche en campagne, puis le nouveau pouvoir contre des risques de division dans le pays, sur cette question du mariage pour tous. Avec d’autres, j’ai appelé à une large consutation, nécessaire à la constitution d’un consensus citoyen. Depuis six mois j’assiste, impuissant, à l’exacerbation d’un dialogue de sourds où la passion l’emporte sur la raison. Et je ressens une égale violence, dans le «mépris» perçu par les homosexuels que dans celui que dénoncent les opposants à la loi, de la part du pouvoir.

 

Une solution de consensus était possible. 

 

Je reste, pour ma part, persuadé que la réponse «juste» et «sage» aux inégalités qui frappent les couples homosexuels, résidait dans le vote d’un statut d’union civile avec droit à l’adoption simple. Une solution «à l’allemande» sur laquelle on aurait sans peine recueilli l’assentiment d’une majorité de Français. Cela nous aurait épargné des mois d’invectives  et, déjà, cette «promesse» de revanche, où une nouvelle majorité pourrait, demain, défaire ce qu’a fait l’actuelle, si tel est le mandat que lui donne le peuple.

 

J’ai personnellement appelé à la manifestation nationale du 13 janvier, à laquelle j’ai pris part, en tête de cortège, avec d’autres militants de gauche. (1) J’entendais dénoncer un projet de loi qui apportait une mauvaise réponse à une question légitime. J’entendais également protester contre le refus opposé par le gouvernement à l’organisation d’Etats généraux, semblables à ceux qui, sur la «fin de vie», avaient permis le consensus de la loi Léonetti. J’ai, par la suite, refusé de m’engager plus avant sur des manifestations nouvelles dont je redoutais les risques de récupération politique et de débordements.

 

Aujourd’hui, je veux redire mon estime à Frigide Barjot, Laurence Tcheng, Xavier Bongibault, Tugdual Derville et l’ensemble des porte parole «officiels» de la manif pour tous, injustement trainés dans la boue. L’homophobie est, dans notre pays, passible des tribunaux. Si, comme il a été écrit, leur combat était à ce point de nature homophobe, ils devraient, depuis des semaines, avoir été traduits en justice.

 

J’engage les uns et les autres…

 

Pour autant, je considère que l’urgence absolue est désormais à la paix civile, que je crois fragile. Et cela passe d’abord par l’acceptation loyale du fait démocratique que constitue le vote de la loi, quels que soient les recours juridiques possibles. Dès lors :

 

  • J’engage les responsables de la manif pour tous à renoncer au «nous ne lâcherons rien» et à la tentation d’une surenchère aux relents «poujadiste» dans la perspective des élections municipales de 2014.
  • j’engage les autorités religieuses de ce pays à faire prévaloir  l’apaisement, même si elles considèrent que le vote de cette loi constitue une profonde et grave erreur.
  • j’engage les médias à bien mesurer leur part de responsabilité dans la montée possible de l’homophobie en réponse à un triomphalisme gay dont ils se feraient les porte paroles complaisants ;
  • j’engage le gouvernement à trouver enfin les mots et les gestes capables de rompre  avec le mépris manifesté envers les opposants à la loi.
  • j’engage les chrétiens à porter sur les homosexuels, et notamment dans leurs communautés, le regard d’estime et d’amitié auquel nous invite l’Evangile.
  • j’engage les citoyens de ce pays à se tourner vers d’autres combats, sur des terrains où se joue aussi la dignité de la personne humaine.
  • j’engage les uns et les autres à relire et méditer les dernières pages du Goncourt 2012 : «Le sermon sur la chute de Rome» (2) :

«Rome est tombée. Elle a été prise mais la terre et les cieux n’en sont pas ébranlés. Regardez autour de vous, vous qui m’êtes chers. Rome est tombée mais n’est-ce pas, en vérité, comme s’il ne s’était rien passé ? La course des astres n’est pas troublée, la nuit succède au jour qui succède à la nuit, à chaque instant, le présent surgit du néant, et retourne au néant, vous êtes là, devant moi, et le monde marche encore vers sa fin mais il ne l’a pas encore atteinte, et nous ne savons pas quand il l’atteindra car Dieu ne nous révèle pas tout. Mais ce qu’Il nous révèle suffit à combler nos cœurs et nous aide à nous fortifier dans l’épreuve, car notre foi en Son amour est telle qu’elle nous préserve des tourments que doivent endurer ceux qui n’ont pas connu cet amour.»

 

  1. Notamment mes amis de «A la table des chrétiens de gauche» mais également les Poissons roses et la Gauche pour le mariage républicain.
  2. Jérôme Ferrari, Actes Sud, p. 200.

35 comments

  • Merci René de montrer la autre voie élevée et sage de l’apaisement. Nous nous sommes croisé le 13 janvier, et depuis je suis consterné par les crispations qui de part et d’autre n’ont pas permis un débat serein et clair. Ton appel est clair. Catholique, gaulliste social, je le partage et je le relaie.

  • Cher René
    MERCI

    oui que de risques pris , que de haine déchaînée………….
    que de problèmes non résolus
    que de méconnaissance de la vie

    Mgr Dagens dans la Croix le 22 Avril a fait un article remarquable !

    pour nous chrétiens ce qui serait une urgence c’est de reconnaître que l’homosexualité est , qu’elle ne condamne pas les personnes à rester désincarnées , que de demander l’abstinence est une violence .

    Pour le reste il aurait été plus sage de recourir à une autre forme d’alliance aussi forte que le mariage ………qui n’entraînerait pas de fait le droit à l’enfant mais protégerait les enfants existants

  • l’Église a souflé sur les braises de la violence,resultat,des gay agressés,merci,je sais que,des pretres ouvriers,ont fait une lettre aux eveques
    et qu’on t’il fait eux
    des tombereaux d’insultes,merci

    • Anne-Marie, je ne sais pas si l’Eglise a soufflé sur les braises. Mais je sais que l’initiative est tout de même venue de François Hollande qui pouvait fort bien régler la question par un statut d’union civile qui n’aurait fait aucune vague. Qui s’est entêté ? Qui a refusé tout dialogue ? Qui a dénigré les manifestants ? Et vous vous étonnez qu’il puisse y avoir des gays agressés ? Cette loi était le plus mauvais service que l’on puisse leur rendre. On ne change pas une société, dans ses profondeurs, par décret et dans le mépris.

  • je vous ais souvent lu sur le pelerin ,dois je vous rappeller que c’est un contrat d’union civile, et je ne vois pas,que vous justifiez que les gay soit agressé,nous en tant que parents nous avons etait horrifié de cette pa

  • de cette parole liberé et chargé de haine,oui de haine,qui méprise les gay depuis des décennies l’Église qui a dit les gay sont habité par le démon le pape François, qui a dit c’est un mariage contre nature un évêque dominicain et depuis quand l’Église se mêle
    du bonheur des personnes, en tant que parent d’un enfant gay ,j’ai attendu 60 ans pour voir l’outrance et le mépris,comme autrefois ce même prêtre me disait au caté tu écris de la mauvaise main,en me mettant la main gauche dans le dos et m’obligeant d’écrire de la main droite,heureusement que feu mon papa,est intervenu,je ne suis plus allé au caté,vous n’avez pas lu la lettre de l’aco adressé aux évêques
    ou est la parole de dieu
    pas dans la haine et le mépris des autres
    mais dans la paix et l’amour
    suivre le christ c’est cela et point d’autre

    • Anne-Marie, je peux comprendre votre souffrance et celle de votre fils. Je peux comprendre que les débats de ces derniers mois aient pu être ressentis par certains comme une forme de violence. Mais on peut – c’est en tout cas ma position – respecter les homosexuels, entretenir avec eux des liens d’amitié et de fraternité, souhaiter la disparition d’un certain nombre de discriminations ou d’injustices et considérer qu’il aurait été possible de répondre à leurs légitimes attentes par un autre biais que le mariage. Parce que le mariage, dans toutes les cultures et civilisations à ce jour est l’union d’un homme et d’une femme ; parce que le mariage ouvre à la parentalité et que les couples homosexuels étant par nature inféconds, ce « droit » (car il est perçu désormais comme tel) porte en germes l’ouverture à la PMA et à la GPA qui soulèvent de graves questions éthiques. Je sais que l’Eglise est encore très frileuse sur ces questions. Mais pas les communautés chrétiennes, du moins certaines, qui ont compris que les homosexuels sont nos frères. Mais parce qu’ils sont nos frères nous avons aussi le droit de leur dire que certaines de leurs revendications nous paraissent ne pas rendre justice aux enfants à naître de ces unions…

  • Monsieur Poujol, vos propos m’étonnent, je me demande si vous êtes de bonne foi?
    Hollande avait promis l’ouverture du mariage, dans son programme, avant les élections, la demande était ancienne (mariage de Bègles en 2004) et la question se pose aujourd’hui dans tous les pays d’Europe.
    Devait-il se parjurer sous la pression du lobby catholique (je pèse mes mots) et de tous les « contre » ? (je rappelle 1 million sur 66 millions de français)
    Les homosexuels demandent le droit au mariage, pour être comme les autres, pas d’être renvoyés vers un PACS amélioré, PACS contre lequel le même lobby s’était bien battu en99 !
    De toute façon le droit à l’adoption les homosexuels l’avaient déjà, comme tous les célibataires, ce qui n’a jamais fait réagir personne.
    Rendre Hollande et les partisans du projet de loi responsables des actes d’agression contre les homosexuels n’est pas acceptable. Il convient de faire preuve d’honnêteté et d’oser reconnaître les vraies responsabilités
    La société est divisée, et dans l’église catholique aussi la fracture est grave. Sur ce point je suis en partie d’accord avec Anne-Marie. Les catholiques soutenant cette loi ont été ignorés par leur hiérarchie qui a rejeté la diversité et proclamé que seule leur voix était voix d’église. Cela aussi est grave.
    Mais l’urgence est dans le retour à la paix civile, je partage votre désir d’apaisement, l’effort est demandé à tous et d’abord à ceux qui voudraient continuer le combat.

    • @ Odile-Adrienne. Permettez-moi de n’être pas d’accord avec vous. Et de regretter que vous puissiez mettre en doute ma bonne foi. Que François Hollande ait promis le mariage pour tous dans son programme est une chose mais en droit Français ce n’est pas le Président de la République qui fait la loi mais le parlement. Et je ne vois pas au nom de quoi lorsque le parlement débat, les citoyens seraient tenus de faire silence. Vous parlez de 1 million de citoyens contre parce que vous évaluez à un million le nombre de ceux qui sont descendus dans la rue pour manifester. A votre tout d’être de bonne foi : alors il n’y a que 100 000 français qui sont pour puisque c’est le nombre qui a défilé dans la rue pour soute ir le projet de loi… Vous savez comme moi que si une majorité de Français (selon les sondages) sont d’accord sur l’idée de mariage, ils sont majoritairement contre l’adoption et au-delà contre la PMA et la GPA qui font partie des revendications des lobbies homosexuels. Alors, vous avez le droit de prendre le part qui est le vôtre mais respectez que l’on ne soit pas d’accord avec vous.

      Concernant l’Eglise et ces questions, je vous renvoie volontiers à deux articles de ce blog qui vous montreront que je ne suis pas aussi « borné » que vous semblez le croire. L’Eglise et le mariage gay : une défaite à la Pyrrhus (en date du 12 février) et, précédemment : Sexualité : et Dieu vit que cela était bon (en date du 22 août).

  • savez vous qu’il y a des couples gay heureux qui ont des enfants et qui sont heureux
    mais cette violence inouï des évêques qui ont étaient violent dans leurs propos
    sauf monseigneur Daucourt et un prêtre vicaire de mission de France
    les enfants gay sont les enfants de dieu

  • Merci René,

    Je partage entièrement votre réponse à Anne-Marie.
    J’ai moi-même beaucoup, beaucoup échangé avec un ami homosexuel. J’écrivais encore avant-hier sur ma page facebook:

    « Quand je ne comprends pas l’autre, je dis: c’est un imbécile obtus. Casser la gueule d’un imbécile, obtus de surcroît, au fond, ça se justifierait presque. Mais celle d’un Homme comme moi, qui a les mêmes tripes que moi, qui raisonne comme moi, qui cherche comme moi ce qui est le mieux, c’est autre chose… Je peux lutter contre la logique qui est la sienne, mais je dois respecter le mystère et la grandeur qu’il porte. Je peux dire mon désaccord, je peux militer, je peux chercher à faire entendre ma voix, mais je ne peux pas sans me déshonorer attenter à son intégrité physique, ou morale. C’est mon frère. »

    Et je précise, au passage, pour Odile-Adrienne, que tous les Français « contre » n’étaient pas forcément dans la rue. C’est mon cas puis je n’ai pas participé aux manifestations, et je connais beaucoup de gens dans mon cas, ou qui n’ont fait que l’une des deux manifs (faute de moyens pour financer deux aller-retour sur Paris)… ce nombre est donc un minimum.

  • François Vercelletto, journaliste de Ouest France, ayant quelque difficulté à poster son commentaire, je me permets de le mettre en ligne sous son nom :

    Mon cher René,
    Je suis très largement d’accord avec toi. Bravo et merci !
    Pourtant, sur ce sujet, nous avons des points de vue très différents. Je me suis largement exprimé sur mon blog.
    Politiquement, en « bayrouiste indécrottable », je n’ai jamais voté ni pour Sarkozy, ni pour Royal, ni pour Hollande.
    Je n’ai jamais manifesté dans la rue de ma vie.
    Au terme d’une profonde réflexion, je suis maintenant favorable à l’ouverture du mariage civil aux couples de même sexe.
    Je crois également, au risque de paraître trop naïf ou trop optimiste, qu’une fois la fièvre retombée, cette loi permettra aux homosexuels d’être mieux acceptés.
    Ce long débat aura au moins permis à de nombreuses personnes de s’interroger sur une réalité – l’homosexualité – et sur l’accueil qu’elles réservent aux personnes homosexuelles. Et crois-moi, il y a encore du boulot à prévoir dans l’Église…
    Enfin, s’agissant de l’adoption, de la PMA et de la GPA, je considère que ces questions concernent davantage les couples hétérosexuels que les couples homosexuels. Et quitte à débattre de ces questions beaucoup plus importantes à mon sens que le mariage civil, débattons-en largement indépendamment du « mariage gay ».
    Il n’y a pas de triomphalisme à avoir. Mais, effectivement, un apaisement à rechercher.
    Bien amicalement,
    François Vercelletto

  • Non Monsieur Poujol, je ne vous crois pas borné… sinon je ne serais pas lectrice régulière de votre blog; je regrette mon questionnement sur votre bonne foi !
    Je crois que vous m’avez fait admettre que lorsque l’urgence est au retour à la paix civile, il est indispensable de choisir la voie de la diplomatie.
    L’heure n’est plus aux échanges d’arguments et encore moins d’invectives.
    Je ne me place pas sur ce terrain car continuer à vivre fraternellement avec ceux de mes amis ou relations qui ont d’autres opinions que la mienne ne me pose aucun problème. Si Frigide Barjot était ma voisine je continuerais à la saluer comme à l’ordinaire.
    Il reste une question grave, c’est celle de la perte de confiance de beaucoup de catholiques envers leur hiérarchie qui, soucieuse d’imposer une orientation officielle a refusé de les entendre, alors qu’ils désiraient exprimer leur désaccord avec les positions, les déclarations et les moyens d’action et d’influence utilisés.
    Le black out sur cette question ne permettrait pas la guérison des blessures et un retour à l’apaisement au sein de l’église cette fois.

  • Moi qui n’ai pas toujours été très aimable à votre égard à diverses reprises,je tiens à vous faire savoir que j’adhère totalement aux propos que vous tenez aujourd’hui et vous en félicite.

  • Je vous rejoins dans votre analyse et vos appels à engagement…
    Ce serait bien si les chrétiens qui sont descendus dans la rue ces derniers mois s’engageaient avec la même énergie dans d’autres combats au moins aussi vitaux pour la dignité de l’homme et la survie de la planète…
    Quelques propositions parmi beaucoup d’autres possibles :
    refuser que des firmes agro-alimentaires puissent breveter le vivant (quelle insulte au créateur, quel mépris de la vie de tous sur la terre commune…!) cf : http://www.avaaz.org/fr/monsanto_contre_mere_nature/
    combattre les puissances financières qui mettent à genoux tant de peuples…
    refuser le toujours plus, vivre dans un esprit de simplicité, de respect actif et vigilant de cette création donnée à tous, etc, etc…

    En s’inspirant par exemple de « dangereux gauchiste » du temps jadis…:

    « A qui ai-je fait tort, dis-tu, en gardant ce qui est à moi ? Mais, dis-moi, qu’est-ce qui est à toi ? De qui donc l’as-tu reçu pour le porter dans la vie ? C’est exactement comme si quelqu’un, après avoir pris une place au théâtre, en écartait ensuite ceux qui voudraient entrer à leur tour et prétendrait regarder comme sa propriété ce qui est pour l’usage de tous. Ainsi font les riches. Parce qu’ils sont les premiers occupants d’un bien commun, ils s’estiment en droit de se l’approprier. Ah! si chacun se contentait du nécessaire et laissait aux indigents son superflu, il n’y aurait ni riches ni pauvres!… Toi qui serres toutes choses dans le gouffre de ton avarice, tu penses ne faire tort à personne, alors qu’en réalité tu dépouilles un si grand nombre de tes semblables!… »

    Qui a écrit cela ?… Saint Basile de Césarée, évêque au 4e siècle, un des principaux Pères de l’Eglise.

  • Saint Basile a parfaitement raison,mais je ne crois certes pas que c’est en manifestant pour cette cause-là aussi juste soit -elle qu’on fera changer les choses.Ce combat-là me semble relever essentiellement de la révolution intérieure, la plus difficile à mener

  • il est venu ce temps,et là,je me rappelle que feu jean baptiste très croyant,a voulu que je lui lise
    Ecclésiaste, et bien ,ce temps est venu
    et lorsque ce fut la fin, je l’ai accompagné en récitant tous les deux
    le notre père, et ensuite,une larme a glissé le long de sa joue,et dans un chuchotement
    il m’a dit
    allez dans la paix du christ!
    aussi je repense a gio batta jean baptiste,lui l’italien qui avait fuit Mussolini
    est venu en France sans rien,et a la force de ses bras,lui le maraicher,a la fin il avait 3maisons,chacune pour ses enfants
    allez dans la paix du christ!
    lui l’italien que les français traitaient de « sale macaroni’ rentre chez toi!
    je conclue
    nous sommes tous des ÉTRANGERS SUR CETTE TERRE!
    avec la haine,on ne construit que du sang et des larmes
    avec la paix du christ
    on construit un monde plus serein
    si on écarte un frère en humanité
    alors nous ne sommes pas dans la paix du christ

  • @Guillaume, j’ai manifesté le 13 janvier, le 24 mars et antérieurement à Bordeaux à Dax et à Pau… et à vous lire il s’en faudrait de peu que je ne le regrette…

  • @monsieur Poujol si un jour vos pas,vous mènent dans le Tarn,a Giroussens,le pays des potiers.
    vous verrez une église qui revis,une aventure humaine extraordinaire
    si vous recherchez le silence et la paix
    alors prêtez votre cœur a voir l’invisible
    loin de tapages médiatiques,vous verrez des gens vrais sans artifices
    et la nature,plus précieuses que l’or fin
    voici le blog

    Site Internet : stpierredupuy.blogspot.fr
    Contact : jac17@wanadoo.fr

  • Peut-être décalé ?

    Tous les enfants ont le droit d’avoir un père et une mère.
    À l’époque de la rédaction du code civil instituant les règles de cette noble institution qu’est le mariage on savait déjà, et le législateur pas moins que les autres, que certains enfants nés d’une femme mariée pouvaient très bien avoir été conçus …ailleurs. Comme il était impossible, à l’époque, d’en faire la preuve, c’était bien le mari légal qui était réputé être le père biologique de tous les enfants mis au monde par sa femme (sauf à preuve d’adultère excluant, de fait, cette réputation.)
    Tous les problèmes de filiation étaient alors réglés. Papa et maman au sens familial, étaient rigoureusement interchangeables avec père et mère au sens biologique.
    Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Et tout enfant peut désormais obtenir, au moyen d’une analyse comparée des ADN, la preuve que son papa est aussi son père biologique… ou non. Le problème de filiation est alors posé différemment. Et il ne paraît pas complètement déplacé d’imaginer que cela pourrait bien, ou mal, inspirer des enfants en difficulté d’existence, les arrière-pensées pécuniaires n’étant pas absentes de ces recherches en paternité.
    Évidemment tout cela ne concerne pas ceux qui ont manifesté contre le mariage pour tous en mettant en avant le droit des enfants à avoir un papa et une maman.

    • Cher Jean Claude, je ne conteste rien de tout cela. Il suffit de relire ce blog. Je dis simplement mon désaccord avec le « nous ne lâcherons rien » qui me semble aujourd’hui lourd de menaces en tous genres pour notre paix civile.

  • jean Claude

    je pense que vôtre dernière phrase est ironique??
    vous croyez vraiment que cela ne peut concerner ceux qui ont manisfesté contre le mariage pour tous ?
    la gynéco peut vous dire que parmi eux il y avaient des censeurs et des donneurs de leçons ………même pour eux la vie est parfois loin d’être un long fleuve tranquille………
    pour eux , la seule parade est la rigueur affichée……..
    et le médecin comprend leur mécanisme de défense
    alors oui Paix civile, tolérance, ……….
    vous savez je pense que la vie vous amène là où vous ne voudriez pas aller………..
    alors de censeur, vous devenez un être humain qui agit en conscience éclairée…….

    prenez la politique ………qui crie le plus fort : je suis blanc comme neige ?
    le coeur de l’homme est accessible à Dieu seul, il est le juge car il aime à l’infini

  • Cher René, voilà qui est clair. Je ne peux que m’associer à cette prise de position nette et sans ambiguïté pour que soit préservée la paix civile. Ceci me paraît raisonnable.
    Mais, en l’espèce, la passion semble avoir débordé, au delà de toute raison, les limites que les responsables civils et religieux ont normalement pour devoir de rappeler, justement pour préserver cette paix civile. Je te sais gré d’essayer de prendre leur place avec insistance, persévérance et talent.
    Mais je suis alarmé de ne pas lire dans ce blog le moindre écho favorable de leur part.
    Pour les politiques, le bulletin de vote pèse lourd. On peut comprendre.
    Pour les agitateurs engagés, c’est leur fond de commerce. On peut comprendre.
    Mais pour les religieux, chrétiens en l’occurrence, qui prêchent l’amour du prochain comme vertu cardinale ? J’ai du mal à comprendre.

    • Mon cher Jean-Claude ayons l’humilité (je parle pour moi, of course ! ) d’admettre que les responsables civils et religieux ne se précipitent peut-être pas spontanément sur ce blog… (à tort, j’en conviens). Pour ce qui est des évêques, il n’est pas dans leurs habitudes de faire des commentaires publics sur ce genre de questions mais je puis vous assurer que j’ai eu, en message privé, des retours qui me montrent que tel ou tel est bien sur la même longueur d’ondes.

  • il faut croire a l’espérance,se mettre du coté des pacifiques,mieux vaut planter un arbre
    que de distribuer des graines de violence
    le canal du midi va bientôt re-planter des arbres
    pour qui
    pour les generations suivantes

  • Oui, je suis bien d’accord avec vous sur l’urgence d’un retour à la paix civile; c’est un peu dans cet esprit que j’ai adressé le courriel suivant à Mgr Vingt-Trois, encore président de la C.E.F.pour quelques mois, dont la « prière du 15 août » a largement contribué aux déchaînements que nous avons connus ces derniers mois:
    A l’attention de Monseigneur Vingt-Trois, Président de la Conférence des Evêques de France.
    Monseigneur,
    Dans le débat public sur l’ouverture du mariage civil aux personnes de même sexe, l’Episcopat français a estimé opportun – à juste titre car c’est son devoir – mais pour le moins maladroitement (et, je le pense et le regrette, sans beaucoup de considération et d’amour pour nos frères et sœurs différents) de faire connaître son attachement à sa conception du couple et de la famille.
    Dans cette volonté de se faire entendre dans le débat public, vous avez invité les catholiques, le 15 août dernier, à prier pour la famille. Cette initiative, qui a été très diversement appréciée, interprétée et contestée compte tenu de son ambiguïté, a rapidement été suivie d’une position claire contre un projet de loi laïque qui, vous en conviendrez, ne met pas en cause la liberté religieuse, ne prive personne d’aucun droit acquis et n’induit aucune obligation pour quiconque, sauf à respecter la liberté de choix des homosexuels qui souhaiteront y recourir.
    Je suis surpris, qu’après une telle position et son implication dans les manifestations « contre », vous soyez étonné que l’Eglise soit taxée d’homophobie – mais aussi d’incohérence, voire d’hypocrisie – bien qu’elle s’en défende farouchement en se référant aux positions qu’elle exprime dans son Catéchisme. Il est vrai que, sur ces questions, il semble plutôt s’adresser à des anges qu’à des femmes et des hommes, esprits incarnés…
    La question que je souhaite vous poser est donc celle-ci:
    Puisque l’Eglise affirme sa non homophobie – voire son homophilie par compassion – mais aussi son désir d’être plus à l’écoute de la réalité de notre monde sécularisé, l’Episcopat français envisage-t-il, par exemple à l’occasion des Rencontres « Diaconia2013 » à Lourdes, de s’associer lors de la « prière universelle » de la messe de clôture du 12 mai, à la « Journée internationale contre les homophobies », toute proche, et, comme elle l’a fait le 15 août dernier, d’inviter les ensembles paroissiaux à en faire de même le dimanche qui suit ou qui précède?
    L’an dernier, le 17 mai, j’ai, comme bien d’autres catholiques, beaucoup regretté – ce jour là fête de l’Ascension – le silence sur ce sujet dans nos églises… comme je regrette aujourd’hui une même lacune parmi les 41 forums organisés dans le cadre de Diaconia 2013. La « note théologique n°5 » offrait pourtant, comme je l’avais suggéré sur le site, une belle invitation à ouvrir un débat sur la considération, en l’Eglise, des homosexuels et de l’homosexualité! (Pour le cas où la C.E.F. n’en aurait pas gardé la trace, puisqu’elle l’a retiré des commentaires, je le relate, sur ma page Face book, ainsi que l’accueil qui lui a été réservé…)
    Oui, je sais, c’est délicat, difficile même, voire un brin provocateur de s’engager dans une telle démarche après la forte implication – qui est loin d’avoir fait l’unanimité parmi les catholiques vous ne l’ignorez pas – contre le projet de loi d’ouverture du mariage.
    Mais n’est-ce pas dans de telles circonstances que l’on doit mesurer la force de l’injonction évangélique: « N’ayez pas peur! » ? Notre épiscopat s’honorerait de donner l’exemple.
    Dans l’attente et en communion dans la Paix et l’Amour du Christ.
    Jean-Christian Hervé

    • @JCH. C’est bien volontiers que je mets votre commentaire en ligne. Il participe au débat. Cela étant, je suis en désaccord avec vous et le discours officiel consistant à nous expliquer que cette loi, purement civile « n’enlève à personne aucun droit acquis », ce qui est faux comme je pense l’avoir montré dans un article précédent de ce blog : « Le mariage est mort, vive le mariage ? » Et il faut croire que les raisons de s’opposer à ce projet ne sont pas de nature religieuse puisque nombre d’opposants (je pense ici à Sylviane Agacinski) ont justifié leur désaccord par des arguments purement rationnels…
      En revanche je vous rejoins sur la nécessité pour l’Eglise d’engager une vraie réflexion sur la question homosexuelle. Là également c’est un sujet que j’ai abordé en amont du débat dans un article « Et Dieu vit que cela était bon » qui m’a valu des bordées d’injures de la part de certains milieux catholiques, et sur lequel je suis revenu en conclusion du papier « Eglise-mariage pour tous, une défaite à la Pyrrhus ! »

  • Merci, René, d’avoir mis mon commentaire en ligne et donné écho à mon interpellation de l’épiscopat français.
    Pour suivre assez régulièrement votre blog, je connais bien vos positions et sais que nous ne sommes pas toujours d’accord, même si nous partageons bien des points de vue. Je me garderai bien de relancer ici un débat où presque tout à été dit. Pour ma part, ma position rejoint globalement, pour résumer, les positions exprimées par « Témoignage chrétien ».
    Votre blog fait partie de ceux dont la tonalité et la maitrise des intervenants permet une expression la plupart du temps respectueuse des points de vue exprimés; cela n’a pas été le cas partout ces derniers mois…Merci.
    J-C.H

  • personnellement dans tout cela je ne peux m’empêcher de penser qu’il y a une volonté de méconnaissance d’une réalité .
    car je ne peux imaginer que notre hiérarchie soit à ce point ignorante des tendances homosexuelles dans le clergé , en partie en raison de sa mis à part dans un monde masculin .
    c’est donc pour elle une bombe à retardement.
    de plus elle met certains ou certaines dans ces rangs en danger psychologique et spirituel.

    si pour moi il est évident que l’enfant a de façon logique un père et une mère.
    il est non moins évident qu’on ne choisit pas son attirance sexuelle et que cela est toujours source de souffrance. Qu’il est inconcevable sur un plan évangélique d’imposer à un être humain une abstinence non voulue. que tout être a le droit d’être aimé, de s’engager dans un amour durable et respecteux.
    le combat était donc mal engagé dès le départ.
    il fallait non pas réunir contre un mariage pour tous , mais pour une union civile forte autre car n’incluant pas d’office la procréation.

    je sais que pour une partie cela n’était pas l’enjeu car le véritable enjeu était l’enfant.
    par contre on passe là vers une médecine de convenance et plus une médecine de soin.

    au point où nous en sommes il va être difficile maintenant d’avoir une réflexion sage et posée.
    et ma pensée va vers les enfants ou les parents de celles et ceux qui auront défilé et qui vont un jour se retrouver devant la découverte d’une homosexualité ………….comment oseront-ils l’avouer?
    n’oublions pas que certains ont préféré le suicide .

    et j’attends toujours une manifestation d’une telle ampleur et une telle consigne pour soutenir , les femmes violentées , les enfants abusés, les femmes considérées comme non dignes de …………

  • Dommage qu’il y ait tant de dissymétries dans le propos.

    L’appel au calme, j’aurais aimé l’entendre exprimé par le CEF, avec la même finesse qu’elle a mis dans la prière universelle du 15 août, … et dans les appels lancé dans les paroisses pour remplir les cars.

    Aucune groupe politique n’a voté de manière unanime, comme aucun groupe religieux -mis à part de soi-disant responsables- ne s’est positionné de manière exclusive selon les sondages. Pourquoi vouloir accréditer le contraire?!

    Quant à craindre que les médias se ruent sur les premiers mariages gay, le pari est forcément gagné, tant la rue et les médias qui ont fait levé la pâte tentent de la maintenir levée. Ainsi, les nombreux articles récents du Figaro ont été l’occasion pour les opposants à la loi de provoquer ceux qui l’approuvent à manifester bruyamment leur joie tant ils craignent de s’être agité pour rien. Pourtant, ceux qui approuvent cette loi ont été les bien peu agités et n’ont pas crié victoire comme certains l’auraient souhaité.

  • En tant qu’être de gauche, je ne suis pas forcément d’accord avec vous. En effet une liberté a été acté par la loi, celle de se marier pour tous.
    Et comme être de gauche, pour reprendre M. De saint Just, « pas de liberté pour les ennemis de la liberté ». C’est sans doute violent à entendre, mais l’Etat se doit de rester ferme quant à la défense des libertés.
    Par contre je vous rejoins sur le fait d’encourager les Eglises a prôner l’apaisement.
    Je crois aussi que vous n’êtes pas un bon prophète, la loi Taubira sera digérée très vite, les réactionnaires ne sont pas si nombreux, ils font juste beaucoup de bruit et preuve d’une bonne organisation.

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