Ne nous trompons pas de combat.

Les urnes ont rendu leur verdict. François Hollande a été élu Président de la République française avec 51,6% des suffrages.

L’événement peut susciter une infinité de commentaires. M’étant toujours situé, dans ce blog, comme journaliste et catholique, je ne puis ignorer, à l’heure du bilan, qu’une majorité de pratiquants appartenant à ma famille spirituelle, a cru devoir voter contre le candidat socialiste. 79% si l’on en croit un sondage «sortie des urnes»  réalisé pour l’hebdomadaire la Vie (1). Sans compter celles et ceux qui auront choisi le vote blanc, comme deux millions de leurs compatriotes.

Dimanche soir, les réseaux sociaux bruissaient déjà d’appels à la mobilisation pour faire obstacle aux réformes sociétales contenues dans le programme du candidat socialiste. Au nom des «principes non-négociables» déjà évoqués, à plusieurs reprises, sur ce blog. Une mobilisation jugée d’autant plus urgente par ses initiateurs, que le «calendrier  du changement publié sur le site du parti socialiste, semble envisager le vote de ces réformes dès le mois d’août.

Le raisonnable voudrait que l’on évite toute précipitation. Mais est-on encore dans le raisonnable ? L’agenda parlementaire appartient au gouvernement, non à la rue de Solférino. Et l’on peut penser que d’autres urgences, de nature économique et sociale, mobiliseront les nouveaux députés en priorité. Même s’il n’échappe à personne que les réformes dont il est ici question portées depuis des années par des lobbies déterminés et validées par les sondages, constituent, à moindre frais, des marqueurs fort de changement.

Mais François Hollande sait parfaitement que ces réformes jugées progressistes au regard de «l’air du temps», divisent profondément les Français jusqu’en son propre camp, parce qu’elles renvoient à des enjeux anthropologiques qui échappent à l’immense majorité des citoyens de ce pays. Vouloir «passer en force» sur ces réformes, sans prendre le temps d’en débattre en profondeur et d’écouter l’ensemble des courants philosophiques, spirituels et religieux de ce pays, équivaudrait pour lui à ruiner en quelques semaines l’image de rassembleur dont il s’est prévalu tout au long de la campagne.

Le moment venu, il nous faudra, avec d’autres, expliquer à nos concitoyens et aux élus du peuple, pourquoi telle ou telle des réformes envisagées nous semble inacceptable au regard même de ces «valeurs humanistes» évoquées par le nouveau président le soir-même de son élection. Au moins peut-on souhaiter que les catholiques de ce pays n’y aillent pas dans la précipitation et en ordre dispersé, avant même d’y avoir réfléchi avec leurs évêques. Je ne suis pas sûr que lancer, dès aujourd’hui, une mobilisation contre l’euthanasie avec pour slogan «sauvons papi et mamie» corresponde à l’optimum souhaitable en matière de bon goût et d’efficacité.

Certes, comme le souligne le texte de 2002  de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le pouvoir civil et politique ne peut se prévaloir d’aucune autonomie par rapport à la morale, fut-ce dans une société laïque comme la nôtre. Mais de quelle morale parle-t-on ?

Pour cerner les contours de la «loi naturelle», souvent évoquée, on rappelle légitimement la «règle d’or» commune à toutes les cultures et civilisations depuis la plus haute antiquité : «Tu ne feras pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse à toi-même». A laquelle la tradition judéo-chrétienne ajoute le décalogue : «Tu ne tueras pas…»  Et l’on voit bien de quel poids ont pesé ces références dans la crispation récente autour des trois points «non-négociables» évoqués par Benoît XVI.

Pour autant si, dans les Evangiles, Jésus nous dit qu’il n’est pas venu «abolir la Loi mais l’accomplir», le témoignage de sa vie et son enseignement montrent qu’au : «Tu ne feras pas aux autres…» il est venu substituer : «Fais aux autres ce que tu voudrais que l’on te fasse à toi-même». Sur la logique de l’interdit il fait prévaloir la dynamique de l’amour : «Tu aimeras ton prochain comme toi-même.» C’est d’ailleurs là le seul critère rapporté par saint Matthieu (au chapitre 25) pour discriminer les bons des méchants à l’heure du Jugement dernier. «J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif et vous m’avez donné à boire, j’étais étranger et vous m’avez accueilli…»

Certes, le pouvoir civil et politique n’est pas autonome face à la loi morale. Mais pardonnez au chrétien que je suis, qui a fait connaître ici sa décision de voter pour le candidat socialiste, «en dépit» de projets de réformes que je combats, de dire aussi combien son choix fut motivé par le fait que les exigences de Matthieu 25 ne lui paraissaient pas absentes du programme de François Hollande. Quoi que l’on puisse penser, par ailleurs, de ses capacités économiques, à les mettre en œuvre.

Alors : oui, ne nous trompons pas de combat. Ne prenons pas le risque d’isoler un peu plus notre Eglise de la société française, en l’enfermant dans une logique d’affrontement et de contre-pouvoir. Ne dépensons pas plus d’énergie à dénoncer le mal qu’à nous associer au combat pour le bien. Les Français n’attendent pas des catholiques – à supposer qu’ils en attendent quelque chose… – qu’ils leurs fassent une fois de plus la morale, mais qu’ils marchent fraternellement à leur côté vers plus de justice. Et nous savons depuis Emmaüs que la route et le partage du pain peuvent être propices à bien des témoignages.

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(1) Curieusement un sondage TNS-Sofres publié par Pèlerin sur son site donne des résultats sensiblement différents. 66% des pratiquants réguliers (contre 75% on l’a vu pour le sondage de la Vie) ont voté pour Nicolas Sarkozy. 43% des catholiques (pratiquants et non pratiquants) disent avoir voté pour François Hollande, et parmi eux 34% des pratiquants réguliers.

Le sondage réalisé par Ipsos-Logica Business consulting pour Le Monde et France télévision donne, de son côté : 76% des catholiques pratiquants réguliers pour Nicolas Sarkozy. Les catholiques dans leur ensemble ayant voté à 43% pour François Hollande, chiffre qui semble faire consensus d’un institut à l’autre.

18 comments

  • Merci pour ce beau texte! Je ne vous cache pas mon inquiétude face à l’avenir de l’Eglise. Quand j’ai reçu le sacrement de baptême à 26 ans dans les années fin 70, j’ai découvert une Eglise très ouverte, humaine, accueillante…Je trouve maintenant qu’elle participe de ce mouvement identitaire qu’on déplore chez les autres religions. Je la trouve aussi surtout chez les jeunes triomphaliste et sélective. Je crois qu’il est temps de revenir à l’Evangile.

  • Oui, je déplore aussi la mobilisation dès 20h01, sans même attendre la mise en place ni du président, ni même du gouvernement, et encore moins de l’Assemblée Nationale.

    Les cathos veulent-ils – doivent-ils ? – utiliser les mêmes méthodes que les lobbys divers et variés de ce pays ?

  • Tout à fait d’accord avec votre analyse. Il faut que les chrétiens se resserrent autour de Mathieu 25, plutôt que de se crisper et d’être inaudible en refusant de « négocier » ou tout simplement de dialoguer sur les sujets de société qui font peur pour notre avenir. Je vous suggère de rencontrer les « Poissons Roses » qui ont une approche beaucoup plus constructive.

  • Pas d’accord. Sois la dignité de la personne humaine (le plus fragile comme l’enfant ou le vieillard) et de l’amour humain sont négociables soit elle ne le sont pas. Que votre oui soit, que votre non soit non.

    Le candidat socialiste élu hier n’a pas fait mystère de son projet ultra-libéral en matière de moeurs. Cette honnêteté est à son honneur, on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas et que ce n’était pas dans son projet. Ce volet « sociétal » est planifié pour août (dont dans les fameux 100 jours d’ « état de grâce » dont dispose le nouvel exécutif). Il présente également l’avantage de ne rien coûter financièrement contrairement à toutes les promesses économiques non financées sur laquelle le nouvel exécutif sera obligé de revenir. Le « sociétal » servira évidemment de moyen de diversion.
    Donc, je pense qu’il est grand temps de s’inquiéter et de s’organiser (au delà des légitimes diversités de sensibilités politiques que la campagne électorale a avivées) dans la charité vis à vis des personnes pour protéger encore une fois les plus faibles contre le rouleau compresseur libertaire. Demain, si nous ne faisons rien aujourd’hui, il sera trop tard.

  • Cher René,
    je pense que tu fais une erreur sur un point fondamental, qui consiste à ne pas contester précisément l’argument de la Congrégation pour la doctrine de la foi, sur la non autonomie du pouvoir politique et civile à l’égard de la loi morale. Cela revient tout simplement à refuser l’autonomie de la personne et donc à revenir à la vieille vision de la suprématie incontestable de la religion. Or, si nous sommes les Fils de la Parole, nous savons que comme le disent les Juifs, la Torah, la Parole, la Loi « est entre les mains des hommes ». L’interprétation est en débat, et c’est dans ce débat et dans la puissance des événements que se manifeste l’Esprit (relire à ce sujet les Actes des Apôtres, livre absolument fondamental pour la foi, et quelques-une des lettres de Paul). Par conséquent, nous ne sommes pas des disciples d’un prophète qui nous dit que la Loi tombe d’en haut et qu’il faut l’appliquer à la lettre. La complexité du réel appelle à tenir tous les aspects du débat moral. Et c’est ici qu’est nécessaire l’autonomie du sujet personnel et collectif, c’est à lui de prendre ses responsabilités, sans se défausser sur une vision magique de la loi morale, qui conduit toujours à dire on applique la loi et Dieu se charge des dégats collatéraux.

  • Jean-François tu m’as mal lu… ou trop vite. Je crois, avec la Congrégation pour la doctrine de la foi, que tout pouvoir civil et politique doit se référer à une forme de loi morale sans laquelle je ne vois pas sur quoi on pourrait fonder les règles d’un vouloir vivre ensemble. Mais relis mon texte, le paragraphe se termine sur cette question : « Mais de quelle morale parle-t-on? » Dans mon esprit elle introduit fort logiquement à ta propre réflexion avec laquelle je me sens très à l’aise.

  • Rene, en tant que Chrétien, face à l’euthanasie, l’avortement et son proxénétisme adjacent, LA question était : peux tu voter pour le programme de FH?
    Sachant que la vision Chrétienne est minoritaire en France, et que donc toute ccontestation/discussion est vouée à l’échec, il ne fallait pas voter pour FH en tant que Chrétien!
    Les évèques n’ont rien dit et sont donc complices.
    Cela me donne envie de vomir cette bien pensance qui ne fait que cacher la bêtise des socialistes chrétiens!.

  • Remy, je puis comprendre chez vous une « sainte colère ». Elle n’autorise pas les mots que vous employez. Sur le fond, vous utilisez par deux fois l’expression « en tant que chrétien ». Or je n’ai pas voté « en tant que chrétien », mais « en chrétien ». La distinction, devenue classique, a été posée en 1936 par le philosophe catholique Jacques Maritain dans son ouvrage : l’Humanisme intégral. Il justifie par là une forme de liberté et de pluralisme politique des catholiques, au regard de l’Eglise et du Magistère. Agir « en tant que chrétien » suggérant qu’on engage, par son acte, toute une communauté ; agir « en chrétien » signifiant que l’on entend opérer un choix, dans une situation donnée, à l’éclairage de ses convictions profondes. Je suis allé à cette élection comme « citoyen » et face aux enjeux dont l’importance ne m’échappe pas plus qu’à vous j’ai cherché à agir en chrétien. Vous avez fait un autre choix, c’est votre droit, mais cela ne vous autorise nullement à contester le mien. Le résultat de cette élection pose en effet une situation nouvelle où je ne cesse pas d’être citoyen et encore moins d’être catholique. Il suffit de se référer à ce blog dans des articles précédents pour voir que je me suis avec constance prononcé contre l’euthanasie et le mariage homosexuel. Je continuerai, avec d’autres, de le faire… « en chrétien ».

  • je ne saisis pas votre subtile distinction, fusse-t-elle de Maritain , entre l’agir « en tant que chrétien » et « en chrétien ». Il n’y a pas pour moi à opposer le respect de la vie à ses limites extrêmes et dans son milieu. Je connais d’ailleurs pas mal de catholiques qui essaient de respecter la vie durant toute sa durée. Je n’approuve pas la distinction entre éthique de conviction et éthique de responsabilité.

    Pour moi, voter pour un projet qui annonce l’euthanasie » me semble assez « inquiétant et incohérent » pour un agir chrétien.

    Je visite ces temps-ci, quelqu’un de ma paroisse, un bénévole, pas très proche mais avec qui j’ai un peu travaillé, assez atteint d’une tumeur très avancée et j’ai toujours une certaine appréhension de m’infliger l’épreuve de me rendre présent près de lui; cette peur est semble-t-il celle des partisans de l’euthanasie qui ne supportent pas de voir la mort approcher de façon imprévisible et longue, et qui ne supportent pas la souffrance. Or celle-ci, même si on peut légitimement la diminuer ne peut jamais être rayée de notre vie. Voici d’ailleurs un extrait de l’avis d’un ami là dessus:

    Cela dit, l’euthanasie, ce n’est pas lutter contre la souffrance, c’est ôter la vie de quelqu’un soit à sa demande, soit à la demande de ses proches par ce que la personne estime que ses conditions de vie sont telles que sa vie n’a plus de valeur. Si la société, les médecins, acceptent de donner la mort dans ces conditions, c’est qu’ils jugent qu’effectivement la personne n’est plus digne de vivre. Or la dignité d’une personne ne se mesure pas à son état de santé, au fait qu’elle soit démente ou dépendante. En outre, si la société soutient une demande d’euthanasie, quel message envoie-t-elle aux autres malades/handicapés ? N’est pas à dire qu’alors tous ceux qui sont dans le même état ne sont pas dignes de vivre, que leur vie n’a pas de sens ? Quelle désespérance !
    Quel est notre rôle vis-à-vis des personnes gravement malades ou handicapées ? N’est-ce pas d’être solidaire, de nous faire proches d’eux ? A ce titre je regarde l’euthanasie comme une solution de facilité qui n’est pas digne de l’homme. La légaliser irait dans le sens d’une déshumanisation de la société. De surcroît, légaliser l’euthanasie va mécaniquement stopper le développement des soins palliatifs, ce qui va à l’encontre de la solidarité.
    Nous avons besoin d’une société plus humaine et plus solidaire, qui croit en l’homme et en la vie, ce qui n’est pas compatible avec la proposition de légaliser l’euthanasie

  • @Audemart. Relisez mes articles sur l’euthanasie dans ce blog et dites-moi s’il y a quelque chose qui contredise votre propos. La seule divergence entre nous est de savoir si un cathlique pouvait ou non voter pour François Hollande. J’ai donné ma position personnelle. Vous pouvez la contester.

  • Je peux comprendre si la plupart des catholiques critiquent les réformes à venir de François Hollande.Mais d’autres chrétiens issus de la Réforme n’ont pas la même vision des choses car ils approuvent fondamentalement une certaine laïcité.Rendons à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.Aucune loi n’obligera les chrétiens homosexuels à se marier par exemple.Paradoxalement le fait de vivre dans une société entièrement sécularisée peut renforcer la vie intérieure du chrétien.L’enjeu des deux tours des législatives en juin n’est-il pas d’empêcher que des extrêmistes puissent entrer à l’Assemblée Nationale?C’est beaucoup plus capital que les questions sociétales de François Hollande!

  • Bien sûr un chrétien ne peut accepter l’avortement (mais quel candidat a mis à son programme son interdiction?), l’euthanasie et l’homoparentalité. Maintenant, à la veille du 2e tour, entre deux maux, le bon sens disait de choisir le moindre. Imaginons que l’un des deux candidats restés en lice ait été radicalement incompétent mais ait voulu promouvoir des valeurs chrétiennes, aurait-il fallu voter pour lui les yeux fermés? Et s’il avait été profondément malhonnête? Et menteur? Si je n’avais à choisir qu’entre un candidat qui me semblait sincère mais dont les principes moraux s’opposaient aux miens sur certains points importants et un candidat apte à prononcer des discours moralement satisfaisants mais qui ne m’inspirait pas du tout confiance, en chrétienne, que devais-je faire? C’est là toute la limite des « points non-négociables ». Et je ne suis pas sûre du tout que les points « non-négociables » n’aient pas été mis en avant part certains pour cacher des motivations plus intéressées et moins nobles.
    Si un projet politique semble globalement souhaitable pour notre société, faut-il le refuser à cause de ces fameux points? N’y a-t-il pas là une crispation qui paralyse tout progrès? Et ne pourra-t-on pas en vouloir aux chrétiens d’avoir, au nom de principes tout à fait respectables, empêché toute avancée?

  • (Suite)Que notre société tourne le dos à certaines normes morales fondamentales, c’est un fait et nous devons en prendre acte (ce qui ne veut pas dire l’accepter). La procréation médicalement assistée se pratique en Belgique par exemple, et des personnes homosexuelles traversent la frontière pour y avoir recours. La drogue se vend en de très nombreux lieux, c’est connu de beaucoup, donc aussi de la police, je suppose; l’euthanasie se pratique, et se pratiquait déjà il y a quelques dizaines d’années, j’ai eu des témoignages en ce sens… Avons-nous suffisamment lutté contre tout cela, lutté au moins verbalement j’entends? Sans doute pas. Mais pour des chrétiens la seule lutte qui vaille doit être liée à un témoignage de vie, sinon elle est inutile. Les condamnations seules ne servent qu’à crisper dangereusement.
    Maintenant, certains veulent légaliser ce qui se pratique déjà, prétendant que la loi doit suivre les moeurs. L’argument n’est pas bon et il montre que les repères de beaucoup dans notre société sont brouillés. La solution est sans doute d’oser nous mouiller pour le dire, mais humblement, sans agresser, et ce sera là toute la difficulté. Nous ne sommes plus dans une société chrétienne, voilà ce dont il nous faut prendre acte. Comment, pleinement présents au coeur de cette société, vivre notre christianisme, c’est cela la question.

  • Permettez à la professionnelle chrétienne de dire un mot

    le combat contre l’euthanasie est un faux combat
    c’est celui pour des soins palliatifs, qu’il faut mener, celui de la pénurie des soignants compétents et responsables
    quand le traitement contre la douleur est bien fait, quand l’archarnement thérapeutique est banni et respecté , il n’y a plus de demande d’euthanasie ou des cas extrèmes….

    l’adoption pour les couples homosexuels n’est pas d’actualité quand les couples stériles ne peuvent adopter faute d’enfants adoptables…les techniques de procréation médicalement assistée doivent être réservées aux couples médicalemnt stériles , ce qui n’est pas le cas des couples homosexuels

    pour l’IVG c’est Martine Aubry qui a en fin de mandat fait passer contre l’avis de tous les professionnels de france l’allongement du délai
    faisant passer de 5, 2% les complications dont 0,6% majeures à 12 SA à 22, 2% dont 2,2% de majeuresau delà de 13 semaines..

    mais l’IVG autorisée et la contraception font reculer le nombre d’IVG et surtout la mort des femmes ; car ce sont elles qui meurent

    voilà quelques éléments pour une réflexion avec des chiffres tout récents

    dr Claudine Onfray

  • La Vie .fr
    BILLET
    Non à une « charia » catholique!
    Francis Raugel – publié le 03/05/2012
    Ancien président du Groupe d’Amitié Islamo-Chrétienne, Francis Raugel est un catholique engagé notamment au sein des Semaines sociales de France et du Mouvement chrétien des cadres et dirigeants. Membre du parti socialiste, il soutient la candidature de François Hollande à la Présidentielle.
    Des déclarations récentes d’évêques appelant les catholiques à voter exclusivement en fonction de 3 critères « non négociables » (relatifs au respect de la vie et à l’éducation), des textes diffusés sur les réseaux confessionnels ou sociaux faisant le panégyrique de l’action du Président actuel en matière de « défense des chrétiens », les appels au vote d’organisations confessionnelles sur ces mêmes critères …conduisent à poser la question suivante :
    Quelle est la conception des relations entre les catholiques et la société que portent ces personnes et organisations ? Sont-ils partisans de l’imposition d’une sorte de « charia » basée sur les valeurs anthropologiques catholiques au reste de la société, pourtant majoritairement non croyante ?
    Ils semblent oublier totalement un des enseignements fondamentaux du Concile Vatican II sur les rapports entre « droits de la Vérité » et « droits de la liberté ».
    Le Concile en a largement débattu – notamment lors de la discussion du schéma sur la liberté religieuse – et mon âge m’a donné la chance de pouvoir suivre ces débats « en live » comme on dirait maintenant. Et, in fine, il a massivement voté pour les droits de la liberté. Le fondement était que Dieu a fait l’homme libre : libre de le reconnaitre ou non, libre de pécher ou non, libre de l’aimer ou non. En conséquence nul ne peut, s’érigeant au-dessus de Dieu, imposer l’obligation d’appliquer « les droits de la Vérité ».
    Le Concile a donc refusé toute imposition d’une sorte de « charia » chrétienne à ceux qui ne se reconnaissent pas comme croyants. Cette leçon vaut pour aujourd’hui.
    Je voudrais aussi souligner que les propositions de François Hollande en matière anthropologiques ne constituent que des ouvertures de libertés respectant totalement les choix de chacun.
    Mais, va-t-on me dire, les catholiques doivent-ils donc renoncer à faire prendre en compte les valeurs dont ils sont porteurs dans les choix politiques ?
    Le Concile et les Papes ont toujours lancé un appel très clair à l’engagement des chrétiens dans le dialogue avec la société mais un dialogue qui ne part pas de « points non négociables », qui ne cherche pas à imposer une « norme », un dialogue respectueux de l’autre, qui souhaite seulement faire partager des convictions parce qu’elles semblent un chemin de « mieux-vivre » pour tous.

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