Pédophilie, quand le ver est dans le fruit !

Pour l’heure, le Vatican semble vouloir faire le dos rond et tenter de s’en sortir en condamnant les coupables. Mais la question est désormais posée, radicalement, de l’obligation du célibat ecclésiastique.

Lorsque la tornade a soufflé sur les Etats-Unis, on a pensé qu’aucun autre pays ne serait touché avec une telle violence. Puis l’Irlande a confirmé l’ampleur du mal et voilà qu’aujourd’hui l’Allemagne et l’Autriche, à leur tour, sont atteintes.

Je ne vais pas, dans ce blog, rappeler l’ampleur des faits, la liste interminable des victimes, les sommes colossales dépensées aux Etats-Unis pour indemniser les victimes au point de conduire bien des diocèses à la faillite… Je ne m’étendrai pas  sur les démissions d’évêques consécutives à ces scandales. Chacun les a en mémoire et peut les retrouver dans la presse. Je ne développerai pas davantage  les mesures, tardives mais courageuses, décidées par quelques épiscopats  dont le nôtre.

Le vrai débat, le seul débat qui vaille désormais,  est de tenter d’identifier les causes profondes qui ont conduit au scandale pour tenter d’endiguer le mal à la racine. Et là, qu’on le veuille ou non, qu’on s’en accable ou s’en réjouisse, la question du célibat ecclésiastique se trouve posée.  Successivement le théologien Hans Küng, dans Le Monde du 5 mars et le cardinal Schönborn, une semaine plus tard, ont pointé du doigt la question du  célibat des prêtres.

Gardons nous d’une mise en cause tellement générale qu’elle jetterait le soupçon sur l’ensemble du clergé. Dieu merci, c’est le cas de le dire, la pédophilie n’est pas l’apanage des prêtres.  On sait hélas que le premier lieu concerné est celui des familles à travers des figures de pères, grands-pères, oncles, cousins…

 Il est sans doute une grande majorité de prêtres qui vivent leur célibat avec courage, confiance et loyauté et qui « rayonnent », oui qui rayonnent, au travers d’un choix libre et parfaitement assumé. Ce n’est donc pas le célibat en soi, me semble-t-il, qui pose problème, dès lors qu’il est un choix personnel posé par des personnes dont l’équilibre affectif paraît assuré.

En revanche « l’obligation » du célibat ecclésiastique, elle, semble bien ici mise en cause. Car enfin, voilà des jeunes hommes – des hommes jeunes – qui peuvent sincèrement être motivés par une vocation de prêtre et se trouvent contraints à un engagement « à vie » pour un célibat qui de toute évidence, risque fort d’être mis à rude épreuve au cours des ans.

Comment des hommes de chair et de sang, souvent contraints à une forme de solitude affective, pourraient-ils être assurés de « tenir le coup » dans une société hyper érotisée comme la nôtre ? Répondre qu’il leur suffirait de s’en remettre à Dieu et à sa grâce nous semble, ici, hélas, un peu léger ! Une manière de ne pas vouloir regarder la réalité en face.

Certes, tous les prêtres, confrontés à l’épreuve d’un célibat contraint, plus que réellement choisi, et confrontés à des pulsions  sexuelles n’ont pas, pour autant, des tendances pédophiles. Mais on a bien vu, à travers l’exemple américain, que nombre de cas ayant fait scandale touchaient autant sinon davantage à l’éphébophilie qu’à la pédophilie proprement dite. Ce qui n’en pose pas moins problème au regard de la chasteté requise des clercs.

Enfin, comment ne pas voir que le système généré au fil des siècles, qui « bétonne » un univers ecclésiastique clos sur lui-même, se trouve de fait ici mis en accusation ? Lorsqu’un évêque se sent investi, vis à vis de ses prêtres , d’un sentiment paternel le conduisant à les protéger et à les défendre,  la porte est ouverte pour toutes les confusions.  Telle celle qui leur a fait longtemps regarder comme un « péché », qui restait de leur ressort, ce que notre société perçoit désormais comme un crime : les actes pédophiles. Avec cette conséquence de scandaliser les fidèles catholiques eux-mêmes plus fortement encore que la société en général déjà peu amène vis à vis de l’institution.

La question de l’obligation du célibat ecclésiastique est donc posée, bien ou mal, mais elle est posée. Et plaider, comme on l’entend avec une belle constance, l’immense richesse qu’il représente pour l’Eglise n’est plus une réponse à la hauteur de l’enjeu. Nul ne conteste la force de ce témoignage de don total. Mais beaucoup rappellent qu’il est d’abord, dans l’histoire de l’Eglise, le fait des moines et des religieux avant que de devenir la règle imposée au clergé.

La question reste d’autant plus vive qu’avec la diminution du nombre de prêtres, la tentation peut être forte, ici ou là, de ne pas opérer les discernements qu’imposent la prudence et la sagesse. Si ce discernement existe, dans la plupart des séminaires, les exemples abondent de jeunes candidats au sacerdoce qui, dissuadés de poursuivre leur cheminement vers la prétrise pour immaturité affective, vont frapper à d’autres portes où des hôtes, moins regardant, leur font le meilleur accueil. Ne serait-ce que pour pouvoir se prévaloir, vis à vis de Rome, de vocations qui font ailleurs tellement défaut ! Cela aussi doit être dit et que l’on ne nous demande pas plus de précisions de noms et de lieux ! Nous pourrions, hélas, les fournir !

C’est assez dire que les causes mêmes des scandales qui font aujourd’hui la une des journaux,  non content de n’être pas éradiquées sont parfois entretenues, fut-ce par naïveté, nourrissant autant de bombes à retardement. C’est pitié, en cette année proclamée sacerdotale, de continuer à nourrir, avec une telle constance, un tel aveuglement.

18 comments

  • Quand le ver est dans la pomme, c’est la pomme qui en pâtit. Je veux dire d’abord que ceux qui en souffrent, c’est toute l’Église, les enfants, le sparents, les prêtres qui respectent les enfants. Même ceuxqui auraient voulu de la pomme (en entrant dans l’Église) ont la réaction bien connue devant une pomme véreuse. Les seuls peut-être à ne pas souffrir, c’est ceux qui sont le ver.

    Ensuite, dans les causes du scandale, il y a certainement l’éducation en vase clos, et le manque de discernement comme RP le dit plus haut. Je ne peux que confirmer ce qui est dit là par ce que j’en ai vu.

    Quant au mariage de prêtres, il faut penser aussi à la vie de l’épouse, certes assurée plus que d’autres de la fidélité de son mari, mais qui devra accepter aussi les conséquences du choix de son mari. De plus, la question de la vie matérielle du couple, de l’éducation des enfants (très nombreux si le couple respecte l’enseignement de l’Église…) et de leur installation devra être résolue, de même que la retraite de l’épouse : les catho sont-ils prêts à tripler au moins le denier de l’Église ? C’est sur ces questions matérielles, autant que sur le modèle monacal et qu’avec la confusion entre abstinence sexuelle et pureté rituelle que l’Église romaine a basculé du coté du célibat.

    Il y a aussi que l’on a une morale conjugale détailllée et abondante, dont la production est continue, écrite uniquement par des célibataires (voir le rôle du cardinal Ottaviani sue Humanae vitae dans le bouquin de B.Lecomte : Les secrets du Vatican Perrin éditeur 2009). Si l’on regarde du coté de la théologie du mariage, la situation est plus pauvre : nous avons totalement oublié Tertullien et Jean Chrysostome et nous avons une théologie du mariage basée sur l’expérience et les écrits d’un pacsé qui a cassé son pacs quand son gosse, Deodat, est mort, si j’en crois tous les biographes d’Augustin que j’ai lu … De ce fait, la morale conjugale, bâtie sur une théologie fragile, a des bases incertaines. Comment voulez vous penser le mariage d’un prêtre dans ces conditions ?

    Il y a, me direz vous, des diacres mariés. Oui, mais leur moyenne d’âge me fait penser qu’ils sont ordonnés à un âge où ces questions ne se posent plus. Et je n’ai rien encore lu d’un peu profond sur les relations entre sacrements de l’ordre et du mariage…

    Bref, il faudra à vue humaine quelques siècles, peut-être que Jean XXX fera-t-il bouger les choses, en ouvrant le Concile Vatican V. D’ici là, je ne désespère pas de l’Esprit Saint.

  • Comme je vous rejoins……
    je ne désespère pas de l’Esprit……heureusement……
    sinon il y a de quoi désespérer!!!!!
    la formation des prêtres et leur histoire personnelle sont le fond du problème….
    De plus ils partent avec un handicap majeur, on ne vient plus les voir pour parler ou confesser la vie de chaque jour qu’ils ignorent alors complètement sauf s’ils sont rentrés tard sur le chemin de la prêtrise.
    ils sont souvent les fils ainés de la parabole du fils prodigue..
    Il y a bien des essais dans certains séminaires d’ouverture au monde, mais c’est difficile d’inviter à Vatican II quand la réalité est inverse dans les textes du magistère.
    une homélie récente de Benoît XVI sur le fils prodigue met bien l’accent sur les deux dangers: l’obéissance servile et la révolte……dommage que cela ne se concrétise pas dans le fonctionnement de l’Eglise qui ressemble plus à un fonctionnement humain qu’à un envoi de Pentecôte
    De plus quand ils débutent , ils sont souvent entourés d’un sérail politiquement correct
    mais pour la gynéco ce sérail n’a pas des vies comme un long fleuve tranquille mais veut ignorer les problèmes ou les imputent à des prêtres qui ont donné leur vie pour le Christ en vérité et en actes, soit est en souffrance quand ils pensent transgresser un interdit..soit n’a pas eu pour l’instant beaucoup d’épreuves…..mais cela ne va pas durer……
    « le monde est un village » la phrase n’est pas de moi!!
    de plus on vit dans un monde « sexualisé »et on demande à des hommes d’être de bois……
    la solitude du prêtre est de plus en plus grande et je crains fort que leur formation ne les prépare pas à demain….
    de plus ils ont besoin de vis à vis humain , pas d’être des clones, pas de bonnes paroles….
    de tendresse, d’amitié,…..pourquoi leur refuse t-on la vie humaine du Christ et des apôtres…..
    Ils sont ordonnés pour le peuple de Dieu , ils ne sont pas séparés, mis à part….
    je sais aussi que le mariage des prêtres posent mille problèmes, ceux évoqués, mais aussi d’autres que je n’évoquerai pas volontairement….
    mais pourquoi cet interdit!
    le monde ne peut le comprendre et l’accuse de tous les maux, même si là il n’a pas raison fatalement
    je m’arrête car ce sujet m’empêche parfois de dormir
    car c’est la survie de l’Eglise qui est en jeu
    bonne journée

  • Catholiques Romains , réfléchissons et laissons-nous interpeller.

    Prenant leçons des dérives gravissimes que l’Église Catholique Romaine vit en ces jours 2010, une réflexion et une remise en question seraient nécessaire quand aux services , ministères et magistères.
    La pensée de Saint Paul pourrait nous être utile.

    Si on relit le chapitre 12 de la première épître de Saint Paul aux Corinthiens relatif aux dons de l’Esprit et à la bonne manière de vivre ensemble en chrétien, on lit ceci: « Il en est que Dieu a établis dans l’Église, premièrement comme apôtres, deuxièmement comme prophètes, troisièmement comme docteurs…..Puis ce sont les miracles, puis le don de guérir, d’assister, de gouverner, les diversités de langues »…. ( 1 Corinthiens 12, 2 à 8 )
    Le don de « gouverner » ou de veiller sur une communauté  » épiscope » évêque,  » epi scopein » il veille sur et visite les communautés pour voir si la communauté suit le Christ : ( voir actes des apôtres 19. 1 à 7 ) . Il n’est pas le premier cité. Il n’est en aucun cas un prefet…dans un palais.
    Les premiers cités, qui ont une place à part, selon les exégètes et théologiens, sont les apôtres, les prophètes et les « docteurs », ceux qui enseignent.
    Dans le texte de Saint Paul, les « apôtres  » dont il est question, sont les fondateurs des églises nouvelles. Les évêques actuels ne peuvent donc pas leur être assimilés directement. Il en est de même des presbytres = anciens = prêtres. Ce sont tous des laïcs  » maris d’une seule femme ayant élevés leur enfants et ayant bien « géré » leur maison. » Voir texte de Timotée ci-dessous . L’enseignant, le docteur, le prophète ont disparus de nos communautés. Les évêques, les prêtres ont confisqué ces services, les assument sans partage.

    IL FAUT REVENIR à la pensée de PAUL et de JEAN. en prenant le temps…
    Il s’agit de choisir des anciens pour un temps, des gens qui ont fait leurs preuves, des laïcs qui ont élevés leurs enfants et qui ne dépendent pas financièrement de la communauté, sauf exception. Le bon sens de Paul nous dit de ne pas choisir de jeunes sans expérience pour diriger une communauté: a plus forte raison pour accompagner, confesser…! Gérer tout seul une communauté est suicidaire et dangereux pour la communauté , sauf pour un  » saint »…

    L’INSTITUTION bâtie par CONSTANTIN et THEODOSE, empereurs romains de 305-395, dont l’église catholique romaine a hérité, est responsable des dérives actuelles. Elle n’a rien fait pour s’en détacher.

    Et cette INSTITUTION perdure. La pensée de St Paul et de St Jean ne sont-elles pas la solution à terme à ces misères .! ?
    La pensée de Paul et de Jean était mise en pratique dans les premières communautés chrétiennes. Les « anciens » choisis parmis leurs membres, les dirigeaient, mais ils n’occupaient pas tous les services. Ils n’avaient pas tous pouvoirs… législatifs, exécutifs et judiciaires comme le pape ou les évêques de nos jours:

    Les pouvoirs actuels du pape et des évêques consignés dans le Droit Canon : »Il appartient à l’évêque diocésain de gouverner l’église particulière qui lui est confiée avec pouvoir législatif,exécutif et judiciaire, selon le droit. » ( canon n° 391 ). C’était une communauté ,un collectif ( Voir 1 Corinthiens 12 : le corps ) et aussi Apocalypse de Jean lettre aux églises ( 2 à 4 ) et diverses lettres de Paul)

    L’Institution Catholique aura a vivre une réelle transformation !..  » métanoïa » un jour ou l’autre pour s’ajuster à la pensée du Christ. A moins que le Christ en gloire ne vienne détruire tous ces POUVOIRS, DOMINATIONS, PUISSANCES et arrêter la souffrance des pauvres du Royaume. L' »omerta » est terminée. Tout vient au grand jour et  » tout sera dévoilé ». Le « malin « déteste la lumière. A partir de cette boue une « métanoïa  » pourra peut-être commencer.
    Que dit Paul à Timotée 1: ( chapitre 3 1 à 10 ) « Cette parole est certaine: Si quelqu’un aspire à la charge d’évêque, ( épiscopes ) il désire une oeuvre excellente.Il faut donc que l’évêque soit irréprochable, mari d’une seule femme, sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l’enseignement. Il faut qu’il ne soit ni adonné au vin, ni violent, mais indulgent, pacifique, désintéressé. Il faut qu’il dirige bien sa propre maison, et qu’il tienne ses enfants dans la soumission et dans une parfaite honnêteté; car si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l’Église de Dieu? Il ne faut pas qu’il soit un nouveau converti, de peur qu’enflé d’orgueil il ne tombe sous le jugement du diable. Il faut aussi qu’il reçoive un bon témoignage de ceux du dehors, afin de ne pas tomber dans l’opprobre et dans les pièges du diable. Les diacres aussi doivent être honnêtes, éloignés de la duplicité, des excès du vin, d’un gain sordide, conservant le mystère de la foi dans une conscience pure. Qu’on les éprouve d’abord, et qu’ils exercent ensuite leur ministère, s’ils sont sans reproche. »

    Qu’en pensez-Vous? Emond Savajol. Rodez ( mars 2010 )
    (J’ai la chance d’être un laïc, je n’ai pas d’existence officielle, je ne dépend pas financièrement de l’institution,. Il n’est pas possible de m’interdire d’enseigner en Université, ou de mettre à l’index mes publications. Je ne suis qu’un grain de sable, libre, convaincu d’être aimé par Dieu.( Romains 8. 38 – 39 ) Cela me suffit.

  • Aux dernières nouvelles, c’est au tour de l’Église qui est au Brésil d’entrer dans la tourmente des révélations de ces faits. L’étendue et la gravité du problème devraient pousser à une réflexion plus importante sur le discernement nécessaire, même si cela augmente le manque de prêtres là où on en a besoin…

    Ou plutôt où l’on croit en avoir besoin plus qu’ailleurs : nous pensons manquer de prêtres en Europe, alors que nous avons autant ou plus de prêtres par milliers de catholiques qu’en Afrique, qui nous en envoie « fidei donum ».

    Nous tous, évêques, prêtres et laïcs français, avons
    * ou des habitudes d’enfants gâtés, qui veulent voir exaucer leurs désirs de « religion » sans délais,
    * ou une bonne dose de méfiance à confier à des baptisés des responsabilités selon les dons que l’Esprit, lui, distribue.

    C’est aux évêques et aux prêtres de discerner qui est capable de quoi. Mais il faudra à nos pères évêques bien du courage pour discerner tant que des communautés seront moins regardantes… comme le disait RP et comme je le confirmais d’expérience.

    Ce qui me fait penser que je ne peux écarter le risque de voir d’autres cas apparaître dans les 50 prochaines années, puisque le discernement est affaibli, et que pour certains responsables dans l’Église, il n’est pas encore évident qu’un crime contre un enfant soit si grave. Et pourtant, ils ont lu Mt 18,6 !

    Oui, saint Paul, lui aussi, mérite d’être relu, médité, et son enseignement appliqué.

    Quant à la conversion, c’est une nécessité permanente, pour moi comme pour tous.

    Mais tout cela ne nous épargnera pas une réflexion sur la vérification (par qui, selon quels critères…) de la capacité des candidats à la prêtrise, ou à tout autre rôle dans l’Église, à respecter autrui, que ce soit un homme, une femme ou un enfant.

    Mais ce qui est fait là à des enfants est aussi grave que l’avortement. Que ceux qui commettent ces fautes soient des prêtres est une circonstance aggravante, pas une excuse. Et ceux qui tentent de les cacher sont des complices. Benoit XVI l’a bien compris, mais pas encore tous ceux qui « balaient sous le tapis »

  • Je suis allé à Ramallah et j’ai vu un prêtre catholique tenant un enfant dans ses bras . J’ai trouvé cela un peu surprenant mais touchant .Je n’ai pas été scandalisé et je n’ai pas pensé que ce prêtre n’était pas entièrement dévoué à l’EGLISE.

  • Cher ami, personne n’a dit qu’il fallait soupçonner de pédophilie tout prêtre témoignant d’une certaine affection vis à vis d’un enfant… qui n’est pas le sien ! Dieu merci !

  • Enfin un article sans langue de bois dans LA VIE. Merci Rene Poujol.
    Revenons aux premieres communautes.
    Je pleurs quand je vois cette Eglise fossilisee, d’un autre temps, avec des costumes de clowns dans des ceremonies qui n’ont rien avoir avec la vie reelle.
    Chretiens, reveillons-nous.

    • Je ne sais si l’erreur est volontaire… Mais me remercier (ce que j’apprécie)… pour un article dans La Vie, alors que je suis ancien directeur du Pèlerin… c’est cocasse ! D’autant que dans La Vie mon ami Jean-Pierre Denis semble développer une autre analyse que la mienne !

  • Bonjour,
    la question que je me pose depuis quelques temps est comment l’Eglise a-telle pu accepter de laisser der prêtres chargés d’un si lourd péché continuer à célebrer des sacrements ? et en particulier l’Eucharistie ?
    Les prétres coupables avaient certainement reçu le sacrement de la réconciliation, mais il me semble que celui-ci, pour être complet, doit comprendre la réparation vis-à-vis de la victime donc de venir avouer dans un commissariat et se constituer prisonnier.
    Comment l’Eglise peut-elle être aussi stricte concernant les sacrements reçus par des divorcés remariés et accepter qu’ un prêtre en état de péché grave puisse les administrer ?
    est-ce que cet état de fait ne donne pas l’impression aux victimes et à leurs familles qu’ils ne sont « rien » puiisque ce qui a été fait est finalement « négligeable »?
    Et puis, l’évêque qui « couvre » un crime n’agit-il pas contre la loi française (un médecin est relevé du secret médical dans cette circonstance et a obligation de dénoncer) ?

  •  » De plus, la question de la vie matérielle du couple, de l’éducation des enfants (très nombreux si le couple respecte l’enseignement de l’Église…) et de leur installation devra être résolue, de même que la retraite de l’épouse : les catho sont-ils prêts à tripler au moins le denier de l’Église ? » écrit Lecteur et acolyte.

    Comment font les pasteurs et les prêtres orthodoxes, mariés et avec enfants, pour entretenir leur famille ? Vous vous dispensez d’en parler ! Ce n’est pas fair play…

  • Pour répondre à la question de jean-paul, je me limite à ce que je connais :

    1 – Pasteur(e)s protestants :
    1 – 1 Pour certains des pasteur(e)s protestants, la contribution par tête des fidèles est suffisante pour assurer à la famille une vie décente et une éducation correcte des enfants. C’est à partir d’un tel cas que j’ai parlé de triplement du denier de l’Église, à prendre comme ordre de grandeur.
    1 – 2 Pour d’autres, une activité professionnelle, soit du pasteur(e), soit de son épou(x)se est nécessaire. Dans ces cas, il s’agit de communautés plus petites, mais le niveau de contribution par personne est grosso-modo le même.

    2 – Pour les prêtres orthodoxes mariés que j’ai côtoyé, le pays où ils sont rémunère les prêtres en charge de paroisse comme des fonctionnaires, cas analogue à celui, en France, de l’Alsace concordataire pour les prêtres et les pasteurs.

    Donc, autant que je sache, si l’on veut continuer à parler de prêtres mariés, il faut,
    – soit revenir sur la question de séparation de l’Église et de l’état, et nous n’en prenons pas le chemin,
    – soit accepter des prêtres qui travaillent, et qui seront moins disponibles pour les activités paroissiales,
    – soit n’ordonner que des retraités…qui auront très (trop) vite une activité moindre.

    Reste alors la solution d’une plus grande générosité des fidèles…

    N’oublions pas que le célibat des prêtres a été promu historiquement pour faire cesser les querelles du partage d’héritages entre dons à l’Église et dons à la famille : une question de gros sous.

  • @ Marianne

    1 – L’absolution des pédophiles
    Pour éviter l’absolution des prêtres pédophiles, Jean Paul II, à l’instigation ou au moins avec la participation du Cardinal Ratzinger,

    * avait retiré cette question des mains des évêques puis du Cardinal Castrillon Hoyos, préfet de la congrégation du clergé (le même qui avait félicité le P.Pican d’avoir protégé l’abbé pédophile Bissey et le même encore qui n’avait pas vu que l’évêque intégriste excommunié Williamson était un négationniste) et

    * avait réservé la possibilité de donner cette absolution au Cardinal Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, en sachant que le Cardinal Ratzinger avait bien l’intention de ne pas la donner aveuglément, mais seulement avec des exigences draconiennes de justice et de réparation (si possible, hélas) !

    2 – Les divorcés remariés
    Il ne s’agit que d’eux, car les divorcés non remariés ne sont pas interdits de communion à l’eucharistie du fait de leur divorce.
    Je trouve que le P. J.C. Thomas, ancien évêque de Versailles tient une position juste sur les divorcés remariés, quand :
    * quand il évoque l’attitude des Églises orthodoxes (temps de pénitence, puis pardon et admission aux sacrements) comme un développement oecuménique possible, et
    * quand il renvoie chacun à une décision de sa conscience éclairée, et non au « prêt à porter » des catalogues, ou à des décisions qui s’imposeraient de l’extérieur à sa conscience : cette position nuancée et adaptée aux situations réelles suit en cela St Thomas d’Aquin. Même si c’est un peu long, tout lire sur la page :

    http://www.croire.com/article/index.jsp?docId=2331600&rubId=187

  • Un scandale de prêtres défroqués m’aurait semblé l’occasion saine de réfléchir sur le célibat des prêtres. L’amalgame avec la pédophilie me laisse perplexe.

  • @ Claude Iverné,

    Je crains que tu attende très (trop ?) longtemps un scandale de prêtre défroqué : quand un prêtre quitte le ministère, ce n’est pas (plus) un scandale.

    En fait, dans un cas que je connais, il s’est agi de la rencontre de l’amour humain : celui à qui je pense s’est engagé au célibat avec générosité, mais il ne connaissait de la vie que sa famille, puis l’ambiance close du séminaire. Bon prêtre, il a bien travaillé en Église. Et il a rencontré celle qu’il a depuis épousé, il a quitté le ministère, ils ne sont plus dans le diocèse et ils se sont construit famille et métier.

    Où est le scandale ? On n’en voit plus aujourd’hui.

    Et quel perte pour l’Église que celle de ce garçon intelligent et généreux. Resté laïc, il aurait fait un excellent travail dans l’Église. Comme il a quitté le ministère, il ne prendra plus de responsabilités dans l’Église : cela fait partie des conditions de sortie…

    Le fond du problème est bien celui d’une éducation en vase clos et d’un discernement affaibli : certains responsables d’Église acceptent les candidats, même avec un doute, et ordonnent sans plus y réfléchir, car sinon, ce candidat, refusé ici, ira ailleurs, dans une communauté où l’on sera moins regardant, où il sera ordonné, et tant pis pour la casse ultérieure : lui, ou des adultes, ou des enfants !

    A contrario, je connais un monastère où on demande aux candidats d’exercer un métier hors de l’Église pendant au moins deux ans : ce temps de discernement préalable me parait être plein de bon sens. Et si l’appel est sérieux, la personne aura mûri et l’appel avec.

  • Merci pour vos lignes courageuses.
    je suis protestante depuis 1967, issue du catholicisme que je connais bien, et mon oncle maternel Jean Pihan etait pretre.
    Il est vrai qu’il y a beaucoup moins de pedophiles chez les pasteurs (meme s’il y a quelque cas) qui sont dans la tres grande majorité mariés. Le second element pourrait expliquer le premier.

    J’ai souvenir, etant conseillere conjugale, d’avoir entendu une quinquagenaire qui vers 16 ans avait subi des attouchements d’un pretre. Elle s’est confiée a un autre pretre qui lui a dit : « Bon, c’etait pas bien. mais va te confesser a lui afin de le remettre dans sa dignité sacerdotale »(sic) et elle l’a fait. Cette dame avait de grosses difficultés dans sa vie conjugale, 40 ans apres…

  • Je tombe par hasard sur ce dernier commentaire, et je ne peux pas m’empêcher de réagir. Qu’est-ce qui vous permet de dire qu’il y a moins de pédophiles chez les pasteurs que chez les prêtres ? Il y a 10 ou 20 ans, nous, catholiques, nous aurions tous nié de bonne foi que ce phénomène odieux ait l’ampleur qu’on lui a découvert, quand on ne se contentait pas de remiser ce débat parmi les vieilles lunes laïcardes.

    Je me suis intéressé à la question, parce que j’ai évidemment de la peine à imaginer, en tant que catholique, que le célibat puisse entraîner la pédophilie. Ou alors, il fallait l’abolir illico.

    Mais je fais un premier constat : croyez-vous qu’un homme célibataire et sans « conquêtes » s’oriente naturellement vers les petits garçons ? Si votre abstinence vous pose problème, il y a les prostituées, voire la possibilité d’entretenir une relation en secret. Mais on ne se met pas soudainement à violer des petits garçons.

    Et puis, j’en avais fait un billet, au fur et à mesure que j’obtenais des chiffres, notamment d’un professeur de Stanford, Thomas Plante : http://www.koztoujours.fr/?p=8373

    Il en ressortait notamment que :

    « 2 à 5% des prêtres ont eu une expérience sexuelle avec un mineur, ce qui est inférieur au taux concernant la population masculine générale, établi à environ 8% »

    Et avant cela, Newsweek avait consacré un article à ce sujet, expliquant que l’on présente les prêtres sont spécialement concernés, alors qu’il s’avère qu’ils sont en fin de compte des « hommes normaux ». C’est le titre du dossier, « Mean Men » : http://www.thedailybeast.com/newsweek/2010/04/07/mean-men.html

    Les deux premiers paragraphes soulignent qu’il n’y a pas plus de cas dans l’Eglise catholique que dans d’autres religions… dont les « prêtres » sont pourtant mariés.

    Le constat est notamment dressé par les compagnies d’assurance, qui couvrent les risques liés aux actions en justice relatives à la pédophilie, et calculent les primes en fonction de la fréquence des cas.

    Voilà, voilà. Ceci étant dit, vous n’avez peut-être pas l’intention de le faire, mais ne me faites pas le procès de relativiser la pédophilie dans l’Eglise. Il reste horrible que cela puisse venir d’un prêtre, tragique que des évêques et des cardinaux aient imaginé d’étouffer les scandales. Mais prenons la juste mesure des choses et, par décence, n’abordons pas la question du célibat des prêtres en lui faisant l’odieux procès de susciter la pédophilie.

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