Chapeau Eric Zemmour !

Il est des journées à marquer d’une pierre blanche. Comme ce mercredi 3 février où sur RTL, à une heure de grande écoute, le journaliste Eric Zemmour a eu le courage de dire sur l’avortement en France ce qu’il n’est plus politiquement correct d’exprimer depuis longtemps.

Sa chronique , que chacun peut re-écouter sur le site internet de la station, a fait l’effet d’un tsunami au planning familial, parmi les associations féministes et plus généralement au sein des partis de gauche qui ont fait d’un prétendu droit à l’avortement, une victoire du combat des femmes et un acquis des libertés irréversible.

Que dit Zemmour : qu’au rythme de 200 000 avortements par an, chiffre stable depuis le vote de la loi Veil en 1975 , ce sont 7 millions de naissances qui n’ont pas eu lieu. Argument peut-être le moins convaincant de sa démonstration tant il est vrai qu’avec ou sans une loi « dépénalisant » cette pratique, l’avortement serait resté, hélas,  une réalité.

Mais il vise juste lorsqu’il rappelle les slogans des années soixante-dix selon lesquels la contraception serait le rempart idéal à l’avortement. Preuve que les choses ne sont pas si simples : 72% des avortements sont pratiqués sur des femmes « sous pilule » ! 

Sa provocation monte d’un cran lorsqu’il évoque le slogan féministe « Notre corps nous appartient » (il aurait aussi bien pu choisir la revendication du « droit de disposer de son corps ») pour interroger : Quel corps  et qui appartient à qui ? Bonne question en effet. L’embryon, que l’on sache, ne fait pas partie biologiquement du corps de la femme.  C’est tout simplement ce que nous dit la science : le code ADN de l’embryon est différent de celui de ses géniteurs. Avorter n’est donc pas d’abord disposer de son corps mais de celui d’un autre… Mais le dire  est devenu  scandaleux !

On grimpe encore sur l’échelle de Richter lorsque Zemmour rappelle comment, par glissements successifs, on est passé d’une loi (Veil) de compassion qui visait à dépénaliser l’avortement, à la conception d’un quasi droit acquis. Au point que, dénonce-t-il, la région Ile-de-France peut s’offrir, sans scrupule (et sans que les pouvoirs publics s’en émeuvent), une campagne d’affichage proclamant : « Sexualité, contraception, avortement, un droit, mon choix, notre liberté » 

Alors que précisément, au vrai sens de la loi Française, l’avortement n’est pas un droit mais simplement une tolérance, à ce point élargie il est vrai, qu’elle semble ne plus guère rencontrer d’obstacle. Cette idée d’un droit acquis à l’avortement est tellement prégnante dans l’opinion publique qu’à l’antenne, Vincent Parisot, animateur de la tranche horaire abritant la chronique d’Eric Zemmour a cru pouvoir interrompre son confrère pour nous asséner… cette fausse vérité !

Après avoir rappelé que tomber enceinte n’est pas une maladie (ce que confirme la science médicale voire la simple observation)  et lancé à l’antenne cette question iconoclaste : « Pourquoi toujours privilégier le renoncement à l’enfant ? » le chroniqueur concluait : « Nous avons tous été des foetus. On l’a échappé belle. On a eu de la chance, oui, beaucoup de chance. »

Connaissant le poids du politiquement correct dans ce pays, l’onde de choc n’est pas prêt de s’estomper. Ce jeudi , revenant dans les infos du matin  sur les réactions suscitées par la chronique d’Eric Zemmour de la veille, les journalistes de RTL tenaient à préciser qu’elle n’engageait que lui…  et donc pas la « première radio de France » qui d’évidence, se serait bien passée de cette liberté d’expression-là à l’antenne !  Respect Monsieur Zemmour !

50 comments

  • Bravo à René Poujol pour avoir relaté cette intervention d’Eric Zemmour, que sans lui je n’aurais pas connue.
    Et d’abord félicitations à Eric Zemmour pour avoir courageusement bousculé le politiquement correct.
    Dans ce pays, il y a bien trop d’ayatollahs qui se parent des vertus du progressisme, de la laïcité, de la tolérance, mais qui en fait ne sont que des gens bornés qui se croient autorisés à asséner leur vérité et à ricaner quand quelqu’un ose ne pas être d’accord avec leur intégrisme.
    Nous, Français, « qui avons fait 68 » (pas moi, je trouve que ce fut une forfaiture, une occasion de plus de faire les malins, alors que de toute évidence on n’a inventé que la chienlit, qui nous range le plus souvent, désormais, dans les plus mal lotis d’Europe), qui avons, soit-disant, libéré le sexe, quand les Scandinaves avaient 30 ans d’avance, Kinsey 20, Hugh Hefner 15, comment se fait-il donc que nos adolescent(e)s soient encore assez ignares pour ne pas prendre de précautions ? Pour moi, la meilleure des contraceptions c’est la CONNAISSANCE, à partir de quoi on peut vraiment édifier la RESPONSABILITE. Pourquoi malgré l’incontestable libération des mœurs dont on s’approprie avec arrogance l’invention – libération que J’APPROUVE -, pourquoi encore autant de maladresses ? Un échec de plus de 68, malgré qu’on en ait.
    Oui, je crois, moi, et ce n’est plus dans ma tête religieux mais plus simplement raisonné, que dès qu’il y a fécondation existe un nouvel être qui mérite le respect, ce qui ne signifie pas qu’il n’existe pas un certain nombre de raisons qui justifient amplement les IVG.. Aucun expert ne pourra me faire croire le contraire. Tant se trompent que je ne vais tout de même pas me mettre au garde-à-vous devant des arguments assez souvent plus idéologiques que scientifiques. Prétendre que cette opinion est fausse, ringarde, n’est qu’un faux-fuyant intellectuel, une tentative déculpabilisation pour confort, qui ne fait pas avancer notre civilisation. A quand donc une éducation sexuelle efficace ? Malgré (ou à cause) le porno triomphant, les mécanismes, les merveilles intimes de la vie me paraissent bien mal connus, comme tant de piliers de la culture générale d’ailleurs.

  • Merci à Eric Zemmour, qui s’est aussi distingué récemment en prenant courageusement la défense de Pie XII.
    Les lignes bougent et le prêt à penser est bousculé !

  • Quand j’étais jeune, dans les années cinquante s’il m’en souvient, ces choses-là n’étaient point dites.
    Les chuchotements des femmes et des « faiseuses d’anges » se tenaient hors de la portée des oreilles des hommes, sourds et indifférents, dont le plaisir seul occupait la pensée.
    Tout avortement est une tragédie. Qu’il soit spontané, pour ne pas dire « naturel », ou provoqué. Et il est toujours vécu comme tel. Il suffit de prendre la peine d’écouter ceux et celles qui recueillent les confidences ou les aveux des femmes qui sont passées par là.
    « L’ interruption volontaire de grossesse » n’a jamais eu pour objet de faciliter, et encore moins de promouvoir l’avortement.
    Je me prends parfois à penser que si tous ceux qui se révoltent, à juste titre, contre les excès observés, dépensaient autant d’énergie, de temps et de sympathie pour aider les victimes de ces situations à les éviter, les choses pourraient être moins violentes.
    C’est plus facile de parler et d’écrire que de se mettre au boulot. Dénoncer un scandale n’a jamais contribué à le faire disparaître.
    Je comprends l’attitude d’Éric Zemmour, mais elle est bien démagogique. Mérite-t-il un tel coup de chapeau ?

  • « L’IVG n’a jamais eu pour objet de faciliter, et encore moins de promouvoir l’avortement. » Si vous faites référence à la loi Veil de 1975 sans doute ! Sauf que d’autres se sont chargés de promouvoir la loi… au point de faire apparaître l’avortement pour un droit, ce qu’il n’est pas !
    Mais comment faire semblant d’ignorer les glissements successifs intervenus depuis la loi Veil : il y a eu d’abord le remboursement par la sécurité sociale (d’autres moyens existaient de prendre en charge les femmes qui ne pouvaient assumer le prix de l’IVG), puis le renoncement à rendre obligatoire l’entretien préalable, alors qu’il ne comportait aucune contrainte autre qu’informer la femme de toutes les possibilités qui lui étaient offertes, y compris celle de garder son enfant ; on a enchaîné en prolongeant de deux semaines le délai légal de l’IVG (allez demander à un médecin si c’est la même chose de pratiquer une IVG lorsqu’il faut désarticuler un foetus) ; pour couronner le tout on a dispensé les mineures d’avoir à obtenir l’autorisation de leurs parents, au motif de les protéger… alors même qu’on appelait les adultes à assumer leurs responsabilités d’éducateurs! Cherchez la logique.
    Qu’il faille, cher Jean-Claude, se soucier plus qu’on ne le fait d’accompagner les femmes en situation de détresse, je vous l’accorde volontiers. Il n’empêche que globalement, une société a tendance à considérer (lisez ma réponse à votre commentaire sur mon article Benoît XVI homophobe ?) que tout ce qui est légal est moral. Pourquoi donc devrait-on se soucier d’une adolescente qui « tombe » enceinte puisqu’elle peut se faire avorter ? Je crains que ce ne soit pas du côté des tenants du « droit des femmes à avorter » que l’on trouve le plus d’âmes compatissantes ! Il est des libertés que l’on brandit comme un drapeau et qui renvoient chacun à sa solitude.
    Démagogique Eric Zemmour ? Non, tout simplement courageux. Pour ma part je persiste et signe !

  • J’insiste sur le fait que la fécondation marque incontestablement le départ d’un programme, d’un destin humain. L’interrompre est une grande responsabilité qui ne devrait pas être considéré comme une futilité, une banalité. J’admets à 500% qu’il existe plein de circonstances où il est indispensable d’interrompre le processus. Il n’empêche que c’est grave car, à chaque fois, c’est un peu « Mozart qu’on assassine ». Quand on se prétend civilisé, on ne doit pas faire de l’IVG un moyen de contraception comme un autre. Ça s’appelle une valeur. A ce titre, elle mérite le respect et devrait susciter plus réflexion que sarcasmes. Je m’étonne que dans ces milieux de l’écologie intégriste, l’écologisme, on se moque bien de ces scrupules. Mais, alors, qu’on m’explique le paradoxe : pourquoi serait-il tellement plus important de préserver des pâquerettes que des destins d’hommes ?

  • Cher René,
    Puisque notre amitié, dont je ne doute pas, m’a permis d’avoir accès à votre adresse de courriel, je me permets de vous adresser l’analyse que j’ai faite de la déclaration d’Eric Zemmour et des raisons que j’ai de ne pas y souscrire.
    Mais à côté de cela et en quelques mots :
    Je crois que je ne pourrais jamais donner mon accord à une IVG. Et l’avortement, ce qui arrive parfois spontanément, est une bien grande déception, pour rester mesuré.
    Mais ça, c’est ma vie et la manière dont je la pense et essaie de la conduire. Et je ne m’y sens ni isolé, ni malheureux.
    Le monde et la réalité me ramènent vite à prendre conscience que ma pensée et mes choix ne peuvent pas s’imposer à tous. Et je l’accepte. Sinon je serai obligé de reconnaître, par simple raison, que tous les extrémismes sont acceptables. Ce que je ne peux. Je deviens alors résolument laïque et républicain. La loi y est une garde précieuse pour la paix civile. J’essaie de rendre à César ce qui lui appartient et je vais prier dans ma chambre, loin des rumeurs des clercs.
    Il faut résister. Certes. Mais pas en utilisant les armes d’amuseur public ou de propagandiste engagé, sur n’importe quel sujet sans discernement.
    Et comme le fait remarquer Jean-Jacques Thillet, ce sujet est trop grave pour qu’on s’en « amuse » de la sorte.

    (Le même jour, Jean-Claude Errenschmitt m’adressait par courriel un commentaire plus complet de la chronique d’Eric Zemmour. Je prends la liberté de la mettre en ligne, à la suite de son premier témoignage, pour nourrir le débat)

    Le rapport dont il est question ici, est le rapport de l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales), paru sous le titre : Evaluation des politiques de prévention des grossesses non désirées et de prise en charge des interruptions volontaires de grossesse suite à la loi du 4 juillet 2001.

    Le rapport de l’IGAS ne cite que trois fois la loi Veil, une fois incluse dans une citation, et deux fois comme référence bibliographique. Par contre les travaux ayant conduits à ce rapport sont uniquement référencés à la loi du 4 juillet 2001.

    Un chiffre qui, nous explique-t-on, reste constant depuis… heu… la loi Veil, depuis 35 ans. 200 000 avortements chaque année. La statistique rapportée par ce rapport ne porte que sur la période 2001 à 2009. Il est tout à fait abusif d’utiliser ce nombre 200 000 comme le fait EZ. sur une période de
    35 ans.

    Le développement « démographique » qui suit est caricatural. Il me paraît utile d’allerchercher les travaux des démographes, par exemple :
    http://www.ined.fr/fichier/t_telechargement/25394/
    telechargement_fichier_fr_publi_pdf1_pop.et.soc.francais.407.pdf
    ou l’on peut lire, entre autres, sur cette question importante :
    « Précisons aussi que la légalisation de l’avortement n’a pas eu d’impact démographique. »

    « …l’influence de ce mini baby boom sur la croissance économique… » (EZ)
    Eric Zemmour, croit-il vraiment que la croissance économique d’un pays est liée à la taille de sa population ? Si sa réponse est oui, et qu’il est cru, c’est préoccupant pour notre avenir.

    « 72 % des femmes qui ont eu recours à l’IVG étaient sous pilule. » (EZ)
    Le rapport dit :  » 72% des IVG sont réalisées sur des femmes qui étaient sous contraception. » Puis les raisons de l’inefficacité de cette contraception sont largement développées dans ce rapport en montrant la défaillance de l’ensemble de l’appareil de prévention prévu par la loi de 2001.
    La présentation d’Éric Zemmour induit l’idée que la contraception, recherchée avec l’utilisation de la pilule, est largement inefficace. C’est une « mauvaise action ». Pourquoi Eric Zemmour fait-il cela ?

    Il faut être plus précis : il faut revenir dans le contexte de l’époque. À l’époque la loi Veil était une loi mais de pis-aller compassionnel !!!
    Mais comment peut-on lire cela sans sauter au plafond ? Il faut vraiment être très jeune ou inculte pour ne pas savoir dans quelles conditions Simone Veil s’est battue pour faire accepter sa loi. J’aimerais qu’on me cite les propos de celle-ci où l’on comprend une démarche de pis-aller compassionnel.

    « La région Ile-de-France lance une campagne d’affichage intitulée : « Sexualité,
    contraception, avortement : un droit, mon choix, notre liberté. » (EZ)
    Contrairement à ce que veut faire croire ici Eric Zemmour , cette campagne n’est pas nouvelle. Il suffit d’aller sur Internet pour trouver des informations sur cette campagne. « « Sexualité, contraception, avortement : un droit,
    mon choix, notre liberté » Campagne d’information du 19-30 janvier 2009
    Pour la deuxième année consécutive, une campagne d’information régionale sur la sexualité, la contraception et l’avortement est lancée ce lundi 19 janvier par la Région Ilede-France avec Le Planning Familial l’ANCIC et la CADAC.
    Si je lis bien, cela date de janvier 2008.Ce qui est intéressant, c’est d’aller sur le site du Figaro, d’aujourd’hui 28 février 2010 :
    http://www.lefigaro.fr/actualites/2008/01/19/01001-20080119ARTFIG00146-
    polemique-autour-d-une-campagne-sur-l-avortement-.phpou l’on voit que l’article de Delphine de Mallevoüe sur cette question est daté du
    19/1/2008, et que les 197 réactions sont datées entre le 19 janvier 2008 et le 12 février 2008.Ce que je comprends alors, c’est que cette question est de nouveau à l’ordre du jour parce-que les élections régionales approchent. Monsieur Zemmour serait-il partie prenante dans une opération de conditionnement des électeurs ?

    Je passe vite sur les dernières « démonstrations » affligeantes servies par Eric
    Zemmour. le ministre de la santé dit-on en bon français. Eric Zemmour ne peut ignorer les polémiques, entretenues par l’Académie française, sur
    la question de la féminisation des titres. Des règles nouvelles ont quand même été adoptées et publiées au JO. Après avoir ironisé sur la logique française et son toujours plus, Eric Zemmour veut-il se faire une réputation de dernier rempart de la langue française et suggérer des rapprochements possibles avec Radiocourtoisie ?

    « Roselyne Bachelot veut faire de l’IVG une composante obligatoire de l’offre de santé. » (EZ) Elle ne peut pas faire autrement puisque la loi du 4 juillet 2001 relève du code de la santé publique. Et l’amalgame avec la maladie est bien vilain. C’est pour faire un bon mot ? Après tout, le foetus, en France, n’a pas de statut pénal. Mais, on le sait. Ce n’est pas la moindre des questions sur lesquelles travaille le Comité National Consultatif d’Ethique. Et c’est bien difficile !

    « On peut le tuer tant qu’il n’est pas sorti du ventre de sa mère. » (EZ)
    Ça, c’est particulièrement élégant comme formule

  • Cher Jean-Claude,

    Le jour même (le 28 février) où vous avez mis un commentaire sur ce blog, vous m’adressiez par e-mail une longue analyse de la chronique d’Eric Zemmour. Pardon d’avoir tardé à y répondre. Je prends aujourd’hui la liberté de la rendre publique… avec mon commentaire, pour continuer à nourrir le débat.

    Je trouve que vous pinaillez sur des points de détail qui, à mes yeux, sont sans conséquence sur le fond du débat. Que le rapport de l’IGAS ne porte que sur la période 2001-2009 et ne cite que rarement la loi Veil, soit ! Mais cela ne rend pas « faux » pour autant le fait – introduit par Eric Zemmour dans son commentaire – que, depuis 1975, le nombre des avortements annuels en France a constamment été autour de 200 000. Cette « mise en contexte » est la pratique quotidienne de tous les journalistes et n’a rien de contraire à notre éthique professionnelle.

    Rebelote avec le distingo que vous établissez entre l’affirmation d’Eric Zemmour : « 72% des femmes qui ont eu recours à l’IVG étaient sous pilule » et ce que dit le rapport : « 72% des IVG sont réalisées sur des femmes qui étaient sous contraception ». Certes, les deux mots ne sont pas équivalents. Mais peut-on soupçonner que le choix erroné du mot « pilule » soit intentionnel et avec quelle fin de manipulation ? Sincèrement je ne vois pas !

    Dernière illustration : l’évocation par Eric Zemmour d’une campagne d’affichage de la région Ile-de-France intitulée : « Sexualité, contraception, avortement : un droit, mon choix, notre liberté ». Selon vous il cherche à faire croire que cette campagne est récente… alors qu’elle date de 2008. Mensonge, donc ! Là encore, ma lecture est différente. Le propos d’Eric Zemmour est de montrer quelle est la logique dominante dans notre société concernant cette question de l’avortement. Le fait que cette campagne, initiée par une collectivité territoriale, proclame faussement que l’avortement est un « droit » (ce qu’il n’est pas) me semble plus lourd de sens que le fait de savoir si cette campagne date de deux ans ! Tellement lourd de sens que lorsque le ministre de la santé dit son intention de « faire de l’IVG une composante obligatoire de l’offre de santé », elle tombe elle-même dans le piège. Ce n’est, de fait, une obligation qu’à partir du moment où l’avortement est un droit… ce qu’il n’est pas !

    Quels que soient, ici ou là, ses approximations sur des points de détail ou ses arguments contestables (sur la natalité par exemple) je persiste à penser que la chronique d’Eric Zemmour était fondée et salutaire. Acceptons, cher Jean-Claude, d’avoir sur ce point une analyse divergente.

  • Cher René.

    Je ne veux pas être trop bavard, cette fois-ci.

    Deux points :
    • Sur la question de la contraception au moyen de la pilule. Ce qui me gêne dans la présentation faite par EZ, c’est que des jeunes gens mal informés et facilement crédules pourraient conclure un peu vite que la pilule n’est pas un bon moyen de contraception.
    Alors, plus de contraception ? Plus du tout ? Avec quelles conséquences ?
    • Sur le droit à l’avortement. Rendu extrêmement perplexe par ton affirmation réitérée, j’ai consulté un ami magistrat et juriste de référence qui m’a fait la réponse suivante : « Oui, tu as raison, l’avortement est un droit dans le sens où il n’est plus pénalisé et qu’il est autorisé. » Je m’en tiens donc à cet avis.
    J’espère qu’il est bien clair pour toi comme pour moi que, dans cet échange, nous parlons bien de la loi de la République française.

  • même si je n’ai pas eu le temps de décortiquer tous les textes.
    je voudrais juste lancer quelques réflexions….
    Merci Jean Claude de rétablir un peu les choses….surtout ne pas trop vite donner des bons points à certains….dont les intentions ne sont peut-être pas aussi claires.
    Première remarque pas une réaction de femmes??????
    Deuxième remarque, à ma connaissance un enfant se conçoit à deux …..où sont les hommes……..????????
    qui avorte physiquement la femme, mais moralement le couple+++++
    même si souvent l’homme est absent à la consultation, dans la chambre, et après….quand il n’a pas quitté la femme à jamais….
    dans mon expérience de gynécologue mis à part une catégorie particulière de femmes l’I.V.G est toujours vécue douloureusement par la femme…..désolée c’est elle qui le subit….combien de fois l’a t-elle décidé en larmes sous la pression du conjoint …….
    je ne nie pas les points non recevables:
    en particulier l’allongement de la période où l’I.V.G. est possible qui a été décidé par Madame Aubry juste avant son départ contre l’avis des professionnels.
    Dans ma région , c’était la première fois que je voyais affiché à l’entrée de la maternité un papier signé de tous les patrons d’obstétrique de la région (public et privé) disant leur désaccord…leur impossibilité de le faire en toute sécurité….les dangers…..
    d’autre part ne croyez pas que la possibilité d’accéder à une I.V.G. soit dans l’avenir plus facile en raison de la pénurie de professionnels qui va être catastrophique et il ne faut pas non plus oublier que ceux-ci ont choisi la vie et non la mort et dans ma vie de plus de 40 ans de métier je n’ai guère rencontré de médecins qui se battent pour le faire.
    alors c’est trop facile de présenter les choses de cette façon là ….souvent les causes d’une IVG ont à l’origine un échec de contraception ….cela ne remet pas en cause leur fiabilité mais plutôt leur observance….
    Mais où est l’homme ???? quelle responsabilité a t-il ?????on en parle guère!!!!!
    pour conclure personnellement j’ai pu ne jamais pratiquer d’I.V.G. …mais combien de femmes ai-je accompagnées dans leur détresse.!!!!!!
    DR Claudine Onfray

  • Cher Jean-Claude,

    Il nous faudra bien passer, un jour, à un autre débat. Mais aussi longtemps que celui-ci n’est pas épuisé : débattons donc. D’autant que la question n’est ni médiocre ni sans enjeu. Je comprends l’argument de votre ami-juriste : « L’avortement est un droit dans le sens où il n’est plus pénalisé et qu’il est autorisé. » Mais le ver est dans le fruit. Qu’il soit obligé, pour construire sa phrase, d’y inclure « dans le sens où… » prouve bien qu’il est une autre lecture possible… notamment la mienne !

    Ce que j’affirme, avec d’autres, depuis le début de ce dialogue, est qu’il n’y a jamais eu en France de débat parlementaire sur la « légalisation » de l’avortement mais uniquement sur sa « dépénalisation ». Dire à une femme : vous pouvez vous faire avorter, il n’y aura pas de poursuite pénale, n’équivaut pas à lui dire : la loi reconnaît votre droit à l’avortement, vous pouvez vous en prévaloir auprès de tout hôpital public.

    Lorsque Roselyne Bachelot, à l’occasion de la journée internationale des femmes (soulignons au passage, sans polémiquer autrement, que n’avoir pas autre chose à leur dire, ce jour-là, que leur parler d’avortement pose tout de même question, mais passons…) Lorsque, disais-je, Roselyne Bachelot, suivant en cela les recommandations de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), annonce un « développement des structures destinées à pratiquer des IVG », elle est bien, en effet, dans la logique de ses propos précédents où elle parlait d’en faire « une composante obligatoire de l’offre de santé ».

    Ce faisant, elle se situe dans la logique d’un « droit objectif à  » l’avortement, et non d’une simple dépénalisation. Ce qui, au risque de lasser, n’est pas la réalité de notre droit. Vous me direz que si un projet de loi était présenté au parlement pour passer de la dépénalisation à la légalisation, il serait adopté. Je n’en doute guère ! Et que l’opinion publique, dans notre pays, perçoit désormais l’avortement comme un droit objectif même s’il ne l’est pas ! J’en prends acte comme vous.

    Dans son édition du 4 mars dernier, le quotidien La Croix publiait en exclusivité les résultats d’une enquête par sondage réalisée par l’Ifop pour l’association Alliance pour les droits de la vie. Il en ressortait, effectivement, que 85% des personnes interrogées se disaient « favorables au droit à l’avortement ». Voici le lien : http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2416875&rubId=4076

    Mais dans le même temps, 61% estimaient qu’il y a trop d’avortements en France ; 83% affirmaient que l’avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes ; 60% disaient leur souhait que la socitété aide davantage les femmes à éviter le recours à l’IVG ; 67% s’accordaient avec l’idée de proposer à ces femmes la possibilité de faire adopter leur enfant ; 83% acquiesçaient à la proposition que le livret officiel remis aux femmes consultant en vue d’une IVG ne se limite pas à des indications sur l’avortement lui-même mais comporte également des informations sur les aides possibles aux femmes enceintes et aux jeunes mères…

    Il y a là plus qu’une nuance ! Si 85% des français se disent favorable à l’avortement comme « droit » c’est sans qu’ils ne se sentent pas le « droit », précisément, d’empêcher une femme d’avorter. J’ajouterai, mais c’est là mon commentaire personnel : d’empêcher une femme « dans la détresse » d’avorter. Toute la suite du sondage montre en effet que les mêmes français continuent de percevoir l’IVG comme un « mal-heur » dont il faut réduire le nombre. Or on entend toujours le début du propos… sur le « droit à », pas la fin !

    Mon cher Jean-Claude, qu’il n’y ait aucun malentendu entre nous. Je ne suis pas un « abolitionniste », au nom d’une injonction divine. J’admets et respecte que dans un état laïc on puisse légiférer sur une « exception d’avortement ». Pas que par dérive successive d’une loi Veil qui ne correspondait pas si mal à cet objectif de santé publique, on en arrive à faire de l’avortement un moyen de contraception parmi d’autres. Alors que l’opinion, qu’on appelle à la rescousse de l’IVG, nous dit précisément le contraire.

    Ma crainte, voyez-vous, est qu’au nom du « sens de l’histoire », on ne dépénalise demain, pareillement, l’euthanasie et qu’on se réveille dix ans plus tard avec un prétendu « droit à l’euthanasie » qui devra devenir à son tour « une composante obligatoire de l’offre de santé ».

    Je suis Républicain et démocrate mais encore une fois j’estime qu’il est des interdits que l’homme perçoit au plus profond de sa conscience et qu’aucune majorité parlementaire ne pourra jamais lever.

    Bien cordialement.

  • je vais redire un mot
    Madame Bachelot aurait certainement mieux fait de parler de la disparition voulue des gynécologues en france: 1900 environ aujourd’hui et 180 dans 10 ans!!!!!!
    spécialité d’écoute, de prévention, …..d’accompagnement…..
    Si pour moi la vie est unique et précieuse et si pour la très grande majorité des femmes l’IVG reste un échec , un drame……
    n’oublions pas ce que j’ai connu
    des femmes qui devaient laisser leur carte d’identité au laboratoire lors d’un test de grossesse…….
    des femmes jeunes mortes d’une I.V.G.
    et aujourd’hui encore en france des rares cas mais des cas de jeunes qui vivent seules leur grossesse et vont jusqu’à l’infanticide.
    et puis surtout s’il vous plait que l’on arrête de parler du droit de la femme à , mais plutôt de la possibilité du couple à …
    cette mise en valeur de la femme seule et de sa seule responsabilité non seulement heurte la gynécologue chrétienne engagée dans l’Eglise mais est une contre-vérité.
    seule responsable…..cela me fait penser à ce passage de l’Evangile pour la femme adultère …….que les hommes voulaient punir par la mort …..le Christ les a renvoyé à leur propre culpabilité……et alors il n’y eu plus personne…
    dans l’adultère : il y a deux personnes en jeu aussi!!!!
    bonne journée

  • Non René, avec tout le respect que je te dis NON…
    Ce n’est pas un bon sujet et ce n’est, pour moi pas une bonne approche. Trop largement récupéré par les « bienveillants » (J Littel), ce si sympathique courant « prolife » qui, juste derrière nous parle de l’école, de la femme à la maison, de débat « civilisationnel » (sic) : chacun chez soi et les vaches seront bien gardées.
    Gentiment, tu pars de « c’est bien la Vie » et tu fini sur « c’était mieux en 1940, entre blancs « .

    Aujourd’hui, dans cette Eglise et dans ce monde, on ne peut malheureusement pas transiger, pas discuter : la loi dépénalisant l’IVG est une bonne loi, une loi nécessaire, une loi d’une humanité… catholique !

    J’ai reçu dans ma boite au lettre la scandaleuse liste chrétienne pour les régionale, quelle honte ! Dans des centaines de milliers de boites aux lettres d’ïle de France nos « gentils » prolife véhiculent leurs sous entendus nauséabonds sous couvert « chrétien » et je trouve ce débat sur ton blog… misére…

    A peine 3 post aprés l’article sur le (la ?) visionnaire Pietro di Paoli (tout est dit dans vatican 2035…), je suis bien triste de voir ce (faux ?) débat sur l’avortement.

    Alors bien sûr c’est mieux la vie, évidement rien d’anodin dans cette décision (comment l’éclairer ?, l’accompagner ? ), bien sûr mais pas sans affirmer haut et fort que cette loi est un progrés, une avancée pour les hommes et les femmes de ce monde, celui d’aujourd’hui. Alors là, le débat peut s’ouvrir, sans ambiguité ni sous entendus.

  • Bonsoir à Claudine et à René.
    Décidément j’ai du mal à m’arrêter.

    Si je lis bien Claudine et si, en même temps, j’entend bien René, l’avortement concerne 3 (trois) personnes. Faut-il parler au nom de l’un ou de plusieurs d’entre eux, ou au nom d’un ou de plusieurs principes qui apparaissent contradictoires ? Ou de formulations de la loi qui ouvre sur bien des questionnements ? J’avoue que je dis pouce. Mes convictions ne s’appuient, de fait, sur aucune des compétences qui me permettraient de faire avancer le débat.

    Je ne peux que suivre Claudine sur son indignation à faire porter à la femme seule la responsabilité d’une demande d’interruption de grossesse. Je crains malheureusement, mais elle est sans doute mieux placée que moi pour en témoigner, que cette solitude représente la majorité des cas. C’est sans doute pour cela que la loi parle de « situation de détresse ».

    Je reviens seulement sur ma toute première réaction : je ne peux pas suivre Eric Zemmour, ni sur le fond ni sur la forme car, en l’occurrence, il est « celui par qui le scandale arrive ». Il aurait suffit qu’il termine sa déclaration en appelant avec solennité les citoyens et les politiques qui en ont le pouvoir (puisque semble-t-il personne ne peut ou ne veux le faire à leur place), à prendre les dispositions légales et réglementaires visant à éviter les « situations de détresse » pouvant conduire à ce choix déplorable de l’avortement, pour que je m’abstienne de tout commentaire.
    Et que, peut-être, je lève mon chapeau… de concert.
    Que ne l’a-t-il fait ?

  • Deux mots à mon ami Marc dont je salue l’arrivée sur ce blog. Je suis comme lui outré d’avoir vu apparaître une prétendue « liste chrétienne » pour ces élections régionales. Qu’est-ce que les chrétiens peuvent bien avoir à dire de particulier sur le sujet pour s’organiser en liste autonome ?
    Cela étant je reste, cher Marc, sur ma position. Oui il fallait une loi. Oui je pense qu’une loi de « dépénalisation » était préférable à une loi légalisant l’IVG. Oui, me répugnent, comme toi, ces idéologues qui au nom de la religion seraient prêts à rallumer les bûchers… Mais je ne peux pas ne pas constater une démission générale de notre société face à la détresse de ces femmes, au motif qu’il existe une loi, – conquête des droits de l’homme – et qu’elles n’ont qu’à faire avec !

    Pour ce qui est de ta dernière contribution, mon cher Jean-Claude, voilà une conclusion que je verrais bien mettre un terme à nos échanges su ce sujet. Echanges dont je remercie les unes et les autres. Bonne journée à tous !

  • How should you put together this kind of breathtaking ideas? My partner and I tried using writing a blog in past times however , We discovered folk normally obtained far better info just before me!

  • – Hi , Thank you a lot for making this website . I m into sports betting online niche and have found this weblog using search on google . Will be sure to my social profiles . I am affiliate and have found your site very informational Thanks , regs. 😉

  • Great work! That is the kind of info that are supposed to be shared around the internet. Shame on the seek engines for now not positioning this put up higher! Come on over and visit my site . Thanks =)

  • Hands down, Apple’s app store wins by a mile. It’s a huge selection of all sorts of apps vs a rather sad selection of a handful for Zune. Microsoft has plans, especially in the realm of games, but I’m not sure I’d want to bet on the future if this aspect is important to you. The iPod is a much better choice in that case.

  • Today, I went to the beach with my children. I found a sea shell and gave it to my 4 year old daughter and said « You can hear the ocean if you put this to your ear. » She placed the shell to her ear and screamed. There was a hermit crab inside and it pinched her ear. She never wants to go back! LoL I know this is completely off topic but I had to tell someone!

  • I’d personally also like to convey that most individuals who find themselves without health insurance can be students, self-employed and those that are out of work. More than half of the uninsured are under the age of Thirty-five. They do not feel they are wanting health insurance simply because they’re young and also healthy. The income is normally spent on homes, food, and entertainment. Some people that do work either complete or not professional are not presented insurance by means of their work so they head out without because of the rising valuation on health insurance in the country. Thanks for the ideas you reveal through this site.

  • Thank you for sharing excellent informations. Your web site is so cool. I’m impressed by the details that you have on this website. It reveals how nicely you perceive this subject. Bookmarked this website page, will come back for more articles. You, my friend, ROCK! I found just the information I already searched all over the place and simply could not come across. What a great site.

  • Thanks for an incredible submit, can study your others content. thanks for your thinking within this, I experienced a bit strike by this text. Thanks again again! You make an excellent time. Portrays natures best by the fantastic data here. I think if a greater number thought of it like that, they’d have a very better time period have the suspend ofing the matter.

  • Many thanks for an incredible submit, would examine your particular others content. thank you your thinking for this, I experienced a trifle struck by this article. Thanks again! You wanna make a good aspect. Displays the beauty through excellent info here. I do think if a greater number of people thought of it like this, they’d have got a better moment in time get the grasp ofing the difficulty.

  • I appreciate a tremendous publish, can study your personal others content. thanks for your thinking for this, I really felt a lttle bit thump by this article. Thanks again again! You commit a good time. Portrays natures best by the fantastic facts here. I feel that when more individuals considered it that way, they’d possess a better time frame receive the suspend ofing the difficulty.

  • I absolutely love your blog.. Excellent colors & theme. Did you create this site yourself? Please reply back as I’m attempting to create my own personal site and would love to find out where you got this from or exactly what the theme is called. Thanks!

  • Si cela ne s’avère pas déjà réalisé, pensez à mettre Chapeau Eric Zemmour ! | René Poujol : journaliste, citoyen et « catho en liberté parmi vos favoris, parce que cela semble plus que fondamentale.

Comments are closed.