La manif pour tous favorable à l’Union civile

La manif pour tous favorable à l’Union civile

Où l’on voit comment les cadres d’un mouvement peuvent mobiliser sur des mots d’ordre qui ne correspondent pas à l’avis de la base. 

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Cet article a été repris pour l’essentiel et mis en ligne sur le site rue89.  que je remercie.

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Entre le 23 décembre dernier et le 15 janvier 2015, 38 500 personnes ont répondu à un questionnaire mis en ligne par la direction de la Manif pour tous (LMPT). Pour des raisons que l’on peut comprendre et admettre, (questionnaires incomplets) 33 463 réponses seulement ont été retenues et dépouillées. Plus gênante, en revanche, au plan de l’éthique, est la décision prise d’écarter 25,7% des réponses (8 588 questionnaires) au motif qu’elles provenaient de personnes qui se disaient «déçues, défavorables ou hostiles». Avec ce commentaire qui dispense d’être lui-même commenté : «Il est de peu d’intérêt de savoir quelles sont les préconisations pour l’avenir de quelqu’un qui se dit hostile.» Hostile peut-être, mais quelqu’un de déçu ?

Mais soyons beau joueur ! Que nous dit l’enquête (1) ? Que le premier motif de participation à la mobilisation, en 2013 et 2014, a été de «Refuser les conséquences de la loi (Taubira) : ouverture de la PMA et GPA» (98%), ce qui va de pair avec «le refus de l’ouverture de l’adoption aux couples de personnes de même sexe» (96%) et trouve son expression finale dans le «refus de la loi permettant le mariage entre personnes de même sexe» (92%). Notons, au passage, que les personnes interrogées n’ont pas eu à se prononcer sur un éventuel «refus de l’institutionnalisation du couple homosexuel même hors ouverture à la filiation» puisqu’on s’est bien gardé de leur proposer ce type de réponse.

Au moins 69% de militants favorables à l’union civile

Pourtant l’hypothèse émerge, plus loin dans l’enquête. A la question : «S’il n’y avait pas la loi Taubira, seriez-vous favorable, pour des personnes de même sexe, à une forme d’union civile ?» 63% répondent par l’affirmative, dont 59% pour une forme simple d’union civile sans filiation. Cette adhésion «grimpe» à 69% si l’on tient compte des seules réponses de «la base», les cadres de LMPT étant plus réticents. (2) L’information majeure de cette enquête est donc bien là : les deux tiers des membres de la Manif pour tous sont en fait favorables à une union civile dont leurs dirigeants n’ont jamais voulu entendre parler ! Réintroduisez les 25,7% de «mauvais esprits» écartés du dépouillement de l’enquête et vous êtes aisément à 75% de partisans du CUC parmi les manifestants.

Et maintenant que faire ? La question était légitime ! 96% des sondés se prononcent pour une abrogation «de l’article de la loi sur l’adoption par les couples de personnes de même sexe» et 87% pour une abrogation de «la loi qui reconnaît le mariage entre personnes de même sexe». Ce qui nous vaut ce commentaire assez surréaliste : «Pour tous, l’abrogation est le maître mot !». Et pour cause ! On s’est bien gardé de leur proposer la moindre alternative… et surtout pas le remplacement du mariage gay par un contrat d’union civile pourtant plébiscité par 69% des militants de LMPT. Cherchez l’erreur ! Mais cherchez aussi qui, dans les partis de droite, défend telle ou telle option !

Une instrumentalisation de «la base» par la direction de LMPT

Inutile de pousser plus loin. Cette enquête montre la manière dont une opinion publique, essentiellement catholique, se fait instrumentaliser depuis des mois par la direction de LMPT sur une position radicale d’abrogation de la loi Taubira qui ne correspond aucunement à sa sensibilité. Elle illustre à merveille ce qu’avec d’autres je n’ai cessé d’écrire depuis bientôt deux ans : que les Français, dans leur majorité – catholiques y compris –  étaient moins hostiles à une conjugalité homosexuelle, que réticents à l’ouverture des couples de même sexe à la filiation, surtout si elle emprunte les voies de la PMA-GPA.

Une évidence qu’ont toujours refusé d’admettre la direction de LMPT, soucieuse de caler ses positions sur l’enseignement officiel du magistère de l’Eglise catholique que l’on sait hostile à toute institutionalisation du couple homosexuel ; mais tout autant le gouvernement, bien décidé à faire passer, fusse aux forceps, sa réforme sociétale du mariage pour tous. Alors qu’il existait un consensus citoyen sur le contrat d’union civile dont l’adoption par le Parlement n’aurait fait descendre dans la rue… que le lobby LGBT. C’est ce qu’avait bien perçu, avant beaucoup d’autres, Frigide Barjot, aujourd’hui redevenue Virginie Tellenne, et qui lui a valu, à elle et à ses amis (3), une excommunication de première classe de la part de leurs anciens camarades… et le silence gêné de l’épiscopat !

L’Evangile ou le droit canonique ?

Peut-être serait-il temps que nos évêques acceptent de regarder la réalité en face. L’Eglise de France a-t-elle quelque intérêt, dans ces débats de société, à se positionner en opposition frontale au gouvernement, au Parlement et à la société civile ? A ne vouloir cautionner ou soutenir que les groupes de laïcs catholiques qui portent dans le débat sociétal «l’intégralisme» des positions magistérielles, refusant de considérer ceux qui s’efforcent de renouer le dialogue avec la Cité, dans un contexte où ils se trouvent également ignorés par le pouvoir politique, plus intéressé par une radicalisation des antagonismes ?

Où est l’urgence ? Applaudir aux démonstrations de rue de celles et ceux qui, ce 25 janvier encore, demanderont l’abrogation de la loi Veil ou convaincre nos concitoyens qu’il n’est pas raisonnable de vouloir faire de l’avortement un droit ; soutenir les abrogationnistes de la loi Taubira ou débattre des enjeux de la filiation et du recours à la PMA-GPA ; se crisper sur la définition de la sédation terminale ou réfléchir aux conditions réelles de fin de vie de centaines de milliers de nos concitoyens ? Voulons-nous positionner l’Eglise catholique en contre-culture, en société alternative, en secte ou en communauté dialoguante, comme l’y invitait le Concile et aujourd’hui le pape François ? Ferons-nous Eglise avec tous ceux qui se reconnaissent dans l’Evangile de Jésus-Christ ou avec ceux-là seuls qui considèrent le code de droit canonique comme l’horizon indépassable de la foi ?

© René Poujol

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  1. Dépouillée par ULTREIA management, l’enquête – strictement confidentielle – est présentée sous forme d’un document de 36 pages dont nous n’avons retenu ici que les éléments concernant l’union civile et le mariage pour tous.
  2. L’étude a ventilé les réponses en quatre catégories : cadres et militants (3,2%), sympathisants proches (28,6%), soutiens (42,5%) et déçus, défavorables ou hostiles (25,7%) exclus du dépouillement. La charité chrétienne a ses limites.
  3. Avec lesquels elle a fondé l’Avenir pour tous (LAVT).

 

P.S. Cet article s’accompagnait d’un post scriptum que j’ai finalement choisi de ne pas rendre public. Du moins pas immédiatement. Il a été rangé dans une enveloppe électronique et déposé chez huissier (enfin… presque). Je le publierai sous huitaine, éventuellement accompagné du commentaire qui me semblera s’imposer. Suspens !

voici ce texte, mis en ligne ce mercredi 28 janvier :

P.S. «L’information contenue dans cet article peut être considérée comme une forme de scoop, même modeste. Elle en compote deux caractéristiques : il s’agit d’une information qui, de toute évidence, devait rester confidentielle ; il s’agit d’une information qui porte un éclairage singulier sur un événement qui a défrayé la chronique. Et au moment de mettre mon papier en ligne sur ce blogue, je m’interroge : l’information sera-t-elle au moins évoquée par la presse ? Sincèrement, j’en doute ! Elle ne sera pas reprise par les «grands médias» qui, d’une manière générale, ont pris fait et cause pour la loi Taubira et n’aiment rien tant que mettre tous les catholiques et manifestants dans le même sac homophobe. Elle ne sera pas davantage reprise par la presse catholique sensible à ne pas «désespérer» Versailles (l’épiscopat et ses lecteurs, actuels ou potentiels) comme on répugnait, jadis, à désespérer Billancourt. Pas d’info susceptible de diviser le petit monde catholique et de laisser entendre que les fidèles de base ne seraient pas dans la ligne de l’enseignement officiel du Magistère. Bref, mieux vaut se satisfaire du statu quo d’une bonne guerre idéologique.» – Mon seul commentaire, cinq jours plus tard : merci à rue89 d’avoir, seul, repris l’info en mettant mon texte en ligne sur son site.

33 comments

  • Vous oubliez de dire que l’Avenir Pour Tous a appelé par tous les moyens de communication possible à troller le questionnaire LMPT pour donner plus de poids à son point de vue sur l’union civile.

    Beaucoup ont reçu ce message et sont donc témoins de cette grossière manipulation.

    Quelle déception que vous vous fassiez le relais d’un tel détournement et dont on peut douter qu’il vise à servir le bien commun.

    • Pardonnez-moi mais il faudrait savoir : LMPT ne cesse de nous dire que Frigide Barjot ne représenterait plus qu’elle-même, et serait isolée. Et à elle seule elle aurait pollué les résultats d’une enquête ? Acceptez de regarder en face la réalité en face : l’essentiel des gens qui sont descendus dans la rue derrière la bannière de LMPT ne voulaient pas du mariage pour tous à cause des questions de filiation, mais se seraient très bien satisfaits d’un pacs amélioré sous forme d’union civile. Que cela ne corresponde pas à vos souhaits personnels et à ceux de sa direction, c’est possible !

      • Pas du tout ! En tant que manifestante de la première heure, je peux vous assurer que beaucoup comme moi, et très certainement l’immense majorité des sympathisants LMPT sont CONTRE l’union civile et même contre le PACS…arrêtez de mentir, c’est puant !

        • J’hésite à mettre ce commentaire en ligne. Mais après tout il révèle aussi cette face là de l’impossibilité à dialoguer. Je demande ici à Elda d’aller au bout de sa pensée. Les chiffres que j’ai cités dans mon article et que je tiens à disposition de qui veut les avoir, sont donc faux ? Je les envoie en message privé, par internet, à l’auteur de ce message…

          Par ailleurs je ne vois pas en quoi « être un manifestant de la première heure » donne des qualités d’extra-lucide pour connaître les sentiments des autres manifestants ! J’étais aussi un manifestant de la première heure, avant le vote de la loi – me l’a-t-on assez reproché parmi mes amis ! – et je n’en suis pas moins favorable à l’union civile ! Tout cela est finalement assez pitoyable !

    • Annick, un ami m’interpelle, en message privé, pour me suggérer de ne pas minimiser vos arguments sur une possible manipulation de l’enquête. Je vous communique ici – et aux lecteurs de ce blogue – mes éléments de réponse.

      « Je me suis posé la question avant d’écrire mon papier. Et j’en suis arrivé à la conclusion que l’enquête était sans doute pertinente. Je vais essayer d’expliquer mon cheminement. Je sais parfaitement que ce type de questionnaire autogéré, en ligne sans filtrage sur internet, est propice à tous les détournements. Mais précisément, je pense que les deux tris opérés en amont : élimination de 5 037 réponses « non correctes », puis de 8 588 défavorables (au total un tiers des réponses reçues) ont permis de redresser la base de l’enquête ramenée au seul « noyau dur » véritable des militants.

      J’imagine que quelqu’un qui veut polluer une enquête ne va pas répondre dans le sens attendu par ceux qui en ont passé commande. Or nous sommes là devant des résultats quasi « staliniens ». Un seul exemple parmi d’autres : 96% refusent l’adoption par les couples homosexuels. J’imagine mal une personne hostile à LMPT apporter ce type de réponse ! Or ce sont les mêmes questionnaires qui donnent tout à la fois ces positions « alignées » sur les mots d’ordre de LMPT et se permettent la liberté de s’avouer par ailleurs favorables à l’union civile. Cette contradiction apparente est en elle-même une preuve de sérieux. D’autant que cela vient confirmer ce que l’on « savait » déjà, par ailleurs, au travers de nombreux témoignages et confidences de manifestants descendus à plusieurs reprises dans la rue mais en fait « ouverts » à l’union civile pour peu que l’on bloque le dispositif du côté de la filiation. »

      Voilà en tout cas ma conviction !

        • Je crois que ce comm’ m’était destiné. Donc. Reprenons.

          1) En l’état actuel des choses, l’union civile est inutile.

          2) Je ne vois effectivement pas l’avenir, mais il suffit de voir ce qu’il est advenu de ce genre de promesse dans d’autres pays (coucou l’Espagne !).

          3) Vu l’insistance que vous faites sur l’ouverture à la filiation, j’étais en droit d’avoir des doutes. Ensuite, précisions, ce ne sont pas « les Français » tel un bloc unanime, mais les Français interrogés. Et ça change tout (même si la méthode des quotas est supposé fiable)(et en l’occurrence, un sondage dirigé vers le public « Manif pour tous » n’est pas représentatif de la France).

          4) Je n’ai jamais comparé ou assimilé adoption/PMA/GPA, ce serait stupide de ma part. Et aussi, parce que ces techniques de procréation médicalement assistée ne sont pas prévues (PMA réservée au couples hétéros stériles et GPA interdite). Et si l’ouverture de la PMA aux couples de femmes était un temps une possibilité évoquée, c’est définitivement enterré. Il n’y a bien que la « Manif pour tous » pour crier au loup depuis bientôt trois ans…

          • J’ai rendu à César ce qui, en effet, revenait à César. Sur l’inutilité de l’union civile je vous laisse libre de votre opinion ou de votre « idée fixe »; sur la question de l’abrogation je prends acte du fait que vous ne lisez pas dans le marc de café, tout comme moi ; sur la filiation je rectifie un point qui me semble important : lorsque je parle de sondages je ne fais nullement allusion à une quelconque enquête auprès des seuls militants de LMPT. Je renvoie (il faudrait les rechercher sur internet) aux nombreux sondages d’opinion publiés durant toute cette période des manifs qui montraient tout à la fois que les Français étaient majoritairement favorables au mariage pour tous mais tout aussi majoritairement hostiles tant à l’adoption qu’à la PMA et la GPA pour les couples de même sexe. Sauf que le mariage sans ce droit à la filiation, c’est… l’union civile. Je sens que ça va vous plaire !

            Enfin, dernier argument toujours aussi péremptoire et quelque peu condescendant : la PMA-GPA n’était pas à l’orde du jour du débat sur la loi Taubira, ce que n’auraient pas compris les manifestants de LMPT. Je pourrais vous répondre que ce n’est pas faute, pour les socialistes et les verts, d’avoir essayé de l’imposer dans le débat. Mais là n’est pas la question. Si un jour la loi change, comme on le réclame à gauche, et que PMA et GPA soient plus largement ouverts aux couples hétérosexuels (au-delà des seuls critères de stérilité), l’égalité des droits de tous devant le mariage les élargira de facto aux couple homosexuels. Ce que ces neuneus de LMPT avaient eu le tort d’anticiper ! En bonne logique !

          • Vous avez vous aussi vos « idées fixes » sur l’union civile et l’abrogation. Chacun ses trucs. :3

             » les Français étaient majoritairement favorables au mariage pour tous mais tout aussi majoritairement hostiles tant à l’adoption qu’à la PMA et la GPA pour les couples de même sexe. Sauf que le mariage sans ce droit à la filiation, c’est… l’union civile. »

            Les Français sont majoritairement favorable à la GPA pour les couples hétéro, ce n’est pas pour autant que le gouvernement la légalisera. L’avis des Français change d’un sondage à l’autre, en fonction de la formulation des questions, et un sondage n’a pas la valeur d’un référendum (une autre marotte de la Manif pour Tous).

            « Je pourrais vous répondre que ce n’est pas faute, pour les socialistes et les verts, d’avoir essayé de l’imposer dans le débat. »
            Effectivement. Un point pour vous. En même temps, l’ouverture de la PMA aux couples de femmes était l’une des propositions du candidat Hollande… que les Verts ont tenté de réaliser (en vain)(ce qui devrait vous rassurer ?).

            « Si un jour la loi change, comme on le réclame à gauche, et que PMA et GPA soient plus largement ouverts aux couples hétérosexuels (au-delà des seuls critères de stérilité), l’égalité des droits de tous devant le mariage les élargira de facto aux couple homosexuels. Ce que ces neuneus de LMPT avaient eu le tort d’anticiper ! En bonne logique ! »
            Erreur de logique. Le mariage n’accorde pas aujourd’hui un accès à la PMA pour les couples homos, alors que selon cette logique de « l’égalité des droits de tous devant le mariage », il le devrait… Selon cette logique les couples de femmes devraient déjà pouvoir bénéficier de la PMA. Et ce n’est pas le cas.

            Donc pourquoi leur accorderait-il dans un futur hypothétique l’accès à la GPA si elle fait l’objet d’un projet de loi l’encadrant et la réservant aux seuls couples homme-femme ? Ce sont deux sujets sans rapports. Les lois sur la PMA ne sont pas liés aux lois sur le mariage… Et si GPA il y a, on peut supposer qu’il en sera de même.

          • Oui, en bonne logique ! Si la loi n’accorde pas aujourd’hui un accès à la PMA aux couples homos c’est tout simplement qu’elle est réservée aux cas de stérilité (chez les hétérosexuels…) Et ce qui empêche un couple homosexuel de procréer n’est pas à proprement parler un problème de stérilité. La question de l’égalité des droits ne se pose donc pas, en cette affaire, entre homos et hétéros mais entre couples ayant des problèmes de stérilité ce qui, de facto, exclut les couples homos du débat. CQFD.

            J’ai été heureux de cet échange entre nous mais on se lasse des meilleures choses !

  • Billet intéressant, quand soudain :
    « bien décidé à faire passer, fusse aux forceps, sa réforme sociétale du mariage pour tous. Alors qu’il existait un consensus citoyen sur le contrat d’union civile »

    Qu’entendez vous par au forceps, si ce n’est que le résultat vous déplait ?
    Qu’entendez vous par consensus citoyen, si ce n’est celui de l’ouverture du mariage à tous, que la majorité des citoyens soutenait, et soutient chaque jour un peu plus ?

    Je ne comprends pas le but recherché par ce travestissement d’évènements factuels, reconnaitre les faits ne vous interdit en rien d’avoir vos opinions, est il nécessaire d’être majoritaire pour être légitime ? Je ne partage pas vos vues, mais néanmoins je sais discerner que cette dernière assertion est fallacieuse, tant bien même qu’elle pourrait ici me donner raison.

    • Quand un débat parlementaire est précédé d’une « fausse consultation » dont la puissance invitante vous dit elle-même que de toute façon ce que vous pourrez dire ne changera rien à rien ; quand le refus du gouvernement d’entendre ce que dit le pays est tel qu’à trois reprises plusieurs centaines de milliers de personnes descendent dans la rue… eh bien oui, il y a naissance aux forceps. Il n’y avait pas dans notre pays, contrairement à ce que vous dites, consensus sur le mariage pour tous (le mariage impliquant la filiation) mais sur l’union civile homosexuelle.Tous les sondages ont montré que les Français étaient très réservés sur l’ouverture à la filiation… Or un mariage sans filiation, ça porte un nom : l’union civile ! Le gouvernement a préféré passer en force. J’observe que sur la promesse du candidat Hollande sur la fin de vie, il préfère, ce coup-ci, s’en tenir à ce qui fait consensus. C’est la sagesse même !

      • L’union civile, ça existe déjà, et ça porte un nom : le PACS. De plus, rappelons que Nicolas Sarkozy lui-même avait proposé une union civile avant de se rétracter pour des raisons juridiques minimes : un problème d’inconstitutionnalité.

        • Je ne vois pas où est le problème d’inconstitutionnalité… Pour le reste ce n’est pas vrai que Pacs et union civile soient la même chose. S’ils ont en commun de ne pas ouvrir à la filiation (contrairement au mariage), le Pacs ne crée aucune obligation entre les époux et ne leur concède aucune garantie juridique (la répudiation unilatérale est toujours possible) alors qu’on peut imaginer un contrat d’union civile accordant, comme dans le mariage, un certain nombre de garanties aux parties, notamment en cas de séparation.

          • C’est l’ex-Président lui-même qui parle d’inconstitutionnalité, d’après des juristes à qui il avait demandé conseil.

            http://www.rtl.fr/actu/politique/sarkozy-regrette-de-ne-pas-avoir-instaure-l-union-civile-pour-les-homosexuels-7764460565
            http://lelab.europe1.fr/Creation-d-un-mariage-pour-les-homosexuels-les-arguments-de-Sarkozy-2012-contre-l-idee-de-Sarkozy-2014-18552

            Ensuite, le Pacs est une union civile, même si ce n’est pas « l’union civile » que vous défendez.
            De reste, à quoi servirait une nouvelle sorte d’union civile, à mi-chemin entre le Pacs et le mariage ?

          • Pardonnez-moi mais l’avis évoqué dans ce lien par Nicolas Sarkozy n’est pas un argument. S’il y a une impossibilité juridique parce qu’on ne peut réserver l’union civile aux seuls homosexuels il suffit d’en élargir le bénéfice également aux hétéros… où est le problème ? Pour ce qui est du pacs : je persiste et signe. L’union civile va au-delà en offrant des droits et garanties. Dès lors pour répondre à votre ultime question, il servirait, dans l’hypothèse d’une abrogation de la loi Taubira, à s’y substituer en offrant aux époux des garanties (notamment patrimoniales) équivalentes à celles qu’offre le mariage (hormis l’ouverture à la filiation) et que le pacs ignore totalement.

          • Le problème, c’est l’utilité d’un nouveau contrat d’union civile qui n’apporte pas grand chose par rapport au Pacs. L’utilité aussi de militer pour une union civile alors que l’abrogation n’est qu’une promesse politicienne de campagne en vue de gagner des voix. Cela ne se fera pas.
            Ensuite, il faudrait régler votre problème avec « l’ouverture avec la filiation ». Les couples homos élèvent des enfants, et alors ?

          • Je crois que je vais arrêter là mes réponses puisque apparemment vous n’avez pas l’air de vouloir m’entendre. Voilà que l’union civile « n’apporte pas grand chose » au pacs, alors que je vous démontre le contraire. Pour le reste, abrogation ou pas, vous ne savez pas plus que moi ce qui se fera ou ne se fera pas. Enfin je n’ai aucun problème personnel avec « l’ouverture à la filiation » comme vous l’écrivez avec élégance. Ce sont les Français qui en ont un, qu’ils expriment avec constance à travers les sondages. Et que les couples homos élèvent des enfants, le plus souvent les leurs, ce que nul ne conteste ni ne leur conteste, n’est pas un argument suffisant pour pouvoir considérer que l’adoption, la PMA et la GPA sont de même nature.

  • Je partage entièrement votre réflexion René :mes réticences vis vis de LMPT datent de l’organisation de la 2è manif…

    La vraie question est L’Evangile ou le droit canon.

    Après les évènements récents cette question, lancinante pour moi, divorcé remarié et pratiquant, devient primordiale : L’Eglise de France, déjà tiraillée sur cette question par le pape François, se trouve en 1ère ligne au sujet de la laïcité. sur ce point qui va devenir fondamental je suis extrêmement « perplexe » lorsque se manifestent des réactions des « sachants cathos » qui trouvent d’excellentes raisons de se mettre en bordure de la mobilisation nationale…
    Il est grand temps de lancer une grande mobilisation des catholiques français pour être à la hauteur des évènements qu nous allons vivre et qui vont nécessairement nous obliger à exposer quel est le véritable pilier de notre foi : L’Evangile où le Loi du droit canon.

  • MERCI René
    Quand donc l’Eglise de France cessera d’être manipulée par des groupes de pression qui ne représentent pas la majorité des baptisés, ni l’Evangile .
    Le Christ aimait passionnément le monde à en mourir !
    Alors aimons le monde , aimons les hommes et les femmes d’aujourd’hui , marchons avec eux .
    Ne détruisons pas les communautés par des mots d’ordre absurdes qui se positionnent en expert en humanité , au dessus de la mêlée alors que les scandales des années passées devraient nous rendre humbles .

  • Conclusion d’un texte ds lequel j’expliquais pourquoi jen’irai pas manifester ( première manif du mois de nov 2012)… même si j’ai tendance à préférer une  » Union civile »au mariage, paradoxalement, il était hors de question que je participe à quelque manifestation que ce soit et si un petit doute m’eut effleurée, ce n’est certainement pas en tant que catholique, mais en tant que citoyenne que j’aurais exprimé mon désaccord. La raison en est aussi que Le Christ dans le Nouveau Testament en accomplissant la Loi nous introduit à l’Amour du prochain, à l’accueil, à la bienveillance, au retournement. L’attitude chrétienne ne consiste certainement pas à imposer à d’autres un propre choix de vie ( on ne voit vraiment pas au nom de quoi on le ferait), mais à accueillir ce qui advient dans la bonté et la fraternité.
    Tout cela ( la manif) n’a rien d’évangélique.
    Et les réflexions entendues autour de moi tout autant que lues sur les réseaux sociaux montrent que l’opinion publique confond les deux manifestations des 17 et 18 et perçoit l’Eglise comme conservatrice, intolérante, voire homophobe. Quand annoncera-t-elle une parole prophétique?

  • Bonjour, je répond au commentaire qui oppose les évangiles au droit canon, si vous pensez être catholique, les églises protestantes vous sont grandes ouvertes. L’église catholique n’est ni une démocratie, ni un groupe de libres interpréteurs des écritures. Je suis désolé si mon message est un peu brusque, mais je ne peux tolérer que vous restiez dans l’erreur sur la nature de l’Église, Épouse du Christ.

  • Je suis pour 2 législations distinctes: l’une appelée »Mariage » qui pren
    dra en compte la relation hétérosexuelle pour ce qu’elle est anthropolo
    giquement çad. dans le lit : »comunion-engendrement-fidélité »; l’autre
    appelée »Alliance homosexuelle » qui prendra en compte la relation homo
    sexuelle pour ce qu’elle est anthropologiquement çad. dans le lit: » com
    munion des sentiments-fidélité » sans engendrement ni adoption possible
    caril manque l’élément qui en est constitutif: »le couple « papa-maman » –
    les enfants étant ici parrainés et bien sûr dans aucun cas PMA/GPA…

  • Et bien que d’approximations, de dénis voir de mensonges dans l’analyse autant que les commentaires….3 ans pour les catholiques LMPT et 40 ans de combats pour les homos pour entendre encore autant d’inepties ???

    – Tout d’abord oui ce sondage est entièrement bidon, outre que toutes les réponses qui ne plaisaient pas aux organisateurs ont été ignorées, et que les questions étaient plus qu’orientées. Ceux qui voulaient « pourrir » ce sondage ont pu le faire tout en n’étant pas éliminés par ce tri..croyez moi 🙂 Je passe ensuite sur l’organisme, qui n’est pas un institut de sondage et qui a fait ce travail probablement grassement rémunéré (ça a aussi fait le tour des médias sociaux).

    – deuzio non les sondages pour l’adoption n’ont pas et n’ont jamais été défavorables, parfois très partagés. Les plus bas sont à 46 % avec 3% de marge d’erreur.
    Je vous prouve ce je dis (moi)
    https://hal.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/1069530/filename/morabitoreguer-petit-acceptationdel-homosexualiteetdel-adoptionhomoparentale170112.pdf
    http://www.metronews.fr/info/sondage-les-francais-favorables-au-mariage-pour-tous-mais-divises-sur-l-adoption/mndz!9KmmujIOLkcg/
    http://www.atlantico.fr/decryptage/68-francais-desormais-favorables-au-mariage-pour-tous-et-53-adoption-couples-homosexuels-jerome-fourquet-1856752.html

    – tertio vous oubliez tous que cela fait plus de trente ans que les homos adoptent (en tant que célibataires), qu’ils font des enfants en co-parentalité etc… et que certains sont déjà grands-parents désormais! Mais ça vous avez encore beaucoup de mal à l’encadrer.

    – De plus si les cathos LMPT suivent en bon soldat des manifestations dont ils n’approuvent pas la première ligne de revendication: la non-reconnaissance stricte des couples homos, des familles homoparentales…et bien ça me fait bien sourire…

    – Je rajoute que non le Mariage n’appartient en aucun cas à l’église catholique dans notre pays laïque tout comme à l’histoire de l’humanité. Il est né avant la création de l’Église et mourra surement après (naissance dans l’Égypte ancienne – 2000 av Jc). Et surtout que l’Église catholique romaine n' »aimait » pas le Mariage pendant plus de la moitié de son existence « car détournant de l’amour de dieu » et qu’il n’est un sacrement que depuis 1215 (4ème concile de Latran).

    – Enfin une loi passée au « forceps » ? C’est une blague ? Une loi passée après toutes les institutions de ce pays, 40 ans de débats ?
    Inscrit dans un programme électoral clair ? Des débats dans plus de 50 pays dans le monde ? Plusieurs passages sur 10 ans devant les assemblées ? Plusieurs milliers d’amendements ? Des milliers d’heures de débats dans tous les médias de ce pays ? Un majorité claire ?

    En conclusion posez vous plutôt la question de pourquoi vous refusez le terme de mariage (alors que ça ne vous a jamais dérangé que des couples hétéros se marient et ne veulent pas d’enfants, que d’autres se marient et ne peuvent pas en avoir, que les séniors se marient, que le divorce soit autorisé, que plus d’un enfant sur deux nait hors mariage, que la filiation fictive existe depuis la nuit des temps, que les femmes peuvent accoucher sous X, que la filiation biologique pour la plupart des civilisations n’est pas une règle, que les célibataires peuvent adopter depuis presque 50 ans etc…) et comment les couples homosexuels ressentent vos propos, ça devrait vous faire progresser.

    • Une remarque préalable, votre commentaire porte sur ma réponse à un intervenant dans ce débat, ce qui est parfaitement légitime. Mais ne concerne pas le cœur du propos de l’article initial qui visait à montrer, j’aime à le souligner, qu’une majorité de manifestants de LMPT étaient moins hostiles à une forme de conjugalité homosexuelle (de type Pacs amélioré) qu’à la filiation qui, dans leur esprit, ouvrirait à un moment ou à un autre sur la PMA et la GPA, techniques qui posent des questions éthiques au niveau du droit de l’enfant à s’inscrire dans une généalogie claire.

      Mais venons-en à votre propos. Je reconnais volontiers m’être laissé emporter sur l’adoption alors que c’est la question que je viens d’évoquer (PMA-GPA) qui continue de susciter les réserves de nombre de Français et d’un certain nombre d’intellectuels qui ne sont pas a priori de fieffés réactionnaires : je pense à Sylviane Agasinski ou Jean-Pierre Rosenczveig. Ils soulèvent des enjeux de marchandisation du vivant qui méritent attention.

      Sur la question du mariage, je n’ai jamais introduit dans mon raisonnement, une quelconque référence à l’Eglise et au mariage catholique. Je dis simplement, avec d’autres, que le mariage civil ouvre à la conjugalité ET à la filiation et que, la filiation restant encore dans le monde majoritairement de type biologique, le mot mariage pour des milliards d’hommes et de femmes reste attaché à l’image symbolique du couple homme-femme. Que d’autres formes de filiation existent, à la marge, et depuis toujours, est une évidence. Est-ce suffisant pour bouleverser des repères aussi structurant ? J’entends Mme Taubira nous dire que sa loi introduit dans notre droit un changement civilisationnel. Un changement qu’on reste libre, en démocratie, de souhaiter ou de ne pas souhaiter… ce qui était mon cas.

      Concernant le vote «au forceps» ou « à la hussarde» je persiste et signe. Evoquer le fait que cette mesure figurait parmi les 60 proposition du candidat Hollande et qu’il a été élu est une joyeuse plaisanterie. Il y a une forme de fiction juridique à prétendre que les 51% de Français qui ont voté Hollande se déclaraient, du même coup, d’accord avec la totalité de ses propositions. Non, bien évidemment ! Et c’était mon cas ! Avoir été élu lui donnait un seul droit : celui de proposer cette réforme (et les autres) au vote du Parlement, ce qu’il a d’ailleurs fait. Prétendre que le mariage pour tous avait par avance reçu l’aval du peuple (et au fond n’avait pas besoin d’une ratification parlementaire) c’est entrer dans une confusion des pouvoirs exécutif et législatif, ce dont je me garderai bien. Pour le reste, oui la majorité et le gouvernement ont refusé d’écouter la «France profonde» sans quoi nous n’aurions pas eu les mobilisations successives que nous avons connu. Cela étant, que le vote se soit fait aux forceps ne signifie pas, en tout cas pas pour moi, qu’il soit entaché d’illégalité. Dès le vote de la loi j’ai fait savoir, sur ce blogue, que je prenais personnellement mes distances avec LMPT. En citoyen démocrate !

      Reste l’ultime aspect de la question, lié à l’idée d’une loi qui d’évidence s’inscrirait dans le sens de l’histoire (regardez nos voisins) et ne rencontrerait donc plus l’hostilité que de pauvres demeurés… La civilisation égyptienne s’est développée sur trois millénaires avant de disparaître. Et l’on voudrait nous expliquer que le l’individualisme né des Lumières, voici trois siècles, aurait pour lui des promesses d’éternité ! Voire ! Qui peut prétendre aujourd’hui que les Lumières ne vacilleront pas, demain, sous le vent de l’Histoire ? Personne ! Le débat est donc légitime. J’y participe avec mes modestes capacités ! Et la force de mes convictions.

      • En fait ma réponse, par erreur, s’est placée ici, en réalité je réagissais à une importante part de votre article tout comme à de nombreux commentaires redondants ici. Donc en fait ce texte ne s’adressait pas forcément qu’à vous.

        Je me permets de répondre à votre commentaire clairement cette fois si.

        – la marchandisation du vivant ? Mais la marchandisation…elle existe depuis la nuit des temps! La GPA qui ne s’appelle comme ça depuis quelques années existe dans toutes les civilisations !
        Si vous aviez un problème avec cette marchandisation il fallait peut être faire des manifestations avant non ? Pourquoi s’en emparer lors du débat sur les familles homoparentales alors que la GPA et la PMA sont (au bas mot) utilisées à 99% par des hétérosexuels si ce n’est s’en servir d’excuse pour renier des droits à nos familles ? Où étaient vos manifs contre la GPA avant la loi Taubira qui n’en parle pas d’ailleurs ? Je trouve cet argument tellement hypocrite…

        – non vous ne verbalisez pas « mariage et catholique » dans la même phrase mais c’est sous-entendu. Je vous invite à lire Kin hell, Foucault ou Gillis etc..pour vous rendre compte que non seulement votre vision est biaisée sur l’histoire et le rôle du mariage et de la famille tout comme la représentation que vous en avez, qui est celle inculquée par la bourgeoisie occidentale chrétienne depuis la fin du 18ème siècle. Et qui n’est en aucun cas celle que l’humanité a partagé depuis le nuit des temps pour la famille et depuis 6000 ans pour le mariage.
        un article en Anglais http://www.monbiot.com/2012/05/14/kin-hell/

        Dans le même paragraphe et c’est tout a fait symptomatique: et le (un) modèle pour les couples homos qui s’aiment il est où dans votre raisonement ? Dans votre monde hétéro-normé il n’y a peut être pas d’homosexuels ou d’ados qui se posent des question mais sur le reste de la planète cela concerne 5% de la population mondiale soit des centaines de millions de personnes. Vous en faite quoi ? Pourquoi ces gens n’auraient pas le droit d’avoir les mêmes rêves, les mêmes envies les mêmes devoirs, les mêmes modèles que les couples homme-femmes ? Vous faites quoi de la symbolique du terme mariage dans votre raisonnement ? Le choix du terme est essentiel et rabaissé à une union civile est ressentie comme une insulte: comme un mariage de seconde zone pour des citoyens de secondes zones ? Vous comprenez ça ?

        – Tertio non la manifpourtous est loin de représenter la France, les liens des sondages que je vous ai donné vous le prouve déjà sur le fond mais même si je prend les chiffres abracadabrantesques donnés par les Derville, barjot et consorts ça fait toujours moins de 5 % de la population. Je caricature à peine mais ces manifs ont surtout réunis des homophobes déjà bien présents contre le PACS, les catholiques intégristes, l’extrême droite, les royalistes et les versaillais/vendéens classiquement haineux envers une gauche au pouvoir.Et bien le tout soutenu par le plus grand lobby de ce continent: l’église catholique et son pouvoir financier, psychologique et politique sans limite. Le reste n’est que mythomanie, quelques hurluberlus, cautions et associations bidons. http://www.liberation.fr/societe/2013/09/13/manif-pour-tous-la-vraie-photo-de-famille_931667

        Une loi prévue et passée par toutes les institutions de ce pays est une loi passée classiquement tout simplement sinon toutes les lois seraient des lois « passées au forceps » selon vos critères. Pour moi le forceps, c’est un texte qui passe sous le 49.3 par exemple ce qui n’a pas été le cas. L’argument hypocrite du référendum (puisque en sous entendu, c’est de ça dont vous voulez parler, j’imagine) est une fourberie à laquelle je veux bien participer si la droite revient au pouvoir, qu’elle change la constitution pour permettre un référendum sachant que les Français votent toujours à l’inverse de ce que le pouvoir en place veux (hors période initiale de grâce).
        On risque de bien se marrer (en fait non parce qu’on en a marre de voir des gens parler sur nos familles et qui nous insultent (même sans le vouloir) et qui se croient le droit de nous dire ce qu’on a le droit d’avoir ou pas, ce que nos enfants vont devenir ou pas, ce que nos vies ou nos couples valent et dont on ne sait d’ailleurs pas d’où ces gens tirent cette légitimité).

        Enfin non, non et non, aucune civilisation n’a disparue sur cette planète (sauf peut-être les minoens via un tsunami géant?). Les groupes changent et évoluent, les états s’écroulent oui, mais les sociétés sont toujours là, les égyptiens antiques n’ont pas disparus, ils ont juste changé.
        Il n’y a pas un cours immuable de l’histoire? Oui et non, vaste sujet, en tout cas le cours n’est pas linéaire c’est certain. Mais la question n’est pas là, je voulais signifier que ce débat qui pour vous, semble tomber du ciel (sans mauvais jeu de mots) est là depuis des décennies, ici et chez nos voisins. Que vous en ayez rien eu à foutre tant que vous étiez certains que les homosexuels et leurs enfants n’obtiendraient rien, ça vous regarde, mais ça vous enlève tout de même une belle part de légitimité sur le sujet.

        Manifester derrière des Lepen, Arinio, Boutin, Derville contre la protection que nous voulions donner à nos amours et nos enfants (on en a, que vous le vouliez ou non), avec les insultes plus ou moins bridées sous le politiquement correct, c’était tout a fait ignoble. Voilà ce que retiendra l’Histoire, croyez-moi.

        Par contre je suis bien déçu de n’avoir aucune réponse à mon dernier paragraphe de ma réponse précédente et j’ai envie de dire…comme d’habitude avec un opposant aux droits de nos familles.

        • Il n’est aucune de vos objections qui n’ait de réponse. Mais voyez-vous je fatigue un peu à reprendre sempiternellement les mêmes arguments. Surtout lorsque l’interpellation se fait inutilement ironique ou condescendante. La seule chose que je veux relever ici parce qu’elle me touche, ou plus exactement me blesse, c’est l’accusation en « fil rouge » de votre propos, de mépris à l’égard de ce que vous êtes ou représentez. Je ne ferai intervenir ici aucun « témoin de moralité » à décharge. Je n’en éprouve ni le goût, ni la nécessité. Ce blogue suffit à témoigner de ce que j’ai pensé et écrit depuis deux ans sur ce sujet. Et de l’évolution qui a été la mienne. Je dirai simplement qu’au nom d’une liberté d’expression dont j’ai cru comprendre qu’elle nous était chère, je continuerai à plaider le droit des enfants à une filiation biologique claire, que ce soit dans le cadre d’une famille hétéro ou homosexuelle. Je rappellerai que le propos initial de mon article était de souligner, au travers d’une enquête de LMPT, que pour une majorité de manifestants de 2013, trop facilement accusés d’homophobie (auquel cas il fallait les traduire tous devant les tribunaux) c’était aussi leur combat. De cette période je garderai pour ma part le souvenir de blessures réciproques et sans doute, je vous l’accorde, d’un plus grand désarroi de la part de personnes homosexuelles qui pensaient trouver dans la loi Taubira la juste reconnaissance de leurs droits et n’ont pas compris qu’elle puisse faire à ce point débat dans la société. Mais ceux qui objectaient n’étaient pas tous des salauds ! Et le gouvernement a pris une lourde responsabilité, par son impréparation, à le donner à croire. Aujourd’hui mon souhait (c’est sans doute là mon atavisme de catho à la con) est simplement que nous soyons capables de surmonter cela dans l’écoute et l’estime.

  • Je me permets d’intervenir sur un point marginal (puisque le résultat du sondage m’intéresse beaucoup, mais que les opinions personnelles de quelqu’un, fussent-elles un tout petit peu construites, m’indiffèrent totalement quand elles sont contraires à l’INTEGRALITE de la Parole de Dieu lue en Eglise, d’une clarté limpide).
    Le juriste que je suis remarque donc qu’Hitsuji a parfaitement raison. Le PACS est une union civile. Tout simplement parce qu’il y en a de biens des formes. Et que votre article (tout comme le sondage lui-même, j’en conviens) sont strictement inutile et verbeux si on se limite à parler d’union civile (comme de l’abrogation d’ailleurs), tant qu’on en a pas déterminé la nature et le contenu.
    Parler de « droits et garanties » n’est pas plus précis et ne veut rien dire. Evidemment que le PACS en comporte.

    La seule question pour l’avenir est donc : quelle forme d’union civile faut-il proposer/privilégier/soutenir…? Or, en parlant d’institutionnalisation de la « conjugalité homosexuelle », vous ne renvoyez qu’à certaines formes d’union, de type « mariage light » (voire mariage tout court sans filiation). C’est là que le sondage pêche, mais vous aussi avec si je puis dire : être pour l’union civile n’est pas nécessairement, et même pas d’abord, être favorable à la conjugalité homosexuelle, ou du moins à son institutionnalisation. Je suis assez persuadé que de nombreux sympathisants de LMPT sont plutôt proches de cette voie moyenne que de celle, finalement assez indistincte par rapport à la loi Taubira, que vous proposez/sous-tendez.
    D’ailleurs, vous dites être favorable à la filiation, mais pas à certaines techniques d’AMP. J’avoue ne pas bien comprendre alors, vu que c’est précisément ce qu’a fait la loi Taubira (en renvoyant à l’hypothétique loi famille ce dernier aspect, qu’il a suffit au juge de trancher avant). Clairement, les sympathisants de LMPT ont marché autant contre ces techniques AMP que contre la filiation en tant que telle.
    Je remarque enfin qu’il est d’ailleurs assez étonnant de dissocier à ce point l’une et l’autre. Evidemment, cela se distingue. Mais enfin, à partir du moment où, pour une logique d’égalitarisme, ont admet la filiation homoparentale, vu que les techniques AMP (hormis la GPA, à part, j’en conviens) sont déjà ouvertes pour les couples hétéros, pourquoi ne pas répliquer en ce domaine la même logique égalitariste ? On se perd.
    Si je résume, il n’y a pas 150 solutions possibles :
    1) rien
    2) union civile (mais laquelle ? disons que, là, on a vraiment 2 grandes catégories distinctes : CUC type PACS et CUC type mariage)
    3) mariage et filiation et AMP sans GPA
    4) tout
    Civitas est sur la 1. LMPT, LAVT et bien d’autre sur la 2. Vous êtes pour la 3, avec les courants féministes par exemple. Une grosse minorité pour la 4 quand même.

    • Je ne vois pas ce qui vous permet de dire que je suis favorable à l’ouverture à la filiation. Lorsque je cherche à différencier le Pacs de l’Union civile c’est pour introduire l’idée d’un CUC qui reprendrait la totalité des droits conjugaux aujourd’hui alloués par la loi Taubira, à l’exception de ceux liés à la filiation. Et que de fait on est là, bien au-delà des droits auxquels ouvre le Pacs. S’il vous plait de les ranger sous la même étiquette, je n’y vous aucun inconvénient. Mais à ce compte le mariage en mairie est aussi une union civile…

  • Le commentaire de cet article se développe aussi ailleurs sur les réseaux sociaux en dehors de ce blogue, ce qui est très bien. Pris à partie par un membre de LMPT développant l’idée qu’il faut combattre avec force toute idée d’institutionnalisation du couple homosexuel, non conforme à la « loi naturelle », et qui n’apporte rien à la société, j’ai formulé la réponse que je publie ci-après pensant qu’elle peut contribuer à enrichir nos échanges et réflexions.

    On me permettra de répondre ici à l’argumentation de PA qui met directement en cause le commentaire publié sur mon blogue de l’enquête menée par la direction de LMPT. Commentaire qui me vaut, de sa part, cette mise en garde particulièrement élégante à l’endroit d’un journaliste qui fait tout simplement son travail : «Ne pas se laisser abuser par cette propagande ! » Curieux pour un membre de LMPT de prétendre que faire écho à ses enquêtes soit de la propagande !

    Il est de bon ton de contester une enquête dès lors que ses résultats nous dérangent. Certes, 40 000 répondants ne sont pas 1,5 millions de participants. Mais on sait, par expérience, que ceux qui répondent à ce type d’enquête, quelle que soit la structure qui en prend l’initiative, sont toujours les plus motivés. Par ailleurs regardons les chiffres de l’enquête : les pro-union civile sont 63% chez les soutiens à LMPT, 54% parmi les sympathisants actifs et 42% seulement parmi les cadres et militants ce qui confirme bien l’analyse développée dans mon commentaire. C’est bien parmi les plus nombreux (les 1,5 million auxquels PA fait référence) que le taux est le plus élevé.

    L’argument qu’il développe pour contester le bien fondé de l’Union civile est donc bien essentiellement, comme je le dis également, le fait de la direction du mouvement, en décalage avec sa base. Je connais l’argument qui consiste à dire que l’Etat n’a pas à se mêler de nos amours. Je le crois juste et l’ai moi-même employé. Mais prétendre aujourd’hui que la société n’a aucun intérêt à permettre l’institutionnalisation du couple homosexuel ne me paraît pas juste. Avoir des personnes en institution maritale stable, surtout si elles ont charge d’enfant (majoritairement, à ce jour, des enfants nés de l’union hétérosexuelle antérieure de l’un ou l’autre membre du couple) est dans l’intérêt même de la société.

    Au-delà, la question souvent formulée, et légitime, est de savoir si la société a un égal intérêt à voir se constituer des familles hétérosexuelles et homosexuelles. Et si l’intérêt de la société, pour des motifs de perpétuation de l’espèce, est de privilégier la constitution de couples hétérosexuels, cela justifie-t-il une pénalisation objective de type dissuasif vis à vis des couples homosexuels ?

    J’entends, pour ma part, mais je sais que ce point de vue est aujourd’hui contesté, que le couple/famille hétérosexuel est effectivement le plus propice à la transmission de la vie dans des conditions qui sont à la fois les plus naturelles, donc les plus simples, les plus usitées, les moins onéreuses et généralement les mieux à même d’assurer à tout enfant une bonne lisibilité de sa filiation biologique. Mais en bonne logique ce qui peut faire débat, de ce point de vue, du côté du couple homosexuel (mais tout autant de certains couples hétérosexuels) est uniquement le recours, aujourd’hui interdit, à des méthodes de procréation médicalement assistées à la fois onéreuses et problématiques au regard du droit à l’enfant à disposer d’une double filiation père/mère transparente. Pas l’existence du couple institué en tant que tel.

    Est-ce là suffisant pour vouloir sauvegarder (ou pour certains rétablir) le monopole de la conjugalité au bénéfice du seul couple hétérosexuel ? Je ne le crois pas ! Prétendre comme on l’entend, ici ou là, que si la porte était fermée à la reconnaissance juridique du couple homosexuel, nombre de ces personnes se tourneraient vers le mariage hétérosexuel (quitte à avoir par ailleurs des aventures extraconjugales homosexuelles) me semble être un discours peu réaliste, irrespectueux et profondément pervers.

    J’ai longtemps plaidé pour que la notion de mariage soit réservée au couple hétérosexuel, du fait même de sa prédominance et de son lien direct évident avec la transmission de la vie. Mais en tant que citoyen d’un pays démocratique j’entends aussi la revendication des personnes homosexuelles à vivre en couple reconnu, assumant la totalité des engagements de soutien, assistance et fidélité à leur compagnon/compagne. J’entends leur désir d’avoir, pour leurs enfants déjà nés, les moyens légaux d’assurer leur avenir dans des conditions équivalentes à celles des autres couples. J’entends aussi un désir de paternité/maternité qu’il serait trop facile de vouloir réduire à une simple revendication de «droit à l’enfant» que l’on trouve d’ailleurs tout autant chez certains couples hétérosexuels eux-mêmes.

    C’est pourquoi, je pense qu’il faut, sur ces questions, faire preuve d’humilité et se garder de tout dogmatisme, fusse, pour les chrétiens, au nom de ce que nous croyons lire de la volonté de Dieu exprimée dans les récits de la Genèse. C’est pourquoi je persiste à penser que plaider l’abrogation pure et simple de la loi Taubira, comme si elle n’avait pas répondu (même mal, est-on libre de penser) à des attentes légitimes, comme si elle n’avait pas créé des droits nouveaux, est indigne et facteur de violence dans un pays en quête de paix civile.

    La défense du «bien commun» suppose sans doute une réflexion approfondie sur les enjeux, aussi bien éthiques qu’économiques et juridiques, de la mise en œuvre de techniques de procréation médicalement assistée (PMA, GPA, demain utérus artificiel…). Réflexion où ont toute leur place les couples/familles homosexuels. Elle n’exige nullement aujourd’hui une forme d’ostracisme dogmatique vis à vis de la reconnaissance du couple homosexuel.

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