Quand le Président appelle les religions à une « humble discrétion »

En appelant l’ensemble des religions présentes sur le territoire national, à faire preuve d’une « humble discrétion », il n’est pas sûr que Nicolas Sarkozy ait beaucoup éclairé le débat sur notre identité nationale.

De la tribune publiée par Nicolas Sarkozy dans Le Monde du 9 décembre, on retiendra son double appel au respect. Respect dû à ceux qui arrivent (sous entendu : les musulmans) en leur permettant, notamment, « de prier dans des lieux de culte décents ». Respect dû à ceux qui accueillent, dans un pays doublement marqué « par la civilisation chrétienne » et « les valeurs de la République » .

D’où cette invitation présidentielle finale à ce que les croyants se gardent « de toute ostentation et de toute provocation »  et pratiquent leur culte avec une « humble discrétion ». On comprend le souci de Nicoals Sarkozy ! Mais les propos restent vagues. Ou plus exactement, ils confortent l’idée d’une privatisation de la pratique religieuse, déjà bien présente dans une certaine conception de la laicité à la Française. Et laissent donc chacun libre d’interpréter à sa manière à partir de quand il y aurait expression « ostentatoire » ou manquement à un devoir « d’humble discrétion ».

Le minaret constitue-t-il en soi un élément d’architecture religieuse ostentatoire où est-ce le chant (fantasmé par certains) du muezzin qui, seul, matérialisererait la provocation ? Au nom de l’égalité entre les religions et du respect dû à l’incroyance, verra-t-on demain, des tribunaux  interdire les sonneries de cloches au motif qu’il s’agit-là d’un appel « ostensible » à la prière, contraire à la laïcité ?

Le débat, certes, n’est pas facile. Et l’on doit bien se garder de tout procès d’intention vis à vis de qui que ce soit, y compris le chef de l’Etat.  Les citoyens de ce pays qui ne partagent ni la foi chrétienne ni la foi musulmane sont fondés à réfuter ce qui pourrait contraindre leur propre liberté, au nom de croyances qui leurs sont étrangères. Mais ils doivent accepter que des croyants puissent aussi les interpeller à travers la « visibilité » de leur pratique religieuse.

2 comments

  • Monsieur René Poujol écrit : « Les citoyens de ce pays qui ne partagent ni la foi chrétienne ni la foi musulmane sont fondés à réfuter ce qui pourrait contraindre leur propre liberté, au nom de croyances qui leurs sont étrangères. Mais ils doivent accepter que des croyants puissent aussi les interpeller à travers la « visibilité » de leur pratique religieuse. »
    C’est drôle, cela me fait penser par exemple aux phénomènes de société où des citadins qui viennent s’installer à la campagne. Se plaignent ensuite des odeurs de la ferme ou du bruit des animaux ou du tracteur. Des bouses de vaches sur les chemins ou de l’inexistence de trottoir dans le bourg 😉
    Fraternellement Marcopolano.

  • Laïc fidèle en religion, laïc contre le religieux, laïc sans conviction religieuse ?

    Citoyens Laïcs dans le respect bien entendu.

    L’union fait la force ! Mais dans quel but ?

    Nous vivions sur la même planète, alors apprenons tous ensemble à « faire chanter la vie » pour pouvoir rester debout, humble et respectable.
    Le Chrétien à t’il tout simplement « la vérité » à faire partager et à en vivre chaque jour que Dieu fait ?

    Pour information, le mouvement des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens (Les EDC) existe, il est d’ailleurs plutôt discret et par exemple sur la Haute-Savoie, il compte que environ 25 membres (C’est mieux que rien). Pour ceux qui veulent en savoir plus à ce sujet :
    http://www.albin-michel.fr/fiche.php?EAN=9782226193117
    « Pour un capitalisme au service de l’homme » Auteur : Michel Cool.
    « …/… La plupart des patrons qui témoignent ici sont membres du mouvement des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens (Les EDC), dont les équipes sont actives dans la France entière. Ils dirigent des entreprises de toutes tailles et de tous secteurs d’activité, et se réunissent avec des conseillers spirituels pour échanger sur le sens du pouvoir, de l’argent, de la réussite, la responsabilité sociale de l’entreprise, l’émergence d’entreprises solidaires… Leur président, Pierre Deschamps, veut faire entendre leur voix face à la crise économique, qui est aussi une crise des valeurs. Très présent dans l’enquête de Michel Cool il signe, en guise de postface, un commentaire de l’encyclique sociale publiée le 7 juillet 2009 par le pape Benoît XVI. »

    La laïcité est utile pour faire régner l’ordre donc le respect uniquement.
    « Le souffle de Dieu » n’a pas de frontière. Mais uniquement une préférence pour les hommes de bonnes volontés, qui ne cherchent pas les gloires, les pouvoirs terrestres pour paraitre supérieur à leurs semblables.
    Cependant, face aux difficultés de notre époque, il ne faut pas tombé dans un faux débat au sujet de la laïcité. Il y aura toujours dans l’homme le besoin d’existé en faisant la différence avec son voisin pour s’affirmer.
    Aujourd’hui, nos énergies doivent continuer à converger en priorité vers des buts beaucoup plus élevé pour que l’humanité s’en sorte grandie. Des buts constructifs et communs.
    Enfin, je croix que « les vrais religieux » généralement ne cherche pas leurs gloire, mais celle d’un « Vrais Dieu ». Un Dieu qui Est source de respect et donc d’amour, qui nous veux tous bien portant et bien vivent. En bonne relation avec les uns et les autres dans leurs environnements.

    Nous avons « du pain sur la planche ». Je nous souhaite donc beaucoup de motivation, de courage, de persévérance, pour montrer le bon exemple.
    Bonnes fêtes de fin d’année, dans la fraternité qui nous est commune, d’une manière ou d’une autre.
    Marcopolano.

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