Demain une Eglise sans ressources ?

Les diocèses qui, pour la plupart, ne compteront plus d’ici à dix ans, qu’une vingtaine de prêtres de moins de 60 ans, verront-ils leurs ressources s’effondrer alors même qu’ils devront salarier des laïcs pour « faire tourner » nombre de services ?

La question valait au moins d’être posée, car les principaux donateurs du denier de l’Eglise sont âgés…  La semaine dernière, lors de l’Assemblée plénière, à Lourdes, Mr Roland Minnerath, évêque de Dijon, expliquait que dans son diocèse : « 40% des donateurs du denier de l’Eglise ont plus de 80 ans. » (Le Figaro du 9 novembre) Il y a quelques semaines à peine, Mgr Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis et président de la commission des finances de la conférence des évêques de France, lançait officiellement la campagne de l’Eglise catholique en faveur des « legs et dons ». Preuve que l’Eglise se soucie de l’avenir de ses ressources.

En publiant, cette semaine, un important sondage réalisé par TNS-sofres-logica pour Pèlerin et l’agence de Communication Via Magnificat, l’hebdomadaire du groupe Bayard (à paraître ce jeudi 12 novembre) ouvre le débat et apporte des éléments de réponse. Deux catholiques pratiquants réguliers sur trois seulement paient le denier de l’Eglise et un pratiquant occasionnel sur trois . C’est dire qu’il y a encore des « gains de productivité possible » comme diraient les spécialistes.

Certes, le frein le plus sérieux au don reste le manque de moyens, dans un contexte de crise, et la préférence donnée par certains au soutien de leurs proches. Mais lorsqu’on voit 18% des pratiquants réguliers non-donateurs mettre en avant le « manque de confiance » dans la gestion de l’Eglise on se dit qu’un effort de transparence renforcé serait à même de lever quelques préventions. De même lorsque 18% des « occasionnels » (ce qui représente 10% des Français) avouent ne pas donner… « parce qu’on ne les sollicite pas », on peut en conclure qu’il serait sans doute utile de les sensibiliser, dans les églises, lorsqu’ils y vont : c’est-à-dire selon toute probabilité pour les grandes fêtes : Noël, Rameaux, Pâques, 15 août et la Toussaint !

Pour le reste, les spécialistes de la Sofres se veulent plutôt rassurants : le nombre de Français, même jeunes, qui se déclarent donateurs ou qui envisagent de l’être à l’avenir permet d’éloigner l’hypothèse d’un effondrement ! On peut imaginer que la présentation de ces résultats, ce jeudi 12, devant un parterre d’économes diocésains, lors d’un colloque organisé par Pèlerin et Via Magnificat, sera à même de rassurer la hiérarchie.

Dernière information, et non des moindres : dans ce sondage les catholiques pratiquants réguliers confirment qu’ils sont bien les champions toute catégorie de la générosité en France, qu’il s’agisse du denier de l’Eglise et de l’aide à des oeuvres missionnaires, comme du soutien aux associations caritatives et humanitaires qu’elles soient ou non confessionnelles !