Est-il encore temps d’appeler chacun au souci du bien commun ?

 

Difficile de rédiger une chronique à paraître dans la presse ce 4 janvier (1), sans se laisser emporter par une dynamique de vœux. Même si l’année qui se profile s’annonce comme annus horibilis… 

Nul besoin d’avoir étudié le manuel d’Epictète, pour convenir avec lui qu’ «Il y a des choses qui dépendent de nous et d’autres qui ne dépendent pas de nous.» Cela ne disqualifie nullement les souhaits que nous pouvons formuler : de réussite, santé et prospérité, à l’adresse de ceux que nous aimons. Mais cela nous invite peut-être à dépasser nos automatismes, à donner la préférence aux vœux qui nous engagent. Car il tient aussi, pour partie, à chacun de nous, que l’année qui s’ouvre puisse être pour nos proches, comme pour notre pays, une «bonne année».

La traditionnelle «trève des confiseurs» n’est guère parvenue à contenir les nuages qui s’amoncellent et font percevoir 2013 comme possible «annus horibilis» (2). Le chômage a atteint de nouveaux sommets, la croissance est en berne, la récession campe aux frontières, les associations caritatives croûlent sous les demandes d’aide à l’heure où l’Etat et les institutions européeennes semblent vouloir se désengager, et la jeunesse de notre pays tarde à voir l’horizon s’éclaircir tandis que certains de nos aînés renouent avec des situations de pauvreté que l’on espérait appartenir au passé. Plus grave : les citoyens que nous sommes ont du mal à imaginer le paysage qui, demain, pourrait surgir de l’appel du gouvernement à la moblisation des entreprises et à l’effort de tous.

 Une France qui se mobilise… sur ses divisions

Or, entre bûche et galette, le bruissement s’est amplifié d’une France qui se mobiliserait en ses profondeurs. Pour affronter, dans la cohésion, les défis de l’heure et se construire un avenir solidaire dans un monde en mutation profonde ? Non point ! Pour battre le pavé parisien et manifester dans la rue, dès le 13 janvier, son hostilité résolue au projet gouvernemental de «Mariage pour tous», ou, pour d’autres, apporter au contraire un soutien inconditionnel et républicain au gouvernement, avant que ne s’ouvre, début février, à l’Assemblée, le débat sur cette «réforme de civilisation» (3)

Certes, la proposition figurait bien dans le programme de campagne du candidat socialiste à la présidentielle. Et l’on a suffisamment reproché à nos hommes politiques de ne point tenir leurs promesses pour contester aujourd’hui à François Hollande de vouloir soumettre le «mariage pour tous» au vote des Assemblées. Sauf que cette réforme, jugée «progressiste» par certains, mais «non urgente» par une large majorité de l’opinion (4), divise profondément les Français jusqu’au sein même du Parti socialiste et de ses députés. Au point que la loi serait sans doute «recalée» si les élus disposaient d’une totale liberté de vote, comme disent le souhaiter 82% des Français (5).

 Un déni de la délibération démocratique

Prétendre «passer en force», sans prendre le temps de débattre en profondeur avec le pays, équivaut à un véritable déni de délibération démocratique. Et pourtant c’est bien là que nous en sommes, malgré des mises en garde réitérées. Et c’est bien ce qui nourrit l’exaspération des opposants à la loi et, sans doute, justifie qu’aujourd’hui 69% des français se disent favorables à un referendum sur cette question (6). Au cours des dernières semaines de 2012, la commisssion parlementaire, constituée sur ce projet, a donné au pays la pire image qui puisse s’imaginer de partialité, d’agressivité, d’aveuglement, de refus de prendre en considération certaines opinions. Son président Jean-Jacques Urvoas allant jusqu’à déclarer : «Si les adversaires du projet viennent en pensant qu’avec la force de leurs arguments ils peuvent nous faire changer d’avis, ils font fausse route.» (7)

Ainsi, face à l’unité nécessaire, au sursaut citoyen qu’exige le redressement économique de notre pays et la lutte contre le chômage, c’est donc sur une perspective de division, de crescendo dans l’invective et la violence verbale, de démonstrations de force antagonistes dans les rues de la capitale que s’ouvre cette année 2013, ruinant du même coup l’image de rassembleur dont François Hollande s’était prévalu au printemps dernier. On voudrait que ce soit là un mauvais rêve.

A l’heure des vœux, est-il encore temps d’appeler chacun, «pour ce qui dépend de lui», à l’apaisement et au souci du bien commun ?

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(1) Le texte de cet article reprend, légèrement modifié, une chronique dégigée pour la Voix de l’Ain, et publiée dans son numéro du 4 janvier 2013.

(2) Le terme avait été employé par la reine Elisabeth d’Angleterre pour qualifier l’année 1992 où s’étaient accumulés les déboires conjugaux de ses enfants. Il fut repris en 2009 pour évoquer l’année particulièrement «difficile» que venait de vivre le pape Benoît XVI au travers de trois «affaires» largement exploitées dans les médias.

(3) Christiane Taubira dans une interview à Ouest-France, le 7 novembre 2012.

(4 ) Sondage Ifop réalisée du 11 au 13 décembre 2012 auprès d’un échantillon de 1005 personne représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.. 70% estiment cette réforme non urgente.

(5) ibid

(6) Sondage Ifop pour Valeurs Actuelles, janvier 2013

(7) La Croix, jeudi 6 décembre 2012.

 

13 comments

  • oui
    trois fois oui

    une double censure dans le monde politique, en Eglise!
    une réponse sans débat en oui et non

    mais la vie n’est jamais en oui et non , et aussi la vie en Eglise !!

    un seul voeu que se taisent les fondamentalistes de tout bord pour pouvoir régler ensemble les graves problèmes de nos contemporains ………..
    que le dialogue s’installe et que les énergies se soudent

    Mais créer un faux débat pour éviter aux vraies questions de surgir a toujours été la manoeuvre de politiques devant l’adversité .

    comme en médecine , il est plus facile de faire que d’écouter et de réfléchir!

  • Même si, dans le contexte, je ne sais où me classer comme chrétien, à gauche ou à droite, je trouve en ton billet bien des points d’accord et, pour certains, que j’ai abordé dans mon blog.

    Peut-être est-ce sur la dernière phrase que nous avons quelque chose de particulier à dire, je cite: « A l’heure des vœux, est-il encore temps d’appeler chacun, «pour ce qui dépend de lui», à l’apaisement et au souci du bien commun ? »

  • Je reste un long moment hébétée, ne sachant pas si écrire est encore important parce que le dialogue devient si difficile, tant il y a d’invectives ou de conduites d’évitement.
    Mais cela me fait du bien de lire ce billet de René Poujol, et d’autres qui aiment encore dans le langage ce qu’il représente d’échanges, de partages et d’apprentissage de la liberté de pensée.

  • Vivement qu’on en finisse avec cette histoire de mariage gay qui vire à l’obsession collective ! Quand je vois l’état de notre monde aujourd’hui, je me dis qu’il y a bien d’autres combats à mener. Tu t’interroges, mon cher René, et à juste titre, sur l’absence de débat démocratique sur cette question (dont plus personne ne parlera dans quelques mois). Mais pourrait-on aussi s’interroger sur l’absence de débat au sein de l’Eglise où règne une véritable pensée unique sur la question. La censure du texte publié en décembre par un dominicain de Lille en est le dernier avatar. Comment faire entendre une autre voix que celle des évêques ou de Frigide Barjot, sans passer pour un renégat ou un mauvais catholique ? L’unanimisme (réel ou de facade) est tel qu’il me paraît suspect. En ce moment même, les paroisses de France organisent des voyages à Paris pour le 13 janvier (en train ou en car) comme s’il s’agissait d’aller voir le pape ou de participer aux JMJ !!! On croit rêver. Ce mélange des genres me paraît dangereux et, surtout, source de profondes divisions. Je connais autour de moi beaucoup de catholiques écœurés qui ne mettent plus les pieds dans leur église depuis que leur curé, en lieu et place du sermon, appelle les fidèles à manifester. Il y a là une véritable dérive politico (ou éthico) religieuse. Je reste convaincu que l’Evangile ne se réduit pas à une morale ou à une anthropologie, aussi pertinentes soient-elles. L’Evangile est un souffle, une rencontre avec le Christ, une force de conversion, pas un code moral. Jésus aurait-il été manifester ? J’ai de sérieux doutes. Je pense même le contraire. Oui, vivement que l’on en finisse afin que les catholiques puissent se retrouver sur l’essentiel : le Credo, tout le Credo, rien que le Credo.

    • Laurent, je regrette autant que toi cette situation. Mais qui en a pris le risque sinon le gouvernement avec une loi inutile ? Lorsque je m’interrogeais dans mon blog, avant la présidentielle, sur les risques d’une « dérive à l’espagnole », c’était pour mettre en garde le futur Président de la République contre ce qui est en train de passer et qui était, hélas, prévisible.

      Concernant le texte du dominicain de Lille, texte qui n’est pas sans mérite, je crois que son auteur a été doublement naïf : naïf de croire qu’il pourrait le publier sans provoquer de remous ; naïf de penser que l’épiscopat Français pouvait prendre une autre position que celle qu’il a prise. Accepter une forme de pluralisme d’expression de la part des évêques (ou du clergé), c’était prendre le risque de voir quelques extrémistes tenir des propos… extrêmes qui, pour le coup, auraient sans doute eu quelques relents d’homophobie. Comment l’opinion aurait-elle reçu une telle cacophonie ? Je pense que l’image de l’Eglise aurait été encore pire,les médias l’assimilant aux discours les plus ultras… Il y a donc contresens, de mon point de vue, à analyser que la Cef a imposé une ligne « dure ». En exigeant de ne parler que d’une seule voix, je crois qu’elle a fait prévaloir une ligne médiane. Pour autant les laïcs catholiques restent libres de prendre les positions qu’ils veulent et de s’en expliquer. TC se prononce pour le mariage pour tous ! Cela ne me pose pas de problème dès lors qu’ils ont l’honnêteté de reconnaître que tous les cathos de gauche ne partagent pas leur analyse.

      Pour moi cette loi est mauvaise et inutile. Elle ouvre, derrière les discours humanistes auxquels je puis adhérer, à la marchandisation du corps humain via AMP, GPA, et demain utérus artificiel, pour le plus grand profit du capitalisme mondialiste. Que la gauche française, qui ne cesse de dénoncer à juste titre les excès du libéralisme économique, se laisse à ce point hypnotiser par le libertarisme sociétal qui en est l’allié objectif, m’est un mystère !

      C’est là mon combat et je sais combien il me « coupe » de certains de mes amis ! J’assume ! Qu’il y ait d’autres combats plus urgents à mener, certes, mais « qui a commencé ? » comme nous disions, gamins, dans la cour de récréation. L’attitude qui consiste à considérer que les chrétiens n’ont pas à intervenir dans ce genre de débat et doivent se contenter, ultérieurement, de vivre de manière évangélique ce qui est décidé par la puissance publique, est faux-cul au possible ! Ce sont là ces « petits pas vers la barbarie » que dénonce Guy Coq dans l’un de ses ouvrages déjà anciens, et qui, de renoncement en renoncement, font qu’un jour un chef de l’Etat Français, bon catholique, en vient à se demander, avec la complicité de l’opinion publique, comment vivre chrétiennement l’occupation nazie. Jésus a -t-il géré « charitablement » les marchands du Temple ?

      Voilà des mois et des mois que je débats sur cette question, avec toi, avec d’autres, sans que ni toi, ni moi, ni les autres ne bougions d’un pouce. C’est ce que j’appelle un dialogue de sourds. Et j’accuse le Président de la République, pour qui j’ai voté, de l’entretenir par idéologie, sous la pression des lobbies. La mobilisation des « petits curés », pour la manif du 13, que je réprouve, n’est jamais que la réponse du berger à la bergère. Lorsqu’un gouvernement ne trouve pas choquant qu’une ministre en exercice aille « vendre » le mariage gay dans un lycée public mais conteste à l’enseignement catholique le droit d’expliquer que le mariage concerne l’homme et la femme… ce qui, à ce jour, est la simple réalité de notre droit, qui respecte la loi, et qui la bafoue ? Lorsqu’on refuse tout dialogue avec le peuple au nom d’une vérité révélée, il faut s’attendre à ce que les gens s’expriment dans la rue. Nous y sommes ! Est-ce contraire à la démocratie ?

      Dimanche je ne serai pas dans la rue en tant que catholique, mais en tant que citoyen de gauche, entré en résistance.

  • Je retiendrai juste ta dernière phrase de conclusion : moi, c’est en tant que catholique que je ne viendrai pas à cette manif . Il est impossible pour moi, en tant que disciple du Christ, de marcher pour l’exclusion des personnes homosexuelles. Cette attitude ne me parait ni réaliste ni évangélique. il existe aujourd’hui, en France, des milliers de couples homos. Certains d’entre eux souhaitent pouvoir fonder quelque chose de grand, de beau, de stable, grâce au mariage. Pourquoi leur refuser cette chance ? Je suis étonné que l’Eglise catholique, qui a longtemps milité contre l’union libre (et qui milite encore d’ailleurs), veuille imposer le statut de concubinage à des jeunes qui souhaitent se marier. Il y a là une contradiction évidente. Si nous croyons vraiment au mariage (ce qui est mon cas), nous devrions vraiment nous réjouir qu’il soit accessible au plus grand nombre !

    De plus, j’ai bien peur qu’à la suite de cette manif inutile (car cette loi sera votée quoi qu’il arrive, si ce n’est pas demain, ce sera après-demain), l’Eglise ne se réveille avec la gueule de bois. Comment allons-nous gérer la suite et les nombreux dégâts occasionnés dans l’opinion par cette mobilisation réactionnaire (au sens étymologique du terme), déjà récupérée par l’UMP ? En menant ce que j’estime être un combat d’arrière-garde, les catholiques sont tombés dans un piège dont ils auront ensuite beaucoup de mal à sortir.

  • Merci pour votre réponse René Pujol, à LaurentLaurent Grzybowski que j’ai parfois trouvé plus inspiré. Vous analysez bien, comment le pouvoir politique a enfermé le débat et n’a pas su l’élever à une certaine hauteur intellectuelle. La lecture des motifs du projet de loi me laisse personnellement encore pantois.
    « Oui, vivement que l’on en finisse afin que les catholiques puissent se retrouver sur l’essentiel : le Credo, tout le Credo, rien que le Credo. » Cela veut dire quoi, rester dans la sacristie à réciter des prières?
    C’est bien parce que la foi est un souffle et un appel, que je cherche à interroger comme d’autres le sens de certaines évolutions, en matière de bioéthique comme de pauvreté.

  • Comme Laurent, je suis très inquiète des suites de ce mouvement, très marqué catholique, qui va laisser des traces pour l’Eglise, qui n’en avait pas besoin (« enfin, l’Eglise relève la tête », disent certains).
    Les chrétiens qui vont descendre dans la rue dimanche 13 disent ne pas être hostiles aux homosexuels, pour lesquels ils expriment leur « respect des personnes ». Mais leurs réactions et leurs slogans montrent qu’ils sont bien ignorants de la vie des homo, notamment par exemple de ceux qui ont des enfants (« on ne ment pas aux enfants !!! » quelle bêtise ! ), – ignorants de ceux qu’ils cotoient éventuellement dans les églises, et qui n’osent se dévoiler par peur du rejet – ils ont une position « de principe » (substantielle ?) mais pas appuyée sur une relation… (on trouve très souvent cela dans les positions racistes : je n’aime pas les noirs, mais mon voisin…).
    Si ces relations d’ouverture aux homosexuels dans les églises avaient vraiment existé, la position de l’Eglise serait beaucoup plus crédible.
    Pourraient-ils aller plus loin, ces pélerins (croisés ?) du 13 janvier, et, avant ou après la manifestation, s’engager à ouvrir les portes de leurs églises – et de leur coeur – aux homosexuels ? Ils vous diront qu’ils n’en connaissent pas… mais déjà ouvrir les yeux autour d’eux, et s’ils ne voient rien, par exemple prendre contact avec David et Jonathan… Ce serait au moins un motif d’espérance

    • Je crois avoir dit sur mon blog ce que je pensais du sujet Eglise – sexualité. Pour ce qui est du débat du moment la question n’est pas là. Ce projet de loi est-il bon ou mauvais ? La réponse ne dépend en rien de la manière dont l’Eglise « gère » la question homosexuelle dans ses propres structures. Désolé ! Dimanche je serai dans la rue. Je m’en explique d’ailleurs la semaine prochaine dans TC.

  • René Poujol, s’il vous plaît, sortez de votre cour de récréation (m’sieur, c’est lui qu’a commencé) et analysez la situation – voir Le Monde daté du 8 janvier… Sûrement c’est la faute du prof… mais qui va payer les pots cassés ? Les tenants d’une Eglise ouverte.
    Maintenant ça s’étend à l’école catholique qu’il va falloir sérieusement rechristianiser, Ah mais !
    Il est évident que les évêques les plus tradi vont surfer sur la vague, qui portera jusqu’à Rome.
    Plus il y aura de monde à ces manif, et plus la vague va les porter.
    Alors, d’accord ou pas, et quelles que soient vos bonnes raisons,
    N’ALLEZ PAS GROSSIR LA MANIF !

  • Bonjour,

    Je n’ai pas particpé à la manif pour tous, mais je m’en sens proche, et de plus en plus à vrai dire. Je suis surtout estomaqué par le refus de toute discussion chez les partisans de la réforme du mariage. Toute proposition de penser et de réfléchir aux conséquences de la réforme est moquée, et même criminalisée. On atteint une violence extrême, très étonnante à vrai dire de la part d’intellectuels ou de personnalités médiatiques censées réfléchir.

    Pour moi, le problème majeur, c’est la PMA. Nul doute qu’elle sera adoptée dans la foulée. Ou si ce n’est pas maintenant, ce sera plus tard. Ensuite, au nom de quoi refusera-t-on la GPA aux hommes ? En faisant sauter la différence sexuelle comme fondement et limite de la procéation, celle-ci va devenir un droit individuel, en pleine consonnance avec l’idéologie libérale contre laquelle la gauche prétend pourtant se dresser. J’exagère ? Quand on voit l’interdiction de toute réflexion au nom de l’idéologie égalitaire, je crois être plutôt réaliste. Je note que quelques uns s’inquiètent au sein du PS, comme Cambadélis, mais ce sont des voix isolées et il faut certainement beaucoup de courage pour le faire.

    Je suis homosexuel et je vis en couple. N’en déplaise à beaucoup, cela ne m’empêche pas de réfléchir au delà de mes petits (et supposés) intérêts catégoriels. Dans cette affaire, les positions de l’Eglise ne m’ont pas choqué. Beaucoup se sont offusqués de la prière du 15 août. Que Libé en fasse ses choux gras, je comprends (il faut se mettre quelque chose sous la dent pendant les vacances), mais moi, je n’y ai pas vu malice.

    Le document du conseil Famille et Société m’a semblé remarquable sur beaucoup de points, et j’espère qu’il a été lu par de nombreux catholiques. C’est une utile contribution pour faire tomber un certain nombre de préjugés et de peurs.

    Par contre, il est certain que dans de nombreuses paroisses, il y a eu beaucoup d’indélicatesse. On peut organiser tous les débats que l’on veut, mais la liturgie n’est pas le lieu pour appeler à manifester !

    Contrairement à Laurent Grzybowski, il me semble que l’Eglise hiérarchique a fait preuve de mesure dans toute cette histoire (comme le note René Poujol, si la parole épiscopale avait été plus dispersée, on aurait eu droit à des horreurs de la part des ultras !), et même de courage. Je pense que l’Eglise a contribué à faire réfléchir de nombreuses personnes. Après chacun se détermine comme il veut, mais que l’Eglise interpelle les consciences sur des problèmes avec de tels enjeux me semble justifié, et surtout utile pour l’ensemble de la société. Sans qu’il n’y ait en rien atteinte à la laïcité, principe bien entendu très important.

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