Expliquez-moi pourquoi…

Voilà des mois que la mise en œuvre de l’engagement 31 de François Hollande, agite l’opinion, renvoyant aux calendes le nécessaire débat sur les questions de croissance, de transition énergétique, de lutte contre l’exclusion et la montée des pauvretés… Et derrière une revendication que je respecte sans l’approuver, derrière une argumentation mille fois entendue, je cherche toujours à comprendre… 

Expliquez-moi pourquoi les mêmes qui insistent tant sur le fait qu’on peut s’aimer et faire des enfants sans être marié, justifient la revendication du droit au mariage civil des couples homosexuels, par le fait qu’ils s’aiment et qu’ils veulent… des enfants. Serait-ce que le véritable enjeu est ailleurs ?

Expliquez-moi pourquoi la gauche qui prône le développement de la parité hommes-femmes dans toutes les institutions, considère que le mariage serait la seule où il serait «progressiste» de faire marche arrière. Serait-ce que la parité est un principe à géométrie variable ?

Expliquez-moi pourquoi l’article 1 de la déclaration des Droits de l’homme et du citoyen, stipulant que : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits» serait applicable aux adultes de même sexe qui aspirent au mariage mais non aux enfants susceptibles de naître de ces unions. Serait-ce une façon de tenir pour négligeable, sans le dire, le « droit des enfants » et de valider l’adage selon lequel les absents ont toujours tort ?

Expliquez-moi pourquoi le principe de précaution, si impératif pour le maïs transgénique ou les gaz de schistes, deviendrait sans objet lorsqu’il s’agit de la venue au monde, via la procréation médicalement assistée ou les mères porteuses, de «petits d’hommes». Serait-ce que l’écologie s’intéresse à la planète mais pas au devenir du genre humain ?

Expliquez-moi pourquoi le vote des étrangers aux élections locales exigerait une réforme de la constitution, alors qu’un bouleversement de l’institution familiale et du code civil relèverait d’un simple vote parlementaire. Serait-ce que nos élus n’ont plus conscience de la nature juridique du mariage dans notre droit ?

Expliquez-moi pourquoi un enfant, né d’un père et d’une mère et élevé au sein d’un couple homosexuel serait à ce point en danger si le parent biologique avec lequel il vit venait à décéder sans que le second ait pu l’adopter. Serait-ce que l’autre parent biologique, bien vivant, n’a plus aucun droit/devoir sur son enfant ?

Expliquez-moi pourquoi tant de citoyens, au fond peu enthousiasmés par ce projet de mariage pour tous, se réfugient derrière l’argument qu’il ne s’agira tout de même pas de la fin du monde. Serait-ce pour échapper à l’infâmie d’être perçu comme réac ?

Expliquez-moi pourquoi la gauche, si soucieuse d’honorer l’aspiration de nos contemporains à la liberté individuelle entend, sur cette loi, refuser toute liberté de vote à ses propres députés. Serait-ce par peur de ne pas trouver la majorité nécessaire à son adoption ?

Expliquez-moi pourquoi des maires qui, dans le passé, ont célébré des mariages gays en violation de la loi, sont aujourd’hui les premiers à exiger de leurs collègues un total respect du mariage pour tous, s’il est adopté par le Parlement. Serait-ce que les élus ne sont tenus que par les lois de la République qui se situent dans le sens de l’Histoire ?

Expliquez-moi pourquoi les mêmes qui justifient le vote du mariage pour tous au nom de la nécessaire prise en compte des réalités de notre société, s’indignent à ce point lorsqu’on évoque l’hypothèse que demain, pour les mêmes motifs, le parlement puisse légitimer la polygamie ou l’inceste entre adultes consentants. Serait-ce par conservatisme refoulé ?

Expliquez-moi pourquoi les médias, principalement audiovisuels, ont tous pris fait et cause pour ce projet gouvernemental, au point de ne donner la parole aux opposants que pour mieux les ridiculiser. Serait-ce qu’ils se sentent investis vis à vis de l’opinion d’une mission civilisatrice ?

Expliquez-moi pourquoi toute «mise en question» argumentée de ce mariage pour tous est assimilée, ici et là, à de l’homophobie pour laquelle, à ce jour, aucun tribunal n’a pourtant été saisi. Serait-ce que notre pays, par néo-conformisme, est incapable d’un vrai débat citoyen ?

Expliquez-moi pourquoi le gouvernement qui pourrait facilement trouver une issue dans la proposition formulée par l’Union nationale des associations familiales (Unaf) d’une «union civile» ouvrant aux mêmes droits patrimoniaux que le mariage et à l’adoption simple, refuse d’ouvrir, sur la question, des Etats Généraux susceptibles d’aboutir à cette forme de compromis. Serait-ce que l’enjeu de la loi est moins l’égalité des droits qu’une forme de victoire idéologique ?

Expliquez-moi pourquoi le succès inattendu des manifestations du 17 novembre, à Paris et en province, est à ce point minimisé par certains, soulignant que la gay pride fait descendre bien plus de monde dans la rue.  Serait-ce pour lancer, involontairement, aux opposants au projet, le défi de faire de la manifestation nationale du 13 janvier, un succès comparable à celui de la marche des fiertés ?

 

 

 

 

 

 

 

26 comments

  • un autre pourquoi ?
    pourquoi ce projet de loi est-il présenté comme faisant l’unanimité auprès des français, alors que ceux avec lesquels je discute (comme encore récemment à la machine à café, donc pas a priori des gens qui « pensent comme moi ») sont plutôt contre ?

    Merci pour ces questions

  • Expliquez-moi pourquoi depuis que j’ai 5ans j’ai l’impression que la société me considère comme un sous-citoyen et me fait comprendre que je n’aurai pas les mêmes droits que les autres ?

    Expliquez-moi pourquoi j’ai eu envie de me tailler les veines à 16 ans parce que je ne me sentais pas capable d’affronter tant d’homophobie ouvertement exprimée et si peu réprimée.

    Expliquez-moi pourquoi je n’aurais pas droit au même bonheur que vous, de pouvoir épouser l’homme qui partage ma vie (et au passage paie ses impôts avec moi) et d’être reconnus en tant que famille ?

    Expliquez-moi ce qui, dans l’éducation que je donnerai à l’enfant élevé avec mon mari, pourrait le perturber au point qu’on nous l’interdise, alors qu’en tant que célibataire je pourrais tout à fait adopter et ça ne dérangerait personne ?

    Expliquez-moi enfin pourquoi je ne devrais pas considérer comme homophobe quelqu’un qui refuse de m’accorder un droit auquel il a lui-même accès sur la simple base d’une différence de sexualité ? Si ce n’est pas de la discrimination, alors s’il-vous-plait, expliquez-moi ce que c’est !

    • @ Jimmy. J’allais vous répondre (tardivement) mais je vois qu’un autre internaute (Oillec) s’en est chargé. Je rajouterai tout de même ceci : je comprends la souffrance qui a pu être celle – qui peut être celle – de personnes homosexuelles qui ont connu cette « culture du mépris » dont on parle parfois s’agissant des Juifs. Mais je crois très sincèrement que nous sommes engagés dans une dynamique de reconnaissance de la différence et du respect des droits de chacun. Mais si je reprends ce que vous évoquez, personne ne vous considère comme un sous-citoyen, personne ne vous interdit de vivre en couple et d’être heureux avec la personne de votre choix et de vous accorder les droits qui vous permettront de vivre à égalité avec des couples « mariés », personne ne conteste votre capacité à aimer des enfants, personne ne fonde le refus du mariage homosexuel sur une « différence des sexualités » mais sur le fait que le mariage, avec toutes ses implications dans la filiation, n’est ni homosexuel, ni hétérosexuel mais hétérosexué. Le mariage n’est pas affaire de préférences sexuelles mais de différenciation sexuée. Il n’y a là aucun mépris, aucune forme de discrimination. Et, puisque vous parlez d’homophobie, croyez que je suis sincère en vous disant ceci : l’adoption, par le Parlement, de ce projet de mariage pour tous, non seulement ne ferait pas tomber ce qu’il reste d’homophobie dans ce pays mais le multiplierait par dix. Alors, oui, je vous le redis, ce refus ne porte en lui aucune discrimination (lisez par ailleurs dans les autres réponses ce que je dis du droit des enfants). Pour ma part je suis prêt, et c’est ce que j’écris dans mon texte, à me battre pour cette union civile proposée par l’Unaf et qui me semble parfaitement respectueuse de vos droits légitimes. Personne ne vous méprise. Pas moi en tout cas.

  • Expliquez-moi pourquoi vous êtes si limités dans vos propos ?
    Expliquez-moi le sens de vos questions ?
    Expliquez-moi en quoi ça vous dérange que certains se battent pour le droit des autres ?

    • @ Saylor. Ce que vous appelez « limitation » dans mon propos n’est jamais que la prise en compte réelle de questions sous-tendues par cette revendication. Aucune n’est vaine. « L’égalité des droits » est un beau principe républicain mais en l’affaire il concerne deux catégories de personnes : les couples homosexuels et les enfants. Or si le mariage peut sembler réaliser l’égalité du côté des adultes, il institutionnaliserait l’inégalité du côté des enfants. Ce samedi, devant 3 000 participants aux Semaines sociales de France, Sylviane Agacisnki formulait ainsi sa critique : « Personne, dans le débat politique, ne représente les intérêts des enfants à naître. » Je souscris. On peut donc légitimement se battre pour que les couples homosexuels aient accès à la totalité des droits patrimoniaux reconnus aux couples mariés en s’en tenant à l’adoption simple pour les enfants déjà nés. C’est aujourd’hui la position ouverte et raisonnable de l’Union nationale des associations familiales qui représente 17 millions de familles françaises. Est-ce là une marque d’homophobie ?

  • On ne doit pas avoir la même machine à café Axolotl… Parce qu’à la mienne, encore aujourd’hui j’ai entendu des collègues ne pas comprendre que des gens puissent être contre cette loi alors qu’elle ne leur retire aucun droit et qu’elle permet juste à une partie de la population d’être l’égale des autres.

    • @ Jimmy : C’est hélas un simplisme qu’on entend partout et tout le temps. L’accès au mariage n’a de sens que dans la perspective d’une filiation et d’une double filiation, ici impossible, sauf à priver l’enfant à naître d’une partie de ses droits. Il est donc faux de dire que l’accès au mariage ne retirerait des droits à personne. Si aux enfants à naître, en contradiction avec la déclaration des droits de l’enfant.

  • Expliquez-moi pourquoi on veut nous faire croire que l’humanité se divise en « hétérosexuels », « homosexuels », alors qu’elle se divise en hommes et femmes?!

  • Merci pour toutes ces justes questions.
    Tout enfant a droit à la différenciation parentale. Un homme ne peut pas remplir le rôle de la mère. Pour beaucoup, le rôle de la mère serait dans la tendresse et le rôle du père dans le jugement.
    Le rôle de la mère n’est pas cérébral. Il est, effectivement, présence aimante, mais il n’est présence aimante que par le lien extrêmement puissant entre le corps de l’enfant et le corps de la mère.
    Dès sa conception, l’enfant vit une connaissance physique du corps de la mère et c’est dans la continuité de cette connaissance charnelle durant la gestation et après la naissance que s’instaure le rôle de la mère. C’est dans cette continuité que naît l’amour charnel qui lie l’enfant et la mère. Amour fondamentalement lié à la nature et qui va ouvrir l’enfant au sens du REEL…
    C’est dans cette continuité que naît l’amour charnel qui lie l’enfant et la mère. Amour fondamentalement lié à la nature et qui va ouvrir l’enfant au sens du REEL…

    Quant au père, qui est fondamentalement « L’INCONNU » pour l’enfant, il va se faire connaître en donnant lui aussi, son amour à l’enfant : un amour qui ne passe plus par le corps, mais par la parole. Il apprend à aimer malgré la distance.
    Ce n’est qu’ainsi que l’enfant, recevant ces deux formes d’amour, va se structurer dans son rapport à la nature et à la culture et dans son rapport au proche et au lointain.

    C’est donc par ces deux formes, si différentes de l’amour, que l’enfant se structure. C’est ainsi, sur la vérité de ces bases, qu’il pourra apprendre que la culture doit féconder la nature et non la dénier.
    Le père doit cautionner, protéger et féconder la relation de l’enfant à sa mère, lui permettre de s’épanouir et de porter des fruits. Ce n’est qu’ainsi que l’enfant restera dans le sens du réel tout en sachant que ce réel doit être travaillé par l’esprit et que ce n’est que dans ce travail et non dans le reniement, que se trouve notre liberté d’être humain. Ce n’est qu’ainsi que l’enfant sera fondamentalement initié à l’amour authentique qui unifie le corps et l’esprit.

  • « Expliquez-moi pourquoi depuis que j’ai 5ans j’ai l’impression que la société me considère comme un sous-citoyen et me fait comprendre que je n’aurai pas les mêmes droits que les autres ? »

    Vous avez exactement les mêmes droits que tout le monde, y compris celui de vous marier, le mariage étant l’union consentie d’un homme et d’une femme.

    « Expliquez-moi pourquoi j’ai eu envie de me tailler les veines à 16 ans parce que je ne me sentais pas capable d’affronter tant d’homophobie ouvertement exprimée et si peu réprimée. »

    Il y avait peut être d’autres facteurs à incriminer que cette homophobie ressentie ?

    « Expliquez-moi pourquoi je n’aurais pas droit au même bonheur que vous, de pouvoir épouser l’homme qui partage ma vie (et au passage paie ses impôts avec moi) et d’être reconnus en tant que famille ? »

    Parce que pour épouser quelqu’un il faut qu’il soit d’un autre sexe. Ce n’est pas que cela vous soit interdit, c’est que c’est impossible. C’est comme si vous disiez que vous voulez aller nager à la patinoire et qu’on vous en empêche.

    « Expliquez-moi ce qui, dans l’éducation que je donnerai à l’enfant élevé avec mon mari, pourrait le perturber au point qu’on nous l’interdise, alors qu’en tant que célibataire je pourrais tout à fait adopter et ça ne dérangerait personne ? »

    Vous le ferez comment cet enfant ? Que deviendra sa mère (car il en aura une, c’est obligatoire) ? Que lui direz-vous quand il demandera qui elle est et pourquoi elle a disparu de sa vie ? (à propos : l’adoption pour les célibataires est impossible actuellement : il y a 30.000 couples en attente d’enfant et 3.000 enfants adoptés chaque année, dont 2.000 venant de l’étranger). Et vous savez que l’adoption ce n’est pas trouver un enfant pour qui en a le désir, mais c’est trouver une famille pour un orphelin. Pourquoi priver à nouveau cet enfant d’une mère, lui qui a déjà perdu celle qui l’a mis au monde ? Quelle injustice pour lui !

    Expliquez-moi enfin pourquoi je ne devrais pas considérer comme homophobe quelqu’un qui refuse de m’accorder un droit auquel il a lui-même accès sur la simple base d’une différence de sexualité ? Si ce n’est pas de la discrimination, alors s’il-vous-plait, expliquez-moi ce que c’est !

    C’est un constat auquel on ne peut rien : pour se marier il faut être de sexe différent. Vous pouvez essayer d’inventer autre chose pour vivre avec votre mari, mais ne cherchez pas à exiger ce qui existe depuis des millénaires et qui fonde la société, le mariage d’un homme et d’une femme.

  • les familles homosexuels sont une réalité…. illégale….

    Or pour le bien des enfants de couples homosexuels, n’est-il pas urgent qu’une loi les protège en reconnaissant la tutelle de leurs deux parents ?

    Cela pourrait-il très sérieusement se faire autrement que par une loi légiférant dans le sens des unions homosexuels et comportant un volet sur la filiation ?

    Ne serait-il pas hypocrite dans ce cas de ne pas nommer cette union mariage ?

    • @ Baptiste.Tout dépend déjà de ce qu’on entend par « enfants de couples homosexuels ». Bien souvent il s’agit d’enfants nés dans le cadre d’une union hétérosexuelle. Qu’ils soient élevés par leur père ou leur mère désormais en couple avec un compagnon ou une compagne, ne suffit pas à faire disparaître « l’autre » parent biologique qui a ses propres droits. Des droits qu’une procédure d’adoption feraient disparaître ? Au nom de quoi ? La situation est autre s’il s’agit d’enfants « nés » du couple homosexuel, et donc à ce jour en parfaire illégalité… Or s’il est nécessaire de trouver une solution, la solution ne peut pas être dans une légalisation de ces pratiques, pour l’avenir, qui créent une inégalité des enfants au regard de l’article 1 de la déclaration des Droits de l’Homme. Le mariage qui suppose l’accès à la totalité des droits liés à la filiation est donc ici problématique. C’est pourquoi la proposition de l’Unaf d’union civile, célébrée en mairie, et ouvrant aux mêmes droits patrimoniaux que le mariage, avec accès à l’adoption simple pour les enfants déjà nés me semble être à la fois respectueuse des couples homosexuels et de leurs enfants sans remettre cause des principes essentiels de notre droit civil ni créer par la loi,l’inégalité des enfants à naître.Un principe de bon sens veut que la liberté de chacun s’arrête où commence la liberté des autres ? Pourquoi en serait-il différemment ici ?

  • Enfin, pourquoi les couples homosexuels, ne pourraient-ils pas être reconnu dans leur union par l’Eglise ?

    L’altérité, même si elle n’est pas apparente, physiologique et sexualisée, n’est-elle pas présente pour l’essentiel, à travers des différences de caractères, de rôles, de désires, d’envies et d’espérances ?

    Les familles homosexuelles sont-ils vraiment une réalité familiales inférieurs ? Ne sont-ils pas également l’occasion d’un appel à la sainteté et de réalisation des vertus théologales ?

    En empêchant ces familles d’accéder à l’enseignement de l’Eglise, n’avons nous pas adopter des comportements de pharisiens dénoncés par le Christ : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ; vous n’y entrez pas vous-mêmes, et vous n’y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer.  » (Mt 23, 13) ?

    • @ Baptiste. Je crois en effet qu’il faut prendre acte de l’amour que se portent, dans la fidélité, des couples d’hommes ou de femmes. Et je crois de ce point de vue – mais j’aurai l’occasion d’y revenir dans mon blog – que le débat engagé autour du projet gouvernemental aura fait bouger bien des lignes dans notre Eglise, même si pour certains, cela semble encore insuffisant. Il suffit d’être un peu attentif au discours de l’institution catholique sur ces questions pour percevoir une réelle évolution dans le texte publié par la Conférence des évêques de France. C’est si vrai que le service de communication de la Cef s’est empressé… ne pas trop faire de publicité autour d’un texte dont « l’audace » est désapprouvée, ici ou là, par certains évêques. Je ne vois donc, pour ma part, aucune objection à ce que que l’Eglise « bénisse » ces hommes et ces femmes, dès lors qu’ils situent leur amour sous le regard du Seigneur. Pour peu que chacun soit d’accord pour qu’il n’y ait aucune ambiguité sur le caractère non sacramentel de cette bénédiction.

  • Merci soleily.

    @ jimmy
    l’homme avec qui tu vis n’est pas ton « mari » car tu ne peux lui donner un enfant avec son concours. Celui que tu lui offrirait, a été « emprunté » (volé ?) à une autre et n’aurait pas avec vous le lien charnel que la nature a tissé avec ses parents biologiques.
    La Société que tu dis t’avoir rejeté, est un être vivant qui, comme tel, veut sa propre perpétuation et son expansion. Et là, reconnais que tu n’es pas « dans les clous » ! Les aléas de la naissance dotent chacun de qualités propres ou de défauts de tous ordres que différentes sortes d’amour complémentaires permettent d’exalter pour les unes ou de corriger ou d’amoindrir pour les autres, afin que la vie se déroule dans la meilleure harmonie qu’elle puisse assurer. Peut-être une de ces tendresses a-t-elle manqué un jour à ton épanouissement. Je souhaite que tu la rencontre un jour. Mais ne te leurre pas : elle viendra de cette autre moitié de l’humanité que tu as peur de rencontrer depuis si longtemps !

  • Depuis que vous écrivez sur ce sujet, je suis d’accord avec votre analyse, comme sur nombre d’autres sujets que vous abordez d’ailleurs..!
    Et aujourd’hui encore !
    Un seul bémol, qui me donne envie de participer au débat… : quand vous écrivez : « Serait-ce que l’écologie s’intéresse à la planète mais pas au devenir du genre humain ? », j’ai envie de retourner la question en demandant pourquoi les chrétiens (la « hiérarchie » comme les « chrétiens de base ») n’ont pas des prises de paroles (et engagements) aussi fortes et aussi argumentées sur les questions archi-urgentes de l’écologie, de la toute-puissance de la finance, la montée des pauvretés dans le Sud et chez nous… Bien sûr il y a des paroles et des analyses, mais sagement rangées dans des dossiers, rappelées ponctuellement à l’occasion, mais pas une mobilisation aussi forte que celle qui se déploie aujourd’hui sur le sujet du « mariage pour tous ».
    Je le redis, je suis d’accord avec les questions que vous posez, ainsi qu’avec l’analyse des évêques sur ce sujet, j’aimerais juste qu’il y ait le même sentiment d’urgence et de gravité pour les questions qui sont celles des conditions d’un avenir possible sur cette terre…

    • @ Isabelle. Je partage votre interrogation et nombre de mes amis se sentent mal à l’aise avec la mobilisation actuelle contre le « mariage pour tous » pour ces mêmes raisons. Comme vous le reconnaissez ce ne sont pas les textes et les déclarations de l’Eglise qui manquent sur ces sujets, dont – en passant – la « grande presse » parle peu, préférant mettre l’accent sur ce qui peut donner d’elle une image ringarde (prises de positions sur les mœurs) ou hypocrite (affaires de pédophilie). Je crois que l’Eglise agit en validant l’analyse selon laquelle il existerait des principes « non-négociables » qui touchent à la vie (naissance, fin de vie) où à la structure qui permet la transmission de la vie (couple, famille) et où les évolutions de société, si elles sont acceptées, deviennent irréversibles. Alors qu’en matière de lutte contre la pauvreté, d’écologie, de justice sociale… les finalités sont indiscutables mais les moyens laissés à la liberté de chacun… Honnêtement, il n’y a pas que du faux dans ce raisonnement. Sauf que concrètement il donne de l’Eglise l’image d’une institution effectivement obsédée par les questions d’éthique personnelle plus que sociales. Mais après tout n’est-ce pas aussi à nous de faire vivre ces autres dimensions qui nous semblent partie intégrante du message de l’Evangile ? « J’avais faim, j’avais soif, j’étais nu, malade, étranger… « 

  • Regardez la  » progression  » des dérives après la loi de DEPENALISATION de l’avortement … et vous aurez le film prophetique de l’avenir du «  » mariage pour tous «  » … et de l’euthanasie …

  • Ou avez vous vu que les homosexuels étaient à part ??? où avez vous vu qu’ils étaient des victimes ??? c’est quoi ces c… ries ???? PFFF !!!!
    En demandant à avoir les mêmes droits que les autres , ce sont eux qui se présentent comme étant différents …
    Les droits des hommes et des femmes n’ont pas été décidés en fonction de leur orientation sexuelle à ce que je sache ! sinon on le saurait !!!! Du temps où les lois ont été votées les politiques les ont votées pour des hommes et des femmes . Point barre ! Les gays sont des hommes ( ils ont des prénoms masculins ) et les lesbiennes sont des femmes ( elles ne s’appellent pas Pierre ou jacque )NON ?? et sur leur acte de naissance il est bien marqué sexe féminin ou sexe masculin .. NON ??
    Franchement !! quelle chianlie !!!!!!!!!

  • Les paysans vont devoir faire avec des cheptels composés de seules vaches et de seuls boucs … tant pis pour vous si vous voulez boire du fromage de chèvre ou manger du veau !
    Voyez vous comme la situation est ubuesque ???

  • Baptiste ! Vous parlez de ce que vous ne connaissez pas ! Apprenez ce qu’est l’Eglise et le Christianisme et après vous pourrez donner votre avis . On ne critique que ce que l’on connait sinon on se tait au risque de dire des anneries .
    J’espère que jamais on obligera les prêtres à  » marier  » des homosexuels ! Même en 1789 cela n’a même pas été pensé ….
    Franchement !! c’est encore du grand n’importe quoi !!

  • Merci René Poujol pour la hauteur de vos réponses à nos questions, commentaires, inquiétudes…et petites provocations.

    Sur ce sujet, il y a ainsi quatre grands débats majeures que nous ne pouvons délier totalement, mais que nous ne devons pas confondre.

    1. La question d’une reconnaissance légale des filiations des enfants vivant au sein de couple homosexuel et issue d’une histoire forcément compliquée.

    2. La question du désir et de la demande et du passage à l’acte des couples homosexuels à devenir parents et de constituer une famille. Et surtout, quelles place et droits donner aux enfants à naître, car inévitablement il en naîtra.

  • 3. La question de la demande de reconnaissance civile pour l’union des couples homosexuels, qui veulent vivre leur relation dans l’amour, la fidélité et l’assistance mutuelle, à égalité avec les couples hétérosexuels (au moins sur ces derniers points).

    4. La question de quelles « valeurs théologiques » donner à ses couples, qui désirent vivre authentiquement leur foi dans une vie amoureuse chaste, ce qui n’est évidemment pas synonyme d’abstinence sexuelle*. Préconiser cette dernière est parfaitement illusoire et insatisfaisant.

    Les propositions de la Conférence des Evêques de France, de ce que j’en ai lu, sont en effet mesurées, courageuses et dépasses les simplismes, préjugés et caricatures. Mais elles ne répondent pas complètement aux questions de la reconnaissance par l’Eglise de ces couples et du droit des enfants à naître.

    * « La chasteté signifie l’intégration réussie de la sexualité dans la personne et par là l’unité intérieure de l’homme dans son être corporel et spirituel. » Catéchisme de l’Église catholique, 3e partie, 2e section, article 6, titre II La vocation à la chasteté.

    • @ Baptiste. Vous avez raisons de bien différencier les questions, cela évite la confusion.

      1 – Sans vouloir me défiler, je ne sais trop que répondre à la première, sinon que la question doit en effet recevoir une réponse, mais les situations possibles sont très différentes : enfants nés dans le cadre d’une union homosexuelle, enfants nés dans le cadre d’une union homosexuelle mais avec donneur connu, ou à l’inverse donneur anonyme… Difficile de répondre ici en détail.

      2 – Le « désir d’enfant » de la part des couples homosexuels est également à prendre en considération. Il n’est pas illégitime en soi mais se heurte au fait que les possibilités d’adoptions étant sas doute inexistantes, ils vont se tourner vers la PMA puis la GPA… et que cela pose de vrais questions éthiques au regard de la double filiation père et mère à laquelle tout enfant à naître doit pouvoir prétendre au terme même de la charte des droits des enfants. Et, de ce point de vue, que des couples homosexuels aillent à l’étranger, obtenir ce que la loi Française interdit et peut-être continuera d’interdire, pose un réel problème au regard du droit et de la liberté reconnue à chaque pays de légiférer comme il l’entend en la matière.

      3 – Ce point est sans doute le plus simple à régler. La proposition de l’Unaf de créer une union civile célébrée en mairie et conférant les mêmes droits patrimoniaux qu’aux couples hétérosexuels me semble être une bonne piste. Les nouveaux contractants vont-ils être invités à se promettre : respect, fidélité, et assistance ? Et du fait même cette union sera-t-elle tributaire d’un juge (divorce) en cas de rupture ? C’est un peu le sens de votre question. Je n’ai pas de réponse toute faite !

      4 – L’attitude de l’Eglise reste une vraie question. Quelle que soit l’avancée du texte des évêques on sait qu’il ne fait pas l’unanimité dans leurs rangs. Certains en restent à l’idée que l’homosexualité « active » est un péché que l’Eglise n’a pas à encourager. Je reste pour ma part convaincu qu’un couple homosexuel chrétien peut parfaitement vivre sa foi à l’intérieur d’une union chaste, selon votre définition parfaitement pertinente. Sauf que la position officielle de l’Eglise est d’exiger d’eux, à ce jour, une continence qui me semble bien illusoire… et fort peu chrétienne. Je crains qu’une évolution (révolution) sur le fond ne soit pas pour demain. Car elle nécessite de dissocier sexualité et transmission de la vie, comme je l’ai développé dans l’article de mon blog Eglise et sexualité. Restera aux communautés chrétiennes à trouver les gestes, les attitudes, les paroles… prouvant que l’Eglise n’est pas dans la plus totale hypocrisie lorsqu’elle dit que les homosexuels y ont toute leur place.

  • Et les enfants dans tout ça ! eux sont les seuls à ne pas avoir leur mot à dire. Seront-ils ravis, une fois à l’école, de ne pas avoir un Père et une Mère comme leurs copains mais d’avoir deux Pères ou deux Mères ? Ils devront être forts pour supporter les quolibets qui ne manqueront pas en cours de récréation. Le droit, le droit, le droit … on en a marre : et les devoirs où sont-ils. Notre Société est en train de perdre la tête à force de vouloir l’égalité pour tout et n’importe quoi. La famille au sens strict c’est un homme et une femme un point c’est tout. On voit déjà la difficulté pour des enfants issus des dons de sperme , alors arrêtons de cumuler les problèmes.

    Qu’un homme aime un autre homme ou une femme une autre femme ne me gêne pas si c’est leur choix mais on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre.

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