La mise en cause de Mgr Georges Colomb : un dossier délicat pour le Vatican.

La mise en cause de Mgr Georges Colomb : un dossier délicat pour le Vatican.

Jusqu’à quand l’institution pourra-t-elle nier les impasses qui menacent l‘Eglise d’implosion ?

(Cet article est repris par le p. Jean-Pierre Roche dans sa lettre Notre pain quotidien du 17 juin. Il sera publié dans Golias Hebdo du 22 juin)

Mardi 13 juin, trois journaux catholiques français : La Croix, la Vie et Famille Chrétienne publient  simultanément des articles documentés à propos des Missions Etrangères de Paris (MEP). Ils font état de l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Paris à l’encontre de Mgr Georges Colomb, actuel évêque de La Rochelle et Saintes pour « tentative de viol ». Les faits remonteraient à l’année 2013, époque où il était supérieur général des MEP. Il est également fait état de deux cas d’agression sexuelle impliquant deux prêtres leur appartenant. Des dossiers où le rôle de Mgr Gilles Reithinger, évêque auxiliaire de Strasbourg, lui-même ancien responsable des MEP est fortement questionné. De ces affaires surgissent d’autres révélations portant sur des faits non délictueux de pratiques homosexuelles qui ajoutent à la confusion, à moins qu’à l’inverse elles ne servent de révélateur. Le dossier est d’autant plus délicat qu’il est loin d’être clos et que la prestigieuses société missionnaire est placée sous l’autorité hiérarchique directe… du Vatican ! (1)

La formule suscite toujours des réactions d’incompréhension chez le lecteur. Mais il faut bien ici y sacrifier : oui, les faits dont la presse catholique révèle aujourd’hui la teneur au terme d’un travail d’investigation rigoureux, qu’il faut saluer, circulaient depuis des mois, voire des années pour certains. Comment imaginer d’ailleurs qu’autant de journalistes se soient mis à enquêter simultanément s’il en avait été autrement. Mais il y a loin des rumeurs à des faits établis et il ne suffit pas d’être simple dépositaire de confidences pour pouvoir engager publiquement quelque action que ce soit. Or ce qui n’est pas public est le plus souvent considéré comme inexistant et reste sans effet. Pourtant ce nouvel aveu, entendu ici et là : « on savait des choses … » interroge cruellement sur la sorte d’impuissance collective de l’institution catholique à affronter ses déviances tant que la presse ne les porte pas à la connaissance du public. 

Des accusations d’agression sexuelle pour l’un, de non-dénonciation pour l’autre.  

C’est donc un nouveau chapitre de l’interminable récit des agressions sexuelles dans l’Eglise qui s’ouvre ici. Il concerne une fois encore une institution prestigieuse. La création des MEP remonte à 1658 avec pour but l’évangélisation des peuples d’Asie et de l’Océan indien. La société missionnaire compte à ce jour 150 prêtres nommés à vie dans quatorze pays. Si tout s’est accéléré récemment c’est qu’une victime présumée s’est manifestée auprès de divers responsables d’Eglise et d’Antoine Garapon, président de la Crr, instance de reconnaissance et de réparation mise en place par la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref), à la suite du rapport Sauvé et qu’un « signalement » a été fait auprès des autorités judiciaires. (2)

Texte publié par la Croix, la Vie et Famille Chrétienne

Chacun pourra se reporter au travail de mes collègues journalistes de La Croix, La Vie et Famille Chrétienne qui ont choisi de mutualiser leurs sources. Disons simplement, pour situer notre propre réflexion, que Mgr Colomb est accusé de faits qui remonteraient à 2013 et semblent pouvoir être qualifiés de « tentative de viol » sur un jeune adulte régulièrement accueilli pour un hébergement temporaire, au siège des MEP, rue du bac à Paris à une époque où l’actuel évêque de La Rochelle en était le supérieur général. Cette personne, prénommée Nicolas dans l’enquête de nos confrères, était un ami alsacien du père Gilles Reithiinger alors numéro deux des MEP auquel il dit s’être alors confié. Ce dont l’intéressé semble n’avoir conservé qu’un souvenir imprécis. Georges Colomb et Gilles Reithinger, tous deux devenus évêques, sont désormais au cœur de la tourmente : l’un pour agression sexuelle présumée, le second pour non-dénonciation. L’un et l’autre nient les accusations portées contre eux.

L’évêque de la Rochelle en a tiré une première conséquence en annonçant, dès le 13 juin, qu’il se « mettait en retrait » ce qui suggère, si le pape François l’accepte, la possible nomination d’un administrateur provisoire pour le diocèse. 

D’autres dossiers d’agression auraient été « mal gérés »

Selon l’enquête des journalistes, les deux anciens responsables MEP sont également mis en cause pour la gestion d’autres affaires d’agressions sexuelles supposées dont ils auraient eu connaissance, impliquant des prêtres des MEP vis-à-vis desquels des actions en justice sont désormais engagées. Des faits suffisamment graves, pour que l’actuel supérieur général, le père Vincent Sénéchal, décide d’un audit sur ces questions, confié au cabinet indépendant GCPS consulting déjà saisi par l’Arche international dans le dossier des frères Philippe et Jean Vanier et par les Focolari.

Un climat d’initiation à la vie homosexuelle active et secrète… 

A ce volet de nature « pénale » l’enquête de La Croix, la Vie et Famille chrétienne en ajoute un second qui ne relève en rien du droit français mais qui, paradoxalement, peut venir tout à la fois éclairer le premier et en expliquer l’opacité. Parmi les pièces du dossier figure le témoignage de l’un des deux prêtres mis en cause évoquant, au sein des MEP, un climat d’initiation à la vie homosexuelle active et secrète dès l’entrée au séminaire. Le père Gilles Reithinger y est personnellement mis en cause. Des faits qui lui vaudraient aujourd’hui une enquête préalable de la justice ecclésiastique. Si l’accusation est prouvée (ce que semble contester l’actuel supérieur général le père Vincent Sénéchal), difficile d’imaginer qu’un tel climat soit sans effet, sur la « gestion » des cas d’agression sexuelle au sein de l’institution. Je cite la Croix : 

« Certaines de ces affaires, récentes ou plus anciennes, laissent penser qu’il a pu se produire, dans cette société de prêtres, des dysfonctionnements de gouvernance, liés à des manquements à la chasteté de la part de certains prêtres membres des MEP. Ces transgressions de la discipline ecclésiastique – qui ne relèvent bien évidemment pas de la justice pénale – auraient permis et entretenu l’instauration d’une culture du secret. Et cette culture aurait, à son tour, pu favoriser des violences sexuelles commises sur des hommes adultes, parfois vulnérables. (…) Comment le cabinet GCPS Consulting parviendra-t-il à démêler le vrai du faux, à distinguer actes sexuels consentis entre adultes et relations non consenties, susceptibles d’être reconnues comme des violences sexuelles, voire des viols ? Ce sera toute la difficulté de sa tâche, dans un domaine où une parole s’oppose à une autre parole. »

On retrouve là tous les ingrédients de la situation analysée par le sociologue Josselin Tricou dans son excellent livre (qui est sa thèse de doctorat) Des soutanes et des hommes (PUF 2021). 

Un dossier potentiellement explosif pour le Vatican.

L’ensemble du dossier est potentiellement explosif pour le Vatican triplement pris en défaut. 

Les MEP ne dépendent pas de la Conférence des évêques de France mais sont directement rattachés à Rome et plus précisément au Dicastère pour l’Evangélisation présidé par le pape lui-même depuis sa création en 2022. C’est l’un des deux pro-préfets, en l’occurence le cardinal archevêque de Manille, Luis Antonio Tagle qui « couvre » les MEP. (3) Autant dire que pour ce successeur possible du pape François (son nom a été évoqué lors du conclave de 2013 mais il était alors trop jeune)… tout scandale dans la gouvernance des MEP, éventuellement aggravé un jour par des accusations d’abus sur enfants en pays de mission, aurait un effet dévastateur, pour lui-même et pour l’autorité qu’il incarne.

Revoir enfin les procédures de nomination d’évêques…

Les affaires révélées par La Croix, La Vie et Famille Chrétienne pointent une nouvelle fois la question sensible des modalités de nomination des évêques. L’enquête menée par les journalistes catholiques montre que le Vatican avait été alerté de l’accusation portée contre le père Georges Colomb en amont de sa nomination comme évêque de la Rochelle et Saintes en 2016. Avec le résultat que l’on sait ! La question est à ce point sensible dans nombre d’affaires (di Falco, Santier, Ricard…) que l’un des groupes de travail initiés par la Conférence des Evêques de France pour la mise en œuvre du rapport Sauvé proposait, au printemps dernier : « Demander que la Nonciature garantisse un délai de discernement d’au moins quarante-huit heures entre l’annonce d’une nomination épiscopale et la réponse de l’intéressé. » (4) Proposition rejetée par les évêques. 

L’Eglise face à son impossible discours sur la sexualité

Enfin, le climat homophile et d’évidence peu porté sur la chasteté qui semble ressortir de cette enquête renvoie une fois encore à la question du célibat sacerdotal et de la condamnation par l’Eglise de l’homosexualité active. Le texte du Vatican de novembre 2005 demandant d’écarter du sacerdoce tout candidat ouvertement homosexuel est pure hypocrisie. A l’automne 2015, à la veille de la seconde session du synode sur la famille où la question homosexuelle était – marginalement – à l’ordre du jour, j’écrivais ceci : « L’un des secrets les moins bien gardés du monde catholique est la présence, forte, de personnes de tendance homosexuelle, tant dans les séminaires que dans certains ordres religieux. Des personnes qui, le plus souvent, ont par ailleurs toutes les qualités requises pour bien s’acquitter de leur ministère ou de leur apostolat. Mais on connaît les réticences du Vatican, maintes fois exprimées. Lever, tant soit peu, l’interdit de l’homosexualité, représenterait un risque inconsidéré. » 

Comme le démontre Josselin Tricou dans son livre, toute légitimation de l’homosexualité par la doctrine catholique dans un contexte occidental de « libération des masculinités gaies » pourrait provoquer un effondrement des vocations sacerdotales et « vider » ces placards où l’Eglise tolère et protège ce qu’elle condamne publiquement par ailleurs. Sauf que cette ambiguïté continue de susciter, nourrir, cacher et absoudre ici ou là des comportements potentiellement criminels d’abus en tout genre. Ce que la commission Sauvé avait parfaitement identifié ! Mais les rappels à l’ordre de Rome à l’endroit du chemin synodal allemand réclamant – comme le rapport de la Ciase – une révision de la doctrine catholique sur la sexualité dit assez l’impasse dans laquelle se trouve l’Eglise catholique.

Que personne n’imagine qu’écrire un tel billet soit pour moi un exercice jubilatoire. Je pense en terminant ces lignes aux hommes et aux femmes de tous âges que je côtoie régulièrement en différents lieux d’Eglise et que l’accumulation de ces scandales accable, décourage et parfois fait douter de leur envie de poursuivre la route.

  1. Ce rattachement au Vatican concerne les MEP en tant que telles et soulève donc la question de leur contrôle. En revanche les deux anciens supérieurs généraux mis en cause, devenus évêques, dépendent de la hiérarchie épiscopale. 
  2. Les MEP sont membres de la Corref. Jeudi 15 juin sa présidente, sœur Véronique Margron a fat part de ses « sentiments mêlés de colère et de tristesse », appelé à la transparence sur cette affaire, demandé que soient protégés « ceux qui prennent et ont pris douloureusement la parole » tout en veillant à un respect scrupuleux de la présomption d’innocence des mis en cause. 
  3. Le cardinal Tagle est pro-préfet pour l’évangélisation, Mgr Fisichella pro-préfet pour la nouvelle évangélisation. 
  4. Groupe de travail n°5, proposition n°10. L’idée était ici qu’en rendant une nomination publique avant qu’elle ne soit définitive, on permette à des personnes qui auraient des motifs sérieux pour s’y opposer (comme pour un mariage religieux) de se faire connaître. Et aussi de donner à l’heureux élu le temps de la réflexion pour savoir s’il est raisonnable d’accepter une telle charge au regard de ce qu’il connaît de sa vie antérieure… toujours susceptible de refaire surface.

88 comments

  • Le pape François en unissant dans sa lutte les abus sexuels aux abus de pouvoir (et de conscience) suggérait que les premiers seraient d’autant plus nombreux chez ceux qui entraient en compétition pour le pouvoir (et ceux qui veulent passer pour des leaders charismatiques). Depuis les faits lui ont donné raison avec la multiplication des cas d’abus chez des évêques ou des vicaires généraux (et chez des fondateurs de communautés nouvelles).
    Dans ces conditions, comment les évêques et leurs plus proches collaborateurs pourraient-ils être crédibles dans la lutte contre les abus ? La compétition pour le pouvoir participe de cette systemicité des abus chez les clercs.
    Toute lutte contre les abus selon un modèle hiérarchique est vouée à l’échec.
    Alors, dira-t-on, il faut que la lutte contre les abus soit portée par des laïcs. Certes, mais ces laïcs seront d’une manière ou d’une autre nommés par les évêques et risquent d’être en situation de non-liberté à leur égard, ou à l’opposé en conflit ouvert et donc entravé dans leur action.
    En dernière analyse, je suis bien d’accord sur le fait que la lutte contre les abus fasse largement appel à des laïcs, mais il faut que leur liberté d’action soit garantie indépendamment des évêques. Pour cela, il me semble nécessaire de donner à la structure hiérarchique d’un diocèse une altérité interne à cette hiérarchie qui garantira ensuite la liberté dans la nomination et l’action des laïcs en charge de lutter contre les abus. Le Conseil Presbytéral s’il était conçu comme un pôle en altérité avec l’évêque et ses vicaires, detenant un pouvoir d’interpellation de l’évêque et d’arbitrage dans les conflits hiérarchiques, pourrait s’affirmer face à l’évêque et garantir le fonctionnement des instances qui ont besoin d’être indépendantes de l’évêque. En fait, c’est simplement dire que la distinction des pouvoirs qui régit l’ordre politique doit se retrouver dans l’Eglise, d’une manière conforme à sa nature théologique.

    • Vous avez raison en tout point (déjà votre message lors du décès de François de Foucauld, il y a 1 an presque avait retenu mon attention) en insistant aussi sur le lien entre les abus et le pouvoir et « la situation de non-liberté » des laics assujétis au pouvoir (il y a des institutions écclesiales où leur dépendance au pouvoir renforce même celui-ci) ; aussi dites-vous « Il faut que leur liberté d’action soit garantie indépendamment des évêques » : imaginez-vous un Conseil Presbytéral s’inspirant de celui de l’église protestante avec des membres élus par la communauté ce qui permettrait un réel pouvoir d’arbitrage pour toute affaire en lien avec des abus de pouvoir dans l’Eglise ? Il est infiniment nécessaire qu’il y est dans chaque diocèse une instance indépendante de l’évêque qui permette une réelle liberté de parole et qui puisse être interpellée pour décencher une enquête si besoin.

  • Merci René Poujol pour votre parole libre, précise et précieuse. Terrible tableau que celui dressé ici. Quand on pense qu’en matière de pouvoir religieux, le Christ a toujours fustigé en premier lieu l’hypocrisie et le fait de pratiquer l’inverse de ce qui est prêché et imposé aux fidèles !

  • On ne peut que partager la tristesse de René d’avoir une fois encore à commenter ce genre d’affaire et ce qu’elles révèlent du fonctionnement de l’institution écclésiale .

    Mais comme le dit justement le directeur de la rédaction de « la Vie  » nous devons à la vérité de rapporter la réalité des faits . Ce qui est me semble t il la définition de ce qui fonde le métier de journaliste .

    Nous le devons aussi nous , simples laics qui sommes encore dans l’église , à nos enfants et petits enfants qui comprennent de moins en moins notre attachement à l’Eglise alors que son institution foule aux pieds par ses actes les paroles qu’elle prononce . Notre responsabilité est de n’avoir pas renoncé à rechercher la vérité , à dire la réalité des faits quelque soit la remise en cause de notre vision de l’église qu’elle implique .

    Chacun sait qu’en hébreu le mot « davar  » désigne à la fois la parole et l’acte , l’événement que la parole rend possible . C’est le propre de la parole divine que d’être performative comme le dit l’énumération de la Genèse : YYHWH dit que la Lumière soit et la lumière fût  » . C’est le propre de la parole des prophètes que d’être aussi performative . C’est en cela que l’on reconnait qu’elle émane du souffle divin .

    Alors quel crédit accorder encore à la parole d’une institution qui dit l’inverse de ce qu’elle pratique . Quelle autorité accorder à cette institution qui demande aux fidèles de faire ce dont elle s’exempte elle même ? De quoi est elle le signe ?

  • Les Missions étrangères étaient déjà au cœur du scandale Cons-Boutboul où l’on découvrait d’étranges mouvements de fonds importants, une gestion opaque, des affaires interlopes. Le rôle de cette avocate radiée laissait entrevoir de lourds secrets qu’aucune enquête du Vatican ne chercha à percer. C’est la tactique l’Eglise depuis des siècles. On met un lourd couvercle sur le panier de crabes, on se bouche le nez et on attend que ça passe. Tout sauf la vérité: une triste morale… anti-morale.

    • Il est incontestable que l’une des dimensions les plus explosivies de ce dossier est la manne financière que représentent les MEP que le Vatican ne saurait laisser compromettre par de trop fracassantes révélations. Pardon d’insister mais d’autres « affaires » concernant les MEP semblent pour l’heure sous le boisseau et l’on se demande bien comment le cabinet indépendant GCPS consulting va pouvor en rendre compte sauf à prendre le risque de se discréditer.

  • Georges Colomb aurait dû se mettre en retrait dès le 24 mai, date à laquelle il a été mis en cause. De même pour Gilles Reithinger incriminé par Timothée Béguin. Le handicap de ce dernier conforte sa parole au lieu de l’infirmer. Il y a actuellement d’autres évêques pour qui des dossiers pourraient exploser à la figure. Sachant ce qui pouvait leur être reproché, pourquoi d’une part ont-ils accepté leur nomination épiscopale, et pourquoi d’autre part ne se mettent-ils pas en retrait dès qu’ils se font épingler, voire même avant ? En se drapant dans les lambeaux de leur dignité perdue, ils confrontent les chrétiens à la honte d’une bataille de slips in partibus (dans le cas) et ils scandalisent ceux qui sont extérieurs à l’Eglise. Il paraît que l’épiscopat est un service et jamais un pouvoir. C’est l’occasion de le montrer. Quant aux nominations épiscopales au tâté de fesses de l’ancien nonce, ça en rajoute inutilement au sordide. Il y a 5 ans, le président des évêques de France avait osé parler de seulement 1% des prêtres concernés par des scandales. Rien que pour les évêques de France, nous en sommes gaillardement à 20 %. Nous attendons des saints. Dans mon diocèse, nous attendons la nomination d’un évêque. J’imagine mon futur dialogue avec lui : « Et au fait, Monseigneur, c’est quoi votre vice à vous ? » J’invoque Notre-Dame du Balai et Saint Joseph du Rabot pour que se finisse la purification du clergé catholique. Qu’ils protègent les journalistes sans qui rien ne se saurait ni ne se ferait. Le temps du linge sale lavé dans une famille hypocrite est terminé à tout jamais.

  • 1/ Formellement, c’est l’AG des MEP de juillet 2022 qui a décidé que la direction devait mener un audit, ce à quoi le nouveau supérieur général a donné suite, comme il se doit. https://missionsetrangeres.com/communique-des-missions-etrangeres-de-paris-11-mai-2023/
    2/ Dossiers sensibles! Il n’en manque pas, comme ces supérieurs jésuites en Bolivie mis en cause pour avoir couvert. En Afrique (je ne trouve plus la référence), il faut une manifestation publique de religieuses devant l’évêché pour que l’évêque cesse de les traiter en bonnes à tout faire et priées de se taire.
    Comme vous l’avez indiqué René, François, s’il parvient à mener à terme le synode sur la synodalité, n’en tierera rien pour l’Eglise (je ne parle bien sur pas de l’Institution qui est, pour lui je l’espère, très secondaire) tant qu’il n’aura pas reçu, publiquement de préférence, la Ciase: manière de reconnaître le caractère systémique, tant, il faut être sourd aveugle et muet pour l’ignorer. Il n’y a pas que les MEP!.

    • Je pense qu’il est vraiment trop tard pour que François reçoive la Ciase. Et je sais que de leur côté ses responsables n’attendent plus rien de tel. « Le premier qui dit la vérité… »

  • Comme le dit Sœur Véronique Margron (votre note 2), respectons la présomption d’innocence.
    Comme vous l’écrivez, « une parole s’oppose à une autre parole »…
    S’il est juste d’écouter la victime présumée, on ne les a trop longtemps pas écoutées, il n’en demeure pas moins qu’il ne semble s’agir ici que d’une unique victime, appelée « Nicolas » par les journalistes, qui garde l’anonymat et qui n’a pas voulu porter plainte.
    Je connais au moins deux autres cas de mise en cause par un unique témoignage, dont l’un se révèle des plus fragiles et dont l’autre s’est terminé par le suicide d’un instituteur injustement accusé avant que l’accusateur ne se rétracte.

    • A Michel
      Culpabilité et responsabilité .
      Je suis en plein accord avec vous ; Il faut respecter la présomption d’innocence des clercs mis en cause dans cette affaire . . La justice de la république contrairement à la justice canonique érige en effet en principe qu’un accusé est présumé innocent tant que les faits n’ont pas été établis , qu’ils n’ont pas été qualifiés juridiquement par une justice indépendante et que l’accusation n’a pas été à même de fournir les preuves qui justifieraient une condamnation . En justice canonique c’est à l’accusé de prouver son innocence , pour la justice de la République c’est à l’accusation de prouver la culpabilité du mis en cause . A ce jour l’évêque Colomb et les autres prêtres sont donc juridiquement innocents .

      Mais il s’agit ici concernant l’évêque Colomb de responsabilité . S’il était responsable (coupable ou non ) il aurait présenté sa démission . Pourquoi , parce que tant que les tribunaux n’auront pas définitivement statué sur cette affaire , c’est toute l’autorité de sa fonction qui est fragilisée , donc son diocèse qui se trouve déstabilisé . Si cet évêque avait le sens de l’église , un peu de respect pour cette institution ( ne parlons pas de respect pour les fidèles , ce serait trop demander ) il quitterait sa charge au lieu de recourir à cette manoeuvre dilatoire qu’est le retrait dont le statut juridique est mal circonscrit et qui permet à l’évêque toujours titulaire de tirer les ficelles , l’administrateur apostolique n’étant qu’un homme de paille plus présentable . ( on a vu ce que ça donnait à Lyon quand barbarin s’était mis en retrait et exerçait de fait la direction effective du diocèse , l’administrateur apostolique étant réduit au rôle de faux nez )

      Il est intéressant de noter que les évêques en appellent au sens de l’église et à leur souci d’éviter le scandale lorsqu’il s’agit de couvrir des prêtres pédocriminels mais qu’ils foulent au pied cette respectabilité dont ils n’ont que faire lorsqu’il s’agirait par déontologie minimale de quitter leur poste lorsqu’ils sont mis en cause que ce soit à tort ou à raison ..

      L’éthique de la responsabilité voudrait que cet évêque démissionne comme c’est le cas dans le monde profane , afin de ne pas lier le sort de l’institution au sort de celui qui est en charge tant que son innocence n’a pas été consacrée par la justice .

      Mais il apparait que tous ceux qui nomment le « pouvoir  » service  » ont tellement le sens du service qu’il s’accrochent à leur charge par un sens du sacrifice que l’on ne peut bien évidemment qu’admirer . Comme le disait encore Barbarin qui se comparait au Christ souffrant injustement accusé sur une Radio Notre dame d’une rare complaisance .

      • Dans le cas de Mgr Colomb, je ne sais pas s’il y aura jamais une  » justice de la République » étant donné que l’accusateur ne veut pas porter plainte…
        Mgr Colomb restera donc « juridiquement innocent ».
        Mais ici c’est la justice médiatique et à sa suite le tribunal populaire qui ont déjà tranché…
        Mgr Colomb restera donc médiatiquement coupable.

        • Je comprends le raisonnement qui est le vôtre. Mais ce dossier a plusieurs dimensions. c’est faire injure à mes confrères journalstes de penser qu’ils ont smplement voulu se payer un évêque de plus… Quoi qu’il en soit de la culpabilité réelle de Mgr Coulomb au regard de l’accusation de viol formulée contre lui, il y a un vrai problème MEP. Et encore une fois tout n’est pas encore sorti…

    • C’est vrai et faux à la fois. Le témoignage est en effet unique concernant l’agression évoquée par la victime présumée ; mais le dossier MEP contient à ce stade deux autres cas, développés dans les articles de nos confrères, concernant les pères Philippe R. et Aymeric de Salvert, contre lesquels des procédures pénales et canoniques ont été engagées et dont la « gestion » par les deux anciens supérieurs des MEP est questionnée. Rien de comparable dans la stuation à laquelle vous pensez…

  • On peut discuter de l’opportunité d’instaurer en Occident un clergé séculier marié, comme c’est le cas en Orient ou pour les prêtres de rite anglican, les religieux étant exclus de cette réflexion. La règle actuelle est le célibat .Visiblement on explique pas assez aux séminaristes ce à quoi les engage le vœu de chasteté.. Mettons les points sut les i . 1)Ils doivent s’abstenir de toute relation sexuelle avec une femme, un homme et à plus forte raison un mineur. 2) Leur contact physique avec autrui doit se limiter aux actes de civilité propres à chaque pays : serrement de mains, accolade, embrassade . 3) Ils doivent s’abstenir de toute tentative de séduction d’autrui . La masturbation est d’un autre ordre, puisqu’elle ne concerne pas autrui : elle relève de l’ascèse .individuelle et le cas échéant d’un dialogue avec une personne avisée. Tout cela est-il explicitement dit aux séminaristes et aux novices, ou se contente-t-on de vagues allusions ? Ces règles de continence sont dures à respecter , certains diront impossibles, mais nul n’est obligé de se porter candidat à la prêtrise ou à la vie religieuse. Le mariage, union d’amour qui donne la vie, est une icône de la Trinité, a dit Francois, et il est un chemin de sainteté et de service.

    • Là où réside l’hypocrisie de l’institution est que précisément les prêtres ne font pas vœu de chasteté. Ils s’engagent au célibat. Certains pensent que c’est la même chose dès lors que dans l’Eglise catholique les relations sexuelles ne sont considérées comme morales – et légitimes – que dans le cadre du mariage hétérosexuel… Mais cela signifie qu’un prêtre qui « faute » même si sa faute est à répétition n’est jamais qu’un pécheur qui a droit au pardon. Il ne trahit aucune promesse puisque la seule qu’il est faiite est… de rester célibataire !

      • Vous avez raison René de rappeler cela. J’ai 77 ans et j’ai toujours été engagée dans ma paroisse jusqu’à aujourd’hui. Il y a 2 ou 3 ans, pas plus, des amis m’avaient ouvert les yeux à ce sujet ….Dans un premier temps j’avais hésité à les suivre sur ce terrain tant cela me paraissait énorme et hypocrite en effet…Naïveté de ma part ? Je ne crois pas…Je ressemble tout simplement au paroissien lambda ….qui progressivement et dans la douleur se rend compte que sa confiance a été trahie…Comme je l’ai déjà dit , je ne remercierai jamais assez la presse chrétienne et votre blog René de m’aider à éclairer mon chemin

      • Merci René. Je pense que célibat et chasteté allaient de soi ensemble dans l’esprit des théologiens d’autrefois. C’est pourquoi je pense utile de préciser ce que veut dire « voeu de célibat ».

        • On mélange tout là !
          Il n’y a pas de « voeu du célibat » ! Il s’agit d’une discipline qui est demandée aux prêtres de l’Eglise catholique romaine, et il n’en va pas de même dans les Eglises orientales catholiques (ou pour les prêtres anglicans revenus à l’Eglise catholique).
          La chasteté, cela vaut pour tous, célibataires, prêtres ou laïcs, ou personnes mariées.
          Etymologie, la chasteté, c’est le contraire de l’inceste, c’est-à-dire le refus du caractère fusionnel de la relation, autrement dit ne pas mettre la main sur l’autre.

      • Canon 277 de 1983: « Les clercs sont tenus par l’obligation de garder la continence parfaite et perpétuelle à cause du Royaume des Cieux, et sont donc astreints au célibat, don particulier de Dieu par lequel les ministres sacrés peuvent s’unir plus facilement au Christ avec un cœur sans partage et s’adonner plus librement au service de Dieu et des hommes. »
        La réalité humaine contrarie heureusement la perfection indécente de ce canon. Cette réalité est dans la formule de Le Livre du Courtisan (Baldassare Castiglione, 1528): Si non caste, tamen caute (sinon chastement, du moins prudemment).
        A la poubelle de l’oubli ce canon et le verset scandaleux sur les eunuques tel que compris selon la tradition, avant qu’ils emportent tout et même la mémoire de Jésus avec eux!

        • A Jean-Pierre,

          D’autant qu’il n’y a aucune raison d’interpréter: « Certains se font oenuques pour le Royaume de Dieu » par: « Les prêtres doivent se faire (ou les apôtres se sont faits) oenuques pour le Royaume de Dieu. » Les apôtres ont été choisis sans que l’Evangile ne mentionne leur pratique, activité ou inactivité sexuelle.

      • Le vœu de célibat n’étant pas équivalent au vœu de chasteté a toujours permis à ceux qui le souhaitent de mener une double vie, en toute hypocrisie
        (aussi longtemps que pareille ambiguïté subsistera, l’hypocrisie risquera de régner).

  • Quand je me suis engagé à vivre dans le célibat, j’ai promis d’observer ce que l’évêque me demandait de toute mon âme et de tout mon coeur : « Voulez-vous, pour signifier le don de vous-même au Christ Seigneur, garder toujours cet engagement à cause du Royaume des Cieux, en vous mettant au service de Dieu et de votre prochain ? » Je suis toujours dans cette perspective. Je peux ajouter que chaque fois que je suis tombé sur quelqu’un qui dissertait sur la différence entre célibat et chasteté, cela signifiait qu’il entendait se justifier de sa conduite et déroger à son engagement. Il m’est même arrivé que ce soit de bonnes (et jolies) chrétiennes qui me le demandent, signe qu’elles avaient été au moins approchées par un de mes confrères baratineurs. Je suis tout à fait d’accord pour que cette loi exclusive du célibat pour les clercs soit levée par le Pape. S’il le fait, je ne changerai rien à mon style de vie. Et cela, même si j’étais plus jeune.

    • A Pierre Vignon
      Il y a pourtant une différence entre célibat et chasteté
      La chasteté est d’abord une attitude à l’égard d’autrui , attitude qui refuse de porter sur lui un regard de pouvoir , un regard qui en fait un objet .
      Alors bien sûr cela se traduit dans la manière de vivre sa sexualité, mais aussi toutes les formes et toutes les modalités des relations humaines . La chasteté ne concerne pas exclusivement la vie sexuelle .
      On peut donc vivre une sexualité active et être chaste si l’attitude envers l’autre n’est pas celle de possession
      On peut s’abstenir de relations sexuelles et n’être pas du tout chaste dans sa façon d’entrer en relation avec autrui.
      Le magistère catholique , obsédé par le sexe et qui transforme toujours une démarche spirituelle en obligation juridique mélange allegrement les trois notions différentes que sont le célibat, la chasteté et la continence .
      Ce qui favorise toutes les confusions et toutes les hypocrisies .
      Un évêque qui propose des massages ne rompt pas pour autant son célibat aux yeux du droit de l’église. Est il chaste ?

  • Non, l’Eglise n’a jamais sépaaré (et confondu) chasteté, célibat et continence, car ils ne font qu’un, et c’est ce à quoi s’engagent les religieux (dont je suis). Il ne m’est jamais arriivé de penser que les trois pouvaient être désolidarisés. Tous les religieux le savent parfaitement. Ceux qui font des distinguos subtils entre ceci et cela ne sont pas fidèles à leurs engagements, tout simplement.
    Vous vous trompez M.Poujol. C’est sans gravité, mais je vous le signale. Les prêtres ne prononcent pas de voeu de chasteté, car c’est réservé aux religieux. Seuls les religieux prononcent des voeux, et non les prêtres diocésains. Par contre, lors de leur ordination sacerdotale, ils font promesse de respecter le célibat devant leur évêque. Or, vous dites qu’ils ne font pas de promesse d’engagement au célibat. C’est une erreur répandue dans les milieux laïcs. Les prêtres s’engagent solennellement au célibat lors de leur ordination, mais non par voeux. A vous de voir ce qui différencie une promessee solennelle de voeux religieux. C’est une autre question. Le célibat des prêtres, dans l’Eglise actuelle, n’est pas seulemeent une disposiiton disciplinaire mais va plus loin (et est apparentée aux voeux, sinon comment ça pourrait tenir plus d’un mois ?). Où, ce n’est pas à moi de le dire ? Quelle valeur accorder à cette promesse au plan théologique ? C’est une autre question.

    • Je pense que opus vous trompez aussi… et c’est également sans gravité ! Où avez-vous vu que j’affirme que les prêtres faisaient vœu de chasteté puisque je sais depuis toujours qu’ils ne s’engagent qu’au célibat même si ce n’est pas « formellement » par vœu !
      Et je trouve que votre long débvloppement vient quelque peu contredire votre première phrase lorsque vous dites que l’Eglise n’a jamais séparé (et confondu) chasteté, célibat et continence). Pardonnez-moi mais si on n’a pas fait une licence de théologie on n’y comprend rien !
      Car enfin, le laïc que je suis est invité à la chasteté, nullement au célibat et à la continence (sauf périodes de jeûne et abstinence comme on disait jadis), les prêtres sont évidement tenus à la continence puisque célibataires mais on ne parle pas de vœu ni de chasteté ni de continence; quant aux moines et religeux qui font vœu de chasteté c’est bien la continence qu’on entend de leur part !
      Je vous assure, faites un micro-trottoir à la sortie de la messe dominicale et dites-moi ce que les braves fidèles ont compris ! Vous n’y êtes pour rien ni moi non plus. Mais sincèrement, en matière de communication, on ne fait pas plus confus !

  • D’accord, ça n’est pas facile à comprendre. Je voulais dire simpement, si c’est possible (!), que le voeu de chasteté prononcé par les religieux engage bien évidemment avec lui le célibat et la continence plus la chasteté. Ce qui personnellmeent, je respexte littéralement, comme le P;Vignon sus-nommé, sans faire de distinguos subtils entre les trois. Les laïcs en général ne savent pas que les prêtres ne font pas voeu de chasteteté ou de célibat. Ils disent: « Ils ont fait des voeux et renient leurs voeux ! ». C’est courant. Ca s’entend. C’est vrai, les prêtres ne font pas de voeux. Mais ils s’engagent lors de leur ordination par une promesse solennefle devant leur évêque (comme le dit P.Vignon dans ce blog) à respecter le célibart incluant bien sûr la chasteté et la continence. Ce n’est pas un voeu mais ça a une portée équivalente (spirituelle). Vous disiez que le prêtre ne prenait pas d’engagment au célibat. Je vous dis: il s’engage solennellement lors de son ordination au célibat, à la contience et à la chasteté comme s’il prononçait un voeu, mais, canoniquement, ça n’est pas un voeu, c’est une promessse solennelle.
    Soit dit en passant, avec ce que j’appellle des distinguos, pour ne pas leur donner le nom de distinctions, qui est autre chose, pourquoi chercher querelle à Mgr Santier qui dénude de jeunes hommes devant le St Sacrement ? Il n’a nullement dérogé à la disciple du célibat stricto sensu. Ce n’étaient qu’amusements sans conséquence sur le célibat de quiconque, ni du sien, ni des autres. Et Mgr Collomb, il a probablemetn proposé des massages à un jeune homme, comme le kénisithérapeute du coin,. Que lui en voukloir s’il n’a aucunement dérogé à la discipline du célibat.(qui n’interdit pas les mains balladeuses de çi de là que je ne sache, commme le faisait le respectable nonce. Quant à l’homosexualité active de temps en temps,, en quoi peut-elle déranger la discipline du célibat ? Aucunement. S’il a fait des avances à tel ou tel jeune homme, c’est du domaine de l’amabilité et non de la dépravation. Si le célibat est ce que vous supposez, à quoi bon chercher pous dans la tête à tel ou tel qui n’a commis aucun écart par rapport à la règle disciplinaire du célibat et même peut -être à celle, non précisée, de la continence. Il s’est contenté de gestes que personne n’a le droit de dire inappropriés. Jean Vanier, surpris qu’on l’accuse de ces gestes envers des femmes, a déclaré : »Je croyais te faire du bien ». Certaines ont déclaré que ces pratiques calines leur avait fait grand bien et n’ont pas voulu porter plainte, et Jean Vanier n’avait enfreint aucun voeu d’aucune sorte.Pourquoi les dire inappropriés alors que rien du célibat n’a été enfreint ? Au nom de quoi ?
    Ce que je tiens à dire, et tant pis, si vous trouvez ça idiot (car ça peut arriver !), c’est qu’à faitre du célibat des prêtres une règle disciplinaire simplment, finalement, on n’aurrait rien à dire à quiconque et sur quoique ce soit. Ce serait leur manière d’interpréter la discipline du célibat et ça ne regarde qu’eux !
    Bien sûr, ce n’est absolument comme ça que je vois les choses. Je crois que cette fameuse disciplinhe pourrait être abrogée, comme pour l’Orient chrétien. Mais c’est aune autre affaire.

    • Je trouve assez curieux que vous vous adressiez à moi avec ce discours… comme si je n’avais pas compris tout ça ! Ce n’est pas moi qui veut exclure la chasteté et la continence du statut du célibat, c’est l’Eglise qui, elle, se sent obligée, en permanence, de nous rappeler que le prêtre ne fait pas vœu de chasteté et encore moins de continence… alors que de fait tout est lié puisque l’Eglise ne légitime la sexualité que dans le mariage hétérosexuel ! Encore une fois comment voulez-vous que les fidèles s’y retrouvent ? Mais je veux d’autant moins polémiquer avec vous qu’en réalité nous disosns la même chose vous et moi… chacun à sa manière !

    • Et pourtant « cette fameuse discipline » du célibat pourrait être abrogée, à l’instar des Eglises orientales, y compris catholiques, ou de la situation des prêtres anglicans mariés qui reviennent à l’unité avec l’Eglise romaine… et cela ne dispenserait pour autant personne de la chasteté !

  • « Jusqu’à quand l’institution pourra-t-elle nier les impasses qui menacent l‘Eglise d’implosion ? »
    Comme d’habitude, vous opposez l’Eglise et l’institution sans vous gargariser (une fois n’est pas coutume) de l’adjectif « systémique » (or un système est indémontable. Ou on le détruit tout entier et tout s’effondre, ou on le conserve et avec lui le statu quo ante « toxique » et destructeur). Vous vous concentrez sur les chasses à l’homme (et la boîte de Pandore ne se refermera qu’avec le dernier cadavre dans le placard exhumé du dernier clerc-mari patriarcal indélicat et impliqué, qu’on croyait pourtant au-dessus de tout soupçon et auquel on aurait donné le bon Dieu sans confession (sic)),. Ne vous intéressent qu’en dernière analyse (« L’Eglise face à son impossible discours sur la sexualité »), les questions ayant trait au changement de la discipline ecclésiastique. Or :

    – Pour mettre fin aux abus, il faut arrêter d’émasculer les prêtres, de les habiller en robe en occasionnant chez eux un trouble dans le genre, et de leur interdire toute activité sexuelle, y compris l’auto-érotisme, la masturbation ou la « branlette », entendez la sexualité du pauvre (Rappelez-vous le scandale qui s’est élevé dans l’Eglise et les médias quand le P. de la Morandais a traité le sujet dans un livre pourtant très pudique et plein de retenue)…

    – Et pour mettre fin à la « culture de l’abus », il faut mettre en doute ou reformuler le dogme (exprimé dans le Credo) de la rémission des péchés, et retrouver une définition adéquate du péché. Tout le reste n’est que fuite en avant à la poursuite du passé, et excitation, emballement médiatique de fidèles frétillant devant les scandales ou réitération de la souffrance des victimes essayant de rattraper leur passé plutôt que de s’engager vers la résilience en exigeant réparation et en se méprenant sur le fait que les dommages et traumatismes que nous avons subis sont toujours irréparables.

    Quant au fond des affaires en cours, il ressort très clairement que le « tordu de la bande » des MEP est le P. « Philippe R … », convaincu de « tentative de viol » sur un autiste Asperger et qui répand auprès de lui des rumeurs sur ses confrères, dont Gilles Rethinger, nommé évêque auxiliaire de Strasbourg « au plaisir de l’Alsace », comme un contrepoids à Luc Ravel auqel il s’est toujours montré loyal, et dont on se dit qu’il est derrière ce soudain intérêt de la presse parisienne pour les MEP, tant, avant de partir, il a savonné la planche de tous ses prédécesseur et collaborateurs -, et il ne lui manquait que ce dernier de ses évêques auxiliaires dont il n’avait pas défait la réputation-.

    Cela répond à votre question : « Comment imaginer… qu’autant de journalistes se soient mis à enquêter simultanément » s’il n’y avait pas eu depuis des années autant de rumeurs concernant les MEP. Cette simultanéité doit avoir un nom : Luc Ravel, chez qui la vengeance est un plat qui se mange chaud bouillant et qui, pour ne pas tomber tout seul, joue les chevaliers blancs contre les abus sexuels dans l’Eglise en n’ayant cessé de pratiquer, du début à la fin de son mandat archi-épiscopal alsacien, une gouvernance abusive, exclusive et monomaniaque.

    • Tout ça pour vous payer Luc Ravel…
      Votre hargne infondée et vos accusations gratuites me le rendent bien sympathique !

      • A Michel,

        Si vous croyez ma « hargne infondée » et mes « accusations gratuites », c’est que vous n’aurez pas bien suivi les dernières actualités du diocèse de Strasbourg. Luc Ravel a maltraité un de ses auxiliaires et mis en cause tous ses collaborateurs et les a signalés auprès de la justice. Le seul qui a échappé à sa vengeance était Gilles Rethinger fraîchement nommé, sur qui tombent maintenant ces rumeurs peut-être justifiées, les enquêtes le diront, mais surtoutce soudain intérêt journalistique dont la simultanéité interrogeait René, et c’est cette simultanéité calendaire qui me fait émettre cette hypothèse d’un Luc Ravel derrière le témoignage d’un Nicolas, ce Strasbourgeois probablement retourné dans son amitié avec Gilles Rhetinger.

    • Je continue, de fait, à distinguer l’Eglise comme communauté croyante organisée (on n’est pas chrétien tout seul) de l’institution cléricale qui la « gère » dont les contours sont le fruit de l’histoire. Venir m’expliquer ici que le tout est à prendre ou à laisser tel quel me semble assez surréaliste. Mais c’est depuis toujours votre propre obsession. Je serais tenté d’écrire : à chacun la sienne !

      Ce raisonnement est d’autant plus surprenant que, si je vous comprends bien, vous me reprochez de mettre en cause le discours global de l’Eglise sur la sexualité et de faire l’impasse sur la nécessité de revoir la discipline ecclésiastique du célibat obligatoire. Comme si les deux n’étaient pas liés ! Votre plaidoyer pour la légitimité de la « branlette » ecclésiastique se heurte à l’obsession magistérielle d’une sexualité tendue (pardonnez-moi l’expression) vers la transmission de la vie. C’est donc bien de vision de la sexualité qu’il est ici question.

      Concernant les accusations qui visent les MEP, je ne crois pas une seconde à votre lecture Ravelienne. Que l’accélération des révélations ait coïncidé avec son retrait de l’archevêché de Strasbourg ne suffit pas à étayer votre thèse. La décision par le supérieur général des MEP de lancer un audit date d’un an déjà, et la presse catholique n’aurait sans doute pas accordé une telle importance – un tel crédit – aux accusations dont elle se fat l’écho, sans le « contexte » dans lequel elles s’inscrivent. Ce contexte est que tout le monde sait et dit, depuis longtemps dans les milieux d’Eglise, qu’il y a de fait  « un problème »  aux MEP.

      • Non, je ne vous reproche pas « de mettre en cause le discours global de l’Eglise sur la sexualité » ni « de faire l’impasse sur la nécessité de revoir la discipline ecclésiastique du célibat obligatoire. » Je vous reproche de vous concentrer prioritairement sur le commentaire de l’actualité où une affaire fait oublier la précédente dans un contexte de chasse à l’homme au nom d’un passé qu’on voudrait solder, plutôt que sur cette critique du discours global de l’Eglise, critique qui, si elle trouve une issue favorable, ménagera peut-être un avenir où les abus seront à la fois moins nombreux et cesseront d’être structurels.

        J’entends votre négation de ma lecture ravélienne du calendrier de la publication des crises au sein des MEP. J’observe cependant que Gilles Rethinger est le seul de ses prédécesseur, collaborateurs ou auxiliaires à qui Luc Ravel n’a pu faire directement de mal.

        Et si l’audit lancé par l’actuel supérieur des MEP date d’un an, on peut pointer au minimum l’inconséquence du Vatican, qui devait être au courant des rumeurs dont vous insistez qu’elles couraient le « tout Paris ecclésiastique », d’avoir nommé Gilles Rethinger, son ancien supérieur, évêque auxiliaire d’un diocèse dont la gouvernance était déjà dans son collimateur.

  • On peut disserter sans fin sur les différences existantes ou non entre célibat, continence et chasteté .On peut s’interroger éternellement sur la sexualite des clercs et sur ce que l’institution ecclésiale (qui n’est pas assimilable à l’Eglise peuple de ceux qui vivent de l’Evangile) doit permettre ou pas à ses membres (clercs comme laics)
    Il me semble que la question que posent ces affaires est celle du consentement dans les relations que les clercs entretiennent avec autrui . Parce que l’autre n’est pas considéré comme un sujet de droit et donc en capacité de dire non , le clerc a tendance à croire ( sa formation le conforte aussi dans cette croyance ) que nul ne peut s’opposer à l’expression de sa propre volonté. au seul motif qu’il est clerc.
    L’institution ecclésiale sacralise le prêtre (l’ordination est une onction sacralisante ), parce qu’elle le conçoit comme configuré au Christ voire agissant « ipse Christus  » ou « in personna christi » du seul fait de son statut .
    En bonne théologie catholique tous les baptisés sont configurés au Christ par le sacrement de baptême.

    Toutes ces affaires sont donc d’abord des conséquences en matière sexuelle d’abus de pouvoir sur des personnes dont on néglige le consentement . Le pouvoir sur l’autre sans régulation du fait du statut sacralisé du clerc conduit logiquement à l’abus de pouvoir sur le corps de l’autre .
    Le rapport de la Ciase a très bien traité cette question .Mais nul ne veut en tirer les conséquences tant cela saperait les fondements de cette forme de l’institution ecclésiale.
    Alors peu importe que des vies de laïcs soient bousillées, que des scandales surgissent, que des prélats dépensent des fortunes en frais d’avocat , que des instituts et congrégations multiplient les audits , tout cela n’est que dommage collatéral. Cette forme de l’institution ecclésiale est une idole intouchable.

  • Sur ce point vous avez entièrement raison. Il ne faut pas discuter sur les distinctions entre célébat, continence et chasteté, car ce ne sont qu’une seule et même chose et c’est ce à quoi s’engagent les prêtres lors de leur ordination. Et ce que je tiens à montrer, c’est que, si l’on est scandalisé par tel ou tel acte déplorable, c’est qu’il a manqué à la continence, ou bien à la chasteté, ou bien encore , mais plus que rarement, au célibat. C’est donc que l’on croit à la valeur de l’engagemet pris. Si on n’y croyait pas, on trouverait trés bien que tel ou tel ait quelques écarts puisque la règle du célibat (dite disciplinaire) pourrait le permettre. C’est donc par rappoort à la règle du célibat incluant continence et chasteté que l’on se scandalise. Sinon, on n’aurait rien à dire, comme pour l’oncle ou le vieux garçon de connaissance, sinon qu’il se contente parfois d’aller voir ici ou là pour de petits contentements pris sur son officielle continence et à son officiel célibat. Ce serait sans aucune gravité et on n’en ferait pas tout un plat.
    Ce qui st grave en effet, c’est que ce soit un abus de pouvoir, une emprise illégitime sur la vie d’autrui. C’est là que le bat blesse en effet. On se croit permis au nom d’un pouvoir usurpé de s’emparer de la vie d’une personne. C’est donc le pouvoir exercé de cette façon qui est scandaleux. C’est ce pseudo-pouvoir qui doit être à l’évidence remis en cause.
    Intellectuellement, les choses doivent être séparées. Supposons que demain ces prédateurs (car c’est le nom qu’il faut leur donner) aient l’autorisation de se marier. A l’Eglise, ça exclura d’abord le maraige homo. 60 % des actes déviants sont homosexuels ou pédophiles. Ils resteront donc célibataires et continueront à abuser de leur pouvoir sur des hommes ou des enfants. Quant aux autres, hétéros, ils feront subir à leur femme leur manière de comprendre l’amour comme subordinantion écrasante et aliénante. On n’imagine pas que ces hommmes de pouvoir, comme par enchantement, du jour où ils se marieront deviendront de doux maris atttentifs à leur épouse.
    C’est donc bien qu’il faut s’en prendre aux personnalités qui revêtent illlicitement un pouvoir pour tenir en tutelle d’autres personnes sous leur joug.
    C’est donc que le comabat est d’exclure le plus possible ces personnalités qui aliènent autrui de l’Eglise et de l’exercie des responsabilités, et non de libérer la sexualité tous azimuths « en permettant aux prêtres de se marier ».J’essaie de monter que les deux questions ne se recouvrent pas et relèvent de deux raisons nullement solubles l’une dans l’autre.
    Ce qu’il faut, c’est combattre les personnalités qui veulent alièner et subordonner les autres à leur emprise, un pooint c’est tout.

    • @ Yon Dominique

      Ce que me semblait dire Guy Legrand, c’est que le statut sacré du clerc permettait ces abus de pouvoir, et l’emprise. Il ne s’agit donc pas uniquement d’un problème de personnalité… Et sur ce point là, je rejoins assez l’analyse de Guy. Sauf, sur le point que le cléricalisme soit une idole intouchable. En apparence, cela semble être bien le cas … Cependant, de l’ecclésiologie de Pie X à Vatican II, des évolutions ont été possibles, donc pourront demain encore avoir lieu. Même si ces nécessaires évolutions tardent beaucoup trop ce qui découragent voir repoussent bon nombre de nos contemporains.
      Ensuite, je me questionne quand je lis, dans vos écrits, que la possibilité de se marier pour les prêtres soit décrit comme une « libération tous azimuts » de la sexualité ???
      Certes, vous n’êtes pas allé jusqu’à parler de dépravation… mais la possibilité de se marier n’est pas « un mai 68 ». Le mariage n’est pas une libération tous azimuts de la sexualité. Sur ce point là, Guy parlait très justement de consentement dans sa relation à l’autre. Je rajouterais, marié ou non. Je préciserais, et je pense que Guy le pensait sans l’avoir écrit, que ce consentement contient le respect total de l’altérité de l’autre. En tant que chrétien, à mes yeux cela présuppose aussi l’amour de l’autre.
      Et justement, cela n’empêche pas un questionnement de l’enseignement « magistérielle » sur la sexualité, la contraception, la place des femmes dans un couple hétéro, la société et même l’Église.

      • Je regrette une expression que vous avez raison de trouver contestable, présentée comme ça.
        Je me permets de m’expliquer, si vous le voulez bien.
        Je voulais dire et ne l’ai pas dit, que si le mariage était autorisé pour les prêtres, ce à quoi je ne suis nullement opposé, dans le contexte actuel, ça serait interprété comme une permission tous azimuths d’exercer sa sexualaité en toute liberté, et donc que les pédophiles (apparemment peu faits pour le mariage et qui ne se marieraient pas, quelque soient les permissions accordées, en n’importe quelle circonstance), trouveraient une plus grande latitude pour s’adonner à leurs pratiques sordides (et non un garde-fou). Quant aux homosexuels, nombreux, ils n’auraient rien à faire d’un mariage hétéro autorisé, et donc interprèteraient cette permission de mariage commme une liberté de s’adonner à des actes sur des hommes (non autorisés ni inclus dans un mariagle permis par l’Eglise). C’est donc que le mariage autorisé, évidemmment hautement régulé moralement, ce n’est pas moi qui le constesterait, n’intéresserait nullement les personnes coupables de scandales et que la question actuelle n’est pas prioritairement celle du mariage des prêtres. D’autant, comme vous le remarquez vous-même, que le mariage n’est aucunement un défouloir pour sexualités débridées. et prétexte à n’importe quoi ! C’est le contraire. Ce qu’il faut trouver aujourd’hui, c’est la manière d’empêcher des emprises sur des personnes assujetties par des personnalités peu conscientes de ce qu’elles commettent, et d’y mettre le hola !
        Je voulais dire qu’en contexte actuel, il faut cerner les vraies questions qui sont celles de personnalités immatures et toxiques qui prennennt prétexte de leur état de clerc attitré pour mieux tenir sous leur coupe des brebis sans défense. C’est cela la cible. Ayant une haute conception du mariage, je n’imagine pas que ces personnes soient aptes à remplir les belles obligations de respect d’un vrai mariage et de respectd’autrui, puis qu’elles ne respectent aucunement les personnes mises sous leur responsabilité. Ca me semble clair, non ?

  • Bien des prêtres que j’ai connus et qui vivent leur célibat en respectant toutes les composantes qui le sous-tendent cherchent à garder un équilibre absolument nécessaire (ils vivent en petites fraternités ou s’accordent des temps de rencontres, de retraite) et ils ont une vraie dimension spirituelle qui les porte. Tous les abus ne sont absolument pas liés au célibat « choisi » d’autant que dans l’Eglise protestante le problème des abus existe « Aucun type d’Église n’est épargné. Les milieux protestants ne sont pas préservés de ce mal, hélas. » (Jean-Gustave Hentz, président de la commission Éthique et société de la FPF). Oui comme cela a été déjà dit sur d’autres pages de ce site, la plupart des psys qui ont été entendus au sujet des abus (j’en avais cité plusieurs), reconnaissent que la plupart des abuseurs dans l’Eglise ont des problèmes d’immaturité affective ou d’homosexualité (car longtemps l’église a servi d’enclos rassurant face au rejet social) mais certains ont ont des profils de pervers (assoiffés de toute puissance, narcissiques, paranoïaques). Le grave problème étant que Eglise n’est absolument pas armée face à des personnalités de ce type (qui ont l’art de briller et du double langage) pour éviter que ceux-ci ne s’incrustent dans ses rouages et y fassent carrière : car leur capacité de séduction et d’adaptation leur fait la place belle et encore à ce jour puisqu’ils sont à l’affut de poste où leurs charismes sont reconnus. On n’oublie aussi d’évoquer toute la dimension du mal qui s’insinue dans l’institution ecclésiale (et dans nos vies (« le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d’hommes ») comme s’il suffisait dans l’Eglise de n’être pas célibataire pour évacuer le drame des abus, des déviances. Ne s’agit-il à chaque abus plutôt de corruption ?  » Les corrompus ne savent pas ce qu’est l’humilité. Jésus les comparaient aux sépulcres recouverts de peinture : beaux dehors, mais dedans, emplis d’os pourris ». (François 11 novembre 2013). Dans l’Eglise comme cela l’a été déjà dit c’est l’encadrement du pouvoir qui avant tout pose problème et à cela s’ajoute le discernement au séminaire, puis l’accompagnement des prêtres (l’esprit de fraternité nécessaire en paroisse et avec l’évêque bien souvent trop haut perché qui gouverne en seigneur …).

    • Non, il ne suffit pas dans l’Eglise de n’être pas célibataire pour évacuer le drame des abus.
      Il suffit pour cela (pour le diminuer au moins) que la personne du prêtre, censé représenter Dieu, parler au nom de Dieu, être un « autre Christ » dans les sacrements, et que celle du laïc ayant du pouvoir parce qu’il semble dire quelque chose de Dieu, ne soit plus jusque dans l’inconscient collectif et à cause du besoin du croyant d’un intermédiaire entre lui et Dieu, il suffit donc que cette personne ne soit plus considérée comme plus « sacrée » et donc intouchable que celle du vulgaire croyant.
      Parce que plus cet homme « sacré » sera considéré comme tel et plus les abus seront possibles, fréquents, tordus et cachés.

      • Anne bien sûr. Pour le croyant « Tout homme est une histoire sacrée » parce qu’il est une histoire de Dieu, un signe de l’infini. C’est ainsi que l’Église défend le caractère « sacré » de toute vie humaine (et à mes yeux toute vocation quelle qu’elle soit, est sacrée). Le prêtre n’est lui-même sacré que de manière indirecte, en tant qu’il est le signe et l’instrument d’un mystère qui est le Christ. Or le prêtre, c’est vrai, a trop souvent été présenté comme étant lui-même « une réalité sacrée » (avec notamment des marques de respect excessives). Cette confusion entre la personne et le sacrement qui s’opère par l’intermédaire du prêtre « consacré » a facilité le passage à l’acte des abuseurs : dans tout contexte où il y a des personnes ayant des responsabilités qui doivent être respectées , le passage à l’acte est facilité ; mais dans l’Eglise, l’abus cause des ravages d’autant plus dramatiques qu’il touche au caractère sacré de la personne par l’intermédiare de celui qui est l’instrument du mystère de Dieu. Anne, je vous ai toujours appouvé sur ce sujet.
        Lors d’une audience au cours de laquelle la foule acclamait « François ! François ! », au début du pontificat, le pape avait demandé de scander plutôt le nom de Jésus. Il y a bien des changements qui ‘opèrent dans l’Eglise ; mais là où je suis, j’ai un combat à mener et c’est déjà bien compliqué à vivre sereinement.

    • @ Sophia Gabel,

      Je suis au moins d’accord avec vous sur l’idée que le mariage n’est pas à présenter comme « un remède à la concupiscence ». L’idée du mariage (ou de l’ordination de marié-e-s) est de présenter les clercs comme des humains comme les autres, pas mis à part par un célibat obligatoire et très difficile à vivre concrètement (car surement absolument pas naturelle…) !
      D’ailleurs vous décrivez vous même qu’il faille chercher à « garder un équilibre », ce qui suppose bien que le célibat obligatoire pour devenir prêtre pose question. Ce qui n’interdirait pas que tous ceux qui choisissent le célibat pourraient le faire comme pour les moines et moniales, mais sans obligation pour les prêtres.
      Je crois, pour ma part, que le célibat obligatoire, contribue à sacraliser de façon outrancière le prêtre, ce qui permets les dérives d’emprise et les déviances…
      L’autre question, qui va avec est anthropologique, c’est la vision de la sexualité. La vision négative induite, même si cela n’est pas voulu initialement, de l’usage de la sexualité active qui est séparé du sacré. Car le prêtres, célébrant les sacrements est ainsi séparé de la sexualité active, du moins en théorie…
      A mes yeux, aujourd’hui il faut sortir du cléricalisme (pouvoir du clerc sur les laïcs). Comme vous l’écrivez, non seulement il faut réguler ce « pouvoir ». Mais à mes yeux, il faut rapidement le désacraliser. Ne pas lier ordination et célibat fait parti d’une désacralisation avec aussi l’ordination des femmes. A ce sujet, il me semble que les synthèses synodales des différents continents parlent d’ordinations diaconales pour les femmes…
      Certes, on sera peut être obligé (et plus vite que l’on ne croit, par manque de prêtre tout simplement) de concevoir une autre voie de ‘décléricalisation’ : tous les baptisés étant prêtres. mais je vous renvoie au sujet déjà traité par René ici même : « ordonner des hommes mariés : une solution déjà dépassée ? »

      • Dominique, l’équilibre personnel (auquel j’ai fait allusion) est tout autant nécessaire aux laïcs (homme ou femme), célibataire ou marié, avec un job, des enfants : ici j’évoquais que ce qui peut résulter pour le prêtre d’un manque d’équilibre personnel. Le pape lui-même a parlé de ce qui lui est nécessaire. Il y a des prêtres qui ont renoncé à leur vœu et se sont mariés et ont divorcé ensuite comme quoi rien n’est simple en matière d’équilibre etc. Et le célibat existe en tant que tel, et des hommes et des femmes font aussi des vœux et travaillent dans le monde « comme tout un chacun » (des humains bien comme les autres). Qu’il y ait des prêtres mariés (il y a déjà des veufs, les orientaux etc.) est un autre sujet : personnellement, je n’y suis pas opposée mais j’imagine des hommes mariés ayant déjà une belle expérience de vie de famille ou de couple (ne pas rêver du long fleuve tranquille, il s’agit aussi de vocation).
        Comme j’ai noté ci-dessus que le combat spirituel est mis aux oubliettes, je remarque qu’on évoque de moins en moins l’appel au Don de soi, à « la joie de se consumer en produisant » (Alain) et on s’étonne que des jeunes en quête d’idéal courent vers des mouvements plus radicaux à l’affut de vertus avec tous les clivages qui s’opèrent. C’est un autre sujet certes.
        Quant au cléricalisme, ce mal que le pape dénonce vigoureusement, qui affecte le fonctionnement de l’Église : « les 10 pistes pour sortir du cléricalisme » citées dans un article de La Croix du 28/8/18 me paraissent intéressantes (le titre suffit pour une lecture internet). C’est à un changement de culture qu’il faut désormais s’attaquer c’est vrai, mais j’ose ajouter qu’il y a au sein de l’intitution écclésiale des femmes qui par goût du pouvoir (ou de ce que celui-ci leur apporte) sont tout autant capables d’abus (des témoignages et exemples récents viennent à l’appui de ce que j’ai constaté amèrement…)

        • Sophia, je ne contesterai pas ces évidences que les femmes ne sont pas mieux que les hommes et vice-versa. Je ne conteste pas non plus que le mariage, tout comme le célibat peuvent relever de vocation personnelle, que ce sont des chemins individuels. Et je ne souhaitais pas non plus une mise aux oubliettes de tout combat spirituel, ni nier le don de soi, qui à mes yeux est réservé … à tous les chrétiens. Si vous l’aviez vu dans mes propos, c’est que je me suis fort mal exprimé.
          Après vous avoir lu, je reste un peu sur ma faim… Permettez-moi donc de préciser ma pensée, tout en insistant. Dans mon propos je regrettais le lien formel et obligatoire que l’Église d’occident met entre célibat et sacerdoce. J’y voyais un renforcement du cléricalisme, et une dévaluation anormale de la sexualité, voire de la femme du fait de l’exclusion de celle-ci de tout ministère ordonné. Sur le point précis du célibat obligatoire, je n’ai pas bien compris votre positionnement, mais vous avez le droit de ne pas le donner…

          • Dominique, n’ai-je pas répondu à votre question sur ce que je pense de l’accès au sacerdoce concernant des hommes mariés au début de mon post (cherchez bien !) ? N’étant pas théologienne, cette réflexion au sujet du célibat des prêtres de Luc Forestier (théologien, enseignant, directeur de l’Institut Supérieur d’Etudes Œcuméniques) est intéressante à mes yeux https://www.la-croix.com/Definitions/Lexique/Pourquoi-lEglise-tient-elle-fort-celibat-pretres-2022-03-24-1701206751.
            Et J.P Vesco, évêque d’Oran ne craint pas de dire combien pour lui, le célibat consacré est « un trésor du christianisme » tout en dénonçant le danger du cléricalisme : dans sa magnifique lettre pastorale de mai 2021, on peut lire  que « Le renoncement au primat des liens de sang rend Jésus disponible pour toutes les rencontres qui font la chair des évangiles. Cette disponibilité dessine une nouvelle forme de fraternité qui sera un idéal de vie chrétienne offerte à tous. C’est l’origine de la vie chrétienne consacrée qui est si structurante de la vie de notre Église en Algérie. Choisir le célibat consacré signifie renoncer à un « nous » conjugal et familial, et cela a un coût. Mais ce coût est le prix à payer pour un rapport singulier au monde qui ne trouve son sens que par un surcroît de fraternité »(https://doc-catho.la-croix.com/fraternite-chemin-pas-terme-lettre-pastorale-Mgr-Vesco-2021-06-11-1201160655). Et je sais combien cette fraternité est vécue en vérité par cet évêque qui a acquis la nationalité algérienne.  Quant aux femmes, je pense aussi que « l’enjeu n’est pas de « cléricaliser » les femmes, mais de décléricaliser l’Église et de lui faire ainsi retrouver son souffle apostolique » : avec la démarche synodale de nouveaux ministères féminins, différents de ceux des hommes, mais égaux en termes de responsabilité et de symbole surgiront sûrement. Et un peu en aparté, j’ajoute que le livre d’Hélène de Saint Aubert « Sexuation, parité et nuptialité dans le second récit de la Création-Genèse 2″(pas lu, mais je l’ai écoutée) met en évidence que le deuxième chapitre de la Genèse est un texte féministe avant l’heure (ce dont je n’ai jamais douté, oh que non car ce fut inscrit dans mes gènes 😂)

          • Sophia,

            J’espère que la fraternité se vit aussi en dehors du célibat… En tout cas moi je le crois.
            Et la question que je vous posais n’était pas la remise en cause « d’un trésor du christianisme ». Car je ne remettais pas en cause la possibilité du célibat pour qui veut faire ce choix…
            Je posais juste la question du célibat obligatoire pour répondre à une éventuelle vocation sacerdotale… Je parlais de l’image infecte (et je pèse mes mots), donné par cet obligation du célibat, à la sexualité.
            Certes vous avez parfaitement le droit d être attaché au célibat sacerdotale obligatoire, et de venir faire ici sa promotion. Et ceci, malgré l’image désastreuse que cela donne de la sexualité, des femmes…

          • Dominique (votre post du 21 juin 2023 à 20 h 21 min)
            Auriez-vous préféré que je réécrive sagement comme dans mon post précédent (en femme soumise ?) selon votre consigne préétablie que « je ne suis pas opposée à l’ordination de prêtres mariés » mais j’ai cherché à discerner davantage :
            -ce n’est pas le titre de l’article cité qu’il fallait retenir mais son contenu avec les propos mesurés de Luc Forestier qui enseigne la théologie en université
            – JP Vesco (archevèque d’Alger) place au centre de son engagement au célibat, l’Evangile qui l’ouvre à une disponibilité plus vaste avec cette superbe formule « un surcroît de fraternité » : il explore cette notion de fraternité par ailleurs, en insistant sur le fait que la paternité spirituelle ne s’institutionnalise pas, car la fraternité spirituelle fait place à la prise en compte d’une salutaire et réelle réciprocité, à un engendrement mutuel etc https://www.lavie.fr/christianisme/temoignage/jean-paul-vesco-etre-des-freres-avant-detre-des-pretres-80602.php) ; et j’ai été vraiment touchée par la richesse et justesse de ses propos (après avoir reconnu que l’Église est malade d’un système de pouvoir clérical avec le surinvestissement sacral de la figure du prêtre) car j’ai constaté le défaut de fraternité chez bien des évèques qui vivent en vase clos, qui ne considèrent pas les laics comme de vrais collaborateurs (d’où leur aveuglement face aux abus), qui perdent le lien avec les prêtres de leur diocèse (n’est-ce aussi la clef de leur équilibre y compris affectif ?). Voyez j’ai attérri ici suite au décés de François de Foucaud il y aura bientôt 1 an (et cela en lien direct avec une autre situation dramatique vécue dans une institution eclésiale). J’ai toujours su que je n’ai pas l’âme d’une blogueuse (et il y a besoin de de temps et de sagesse je crois). Il est temps de savoir se retirer (triste anniversaire…).C’est acté.
            Reste à vous dire qu’on ne déforme pas la pensée de quelqu’un pour asseoir sa vérité aussi infaillible soit-elle à ses yeux.: cela favorise t-il le discernement et la réflexion (un pour tous,tous pour un ?) ?
            J’ai grandi dans un contexte assez destructeur avec des combats de titans qui possédaient, croyaient-ils la foi et la vérité,(et la culture pour bétonner le tout) et survient alors « L’heure terrible où Dieu n’est pas vrai et où je continue à l’aimer quand même » que (murmurait Marie-Noël)

            « En apprenant les uns des autres, nous pourrons mieux refléter ce merveilleux polyèdre que doit être l’Eglise de Jésus-Christ » (Christus Vivit exhortation apostolique du pape François pour les jeunes) et ça c’est un cadeau d’au-revoir (hier c’était aussi la fête de la musique 😊)

          • Sophia,

            j’ai un peu hésité à vous répondre…
            Non, je ne souhaitais pas vous traiter en femme soumise… Et vous pouvez répondre ou pas, comme vous le vouliez (vous ne vous en êtes pas privé il me semble) à une question qui ne me parait pas être une consigne.
            Je ne crois pas avoir essayé de déformer votre pensée, peut être maladroitement essayer de la comprendre.
            Moi non plu je ne suis pas blogueur, je me contente ici d’intervenir sur le blog de quelqu’un d’autre (que je remercie au passage). Je rajoute que cela ne me parait pas anormale de présenter ses idées, d’argumenter à leurs sujets. Je me trompe peut être, mais il me semble que c’est un bon moyen de ne pas s’enfermer dans des certitudes. Je suis bien d’accord que ma pensée n’est pas infaillible. j’essayerai d’éviter de vous questionner si vous y voyez une action autre que de comprendre votre position.

          • Sophia Gabel, ce serait dommage que vous quittiez définitivement ce blog, vous y apportez des commentaires toujours intéressants et profonds.

      • A Dominique,

        Vous mettez le doigt sur un aspect du cléricalisme dont on parle très peu.
        « Car le prêtres, célébrant les sacrements est ainsi séparé de la sexualité active, du moins en théorie… »
        Or la sexualité est non seulement animale, mais le mystère par lequel l’être humain s’approche le plus du sacré.
        Je ne sais pas s’il faut désacraliser le prêtre, mais je crois qu’il faut sacraliser la sexualité, au bon sens du terme, en se gardant de toute perversion dans cette sacralisation. Donc non pas la ritualiser sacramentellement, mais prendre la mesure de sa dimension sacrée.

  • Comme le dit un vieil adage , se défendre en ayant recours à la procédure plutôt que d’argumenter sur le fond est le mode de défense des coupables .

    Il n’appartient qu’à la justice de la république de dire si Monsieur Colomb est coupable ou innocent des faits dont on l’accuse .

    Mais on peut s’interroger sur le mode de défense des MEP qui fait donner ses obligés en l’occurrence madame Bonicel pour mettre en cause le journal « La Croix  » associés à « Famille chrétienne « et à Aletéia . Quel est le crime de ces journaux ? donner de l’information !

    Madame Bonicel n’argumente pas sur le fond , elle accuse « La Croix « de faire son travail en mettant , sur le même plan les abus sexuels et ce qui serai un abus d’information .

    Cette intervention sur ordre aussi ridicule qu’indécente démontre au moins que les MEP font preuve d’ amateurisme , de légèreté , de maladresse dans leur manière de se défendre . Ce qui est sans doute le signe de la panique qui les frappe devant le risque de voir ainsi leur linge sale lavé sur la place publique .

    Les MEP n’ont peut être pas lu le rapport de la CIASE et si elles l’ont lu n’en ont tiré aucune conséquence .

    Quand la communication de crise est aussi nulle c’est que la crise est encore plus profonde qu’elle n’apparait .
    Maintenant on le sait ; merci à madame Bonicel de nous l’avoir signifié aussi involontairement que clairement .

  • Pour répondre à Yon Dominique et à ceux qui réduisent le problème de la sexualité des clercs, de sa régulation et de ses dérives à une question d’état de vie des personnes .

    Il faut prioritairement appréhender la question du célibat consacré comme un élément structurel , comme la pierre angulaire de l’édifice institutionnel de l’église romaine avant d’en envisager les aspects personnels .. Cette obligation n’a pas d’abord pour but la crédibilité du témoignage des clercs par l’exemple d’une « vie entièrement donnée » au Christ . Cet argument n’est que l’argument de vente , la publicité , l’emballage qui recouvre la véritable finalité du célibat obligatoire des clercs ..
    Le célibat clérical a une autre fonction qui est première et essentielle : légitimer l’organisation institutionnelle de cette forme de l’Eglise :
    – L’église romaine repose sur la séparation des clercs et des laïcs .
    -Qu’est ce qui est le plus significatif pour légitimer cette séparation statutaire ? l’état de vie
    – Qu’est ce qui caractérise le mieux un état de vie ?C’est la gestion de la pulsion de vie et donc de la sexualité .
    – comment justifier la séparation statutaire des clercs et des laics? Par l’adoption pour les clercs d’une sexualité totalement différente du commun des mortels . Comme d’autres religions l’église aurait pu choisir une sexualité de groupe , mais pour différentes raisons elle a choisi le célibat en ce qu’il signifie la continence . Ce qui est exorbitant de la commune condition humaine et justifie la « mise à part  » du clerc .

    C’est d’abord à cela pour ne pas dire c’est exclusivement à cela que sert l’instauration de la discipline du célibat des prêtres . Si l’église reconnait que prêtres ne sont pas différents des autres hommes alors la séparation entre clerc et laïcs n’a plus de fondement et le système qui repose sur cette séparation s’écroule .

    Saint Jean Paul II , en homme politique avisé avait parfaitement compris cet enjeu et a tenté y compris contre ses théologiens de déclarer la question définitivement résolue et tranchée : le prêtre catholique ne peut être qu’ un homme célibataire . Un « non possumus » bien opportun pour sauver les fondations du système ecclésial . A partir de ce point de vue , les abus sexuels commis par les clercs apparaissent comme des dommages collatéraux bien négligeables vis à vis de l’enjeu principal : assurer la pérennité de cette forme d’église . C’est je pense une des raisons du silence de J P II sur les crimes sexuels des prêtres dont il avait connaissance .
    Le refus du pape François de recevoir la Ciase s’explique pour une grande part par cette approche . Reconnaitre officiellement le caractère systémique des abus , c’eût été créer une brèche dans la muraille ; or ce n’est pas le rôle du pape que de contribuer à lézarder une forteresse déjà bien fragilisée .

    C’est bien là le problème quand on construit une idéologie sur une fiction anthropologique . Dans la réalité rien ne différencie un clerc d’un laïc dans sa manière d’entrer en relation avec autrui , donc dans l’expression de sa sexualité . Revendiquer et accepter le mariage possible des prêtres c’est détruire cette fiction structurante de l’institution écclésiale .

    J’adhère donc totalement à l’analyse de Saint Jean Paul II sur cette question même si j’en tire des conclusions diamétralement opposées . Cette forme contingente de l’église ( elle a vécu plus de 1000 ans sans cette discipline et même après avoir été instaurée celle ci n’a jamais été vraiment appliquée ) Après tout le célibat ecclésiastique ce n’est pas « la loi et les prophètes » . La réforme grégorienne qui a fait du clerc » un moine dans le monde  » n’est pas un critère essentiel pour le témoignage de l’évangile au XXI ° siècle . Acceptons en l’augure et concentrons nous sur la manière de rassembler tous ceux qui réclament de l’évangile ici et maintenant dans la société et le monde tel qu’il est . Rien de plus conforme à la tradition , les premiers chrétiens ont inventé leur propre manière de se constituer en Eglise dans la culture et la société qui était la leur à l’époque .. Faisons de même et laissons les morts enterrer leur morts .

    N B : Mon propos ne concerne en rien les prêtres ou les laics qui tentent de vivre la véritable chasteté selon les modalités propres à leur état de vie . Il s’agit la du domaine de la vie spirituelle de chacun qui n’a rien à voir avec la logique institutionnelle . Je n’ai aucun jugement sur le célibat des prêtres ; c’est son caractère obligatoire et statutaire qui introduit de la confusion entre ce qui relève de la construction institutionnelle et ce qui relève de la vie spirituelle .

    • Il y a eu là un problème de signature, mais je reconnais là le style des diatribes de Guy Legrand !
      Il y a d’autres Eglises (les Eglises orthodoxes et les Eglises orientales) qui ont des prêtres mariés et où la distinction clercs/laïcs existe tout autant… ce qui va à l’encontre de votre raisonnement, qui est aussi une construction idéologique…

      • A Michel
        Pour une fois que j’exprime mon plein accord avec les analyses de Jean Paul II , vous faites encore la fine bouche .C’est désespérant. !

        • A Guy
          Désolé, mais je ne vois pas de problème à l’ordination d’hommes mariés, même si c’est une question sans rapport avec celle des abus sexuels.

    • Par je ne sais quel mystère ( erreur de manipulation de ma part ,), ce post n’est pas de » tion statutaire » mais rédigé par Guy Legrand J’ assume ouvertement tous mes posts . .

        • a Michel (ce commentaire est de Guy Legrand)
          Le fait que vous ayez reconnu ma prose sur ce post mal attribué doit plus à votre perspicacité qu’à mon talent ; je n’en doute pas . Mais à force d’échanger depuis de longues années , des habitudes se créent , ce qui ne diminue pas votre perspicacité mais contribue à l’expliquer … J Plus sérieusement , je rebondis sur votre objection qui mérite examen . Aussi je livre à votre sagacité les objections suivantes :
          – L’église orthodoxe organisée en patriarcats ne se situe pas dans le modèle de l’impérium romain centralisateur qui a besoin d’une chaine hiérarchique beaucoup plus longue et donc de prêtres dont la légitimité n’est pas discutable
          -les prêtres orientaux mariés et rattachés l’église de Rome sont une exception culturelle et leur nombre restreint ne remettait pas en cause le modèle catholique romain dans lequel ils constituaient une exception
          numérique
          – L’orthodoxie n’a pas le même rapport au pouvoir politique que le catholicisme romain qui plus qu’elle le besoin de sacraliser ces prêtres , d’en faire des hommes à part susceptibles d’imposer de manière autonome leur autorité y compris contre le pouvoir politique .
          Je persiste donc à penser que le célibat , est un élément constitutif de la légitimité du prêtre et donc de la légitimité du modèle d’église issue de la réforme grégorienne .

          Enfin argument qui me semble important pour soutenir ma thèse :
          Il ne vous aura pas échappé cher Michel que l le rôle concret comme la fonction symbolique du prêtre a complètement changé lorsque le pape , au XIII ° siècle ( en 1277) a interdit d’enseigner Averroès au terme d’une célèbre controverse qui concerna toutes l’Europe chrétienne .
          – Cette interdiction remettait en cause l’effort d’intégration de l’aristotélisme au christianisme ( exit momentanément l’influence de Thomas d’Aquin )
          – Ce fut la consécration des thèse de Guillaume d’Okham qui professait que le dogme n’était pas démontrable par la raison et qu’en conséquence le chemin vers Dieu passe préférentiellement de l’intellect à l’amour .
          – La conséquence en fut le changement radical du rôle de prêtre qui auparavant chargé de l’enseignement et de l’explication servit alors de médiateur entre dieu et les hommes et d’exemple de vie .
          – Ce qui induit une séparation du sacré et du profane et il fallut alors légitimer cette nouvelle sacralisation du clerc sur des bases liée à un état de vie . Quoi de plus emblématique qu’une sexualité affichée différente du commun de s mortels ?

          Bon je ne vous aurai sans doute pas convaincu mais j’aurais essayé avec des arguments qui ne relèvent pas d’une idéologie que vous m’imputez à tort . Ma grille de lecture qui ne peut être assimilée à une adhésion à une idéologie se fonde d’abord sur le savoir avéré .

          • Oui, Guy, il est exact que les Eglises orthodoxes n’ont pas le même rapport au pouvoir politique, et on voit la triste illustration avec l’actuel Patriarche de Moscou.
            On ne peut que se féliciter que l’Eglise catholique soit plus indépendante, mais je ne vois pas le rapport avec le célibat des prêtres ; du reste dans les Eglises orthodoxes, les évêques sont choisis parmi les prêtres célibataires (appelés « moines »).
            Le mérite du célibat est de permettre une plus grande disponibilité du prêtre auprès du Peuple de Dieu.
            Pour autant, je ne pense pas qu’il devrait être obligatoire pour tous les prêtres, mais un choix à côté de celui d’être marié.

            Merci pour vos développements sur Guillaume d’Occam, même si je ne suis pas certain que son influence ait été aussi considérable au point de balayer le thomisme, mais je suis moins savant que vous sur ce point.

          • a Michel
            C’est justement parce que l’église catholique s’est tenue à distance du pouvoir politique qu’il fallait que ses clercs aient une autorité statutaire forte et incontestable pour pouvoir s’imposer auprès des populations .

            Comme je l’ai dit plus haut , le moyen de légitimer une autorité est à cette époque la sacralisation et le moyen de la sacralisation est la sexualité différente du commun des mortels . Cela n’est pas propre au catholicisme ( les pharaons procédaient à l’inceste entre frères et soeurs , les prêtres des religions à mystères à la sexualité de groupe etc etc ..

            Sans être un spécialiste de cette époque , je pense que l’on peut affirmer sans trop de risque que la pensée ockhamiste ouvrit « la voie moderne « en phase avec l’évolution des mentalités du début du XIV ° siècle . Cette pensée franciscaine ( Ockham était franciscain )
            -répondait au niveau religieux à l’approche plus « mystique des  » petites gens  » qui ne pouvaient avoir accès aux débats intellectuels induits par la pensée scolastique
            – fournissait aussi un cadre à l’approche expérimentale qui se développait en remplaçant le signe d’un concept abstrait par l’image vraie issue de l’expérience .
            – était utile au pouvoir politique qui voulait s’émanciper de l’église puisque l’ockhamisme affirmait que l’intelligence devait échapper à toute ingérence ecclésiastique .

            Notre vision de l’importance de Thomas d’Aquin doit beaucoup aux néothomistes du XIX° siècle qui ont mis l’accent sur la continuité de son importance historique sans doute disproportionnée par rapport celle qu’il eut réellement avant le XIX° siècle . En interne à l’église la doctrine catholique n’a jamais renoncé à l’aristotélisme de Thomas, avocat utile qui lui donnait des arguments pour s’affirmer face au pouvoir des rois et des empereurs .

            Cela mériterait de longs débats , que je n’ai pas nécessairement la compétence pour mener et qui sont hors sujet sur ce blog .

    • Je trouve très éclairant le lien que vous faites entre célibat ecclésiastique et structure de l’Église dans laquelle clercs et laïcs sont séparés. Dans un tout autre domaine c’est l’interdiction de l’union d’une femme (libre) européenne et d’un homme (esclave) africain qui va faire naître une société esclavagiste dans laquelle il y a une séparation infranchissable entre le blanc et le noir (qui est en fait le non-blanc), et plus tard nos sociétés européennes marquées par le préjugé de couleur, c’est à dire le racisme. Dans les deux cas c’est la dialectique homme/femme telle que décrite par Gaston Fessard qui ne peut pas fonctionner et homogénéiser la société.

      Vous avez aussi raison d’incriminer la réforme grégorienne qui se propose de supprimer une altérité structurelle (image de la Trinité) dans l’Eglise en soumettant le pouvoir laïc des princes chrétiens au pouvoir théocratique absolu du pape. Cela a eu l’effet trompeur de créer dans un premier temps une société chrétienne, une chrétienté pendant deux ou trois siècles, mais à plus long terme de transformer l’histoire de l’occident jusqu’à maintenant en une vaste entreprise pour s’affranchir du pouvoir spirituel de l’Eglise. Si bien que la société autrefois la plus christianisée engendre toujours plus la société la plus antichrétienne. Cela a eu aussi l’effet terrible de justifier jusqu’à il y a peu la violence sacrée au sein de l’Église, c’est à dire les abus commis par des clercs.

      Merci de votre commentaire extrêmement éclairant !

    • A Guy Legrans. Vous ne m’avez pas bien lu. C’est pas grave.
      Je voulais dire que le célibat/mariage des prêtres n’était pas la question pour ce qui perturbe l’Eglise ces temps-ci.
      Si je ne m’abuse, des pédophiles pourraient-ils être intéressés par le mariage avec une seule épouse ? Pensez-vous alors qu’on puisse satisfaire des pulsions pédophiliques avec la présentatnin d’une gente épouse à la place des garçonnets qu’il convoite habituellement ?
      Pensez-vous que ça ferait l’affaire ?
      Quant aux actes homosexuels, nombreux, dans les scandales que l’on constate, croyez-vous que la présentation d’une gentille épouse lui plairait ? Pour un homo une femme dans son lit n’est guère envisageable. Quant à ceux qui ont des aventures avec des femmes, je ne suis même pas sûr qu’ils trouverainent leur compte dans un mariage avec une unique épouse.
      Donc, le mariagle serait-il autorisé pour les prêtres, les catégories que je viens de citer resteraiinet célibataires, et continueraient à perpétrer leurs abus y compris en se dotant parffois d’une épouse paravent, ce qui n’est pas un rôle pour une femmme qui se respecte et que l’on respecte.
      Je disais donc qu’il y a deux questions qui ne se recouvrent pas:Le mariage éventuel des prêtres et l’arrêt des abus.
      On invoque parfois le mariage poour les prêtres comme si c’était un fourre-tout où toutes les pratiques pourrainent y trouver compensation. Mais, c’est pas commem ça que ça marche le mariage. En tous les cas, ce n’est certainement un remède à la pédophilie, à l’homosexualité, et même à la sexualité hétéro compulsionnelle.

      • @ Yon dominique,

        Personne ne me semble a évoqué le mariage comme ‘remède à la concupiscence’, voir la dépravation à vous lire … Pour ma part, je évoquais la non-exigence du célibat pour être ordonné, comme un des éléments de « normalisation » du du prêtre. Comme un des éléments de « désacralisation » du prêtre. Le prêtre, par nature, touche au sacré (en étant l’homme des sacrements) : le seul fait de rendre obligatoire le célibat pour ça, l’Église d’occident donne une fausse image de la sexualité et sacralise ainsi outrancièrement le prêtre.

      • A Yon Dominique,
        « [Le mariage] n’est [pas] un remède à la pédophilie, à l’homosexualité, et même à la sexualité hétéro compulsionnelle. »
        Certes. Mais vous cédez au penchant de l’Eglise qui est de refuser, en théologie moralement négative, par principe, la solution du moindre mal, et de la refuser au point de suggérer négativement qu’elle ferait pire que de protéger au moins un peu. Le moindre mal serait pire que la politique du pire qui est celle du statu quo ante.

      • A Yon Dominique
        je vous ai bien lu , c’est juste que je ne suis pas d’accord avec votre approche qui me semble un peu réductrice .
        La question du célibat des prêtres n’a pas pour fonction première de gérer des problèmes personnels , ce n’est pas un moyen de gestion des ressources humaines dans l’église comme vous semblez le considérer .
        . C’est une discipline que l’église impose à ses clercs pour fonder solidement la forme de son institution . Pour pouvoir imposer ses préceptes à la société toute entière , cette forme de l’Eglise a besoin de représentants dont l’autorité n’est pas discutable , qui ne dépend pas du facteur humain . Le savoir ou l’exemplarité de la vie sont des paramètres qui dépendent trop de la personnalité de chaque prêtre pour être efficaces pour fonder l’autorité du prêtre .

        Il faut trouver un critère objectif , valable pour tous , indépendant de la personne du prêtre , reconnaissable immédiatement . C’est pourquoi le célibat statutaire qui différencie les prêtres du commun des mortels et qui concerne un élément essentiel de l ‘identité humaine , à savoir la sexualité , constitue un excellent moyen de sacraliser le prêtre et de lui conférer une autorité indiscutable qui n’est pas liée à sa personne ( tous ne sont pas charismatiques) mais à son statut .

        Cette solution a été très efficace pendant des siècles en dépit de ses inconvénients( le célibat n’a jamais en pratique été respecté et son obligation de façade a généré de nombreux abus tant sur les enfants que sur les adultes ).

        Lorsque l’évolution de la société a conduit à une demande d’authenticité et de transparence et a remis en cause cette obligation de célibat , J P II a tout de suite compris le danger qui était la banalisation du clerc et donc la perte d’autorité de l’église dans un contexte de sécularisation perçu comme une gravemenace pour l’église par ce pape obsédé par le danger communiste .
        Cet objectif vital pour la pérennité de cette forme de l’institution écclésiale rendait les abus sexuels et leurs conséquences sur les victimes négligeables . (peut-on être pape sans être cynique ?)

        En fin de compte , JPII , Benoit XVI et François ont fait le choix très matérialiste de la pérennité de cette forme d’église y compris au détriment de sa capacité témoigner de l’Evangile sans se rendre compte que les dégâts occasionnés par les abus de pouvoirs et sexuels décrédibilisaient plus surement et plus rapidement l’église que la banalisation statutaire du prêtre ne l’aurait sans doute fait .

        En France les évêques sont pris en étau entre la position de l’église et la demande sociétale suite au rapport de la Ciase . Ce qui explique leur position ambigüe : repentance officielle à lourdes , indemnisation a minima des victimes et en même temps non transparence dans la gestion des cas d’évêques abuseurs ou ayant couvert des abus ( Santier Ricard , Ornellas qui a exfiltré un prêtre abuseur dans une communauté de l’Arche, Barbarin et maintenant Colomb , Gosselin etc …). Une position intenable qui explique leur refus devant l’obstacle à Lourdes au printemps dernier . Le processus synodal en cours ne devrait pas changer grand chose . on pourrait résumer son intention ainsi : montrer que l’on fait quelques chose tout en ne touchant pas à l’essentiel .

         » La tactique sans la stratégie ,est du bruit avant la défaite  » ( Sun Tzu)

  • Le « moindre mal », le mariage ? Conception pas trés heureuse du mariage. Pauvres femmes prises pour moindre mal.
    D’accord pour le statut de célibataire mettant les clercs à part, dans une sacralisation indue. « Ils » pourraient descendre de leur piédestal (ou de leurs piédestaux). Le mariage les y ferait descendre, ne serait-ce que parce qu’ils auraient une personne à côté d’eux ne ménageant pas de temps à autres leurs objections, car « ils » ne les acceptpent pas aisèment en général.. D’accord, d’accord.

    • A Yon Dominique,

      Pauvres femmes, oui.
      Qu’on voudrait vierges et pures, à l’image de Marie dont on a fait une figure hors de l’humain. Ah, cet humain, quelle plaie !
      Mais servant régulièrement à assouvir les besoins physiques de ces messieurs continents pour le royaume, qu’elles soient d’accord ou pas, on ne va pas s’arrêter à ça.
      Et maintenant utilisés comme tampons ou réceptacles, limités, imparfaits, insatisfaisants, souvent inadaptés zut alors, à leurs pulsions en tous genres mais c ‘est pas grave puisque ce sera béni par le sacro-saint sacrement du mariage. Il est juste d’ailleurs de dire que la plupart des prêtres qui le restent et ont quelques soucis avec la continence n’ont aucune envie de se ligoter par une vie familiale et ses problèmes.

      Et si on leur demandait leur avis, à ces femmes, de temps en temps ? Je veux dire un avis libre, non induit par ce qui leur a été enfoncé dans la tête ? Mais non : « Marie a choisi la meilleure part », elle la ferme pendant que Marthe s’agite. Et la Vierge Marie « gardait toutes ces choses en son coeur » en la fermant aussi. Ces 2 phrases ont servi à clouer le bec à des générations de femmes pieuses et de religieuses.
      Mais bon, ça commence à ne plus marcher.

    • La tradition juive commente le verset de la Genèse où Dieu se dit qu’ « il n’est pas bon que l’homme soit seul » en disant : « Car sinon il se prendrait pour le tout… » !
      Sagesse et lucidité…

  • A Anne Mardon
    Je suis en effet trés étonné qu’on invoque le mariage pour les prêtres quelsque soient soient leurs « penchants ». Ca serait mieux que rien du tout ? Vous êtes homo ? Ca fait rien. Mariez-vous;;Rendez une femme trés malheureuse, mais tant pis ! Vaut mieux cette femme paravent que rien du tout.Je ne comprends vraiment pas. Quant aux pédophiles, mariez-les. Ca canalisera leurs pulsions !
    On en arrive à avoir des conceptions genre défouloir n’importe quoi qui me choquent énormément.
    Comme vous le dites, une femme n’est pas un torchon. On voit qu’implicitement, on peut avoir des discours terrifiants sur la femme, sans même s’en aperçevoir. On comprend que, durant des siècles, la femmme ait été maltraitée et qu’elle le soit encore aujourd’hui, dans notre société française, où nombreuses femmes sont mises à mort quand elles refusent l’esclavage que veut leur imposer leur compagnon. Et se trouvent en position mortifère, quand le mari s’en sert pour ses aises ! Si le mariage des prêtres devait être un palliatif à leurs mainmises frauduleuses, il ne faudrairt pas le présenter comme une solution valable en toutes circonstances.

    • En lisant bien les commentaires précédents, les arguments en faveur du mariage des prêtres n’ont rien à voir avec les caricatures que vous en faites . Il s’agit du statut «  sacralisé » du prêtre; homme à part, en particulier à cause de son célibat.

    • @ Yon Dominique,

      Vous avez le droit de vouloir lier célibat masculin et sacerdoce, mais est-ce nécessaire de sombrer dans une telle caricature grossière ?
      Tant pis pour l’impression de tourner en rond, de bégayer, mais je vous cite ce que je vous ais écrit il y a moins de 48 h. Ce qui ne vous a pas empêché de continuer la même rengaine. Citation :
      « Personne ne me semble a évoqué le mariage comme ‘remède à la concupiscence’, voir la dépravation à vous lire … Pour ma part, j’ évoquais la non-exigence du célibat pour être ordonné, comme un des éléments de « normalisation » du du prêtre. Comme un des éléments de « désacralisation » du prêtre. Le prêtre, par nature, touche au sacré (en étant l’homme des sacrements) : le seul fait de rendre obligatoire le célibat pour ça, l’Église d’occident donne une fausse image de la sexualité et sacralise ainsi outrancièrement le prêtre. »
      Qui a présenté le mariage comme une solution et un défouloir ici, sinon vous ?
      N’êtes vous pas un peu dans la caricature grossière en accusant de ‘n’importe quoi’ (des positions inventés par vous même) vos contradicteurs ?
      Vous avez parfaitement le droit de ne pas être d’accord avec moi, mais essayer de ridiculiser ce que vos contradicteurs n’ont pas dit, c’est au mieux du prosélytisme hors d’age…

  • Je ne ridiculiais aucunement. Ca n’est pas mon genre. Veuillez m’excuser pour des propos qui me semblaient uniquement de débats. Excusez-moi.
    Ca m’arrive souvent. Quand je parle, les personnes se sentent blessées.sans la moindre intention de ma part.en ce sens. Je ne dis pas avoir la manière !

  • Cher Monsieur (Dominique Lucas), Je n’ai voulu contrarier personne. J’ai simplement dit quelque chose, que je croyais sensé, et qui ne vous plaît pas, sans aucun a priori de ma part, car je n’en ai pas.
    Je reçois de votre part un coup de balai vigoureux auquel je ne m’attendais pas du tout Je n’ai pas compris quelle infraction j’ai pu commettre et pour quelle raison vous vous mettez comme ça en éruption véhémente. Je dois ignorer vos codes. A mon avis, ce n’est pas la bonne manière d’échanger. Mais peut-être, suis-je encore à côté de la plaque ? Laissez-moi quand même la liberté de penser ce qui me semble juste. Je ne veux plus entrer dans ces manières contestables de communiquer avec autrui. Ca ne me semble pas sain et inutile.

    • Cher Monsieur (Yon Dominique), je n’ai absolument pas été contrarié. J’ai simplement pointé une caricature des idées des autres : vous répondiez à des remarques que vos contradicteurs n’avaient pas fait. Et dans mes codes, cela s’appelle une caricature… Il me semble, à relire les commentaires que je n’étais pas le seul à vous le dire. J’ai juste insister pour être clair. Non seulement je vous laisse la liberté de penser ce que vous voulez ( que signifie selon vous dans mon post précédent : »Vous avez parfaitement le droit de ne pas être d’accord avec moi » ?), et vous êtes libre de le dire, vous êtes même libre de trouver véhémentes mes interventions. Pour ma part, je ne mets pas dans la bouche de mes contradicteurs des mots et des idées qu’ils n’ont pas exprimées… Mais vous avez le droit de trouver véhément que je vous le dise. Là aussi, vous avez votre entière liberté de le faire, même si ce ne sont pas mes codes, vous avez surement raison sur ce point.
      J’ai exprimé des idées qui ne vous ont peut être pas plu : je vous ai donné mon point de vue. Etait-ce de la communication ? Est-ce contestable et en quoi si c’est le cas ? Pour ma part, je ne crois pas cela inutile d’échanger des points de vue, même si l’on constate des désaccords exprimés réellement…

  • On mélange, moi la première, 2 sortes d’arguments à propos du mariage des prêtres. – Pour leur équilibre personnel, bien sûr que ceux qui le désirent et y sont aptes (ceci est loin d’être le cas de tous) devraient pouvoir se marier. Cela augmenterait au moins le nombre de prêtres. Est-ce que cela diminuerait les abus ? Aucune idée.
    – Concernant la « désacralisation », oui sans doute. Mais le point névralgique est quand même que celui qui sert d’intermédiaire entre le tout venant et Dieu est, même inconsciemment, porté au pinacle. On le voit dans les communautés avec les bergers mariés. C’est encore plus vrai lorsque les sacrements sont en jeu.
    Le pouvoir lié au sacré, lié à Dieu, donc à l’intime, est quelque chose d’absolument redoutable. C’est cela je pense qu’il faut creuser.

  • Je suis venu sur ce site à cause de votre dénomination : »Cath’lib ». Je constate que M.Poujol remplit bien son rôle de favoriser la liberté de penser. En passant, je l’en remercie.
    Etre catholique , à mon sens, c’est être universel. C’est repousser les étroitesses d’esprit qui enferment les esprits dans des cases toutes faites. Merci de nous permettre de sortir des cases fermées pour réfléchir librement. Je pense, en disant cela, au P. de Lubac qui ,interdit d’enseigner un certain temps la théologie catholique par raidissement de Rome, a fait des études poussées sur le bouddhime et l’a même enseigné à la catho de Lyon. Un grand esprit quii nous appelle, en ces temps de crise, à élargir nos horizons. Merci à Cath’lib.

    • Merci de votre « merci ». C’est volontairement, vous l’avez compris, que je n’interviens qu’avec parcimonie dans ces échanges, ne revendiquant pas d’avoir le dernier mot du fait de mon statut… Je termine à l’instant l’écriture d’un nouveau billet sur le texte de, l’nstrumentum laboris du synode sur la synodale. J’y ai lu, avec plaisir, une invtaton à soutenr toutes celles et ceux qui se veulent « médiateurs » dans l’Eglise mas également entre l’Eglise et le monde où elle vit. Je n’ai pas d’autre ambition.

  • A propos du lien entre célibat ecclésiastique obligatoire et structure de l’église .

    J’ai observé une rite que je trouve très parlant qui souligne et illustre parfaitement ce lien .
    Après la célébration des ordinations l’évêques Aillet réunit les nouveaux prêtres dans le jardin de l’évêché et s’agenouille devant chacun d’eux pour qu’ils leur donne leur bénédiction .

    il ne s’agit bien évidemment ni d’un acte d’humilité personnelle ce qui n’aurait aucun sens en public , ni d’un acte visant à relativiser l’autorité hiérarchique de l’évêque ( chacun sait parfaitement qui est le patron d’autant que le rite de l’ordination reprend le rite d’allégeance vassalique et notamment l’immixtio manuum .
    Il s’agit de montrer tous que le nouvel ordonné est un autre homme , qu’il n’est plus lui même mais qu’il est configuré au Christ qu’il peut désormais agir in personna christi . Qu’il est donc séparé de la commune condition humaine puisque tous les repères d’organisation sociale sont ainsi relativisés ( (le supérieur hiérarchique s’agenouille devant un subordonné qui accomplit sur lui un acte d’autorité ) Il s’agit de montrer publiquement la séparation entre la caste des laics et la caste cléricale et ce qui la justifie , qui est le fondement de l’organisation de l’institution ecclésiale
    Et pour appartenir à cette caste , le célibat obligatoire est les critère déterminant , sine qua non .

    Le rite d’agenouillement des parents devant leur fils pour recevoir sa première bénédiction de prêtre a le même sens ( quand bien m^me anthropologiquement c’est une aberration : devenir le père même symbolique de ses parents )

  • « Par un décret du pape Grégoire VII de 1074, le mariage et le concubinage des prêtres sont interdits. La réforme grégorienne vise à éviter l’enrichissement des clercs mariés au profit de leur descendance »
    Surtout a enrichir la hiérarchie de l’Église, AU DETRIMENT d’une possible descendance !!!
    Il faut cesser cette hypocrisie qui; perdure, sans aucune relation avec la foi et le sacerdoce.
    La preuve dans tous les cultes…ailleurs…

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