Onze ans dans une « secte catholique »

Onze ans dans une « secte catholique »

Un livre impitoyable pour les sœurs contemplatives de Saint-Jean et les silences de l’Eglise. 

Marie-Laure Janssens est entrée à 23 ans chez les sœurs contemplatives de Saint-Jean, à Saint-Jodard (Loire). Elle est restée onze ans dans la communauté devenant à partir de 2005, selon sa propre expression, un «rouage essentiel du système». Aujourd’hui mariée et mère de deux enfants, elle livre dans un récit (1) écrit avec le journaliste Mikael Corre, une plongée accablante au cœur des dérives de certaines communautés catholiques et des complaisances ou paralysies épiscopales. « J’ai bel et bien passé onze ans dans une secte. » écrit-elle dès l’introduction.

Le livre commence en mode mineur, piano, sur une centaine de pages, comme pour mieux nous préparer au pire. On y retrouve les ingrédients désormais bien connus de l’emprise psychologique et spirituelle. Ou comment une jeune fille, diplômée de Sciences politiques, se laisse séduire par une communauté religieuse où elle pense pouvoir satisfaire sa soif d’absolu et sa quête de vérité, dans un total abandon à l’amour de Dieu.

Au nom de la «docilité confiante à la volonté du Seigneur»

Et c’est bien là que, très vite, le bât blesse. Tant la «docilité confiante à la volonté du Seigneur» dérive rapidement vers une totale sujétion à la responsable des novices : sœur Marthe. A Saint-Jodard, la formation intellectuelle est superficielle, l’approche des Ecritures réduite à la seule lecture des écrits du fondateur : le dominicain Marie-Dominique Philippe. Les sœurs sont dissuadées de nouer entre-elles des relations d’amitié, de se confier à qui que ce soit, notamment à leur famille «qui n’a pas la grâce». La correction fraternelle, au moyen de «billets» transmis par la supérieure, peut porter sur le simple «fait de marcher trop vite, signe de manque d’esprit communautaire». Pas de prise de médicament sans l’aval de sœur Marthe. «Mon corps ne n’appartenait pas. Je me diluais dans un tout…» se souvient l’ancienne novice. Quelques années plus tard, en mission aux Philippines, ce seront, pendant deux ans, des brimades quotidiennes de la part de sa responsable sœur Marie-Ségolène.

Une absence totale de discernement 

La communauté ne propose aux postulantes aucun type de discernement, aucun recul pour juger du sérieux de leur engagement. Lorsque le poisson est ferré, il faut tout faire pour le garder dans le vivier. Ainsi, durant onze ans, et cela dès les premiers mois, Marie-Laure oscille-t-elle entre l’adhésion sincère à un projet de vie exigeant et le doute sur la réalité de sa vocation. Un doute dont il lui est interdit de faire part à quiconque, fut-il prêtre ou confesseur, au risque de voir – lui dit-on – le démon s’immiscer dans cette faille et la dissuader de poursuivre sur les sentiers abrupts de la sainteté.

Déjà consternant, le récit bascule alors une première fois, à l’évocation des départs et suicides de religieuses ; de la nécessaire reprise en main de la congrégation par le cardinal Barbarin puis de la dégradation de l’état de santé de la jeune sœur.

Départs, dépressions, suicides…

Début 2001, elle découvre que «des sœurs disparaissent». Des départs accompagnés parfois d’une demande de relève des vœux. A Saint-Jodard ces départs sont perçus comme autant de trahisons qui ne doivent en rien remettre en cause les manières de vivre de la communauté. Deux ans plus tard, la presse se fait l’écho du possible suicide d’une sœur Hélène. «Elle avait un grand désir d’aller vers le ciel, a-t-elle voulu partir plus vite ?» interroge le prieur général des frères de Saint-Jean. D’autres cas sont portés à sa connaissance de sœurs anorexiques hospitalisées d’urgence, mais également de suicides ou de tentatives de suicide. Sans parler des «pétages de plombs» nécessitant ultérieurement un long suivi psychiatrique. Les dérives sont les mêmes du côté de la communauté des frères de Saint-Jean. La presse (La Vie, le Monde, le Figaro…) s’en fait régulièrement l’écho depuis 1999, tout comme l’AVREF, association créée l’année précédente pour dénoncer les dérives sectaires dans les communautés religieuses

La persécution… premier pas vers la sainteté

Au printemps 2005, le cardinal Philippe Barbarin, décide de dissoudre les sœurs mariales, rattachées à la communauté Saint-Jean, en raison du comportement de la fondatrice et des plaintes formulées, pour manque de liberté et violences, par des familles de religieuses. Cette première alerte sera suivie, quatre ans plus tard, par la destitution de sœur Marthe elle-même et de tout le Conseil de Saint-Jodard, placé sous la juridiction canonique de l’archevêque de Lyon. Dans l’un et l’autre cas la réaction des religieuses est la même : réflexe de victimisation, dénonciation de campagnes de calomnies, refus de se soumettre, tenue de chapitres clandestins… Pour toutes «la persécution subie apparaissait comme un premier pas vers la canonisation.»

Des «messes de guérison de l’arbre généalogique»

En 2007, de violentes douleurs abdominales contraignent sœur Marie Laure à rentrer des Philippines. On la confie alors à un exorciste, prêtre de Saint-Jean, le père Paul-Marie. Le diagnostic est immédiat : toute douleur est considérée d’origine diabolique. Supposant une complaisance personnelle de la part de la religieuse et un antécédent familial, le prêtre célèbre des «messes de guérison de l’arbre généalogique» et lui appose, sur le dos, la lunule (2) de l’ostensoir portant l’hostie consacrée…

Revenant sur cette période de sa vie, sœur Marie-Laure confie : «Les troubles que je ressentais n’avaient pas d’autre cause que l’emprise dans laquelle ma supérieure me maintenait. (…) Je me sentais de plus en plus coupée de Dieu. Ma foi n’a jamais été aussi aride que durant ma vie communautaire.»

«Ce n’est pas avoir peur de la vérité que de garder le silence.»

Le lecteur qui, au travers du récit, suit la religieuse dans son calvaire «consenti» (toujours au nom de la volonté de Dieu) n’est pas au bout de ses surprises. Il découvre qu’en 2004, Mgr Poulain et Mgr Madec (3) chargés de suivre la communauté de Saint-Jean, répliquent aux accusations de l’Avref et se disent «témoins de la vitalité de cette communauté et de la fécondité de la consécration de ses membres au service de l’Evangile.» En février 2006, accueillant la communauté à Rome au nom du Saint Père, le cardinal Poupard déclare à l’adresse du père Marie-Dominique Philippe : «Continuez, cher père, à accompagner de votre sagesse et de votre fervente charité, ces filles et ces fils de l’Eglise.»

En 2009, au plus fort de la crise, le Vatican nomme auprès des sœurs de Saint-Jean un administrateur en la personne de Mgr Bonfils (4). L’année suivante, Marie-Laure Janssens qui a quitté définitivement la communauté lui adresse un rapport accusateur et lui rend visite à Saint-Jodard, avec le sentiment que ses récriminations importunent le prélat. En 2012, elle se tourne vers Mgr Brincard (5) qui lui a succédé et lui fait meilleur accueil. Lorsque, quelques mois plus tard, elle lui demande l’autorisation de rendre public son témoignage, elle reçoit de lui la réponse suivante : «Votre témoignage est impressionnant. Il est très éclairant. Je vous en remercie. Le silence de l’Eglise est, à sa manière, un acte de miséricorde à l‘égard des personnes. Ce n’est pas avoir peur de la vérité que de garder le silence lorsque celui-ci est le langage du don de soi, le langage du service comme la Vierge Marie vous le fait comprendre.»

Pour celle qui, durant onze ans, a été victime «d’abus spirituel», c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Miséricorde à l’égard des responsables de ces dérives ? Mais quelle miséricorde pour leurs victimes ? La réponse ne lui parviendra jamais. Quelques mois plus tard Mgr Brincard meurt d’un cancer.

Rien n’avait changé…

L’ancienne religieuse aurait pu en rester là. Après tout, elle vivait désormais heureuse avec son mari rencontré au Québec et leurs deux enfants. Quelle idée lui a-t-elle pris, en 2013 à son retour en France, d’aller consulter sur Internet, le site de la Communauté Saint-Jean ? Elle y découvre « les mêmes mensonges », les « hommages mielleux du père Zanotti-Sorkine et de Daniel Ange » à l’adresse du fondateur, décédé en 2006, que le nouveau général de la Communauté Saint-Jean vient pourtant de reconnaître coupable d’abus sexuels, euphémisés sous le vocable : «gestes contraires à la chasteté». Elle apprend que les sœurs dissidentes, interdites par Rome, sont désormais accueillies en Espagne par l’évêque de Saint-Sébastian… «Le nom de la communauté avait changé. Le nom des évêques protecteurs et responsables avaient changé. L’habit avait changé. Mais je savais rien qu’en lisant (…) que cette nouvelle communauté était un fac simile de celle qui m’avait fait souffrir.»

«Face au silence criminel de l’institution…»

Les dernières pages du témoignage sonnent douloureusement. «J’ai cru pendant des années que pour que la vérité éclate, il fallait s’adresser aux évêques.» (…) Je sais aujourd’hui que «témoigner auprès d’un évêque c’est comme hurler dans une pièce insonorisée.» (6)

Dès 2013, pourtant, «L’appel de Lourdes» lancé par un collectif de victimes et parents de victimes (7), a interpellé directement les évêques de France sur la question des dérives sectaires dans les communautés catholiques. En leur nom, Mgr Pontier Président de la Conférence des évêques de France, a «assuré les victimes de leur compassion et appelé à faire la vérité.» Mais, pour beaucoup, la question reste posée de la détermination réelle de l’Eglise à mener ce combat jusqu’au bout en totale transparence et vérité.

Que dans son travail d’écriture, l’auteure du livre omette, à l’heure du bilan, de verser au crédit de l’Eglise la double intervention du cardinal Barbarin dans la gestion de la crise, est significatif. Cet « oubli » en dit long sur sa conviction, partagée par d’autres victimes en d’autres affaires, que l’Eglise reste finalement paralysée par la peur du scandale et ne va pas jusqu’au bout de son devoir de vérité. Certes, il lui arrive d’agir, lorsque la situation est devenue intenable, mais sans ce travail pédagogique en toute clarté qui permettrait aux principaux intéressés  – ici les religieuses – comme à l’opinion publique de comprendre, d’entendre vraiment ce que veut dire l’Eglise.

Il faut lire le Silence de la Vierge, il faut entendre dans sa rudesse l’ultime message de celle qui a finalement choisi de témoigner à visage découvert  : «Face au silence criminel de l’institution, face aussi à l’aveuglement de « mes sœurs » qui, par dizaines, souvent de manière anonyme, viennent régulièrement sur la toile témoigner de l’innocence de leurs fondateurs et du trésor de leur vocation, j’ai choisi de simplement vous raconter une autre histoire, mon histoire.»

  1. Marie-Laure Janssens avec Mikael Corre, Le silence de la vierge, Bayard, 2017, 250 p. La sortie du livre en librairie est annoncée pour le 11 octobre.
  2. La lunule est la partie vitrée de l’ostensoir qui contient l’hostie consacrée.
  3. Mgr Poulain évêque émérite de Périgueux a été nommé «assistant religieux» par le cardinal Barbarin pour vérifier que la vie communautaire des sœurs est saine. Mgr Madec est alors assistant pour la congrégation des frères.
  4. Mgr Bonfils est évêque émérite de Nice.
  5. Mgr Brincard, aujourd’hui décédé, est alors évêque du Puy.
  6. Dans cette affaire, la seule lueur semble être venue de Mgr Benoît-Gonnin, évêque de Beauvais auquel elle signale en 2014 la présence d’une communauté sur le territoire de son diocèse. Un an plus tard il l’informe qu’il vient de fermer le prieuré, non sans avoir du affronter des pressions de tous ordres. On fait d’ailleurs généralement un contresens sur la signification de l’obligation faite aux évêques de « faire remonter » toutes les affaires de pédophilie et de dérives sectaires à la Congrégation pour la doctrine de la foi. L’interprétation la plus commune étant qu’ainsi le Vatican entend étouffer le scandale. Alors qu’il s’agit, au contraire, de retirer les dossiers de la seule responsabilité d’évêques qui, parfois, ont un intérêt personnel à conserver le secret sur certaines affaires. La nomination récente de Mgr Luis Ladaria, jésuite espagnol, à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi, est interprétée par certains comme signe de la volonté du pape François d’être réellement intraitable sur cette question.
  7. L’appel est signé de Yves Hamant, Xavier Léger, Aymeri Suarez-Pazos  ainsi que par une quarantaine de victimes ou parents de victimes de différentes communautés.

 

 

 

 

 

 

148 comments

  • Bonjour Monsieur,
    Merci pour votre analyse. Je suppose que vous serez intéressé par le fait d’avoir des informations de première main de la part de l’inspiratrice de l’Avref en 1998 et soutenue jusqu’en 2013. Si c’est le cas, vous pouvez nous joindre sur la messagerie de l’association Sentinelle.
    Bien cordialement

  • Je ne suis pas certain qu’il soit juste de mettre toute la Communauté Saint Jean dans le même sac…

    • Personne ne met « toute la communauté Saint-Jean » dans le même sac. Les responsabilités des uns et des autres sont ici bien cernées. Mais votre réaction même situe bien l’enjeu du débat. Aurait-il fallu ne rien dire au motif que l’opprovbe risquait de rejaillir sur l’ensemble de la communauté ? C’est sans doute ce qu’on pensé, pendant – trop – longtemps, nombre de responables d’Egise. Avec le résultat que l’on connaît. Si, à l’intérieur même de la communauté, ceux qui savaient – il y en avait forcément – étaient intervenu à temps, ils auraient évité cette mise en cause collective qui, en effet, peut sembler injuste. Ils portent les premiers la responsabilité de ce qui leur arrive.

    • Il est juste de dire que cette communauté, parmi trop d’autres, est viciée. Les systèmes méritent d’être regardés, considérés, comme tels. Amollir la conscience par l’obéissance -à Dieu, à l’un de ses saints, à l’argent, aux honneurs, …- est essentiel aux systèmes comme cela se vérifie trop souvent en tous domaines (ordres, corps, partis, clubs).
      L’idée de vocation -j’ai été choisi- amplifie le risque. Il est certain qu’il faudrait commencer par aider les membres des communautés déviantes à retrouver leur liberté. Quand Xavier Léger a souhaité reprendre le séminaire de Paris (après 7 ans dans la légion du Christ) A Vingt-Trois lui a rendu un grand service en laissant la porte fermée. Sans cela, aurait-il approfondi la philosophie, se serait-il marié, aurions nous (« nous » Église) le site http://www.lenversdudecor.org/ qui fait, dans la lumière, le boulot que l’institution demeure incapable de faire.

    • Tout à fait d’accord avec vous. On ne peut pas mettre toute la Communauté ainsi. Et tout cela arrive après la « bataille »…

  • Je suis depuis plusieurs années les révélations sur la Communauté St Jean et autres communautés catholiques. Il est juste, bon, que la vérité se fasse. Ce qui est désolant, c’est qu’il faut toujours attendre des révélations, témoignages accablants de ce type pour que l’institution réagisse. Consternant… L’Esprit agit par d’autres canaux que l’Institution pour faire la vérité: canaux médiatiques sollicités par ces courageux témoins que je saluent avec admiration.

  • Je lis avec attention vos débats Monsieur POUJOL mais aujourd’hui je suis triste de ce que vous soulevez. Est-il nécessaire de déballer en bloc tous les scandales de certains qui se disent « croyants » La foi est chez les petits, les simples, le Christ n’a cessé de le crier. Vos argumentations sont d’ailleurs contestées par certains qui viennent rajouter quelques détails toujours un peu plus croustillants de soi disant de vérité. Lutter contre soi même, contre le monde et contre le démon, lutte qui durera jusqu’à la fin des temps nous dit Charles de Foucault « Agir, prier, souffrir » Cela me suffit.

    • Dites-moi sur ce sujet quelles argumentations sont contestées par qui ? Je puis comprendre votre souffrance mais les plus souffrants sont les victimes de ces dérives qui aujourd’hui demandent à être entendues. Faire silene pour protéger l’Eglise du scandale… on voit à quoi cela a conduit.

    • A Robert Jean-Claude :

      « Agir, prier, souffrir Cela me suffit. » écrivez-vous.
      et surtout « silence dans les rangs » j’imagine, par peur du scandale …

      Qu’on l’appelle « loi du silence » ou « culture du secret » ou encore « laver son linge sale en famille » :
      c’est toujours la même stratégie, celle qui permet de rester à l’abri – bien au chaud et dans l’entre-soi – … du moins tant que « le pot aux roses » n’aura pas été découvert …

      Autre exemple : Le silence – qui n’a que trop duré – à l’origine de l’affaire du « Psy de l’Eglise » Tony Anatrella, actuellement en cours (voir ci-dessous)
      http://www.liberation.fr/amphtml/france/2017/10/06/psy-de-l-eglise-la-curie-en-plein-cas-de-conscience_1601475

      De tels « silences » vous semblent-ils vraiment suffisants ?

  • J’ai été frère de saint Jean et j’ai quittée. Jamais il ne me viendrait à l’idée d’attaquer cette communauté qui m’a donné ma formation, ma maturité, et surtout pas le père Marie-Dominique Philippe.
    Quant à mon « échec » personnel de vocation, il ne concerne que ma responsabilité.

    • Arnaud Dumouch, je suis ce que vous dites depuis plusieurs années et suis toujours étonnée de votre attitude qui consiste à dire pour tout ce qui touche le Père Philippe : comme moi je ne l’ai pas vécu, il y a impossibilité que quelqu’on d’autre l’ait vécu. Vous anéantissez en bloc toute personne ou témoignage qui ne rejoigne pas votre vécu, qui entre nous est absolument et totalement de l’ordre affectif (ce qui dans l’enseignement du Père Philippe est méprisable, vous devriez le savoir).

      Je pense que vous devez avoir à peu près le même age que moi, je ne sais pas depuis quand vous connaissez le Père Philippe, moi je le connais en tout cas depuis que j’ai 6 ans!! et je peux vous dire que tout ce qu’est écrit dans ce livre est la vérité pure et dure!

      Maintenant vous pouvez aimer le Père Philippe, aimer son enseignement…c’est vrai que c’était quelqu’un de passionnant et drôle et sympa quand il était de bonne humeur, mais ce n’est pas parce que vous l’aimez qu’il est intouchable. Tant mieux si vous n’avez qu’un vécu positif avec lui, mais ce n’est pas pour autant que c’est le cas de tout le monde. Respectez les autres personnes! Priez pour le Père Philippe qui apparemment était un grand ami pour vous ! Cest cela l’amitié d’aimer nos amis et pas seulement pour tout ce qu’ils ont de bien! Vous pouvez aimer votre ami même avec le mal qu’il a causé, il appartient à Dieu de juger son âme et ses intentions, mais les gens ont le droit de juger ses actes mauvais qui ont détruit la vie de beaucoup qui l’ont approché!

      Et arrêtez de dire tout le temps que c’est de la persécution malveillante à son égard que de témoigner d’un vécu autre que le vôtre. Vous savez les choses qui sont dites sur lui, personne ne peut inventer des choses comme ça surtout pas autant de monde ! Ce sont des choses très douloureuses pour beaucoup de gens et tout le monde aurait préféré de ne pas les vivre car elles sont très difficiles à surmonter !

      • le socle sur lequel repose l’enseignement du père MDP est ce qu’il a inventé de plus pervers « l’amour d’amitié » .
        Tiré de son livre « lettre à un ami » itinéraires philosophiques de 1990.

        Expériences désastreuses pour les esprits faibles , surtout ceux qui ont besoin d’amour, besoin d’expérimenter une autre forme d’amour, ceux qui ont des problèmes affectifs, les plus fragiles .
        Ils se sont jetés aveuglément dans cette expérience sans en entrevoir les conséquences. Ils ont été manipulés , pulvérisés et leurs vies sacrifiées au nom de quoi?

        Au nom de beaux principes philosophiques que le père MDP a mis en place pour contrôler, rendre la personne docile à son système de pensée , sa façon de l’hypnotiser , instaurant en quelque sorte une sensualité extrêmement néfaste avec les personnes rencontré(e)s.( hommes ou femmes)

        Cela s’appelle un « gourou »: être sous influence et dépendance, ne plus penser, ne plus agir par soi-même, être dépossédé de son esprit, de son âme, devenir un autre qui va à la dérive quand il n’est plus hypnotisé!
        C’est alors que le vide s’installe qui mène à toutes sortes de dérives négatives pour celui qui ne sait plus qui il est , sans avenir.
        « La main de Dieu ou la main du diable »?
        Marie -Laure décrit bien dans son livre le « système » qui l’a anéantie.

        http://pncds72.free.fr/307_saint_jean/307_8_ecrits_mdphilippe/307_8_1_mariedo_lamour_damitie.pdf

    • Voici un témoignage vrai : l’ennemi n’est pas l’organisation, il n’est pas même la coercicion. L’ennemi, c’est le mensonge, et, au premier chef s’agissant de vocation, l’autosuggestion, souvent sur un arrière-fond de désir de plaire à quelque parent.
      L’incompétence de la Communauté à guider cette personne est fautive, il n’y a pas de doute. Si réellement on l’a dissuadée de se confier à un prêtre, c’est même une faute canonique indiscutable. Que d’autres personnes aient été victimes de ce même désordre est sérieux, et il fallait y mettre bon ordre. Mais pour le reste, l’existence et le caractère de la communauté, cela ne regarde que les personnes qui, elles, y ont trouvé, sincèrement, elles, leur place.

  • Ce qui est consternant, c’est que M. Poujol reprenne le récit de cette dame sur son blog, sans aucun filtre, sans aucune analyse, sans n’avoir jamais interrogé aucune des soeurs accusées ou des parties incriminées. Aucun recul. On est dans le commentaire du commentaire sans vérifier les faits. Mais, pour Poujol – comme pour beaucoup de journalistes – ce qui importe, c’est l’émotion, c’est le sensationnel, peu importe l’invective, le mensonge, la diffamation à l’égard des personnes accusées par cette dame.
    Aujourd’hui, on prend pour argent comptant tout et n’importe quoi.
    L’époque est celle de la soumission de la pensée. Soumission à la dictature du sensationnel. M. Poujol commente des commentaires. Il est un relais de cette dictature, un gentil français collabo du conformisme ambiant.
    A quand une vraie enquête contradictoire sur ce sujet ? Assez de ces commentateurs inutiles, médisants et malfaisants qui s’érigent en belle conscience de l’humanité et se permettent de délivrer des bons et des mauvais points. La France crève de toutes ces belles consciences suffisantes qui ont poussées comme du chiendent depuis la chienlit.

    • Cher monsieur, figurez-vous que si je publiais le quart de ce que j’ai enquêté sur la question je mettrais le feu aux poudres… ce que je ne fais pas ! Vous parlez de diffamation. Elle tombe sous le coup de la loi. S’il y a diffamation, que l’on me traduise donc, avec les auteurs du livre, devant les tribunaux. Dans cet article je ne commente pas les commentaires, je me contente de rendre compte d’un livre. Si vous avez une vérité alternative sur le sujet, le « gentil collabo » la lira avec intérêt.

    • Avant d’accuser sottement, mieux vaut se renseigner. A cet égard, le courrier qu’adressa le 22/06/2016 le Vatican aux membres de la « famille de Saint Jean » est instructif : http://pncds72.free.fr/307_saint_jean/307_21_lettre_vatican/307_21_1_lettre_vatican.pdf
      Sachez aussi que ce qui décida Madame Janssens à écrire fut le conseil que lui donna en 2003 l’évêque auquel elle avait demandé l’autorisation de raconter son histoire: « le silence de l’Église est à sa manière un acte de miséricorde à l’égard des personnes. Ce n’est pas avoir peur de la vérité que de garder le silence lorsque celui-ci est le langage du don de soi, le langage du service comme la Vierge Marie vous le fait comprendre. » Magnifique et libératrice langue de buis! L’évêque ne s’est pas rendu compte qu’en prenant cette femme pour une sotte enfant, il l’aidé à grandir. C’est en gros la même erreur constructive que commis A Vingt-Trois envers Xavier Léger.

      • Vous faites référence à cette lettre du Vatican de Juin 2016 révélée par Mediapart.
        Merci à Mediapart de l’avoir dénichée et publiée. En effet, ni l’auteur de cette lettre (la CIVCSVA du Vatican), ni les destinataires (les profès perpétuels de la Communauté St Jean) n’en ont fait état … encore et toujours cette fichue Loi du Silence …
        Merci à Sacy, Arnaud Dumouch, ABC et Michel de Guibert de s’exprimer sur le contenu de ce document.

        • Il n’y a rien à ajouter à ce document du Vatican, qui conjugue le souci de la charité et le souci de la vérité.

          • Ce soucis de charité enfonce onctueusement les victimes pour sauver des apparences qui ne trompent que les dévots athées. Réveillez-vous!

        • Cher Jean, D’après ce que j’ai lu, le père Thomas, Supérieur de la communauté saint Jean aurait été canoniquement condamné par le Vatican pour « diffamation publique » pour avoir divulgué, après la mort du Père MD Philippe, des choses non démontrées et non démontrables.
          Il aurait été dispensé de peine, ne cherchant pas à nuire et croyant bien faire.

          Le lien :

          https://chercheurdeverite.files.wordpress.com/2017/03/note-dinformation-nc2b05-f.pdf

          • Le document que vous nous proposez là est fort intéressant. Il illustre parfaitement le travail engagé par les inconditionnels du père Marie-Dominique Philippe pour défendre sa mémoire, en prétextant que toutes les accusations portées contre lui seraient mensongères.

            Ce document en date du 17 mars affirme : «Le 20 décembre 2016, le Dicastère pour les Religieux a émis un décret (qui) reconnait le caractère diffamatoire des déclarations du Prieur général de la Congrégation St Jean dans la Presse en mai et juin 2013.» Déclarations par lesquelles il reconnaissait que le fondateur s’était rendu coupable de «gestes contraires à la chasteté».

            Le document que vous produisez se heurte malheureusement à deux objections :
            la première est qu’aucune pièce officielle, émanant du Vatican, n’est fournie pour apporter la preuve de ce qui est avancé.
            la seconde est la publication par le même Dicastère (Congrégation pour les instituts de vie consacrée…) en date du 22 juin 2016 d’une lettre adressée aux responsables de la communauté Saint-Jean – c’est le document publié par Médiapart – où l’on peut lire :

            «Quelques mois après la mort du Père Marie-Dominique, en 2006, plusieurs témoignages sont remontés auprès d’autorités ecclésiales, sur les déviances dans sa vie affective et sexuelle, concernant des conduites graves, initiées puis menées dans la durée, auprès de jeunes femmes sous son autorité. Il a fallu vérifier la crédibilité de ceux et de celles qui les portaient. Ce fut fait avec sérieux. (…) Nous devons constater que l’Eglise a été saisie de plusieurs témoignages fiables, clairs et convergents qui mettent en cause, à tel ou tel moment de leur vie (est également concernée par ces accusations, sœur Alix, première Supérieure générale des Sœurs Contemplatives), l’exercice de la vertu de chasteté avec une réelle gravité. Il serait contraire à la vérité de le nier ou de le passer sous silence.»

            Peut-on être plus explicite ? L’authenticité de ce document publié par Médiapart n’a, bien sûr, jamais été démentie par le Vatican.

            http://pncds72.free.fr/307_saint_jean/307_21_lettre_vatican/307_21_1_lettre_vatican.pdf

          • Votre argument est malheureusement de la pure désinformation (fake news pour employer un terme à la mode). La famille PHILIPPE, en dépit des démarches entreprises, n’a jamais reçu le moindre document émanant de la CIVCSVA ou de tout autre instance vaticane innocentant MarieDo des accusations d’abus sexuels portées contre lui, sinon les « chercheurs de vérité » (sic) se seraient à juste titre empressés de le publier.
            Le mieux placé canoniquement pour confirmer cette désinformation est Mgr Rivière, évêque d’Autun, supérieur hiérarchique de la communauté des frères de St Jean, malheureusement atteint de surdimutité chronique quand il s’agit pour lui d’assumer ses responsabilités canoniques.
            Mgr Rivière est théoriquement joignable au 0385869730.
            Le frère Thomas (Prieur Général des frères de St Jean) quant à lui est joignable au 0385981136 (…)
            Vous aurez compris que j’aimerais que ces deux autorités s’expriment sur ce point, que ce soit sur ce blog ou par tout autre media.

          • Pardon d’avoir « censuré » votre commentaire en supprimant le numéro de téléphone personnel du frère Thomas, Prieur Général des Frères de Saint-Jean. Mais il n’est pas dans mon éthique personnelle de communiquer ainsi publiquement un numéro personnel sans l’aval de l’intéressé. Même si je comprends et partage pour large part votre intention.

    • A celui/celle dissimulé(e) sous le pseudo Sacy :

      A vous lire, la loi du silence a encore de beaux jours devant elle
      (moyennant la léthargie, l’apathie et l’indolence éternellement récurrentes …).

    • A Sacy :

      « A quand une vraie enquête contradictoire sur ce sujet » écrivez-vous :
      Mais puisque la « culture du secret » s’oppose – intentionnellement – à la notion d’ « enquête », l’enquête contradictoire que vous souhaitez restera toujours un rêve.

      Par ailleurs, lorsque vous écrivez « L’époque est celle de la soumission de la pensée », c’est – manifestement – le cas dans les « dérives sectaires qui ébranlent l’Eglise » (voir ci-dessous).
      http://pncds72.free.fr/307_saint_jean/307_24_ml_janssens/307_24_1_pelerin.pdf

    • Comment pouvez vous dire de telles bêtises Sacy. Comme si on pouvait aller partout et interroger les gens accusés par la justice de ce monde ou de l’Eglise. Moi même en tant que victime , je ne me laisserais pas interroger par n’importe qui, surtout pas par quelqu’un comme vous qui d’office estime que tout ce qu’on aurait à dire est de l’ordre du mensonge. Les gens concernés ont été interrogés par qui de droit dans l’Eglise, et à vous en bon chrétien d’accepter ce que dit l’Eglise. Si Rome estime qu’il y avait matière pour interdire quatre soeurs à vie de vie religieuse, vous devrez l’accepter et justement pas par mauvaise curiosité aller demander pourquoi. Franchement cela ne vous regarde pas!! C’est entre Dieu et les responsables de l’Eglise et le ou la coupable. C’est vous qui demandez de savoir ce qui ne vous regarde pas. Vous ne pouvez pas dire que vous soutenez l’Eglise et en même temps contester les décisions prises par les responsables. Vous ferez mieux de prier pour la communauté St Jean, pour les victimes et pour les responsables de ce désastre. Il y a eu des vrais enquêtes faites, personne est ni médisant ni malfaisant, d’ailleurs je ne vois pas à quoi cela pourrait servir. Regardez Mère Theresa, ou Jean Vannier personne n’a jamais pu les atteindre par des médisances parce qu’il n’y avait pas matière…..dans ce cas dont vous parlez ici, malheureusement ce que vous appelez des médisances étaient vrais et pour cela on en a tenu compte.

  • L’Eglise ne cherche JAMAIS la vérité, elle bouge uniquement quand sa position est devenue soit ridicule, soit en dehors de la légalité.
    Je trouve navrant d’accepter le don que font ces religieux en s’enfermant dans ces « communautés », cette malheureuse a perdu 11 ans de sa vie pour rien, un enfermement intellectuel et physique.
    Comment notre société peut elle accepter encore de tels sévices.

    • Voilà un genre d’accusation sommaire un peu facile… sans compter que l’Église c’est nous tous… curieuse conception de l’Église !

    • L’Eglise! Mais confondre l’Église et l’institution, pourquoi? quels intérêts cela sert-il?
      Des baptisés -clercs et laïcs de tout rang- sont de l’Église sans en être sûr quand d’autres sont si sûrs d’en être qu’ils n’en sont pas,
      et il y a aussi des hommes qui croient ne pas en être et en sont.
      et il est sûr qu’une institution qui fonctionne comme un système n’a rien à voir avec l’Eglise, quand bien beaucoup de ses membres en sont.
      C’est aussi simple que les premiers seront les derniers.

  • Ou est votre enquête? Je ne lis ici rien qui puisse permettre au lecteur de se faire son propre jugement car vous avez déjà jugé et condamné sans rien démontré.
    Ou sont les faits que vous avez constatés? Il est toujours plus facile de salir que de faire 1 vrai travail d’enquêteur. J’attends votre enquête avec impatience.
    Je n’ai aucunement peur des faits car je connais les soeurs depuis 20 ans.
    J’ai hate de lire votre enquête pour qu’enfin nous puissions échanger faits contre faits et arguments contre arguments et avoir enfin un débat équitable, digne et sortir de la fange dans laquelle vous avez plongé votre blog.

    Je constate avec effroi le monolithisme de la pensée de ce blog. Tout le monde y pense dans le meme sens et n’a que haine et mépris pour ceux qui pourraient avoir un avis différent. C’est ce que l’on appelle la pensée unique, le totalitarisme qui gangrène la société.
    Depuis plus de 20 ans que je fréquente la cté St Jean et particulièrement les soeurs de St Jean pour y avoir passé des WE entiers et parfois meme des vacances, je n’y ai jamais vu de dérives sectaires. Il est vrai qu’elles ont toujours été jalousées, critiquées car l’Eglise de France, comme les francais, en général, haissent ceux qui réussissent. Et les soeurs de St Jean ont attiré à elles des dizaines de jeunes filles/an, ce que beaucoup de vieux ordres qui ont été incapables de se renouveler, ne supportaient pas.
    Maintenant, je respecte infiniment cette dame et la souffrance qui a été la sienne car – pour 1 jeune – dans 1 monde sécularisé, gangrené par le matérialisme triomphant et la Religion de l’Homme devenue dieu impulsé par les francs-maçons, il devient impossible de chercher Dieu dans le silence d’une vie contemplative cachée. Meme l’Eglise, ses clercs et évêques ne comprennent pas la vocation des femmes contemplatives. Mais, comment le pourrait une Eglise de France si passéiste, restée bloquée dans la semoule ultra libertaire des années 60, et qui est incapable de laisser 1 vraie place aux femmes?
    Combien de commentaires de femmes sur votre blog exclusivement masculin?
    Il serait temps d’ouvrir vos chacras.

  • Bien sûr il s’est passé des choses graves dans cette communauté.
    Mais est-ce une raison pour les mettre sur la place publique en accusant de manière si univoque la hiérarchie de l’Eglise et des hommes comme MD Philippe, MM Zanotti Zorkine ou Daniel Ange ?
    Quel intérêt de ressortir des choses anciennes alors que le ménage a été fait, si ce n’est éloigner sans raison des fidèles de l’Eglise par des approximations ?
    Par exemple les lecteurs de votre Blog savent ils que Mgr Brincard, lorsqu’il a remis de l’ordre a reçu une fin de non recevoir de plusieurs religieuses qui sont partis de France ?
    Est-il possible d’apporter de la nuance en dénonçant une dérive liée à la jeunesse d’une communauté sans y mêler le fondateur qui était très âgé ou décédé au moment des faits ? Peut-on y voir la trace d’un combat spirituel vu tous les fruits que cette communauté a apporter ?
    Malheureusement en traitant cela comme le ferait un journaliste à sensation laïc et en reprenant de manière brute le témoignage d’un femme qui souffert on est loin d’une quelconque recherche d’objectivité…

    • Il faudrait reprendre point par point chaque phrase de votre commentaire qui possède ce mérite de refléter avec justesse ce qui se dit et s’écrit, ici ou là, parmi des personnes qui défendent – et c’est leur droit – la prudence dans la publicité donnée à ce type d’affaires.

      Vous reconnaissez vous-même qu’il s’est passé des choses graves dans cette communauté. Mais le silence et la discrétion seraient d’autant plus de mise qu’il s’agirait de choses anciennes aujourd’hui réglées.

      Mon sentiment est tout autre. Les mises en garde de la Communauté Saint-Jean sont anciennes, si l’on en juge par exemple par cette monition canonique de Mgr Séguy datée de 2000

      http://pncds72.free.fr/307_saint_jean/307_1_problemes_graves/307_1_1_monition_canonique.pdf

      Elle n’a pas empêché les dérives décrites par le livre. Et si les affaires étaient réglées comme vous l’écrivez, le Vatican aurait-il pris l’initiative, à la veille de l’été 2016, d’une lettre circonstanciée demandant à la communauté de poursuivre ses réformes ?

      https://www.la-croix.com/Urbi-et-Orbi/Actualite/France/Rome-demande-famille-Saint-Jean-poursuivre-avec-fermete-reforme-2016-07-12-1200775406

      Oui, le père Marie-Dominique Philippe est responsable d’un certain nombre de dérives. Oui, il a bénéficié d’un certain de soutiens personnels de la part de personnalités écclésiastiques aujourd’hui prises en défaut par ce que sa propre communauté a révélé de ses agissements et qui devraient, pour le moins faire amende honorable.

      Que Mgr Brincard ait, comme vous l’écrivez justement, reçu une fin de non-recevoir de certaines religieuses dissidentes, ne l’exonère pas de cette invitation à «faire silence» adressée à sœur Marie-Laure, question qui est aujourd’hui au cœur du débat, non seulement pour la communauté Sain-Jean mais pour nombre d’autres communautés qui ont également connu des dérives sectaires similaires.

      Dans un billet de ce blogue publié en mars 2016 je notais :

      Pour la France, les cas de dérives sectaires dans les communautés nouvelles sont nombreux : abus de pouvoir ecclésiastique, exploitation, abus sexuels, violences psychologiques, contrainte morale, expulsions brutales sans explication… Avec à la clé autant de vies brisées parfois jusqu’au suicide, et des difficultés à se construire un avenir en confiance. Tour à tour, ont été épinglés par la presse et les médias : les Béatitudes, la communauté Saint-Jean, celle de Bethléem, l’Institut du Christ Roi, les Travailleuses missionnaires de l’Immaculée, le Pain de Vie, le Verbe de Vie… et Points Cœur qui vient de connaître, début 2016, un nouveau rebondissement avec la suspension a divinis de son fondateur, le père Thierry de Roucy, par Mgr Rey (*) évêque de Fréjus-Toulon dont il dépend. L’étonnant étant que cette suspension ait été prononcée pour simple désobéissance (l’intéressé refusant de s’installer dans le diocèse) alors que sa condamnation canonique de 2011, confirmée en appel, pour des faits autrement plus graves dont certains pouvaient entrainer l’excommunication (absolution du complice), s’est soldée par une simple interdiction de confesser les membres de Points Cœur pendant trois ans…
      Et l’on pourrait, hélas, multiplier les exemples de situations peu claires. On peut être surpris que le père Marie-Dominique Philippe, dont la communauté Saint Jean a reconnu par euphémisme qu’il avait posé des « actes contraires à la chasteté » sur des femmes et certains frères, ait bénéficié à sa mort, en 2006 d’obsèques solennelles  retransmises en direct sur KTO depuis la primatiale Saint Jean de Lyon. A cette date, personne n’était donc au courant de la moindre rumeur ? On peut s’interroge de même sur son frère, le père Thomas Philippe, accompagnateur spirituel de Jean Vanier, décédé en 1993, soupçonné d’abus à caractère sexuel sur des femmes majeures. Comment éviter aujourd’hui le soupçon qu’il y ait pu y avoir d’autres victimes parmi les personnes fragiles accueillies dans les communautés de l’Arche ? Là encore, personne ne s’était donc aperçu de rien ?
      On peut se reporter à ce texte : https://www.renepoujol.fr/spotlight-des-verites-qui-continuent-deffrayer/

      Concernant les religieuses qui ont refusé de se plier aux injonctions de Mgr Brincard, comment expliquer qu’elles puissent s’installer en Espagne, sous la protection d’un évêque, sans que Rome n’intervienne ?

      Vous parlez de recherche d’objectivité. La question n’est pas ici de proposer une évaluation des communautés nouvelles pour faire, pour chacune d’elles, le tri entre le bon grain et l’ivraie. Il est de dire – c’est en tout cas mon sentiment partagé avec beaucoup d’autres – que le silence coupable de l’Eglise sur ces questions, comme sur les questions de pédophilie, a fait plus de mal que l’accumulation des révélations de des dernières décennies.

      Tenez, pour faire bonne mesure, rajoutons, sur un autre registre, l’affaire Anatrella qui continue de défrayer la chronique. Sérieusement, personne ne savait ? Et si personne ne savait, y a-t-il encore un pilote dans l’avion ?

      http://www.liberation.fr/france/2017/10/06/psy-de-l-eglise-la-curie-en-plein-cas-de-conscience_1601475

      • Je constate avec surprise l’absence de mention de la communauté de l’Emmanuel pourtant régulièrement ciblée par Golias, le CCMM (Comité contre les Manipulations Mentales), l’association David et Jonathan, le Comité de la Jupe et la Section de Paray-le-Monial de la Ligue des Droits de L’homme pour ses pratiques sectaires et l’organisation de « camps » (Camps des hommes, Parcours homosexualité) à caractère homophobe ou antiféministe. Alors que la Miviludes est saisie, comment se fait-il que Dominique Rey , patron de cette communauté, promoteur de « Courage France », des « Camps Optimum » et qui protège lui-même « Points Coeurs », Tony Anatrella et la Communauté de Saint Jean depuis des années ne soit pas lui-même impliqué au plus haut point dans cette affaire?

        • La communauté de l’Emmanuel est devenue dans notre pays une véritable « Eglise dans l’Eglise » ce qui n’est pas sans poser question. Son caractère sectaire peut prêter à débat. Que l’on puisse contester des sessions, comme celles de Paray-le-Monial, où l’on invite des personnes homosexuelles à la continence à vie (même si c’est de fait l’enseignement actuel de l’Eglise catholique) est compréhensible. Et je partage cette contestation. Pour le reste, j’observe plus de retenue que vis-à-vis d’autres communautés où les abus sont avérés. Mais peut-être n’ai-je pas toute l’information. Quant au rôle particulier de Mgr Rey il soulève, en effet, ici et là, bien des questionnements.

        • Si vous vous référez comme « source » à l’appui de vos accusations à ce que cible Golias, autrement dit toute la bien-pensance post-soixante-huitarde qui a comme unique préoccupation de militer contre l’Église institution depuis des décennies, vous discréditez complètement votre propos !

  • Cher Monsieur Poujol, un immense merci pour votre courage. Et un très grand merci également à l’auteure du Silence de la Vierge qui est particulièrement courageuse. Quand on lit les âneries qui sont dites par des personnes psychorigides qui ne peuvent pas être remises en causes, on comprend d’autant plus son courage. Il faut de la force pour dire ce qu’on a vécu et le publier. Quelles raisons y aurait-il de ne pas recevoir son témoignage ? D’autant plus qu’il est corroboré par tant de faits qui sont connus et qui le seront de plus en plus par le grand public.

    Personne ne conteste à MDP (Marie-Dominique Philippe) sa connaissance d’Aristote et de Saint-Thomas d’Aquin. Ce qui lui est reproché, c’est de s’être servi de la pensée de deux génies pour faire un système clos dans lequel il a enfermé pratiquement une génération de vocations religieuses francophones. Or il est clair maintenant que MDP avait une personnalité clivée, c’est-à-dire quelqu’un capable d’enflammer ceux qui l’écoutent d’un côté et en même temps de commettre les pires actes de l’autre, en particulier avec des religieuses qu’il avait réussi à mettre sous son emprise. Et il ne s’agit pas de fautes occasionnelles mais de faits répétés inlassablement pendant des années.

    Aristote n’était pas tordu, Saint Thomas n’était pas tordu, mais le Père Marie-Dominique Philippe l’était. C’est aussi simple que ça, et il a transmis à ses fondations cette tare. Quand un gourou prédateur, car c’est de cela qu’il s’agit, disparaît, ce sont les « disciples » les plus « dociles » du « maître » qui reprennent le flambeau, la finesse et l’intelligence en moins. Moyennant quoi on a des quantités de témoignages sur les frasques des disciples mâles et femelles de cet homme. Alors je veux bien qu’on ne mette pas tout le monde dans le même sac, encore que le sac gris soit pour toutes et tous, mais il y a corruption non seulement du fondateur mais de ses fondations. C’est aussi simple que cela.

    En parlant courageusement et fermement, Marie-Laure Janssens fait éclater l’omerta cléricalo-pieuse qui entoure la mémoire de Marie-Dominique Philippe et de son frère Thomas. De quoi ont donc peur les personnes qui veulent défendre absolument ce sinistre fondateur sinon de voir éclater le système dans lequel ils ont été enfermés ? Et mon Dieu, si la présentation sclérosée d’Aristote et de Saint Thomas fait imploser quelqu’un, c’est qu’il y a de très graves problèmes à résoudre. Si on est humble, et tout simplement attaché au Christ, même en consultant Aristote et Saint Thomas, on ne risque pas l’implosion. Je ne pense pas que Marie-Laure Janssens soit la seule. Je suis certain que son témoignage va en aider d’autres à parler, enfin. Et je suis même certain, mais je vais me faire attaquer par les fanatiques de Marie-Dominique Philippe, que la Vierge, pour une fois, est contre le silence qu’on voudrait lui attribuer pour couvrir l’ignominie. Merci Marie-Laure, et Merci René. Que la vérité et la justice fassent leur chemin et qu’elles ne tardent pas à s’embrasser !

  • Immense merci. Douloureux pour moi qui admirais cette communauté. Comme si le meilleur avait tendance à se faire récupérer par le pire. Sachons continuer à croire au bien, rester vrais, ouverts, sans idéaliser ni diaboliser personne, c’est cela aussi l’amour

  • Cher Monsieur Poujol,
    Vous êtes ancien Directeur de la rédaction du Pèlerin.
    Merci pour avoir ouvert cet espace de discussion sur les dérives et la Communauté Saint Jean, à l’occasion de la sortie du livre de Mme Janssens.

    Vos commentaires sur le père Thomas Philippe datent un peu, semble-t-il…
    Un complement d’information : la reconnaissance officielle de l’emprise du père Thomas Philippe et de ses conséquences sur ses victimes a déjà eu lieu !
    En 2017, Sentinelle a participé à la messe de réparation célebree par Mgr d’Ornellas et Mgr Daucourt en faveur des 14 victimes. Que de dégats commis entre 1956 et sa condamnation par Rome pour union mystique et son décès en 1993.
    Aucun média ne l’a rapporté. Et pourtant cela a eu lieu !
    Toujours à votre disposition pour une rencontre avec des acteurs de terrain.
    Bien cordialement.
    Les membres de l’association Sentinelle.

    • Bonjour
      Habitante pendant près de 40ans de Compiègne, j’ai été témoin directe des dégâts causés par ces communautés ( l’Arche et les soeurs de Saint-Jean) car je connais personnellement plusieurs victimes dont Marie-Laure Janssens.

      J’ai participé à cette messe de réparation le 6 avril à la ferme de Trosly avec le témoignage de plusieurs victimes du père Thomas Philippe (frère du père Marie-Dominique fondateur de la communauté Saint-Jean). Une de mes amies témoignait et semble aller beaucoup mieux depuis.

      une question revenait beaucoup dans les conversations à l’heure du verre de l’amitié : pourquoi l’Eglise n’a t’elle pas mieux alerté les membres de l’Arche sur la dangerosité du fondateur alors qu’il avait déjà été sanctionné par Rome ? Effectivement, la parole est indispensable et libératrice.

      • Le fondateur de l’Arche n’est pas le père Thomas Philippe, mais Jean Vanier, et je vous serai reconnaissant d’éviter les amalgames en mettant en cause la Communauté de l’Arche.

        Jean Vanier,

        Voici ce que disait à ce propos Jean Vanier, le fondateur de l’Arche :

        « J’ai été profondément choqué et bouleversé par les révélations de ces derniers mois sur le P. Philippe. Il y a quelques années, j’ai été mis au courant de certains faits mais je suis resté ignorant jusque-là de leur gravité.. Je veux dire aux victimes toute ma compassion. Je pleure avec celles qui sont blessées. Mais je ne peux non plus nier ce que je dois au P. Thomas. Il a été un instrument de Dieu à mon égard, notamment au moment où, sortant de la Marine, je cherchais comment donner ma vie à Jésus. J’étais profondément attaché à lui comme à un père spirituel.

        Il y a un immense décalage entre la gravité de ces faits, les souffrances des victimes, et l’action de Dieu en moi et dans l’Arche à travers lui. Je n’arrive pas à joindre paisiblement ces deux réalités. Tout ce que je peux dire, c’est que je ne comprends pas. Je reste comme un pauvre devant cela. Je ne veux ni juger ni condamner. Mais je veux demander pardon pour tout ce que je n’ai pas fait ou aurais dû faire. »

        • La question de la fondation de l’Arche se pose en effet. Il semble que l’Arche travaille à gommer la place prise par le père T Phillipe mais on ne peut nier son rôle fondateur avec J Vanier.
          Je connais personnellement plusieurs personnes qui ont consacré leur vie à l’Arche et sont attachées au changement de regard apporté sur la personne avec un handicap mais ne comprennent pas comment Jean Vanier a pu à ce point rester aveugle à toutes ces souffrances alors qu’il savait que le père Thomas Philippe avait déjà été condamné par Rome.
          C’est à mon sens le fonctionnement de ces communautés nouvelles qui doit être interrogé dans l’Église.
          Nous avons aussi à côté de Compiègne les frères d’Ourscamp Serviteurs de Jésus et marie, dont le père fondateur a également été condamné autant que je sache. Cela fait beaucoup et il y a de quoi écœurer bien des chrétiens.
          Merci à celles et ceux qui ont le courage de témoigner.

  • Merci pour votre réponse

    Je maintiens que ressortir les problèmes du passé n’est pas intéressant
    Intéressons nous aux problèmes d’aujourd’hui
    Réfléchissons aux raisons de ces dérives (par exemple le prima de L’émotionnel sur l’intellectuel qui est là pour compenser l’approche froide et psychologisante post conciliaire) pour les combattre plutôt que d’entrer dans une logique qui est plutôt de celle du bouc émissaire qui ne résout rien
    Si ces communautés ont eu du succès, elles répondaient à un Besoin, celui d’une foi vivante et assumée. Il y a de beaux fruits.
    Présentons les choses positivement : oui cette énergie doit être encadrée dans une gouvernance juste dont les ordres anciens et l’Eglise a l’expérience.
    La question est donc pour vous journaliste : est-ce qu’aujourd’hui ces dérives continuent ? Où ? Pourquoi ?
    J’ai peur quand je vois certaines réactions aux erreurs d’où passé qu’on passe d’un extrême à l’autre : cf la pedophilie où maintenant un prêtre qui est harcelée par une jeune fille 17 ans et fini par l’effleurer, il est destitué
    Cf les agapetherapies vidées de leur sel au Puy

    • Merci pour la pondération de votre réponse. Je vous rejoins sur l’urgence à répondre à la question des causes de ces dérives. Mais l’observation, montre, hélas, que s’il n’y a pas publicité sur ces affaires, l’institution a tendance à les nier et donc à refuser de s’interroger sur les causes de dérives… qui n’ont pas d’existence.

      A la question : est-ce que ces dérives continuent je crains qu’il ne faille répondre par l’affirmative. La plupart de ces congrégations ont maintenu en place, après le départ, le désaveu voire la condamnation de leur fondateur, les collaborateurs qu’il s’était lui-même choisi. Et l’on ne voit pas en quoi une si grande proximité serait sans conséquence.

      Dans la note n°7 de mon article, j’évoque la réponse formulée par Mgr Benoît-Gonnin à la requête de sœur Marie-Laure. Evoquant les pressions et difficultés rencontrées, pour parvenir à l’interdiction de la communauté qui lui avait été signalée, il cite notamment la lenteur des rouages institutionnels, du fait même du flou qui entoure la définition de l’autorité canonique sur la communauté en question. Je cite le passage du livre : « Personne ne savait si le sort de ces religieuses dépendait du cardinal Barbarin (puisque la maison-mère des sœurs contemplatives est dans son diocèse), des commissaires pontificaux nommés par le pape pour gérer la communauté, ou directement de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée1… » Aussi longtemps que les choses ne sont pas clarifiées, chacun estimera que c’est à une autre instance d’intervenir en cas de soupçon de dérive.

    • A Ludovic :

      « Je maintiens que ressortir les problèmes du passé n’est pas intéressant. Intéressons-nous aux problèmes d’aujourd’hui. » écrivez-vous.

      Sans oublier que demain, les problèmes d’aujourd’hui seront les problèmes d’hier et qu’après-demain, ils seront ceux du passé…
      Et pour ne pas ergoter sur le caractère plus ou moins récent du passé, à mon avis, si un problème est avéré, il faut oser en parler – au lieu de faire semblant et se résigner au silence – ne fût-ce que pour ne pas aggraver la situation.

      Qu’on l’appelle « loi du silence » ou « culture du secret » ou encore « laver son linge sale en famille » :
      cette stratégie – qui permet de rester dans un entre-soi bien-pensant tant que « le pot aux roses » n’aura pas été découvert – me semble une stratégie médiocre et minable.

  • Un grand merci à cette ex- soeur de Saint jean pour avoir décrit son calvaire , la déconstruction de tout son être et que l’on peut retrouver dans certaines sectes.
    Je pense à celle du mouvement Gurdjieff pour ce qui est de la destructuration psychique et mentale , mais on n’y trouve pas le côté pervers sexuel malsain .
    Elle a attendu de longues années pour se livrer, ce qui rend le témoignage encore plus authentique.

    On peut trouver sur le site du père Auzenet une partie qui traite des dérives sectaires et la communauté de saint Jean y est abordée.

    http://pncds72.free.fr

    un livre « Dérives sectaires au sein de l’Eglise », témoignages et réflexions » très éclairant est sorti il y a peu avec la collaboration d’un certain nombre de personnes, dont le père Vignon, juge ecclésiastique.

    http://pncds72.free.fr/300_01ter_livre_hanssens.php

    Le père MM.Zanotti Sorkine a rendu hommage au père MD.Philippe , le considérant comme son père. « quand un fils rend hommage à son père ». ….
    Comment peut-on admirer un tel prédateur?

    Le père ZS a écrit une homélie pour la prise d’habit de » treize fiancées au Seigneur « à la communauté de saint Jean à Saint -Jodard.
    A travers cette homélie très cruelle , on sentait l’emprise du système communautaire saint Jean.
    Hélas, depuis quelques heures , cette homélie a été supprimée par le propriétaire du blog.
    « Une goutte d’eau au bord d’un seau » ainsi qu’un certain nombre d’articles sur le père MDP et la communauté.

    https://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:ALe9VxX3sbkJ:https://unegoutte.wordpress.com/tag/soeur-alix/+&cd=3&hl=fr&ct=clnk&gl=fr&client=safari

    Pourquoi subitement cette peur?

    http://pncds72.free.fr/307_saint_jean/307_7_fondateur_venere/307_7_1_confession_fervent_admirateur.pdf

    https://www.youtube.com/watch?v=LTKlMwdgREc

    https://www.youtube.com/watch?v=hJxbYutst1k

    Le père ZS défend l’indéfendable père MDP. quand on sait maintenant ce qui s’est passé dans la communauté de Saint Jean avec le « petit livre noir »

    https://www.avref.fr/fichiers/ST%20JEAN%20-%20LE%20LIVRE%20NOIR.pdf

    Souhaitons que d’autres ex soeurs de cette communauté ou dans d’autres lieux soient encouragées à se manifester pour briser avec courage leurs chaînes!

  • Merci pour votre courage, et on voit aux réactions, certaines virulentes, combien il est difficile pour certains de croire à la parole du Christ « la Vérité vous rendra libre ». Oui, il est triste de voir que comme pour la pédophilie au sein de l’Eglise, on préfère étouffer par peur du scandale. Et tant qu’il n’y a pas la peur de la presse et des sanctions juridiques, rien ne se passe malgré les années et tous les témoignages. Ces dérives sectaires sont une plaie pour l’Eglise. J’ai moi-même écrit en son temps à Mgr Bonfils pour une communauté en Ardèche, lorsqu’il était évêque de Viviers. Et bien qu’il m’ait donné raison à l’époque (cela fait 20 ans, rien n’a changé et les jeunes qui entrent dans cette communauté sans discernement, n’en ressortent jamais et ne reviennent jamais dans leur famille! De telles situations sont un cancer pour la vie de l’Eglise et pour l’image de Dieu qu’elles véhiculent. Merci M. Poujol.

  • Merci pour ce billet.
    S’Il est impérieux que la lumière éclate, et s’il est vrai que la quête de la vérité est une source de paix… l’est-elle toujours et pour tous? Pour qui, par exemple, n’étant pas très concerné, ne profite que d’un scandale… (il est clair que le texte est parti-pris : passer de gestes ne convenant pas à la chasteté à « abus sexuel » il y a cap volontairement franchi, à ma connaissance ça en va pas plus loin que des accolades trop prononcées)
    Je ne peux que comprendre le désarroi face à l’inertie de l’église et de ses prélats, peut-être est-il nécessaire de faire éclater des scandales pour faire bouger des lignes… C’est une question lourde
    à mon sens : La navrante inertie des prélats, n’est-elle pas le pendant presqu’inévitabe de la prudence d’un évêque. Et le moyen pour parvenir à sa fin change la qualité de la fin. En d’autre terme si l’on manque de charité pour faire la vérité, alors on rate la vérité en prétendant la défendre, non?
    Ainsi œuvre subtilement l’accusateur.
    En écartant la mère supérieure, l’église n’a t-elle pas œuvré convenablement? qu’un évêque espagnol prenne la liberté de sauver la congrégation, j’imagine qu’il y a des instances de mise en garde, mais peut-être aussi en aura-t-il la grâce? non?
    Dans tous les cas merci de cette synthèse fort utile.

    • Oui, il y a un gap entre la formulation « abus sexuels » et « gestes contraires à la chasteté ». Un gap volontaire. Difficile de faire état ici publiquement de faits non prouvés. Vous me permettrez néanmoins de penser que si les reproches fait au père Marie-Dominique Philippe – qui a eu droit, lors de ses obsèques à la primatiale Saint-Jean de Lyon, à de véritables dithyrambes – étaient de l’ordre du bisou dans le cou de quelques religieuses, le Conseil de la communauté aurait jeté sur ces agissements un voile pudique, sans se croire obligé de « reconnaître » publiquement … des manquements à la chasteté. Pour qui sait comment fonctionne l’institution ecclésiale, il y a là plus qu’un aveu !

  • Merci beaucoup Mr Poujol pour votre engagement et vos appel à la lucidité, à l’interrogation et à la vigilance… Je suis Belge et ne connait que de nom les frères et soeurs de St Jean, donc en ce qui les concerne je ne peux pas en dire grand chose… Par contre ayant eu mailles à partir avec des dérives de type sectaires d’une communauté catholique bruxelloise (dirigée par des Jésuites) je peux totalement confirmer la déclaration selon laquelle, la plupart du temps, les abus de type spirituels sont couvertes par les plus hautes autorités religieuses (dans mon cas l’actuel archevêque de Malines-Bruxelles, qui mis au courant à plusieurs reprises a déclaré qu’il ne voulait tout simplement pas en entendre parler (tout comme le précédent archevêque – Mgr Léonard) alors que la communauté est sous son autorité (!), et le père provincial des jésuites pour la Belgique méridionale, supérieur direct des prêtres mis en cause) et que les responsables de ces dérives sont soutenus jusqu’à l’acharnement par ceux-ci alors que leurs victimes sont au mieux ignorées et prises pour des imbéciles et au pire calomniées par des déclarations mensongères (j’ai fait l’expérience des deux)…! Les outils actuels mis en place par Rome sont totalement inefficaces (la commission pour la prévention des dérives sectaires a été très claire en ce qui concernait mon affaire mais le diocèse et les jésuites ont tout simplement refusés d’en tenir compte!), dès lors la seule solution est le recours à l’autorité judiciaire (par des dépôts de plaintes) et à la campagne de presse pour réveiller l’opinion sur ces sujets… Si l’on ne force pas l’Église à bouger et à respecter l’humain et les lois qui régissent la vie en société elle ne le fera pas d’elle-même. C’est bien malheureux mais seul le « scandale » et les « affaires » dévoilées au grand jour permettront que les choses changent un peu, après tout ce que j’ai vécu j’en suis persuadé…!

  • Bonjour Guillaume,

    feriez-vous allusion à la Fraternité des Saints Apôtres à Bruxelles et qui a été dissoute par Mgr de Kessel après un long discernement avec les instances du Saint Siège ?

    Cette Fraternité a été érigée par Mgr Léonard et le père Zanotti Sorkine dans une abbaye de Marche-les-dames à Namur en 2012 puis dissoute en 2016.
    Les séminaristes, pour la plupart français animaient la paroisse et l’église sainte Catherine à Bruxelles. Les raisons de cette dissolution vous les trouverez ici:

    http://www.eglisesaintecatherinebruxelles.be/2016/08/15-juillet-2016-decret-de-dissolution-de-la-fraternite-des-saints-apotres-par-mgr-de-kesel-et-mgr-kockerols-auxiliaire.html

    Décision prise avec les instances du Saint Siège.

    • Bonsoir Louise, non ça n’était pas la « Fraternité des Saints Apôtres » mais la « Communion de La Viale » qui a été fondée et est toujours dirigée par les Jésuites… Nous avons eu plusieurs contacts avec le diocèse et le Père Provincial des Jésuites et avons déposé plaintes devant la commission contre les dérives sectaires (une cellule de veille mise en place en 1998 par l’archidiocèse de Malines-Bruxelles) qui a reconnu le bien-fondé de nos interrogations et a proposé diverses pistes pour améliorer les choses. Cela a été très mal pris par les Jésuites (du côté du diocèse -Léonard puis De Kesel- on nous a bien fait comprendre qu’on en avait absolument rien à f***!) qui comme seul réponse ont décidé de fermé le pôle concerné (La Viale a 3 pôles (maisons) en Belgique et 1 en France) en prétextant des travaux qui comment par hasard étaient tout d’un coup devenus urgents… Donc bien sûr les modifications n’ont jamais dû être appliquées! Quant au Père Provincial (Frank Janin) sa réaction a été scandaleuse car la 1ère chose qu’il m’a dite quand je l’ai rencontré c’est: « si vraiment ça ne vous plaisait pas vous aviez qu’à partir… »! Aucune remise en question et surtout aucune prise de responsabilité! Nous étions ceux par qui le scandale arrive alors que nous avions tout fait pour demander le dialogue… Aujourd’hui un des prêtres mis en cause (avec dépôt de plainte -en ce qui me concerne- au civil et au pénal) a été exfiltré vers la France mais continue de donner quelques cours et séminaires à l’Institut d’Etude Théologique à Bruxelles!

      • C’est pour cela que pour ma part je suis convaincu qu’il est absurde d’essayer de discuter avec les institutions religieuses qui de toute façon tenteront d’enterrer l’affaire… Tant qu’il n’y a pas de signalement aux autorités judiciaires rien ne bougera! D’ailleurs dans mon cas c’est ce qui c’est passé, les choses ont « bougée » (annonce de la fermeture du pôle) dès le moment où ils ont su que j’avais porté plainte…!
        (Désolé pour les quelques fautes de frappe juste avant, j’ai pas pris le temps de relire…)

        • Bien au courant de ces histoires au sein de La Viale, je confirme le problème, et d’autres existent encore. Une personne ayant dénoncé une situation malsaine vient d’être écartée de la communauté. Au lieu de regarder le problème en face… Difficile d’instaurer un climat de dialogue authentique

          • Il faut au plus vite déposer plainte auprès des tribunaux si cela se justifie, à force de pression et de rappels à l’ordre la justice finira par ouvrir un dossier sérieux… L’important est l’accumulation des preuves et des plaintes, sinon rien ne changera! C’est important d’en informer aussi l’archevêché et Franck Janin mais n’attendez aucun soutien de leur part! Si ils peuvent étouffer l’affaire ils le feront avec joie…

            Pourrions-nous entrer en contact? Pour ma part dès le moment où j’ai commencé à me poser des questions sur ce qu’il se passait j’ai toujours maintenu le discours que si rien n’était fait (ce qui a été le cas) ça ne serait qu’une question de temps pour qu’un nouveau problème surgisse… Il y avait déjà eu des affaires avant mon arrivée à La Viale et visiblement il y en a après mon départ… Cela ne m’étonne pas vraiment et cela fait des années que je me bats contre l’omerta institutionnel et les mensonges entourant mon départ, en ce sens votre témoignage serait très précieux…

  • De manière génrale, qu’il s’agisse
    – de déviances récurrentes au sein de communautés,
    – des conséquences des souffrances que l’obéissance et la chasteté imposent à ceux qui ont abandonné leur liberté à l’institution,
    – de théories théologiques comme celle de la guerre juste ou du rapport de l’institution avec les idéologies et les pouvoirs politiques,
    il est difficile après avoir creusé ces sujets de ne pas faire sien l’avis du philosophe américain Sydney Hook pour lequel « dans toute situation critique, on peut plus sûrement prédire la conduite de l’Église (institution) en tenant compte de ses intérêts d’organisation politique qu’en tenant compte de ses dogmes éternels » (à propos d’humanisme Intégral, dans Reason, Social Myths and Democracy, New York 1940).

  • Il y a déjà eu des dénonciations de tels abus, mais celle-ci est particulièrement vigoureuse. Heureusement, car trop c’est trop. Je connais, directement ou indirectement, trop de gens qui ont été détruits par ces communautés qui confondent autorité et emprise, obéissance et soumission, ascèse et mortification. J’ai vu trop de complicités d’une hiérarchie certes méfiante mais qui croyait y voir une relève et qui, en cette occasion comme en d’autres, était prisonnière de sa volonté mortifère d’étouffer le scandale. J’ai entendu trop de catholiques se réjouir de ce qu’ils croyaient être un renouveau de l’Église, disant qu’on juge l’arbre à ses fruits, comme si l’important était la quantité de fruits et non leur qualité.
    Il est plus que temps de tirer la sonnette d’alarme, car à mesure que ces communautés sont entachées par les scandales, il s’en développe de nouvelles, avec de jeunes prêtres ensoutanés à la pensée aussi raide que leur habit, qui séduisent toujours autant des évêques cherchant désespérément à remplir leurs églises aussi vides de prêtres que de fidèles.

  • Ma paroisse est tenue par des prêtres de la communauté de Saint Jean. Ils apportent beaucoup par leur présence, par leur spiritualité, par leur engagement. C’est une très grande chance de les avoir. Je constate aussi au fil des renouvellements que les personnalités sont très diverses et qu’il y a des grands charismes mais aussi des personnalités plus faibles, ce qui n’est que très humain.

    L’un des prêtres de la communauté, dont je suis proche, a été amené à intervenir dans le conflit avec les soeurs contemplatives il y a une dizaine d’années. Situation très difficile liée à la personnalité de la mère supérieure et à l’ambiance sectaire qu’elle avait instituée parmi sa communauté. La communauté des soeurs faisait bloc autour d’elle contre la hiérarchie de la communauté de St Jean et contre celle de l’Eglise. Facile de jeter la pierre !

    • Je ne suis pas sûr de comprendre la chute de votre commentaire. Que voulez-vous dire par « facile de jeter la pierre » ? A ma connaissance – si j’essaie de comprendre le sens de votre propos – le livre dont il s’agit ne porte pas un jugement global sur les frères de Saint-Jean à propos desquels vous témoignez mais sur des faits bien circonscrits, que vous semblez confirmer, et le contexte qui les a rendus possibles. C’est tout !

      Par ailleurs, reconnaître qu’il y a parmi les frères des personnalités « plus faibles » avec pour tout commentaire : « ce qui n’est que très humain » est pour le moins ambigü. Lorsqu’on sait que certains frères, sans doute « plus faibles » ont été convaincus de dérives pédophiles, on peut penser que leurs responsables n’ont peut-être pas fait totalement leur travail. Et que leurs victimes n’apprécieront que modestement l’indulgence de ce « très humain »…

      • Vous êtes donc un dieu M Pujol pour ne pas reconnaître à l’homme qu’il ait le droit d’être faible. C’est même parce que l’homme est faible, pêcheur que Dieu a envoyé son Fils pour nous sauver. Mais ceux qui n’ont rien compris, les orgueilleux, les suffisants ont préféré le tuer, le crucifier. Finalement, rien de nouveau sous le soleil. Monsieur Pujol. Votre blog l’illustre merveilleusement bien! Merci et félicitations !

        • C’est trop facile. Etre faible est une trop belle excuse ! Si les supérieurs de communauté et certains évêques avaient le courage de discerner parmi les candidats au sacerdoce, ils éviteraient bien des drames. Votre préchi précha sur Dieu qui envoie son fils pour nous sauver n’a rien à faire dans cette triste histoire.

  • JE SUIS D’ACCORD, MAIS…
    Que ce soir clair : je suis plus que d’accord pour qu’on puisse dénoncer de telles dérives, que ce soit de la part d’autorités ecclésiastiques, de communautés nouvelles ou de communautés anciennes : ces abus de pouvoirs, ces manipulations, ces abus d’autorité spirituelle, ces silences complices voire ces cautions des autorités ecclésiastiques de tels faits – s’ils sont avérés – sont intolérables et doivent être dénoncés, y compris par les moyens médiatiques et dans le grand public. C’est comme cela que les affaires de pédophilie dans l’Église sont ‘sorties’ et qu’aujourd’hui il y a une opération ‘mains propres’ dans l’Église, et c’est une très bonne chose.
    Nous qui sommes ‘enfants’ depuis près de 40 ans du ‘renouveau’ au sens large, nous en savons quelque chose, et nous en avons même payé le prix durant des années pour avoir dénoncé les 1ers collaborateurs manipulateurs du Père Daniel Ange à Jeunesse-Lumière (évincés rapidement à l’époque par l’évêque de Digne à l’époque dès qu’il a eu connaissances des faits), les abus manifestes des Béatitudes ou du Verbe de Vie pour ne citer qu’elles, dans les années 80-90. Ces faits, nous les connaissons donc de l’intérieur, nous savons les profonds dégâts que cela engendre, chez les individus, les couples, les familles ; nous avons personnellement subis en partie tout ela, et nous avons donc ce dont nous parlons ici. C’est pourquoi, il nous parait d’autant plus important de souligne ce qui suit.
    Ce qu’oublient très souvent de souligner les dénonciateurs de tels actes condamnables, c’est l’immense bénéfice que l’Église actuelle tire massivement de toute cette mouvance, de ce renouveau, de cette dynamique spirituelle et apostolique de ce printemps de si nombreux mouvements et communautés depuis 50 ans, qui a profondément réveillé et renouvelé l’Église, l’a fait sortir de l »l’hiver » des années 70-80 comme le soulignait Benoit XVI : ce réveil « indiquait l’avenir » disait-il encore, et c’est bien la réalité : il n’y a qu’à visiter tant de diocèses, de paroisses, de mouvements en France aujourd’hui pour voir que, chez les – de 50 ans par exemple, l’essentiel des forces vices de l’Église – en sa modernité, son incarnation, sa diversité, son zèle, ses engagements… – en sont, prêtres et laïcs, les enfants directs.
    Oui, au sein de tout ce renouveau, il y a eu (et il y a encore) bien trop de brebis galeuses, pardonnables comme chacun de nous, mais inexcusables : c’est de notre responsabilité de ne pas jeter – subtilement comme c’est fait ici dans l’article de René Pujol, ou plus frontalement par ailleurs – jeter le bébé avec l’eau du bain.
    Et j’émets une hypothèse en voyant que bien souvent ce sont nos ainés, si souvent « chrétiens de gauche’ comme on dit, majoritaires et quasi-hégémoniques durant les années post-conciliaires, qui sont les 1ers à la manœuvre pour se faire les pourfendeurs de telles dérives, sans aucunement peser le pour et le contre : malheureux (et on les comprend) de n’avoir pu transmettre le flambeau aux plus jeunes, de voir leurs enfants et petits-enfants quitter l’Église dans leur très grande majorité, c’est une quasi-double peine que de voir ce réveil réel, incontestable, … de l’Eglise, qu’ils n’avaient pas prévu, et plus encore, qu’ils ne comprennent pas ou les heurte dans leurs sensibilité, voir dans les fondements de leur foi et de leurs engagements. Donc, en dénonçant – à juste titre une nouvelle fois – les dérives sectaires de certaines autorités de ces mouvements ou communautés, et la caution inexcusable de certaines autorités ecclésiastique, ils viennent jeter opprobre sur cet indéniable et puissant renouveau de l’Eglise.
    Cela est triste sur le fond, pas très honnête sur la forme (surtout de la part d’un ancien patron de presse catholique), et au final, cela s’apparente un peu au chant du cygne…

    • Cela commence plutôt bien et se termine par le coup de pied de l’âne. En toute charité chrétienne naturellement. Ce qui n’est pas vraiment une surprise. Mais je tiens à vous rassurer , je tiens « l’essentiel des forces vices de l’Église » pour une simple faute de frappe, pas pour un lapsus.

      Plus sérieusement, je ne me souviens pas avoir jamais contesté, ni à titre personnel, ni dans le cadre des responsabilités journalistiques qui ont été les miennes, l’apport des communautés nouvelles à l’Eglise de France. Et je trouve, à mon tour, peu élégante cette pirouette qui, à partir d’un article qui pointe une vraie question, vous autorise à affirmer que les communautés n’ont pas attendu pour « faire le ménage » (et donc que nous arrivons après la bataille) ce qui est majoritairement faux, et à déconsidérer ceux qui mènent aujourd’hui le combat, au motif qu’ils seraient des cathos de gauche sans héritiers… ce qui est tout aussi stupide !

      Je compte donc sur vous pour nous aider à convaincre nos évêques de prendre enfin le taureau par les cornes. Car je crains, hélas, que ce type d’accusations ne soit pour l’essentiel encore devant nous. Et je sais d’expérience que sans une médiatisation, par certains aspects dommageable, de certaines de ces affaires, rien de radical ne sera engagé pour nous prémunir d’autres drames.

    • A Alex:

      « aujourd’hui il y a une opération ‘mains propres’ dans l’Église, et c’est une très bonne chose. » convenez-vous, sans plus.

      Mais pour déclencher une telle opération, que de vieilles habitudes aura-t-il fallu mettre en question et abandonner, que de nouvelles idées aura-t-il fallu introduire, que de témoignages aura-t-il fallu recueillir, que d’instances aura-t-il fallu convaincre, bref que de montagnes aura-t-il fallu déplacer !!

      Et la bataille est loin d’être gagnée.
      A Rome, l’épiscopat français a été discrètement mis en cause. Karlijn Demasure, la directrice du Centre pour la protection des mineurs de la Grégorienne, l’université des jésuites, a déclaré que «l’Eglise de France était en retard et [qu’] il était étonnant qu’elle ne fasse pas plus». De fait, toutes les questions sont loin d’être éclaircies. L’épiscopat français semble avoir traîné les pieds pour appliquer les mesures drastiques mises en place successivement par les papes Benoît XVI et François. Dans les groupes de victimes, l’optimisme n’est pas de mise. Jean-Pierre Martin-Vallas craint «un double langage»de l’Eglise et que «les commissions mises en place servent à enterrer les affaires». (voir ci-dessous)
      http://www.liberation.fr/france/2016/04/29/pedophilie-operation-mains-propres-dans-l-eglise_1449598

        • J’arrive à la fumée des cierges… Merci à René Poujol pour cet article. Rappelons que M-L Janssens a quitté la Congrégation Saint Jean en 2010, cela ne fait que 7 ans ; ce n’est donc pas très éloigné dans le temps. Dans son livre, il est question du P. Paul-Marie, exorciste, et le chapitre « Délivrance » se termine par ces mots tout-à-fait pertinents : « courroie de transmission ». Le P. PM a joué en effet un rôle majeur dans la mise sous emprise des sœurs, et a été en cela une très efficace courroie de transmission de la dérive sectaire à l’intérieur de l’ensemble de la Congrégation. Et quand on lit les termes du discernement qu’il a mis en œuvre pour M-L J., on ne peut qu’être aterré…

          Mais le croirez-vous ? Le P. PM, parti de Saint Jodard depuis quelques années seulement, est « assigné » au prieuré de Finale Emilia en Italie, qui s’occupe, du Sanctuaire Sainte Marie des Anges. Il se retrouve en même temps exorciste de l’évêque de Beauvais, Mgr Benoît-Gonnin. La porte à côté. (J’oubliais : il y a dans ce diocèse le Prieuré de Troussures…) Le P. PM demeure donc fort mobile, et passe ici ou là pour donner des week-ends sur les questions relatives à la délivrance et à la médiumnité, et recevoir des gens en souffrance…

          Comment éviter de penser que le cancer de l’emprise mentale, alimenté par ses conceptions psychogénéalogiques tordues, continue à métastaser ? L’autorité religieuse, au chevet des dérives sectaires quand elle y est contrainte, n’a toujours pas compris ceci, qui est capital. Les « courroies de transmissions », constituées par un large premier cercle des fondateurs déviants, doit être impérativement écarté si l’on veut arriver à mettre fin un jour à la dérive. Pourquoi ce prêtre est-il encore exorciste, en possibilité de faire de nouvelles victimes puisqu’il circule sur l’ensemble de la France ? Pourquoi est-il ainsi protégé par l’évêque de Beauvais ?

  • La pedophilie n’est que l’arbre qui cache la forêt …. différentes scénarios mais même histoire …. des petits vont voir ceux qui ont le pouvoir et ne sont pas écoutés
    La bible est elle même pleine de ces histoires qu’elle appelle injustice… les évêques lisent ces histoires pour mieux les repérer.

  • Je me réjouis énormément de lire le livre de Marie Laure, même si je redoute aussi les effets que cela aura sur moi. J’ai pris plus de 10 ans pour me remettre de ce que j’ai vécu dans la communauté, même sans être religieuse. Et je suis étonnée que l’on révèle enfin beaucoup de choses sur la communauté, mais, il me semble, pas encore l’essentiel (mais je n’ai pas encore lu le livre de Marie Laure). A savoir que, au-delà des quelques cas de pédophilie ou les déviances du fondateur, il y a une véritable culture d’abus sexuel qui s’ignore, camouflée à travers des liens soit-disant mystiques, où les gestes de « tendresse » sont permis, mais que le monde, et même l’Eglise, ne peuvent pas comprendre (oui, c’est ça l’amour d’amitié)…
    Parmi mes amies et connaissances qui ont un père spirituel dans la communauté, je dirais qu’environ 8/10 d’entre elles vivent une relation d’emprise avec lui, ne peuvent plus se passer de lui, tandis que lui joue à celui qui leur accorde du temps par privilège, s’entoure d’autres jeunes filles, crée une ambiance de jalousie, dit à chacune qu’il a un lien particulier avec elle et peut dés lors vivre d’une « certaine tendresse », à savoir qu’il satisfait ses besoins sexuels sans jamais qu’il y ait pénétration (pour garder sa virginité), et toujours quand la fille a 18 ans ou plus.
    Pourquoi est-ce que cela n’est pas enfin diffusé? Peut-être parce que les femmes sont tellement sous emprise qu’elle se croient même consentantes? Alors que si on creuse avec elles, elles disent qu’elles le sont puisqu’elles laissent faire, mais pour garder le lien devenu indispensable pour elles, alors qu’elles vivent ça comme de la prostitution. Elles croient parfois sincèrement que c’est un sacrifice nécessaire pour aider le prêtre a vivre sa si difficile mission. Ou peut-être parce que le parcours du combattant pour réussir à parler est trop ardu. Mon témoignage est dans l’envers du décors (lien ci-dessous) et c’est vrai que ça a été finalement encore plus éprouvant pour moi de tenter de parler, crier, hurler pour rien, que d’avoir été abusée.

    http://www.lenversdudecor.org/Les-secrets-de-l-esprit-Johannique-enfin-devoiles.html

  • BRAVO Marie-Patience pour votre témoignage qui explique tout le « système » pervers et dangereux du père MDP qui emprisonne ces jeunes vierges pour la vie en jouant avec les sentiments de l’amour d’amitié, mais pas que, avec la vie sexuelle de ces jeunes femmes c’est insoutenable!

    Système d’emprise ô combien facile pour des prédateurs habiles qui marchent sur les pas du père MDP en s’inspirant de ses méthodes en le glorifiant tout azimuts.
    Que penser du très médiatique père MM Zanotti Sorkine, qui « glorifie » le père MDP avec une homélie et une chanson et qui est cité plus haut dans un commentaire par Louise.
    Il vient de prendre la responsabilité d’une communauté laïcs consacrés » les Auxiliaires laïcs du coeur de Jésus » à Montmartre. »avec l’autorisation de son évêque Mgr Pontier.
    Il propose des rencontres tous les samedis après -midi à toutes les personnes intéressées pour le rencontrer à l’adresse des Auxiliaires à Montmartre.

    http://pere.michel-marie.fr/#!/actualites/

    Dans son livre M.L. Janssens parle d’un certain père Paul Marie, exorciste qui aurait joué un rôle important dans la transmission de la mise sous emprise des soeurs.
    Nous aimerions entendre son évêque de référence Mgr Benoît-Gonin (cité plus haut par Martin )

    http://dai.ly/xavt1m

    L’illusion d’un amour humain dans la relation soit disant « mystique » avec un père spirituel est un complément de l’amour de Dieu , de la Vierge une spirale destructrice , elle fait le jeu des malades sexuels .

    Vous avez été très courageuse portée sans doute par « l’Esprit Saint  » pour sortir de cet enfermement toxique et dénoncer cette forme de vie de communauté faite d’illusions, d’aveuglements , de soumission et d’emprise totale sur votre personne . C’est à peine croyable, mais vous le dénoncez clairement et parfaitement avec force comme le mot « prostitution » pour rendre le récit plus véridique.

    Que les évêques prennent enfin leur responsabilité pour informer , dénoncer ces dérives qui font tant de mal aussi bien aux victimes qu’à ceux qui lisent ces horreurs qui se perpétuent dans ces communautés, sinon ils deviennent des complices!

    Le site « la parole libérée » créée à Lyon par deux victimes de prêtres pédophiles est d’un grand soutien pour les personnes abusées et un moyen de parler et se défendre.

    https://www.laparoleliberee.fr/

    Toute ma compassion pour vous , Marie-Patience dans ce chemin « hors norme » que vous dénoncez afin qu’il n’y ait plus jamais ces horreurs qui transforment la pensée en une une forme de vie perverse qui conduit à la destruction.

    http://www.lavie.fr/religion/bouddhisme/les-cinq-lecons-de-sagesse-de-matthieu-ricard-pour-mieux-aimer-01-10-2013-44736_21.php

  • De nombreuses personnes connaissent mieux que moi le père Marie-Dominique Philippe, mais pourtant ! Je fus et demeure un de ses amis. Il fut mon professeur au foyer de charité de La Part-Dieu à Poissy, puis à la faculté de théologie de Fribourg. Il me demanda d’entrer à la communauté Saint-Jean en 1982, et j’ai refusé, pour des raisons personnelles. Si le prieur actuel de la Communauté Saint-Jean, avec l’accord unanime de son chapitre a jugé bon de publier la lettre dans laquelle il fait état des « faiblesses » du père Philippe, je suppose qu’il a agi en toutes connaissances de cause et avec sagesse. Cela est certes navrant mais rien de m’étonne quand on lit le dossier du Vatican sur l’Eglise irlandaise, à faire vomir.
    Je suis bien placé pour témoigner des abus sexuels commis depuis une cinquantaine d’années au sein de l’Eglise de France. Je sortirai un livre qui abordera ce sujet à travers ma propre expérience. J’ai pris contact avec la Conférence des évêques et j’ai bon espoir que le sujet sera dorénavant abordé en toute clarté, justice, vérité et charité. Mais l’Eglise doit cesser de s’auto-flageller. Heureusement pour le chrétien que je suis elle a presque toujours agi au mieux. Toujours mieux que d’autres institutions, laïques ou religieuses.

    • @Jean Dominique

       » les faiblesses « du père MDP est une insulte aux victimes!
      On minimise hypocritement pour ne pas reconnaître les agissements très cruels de ces hommes MDP et T.P.
      Les victimes se mettent à parler avec tout ce qu’elles ont sur le coeur depuis des années et c’est un autre scénario!
      Plus il y aura de témoignages plus il sera aisé de rendre justice à ses femmes!

      On attend votre livre sans la censure de la CEF!

      • Ne jouons pas avec les mots. Si l’Evangile selon Thomas fait partie des apocryphes, la parole ici rapportée (Cet évangile est uniquement composé de paroles supposées de Jésus) me semble entrer en parfaite résonnance avec l’esprit des évangiles canoniques. Même si le sens de son irruption dans notre débat ne me saute pas immédiatement aux yeux !

        • L’Évangile selon Thomas est un écrit gnostique regroupant des supposées « paroles cachées » de Jésus, et il me paraît très imprudent de donner à ces « logia » la même valeur qu’aux Évangiles canoniques (qui, eux, ne sont pas réservés aux sages et aux savants, mais révélés aux tout-petits !).
          Ceux qui dans l’Évangile (entendu précisément dimanche dernier) entreront dans la chambre nuptiale ne sont pas les « solitaires », mais ceux qui, invités au banquet par le Maître, ont revêtu le vêtement de noces. Tout le contraire du logion cité !

          • Dans ce logion de l’évangile selon Thomas, le terme grec utilisé est « monakhos » et il veut bien dire solitaire, car il vient de monos qui veut dire seul. Pour René : j’ai choisi ce logion précisément ici parce que, si cette parole attribuée à Jésus était mise en pratique par les chrétiens, ces drames liés à des communautés hiérarchisées ne se poseraient pas car les chrétiens prieraient le Père dans la solitude, sans subir les diktats d’un groupe et d’un chef « spirituel » particulier, comme dans ce drame. Jésus devrait être notre seul guide à penser. Maintenant, si le côté apocryphe gêne certains, on peut aussi rappeler les très canoniques paroles de Jésus en Matthieu 23:9 et 23:10, ou Jean 4:23…

          • A Bunel Jean-Dominique :

            « Oui mais dans un débat déjà suffisamment confus, il faut rester précis sur les termes » écrivez-vous.

            Tout commentaire de commentaire inclut évidemment un risque d’interprétation et de confusion, en effet.
            Aussi – et pour éviter que le débat ne stagne – analysons comment Marie-Laure Janssens s’exprime elle-même à propos de son livre :

            « Dans mon livre Le Silence de la Vierge, je fais œuvre de témoin, en exposant la réalité de l’abus spirituel et des dérives sectaires dans une des communautés les plus prometteuses de l’église catholique contemporaine. Si je ne suis pas un cas isolé en tant que victime, je le suis en tant que témoin car beaucoup ne peuvent prendre la parole, à cause de leurs souffrances, ou bien des menaces reçues, ou encore du silence que des membres de la hiérarchie leur imposent. Beaucoup d’évêques, en effet, par aveuglement ou par souci de protéger leur institution, font taire les victimes, et prolongent ainsi l’abus qu’elles ont subi. Je dénonce cette soi-disant miséricorde qui fait fi des souffrances vécues par les victimes et cette hypocrisie qui consiste parfois à déplacer les problèmes au lieu de les résoudre. J’appelle les jeunes et les familles à exercer une vigilance redoublée, car derrière la « vitrine » de ces nouvelles communautés, il y a une arrière-boutique où les règles de la prudence ecclésiale et la liberté personnelle ne sont pas toujours respectées. Pour toute question relative à mon livre, on peut me contacter: lesilencedelavierge@yahoo.com »

          • S’en prendre à un la forme n’apporte rien au fond et sème de la confusion en ceux qui y seraient sensibles.

  • Merci Marie-Laure et Marie-Patience, quel courage que vos témoignages !
    Quelle lucidité dans vos analyses !
    Il y a beaucoup de façons de garder l’autre sous son emprise, son pouvoir, sa domination, mais le pire, le plus subtil, le plus terrible, est sans doute cette mainmise sur la vie spirituelle… sur le sacré en nous, cet espace de liberté entre Dieu et nous, ce « Saint des Saints » si intime en chacun…
    Merci de nous alerter, d’alerter l’Église, de nous faire réfléchir; à nous de continuer la vigilance sur toutes ces manipulations destructrices…

  • Je remercie Marie Laure Janssens pour son courageux témoignage et René Poujol pour son relais et le débat qu’il suscite.
    Un des points sensibles dans ce type d’histoire repose fortement sur la formation et l’aptitude des formateurs dans la vie religieuse.
    Franchement, il est plus que nécessaire que cela soit des personnes de foi, certes, mais aussi  » bien dans leurs pompes » psychologiquement et affectivement, l’un n’entrainant pas nécessairement l’autre.
    C’est visiblement souvent là que le bât blesse…Les débutants dans la vie spirituelle, entrainés par leur grand désir d’idéal , perdent précisément à cette étape une part de leur moyens de défense et de leur sens critique.
    Si, sans le savoir, ils ouvrent leur for interne à un esprit tordu….. c’est bien mal parti pour eux, même si l’on ne tombe pas nécessairement dans les extrêmes les plus scandaleux.

    La responsabilité collective de l’Eglise porte notamment sur la formation des formateurs et sur le discernement des personnes auxquelles est confiée cette responsabilité.
    Or, si ce terrain n’est pas un total  » no man’s land », les visites canoniques des religieux
    par les évêques du lieu semblent de pure forme.
    C’est après coup que l’on se dit  » mais, comment ne s’est-on rendu compte de rien ? » voire même  » pourquoi cela a-t-il eu aussi peu d’effet ? » ( les messages d’alerte à la cté St Jean adressés par l’ordinaire du lieu datent de 2000 si j’ai bien lu)

    Je comprends le désarroi et la révolte énergique de Marie Laure à l’idée que – les mêmes causes produisant les mêmes effets – les dérives spirituelles et humaines qu’elle a connu à St Jean ne se reproduisent dans la communauté Stella Matutina sans que personne ne bouge.
    Reste peut être à éditer un petit guide à l’attention des débutants dans la vie religieuse, avec des critères d’alerte dont celui ci  » si ton responsable de formation se montre affectueux à un point qui t’embarrasse ou pratique le  » love bombing », ne réfléchis plus, tire toi ! »
    Il y a moins à craindre de quelqu’un de trop rude que de quelqu’un de trop mielleux.
    L’autre conseil c’est d’apprendre à écouter ce qui se passe au fond de soi et à faire confiance à ses intuitions les plus profondes.

    Enfin dernier critère, le signe d’une vie spirituelle bien orientée c’est la joie, non pas une joie tapageuse et sonore, mais une joie intérieure, irrésistible et durable qui sourd à la manière d’une source d’eau fraiche.
    Quand on la reçoit, on la reconnait…. exactement comme lorsqu’on est amoureux.
    A contrario, si elle est durablement aux abonnés absents, il y a vraiment matière à s’interroger sur le fait que l’on soit bien à sa place.

  • Isabelle et Concorde, oh que oui.
    Enseigner sans porter au centre de cette mission l’exigence de toujours veiller à laisser l’Autre libre -surtout enfants, adolescents et jeunes adultes- c’est pire que faillir à sa mission. Comme mon âme est le plus intime de mon moi, c’est, plutôt que le cru balancetonporc, MoiAussi qui mérite de s’appliquer aux intrusifs. Ces mauvais enseignants le sont souvent à leur insu, déformés par des maîtres médiocres, non mis en garde par des supérieurs sans discernement ou indifférents ou pire qui savent et se taisent. Ainsi la corporation se perpétue avec une trop belle conscience d’un gris profond.
    Le groupe incluant la corporation et ceux qui les croient « apriori » a un gros soucis parce que, quel que soit le respect porté aux autres par la majorité de ses membres, ce groupe porte ce hiatus -dogmes, caté, prêches, obéissance, …- comme un chewing-gum qui ne peut pas être enlevé car il est indissociable de la chaussure.
    Comment se peut-il que dans tant d’églises en France, il y ait des garçons de chœurs et des filles au service de l’assemblée? Car on est là dans le même registre de caresse psychologique, sur des enfants et de jeunes ados. Pitoyable prétexte que celui de la « beauté des célébrations »!
    Merci à vous, et aux Marie-Laure Jansens,
    au neveu de l’évêque de Bruges (la vidéo de son entretien avec son oncle et le cardinal Danneels, qui fut un déclic pour moi, est devenu introuvable sur la toile. Pourquoi? Quelqu’un aurait-il payé pour cela?!),
    à vous de « la parole libérée »,
    à Xavier Léger, …
    à René Poujol qui a ici libéré sûrement plus qu’on croit AMDG.

    • Je vous trouve injuste sur la question des servants d’autel et/ou d’assemblée. On peut contester le distinguo opéré dans certaines paroisses entre garçons et filles, seuls les garçons étant autorisés à approcher de l’autel, privilège réservé aux mâles… Alors qu’en d’autres lieux les servants de messe sont indiféremment files et garçons. Qu’il y ait là, depuis toujours, une finalité de sensibilisation des garçons au sacerdoce est une évidence. Mais pourquoi pas si cette initiations ne s’accompagne d’aucun chantage… Qu’il y ait pu y avoir ici ou là des amibiguités… c’est l’évidence même. Mais de là à condamner la pratique de manière générale, je trouve cela un rien excessif.

      Enfin je serais heureux de connaître la signification de votre dernière phrase et le décryptage d’AMDG.

      • je ne suis pas JP Gosset mais AMDG signifie Ad majorem Dei Gloriam
        soit « pour une plus grande gloire de Dieu »
        ( et non pour la plus grande gloire de Dieu comme c’est si souvent traduit).
        C’est une des devises des jésuites.

  • Il manque après libéré « la parole ».
    Ad Majorem Dei Gloriam.

    Service de la messe: tromperie et intrusion « pour la bonne cause ».
    Les filles qui se sentiront, plus tard, avoir été exclues existent. Devenues adultes * elle sauront s’exprimer à elles-mêmes ce qu’elles ne pouvaient pas comprendre sur le moment. L’implication religieuse des femmes étant d’ores et déjà inversement proportionnelle à l’activité professionnelle (toutes religions, tous pays), il est aisé de prédire les effet de cette exclusion pour l’avenir proche (http://madame.lefigaro.fr/societe/religion-les-femmes-sont-plus-engagees-que-les-hommes-310316-113668).
    Mais le traumatisme est sans doute plus profond pour des garçons.
    Ils se sentiront avoir été mis au dessus sans raisons quand ils sauront qu’homme et femme sont au même niveau, en matière de « sacré » aussi,
    Surtout pour ceux -nombreux je crois- qui prendront conscience que la volonté d’orienter leur âme vers une vocation, a constitué une forme d’intrusion.
    Car cette distinction de genre a bien été remise en pratique, sur la base d’une tradition sans fondements théologiques, pour le motif premier que vous évoquez -susciter des vocations-.
    Eh bien cette distinction genrée est, comme droitier/gaucher, hétéro/homo, incongrue. Nul besoin d’être devin pour savoir que les dégâts futurs d’une telle manipulation sont d’ores et déjà inéluctables.

    * J’apprécie beaucoup le sociologue J. Viard, pour lequel on devient profondément adulte à la mort de ses parents … en sorte que l’allongement de la durée de vie modifie profondément les sociétés.

  • Bonjour,
    Comment et à qui faire part du profond malaise que suscite en moi une communauté nouvelle proche de mon domicile ? Je perçois un culte de la personnalité du fondateur, je remarque une débauche d’argent dans la construction d’un monastère . Les visages sont souriants, la communauté appelle des jeunes en nombre et propose des retraite de guérison spirituelle, nos deux évêques y organisent des rencontres.
    Suis-je suspicieuse à tort ? ou dans quelques années se dira-t-on, pourquoi est-ce que personne n’a rien dit ?

    • Personnellement je fais confiance à l’Avref (Aide aux Victimes des dérives de mouvements Religieux en Europe et à leurs Familles) citée dans mon article, qui me semble avoir le recul nécessaire pour opérer un bon discernement. On peut les joindre par courriel : avref.assoc@gmail.com

  • J’ai bien aimé l’expression utilisée par cette jeune femme qui dit : s’adresser à un évêque c’est comme crier dans une chambre insonorisée.
    Ce phénomène est malheureusement vrai. Ayant moi-même eu affaire à plusieurs d’entre-eux ainsi qu’à des responsables de congrégations religieuses dans des affaires assez proches de celle décrite, je me suis heurtée à ce genre de situation. Quand je racontais mes entrevues à mon accompagnateur, il souriait en coin et me parlait de la tactique de l’édredon. L’édredon ne résiste pas, il lâche du lest, vous pouvez taper tant que vous voulez, c’est vous qui vous fatiguerez, pas l’édredon.

  • « L’amour d’amitié » : un concept flou imaginé par le père fondateur Marie-Dominique Philippe
    http://pncds72.free.fr/307_saint_jean/307_8_ecrits_mdphilippe/307_8_1_mariedo_lamour_damitie.pdf

    Voilà donc un concept « qui n’a pas aidé à la maturité intellectuelle et affective des jeunes et des profès et a pu conduire à une certaine confusion », évoluant « chez certains vers une justification, plus ou moins affirmée, de conduites douteuses dans le domaine de la chasteté, l’amour d’amitié devenant alors une théorie sinon une idéologie. » (cf. Lettre de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée, du 22 juin 2016)

    Car dans cette communauté Saint-Jean, c’est la vie privée de chacun(e) des religieux(-ses) qui est éprouvée, dès le départ, par le vœu de chasteté prononcé à la prise d’habit – et qui, ensuite, est confisquée insidieusement, jour après jour, par une emprise psychologique de chaque instant.

    Concernant le vœu – traditionnel – de chasteté : lorsque le/la jeune religieux/religieuse s’engage à rester chaste le restant de sa vie – et tenant compte d’une espérance de vie qui augmente d’année en année – le risque de ne pas tenir cet engagement augmente forcément.

    Concernant l’emprise psychologique : qu’il s’agisse de l’obligation permanente « d’ouverture du cœur », « de la permission » à demander avant de prendre la moindre initiative, « de la plus grande transparence possible » sur son emploi du temps, « de l’amour d’amitié » (voir ci-dessus) comme substitut à la tendresse,… les exemples d’incursions dans la vie privée ne manquent pas dans ce livre poignant « Le silence de la Vierge » de Marie-Laure Janssens.

  • Un autre témoignage est publié, sous forme de livre à compte d’auteur, par l’association Sentinelle : Félicité, la vérité vous rendra libre. 80 p.,10 €, (Sentinelle éditeur, 22 rue Deparcieux, 75014 Paris.) C’est le récit de dix années passées au sein de la Communauté apostolique Saint-Jean (là où le témoignage de Marie-Laure Janssens concerne la communauté contemplative Saint-Jean).

    On y retrouve les mêmes «ressorts» : rupture exigée avec la famille de la postulante, soumission totale, dépendance de la supérieure pour l’accès aux soins médicaux, suspicion permanente de possession démoniaque, épuisement physique, emprise psychologique, chantage et abus spirituel…

    Mais l’histoire singulière d’Angèle P. porte en plus les séquelles de violences physiques et de tentatives de viol de la part d’un prêtre. Par ailleurs, sa proximité de vie avec le fondateur, le père Marie-Dominique Philippe, conduit l’auteur à des dénonciations précises de maltraitance et de dérives de nature sexuelle.

    Et toujours, le même sentiment que les autorités religieuses tout comme les responsables de la congrégation «savent» mais choisissent de se taire. «Ma supérieure générale me demandait d’obéir comme les fils de Noé, c’est-à-dire en dépit des apparences les plus compromettantes. «Il ne fallait pas dévoiler la nudité du père», m’avoua-t-elle un jour…»

  • Il y a six mois j’ai porté plainte pour les agressions sexuelles et l’emprise mentale contre un frère de St Jean à mon égard. Le témoignage de Marie-Laure à visage découvert m’a donné un vrai courage de suivre son exemple. Merci! Aujourd’hui un journaliste est en train de faire son travail pour que cette affaire éclate au grand jour. C’est pour bientôt, à visage découvert également!

    • Enfin, libération. Quel courage. Go, go, go. Mais prudence aussi. Ils ont sorti l’artillerie lourde il y a 5 ans pour que mon témoignage ne soit pas publié. J’y ai perdu une part de ma santé physique avec toute cette histoire de fous, de déni, d’hypocrisie, de perversité, de coups bas. Du coup j’ai quand-même peur pour vous, Lilas Rose, et pour Marie-Laure. Mais si tout le monde s’y met l’union fera la force. Il y a 5 ans j’étais seule et tenue au silence par la prescription. Or mon abuseur ne reconnaît pas ses actes, donc à mon avis il continue. Mais on va y arriver. Que toutes les autres victimes, même sans agression, d’attouchements sexuels non désirés simplement (c’est déjà un abus sexuel) sortent de l’ombre et du silence. Je sais qu’il y en a immensément plus qu’on peut oser l’imaginer. Et surtout s’il n’y a pas prescription, courage, il faut que ce carnage s’arrête, pour les victimes d’abord, mais aussi pour la communauté et ceux qui partent à la dérive sans que personne ne les arrête et ne leur mette la vérité en face. Oui, Marie Laure, je suis tellement d’accord avec vous, la façon d’amoindrir la vérité de la part des gens d’Eglise est de l’ordre de la complicité et c’est très grave, même pour les abuseurs. C’est leur empêcher toute possibilité de repentir et de conversion. Finalement, ce ne sont plus que les victimes qui ont du pouvoir maintenant, et la justice civile s’il n’y a pas prescription, pour que la vérité nous libère tous.

    • Merci Lilas Rose de nous prévenir par voie de presse votre témoignage non seulement sur les réseaux catholiques mais aussi sur les grandes chaînes de télévision pour que tout le mode comprenne l’ampleur de ce phénomène hors norme.
      On ne pourrait s’imaginer que des communautés religieuses pratiquent de tels instruments tortueux à l’égard de femmes ou d’hommes retirés du monde pour vivre l’amour de Dieu.
      Mes prières pour vous , Marie Patience et à toutes celles qui voudront bien témoigner de leur calvaire.

  • L’hypocrisie et la perversité en effet sont devenues la seconde nature chez eux! Mais peur d’eux? Non! Cette mascarade a déjà assez duré. Leur sablier est vide, leur « amour d’amitié » est devenu une décharge à vieux délires qui puent… il est temps maintenant d’avoir le courage de la vérité pour les victimes comme pour eux mèmes!
    De toute façon dans mon cas, un peu tard pour rétropédaler! Une fois ce chemin de liberté découvert, je dois le suivre jusqu’au bout. Et vous avez raison Marie- Patience- notre union à toutes fera force! Et oui, on va y arriver!

  • Question-piège : Y a-t-il une corrélation entre célibat et pédophilie ?
    C’est la question à laquelle une commission australienne a tenté de répondre, à l’aide d’une enquête qui aura duré 2 ans (voir ci-dessous)
    https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Monde/Commission-denquete-australienne-pedophilie-met-question-celibat-pretres-2017-12-15-1200899802

    « L’argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue » est une vérité dont chacun peut se rendre compte dans la vie quotidienne.
    Quant au célibat et à la pédophilie, un raisonnement analogue nous permet de conclure que si le célibat n’est pas la cause de la pédophilie, il y contribue.

    • Vieux débat que celui qui repose sur un lien éventuel entre célibat et pédophilie. Il faut entendre la commission Australienne. Pour ma part, je suis plus sensible à l’argument du Père Stéphane Joulain cité dans l’article de Claire Lesegretain lorsqu’il déclare, sur la base de son observation de la pédophilie en Afrique : « L’ordination permet d’accéder à un certain pouvoir et peut donc être un facteur de risque. Ce n’est pas le célibat en tant que tel qui pose problème, mais l’accès au pouvoir. »

      • Bonjour,

        C’est également mon idée, mais en partie seulement. Le vrai problème c’est la chasteté, l’abstinence imposée par ll’Eglise à travers le voeu que les prêtres prononcent. Je respecte l’idée d’un voeu mais très peu sont capables de le respecter. C’est une loi de la nature.

        • Il y a une confusion générale sur les termes de chasteté et de continence ou abstinence… La chasteté qui concerne également les laïcs mariés, ne signifie pas l’interdiction des relations sexuelles mais le refus de la concupiscence, comme « penchant aux plaisirs des sens »… Lecture aujourd’hui tempérée par l’Eglise catholique elle-même qui reconnaît aux couples le droit au plaisir, indépendamment du devoir d’avoir une sexualité ouverte au don de la vie. La chasteté est alors, plutôt interprétée comme don réciproque dans la sexualité pour se différencier de l’utilisation du partenaire comme simple objet sexuel. Et pourtant on évoque Saint-Joseph en termes de « très chaste époux » … alors que l’enseignement constant de l’Eglise catholique est qu’il fut continent puisque Marie resta vierge… Comprenne qui pourra.

          Sans compter que les prêtres, contrairement aux religieux, ne font pas vœu de chasteté mais de célibat. Etant entendu que comme l’Eglise catholique ne reconnaît la légitimité des relations sexuelles que dans le cadre du mariage sacramentel… tout célibataire est censé s’abstenir !

          Mais l’obsession de la continence – peut-être en réaction à une société jugée licencieuse – ressurgit régulièrement ici et là dans des textes émanant des autorités religieuses catholiques. En 2011 est publié Youcat, catéchisme sous forme de questions-réponses à l’usage des jeunes. Au numéro 311, figure parmi les « fruits du Saint-Esprit » : la continence. Le texte fait référence à l’Epitre aux Galates (5, 22-23) qui, lui, parle simplement de maîtrise de soi.

          • Dans votre commentaire confus, je relève au moins une erreur: les prêtres sont bien obligés « de pratiquer la chasteté dans le célibat » (Catéchisme de l’Eglise catholique, n+915)

          • Merci pour le « confus » de mon commentaire… A mon tour de confirmer mon propos : quoi que dise le catéchisme de l’Eglise catholique (et je n’ai rien écrit, même de confus, qui soit contradictoire avec votre citation) le vœu prononcé par le prêtre est bien un vœu de célibat. Je ne crois pas avoir écrit que cela le dispensait de pratiquer la chasteté dont je souligne une fois encore qu’elle concerne également les couples mariés et donc qu’elle ne peut être assimilée à la continence… à laquelle les prêtres sont pourtant contraints. Il se peut que le catéchisme soit lui-même un peu… confus !

    • Comment expliquez-vous, s’il y avait un lien entre célibat et pédophilie, que la pédophilie s’observe et fasse des ravages d’abord dans les familles ?

      • Vous avez raison. Mais l’excitation, qui semble être la norme dans ce blog, ne rime pas avec la rigueur, et encore moins avec la modestie. Vous avez raison de souligner que les abus sexuels sur mineurs sont principalement commis dans les familles. Le célibat sacerdotal est-il facteur d’abus de ce type? C’est très difficile de le dire car nous n’avons aucune donnée statistique sérieuse à présenter. D’un côté on pourrait arguer que la continence n’est pas un état naturel à l’homme, et que le célibat imposé peut faire craindre des dérapages. Mais d’un autre côté, outre que tous les hommes ne sont pas soumis à la même libido et que certains en sont même dépourvus, le vœu prononcé par un clerc doit pouvoir l’aider à se contenir davantage qu’un célibataire n’en ayant pas prononcé.

        • Vous permettrez au « titulaire » de ce blogue, sur lequel vous vous exprimez sans censure, de vous demander ce que vous entendez précisément par : « l’excitation, qui semble être la norme dans ce blog, ne rime pas avec la rigueur, et encore moins avec la modestie. »

          • Je dois présenter mes excuses et je comprends votre demande d’explication de ma part, pour l’utilisation du mot excitation. Vous avez monté un blog militant, c’est tout à votre honneur, mais une telle démarche comporte nécessairement le risque de défendre une cause au lieu de chercher la vérité. Or le sujet est extrêmement complexe. Il mérite donc d’être traité avec prudence et une certaine objectivité. Sur les sujets qui nous préoccupent, comme le célibat des prêtres, le secret de la confession ou les délais de prescriptions pour abus sexuels, ou autres, il faut partir du postulat suivant: les personnes qui ont pris de telles mesures ne sont pas des imbéciles, elles l’ont vraisemblablement fait en pesant le pour et le contre. Donc il importe de considérer si les arguments retenus pour prendre des décisions sont et demeurent pertinents.

          • Je ne me reconnais pas dans votre terme de « blog militant ». C’est un blogue de convictions ce qui à mes yeux est différent. Et je tiens, pour ma part, que chercher la vérité n’est pas incompatible avec les convictions, à partir desquelles peut engager le dialogue, en toute liberté et honnêteté. Chaque lecteur de ce blogue restant libre de se positionner par rapport à ces convictions et de dire les siennes propres.

      • Lorsque vous écrivez « s’il y avait un lien entre célibat et pédophilie… » vous sous-entendez peut-être aussi « Couvrez ce lien que je ne saurais voir »…

        Pour la commission australienne enquêtant sur la pédophilie, il s’agissait non de chercher les plus « coupables » – et de limiter ses recommandations à eux seuls – mais de diminuer au maximum les facteurs de risque – quel que soit le statut des pédophiles potentiels.
        C’est ce qui a probablement conduit la commission à considérer le célibat obligatoire des prêtres comme un facteur de risque non négligeable et à recommander qu’il y soit mis fin.
        http://www.liberation.fr/societe/2014/12/12/l-eglise-catholique-d-australie-fait-un-lien-entre-celibat-des-pretres-et-abus-sexuels_1162128

      • Mais personne ne répondra à cette question qui dérange bien entendu et qui va à l’encontre du postulat : selon lequel la cause de la pédophilie de certains prêtres est uniquement due à la règle du célibat.

  • Je me souviens encore de la phrase d’une moniale jeune ( 40 ans) à un groupe de laïcs :  » vous êtes mariés, je ne vais pas vous parler de la chasteté » . Dans ce groupe, il y avait de fait tous les états de vie civils : mariés, célibataires, veufs, divorcés non remariés, divorcés remariés. Il serait bien que les clercs, les formateurs soient précis dans les mots utilisés et qu’ils disent haut et fort que la chasteté est le refus de s’approprier l’autre, le respect de la juste distance et que donc tout chrétien doit s’efforcer d’être chaste en tout et en tout lieu. La chasteté s’apprend, s’éduque, c’est à la fois une ascèse et une grâce.

  • Comme dit J D Bunel le pb est dans les vœux.
    Quand il s’engage, celui qui promet croit se connaitre … Qui se croira-t-il 20 ans plus tard ? Et puis, l’institution qui demande cette promesses, en sachant qu’elle comporte un côté piège, est en partie responsable des accidents de parcours (heureusement, pas que la pédophilie).
    Au delà des confusions -célibat, chasteté, désir, concupiscence, homosexualité …- le sexe est un pb théologique pour les religions. … l’association Courage en France -copie de celle des USA initiée par les ultra conservateurs évangéliques et catholiques- ne devrait pas démentir.

    • Je comprends l’argument mais il a son revers : savoir qu’être fidèle aux vœux prononcés est difficile (ce que vous appelez savoir que la promesse comporte un côté piège) suffit-il à les délégitimer ? Pas à mes yeux ! L’essentiel étant, en revanche, que des hommes et des femmes puissent, effectivement, si 20 ans plus tard ils se découvrent dans l’incapacité d’y être fidèles, être « relevés » de ces vœux, ce qui est parfaitement admis dans l’Eglise même si la procédure est difficile.

      Les vœux : obéissance, pauvreté, chasteté sont d’autant plus compréhensibles, en leur principe, qu’ils correspondent à la réalité de la vie du Christ qui s’est voulu pauvre, chaste et obéissant à son Père. Il est assez logique que celui qui entend le prendre pour modèle de vie s’y conforme. A y regarder de près ces vœux s’articulent d’ailleurs – pour les tenir à distance – sur les trois causes principales de la domination de l’homme sur l’homme (ou sur la femme) : le sexe, le pouvoir et l’argent. C’est si vrai que toutes les sociétés légifèrent pour tenter de contenir ces pouvoirs dans des limites non attentatoires à la liberté d’autrui.

      Poser le principe de vœux sur lesquels on s’engage volontairement n’est donc pas criticable en soi. Et tout croyant peut sincèrement penser que Dieu l’aidera à rester fidème à ses engagements… Restant posé le principe évoqué au début de ce commentaire : que chacun puisse, s’il le désire, être relevé de ses vœux.

      • Mis il me semble qu’un ecclésiastique a toujours la possibilité d’être « relevé de ses voeux ». Certes il est clair cependant qu’on verrait difficilement un prêtre ordonné depuis 20 ans par exemple revenir à la vie civile sans de très grandes difficultés… A simple vue d’homme prendre à l’âge de 25 ans un engagement pour la vie entière est totalement déraisonnable mais sommes-nous donc seuls ?

      • « être « relevés » de ces vœux, ce qui est parfaitement admis dans l’Eglise même si la procédure est difficile. » (voir ci-dessus)
        « même si la procédure est difficile » : cette procédure ne coule pas de source en effet, c’est le moins qu’on puisse dire:
        à titre d’exemple : un ex-prêtre ayant demandé à être relevé de ses vœux a dû attendre ensuite 7 (sept) ans avant de recevoir – finalement – la réponse du Magistère !

        Conclusion : S’il est évidemment nécessaire que « chacun puisse, s’il le désire, être relevé de ses vœux » (voir également ci-dessus), encore faudrait-il qu’il puisse l’être dans un délai raisonnable…
        Que penser, en effet, d’un délai … de 7 ans !?

      • Contrairement à tous ceux qui se satisfont un peu vite de délais arbitrairement longs (7 années !) sans même émettre la moindre objection, j’estime pour ma part qu’il s’agit là d’une manifestation d’abus spirituel – par le biais d’une torture mentale permanente que le Magistère n’a pas hésité à infliger durant sept années consécutives !

        A Jean-Dominique Bunel et à Jean-Pierre Gosset :

        « Le problème est dans les vœux » vous accordez-vous à affirmer : non seulement lorsqu’ils sont prononcés – et c’est leur pérennité qui vous préoccupe (ce sujet important mériterait d’ailleurs à lui seul d’être proposé à la discussion via un billet séparé) – mais également lorsque le prêtre décidera d’y renoncer – et c’est de cela qu’il s’agit dans mon exemple.

        Mais si la possibilité de renoncer à ses vœux dépend du bon vouloir du « Pape », autant dire que pareille possibilité reste peu crédible
        (pour être applicable dans la vie quotidienne, toute « loi » a besoin de « décrets d’application » clairs et nets, car si une « loi » dépend, pour être appliquée, du bon vouloir du « Prince », c’est comme si elle n’existait pas !).

        P.S.
        Pour rassurer les tatillons à propos de mon exemple, je peux citer avec précision les deux dates – celle de la demande et celle de la réponse, avec dans l’intervalle 7 ans de misère (1 jour de miséricorde eût été tellement mieux !).

        • Bien d’accord Robert VR, quoique je demeure étonné qu’un être mature accepte d’attendre si longtemps. Pourquoi?
          Deux cas:
          – Jean Massin (1917-1986) a défroqué après longue réflexion au début des années 50. Une de ses œuvres les moins connues « le Gué du Jaboq -le rire d’un infirme- » (1980, stock) permet de rencontrer cet homme au cœur à vif, … il n’est pas impossible qu’il ait voulu laver ses proches des saletés (joliment enrobées!) que des « amis » dirent de lui, en 1952, … dont P. Claudel,
          – l’autre, après un an d’attente, a eu ses papiers dans le mois qui suivit l’annonce à son évêque que, de toute manière il partait -avec bruit s’il fallait- , c’était à la fin des années 60!

  • Sur la pédophilie, il convient, comme sur chasteté célibat, … de préciser de quoi l’on parle, et d’éviter les généralités toujours trompeuses. Le Pape qui a estimé à 2% la pédophilie dans l’institution a été à raison critiqué.
    Voici l’extrait conclusif d’un article documenté * publié à cette occasion:
    Pour Paul Bensussan (psychiatre agréé cours de cassation) le célibat n’est pas un facteur de risques en soi, même si les vœux de chasteté peuvent être «considérés par certains comme un moyen de se mettre à l’abri de pulsions inavouables, ce qui pourrait constituer un regrettable (et dangereux) biais». Aussi faudrait-il selon lui «inviter les candidats à la prêtrise à une introspection plus poussée au moment de leur recrutement, pour approcher, autant que faire se peut, leurs motivations conscientes, mais aussi inconscientes».
    Le souci de discernement des responsables des séminaires à cet égard ne date pas d’hier, il se marie mal à d’autres soucis: besoin de prêtres, compétition entre ordres/mouvements religieux et diocèses, éviter les candidats ayant une personnalité forte (toute institution formate: préfère l’obéissance, ne voir qu’une tête!) , … et impossibilité pour le candidat, d’accéder un peu à son subconscient avant que la vie l’ait trituré.
    * http://www.slate.fr/story/90481/denombrer-pedophiles

    • Il y a là des arguments que j’ai moi-même souvent développés sur ce blogue et auxquels je m’accorde. Je mettrai un seul bémol les « pulsions inavouables » auxquelles le célibat, plus que la chasteté, permettrait d’échapper et qui pourrait motiver, en creux, certaines vocations peuvent porter tout simplement sur des attirances homosexuelles inavouées et pas forcément sur des pulsions pédophiles.

  • L’Eglise catholique romaine maintiendra-t-elle encore longtemps l’obligation disciplinaire, pour ses prêtres, d’être et de rester célibataires
    au risque que de plus en plus de prêtres demandent à un moment donné de leur vie – dont la durée moyenne ne cesse de s’allonger – à être relevés de leurs vœux de célibat,
    au risque que la hiérarchie oppose ensuite sa traditionnelle inertie à toute demande de l’un d’entre eux à être relevé ainsi de ses vœux (faisant le mort durant 7 ans, voir mon exemple ci-dessus),
    au risque, enfin, que le bilan entre avantages et inconvénients inhérents au célibat ne soit finalement pas à l’avantage du célibat …

    L’ex-Dominicain François Bœspflug était bien placé pour traiter ce sujet épineux dans son livre « Pourquoi j’ai quitté l’Ordre et comment il m’a quitté » publié, en 2016, aux éditions J.C. Béhar (voir extraits ci-dessous)
    http://www.aquarelles-expert.be/Boespflug_2016.pdf

  • Je valide ces deux derniers commentaires mais en resterai là, désormais, concernant le célibat sacerdotal. Ce débat, intéressant au demeurant, n’ayant qu’un très lointain rapport avec le thème initial de notre échange, suscité par mon billet : celui des dérives sectaires dans certaines communautés religieuses. Ce qui ne veut pas dire que nous n’y revenions pas ultérieurement à la faveur d’un autre article, sur ce sujet.

  • Pour en revenir au sujet je dirais que je ne comprends pas qu’une personne intelligente,diplômée de Sciences Po tout de même…ait pu pendant si longtemps renoncé à toute volonté de sa part et accepter qu’on lui interdise de parler à coeur ouvert à un confesseur. Elle n’était pas cloitrée que je sache et pourquoi ce si long silence; je n’imagine pas une seconde que toute lecture en dehors de celle des oeuvres du fondateur lui étaient interdite
    En plus je constate qu’on met en cause Jean Vannier lequel n’a strictement rien à se reprocher si ce n’est qu’il a trouvé beaucoup de bon en la personne du fondateur de cette communauté laquelle n’a pas donné que de mauvais fruits que je sache ,enfin il me semble ne lire que les pièces du procès à charge.
    Loin de moi l’idée de considérer comme bien évidemment dérisoire ce témoignage ,mai s j’aimerais bien lire également les témoignages de celles et ceux qui membres de cette communauté sont d’un avis opposé car je ne vois pas au nom de quoi on devrait considérer comme nul leur point de vue

    • Je vous retrouve bien dans dans cet éternel balancement un rien soupçonneux sans l’avouer vraiment. Eh bien si : on peut avoir fait Sciences Po et se laisser embarquer pour les raisons expliquées dans le livre et que je reprends dans ma propre recension. Et l’accumulation e témoignages motre à l’évidence qu’elle n’est pas le seule dans son cas. Il y a dans votre propos quelque chose de gênant et qui, comparaison n’est pas raison, me fait penser à ces personnes qui suggèrent qu’une femme violée l’a sans doute bien cherché…

      Si d’autres témoignages « à décharge » veulent s’exprimer sur ce blogue, je les entendrai avec intérêt. Mais ce n’est pas à moi à aller les chercher.Par ailleurs vous parlez d’être « d’un avis opposé »… opposé sur quoi ? Les faits reprochés au fondateur ne sont pas de l’ordre de la libre opinion ils ont été prouvés et reconnus par les actuels responsables de la communauté.

      Enfin, en ce qui concerne Jean Vanier, la seule mise en cause consiste à rappeler que l’Arche a accueilli non pas le fondateur de la communauté Saint-Jean mais son frère également impliqué dans des affaires de mœurs. J’ai la plus grande admiration pour Jean Vanier mais ne vois pas au nom de quoi on ne pourrait pas s’interroger sur l’aveuglement dont ont fait preuve les responsables de l’Arche et dont les victimes ont été des personnes particulièrement fragiles. Si « on » savait c’est criminel et si on n’a rien su… c’est irresponsable.

      • René,votre attaque à mon égard laissant entendre que ;,mon Dieu,il ne serait pas impossible que je fasse partie de ceux qui estimeraient à priori qu’une femme violée l’aurait bien cherché quelque part,est absolument inadmissible et me déçoit profondément de votre part.;
        Quant aux témoignages à décharge il me semble que c’est bien l’accusatrice qui leur règle leur sort vite fait bien fait.
        Ce que je déplore c’est cette tendance actuelle à prendre toujours pour argent comptant les dires de celui quI se plaint surtout d’ailleurs dans les affaires concernant l’Eglise. Quant aux reproches que vous faites à Jean Vanier ou à son entourage il me semble bien que vous et vos am(‘e)is avez été infiniment plus indulgents à l’égard d’un certain éveque très en vogue il y a quelques années qui avait accueilli sciemment un prêtre condamné pour pédophilie dans son pays d’origine.
        Quant au Père Zanottii-Soirkine,dont je ne suis pas un fan inconditionnel l’avez-vous seulement interrogé pour qu’il s’explique sur cet éloge effectivement fort mal venu.
        Des gens qui se trompent dans leur admiration,mais la terre en est remplie et sans doute nous en faisons également partie de temps à autre au moins.

        • Non Dominique, je ne vous accuse de rien de tel concernant les femmes violées. Je faisais simplement un parallèle – tout en soulignant combien il est délicat. Vous n’êtes pas le seul en effet à m’avoir suggéré qu’au fond cette personne était bien en partie responsable de ce qui lui est arrivé car, n’est-ce-pas, ni vous ni moi ne nous serions laissés prendre… C’est cela que je trouve insupportable car nous n’en savons strictement rien !

          • Décidément René, vous me prêtez des pensées qui ne correspondent que fort peu aux miennes,car je me garderais bien de dire qu’à la place de cette personne je ne me serais pas laissé prendre,car effectivement je n’en sais strictement rient . Cependant ai-je néanmoins le droit de m’interroger devant un tel témoignage et de ne pas le prendre immédiatement pour argent comptant Je ne dirais pas que cette personne est en partie responsable de ce qui lui est arrivé,néanmoins j’estime avoir le droit de m’étonner de ses réactions. Pour la petite histoire je vous dirai qu’une de mes belles-sœurs est membre d’une secte religieuse.Donc je ne parle pas spécialement en théorie

      • Un point essentiel monsieur:on ne peut jamais séparer une pensée théologique ou philosophique -qu’elle qu’elle soit-de son contexte. Parce qu’il arrive toujours de quelque chose de nouveau. L’esprit humain est progressif, la connaissance de l’être humain et de l’univers sont en perpétuel développement. Et chaque chose peut être juste ou fausse selon leur contexte historique…Cher monsieur,de quel bruit et dans quel contexte exactement st François de Sales dit-il cette phrase?Et en quoi cette « vérité concerne Marie Laure Janssens et son livre?  » Pour inciter les personnes abusées psychologiquement ( et physiquement ) comme elle à se taire parce que  » le bien ne fait pas de bruit? »

  • Soupçonneux effectivement je le suis contrairement à quelqu’un qui s’exprimE sur ce blogue et a estimé sur un autre blogue que le postulat « il n’y a pas de fumée sans feu  » était parfaitement respectable..
    Enfin , vous, journaliste chevronné comme vous l’êtes vous n’avez pas imaginé une seconde que reprocher ouvertement à la communauté de Jean Vanier d’avoir accueilli le frère du fondateur de cette communauté c’était évidemment pousser les gens à conclure:
    l’Arche est une communauté où l ‘on fait bon accueil aux pédophiles?

      • Eh bien disons alors: la communauté de l’Arche fait bon accueil aux personnes coupables d’abus sexuels sur des gens fragiles
        Votre réponse ne diminue en rien la gravité de vos propos

        • Et puis …il me semble que dans l’Evangile justement certains s’offusquaient du fait qu »‘IL fasse bon accueil aux publicains et aux pécheurs » et je rajoute même à une certaine prostituée…

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