Faut-il encore prier pour les vocations ?

Faut-il encore prier pour les vocations ?

Prier Dieu d’envoyer des vocations… ou inviter chacun à découvrir et vivre la sienne ?

(Cet article a été repris sur le site et dans les pages de Golias Hebdo n°815 du 2 mai 2024)

Ce 21 avril l’Eglise de France célèbre avec une certaine gravité la 61e Journée mondiale de prière pour les vocations. Gravité due à la baisse continue du nombre d‘ordinations presbytérales dans les diocèses de l’hexagone que ne suffit pas à compenser la « bonne santé » de quelques communautés qui se sont fait une réputation de fécondité sacerdotale. Mais peut-il suffire de prier encore et toujours le Ciel de nous envoyer de saints prêtres, alors que les plus âgés des catholiques de France se souviennent de le faire depuis leur plus tendre enfance, sans avoir pu empêcher la crise actuelle ? Et comment expliquer cette focalisation sur les seules vocations « sacerdotale et religieuses » alors même que le “Message“ du pape François pour cette journée rappelle que c’est chaque baptisé qui est appelé à discerner et faire vivre sa vocation propre, au service de la Mission de l’Eglise ? 

Une baisse générale des ordinations.

On peut lire dans les “brèves“ de la Croix du 19 avril l’information suivante : « Les évêques de la province de Reims (Amiens, Beauvais, Châlons, Langres, Reims, Soissons, Troyes) vont marcher, chacun dans leur diocèse respectif, une semaine pour prier pour les vocations sacerdotales et religieuses du 29 avril au 4 mai. Une marche qui s’inscrit dans le prolongement de la Journée mondiale des vocations, célébrée cette année le dimanche 21 avril. Les catholiques de ces sept diocèses sont invités à venir partager un moment de cette marche avec leur évêque. » Une initiative parmi d’autres dans un contexte bien connu, que l’on sait marqué notamment par le vieillissement des congrégations religieuses, partout en France, où couvents, monastères et abbayes viennent nourrir un nouveau marché de l’immobilier. Mais c’est surtout la chute vertigineuse des ordinations presbytérales qui interpelle : 88 en 2023 contre 122 l’année précédente. Une baisse initiée dans les années 1950 – 1 389 ordinations entre 1945 et 1949 – et depuis lors continue. Elle ne touche pas la France seule mais l’ensemble des pays marqués par la sécularisation, le nombre d’ordinations suivant plus ou moins la même courbe que celle de la pratique religieuse. 

Et la fausse querelle sur l’effondrement des séminaires diocésains à l’heure où les communautés plus « classiques » pour ne pas dire traditionnelles comme Saint-Martin connaîtraient un attrait croissant n’y changera rien. Le 2 novembre 2022, dans son discours d’ouverture pour l’Assemblée plénière d’automne, à Lourdes, son président Mgr Eric de Moulins Beaufort s’adressait aux évêques en ces termes : « La plus grande partie de nos travaux va être consacrée à la transformation de nos Églises particulières et de notre Église en France. Cette transformation est rendue nécessaire par le petit nombre des prêtres de nos diocèses et de manière générale des prêtres en France. » Une manière de souligner que la bonne santé vocationnelle de quelques communautés ne fera pas le Printemps.

« Jamais plus je ne prierai Dieu pour les vocations. »

Alors, prier ? Il y a quelques mois, lors d’un colloque, l’ancien supérieur de l’un des plus prestigieux séminaires de l’Hexagone commençait son intervention publique en ces termes : « Jamais plus je ne prierai Dieu pour les vocations. » Pour qui connaît l’homme et son parcours, l’exégèse est simple. On peut imaginer que, là comme ailleurs, Dieu fait son boulot et sait ce qu’il a à faire. A nous, peut-être, de nous interroger. Et d’abord sur cette obsession du nombre d’ordinations qui rend parfois tel ou tel évêque peu regardant en termes de discernement vocationnel. Combien de candidats au sacerdoce, qu’il a connus, accompagnés et finalement dissuadés de poursuivre – souvent pour des motifs de fragilité affective – ont fini par venir enrichir les statistiques d’entrée de tel séminaire du Sud de la France aujourd’hui dans le collimateur du Vatican ?

Mgr Albert Rouet, écrivait en 2009 (1) : « Une façon de demander beaucoup de saints prêtres laisserait penser que Dieu nous a abandonnés. Dieu nous donne les moyens de la pastorale d’aujourd’hui. On a éperdument prié pour les vocations et Dieu semble nous indiquer d’autres pistes, d’autres portes. » Et l’archevêque de Poitiers exprimait là un sentiment assez largement partagé. Quelques années plus tôt, dans un livre événement analysant la crise de la prêtrise, le théologien américain Donald B. Cozzens, ancien responsable de séminaire citait ce propos d’un prêtre en 1955… déjà : « Le manque de prêtres ne se résoudra pas en serrant les dents et en priant pour qu’il y ait davantage de vocations. Ce sont les femmes qui repèrent et font mûrir les vocations et elles ne le font plus et elles ne vont plus le faire et tous les sermons du monde ne pourront changer leur sentiment. Si vous ne me croyez pas, parlez-en avec elles. » (2) Chacun peut faire l’expérience autour de lui ! Je l’ai faite, auprès d’amies laïques en mission ecclésiale (LEME). Je confirme ! (3) Où le débat sur la place des femmes dans l’Eglise rejoint plus largement celui des vocations au presbytérat ! 

Peut-être le coup de grâce est-il porté par le théologien jésuite Joseph Moing (1915-2020) lorsqu’il assène : « Une société qui ne produit plus de prêtres est une société qui ne désire plus se reproduire sur le modèle de son passé religieux. » (4)

Il n’y a dans ce rappel de quelques citations (il en serait bien d’autres) aucune provocation gratuite, simplement l’invitation à aller à la racine du mal sans se réfugier dans “l’illusion“ de la seule prière. Dieu ne fera pas de miracle sans nous. Aide-toi et le Ciel t’aidera nous dit la sagesse populaire.

Le Message du pape François : à chacun sa vocation

C’est dans ce contexte qu’il faut lire le Message du pape François pour cette soixante-et-unième Journée mondiale de prière pour les vocations. Il nous rappelle que si “la moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux », c’est chacun qui est appelé à la moisson, quel que soit son état de vie, et qu’il est donc abusif de ne voir la question des “vocations“ qu’à travers le prisme du sacerdoce ministériel et de la vie consacrée, si essentiels soient-ils. Il écrit : « C’est, à la fin, le but de toute vocation : devenir des hommes et des femmes d’espérance. En tant qu’individus et en tant que communauté, dans la variété des charismes et des ministères, nous sommes tous appelés à “donner corps et cœur” à l’espérance de l’Évangile dans un monde marqué par des défis historiques. »

Il est d’ailleurs intéressant d’observer que le dossier publié sur le site de la Conférence des évêques de France, intitulé « Portons leurs OUI dans la prière » reprend cette vision. Il liste neuf types de vocations qui, certes, font la part belle à la vie ordonnée de prêtres et diacres, et à la vie consacrée mais s’élargissent, prudemment il est vrai, aux couples mariés et aux laïcs missionnaires. Comment expliquer dès lors, que dans la plupart des diocèses l’accent soit mis aussi unilatéralement sur les seules vocations sacerdotales et religieuses ? Sans doute tout simplement parce que c’est là la perception – et la demande – d’une majorité de fidèles qui ne peuvent imaginer une Eglise sans prêtre où ils seraient privés de messe et de sacrements. (5) Cet état d’esprit rejoint d’ailleurs la sensibilité propre d’une partie des clercs eux-mêmes, interpellés dans leur identité propre, parfois déstabilisés par les perspectives, encore floues, d’un synode sur la synodalité qui semblerait vouloir faire la part belle – trop belle – au sacerdoce commun des baptisés. 

 « La prière est faite plus d’écoute que de paroles adressées à Dieu »

Sincèrement, on peut comprendre le désarroi de bien des évêques qui, en dehors des grandes villes, doivent jongler avec un clergé local devenu rare et vieillissant et l’apport forcément limité de prêtres « venus d’ailleurs », souvent du continent africain. Comme on peut comprendre leur perplexité à la lecture du rapport de synthèse de la première Assemblée du synode sur la synodalité qui, au chapitre 14, propose de discerner à l’avenir les candidats au sacerdoce dans la perspective de la mise en œuvre d’une Eglise synodale et d’adapter en ce sens la formation donnée dans les séminaires. « La formation des ministres ordonnés doit être cohérente avec une Eglise synodale. » Ce ne sont certes, là, que des orientations provisoires, mais tout de même … Comment dans un contexte de pénurie et de faible recrutement, concilier ces exigences nouvelles avec le profil de candidats « spontanés » souvent marqués par la vision plus traditionnelle du prêtre “configuré au Christ“ (sacerdos alter Christus) là où Tertullien, en réalité a écrit : « Christianus alter Christus » (le chrétien est un autre Christ) (6) Ce qui donne un autre visage à la mission et partant, au concept de vocation.

Alors, faut-il encore prier pour les vocations ?  Sans doute puisque le même Evangile y invite : « Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à la moisson ». Mais le pape François rappelle, dans son même Message du 21 avril 2024 que : « La prière est faite plus d’écoute que de paroles adressées à Dieu ». D’écoute des besoins de nos communautés, d’écoute par chacun de l’appel qui lui est adressé – et pourquoi pas dans le sacerdoce ministériel ou la vie religieuse – de s’engager au service de la mission, d’écoute par les évêques et l’institution d’aspirations nouvelles à vivre certains charismes même si cela bouscule ici ou là quelque bel ordonnancement que l’on croit immuable… Et qu’il appartient donc à chacun, selon l’expression du pape François, de « découvrir sa vocation dans l‘Eglise et dans le monde et devenir pèlerin d’espérance et artisan de paix. » avec les autres. Bref : le cœur même du message du synode en cours ! 

  1. Albert Rouet, J’aimerais vous dire (entretiens avec Dennis Gira). Paris : Éditions Bayard, 2009 p.
  2. Donald B. Cozzens, Le nouveau visage des prêtres, Bayard 2002, p. 229
  3. Et comme tel ou tel d’entre eux se sait homosexuel, il ne voit pas pourquoi il quitterait un « monde » qui le reconnaît et le respecte pour une institution qui le réfute comme candidat au sacerdoce et condamne son mode de vie. Et sa mère non plus !
  4. Joseph Moingt, Faire bouger l’Eglise catholique, DDB 2012, p. 65
  5. Le hasard a voulu que je rédige ce billet de blog, juste après avoir travaillé les questions formulées par les paroissiens de mon secteur (Alfortville-Maisons-Alfort, en Val-de-Marne) que je suis chargé de présenter à notre évêque Mgr Dominique Blanchet lors de sa visite pastorale, le 28 avril prochain. Et je lis, au n°30 : « Pourquoi ne dit-on plus : mon Dieu, donnez-nous des prêtres, donnez-nous de saints prêtres, donnez-nous de saintes vocations sacerdotales et religieuses ? » 
  6. Albert Rouet, J’aimerais vous dire, op cit. p.246

211 comments

  • Pour le « troisième homme », il va de soi qu’il ne faut pas prier pour les vocations et que Jésus a raison de dénoncer le monopole des prêtres de la hiérarchie lévitique du Temple dans l’accès au salut… Or, l’Eglise chrétienne naissante s’est dotée dès le 2e siècle d’une organisation similaire en donnant au repas du Seigneur, l’eucharistie, une tournure sacrificielle : en somme, l’acculturation s’est réalisée contre le judaïsme naissant qui se convertissait alors de son côté à une spiritualité sans prêtres ni sacrifices. Aujourd’hui, début XXIe siècle, l’idolâtrie cléricale « sacrificielle », (masculine et misogyne), est est à son comble : « A la veille de sa toute récente ordination, dans des propos d’une ingénuité en même temps que d’une vulgarité confondantes, Augustin C confie au journal La Croix (de juin 2019), ce qu’il pense du « mystère de la transsubstantiation » qu’il s’apprête à célébrer : « Le prêtre appelle le Christ, et le Christ vient. C’est un truc de taré… » (sic).
    Loïc de Kerimel a raison : « Comme ose l’avouer l’inquisiteur de Dostoïevski, se représenter les choses ainsi, qu’est-ce donc d’autre que de se ranger sous la bannière du tentateur en s’imaginant détenteur d’une forme de toute-puissance, ce qu’au début de sa vie publique, Jésus exclut absolument ».
    Toute la structure mentale masculiniste de l’Eglise cléricale, enfermée désormais sans espoir sur elle-même, pense peu ou prou de la même façon. L’idolâtrie est parvenue à des sommets. Continuons à prier pour en finir avec les « prêtres » qui -signe des temps- s’amenuisent chaque année davantage : « Pour en finir avec le cléricalisme », Loïc de Kerime, Seuil, 2020 (extrait page 281).

    • Excellent ouvrage auquel je me réfère… Et si la chute annoncée des « vocations » était une vrais « grâce » offerte à l’Eglise, qui devra accepter de sortir du sacrificiel, religion antique, pour aller vers « un christianisme sans religion ».
      D Rivière
      Derneir livre: Foi dite en Cantal Ed Eivlys 2022

    • a M
      « le prêtre appelle le Christ et le Christ vient  » est une formulation qui ne correspond en rien à la théologie de l’église catholique sur l’eucharistie . C’est une chosification et une approche magique bref une perversion de ce qu’est l’eucharistie selon la saine doctrine de l’église catholique et romaine qui dit que :
      le Christ se rend réellement présent « sous les espèces du pain et du vin  » à une assemblée présidée par un prêtre qui fait mémoire de la dernière Cène .
      De plus employer les concepts de la physique d’Aristote relative à la structure de la matière telle qu’on la concevait à l’époque pour signifier la présence réelle sous les espèces du pain et du vin est totalement anachronique .

      Cet article de La Croix a au moins deux avantages :
      – mettre en évidence l’immaturité intellectuelle et spirituelle de ce séminariste
      – souligner l’indigence de la formation dans les séminaires qui conduit les futurs prêtres à proférer de telles âneries .

    • A Michel
      comme à son habitude J M sauvée analyse rigoureusement toutes les questions que pose la fin de vie et pointe les risques potentiels des réponses que nous pouvons y apporter
      C’est un travail indispensable préalablement à toute décision politique .

    • Bien que « pas le sujet », JM Sauvé aborde 2 tabous sur la mort : cout et financement (pour lire l’article il faut être abonné) .
      Les soins palliatifs restent peu développés pour qui en a besoin. Ça dure depuis 20 ans, au cours desquels avoir un médecin traitant est devenu un privilège dans la plupart des régions. Tout le monde sait qu’on e peut pas « en même temps »: changement climatique, indépendance financière alimentaire technologique défense, réduire la dette publique, relever le niveau de l’enseignement, maintenir le modèle social.
      Quelle place pour divers modèles de fin de vie (chez soi, à l’Ehpad ou à l’hôpital; soins palliatifs, aide à mourir).
      Nous savons qu’en 20 ans la dette a été multipliée par 3 et devrions savoir ce que Me Merkel a déclaré fin 2012: l’UE, par rapport à la planète, c’est 7% de la population, 25% du PIB et 50% des dépenses sociales*. Elle parlait de la fragilité de notre Europe démocratique: mal croyante mais solidaire en vrai (retraites, santé, scolarité…) et qui a contribué à libérer la moitié du genre humain de la tutelle patriarcale des 3 religions du livres. Nous savons l’impuissance à court-terme de notre Europe face aux agressions d’orthodoxes russes et israëliens qui soutiennent des pouvoirs agressifs et sanguinaires, face à la montée de populistes musclés. Nous savons notre responsabilité historique mondiale en tant qu’Europe chrétienne: dérives coloniales, changement climatique.
      Je ne veut pas disserter sur « l’ultime ruse » à propos d’un article inaccessible et sais que JM Sauvé vaut largement mieux que ce genre de raccourci.
      * https://www.bfmtv.com/economie/economie-social/merkel-l-europe-devra-se-battre-pour-continuer-sa-politique-sociale_AN-201212170292.html

      • Si je vous comprends bien puisque nous n’avons pas les moyens de développer les soins palliatifs qui EUX SEULS font l’unanimité, eh bien résignons-nous à l’euthanasie et au suicide assisté et trouvons leurs une haute valeur éthique… pour nous donner bonne conscience !

        Pour ce qui est de Jean-Marc Sauvé, inutile de suggérer qu’il est sans douter plus subtil que ce que rapporte Michel. Ce qu’il exprime là est une analyse que je partager avec Jean-Claude Michéa qui ne cesse de développer cette approche dans ses livres : libéralisme économique et sociétal étant les deux faces de la même pièce.

        A vous lire je repense à Roselyne Bachelot, invitée de C à vous au soir de la mort de Simone Weil. A la journaliste qui lui faisait observer qu’elle et son mari avaient participé à la première Manif pour Tous de janvier 2013, elle avait répliqué qu’à cette époque elle n’avait plus toute sa tête !

        • Vous me comprenez mal René ou alors je me suis bien mal exprimé. Vous semblez ne pas prendre en considération la portée de ce qu’a dit A. Merkel il y a 10 ans… alors que depuis les orthodoxies tsaristes puis juives, demain peut-être celle des cow-boy mettent le bordel et que le flot des extrémismes politiques monte en même temps que les urnes se vident. On peut partager les bonnes pensées et estimer qu’il faut en finir avec les lois inapplicables. Voter la mort la plus digne mort (soins palliatifs, mourir chez soi) serait une promesse intenable… sauf pour certains! Les religions doivent admettre qu’en matière politique il est heureux que leurs voix pèsent moins.Quant au courage de compter qu’a-t-il à voir avec le libéralisme?

          • Provocation inutile cher ami ! Non, on ne peut pas demander aux religions « d’admettre qu’en matière politique il est heureux que leurs voix pèsent moins. » On peut s’en réjouir, le cas échéant, si l’on trouver cette évolution heureuse !

            Vous écrivez : « Voter la mort la plus digne mort (soins palliatifs, mourir chez soi) serait une promesse intenable… » Je crois avoir rapporté, dans un commentaire, déjà ancien, cette confidence que m’avait faite René Lenoir au temps où il était secrétaire d’état à l’Action sociale (sous Giscard) : Il m’avait confié avoir reçu un courrier haineux à la suite d’une tribune au Monde où il disait que le jour viendrait, dans un pays où les dépenses de santé trouveraient forcément leur limite, où il faudrait arbitrer entre prolonger les fins de vie ou aider de jeunes handicapés à commencer la leur. S’il y a, aujourd’hui comme hier, faute politique c’est de ne pas l’admettre ouvertement et de ne pas en débattre, démocratiquement. Or, pardonnez-moi mais prétendre pour faire passer la loi, quel ma pratique sera « encadrée » et ne connaîtra aucun débordement est une imposture. Vous l’écrivez vous-même.

            Et permettez-moi de m’interroger tout de même sur une société où l’on atteint le dernier degré de la sophistication en matière de santé, jusqu’à prévoir un congé maladie pour les femmes au moment des règles… sur une planète où les droits élémentaires à la santé sont inaccessibles à des centaines de millions de femmes. Dans le même ordre de collusion entre libéralisme économique et sociétal admirons cette généreuse ouverture promise par Emmanuel Macron à un élargissement de l’accès à la PMA ( demain des des cliniques privées, of course) pour pallier l’infertilité masculine due en partie à l’usage des pesticides que l’on renonce, fginalermenty, à retirer du marché pour ne pas pénaliser nos agriculteurs. Voilà le capitalisme invité à se faire « des couilles en or » en palliant les conséquences de son propre massacre écologique ! Super !

            Osons cette évidence : l’informulé de nos sociétés face à la grande vieillesse sur laquelle on renonce finalement à légiférer est que de toute manière les lois en préparation sur l’euthanasie et le suicide assisté – et leur évolution ultérieure – finiront bien par réguler le phénomène. On ne va tout de même pas interdire de mourir dans la dignité à des cohortes de vieillards qu’on sera incapables d’aider à vivre. Ce serait immoral ! Que de telles évolutions se fassent en catimini avec la complicité des médias en dit beaucoup sur notre société.

          • Merci René pour ce coup de gueule qui sonne juste et auquel je souscris.
            Oui, cela en dit beaucoup sur notre société.

        • René, je ne faisais moi-même que reprendre le titre de l’entretien avec Jean-Marc Sauvé et citer les propos eux-mêmes entre guillemets de Jean-Marc Sauvé/
          Jean-Marc Sauvé dit encore : « Mais, au-delà de décisions individuelles respectables, la mort administrée représente une rupture anthropologique et un choix de société dont les plus faibles seront les premières victimes. Ce texte signe une nouvelle victoire de l’individualisme sur le collectif, la sollicitude et la fraternité. »
          Dans le même sens que votre commentaire,il faut lire l’excellent article de Jean-Marie Brugeron : « L’euthanasie est le dernier avatar du libéralisme philosophique et économique »
          https://www.la-croix.com/a-vif/l-euthanasie-est-le-dernier-avatar-du-liberalisme-philosophique-et-economique-20240508
          Jean-Marie Brugeron se réfère d’ailleurs aussi à la pensée de Jean-Claude Michéa.
          IL écrit notamment dans le même sens que Jean-Marc Sauvé et que vous-même : « Sur l’euthanasie, la ligne de fracture n’est donc pas essentiellement entre croyants et non-croyants, comme le présentent souvent certains de ses défenseurs, mais entre partisans d’une société porteuse d’un projet solidaire à « valeur ajoutée » pour les individus et adeptes du libéralisme philosophique, verso du libéralisme économique. »
          « L’euthanasie est le dernier avatar du libéralisme philosophique et économique dans un double mouvement d’extension : extension du marché et extension de l’individualisme. »

        • Quelle unanimité?
          Le dernier sondage (Ifop 13 mai 2024:https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2024/05/120794-Resultats-V2.pdf) confirme ce qu’ils disent depuis plus de 20 ans; les français sont pour légaliser l’euthanasie (88% en 2001, 96% en 2024) et le suicide assisté (89%). Chiffres stables depuis 2017. Problème: cette série ne prend pas en compte les soins palliatifs et réciproquement, les rares sondages sur les soins palliatifs, ne prennent pas en compte l’euthanasie et le suicide assisté.
          Intéressant aussi ce « vrai ou faux » radio France 14 mars 2024 sur l’affirmation du chef de file des députés LR pour lequel « 80% des personnes devant bénéficier de soins palliatifs n’en bénéficient pas. Ainsi ce serait faux mais en fait, on ne sait pas vraiment (https://www.radiofrance.fr/franceinfo/podcasts/le-vrai-ou-faux/vrai-ou-faux-est-ce-vrai-que-80-des-francais-n-ont-pas-acces-aux-soins-palliatifs-comme-l-affirme-olivier-marleix-2706119).

          • Je ne cherche pas à polémiquer. J’ai moi-même évoqué ces chiffres bien des fois. Je redis simplement qu’il y a, de fait, une plus grande unanimité sur les soins palliatifs (aucune opposition à ma connaissance) que sur l’euthanasie et le suicide assisté.

  • Tenter de réinventer l’Eglise : surtout pas !!

     » Un peu partout, des paroisses et communautés expérimentent, depuis des années, de nouvelles manières d’« être et de faire Eglise ». Au milieu desquelles se posent des questions au sujet du célibat des prêtres, et de l’accès aux ministères ordonnés. Le sort de la paroisse Don Bosco n’est pas un message positif à l’adresse des fidèles, qui tentent de réinventer l’Eglise. Don Bosco restera une paroisse encore quelques mois, le temps qu’une nouvelle organisation soit trouvée, ainsi qu’un nouveau statut. Une illustration de l’échec du pape François dans sa lutte contre le cléricalisme dominant.  » (Alexandre Ballario, golias-hebdo.fr, 10/4/2024, vers l’article)

    • A Robert
      Vous nous donnez un nouvel exemple qui prouve que l’église s’automutile en ne prenant pas les moyens d’adapter sa forme pour témoigner dans le monde tel qu’il est .
      Il s’agit moins de réinventer l’église que de réfléchir à une adaptation permanente de sa forme pour que le message qu’elle porte soit à même de rejoindre les hommes et les femmes de ce temps .
      On peut entretenir à loisir le stérile clivage entre « progressistes  » et pseudo traditionalistes . Ce n’est qu’un alibi confortable pour ne pas réfléchir à la manière dont le témoignage de l’Evangile peut encore constituer une bonne nouvelle aujourd’hui pour nos contemporains .

      Il faut le dire crûment : l’église a démissionné de ce qui est sa raison d’être par attachement névrotique à une forme idolâtrée . Et sur ce point la responsabilité est partagée entre les papes J P II et Benoît XVI , les évêques et les chrétiens que nous sommes qui n’ont pas voulu comprendre le contexte et les enjeux des mutations rapides de nos sociétés . Certes c’eût été un travail très difficile tant les mutations sont complexes et difficiles à appréhender , mais avoir refusé de l’entreprendre est une forme de trahison .

      Alors prier maintenant pour les vocations ( exclusivement sacerdotales ) est non seulement illusoire mais totalement inadapté à la situation .

      Aujourd’hui , tel Jonas l’église se réfugie dans le sein matriciel plutôt que de se confronter aux modernes Ninives .

      Quand nous aurons été recrachés sur la plage , sans aucun bagage , ni sécurité matérielle , nous pourrons enfin reprendre le chemin de Ninive .

      Sans doute le temps n’est il pas encore venu ; l’église n’est pas assez appauvrie et marginalisée pour pouvoir le comprendre .

  •  » Rien donc a priori n’autorise l’institution à centrer le pouvoir de l’Église sur Pierre et à travers lui sur ses seuls successeurs masculins représentés par un épiscopat qui naîtra longtemps après la mort de Jésus. C’est pourtant sur ces fondements que se crispe le « principe pétrinien ».  » (Sylvaine Landrivon – théologienne, golias-hebdo-n°816 – p.2-3, 9-15 mai 2024, vers l’article)

    • R V R : Merci beaucoup de cette communication. (Pour ma part je suis très frappée par la similitude entre la structure mentale cléricale actuelle (qui reste en « interne » en béton armé) et celle qui a pris finalement corps juridiquement dans le « code Napoléon » en 1804 et qui s’est prolongée jusqu’à la loi de juillet 1965 réformant le code civil en mettant fin à l’incapacité juridique de la femme mariée et au statut de « mineur » de la femme en général. Trois ans après cette réforme clé, la loi Neuwirth autorisait en France la contraception mettant un terme de fait à la domination masculine, et de son côté l’Eglise cléricale publiait Humanae Vitae. Pour mesurer la prégnance de cette structure mentale et civiliste qui a fait pendant un siècle et demi de la famille un être moral dominé par l’homme, il convient de se plonger dans les travaux des historiens : le dernier en date est à cet égard saisissant et met indirectement en relief l’aveuglement et le « suicide » clérical : il s’agit de l’ouvrage de Chantal Prévot : « Le sexe contrôlé. Etre femme après la Révolution (1800-1815) » (éditions Passés composés) paru tout récemment en avril 2024).

      • A M :
        La condescendance – voire le mépris voire même l’aversion – de la gent catholique envers le sexe sont les reliquats accumulés durant des siècles, permettant d’expliquer que le célibat obligatoire n’ait toujours pas été supprimé au XXIème siècle
        (cf.  » Le péché et la peur – La culpabilisation en Occident XIIIème – XVIIIème siècles « , Jean Delumeau, éd. Fayard octobre 1984).

  • … mais c’est l’ouvrage de Josselin Tricou qui devrait inciter n’importe quel croyant à s’abstenir de prier pour la reconduite du système tel qu’il est : une lecture difficile -et finalement éprouvante (comme le fut « Sodoma » de Frédéric Martel) : « Des soutanes et des hommes. Enquête sur la masculinité des prêtres catholiques » aux PUF (2021), un ouvrage tiré d’une thèse de doctorat en sociologie soutenue par J. Tricou sous la direction du professeur Eric Fassin (lui-même auteur de « L’inversion de la question homosexuelle »). A cette lecture des conditions de vie dans cette petite société cléricale, on comprend bien pourquoi la « théorie du genre » est dénoncée avec un acharnement digne des grandes heures du syllabus par le le dicastère pour la doctrine de la foi (une synthèse intéressante de cette hostilité cléricale dans : « La bataille du genre » par la sociologue Céline Béraud, chez Fayard (2021). Prier pour le « recrutement » clérical dans ces conditions ? le « troisième homme » et des millions de personnes sorties de cette Eglise n’y croient pas, n’en veulent plus et avec eux… (bonne nouvelle) l’Esprit Saint également de toute évidence.

    • Si vous pouviez nous lâcher un peu avec le « troisième homme » je vous en serais personnellement reconnaissant. A moins qu’il n’y ait là une vérité » gravée dans le marbre, à rappeler à temps et à contre temps selon une expression cléricale que vous n’aimez sans doute pas. Parlez donc en votre nom comme nous le faisons tous ici. Et non en porte parole du « troisième homme ». Ce sera bien !

      Josselin Tricou a fait un travail remarquable. Mais je ne ne vois pas personnellement qu’il puisse servir de justification sur la question du refus de prier pour les vocations. Sauf à considérer que tout est en tout et ré ciproquement. L’Eglise catholique a, de fait, un vrai défi à relever au regard de son enseignement sur la sexualité humaine. Et notamment sur l’homosexualité. Mais je tiens, pour ma part, que les homosexuels ont certainement des qualités propres de sensibilité qui les rendent parfaitement aptes à exercer un ministère sacerdotal et pastoral. C’est d’ailleurs ce qu’écrivait Donald Cozzens dans « Le nouveau visage des prêtres », qui fit date.

  • René : D’accord. Vous avez raison. Fini « le troisième homme » (François Roustang, 1966). Tout cela est dépassé en effet ! Je change de pseudo : en hommage à Madeleine Pelletier 1874-1939 (dont les mémoires sont publiées en inédit chez Folio en poche, avec une préface remarquable d’érudition féministe de Christine Bard). Je suis entièrement d’accord avec vous : l’interdiction des ordinations de personnes homosexuelles décrétées par Rome est une discrimination inacceptable au regard de notre droit actuel et devrait donc ne pas s’appliquer en France. (idem pour les femmes).

    PS : Personnellement, je pense que cette thèse de Jean-Claude Michéa (et de ses amis catholiques) que vous évoquez est une impasse. je dis cela sans agressivité et certains le disent ici même à longueur de post : les catholiques se mettent dans des positions idéologiques impossibles depuis deux siècles. (Je crois que j’ai encore aggravé mon cas).

  • Penser la fin de vie ?
    Les progrès de la médecine qui entrainent un allongement de le durée de vie auront forcément des conséquences sur notre manière d’envisager la fin de vie .
    Le nombre de personnes âgées rapporté au nombre d’actifs remet irrémédiablement en cause notre sytème actuel de solidarité entre générations .
    – Face à cette situation les libéraux s’en remettent au marché , font de la vieillesse un objet de commerce profitable et des vieux une marchandise . Ceux là ont intérêt à prolonger la durée de vie tant qu’elle est solvable et à pouvoir y mettre fin dès lors qu’elle n’est plus source de profit . ( le reportage diffusé hier soir sur Arte est très révélateur de cette logique exclusivement économique )
    – Les « humanistes « considèrent que cette solidarité doit être organisée et gérée par le service public ( cf l’exemple du Danemark) Mais la faisabilité de ce modèle se heurte aux limites d’acceptabilité de la pression fiscale et à la situation des finances publiques dans de nombreux pays . .
    – Les conservateurs refusent de regarder la question telle qu’elle se pose et parmi eux les religions se contentent d’incanter de grands principes abstraits sans se préoccuper de leur applicabilité concrète , ni du contexte qui les rend le plus souvent inapplicables

    Sans doute faut il apprendre à repenser la fin de vie et ne plus la considérer comme un fait sur lequel nous n’avons aucune prise .

    Je partage pleinement le point de vue de J M Sauvée et aussi celui de René sur le fait que la loi ne peut pas se contenter d’encadrer un marché , devenu seul gestionnaire , sur des critères exclusifs de rentabilité , de la fin de vie .
    Mais je crois aussi que la notion de mort naturelle n’est plus l’alpha et l’omega de notre approche de cette question . D’abord parce que techniquement elle perd de son sens (on peut maintenir physiologiquement un corps en vie mais s’agit il encore d’une personne humaine ?) Et puis aussi parce que l’on peut se poser la question du sens d’une vie d’une personne entièrement dépendante atteinte de démence sénile , d’alzeimer que nous n’aurons pas les moyens de pérenniser par la solidarité nationale quand bien m^me cela nous semblerait juste .. Serons nous amené à choisir entre donner les moyens de vivre à un jeune handicapé ou maintenir en vie le plus longtemps possible un vieillard dépendant et sénile ?

    Comment concilier la prise en compte de ces faits avec l ‘affirmation indispensable du principe absolu de l’interdit de tuer , avec le soin et la solidarité dus aux plus faibles que sont les personnes en fin de vie , avec le principe de la solidarité générationnelle et de la solidarité entre riches et pauvres . ?…

    Bien évidemment il n’y a pas de réponse simple à cette équation complexe . Il ne s’agit pas de revenir aux pratiques de certaines sociétés premières dans lesquelles les vieillards quittent le groupe et s’isolent pour mourir ( un suicide non assisté ) Et je ne prétends pas en avoir une . La convention citoyenne sur la fin de vie constitue une première étape bienvenue dans cette réflexion toujours à mener avec l’ensemble des courants de pensée .

    La pire des attitudes me semble néanmoins être celle de tous ceux ( et pas seulement l’église catholique ) qui démissionnent devant la difficulté du problème en refusant de le penser tel qu’il se pose dans toutes ses dimensions ( morale , philosophique sociétale , économique ….
    Attitude de refus devant l’obstacle et attitude irresponsable qui de fait laisse le champ libre aux forces du marché qui risque de l’emporter par défaut devant l’absence de contre projets humanistes et soutenables .

    En résumé à la fois provocateur et caricatural : Ornellas et Orpéa même combat !

    • Guy, la pire des attitudes ne serait-elle pas plutôt celle de renvoyer dos à dos les attitudes des « libéraux » et des « humanistes » (les « conservateurs » étant d’emblée renvoyés dans les ténèbres) en se voulant « réaliste », se voulant humaniste dans le discours, mais en plaidant prendre en compte les nécessités économiques pour aboutir à un nouvel anti-humanisme.
      Cela me fait fortement penser aux propos naguère de Jacques Attali dans le livre d’entretiens avec Michel Salomon « L’avenir de la vie » ou à ceux du Dr Pierre Simon dans son ouvrage « De la vie avant toutes chose ».

      • A Michel,
        Le premier enjeu est de penser et de définir nos priorités en privilégiant ce qui va dans le sens du respect de la personne humaine dans un contexte nouveau (progrès de la médecine,, prise en compte globale de la personne humaine comme corps et esprit dans notre manière d’appréhender la santé .Le deuxième enjeu est de fabriquer un consensus sur ces priorités et sur les petites publiques afférentes.
        Le troisième enjeu est de considérer que les ressources de finzncements publics sont certes limitées mais qu’il existe des marges de manoeuvre quand on estime que le jeu en vaut la chandelle (notre conception de la personne humaine et de notre relation autrui .
        Je n’oublie pas que la protection sociale a été créée en France au sortir de la guerre dans iun pays ruiné . (Nos économistes aujourd’hui n’envisagerait même pas cela comme une hypothèse de travail et pourtant cela a fonctionné .
        Qui aujourd’hui travaille sur ces enjeux?

  • Si je comprends bien on était donc en train de se demander s’il fallait prier pour « les vocations » et maintenir l’institution cléricale sous respiration artificielle. Et maintenant on s’interroge sur une autre fin de vie (la nôtre) à l’initiative d’un de nos amis. La grande question devient : « la main invisible du marché » serait-elle à l’œuvre ? « Les forces du marché » sont en embuscade ! (certains intellectuels trouvent que le langage économique et celui des marchés ont beaucoup de points communs avec le script religieux)… Pour ma part, j’ai vécu un an en Belgique et j’aime bien leur pragmatisme, assez typique peut-être des conditions de vie du Nord, cette façon qu’ils ont d’envisager les problèmes de société avec, faut-il le noter, toujours une longueur d’avance sur la France : « thinking outside of the box ».

    (Sur « le marché » du religieux : je trouve l’approche de Dominique Desjeux suggestive : « Le marché des Dieux. Comment naissent les innovations religieuses. Du judaïsme au christianisme » (PUF 2022).

    • Il y aurait beaucoup à dire sur le « une longueur d’avance » ce qui semble supposer, en la matière, l’existence d’un sens de l’Histoire indiscutable et irréversible. Lorsqu’aux USA certains Etats reviennent sur les droits à l’avortement, ont-ils sur nous… une longueur d’avance, comme souvent pour ce pays ?

      • Quant à s’opposer haut et fort à la vision « balthasarienne » de la relation hommes-femmes, je suis convaincu qu’une telle opposition va dans le sens de l’Histoire, irréversiblement.

        • Sauf que nous ne débattons pas de ça mais de savoir si la législation belge sur l’euthanasie représente à ce point un progrès qu’on puisse parler de « longueur d’avance ».

        • Ah le fameux « sens de l’histoire »…
          « Être dans le vent, c’est une ambition de feuille morte. » (Gustave Thibon)

      • Vous avez raison : un retour en arrière est toujours possible. Les jeunes femmes le savent bien, comme vous vous en doutez.

    • Dois-je comprendre que vous faites l’apologie du libéralisme et du marché en matière bio-éthique ?

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