Une presse catholique, pour quoi faire ?

Ces 27 et 28 janvier, deux cent vingt journalistes et dirigeants de la presse  catholique se retrouvent à Annecy pour débattre du rôle de cette forme de presse dans la société et dans l’Eglise.

Ces 15è Journées d’études François de Sales ne sont pas sans lien avec le mutisme de ce blog depuis quelques semaines… La FFPC (Fédération Française de la Presse Catholique) à l’origine de cette manifestation annuelle, a décidé, en effet, de m’en confier la coordination pour trois ans. Travail passionnant mais prenant qui explique pour une part mon silence. Il est peu probable que la « grande presse » et les médias audiovisuels se fasse l’écho de ces journées. Pourtant elles réunissent au bord du lac d’Annecy les principaux responsables d’une presse écrite catholique foisonnante et diverse puisqu’elle regroupe aussi bien des titres d’audience nationale (La Croix, Pèlerin, La vie, TC… ) que des hebdos catholiques régionaux (Voix de l’Ain, Semeur Hebdo, le Courrier Français…) une presse paroissiale gratuite ainsi que les revues des mouvements et services d’Eglise (du Secours Catholique au CCFD en passant par le MCC, les Scouts et Guides de France…). Bref des journaux dont l’audience globale est évaluée par la FFPC à 150 millions d’exemplaires par an ! Aux « acteurs » de cette presse se sont joints nombre des journalistes des médias audiovisuels chrétiens (RCF, RND, CFRT, KTO…) ainsi que des responsables de la communication des diocèses, voire de la Conférence des évêques de France.

Je n’insisterai pas, dans cet articles sur les attendus de ces deux journées, renvoyant mes lecteurs aux deux interventions destinées à les introduire, qu’il me revenait de prononcer, du fait même de mes fonctions (lire ci-contre dans « le blog de René Poujol »). En toute immodestie elles présentent quelques éléments essentiels du débat et en soulignent les enjeux.

Le premier souhait des organisateurs était qu’au cours de la première de ces deux journées, les participants acceptent « d’entendre » ce que la société et le monde ecclésial pouvaient avoir à dire de la presse catholique et de son rôle. D’où le choix d’organiser deux tables rondes avec des personnalités aussi différentes que Jean-Paul Delevoye, président du Conseil économique, social et environnemental, André Comte Sponville, philosophe, et Jean-Claude Guillebaud journaliste et essayiste, pour la première ; le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, Guy Aurenche, président du CCFD-terre solidaire et Jean-Marie Guénois, rédacteur en chef adjoint chargé du religieux au Figaro pour la seconde. Je reviendrai, dans un prochain blog, sur le contenu de leurs interventions. Le « regard extérieur » passait également par la commande à TNS-sofres d’un sondage sur le thème « Les Français et la presse catholique ».

Quelques chiffres : 44% des personnes interrogées connaissent l’existence, en France, d’une presse catholique et 22% l’ont déjà eue entre les mains. Sur ces 22% la moitié n’en a qu’une connaissance ponctuelle, l’autre moitié étant composée de lecteurs réguliers (3%) ou occasionnels (8%). Cela peut semble minime… Pourtant cela renvoie à un Français sur dix. On est là à mi-chemin entre le pourcentage des catholiques pratiquants réguliers (7%) et des pratiquants tout court (17%). Sur le fond, deux idées à retenir : la presse catholique est perçue comme devant s’adresser à tous, croyants ou non croyants, avec un « autre regard » sur les événements  (opinion partagée par 44% des lecteurs de la presse catholique) ; la presse catholique doit être libre de ses commentaires même s’ils sont parfois « ‘en distance » avec l’enseignement de l’Eglise (66% des lecteurs de la presse catholique). L’image d’une presse ‘ »courroie de transmission » du Magistère ou de la hiérarchie, n’est avancée que par une minorité.

Nul doute qu’à Annecy, les chiffres de ce sondage seront au cœur des débats, de même que les « croisements » opérés entre les données de TNS-sofres et qui permettent cet autre type de conclusion : sur 100 lecteurs de la presse catholique, 63% sont des pratiquants, 22% des catholiques non pratiquants, 15% des non catholiques. De même 40% seulement des catholiques pratiquants sont lecteurs plus ou moins réguliers de la presse catholique. Bref, quelle que soit l’ampleur de la crise qui touche la presse en général et la presse catholique en particulier, il existe pour elle des marges non négligeables de progression.

3 comments

  • Bonjour à tous,

    Je souhaite me rappeler avec vous ceux-ci :
    Les multimédia diffusent par notre intermédiaire ou pas, des données, des images, des points de vues et même des services. En l’occurrence par internet. Ces informations peuvent être très bonnes, moyennement bonnes ou très mauvaise. En fonction de l’âge et du niveau de chaque personne, elles peuvent être mal choisi et mal interprété. Elles peuvent être insuffisamment filtrées par la personne qui la reçoit.

    Suivant sa qualité, cette diffusion massive d’information peu nous « nourrir » plus ou moins.

    Malheureusement, par manque de discernement et suivant les fragilités et les limites de chacun, cela peu aussi s’avérer toxique comme beaucoup de chose d’ordre mercantile qui rapporte vite pour le prestataire et mal pour le chaland séduit par la dynamique commerciale de « la force de vente ».

    De se faite, notre libre arbitre en subit les conséquences. Selon où l’on se trouve, des crises peuvent apparaitre dans nos sociétés comme nous pouvons le constater par la petite fenêtre de notre écran (par exemple, dans les couples et jusqu’aux remises en causes de nos sociétés).
    Ceux-ci peuvent nous faire avancer ou vous faire reculer. En fonction de la remise en cause de son idéal, de ses buts, de ses désirs et de ses convoitises.

    Une bonne éducation et instruction, peuvent aider à ne pas perdre le nord dans de telles crises.

    Dans certains cas, malheureusement des déviances peuvent aussi prendre racine et nous pousser vers des précipices insondables. Pourtant je pense que la raison et la sagesse avec le temps, voudraient que nos sociétés deviennent plus modérées face aux choses de notre monde.

    Honnêtement 🙂 savoir donner et savoir recevoir, devrait être des valeurs sûres.

    Et puis l’homme heureux, a besoin en réalité de peu de chose pour le rester et entretenir son niveau de bien être. Malheureusement, la peur et la faim sont des sensations qui peuvent dans certain cas « pousser au crime » lorsque la désespérance s’installe. Heureusement en allant vers la VERITE et dons la VIE nous pouvons être sauvés.

    Alors, choisir entre « le SUPERBE » ou « Le VERBE de VIE », là est la question ?
    Et puis, je pense qu’André Malraux à raison de dire que « Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas ».

    Notre survie dépend de notre aptitude à résoudre des problèmes personnels et communautaire à court et long terme. Sans perdre de vue, que notre vie dépend donc surtout de notre obéissance aux Lois de Dieu et au respect de sa création (nous et les autres).

    Paul Claudel à écrit « L’homme a été mis par Dieu au milieu de la nature pour l’achever et la lui offrir». Mais attention ! « L’achever » dans le bon sens du terme.
    Et le terme « la soumettre » peu vouloir dire aussi « la rentre habitable, viable et donc durable » pour nous et pas invivable par des actions nuisibles et polluantes par l’ignorance ou par pur profits rapides pour des hommes d’affaires pris dans de tel déviances.

    La lutte entre le bien et le mal, sont des réalités de notre monde. Pour nous guider, nous devons nous mettre à l’écoute de ceux et celles qui sont désintéressé et dépositaires d’une mission au Nom de Dieu. En sachant que l’Esprit Saint de Dieu, nous aide à discerner le vrai du faux, pour choisir la vie et non la mort. Pour ne pas nous engluer dans la bêtise et l’erreur (le péché, se qui nous fait du mal en profondeur, à long terme).

    L’Esprit dans « l’amour » conduit vers le bien en toute chose. « L’intelligence » conduite par l’Esprit de Dieu, nous sauve du péché et de la mort.

    De bonnes relations avec Dieu et notre environnement sont salutaire, dans La CHARITE du CHRIST, Sa JUSTICE et Sa PAIX, que nous devons transmettre et l’appliquer à nous même, chaque jour que Dieu fait. Car nous dépendons tous quelque part dans le temps des uns et des autres (par exemple l’attitude des Japonais, pour faire face aux problèmes tectoniques de leur environnement ou le soutien en général aux pays en crises pour la justice et la paix orienté vers une véritable liberté dans la charité entre les nations, sans logique guerrière, mais pour porter secours et assistance) pour que l’homme reste digne et en bonne santé.
    Alors que l’information circule de diverse manière en portant surtout de bons fruits.

    Bonne route et bon carême à tous 🙂
    MarcoPolano, le 13 mars 2011

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